Les coups qui font le plus mal sont toujours ceux auxquels on ne s'attend pas. Et lorsque ceux ci viennent d'une personne si importante pour nous, une personne en laquelle on avait tant confiance, cela vous brise le coeur. C'est pour cela que la pilule était si dur à avaler, parce que Drew avait été comme mon frère, le grand frère que je n'avais jamais eu. Et cette relation qu'on avait eu était perdu à jamais. si un jour j'arrivais à lui pardonner, cela ne sera plus jamais pareil entre nous. Déja qu'avec sa paternité et la mienne qui approchait à grands pas, il était hors de question d'imaginer continuer à sortir en boîte et tout ce genre de choses; il m'étais inconcevable de penser que l'on pourrait parler comme avant. Agir comme avant. Une page de ma vie s'était tourné. J'ouvrais un nouveau chapitre. Militine, le ou les enfants et moi. La famille de Lavignères. Ce sera juste nous. Plus le parrain et la marraine. J'avais pensé à Edward pour ce rôle. Il était comme mon meilleur ami, il se trouvait surement en pôle pour être le parrain de mon fils ou ma fille. Si on m'avait posé la question il y a trois semaines, ma réponse aurait tout de suite été Drew. Mais tout avait changé. Depuis qu'il était venu chez moi, après que je l'ait invité pour lui montrer que Militine et moi ca marcherait. Que j'étais parti à la superette chercher à boire et ne pas passer pour un mauvais hôte. Depuis que j'étais revenu en hâte et que je l'avais trouvé avec ma femme à moitié nue. Dans ma propre maison, il avait tenté de coucher avec ma femme. Justement quelques semaines après m'avoir dit qu'elle n'était pas de confiance, que je devais la surveiller au quel cas elle me briserait le coeur. Et que ce soit elle ou lui qui avait embrassé l'autre, celui qui me brisait le coeur, c'était lui.
C'était un peu bizarre pour moi de me dire qu'il ne devait plus rien être pour moi. J'avais l'impression qu'il avait toujours était dans ma vie. C'était un peu le cas en fait. Petit, on était inséparables. Même si on était resté relativement longtemps sans se voir régulièrement, on s'appelait assez souvent lorsque j'étais encore en France et lui aux States, avant la mort de Johanna. Et lorsque l'on s'était tout deux retrouvé à Berkeley, c'est lui qui m'avait poussé à sortir de mes livres, à voir du monde. Et aussi à devenir un peu un delta, chose qu'il ne pouvait plus vraiment être avec sa relation amoureuse avec Fleur. Relation qui avait pris fin il y a quelques temps. A croire que Drew s'était mis en tête que comme son mariage avorté avec Fleur avait foiré, le mien avec Militine devait en faire autant. C'est une autre facette de mon cousin que je découvrais. Je ne savais pas pourquoi Fleur l'avait quitté mais cela devait être grave, car elle l'aimait énormément. Mais la facette de mon cousin que je semblait découvrir était la plus horrible qui soit. Un psychopathe. C'est ce qu'il était peut être devenu. Militine et lui avaient eu une histoire à New York, peut être avaient ils pensés que maintenant qu'il était libre, ma femme, la femme de son cousin, quitterait tut pour lui. Psychopathe.
Ce matin là, j'avais beaucoup mieux dormi que pendant les deux semaines où j'avais été séparé de ma moitié, de la femme de ma vie, de ma Militine. Je m'étais réveillé un peu avant elle, et ne put me résigner à me lever, tant l'envie de l'observer fut grande. J'étais juste derrière elle, allongé dans notre lit conjugal. Ma main droite posé sur son ventre de femme enceinte. Nous n'étions pas au courant, et d'après le médecin, la grossesse serait apparemment longue de déja quasiment cinq mois. Un déni de grossesse avait il dit. L'important, c'était qu'on allait voir un petit bébé, elle et moi. Ce bébé serait la preuve de notre amour éternel, preuve que l'on serait lié l'un à l'autre pour toujours. Cela me faisait bizarre de voir ce ventre rond sur Militine, elle qui avait si peur de grossir avait bien pris le fait de tomber enceinte. Je posais mes lèvres sur sa nuque pour y déposer un baiser avant de me lever et de prendre ma douche. Je pris mon téléphone, au cas où il sonnerait, pour éviter de réveiller ma chère et tendre. Pour une femme enceinte, c'est pas toujours facile alors lorsqu'elle dort si paisiblement, je fais tout ce que je peux pour qu'elle profite de ses heures. Une fois sorti de la douche, mon portable sonna. Un enième message de Drew, qui voulait qu'on se voit à un café pour parler. Evidemment, j'avais envie de dire non. NON. qui n'aurait pas voulu faire cela. Après ce qu'il m'avait fait, la seule chose que je voulais faire par rapport à lui, c'était l'oublier. Reprendre ma vie, mais ans lui. Une vie où je serais un mari, un père, un ami. Mais plus un cousin pour le delta. Après m'être habillé, je m'asseyais dans mot lit, regardant ma femme, attendant son réveil. Je l'avais mis enceinte, c'était bien normal que je sois celui qui s'occupe d'elle et qui subvienne aux besoins et envies étranges que peux avoir une femme enceinte. Voyant s'éveiller la belle au bois dormant, je m'approchais d'elle pour l'embrasser. Embrasser ses lèvres. Chose que j'avais envie de faire dés que mes yeux s'étaient ouverts ce matin. Plus qu'un rituel du matin pour dire bonjour à celle que j'aime, c'était un besoin que de l'embrasser. J'embrassais les mains de Militine, ce qui me valut un joli sourire, je proposais à Militine de lui préparer quelque chose. Elle refusa. Les femmes enceintes, c'est difficile les mecs, pensez y à deux fois. Mais ca vaut le coup. Car dans quelques petits mois, c'est un bout de chou qui rejoindrait notre famille, à mon plus grand bonheur. Et oui, j'étais passé de celui qui a peur de mal faire avec les bébés à celui qui achète déja une poussette, des vêtements et tous ces trucs pour bébés. Bizaremment, le bonheur que me procurait Militine me poussa à accepter de voir Drew. Les bonnes choses qui m'attendaient ne devaient pas être juste là pour cacher les mauvaises.
J'arrivais au café auquel il m'avait donné rendez vous au volant de ma voiture de sport et me garais assez près de la sortie. En regardant vers l'intérieur du café, je vis Drew non loin d'une fenetre. Avant de sortir de la voiture, j'hésitai un instant. Ce n'était peut être pas un très bonne idée. La colère que j’avais contre lui en moi était si forte que... que j'avais peur qu'à la moindre parole déplacée de Drew, mon poing parte dans sa figure. Je décidais tout de même d'entrer. Je m'approchais de la table où il se trouvait et m'asseyait avant même qu'il me le propose. Il avait l'air assez nerveux. Et il osait demander comment j'allais. Et avant de remettre en doute quoi que ce soit chez ma femme, c'est bien chez lui qu'il devrait remettre en doute un bon nombre de choses. Je vais bien. Enfin... ouais je vais bien. Je ne pensais pas venir moi même. Je n'avais même pas envie de répondre à ses excuses, il n'y avait de toute façon rien à dire.

