Trent & Brooklyn;

De ma chambre à coucher, je pouvais entendre le rire strident de ma mère au téléphone m'arriver aux oreilles. Comment pouvait-elle être seulement heureuse et rire aux éclats comme si tout allait bien? Peut-être est-elle heureuse dans le fond. Au final, c'est moi qui me coltine le sale boulot pas elle. Loin de moi l'idée de lui pourrir sa vie, mais elle me pourrissait mon existence. Son unique fille ne lui adressait plus la parole, et elle, elle avait l'air de s'en moquer éperdument. Cette femme restera pour moi un grand mystère impossible à résoudre. J'avais beau essayer de me rabibocher avec elle, rien n’y faisait alors j'ai baissé les armes et elle a gagné la bataille. Il y a des jours où je me demande si elle est totalement consciente de ce qu'elle est devenue vis-à-vis de moi. Nous étions si proche avant et aujourd'hui ce n'est plus un trou qui nous sépare c'est un fossé. Je soupirais lourdement avant d'ôter la serviette humide qui entourait mes cheveux trempés par la douche. Je les ébouriffais quelque peu avant de commencer à les brosser doucement tout en me regardant fixement dans le miroir de ma coiffeuse. Je grimaçais à chaque noeud qui se faisait trop résistant et je me souvenais alors des moments ou c'était ma mère qui me les brossait. La nostalgie m'emportait lorsque je repensais à ses moments ou nous étions proches elle est moi. Je sais que c'est totalement stupide, mais j'aimerais encore qu'elle me peigne les cheveux en me racontant des histoires pour me faire oublier ma douleur. Penser que la mort de mon père nous a éloignés autant me rend malade, je n'arrive pas à croire qu'il ne peut y avoir que ça.

Son rire commençait à me rendre dingue, j'attrapais la télécommande de ma chaine hifi, mis la première piste et augmentais le son au maximum. Autant se mettre de l'ambiance, et puis comme ça, elle pourrait s'esclaffer sans que je ne l'entende. Last Friday Night raisonnait à fond dans la chambre et je chantais à tue-tête comme pour essayer d'enquiquiner un peu plus celle qui m'avait donné la vie. C'était comme un besoin, j'avais besoin qu'elle me remarque, qu'elle sache que moi aussi j'étais là. Il m'avait fallu du temps pour m'en rendre compte, mais j'avais fini par comprendre que ma mère me manquait. Inconsciemment je faisais tout pour qu'elle me remarque, mais malgré ça je subsistais à ses yeux comme la petite cendrillon des temps modernes. Elle bien entendu elle était la bonne vieille marâtre. Enfin bon. Je balançais sur mon lit ma brosse à cheveux, pas le temps de faire de brushing et surtout pas l'envie. Ma crinière allait donc ce soir être de la partie. Je fouillais dans la penderie à la recherche d'une tenue pour la soirée, après 10 petites minutes je mis finalement la main sur une robe qui me sembla parfaite sur le coup. Je l'enfilais et mis une paire de talons hauts pour parfaire ma tenue. Je m'inspectais devant le miroir avant de retourner m'installer devant celui-ci pour me maquiller. Mon téléphone vibra m'annonçant que mes amies n'étaient pas loin. Elles étaient en avance, pour une fois. Je me dépêchais de terminer de me préparer histoire de ne pas les faire trop attendre. Le stresse qu'elles aillent un peu plus loin dans l'avenue et trouve ma maison me faisait paniquer. Personne ne devait savoir que je n'étais pas celle que je prétendais, personne ne devait jamais venir dans cette maison, ni même passer dans cette rue. J'attrapais mon sac à la va-vite ainsi qu'une veste en jean avant de quittais la chambre en claquant la porte. Tout en dévalant les escaliers, j'enfilais ma veste et réajustais le bas de ma robe. J'attrapais les clés sur la table et m'arrêtais devant la porte d'entrée. « Je sors, je ne sais pas à quelle heure je rentre donc ne m'attends pas. A plus. » J'avais dit l'essentiel avant de sortir de cette maison. Je ne lui avais pas laissé le temps de répondre, à quoi bon ? Elle me dirait probablement de ne pas rentrer trop tard et tout ce qui allait avec. Tout pour m'embêter un peu plus vous voyez.

