the great escape
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women forgive, but never forget (matthew)

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MessageSujet: women forgive, but never forget (matthew) women forgive, but never forget (matthew) EmptySam 4 Jan - 16:00

You're the all-singing all-dancing crap of the world.
❝ REVENGE IS A DISH BEST SERVED COLD, OLD KLINGON PROVERB. ❞
Bandeau beige glissé dans ses cheveux courts, écharpe blanche protégeant sa nuque, la jeune Hemingway se balade sur la glace avec une agilité féline, gratifiant la foule d'un sourire éclatant qui ne leur est pourtant pas destiné. Elle est euphorique, Aurore, et c'est avec joie qu'elle s'enivre de l'air glacial qui lui mord pourtant le visage et s'engouffre sous son pull. La vitesse la rend plus légère, ou du moins en a-t-elle l'impression, et elle n'est pas loin d'en oublier complètement les dizaines d'habitants et touristes venus eux aussi profiter des joies du patinage en plein air. Certains la dévisagent avec un léger intérêt ; quelques parents la couvrent de regards hostiles, inquiets pour leurs bambins incapables de tenir sur leurs jambes et bien moins à l'aise encore sur une paire de patins ; tandis que d'autres lui sont totalement indifférents, presque aussi passionnés qu'elle par leur course folle sur la glace. Malgré une endurance élémentaire à tout sportif, l'étudiante se voit contrainte de s'accorder quelques minutes de pause pour reprendre son souffle après une demi-heure d'effort. Les joues légèrement rosées, elle vient s'adosser à l'un des rebords de la patinoire, offrant un regard distrait autour d'elle. Et voilà que son regard croise celui d'un jeune homme qu'elle n'a aucune envie de voir, ni maintenant ni jamais. « Ô joie. » s'exaspère-t-elle tandis qu'il s'approche dangereusement de sa position pour je ne sais quelle raison, qu'elle n'a d'ailleurs pas envie de connaître. Il semble tout juste arriver, et contrairement à elle ne porte pas de patins à ses pieds. Tant mieux, au moins pourra-t-elle aisément le semer sur la glace s'il se décide à lui adresser la parole plus d'une poignée de secondes. Matthew Warrens-Crawford, ou l'étudiant proche de l'ennemi public numéro un aux yeux de la jeune femme. Cette dernière a la rancune tenace, et bien que leur conflit date de près de cinq ans, elle n'a pour autant jamais envisagé d'effacer l'ardoise. "Fool me once shame on you, fool me twice shame on me". Et Aurore était fermement décidée à ce que la honte reste sur lui et lui seulement. Ce qu'il avait bien pu faire pour la mettre ainsi en colère ? Il n'avait été que lui-même, ni plus ni moins. Don Juan informé de ses atouts, Matt s'était tout d'abord lié d'amitié avec les frères de l'iota, faisant par leur biais la connaissance de l'unique demoiselle de la famille, à l'époque âgée de seize ans. Coup de coeur évident de cette adolescente découvrant la satisfaction de plaire, il avait été le premier homme à partager son lit. Jusque là, rien de très déplorable, si ce n'est peut-être les trois années de différence d'âge qui les séparaient. Mais comme tout jeune homme de dix-neuf ans, Matt se préoccupait bien peu du bien être de ses conquêtes et ne sembla éprouver aucun remord en lui avouant que leur semblant de relation n'avait pas la moindre signification à ses yeux, et qu'il s'était contenté de se divertir avec elle pour chasser son ennui. Même adolescente, Aurore n'a jamais été une grande romantique, la faute à trois frères bien trop heureux de chasser ses rêves de princesse. Et bien qu'elle n'en ait pas été dérangée le moins du monde, elle ne fut pas moins blessée dans sa fierté par la nonchalance du jeune homme. Brève histoire qu'elle s'efforça d'oublier ou au moins de chasser de son esprit, bien que la tâche ne soit pas aisée avec monsieur gueule d'ange déambulant dans les mêmes couloirs qu'elle, ici-même à Berkeley. Et, une fois de plus, elle est forcée de ressasser ce passé qu'elle nomme désormais simple erreur de parcours. Il s'arrête enfin, à quelques centimètres