Merde, il se foutait de ma gueule c'était pas possible. Je l'ai fait pour ton bien, je voulais pas te blesser, gna gna gna. Mon cul ouais ! Il avait juste envie de se taper ma femme, sans penser à ce que ca me ferait, sans penser que ca me briserait le coeur. Sans penser que ce qu'il faisait pouvait très bien détruire ma vie, mais il n'en avait que faire. Il avait juste pensé à sa gueule et c'était moi qui avait tout pris en pleine face. Je ne l'avais pas vu venir, et lui m'avait planté un couteau dans le dos. Ca me faisait plus mal que si ca avait été quiconque d'autre, mais là c'était mon cousin ! Le mec que j'avais toujours considéré comme mon frère, qui vient chez MOI, et qui essaie de coucher avec MA femme. Et après il dit faire ça pour mon bien.

Justement, ce que tu as fait m'a ouvert les yeux ! Je comptais sur toi putain ! Je comptais sur toi parce que t'étais ma seule famille putain. Je te considérais comme mon frère, même si on a aucun lien de sang, je te considérais comme mon frère mec ! Et toi, tout ce que t'as fait, c'est pensé à ta gueule. Ton mariage avec Fleur n'a pas réussi alors t'essayes de casser le mien ?! Faut vraiment être un psychopathe. Puis jure pas sur la vie de ton fils, merde quoi, il a rien fait, laisse le en dehors de cela. C'est un euphémisme que tu as pris la mauvaise décision. comment t'as pu penser un seul instant qu'embrasser ma femme pour me prouver qu'elle pouvait m'être infidèle a pu te traverser l'esprit et te sembler intelligent ?! Réfléchis putain avant de faire des conneries, merde quoi.