D'un pas pressé, je descendais l'avenue à grande enjambé quittant le quartier peu aisé pour entré dans celui des pétés de tunes. Une chance pour moi qu'on ait emménagé à une rue des quartiers friqués, ma couverture serait sinon depuis un long moment tombée à l'eau. Je m'arrêtais à un passage piéton et remarquais la voiture de mes amies un peu plus loin. La musique qui s'y échappait me fit sourire, je passais mes mains dans mes cheveux et traversais sans regarder pour rejoindre mon carrosse. Je montais dans la voiture et saluais les trois filles déjà présentes. Comme tous les week-ends ce soir j'allais m'amuser et tester mes limites. Je n'allais penser à rien sauf à la survie de mes pieds, aux verres d'alcool avalé et au nombre de conquêtes dans la soirée. Rien ne pourrait me gâcher la fête ! C'est la voiture décapotée et la musique au maximum que nous roulions dans San Francisco. Tout était bon pour se faire remarquer et tout le monde savait qu'une belle voiture avec des nanas à l'intérieur ça attirait l'oeil. J'aimais faire la fête et sortir en bande, je ne savais jamais ce qui allait ce passer je vivais l'instant présent sans me soucier des répercutions qu'il pourrait y avoir. Je vivais seulement. Notre QG pour ce soir ? Le Endup Nightclub, boite qui a ouvert il y a peu, mais qui est plutôt bien fréquentée le week-end. Une fois garée devant, je sortis de mon sas une bouteille de champagne et l'agitais devant mes copines comme si c'était le saint Graal. Maintenant la soirée pouvait réellement commencer. La liqueur tourna dans la voiture et on vida la bouteille jusqu'à la dernière goutte comme pour s'ambiancer avant d'entrer dans la cage au loup. Une fois fini, cette dernière alla trainer sur les sièges arrière et on quittait l'habitacle pour aller se présenter devant les vigiles. Mes amis entrèrent et je fus la dernière à passer, sans trop de mal je l'avoue. Un sourire par ici un clin d'oeil par là et dans la poche les videurs. Je laissais les filles allaient nous prendre une table tandis que je déposais mon sac et ma veste dans un vestiaire tout en gardant mon argent et mon téléphone en mains. Une fois le ticket récupérait j'entrais enfin dans l'une des salles du club. La chaleur me frappa instantanément et je du faire un effort pour respirer correctement. Tous se bousculaient pour danser, je me frayais un passage comme je le pouvais entre la foule, avançant en rythme avec la chanson. Je repérais mes amies autour d'une table un peu plus loin, les rejoignais et me laissais tomber sur un pouf le sourire aux lèvres. « C'est parti pour une nuit de folie les filles ! » annonçais-je en rigolant. Oui, la seule chose qui manquait à présent était le verre d'alcool, mais ça viendrait !

« Mec, debout on part dans 10 minutes ! » Réveillé par un de ses camarades de chambre, Trent émergeait lentement de son lit. A force de passer toutes ses soirées à faire la tournée des bar, le jeune étudiant avait pris l'habitude de passer son samedi entier à dormir. Il regarda sa montre qui affichait 20h passé. Trent sortit en vitesse de son lit en lançant au Delta qui trainait dans le coin « Rhaa, t'aurais pu me réveiller plus tôt quand même. » tout en essayant de trouver une chemise propre dans le chaos qu'était sa chambre. Il attrapa à un t-shirt et après l'avoir sentit pour vérifier son état, il l'enfila à toute vitesse. Pas de chemise pour ce soir ! Il enfila le premier jean qui lui tomba sous la main, et attrapa ses chaussures en vitesse. Après un petit tour vers la salle de bain, Trent sortit à toute allure de la chambre pour rejoindre les autres deltas qui l'attendaient en bas. Hé oui, entre mec aussi on se prévoie des soirées sympa ! Ce soir, ils se rendaient au Endup nightclub. Trent n'y avait pas été si souvent que ça. En général, il se contentait de choisir un bar aux alentours du campus pour être sur d'y trouver de jolies étudiantes à moitié ivres. Enfin bref, en tout cas ce soir là ses amis et lui avaient décidés de changer un peu de d'habitude et de se rendre dans ce club à l'est de san francisco. Comme il n'était pas très loin, les garçons avaient décidés de s'y rendre à pieds. Au moins sans voiture, il n'y aurait pas d'accident. Et dans le pire des cas, on les retrouverait entrain de dormir sur le chemin grec car ils n'auraient pas retrouvé leur maison.