d'elle, le rebord de la patinoire les séparant. Toujours adossée au rebord, elle ne prend pas la peine de lui faire face et se contente de tourner légèrement la tête vers lui. « Quelle charmante surpri... Oui, tu as raison, je pense qu'on peut se dispenser des salutations hypocrites. » lâche-t-elle avec un regard entendu, alors qu'il n'a pas encore dit un mot. Un sourire faussement poli s'installe sur ses lèvres bien qu'elle soit d'avantage tentée de lui cracher quelques amères insultes au visage. Elle bouillonne de l'intérieur, pourtant sa colère se remarque à peine, et elle peut remercier son self-control pour ça. En sa présence, elle se sent anormalement vulnérable, sûrement car il lui rappelle la naïveté dont elle a un jour fait preuve, alors même qu'Aurore n'a pas pour habitude qu'on l'atteigne de la sorte. Elle a toujours parfaitement détesté cette sensation, mais au moins a-t-elle la chance de pouvoir se défouler sa frustration sur Matt. « Au fait, j'ai été navrée d'apprendre que tu nous quittais. Toi qui faisais un si parfait iota. » qu'elle lance d'une voix mielleuse avec un haussement d'épaules navré. Voilà que l'hypocrisie est finalement revenue au galop, puisque la jeune femme le fusille du regard alors qu'elle lui offre une moue tout à fait charmante et faussement peinée. Si l'avoir dans la même université qu'elle était déjà pénible, imaginez l'épreuve quotidienne qu'était d'appartenir à la même confrérie, et de partager la même maison de confrérie. En résumé, l'éviter était devenue une tâche ardue, voire impossible. Et pourtant une intervention divine - ou simplement le comportement douteux du jeune homme - avait changé la donne, puisqu'il avait quitté depuis quelques jours maintenant la confrérie pourtant si convoitée des sportifs pour rejoindre les lambda. Drôle de choix, avait-elle tout d'abord pensé tant elle était elle-même passionnée de sport. C'était la raison même de sa présence à Berkeley, puisque c'était une bourse qui lui avait ouvert les portes d'une université prestigieuse qu'elle n'aurait en autre cas jamais eu les moyens de s'offrir. Enfin, si Matt s'estimait au dessus des règles et tenait particulièrement à se faire virer, elle y gagnait largement au change. « Maintenant si tu permets, je suis plutôt occupée là. » souffle-t-elle en détournant la tête pour rompre tout contact visuel avec le jeune homme. Elle s'occupe à contempler les gens sur la glace avec un intérêt qui, elle l'espère, fera comprendre au désormais nouveau lambda qu'elle n'a aucune envie de partager le moindre moment en sa compagnie.
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MessageSujet: Re: women forgive, but never forget (matthew) women forgive, but never forget (matthew) EmptyMar 7 Jan - 1:26

i am not perfect, i make mistakes, i hurt people
❝ BUT WHEN I SAY SORRY, I REALLY MEAN IT. ❞
« Sérieusement ? Tu veux vraiment faire ça à la patinoire ? Au milieu de la foule ? Bon… ok j’arrive. » Raccrochant le téléphone, je ne comprenais pas ce qui lui prenait, faire ça dans un lieu public et prendre le risque d’être vu aux de tous, c’était un peu dingue, mais c’était probablement encore une de ses dernières lubies. Ce n’était pas quelque chose que j’avais l’habitude de faire par le passé, moi, l’ancien dealer. Mais il en avait décidé ainsi, il voulait qu’on se rencontre à la patinoire de San Francisco pour que je lui achète de la came pour ma consommation perso. Je m’étais remis à fumer depuis plusieurs mois et cela avait été une des raisons de mon exclusion de la confrérie Iota. A vrai dire, je ne l’avais pas vraiment mal vécu, c’était plus un soulagement qu’une réelle punition, cela m’avait aidé à faire un choix que je n’osais pas vraiment faire. Le football, ce sport qui faisait partie de mon histoire, ce sport qui représentait une grande partie de mon existence, je n’avais plus l’envie, je ne prenais plus aucun plaisir à jouer, cela était plus devenu une contrainte qu’une réelle volonté de jouer. Etre renvoyé des Iotas m’avait permis de mettre les choses au clair, c’était