Peu après, je vis Drew regarder dans le vide en direction de son café, avant de regarder l'éxtérieur. A l'éxtérieur se trouvait des enfants qui désiraient une glace, chose que refusait catégoriquement de leur offrir leur mère. Voir tous ces bambins s'amuser sous le soleil de San Fransisco n'eut aucun mal à me rappeler que bientôt je serais un papa moi aussi. Aymeric De Lavignères heureux papa de deux bouts de chou, car c'était bien des jumeaux que Militine attendait dans son ventre qui ne tarderait plus à laisser apparaître aux yeux de tout le monde cette grossesse. Je me voyais déja, à leur donner des petits pots de compotes et à m'en retrouver avec plein sur la figure. J'imaginais leurs premiers pas. Leur entrée à l'école. Tout ce qu'un parent rêve de vivre avec ces enfants. Drew semblait pensif en les regardant. On avait, avant, cette faculté de discerner ce à quoi pensait l'autre. En le regardant attentivement, je me dis qu'il n'y avait qu'une seule chose à laquelle il pouvait penser. Un beau jour d'été, une chaleur étouffante et une nounou qui n'avait comme proposition de rafraichissement que de l'eau plate, alors qu'une tonne de glace attendait sagement les deux jeunes acolytes dans le congelateur. On s'était félicités de notre plan dignes des agents secrets pour atteindre le trésor tant convoité. Chose qu'on regretta un peu après l'indigestion du soir, et l'épisode de Drew qui vomit sur les chaussures de la nounou. Evidemment qu'il pensait à ça. Il voulait jouer sur la corde sensible, la nostalgie. Evidemment que je me souvenais de ce pacte. Evidemment que je me suvenais qu'on s'était promis de vivre dans des maisons voisines, avec femmes, enfants et console de jeux. Je ne me souvenais plus de quand c'était à vrai dire. Mais voulais-je encore respecter cet engagement de l'enfant que j'étais à cette époque là ? J'avais bien changé, Drew aussi. Et notre relation avait pris un tournant à cent-quatre-vingt degrés. Il était mon frère et était devenu, en une soirée, la personne que je ne souhaitais plus jamais voir, la faute à un baiser qu'il avait donné à ma femme. L'ancien Drew n'aurait jamais fait ça..

Je m'en souviens, évidement que je m'en souviens de ce pacte. J'entends respecter ce pacte. Mais, cette promesse, c'est avec l'ancien Drew que je l'ai fait. Celui que je considérait comme le frère que j'avais jamais eu, celui que je considérait comme un exemple avec sa femme parfaite et la création de sa propre famille. Pas celui que Constance déteste. Pas celui qui tente de coucher avec ma femme. J'aimerais te croire. J'aurais cru l'ancien Drew, mais t'as changé ces derniers mois. Je comprends que le fait que Fleur t'ait quitté t'est brisé le coeur. Mais ce que je veux, c'est retrouver le vrai Drew, pas le fantôme de lui que t'es devenu.

J'avais l'impression que Drew allait pleurer. Je pouvais comprendre qu'il regrette son acte, qu'il n'ait pas réfléchi à ce qu'il faisait et qu'il a pensé un seul instant que ca semblait être une bonne idée. J'avais beau être en colère, je n'en était pas pour le moins devenu un idiot. Si l'ancien Drew revenait vraiment, je pourrais imaginer lui pardonner. Tu pleures ?! Tu sais Drew, j'imaginais que le jour où j'aurais des enfants, je voudrais que tu sois parrain d'un deux. Enfin que l'ancien toi soit parrain. Malgré l'histoire avec Militine, je veux toujours que l'ancien Drew soit cette personne pour un de mes enfants. Mais il faudrait qu'il revienne...

Je ne savais plus quoi penser. J'étais perdu avec lui. Il y a quelques moi,s la question qu'il m'avait posé aurait eu une réponse immédiate. Est ce que je le pensais assez psychopathe pour tenter de foutre en l'air mon mariage parce que le sien a raté ? Il y a quelques mois, la réponse négative que j'aurais donné serait sortie de ma bouche à une prodigieuse vitesse approchant surement celle de la lumière. Mais aujourd'hui, je ne pouvais pas dire non si facilement. Matthew ne lui adressait plus la parole et Constance, ma meilleure amie, le détestaient au point d'ignorer l'existence de son fils; qui est donc le neveu de la queen iota. Il devait y avoir des raisons à cela, même si mademoiselle La Tour Dubois était loin d'être une fille gentille, elle préférait le style « mean bitch » elle ne détestait pas les gens sans raison. Des fois ses raisons sont assez peu valables mais elle a la mérite d'en trouver. Cela, en plus qu'il ait volontairement rejoint ma maison avec l'idée de tenter ma femme, qu'il sait évidemment parfois fragile psychologiquement. Je ne lui en voulais pas tant que ça pour ce baiser mais surtout pour le fait qu'il avait en tête d'embrasser, ou peut être plus si j'étais arrivé plus tard, ma femme pour me montrer qu'elle n'était pas fiable. Il fallait être cinglé pour faire cela.