En tout bon Delta qui se respectent, les étudiants étaient entrain de discuter à propos de leurs projets futurs pour cette soirée. Et la question principale ce résumait à quelques mots « Et toi tu compte te tape qui ? ». Mais Trent ne pouvait pas vraiment répondre. En vérité, il ne voulait coucher avec personne ce soir. Du temps où il était à l'université de Harvard, Trent avait passé 2 ans à coucher avec toutes les filles du campus. Mais il était venu à Berkeley pour une raison précise. Ou plus exactement pour une personne. Et il ne voulait pas la décevoir en couchant avec n'importe qui. Mais le problème, c'est que Trent aimait toujours autant draguer les filles. Il ne pouvait pas se passer de cette habitude qu'il avait prise depuis le lycée. C'était bon pour son égo, ainsi que pour son image. Alors notre Don Juan avait décider de ne plus coucher avec n'importe qui, mais de continuer à draguer toute belle qui croisait son chemin. Ce soir, il comptait bien montrer à ses amis son talent pour la séduction. Il savait qu'il était irrésistible, et étant sur de lui, il ne ratait jamais sa proie. Et ce n'était pas cette nuit que ça allait changer ! « J'ai entendu dire qu'il y avait des bêta au club, ce soir. » lança un des garçons du groupe, Trent se tourna alors vers lui pour lui rétorquer fièrement. « Bof elles sont trop faciles. Moi je cherche une vraie femme, et si je n'en ai pas trouvé, alors je me contenterais d'une bêta. » Avec un sourire au coin, il continuait de marcher. Il ne pensait qu'à moitié ce qu'il disait. C'est vrai que la plupart des bêta étaient comme ça, mais il devait surement y en avoir quelques unes qui sortaient du lot. Victoria la première.

Arrivés, les garçons entrèrent dans le club. Trent se rappela alors pourquoi ils passaient plus de temps dans les bars que dans des clubs de ce genre. Il y avait énormément de monde, et énormément de musique. Ça allait être plus compliquer pour parler. Mais on pouvait toujours s'arranger ! Il se dirigea vers le bar, suivit d'un des delta. Après avoir commandé deux bières, les deux étudiants se retournèrent pour admirer la foule. « Tu vois la fille là-bas ? » lui dit le garçon en désignant une jeune femme de la tête. Trent hocha la tête et l'autre continua. « Alors si tu es si doué à ce jeu là, tu pourrais te faire cette fille là ? » Les autres gars arrivaient, et Trent avec un grand sourire lui répondit. « Je bois ma bière, et c'est comme si c'était fait. » Trent bu une gorgée, tout en regardant sa prochaine victime. La soirée s'annonçait bien.

L'une des filles s’était levée il y a peu pour aller commander nos boissons au bar, pendant ce temps j'étais confortablement assise sur ma pouffe à discuter chiffon et autres avec les filles. Vous savez des trucs de nana, le genre de discussion qui n'intéresse pas le moins du monde les garçons. L'avantage d'être une fille c'est de pouvoir faire plusieurs choses en même temps, alors tout en parlant j'épiais la foule du regard à la recherche d'une distraction pour la soirée. Une proie potentielle si vous voulez, mais je n'aime pas employer ce mot-là. La Bêta manquant revint avec nos verres à la main, voyant qu'elle risquait d'une minute à l'autre de tout faire tomber au sol je me levais et attraper mon verre en la gratifiant d'un sourire quelque peu forcé. Bah oui quoi, je n'allais tout de même pas prendre pour les autres après tous si elles ne voulaient pas voir leurs verres jonchés sur le par terre elles se lèveraient comme moi je l'ai fait. Chacun pour soit et dieu pour tous, la règle d'or. Je me réinstallais à ma place et commençais à siroter mon cocktail. Le club était blindé ce soir j'allais bien trouver quelque chose ou plutôt quelqu'un à me mettre sous la dent. Une soirée réussie signifie quelqu'un dans son lit tout le monde connait ce dicton ... Comment-ça non ? Passons. Dans ma recherche je pus entendre les filles prononcer les mots suivant, delta et Endup night-club. Hein ? Des delta ici ce soir ? Ça risquait d'être fort intéressant, mais avant tout je devais me concentrer sur ma tâche de la soirée qui était de ne pas rentrer seule au monde. Mon regard se posa sur plusieurs garçons plus ou moins intéressants, je les détaillé minutieusement les uns après les autres. Trouver le type parfait peut paraitre simple à première vu, mais c'est tout un art croyais moi. La paille de ma boisson entre les lèvres je me tourner pour faire fasse à mes amis en pleine discussion que je ne comprenais pas. La musique était forte ce qui n'aidait pas à distinguer le sujet de leur conversation qui avait l'air plutôt palpitante tant elles rigolaient. Je haussais les sourcils et soupirais avant de m'enfoncer un peu plus dans mon pouf.