une bonne chose, j’allais pouvoir me recentrer sur des choses plus importantes, j’allais pouvoir rebondir plutôt que de rester à vivre dans ce passé, lorsque j’étais capitaine et que je sortais avec Reagan. Un passé que je voulais oublier, aussi facilement qu’elle l’avait elle-même oublié à la suite de cette fameuse fusillade. Mais pour l’instant, l’heure n’était pas à la réflexion, je devais me préparer pour aller chercher la weed à la patinoire. Je veillais à reprendre doucement, à ne pas devenir un de ces accrocs qui fume pétard sur pétard chaque jour. Non, je me fumais juste un petit joint de temps en temps, pour le plaisir, pour me poser. Je n’avais jamais été un drogué, un vrai, un qui est mal s’il n’a pas sa dose chaque jour. Je ne voulais certainement pas finir comme ça, j’avais vu bien trop de personnes tomber dans la drogue pour en connaître les dangers, je voulais juste m’évader quand l’envie m’en prenait, planer sans être envahi par mon lot de problèmes quotidiens, avoir mon moment, seul, sans être emmerdé. Une fois préparé, je vérifiais que j’avais bien l’argent sur moi et partis en direction de la patinoire. Une patinoire en plein air à San Francisco… Si ça ce n’était pas un sketch, avec le climat californien, cela devait sûrement leur coûter une fortune pour garder la piste glacée. C’était typique des Californiens, se plaindre dès la moindre fraicheur, mais en même temps, vouloir avoir accès à tous les sports d’hiver. Il suffisait pourtant d’aller passer les vacances dans le Colorado, mais apparemment, personne n’y pensait. Le taxi me déposa juste aux abords de la patinoire qui était bondée de monde. On pouvait facilement remarquer que la période de vacances scolaire n’était pas encore terminée. Il y avait énormément de parents qui apprenaient à leurs enfants comment patiner. Les petits se cassaient la gueule les uns après les autres, mais se relevaient toujours, pour retomber, trois mètres plus loin. La scène m’arracha un sourire. Je me mis à chercher du regard mon dealer, je n’arrivais pas à le trouver. Soit il était en retard, soit il était bien camouflé parmi la foule. Au moment où j’allais sortir mon téléphone pour l’appeler, je reconnus une tête qui m’était extrêmement familière. Aurore. Encore une personne avec qui j’avais déconné. Mais j’avais beau avoir récemment décidé d’agir comme le pire des connards pour ne pas m’ouvrir, pour ne pas souffrir, pour que l’on ne puisse pas m’atteindre, il m’était impossible de ne pas éprouver de remords quand il s’agissait d’Aurore. Impossible car elle comptait, elle comptait énormément à mes yeux. Je la connaissais depuis tellement longtemps, depuis tout petit, lorsque je traînais avec ses frères ainés. Au départ, elle avait été un peu comme la sœur que je n’avais jamais eue, puis nous avons grandi et j’ai vu en elle la femme que je n’avais pas soupçonnée. Je lui ai pris sa virginité, avant de partir comme un voleur, sans la moindre explication, sans le moindre signe. Je n’aurai jamais dû jouer avec elle de la sorte, je n’aurai jamais du me comporter comme un connard avec elle. Je ne pouvais m’empêcher de regretter mon geste à chaque fois que je l’apercevais. Depuis, j’avais essayé de m’excuser un nombre incalculable de fois, mais rien n’y faisait, elle ne voulait plus entendre parler de moi, malgré tous mes efforts. Je ne pouvais pas vraiment l’en blâmer, j’aurais probablement réagi de la même manière si j’avais été à sa place. Je m’approchais donc d’elle, et comme je l’avais prévu, l’accueil fût pour le moins glacial. « Moi aussi ça me fait plaisir de te voir. Comment vas-tu ? » Probablement pas aussi bien depuis que j’avais fait mon apparition, mais peu importe, je voulais essayer de la faire changer d’avis, une nouvelle fois. Je le ferai sûrement jusqu’à ce qu’elle s’en lasse, jusqu’à ce qu’elle me pardonne mes fautes. Elle ironisait sur mon départ des iotas. Au moins, elle daignait m’adresser la parole, c’était toujours ça de gagné. Même si c’était pour se foutre de ma gueule à demi-mot. « Au vu du niveau de