Je pense, Drew Leonard Mcfendders que j'ai des raisons de me faire des films. Comment je peux savoir ce qui s'est réellement passé, tu as attendu que je m'en aille pour accomplir ton génial plan de me montrer que ma femme n'était pas fiable, pour me faire une idée, je n'ai rien d'autre que mon imagination ! Je ne sais pas quoi penser Drew, je ne sais pas ce que tu es capable de faire. J'essaie de comprendre ce qui t'as pris ! Si Militine ne m'était pas fidèle, je l'aurais appris bien assez tôt, je n'ai pas besoin que tu te mêles de mon couple, même si j'imagine que tu voulais pas me faire de mal. Elle m'a dit que c'était elle qui t'avais embrassé, ce n'est pas ce putain de baiser que je te reproche, c'est ce plan à la con putain...

J'avais tellement envie de lui pardonner, mais aussi l'appréhension de redonner ma confiance à quelqu'un qui m'avait planté un poignard dans le dos. En une soirée, il était passé du statut de frère à celui de selfish basterd. Pendant les quinze jours où j'étais resté chez Constance, à ne quasiment pas bouger de mon lit, à réfléchir sans arrêt, j'avais quasiment plus pensé à Drew Leonard Mcfendders qu'à la désormais Madame Militine Léa De Lavignères Penrose. Ma tête ainsi que mon coeur savaient que je me réconcilierait obligatoirement avec Militine, la femme de ma vie. Et cette réconciliation fut beaucoup plus facile lorsqu'elle m'annonca sa grossesse et ainsi ma future maternité. S'en suivit des embrassades, du sexe et une nuit à se regarder l'un l'autre dans le blancs des yeux. Mais j'avais pensé à mes retrouvailles avec Drew, mon cousin, mon frère. Je m'étais d'abord dit que j'aurais eu envie de le frapper. De le frapper aussi fort que de le voir avec ma femme m'avait fait mal. De ruer de coup ce batard. Mais je ne me reconnaissais pas, ce n'était définitivement pas moi. Je ne voulais pas que Militine, ni quiconque me voit empli de haine et de violence en train de frapper quelqu'un. C'est donc en parlant qu'on s'expliquerait, quitte à faire monter les décibels. Alors qu'il venait de terminer, il se leva, dégoûta par une discussion qui semblait vraiment mal tourner.

Comment tu peux dire que tu n'as pas changé mec ? Le Drew d'il y a quelques mois n'aurait jamais essayé de draguer ma femme pour me montrer qu'elle n'était pas fiable ! Le Drew d'il y a quelques mois -même si c'était celui qui allait bientôt se marier et qui allait être papa- était beaucoup plus con mais bien moins ... je ne trouve pas de mots. C'est comme si t'étais passé du côté obscur si tu veux. Je ne sais pas ce que tu as fait en décembre dernier, je ne sais pas si ca a un rapport avec le fait que Matthew et Constance te détestent mais je ne veux qu'une chose, c'est que tu redevienne ce mec un peu con mais heureux. T'as été là pour moi lorsque ca allait mal, tu m'as aidé à sortir de mes bouquins et je t'en remercie. C'est pour cela que je vais t'aider moi aussi. Tu n'oublieras pas le malheur que t'as provoqué ta rupture avec Fleur, comme moi je n'ai pas oublié Johanna, mais je t'aiderais mec, crois moi.

Je l'écoutais parler. J'imaginais cette vie, où je vivrais dans une grande maison avec Militine et des enfants. A vrai dire, je me voyais bien chef de famille d'une grande famille, même si j'imaginais mal Militine accepter de faire la mère porteuse plus d'une fois, donc pour l'instant on se contenterait d'un seul enfant. Et comme voisin, Drew, une femme qui le rendrait heureux et des enfants qui l'épanouirait. Par respect pour cette optique, il fallait que je fasse quelque chose. Je ne pouvais pas laisser Drew approcher de ma femme, ce serait trop dur psychologiquement.

T'es de la famille Drew, même si on est pas liés par le sang, je te considérait comme tel. Je te considérais comme le frère que je n'avais jamais eu. Ainsi je t'offre une chance qui sera ta seule unique et dernière chance de me montrer que tu peux redevenir le Drew que j'ai connu, celui qui était mon frère. Je n'ai pas à parler au nom de ma femme, je ne l'ai jamais fait mais je vais faire une exception pour cette fois çi. Comme tu ne t'ai pas gêné pour me le faire remarquer tu as dit que je ne devais pas faire confiance à ma propre femme. Si tu me donnes ce conseil, c'est que tu, en quelque sorte, te le donne à toi même. Je vais pas te mentir, on a beau être de la même famille, c'est bien un ultimatum que je te donne là. Tu ne parles plus JAMAIS à ma femme, tu ne lui fais pas la bise lorsque tu la rencontres, tu ne la touches plus JAMAIS. Pas de contacts entre vous. A la limite, quand je suis là, tu peux la saluer poliment mais rien de plus. C'est la seule chance que tu as de regagner ma confiance un jour, bro'. Si tu refuses, je ne pourrais plus jamais te faire confiance. C'est ton choix, fais le !