Les yeux rivés sur ma boisson devenue intéressante, je sentais malgré qu'on me fixait. Je levais mes yeux, Bingo. Les trois folles qui m'avaient accompagnée avaient leur regard rivé sur moi, des regards enjoué et quelque peu machiavélique. Qu'est-ce qu'elles pouvaient bien avoir derrière la tête. L'une d'elles se leva et traina avec elle son pouf pour venir se placer à ma gauche tandis que les deux autres se rapprochaient de l'autre côté. Ou comment se sentir légèrement encerclé tout à coup. Je les toisé l'une après l'autre essayant de trouver ce qu'elles pouvaient bien tramer. Ça sentait le roussi, je ne sais pas pourquoi, mais j'avais la vague impression qu'elles me préparaient quelque chose que je n'allais pas oublier de si tôt. L'une d'elles but une gorgée de son verre et prit la parole. « Alors, Brook t'a trouvé quelqu'un d'intéressant » dit-elle simplement. Je la regardais pas totalement rassuré, j'avoue, puis haussé les épaules négligèrent « Quelque personne en vu, mais rien de bien intéressant.» Le sourire sur leurs lèvres déjà présent s'agrandit à l'entente de ma réponse. J'avais donc bien raison elles avaient quelque chose en tête. Je continuais à boire tranquillement mon verre quand elle reprit la parole. « Je te connais et je sais donc que tu n'as peur de rien... » Étrangement là si je commençais à craindre le pire. Je trainais assez avec elles pour savoir que leurs idées étaient des plus tordues. Elle continua « Tu vois la fille là-bas au bar, si tu réussis à l'embrasser on paye tes verres pour la soirée ! » Je manquais de m'étouffer avec ma gorgée d'alcool et levais mon regard pour pouvoir admirer leur air de gagnante avant l'heure. Embrasser une fille ? Je m'apprêtais à les envoyer balader autant qu'elles sont mais leur air de winneuse précoce fit monter en moins une rage de vaincre qui m'était jusqu'à aujourd'hui totalement inconnue. Je me tournais pour trouver la fameuse demoiselle que mes amies pointaient sans ménagement du doigt. Aucun respect. Intérieurement je rigolais. Il n'était pas dans mes habitudes de perdre ni même de laisser gagner les autres. J'aimais les choses bien faites et me mettre au défis, moi, avait été leur pire connerie de la soirée. Leur porte monnaie voir carte bleu allait crier de douleur à la fin de la nuit. j'allais me faire payer mes verres pour la soirée, elles ne me connaissaient pas si bien. Déterminée comme je l'étais si il fallait que j'embrasse cette midinette de force car il s'avérait qu'elle soit plus résistante que je ne pense, je le ferrais. Mais je n'en arriverais pas à ce point soyez en sur. J'étais certaine qu'à cet instant elles pensaient déjà que j'allais me refouler et refuser leur pseudo pari à deux franc, loin de moi cette idée-là. Ou plutôt loin de moi l'idée de les satisfaire. Les choses compliquées sont souvent les meilleures à réaliser.Lorsqu'on à réussi on en ressort avec l'égo gonflé à bloque! J'avalais le reste de mon verre cul sec et le déposais sur la petite table en le laissant claquer dessus. Je me levais fièrement sous les yeux probablement ébahis des trois jeunes filles qui m'entouraient et réajustais ma robe correctement. « C'est OK ! » Annonçais-je seulement avec un étrange sourire malicieux.

C'est probablement sous leur regarde ahuri que je passais devant elles en direction du bar. Je suis certaine qu'elles ne s'attendaient à cette réponse là de ma part ! Par chance pour moi la personne installer à côté de la fille à " draguer " se leva en prenant ses affaires. Mon regard sonda le reste du bar, ne perdant pas de vu mon but premier pour la soirée et c'est ainsi que je remarquais les quelques Delta un peu plus loin. Elles avaient donc vu juste en parlant d'eux. Enfin bon ils n'étaient pas mon centre d'intérêt pour le moment. Alors comme on dit, plus tard peut-être ! Je m'installais donc sur la chaise - beaucoup moins confortable que mon pouffe cela dit en passant - au comptoir fraichement libéré, déposais mon sac sur ce dernier et commandais un autre verre. Le barman arriva avec ma commande, je le remerciais en le payant et il retourna vaquer à ses occupations. Je soufflais un grand coup comme pour me donner du courage, bu une gorge de mon verre et fit pivoter ma chaise pour être fasse à la jeune fille. C'est avec mon plus beau sourire que j'annonçais « Je suis Brooklyn et toi tu es ? » tout en lui tendant ma main manucurée la veille.

Attention à ne pas aller trop loin, c'était la seule règle que s'infligeait Trent. Comment, après avoir passé deux ans de débauches dans les bras d'une ou plusieurs filles chaque nuit, se contenter d'un simple flirt avant de rentrer chez soit pour rejoindre seul son lit. Haa l'amour pouvait amener les hommes à faire des choses idiotes telles que ne plus coucher avec n'importe qui. Mais n'importe qui, ça ne voulait rien dire après tout. Et peut-être que cette fille n'était pas n'importe qui. Et puis au pire, il pourrait dire qu'on l'avait forcé à se retrouver dans son lit. Il ne pourrait même rien dire du tout, et personne ne serait au courant que Trent s'est envoyé en l'air après sa sortie au Endup Nightclub avec la première fille qu'il avait trouvé. Il était faible.. TRÈS faible. Il ne pouvait résister à la tentation. Pourquoi ne pas se laisser aller une nuit. Rien qu'une nuit et après il retournerait à ses nouvelles règles bidons. Comprenez-le. Depuis son arrivée à berkeley, Trent ne s'était tapé aucune fille. Quel est l’intérêt de changer de fac, si ce n'est de trouver de nouvelles partenaires ? Mais il lui restait toujours Victoria en tête. Qu'il ne pouvait pas oublier. Pour un garçon macho et Don Juan comme Trent, ça avait été dur d'admettre qu'il ressentait quelque chose de ce genre pour une fille. Pff, il s'était pourtant promis de ne jamais faire cette erreur. De ne jamais se retrouver piégé par "l'amour". Ce n'était qu'une mode après tout. Qu'une habitude que tous les hommes ont dès qu'ils passent trop de temps avec la même personne. Ils devraient faire comme le décrit si bien Geoges Orwell dans Le meilleur des mondes: changer de partenaire aussi souvent qu'on ne le peut. Et interdire les relation homme/femme trop longues. Trent aimait l'idée de ne jamais tomber dans la routine d'un couple. Ne pas dormir plus d'une fois avec la même fille. Ça évitait de tomber amoureux, et de souffrir comme il avait souffert depuis qu'il aimait Vic. Trent aimait aussi avoir la réputation de tombeur, et puis c'était bon pour son égo de se dire qu'il pouvait attirer n'importe quelle fille dans son lit ! Ainsi que pour son image de Delta sans cœur d'ailleurs. Trent sortit de ses pensées en se rappelant que ses amis attendaient pour sa mission séduction. « Alors tu te dégonfle déjà ? » lui lança l'un des garçons calé contre le bar à côté de lui. Trent lui adressa un léger sourire et lui répondit « Nan, ça te ferais trop plaisir. » Puis, il fini le reste de bière qu'il lui restait dans son verre, avant de le reposer sur le bar et de tourner les talons en direction de son futur rencart sans aucune hésitation. La place à côté de la jeune femme était maintenant libre. Trent longea le bar pour aller s'assoir à côté d'elle. Mais avant qu'il n'est le temps d'arriver à côté de la jeune femme, une jolie brune vint lui piquer la place sous son nez. « Je suis Brooklyn et toi tu es ? » lança-t-elle à la fille assise au bar. Scié, Trent regardait les deux filles tout en ne sachant quoi faire. Depuis quand une fille venait dans un club pour sympathiser avec une autre ? En tout cas, ce n'était surement pas une fille qui allait lui empêcher de gagner son pari ! Il fronça légèrement les sourcils, puis s'avança vers les deux jeunes femmes. Tout en se glissant entre les deux filles, il appela le barman pour commander une bière. Puis, en oubliant la brunette qui venait d'arriver, Trent se tourna vers la jeune fille, la salua de son plus beau sourire et lui demanda. « Je vous offre quelque chose ? » Et voilà le travail. Comment allait elle pouvoir résister à ses beaux yeux et son magnifique sourire ? Quel plaisir de se sentir vainqueur avant même d'avoir commencé à jouer ! La jeune femme sourit légèrement tout en levant son verre pour montrer gentiment son refus. Trent observa quelques secondes le verre à moitié rempli, comment pouvait-elle refuser ? Mais on ne se débarrassait pas aussi facilement de Trent. « Bof, j'attendrais la prochaine tournée dans ce cas là. » Lui dit-il en lui souriant à nouveau. Au moins, ça lui ferait une raison de rester à côté d'elle ! Il lui tendit ensuite la main il lui dit. « Moi c'est Trent, et toi ? »

Ça devenait la routine, comme un acteur qui - depuis le temps qu'il répète la scène - connait ses répliques par cœur. Si son charme ne suffisait pas, Trent connaissait toutes les phrases, toutes les parades, et toute attitude à adopter. Et puis si la fille était plus dure à convaincre qu'une autre, c'était d'autant plus marrant. Mais en attendant, la jeune femme ne semblait pas particulièrement emballée. A part une poignée de main accompagnée d'un sourire à moitié forcé, la jeune femme ne montrait rien de très encourageant pour notre tombeur. Alors qu'il plaisait à toutes les filles d'habitude, en voilà une qui se montrait totalement indifférente. « Cameron, enchanté. » Lui dit-elle en lui serrant la main, avant de se replongé dans le verre qu'elle avait devant elle. Après tout, elle attendait peut-être quelqu'un.. Mais si c'était le cas, elle aurait déjà tourné une ou deux fois la tête pour regarder autour d'elle. Cameron sirotait son verre en regardant droit devant elle. Avant de passer pour un idiot, Trent continua sur sa lancée. « Alors huum Cameron, tu es venue toute seule ? »

« Cameron, je suis Cameron enchantée » avait-elle répondu simplement en me serrant la main probablement par pure et simple politesse. Son visage n’exprimait rien, elle souriait, mais n’avait pas l’air plus emballé que ça de me voir là à ces côtés. Enfin bon je n’allais pas démordre, il fallait que je gagne je n’avais tout simplement pas le choix. Il était vrai que la situation vue de l’extérieur pouvait sembler plus ou moins cocasse. Une fille allant sans aucune gêne en accoster une autre en soirée. A l’origine c’était plutôt les garçons qui allaient draguer les petites midinettes pour ne pas terminer la soirée seule, mais plutôt en bonne compagnie. Seulement là ce n’était pas le cas. J’aimais les choses compliquées et totalement imprévisibles. Il était certain qu’à cet instant je devais en surprendre plus d’un et c’était justement ce qui me plaisait. Ce pari que j’allais bien entendu reporter était une façon pour moi d’intriguer d’autres mâles de toute évidence bien plaisants. Tout le monde savait qu’un garçon normalement constitué appréciait grandement de voir deux femmes ensemble. Enfin, ce n’est qu’une question de point de vu après vous me direz. Quoi qu’il en soit, je devais probablement vendre du rêve à plus d’un coureur de jupon se trouvant ici et ce n’était pas plus mal. J’aurais plus de chance ainsi de me dégoter un homme pour terminer ma soirée. Oui quoi, vous n’avez tout de même pas pensé que je comptais finir ma soirée avec cette jeune femme, très belle cela dit en passant ? Il me fallait quelques verres dans le nez et quelques bedos fumés pour faire ce genre de chose. Bref. Je m’apprêtais à entamer la conversation et mettre à l’épreuve mes charmes lorsqu’un garçon se plaça entre nous pour commander. Je rigolais jaune tout en le fixant sans rien comprendre. C’était un delta, j’étais certaine de l’avoir croisé à L’université et puis il était avec tous les autres de la confrérie depuis le début de la soirée. Je secouais la tête histoire de faire abstraction de ce garçon au toupet aussi gros que la lune et souriais à ladite Cameron qui sirotait tranquillement son verre. Puis sans aucune gêne l’intrus entama la discussion avec mon pari du soir. Je riais jaune, et restais totalement incrédule face à ce qui se déroulait devant moi. Je ne savais pas si à cet instant je devais en rire ou envoyer ce gigolo aller jouer plus loin. Il était en train de tout foutre en l’air avec ces conneries. Comment ça, il comptait attendre la prochaine tourné ? Il n’était donc pas décidé à déguerpir ? Je me raclais la gorge pour faire signe de présence et montrer au moins que j’étais moi aussi présente, mais ça ne changea rien. J’attrapais mon verre en soupirant fortement et bus une gorgée. L’envie de lui renverser le contenu de mon cocktail dans le dos me traversa plusieurs fois l’esprit, mais je m’y résignais trouvant cette tactique beaucoup trop enfantine. Certes elle aurait eu le mérite de le faire bouger pour probablement se rendre dans les toilettes, mais non ce n’était pas une très bonne idée. Je claquais mes ongles sur la table en signe de mon impatience, je n’aimais pas être évincée et pour le coup c’était le cas. Voilà donc son nom, Trent. J’étais maintenant certaine que je le connaissais ou du moins de vue. Il trainait pas mal avec Victoria le Bêta suprême de l’année. Je me tournais vers le bar et commandais une nouvelle boisson, histoire de me faire passer le temps. Au bout d’un moment il arrêterait probablement de jouer le malin vu comme la jolie Cameron était réceptive à ses avances. C’était plutôt drôle d’ailleurs de voir comme elle s’intéressait peu à lui.

Je faisais tournoyer la paye dans mon verre, faisant s’entrechoquer les nombreux glaçons qui s’y trouvait puis je fus interpelé par une question du fameux Trent. C’était le moment pour moi de montrer que j’étais là et de reprendre les dessus sur cette situation qui m’avait, il fallait le dire totalement dépassé. Je me tournais une nouvelle fois vers les deux, me retrouvant en tête à tête avec le dos du delta. Je tapais sur son épaule pour le faire se retourner et annonçais sur un ton quelque peu agacé. « Oui elle est avec moi. » Ce n’était pas totalement vrai, mais soit, après tout j’étais arrivée la première. « Donc si tu pouvais bien aller jouer plus loin ça nous ferez des vacances, tu ne remarques pas, qu’elle n’est pas du tout réceptive à tes avances ? » Dis-je en levant les yeux au ciel un sourire satisfait collé aux lèvres. Il fallait bien que d’une façon ou d’une autre je le remette à sa place. S’il continuait ainsi la jeune femme allait s’en doute prendre ses clics et ses clac avant de partir sans un mot. Ce qui me ferait perdre mon pari. Je suis d’ailleurs certaine que les vipères qui me servent d’amies se croient déjà gagnante haut la main. Mais je ne lâche pas l’affaire si facilement. J’ai beau être un peu sur les nerfs due à l’intrusion de Trent, je trouvais que ce pari prenait une tournure quelque peu intéressante. Son arrivée inattendue allait pimenter la chose et la victoire n’en serait que meilleure c’était certain. « Donc si tu voulais bien maintenant nous laisser en paix se serait une bonne action de ta part et puis remercie moi, je suis en train de t’éviter un râteau monstre. Et tout le monde sait qu’un Delta et « normalement » irrésistible. » Je concluais ma phrase sur un clin d’œil qui devait être agaçant. J’avais bien pris la peine d’insister sur le mot normalement histoire de lui faire comprendre que lui pour l’instant il ne l’était pas du tout. Je remarquais ensuite que Cameron avait fini son verre. Coup de pouce pour moi. J’appelais un des barmans et lui indiquer le verre vide de la jeune femme pour qu’il le lui remplisse à nouveau. J’annonçais un « C’est pour moi » avant de regarder cette dernière qui sourit brièvement avant de détourner son regard. OK d’accord ça risquait d’être assez compliqué maintenant.