l’équipe, ce renvoi est un mal pour un bien. Enfin, surtout un bien de ton point de vue apparemment. » J’étais stupide, je lui tendais une perche pour qu’elle me montre une nouvelle fois à quel point elle me méprisait, comme si je n’en étais pas déjà suffisamment au courant. Ce n’était vraiment pas la personne avec qui je devais me positionner en victime, au contraire, elle allait en profiter pour me rabaisser plus bas que terre. Mais peu importait, j’étais prêt à encaisser les coups, les uns après les autres. Mais très rapidement, sans surprise, elle voulut couper court à la conversation. Elle avait tenu le temps de deux phrases, c’était un record. Mais je n’étais pas abattu, j’allais persévérer, une nouvelle fois. « Ah oui ? Parfait, je ne savais pas quoi faire, je vais m’occuper avec toi dans ce cas là. » J’allai louer des patins pour rejoindre Aurore sur la glace. Pris dans mon élan, je n’avais pas réfléchi, j’étais un piète patineur et j’avais bien du mal à rattraper Aurore qui tenait une cadence d’enfer, gracieuse sur ses patins. C’est en la voyant comme ça que je me rappelai pourquoi j’étais complètement tombé sous son charme ce soir là, que je n’avais pas simplement vu la petite sœur de mes potes. Sachant pertinemment que je ne pourrai pas la rattraper, je me mis à patiner dans le sens inverse pour venir à sa rencontre. « Aurore… Arrête s’il te plait… Combien de fois je vais devoir m’excuser, combien de fois je vais devoir te dire que je suis désolé, que je regrette mon geste… » Je la regardais droit dans les yeux, une expression partagée entre le sérieux et le dépit. Je voulais que tout cela cesse, je ne voulais plus me prendre la tête avec Aurore. Je voulais seulement réparer mon erreur, avoir le droit à une seconde chance, lui montrer que je n’étais pas ce connard fini qu’elle voyait à chaque fois qu’elle me regardait, je voulais la retrouver… « Ce n’est peut-être pas flagrant à tes yeux… Mais je tiens vraiment à toi. Sinon je ne prendrais pas la peine de venir te présenter mes excuses, encore et encore. »
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MessageSujet: Re: women forgive, but never forget (matthew) women forgive, but never forget (matthew) EmptyMer 22 Jan - 20:40

Ses sarcasmes ne semblent pas affecter le moins du monde le dénommé Matthew, fier comme un paon et au moins tout aussi déterminé. Malgré les remarques implicites - si on peut les appeler ainsi tant son aversion se lit aisément sur ses traits - le jeune homme ose s'enquérir de son état comme s'ils échangeaient une conversation polie. Dangereuse manoeuvre quoiqu'elle prouve son efficacité, puisqu'Aurore ne manque pas d'être terriblement agacée par son comportement. Cependant, elle ne lui donnera pas la satisfaction de s'énerver si rapidement : ce serait mal connaître la demoiselle bien trop désireuse de garder le dessus en toutes circonstances. Elle ne prend pas même la peine de répondre à sa question, et se contente d'ausculter d'un regard perçant son "ami d'enfance" qu'elle prend habituellement tant de soin à éviter. Une petite voix dans sa tête lui souffle que dame nature l'a sans conteste gâté, et que les années ne l'ont pas abimé. Ses traits plus marqués l'ont rendus plus masculin, plus assuré. Sans oublier les années qu'il a passé au sein des iota qui ont laissé derrière elles une silhouette sportive parfaitement entretenue qui ne laisse pas indifférente la gente féminine. Y compris Aurore. Elle a beau le mépriser, elle n'en oublie pas pour autant d'avoir des yeux, et ces derniers ne se privent pas d'apprécier ce qu'ils voient. Après tout ce n'est pas pour rien qu'il a été le premier homme à partager ses draps, quoiqu'elle ne soit pas prête à reproduire la même erreur une seconde fois. Son bref examen terminé, elle esquisse un mince sourire qui n'a pourtant rien de sympathique. « Il faut croire que chez certains le talent est inné. Pour d'autres en revanche, et bien... Disons que l'argent comble les lacunes. » fait-elle remarquer d'un ton détaché tout en haussant légèrement les épaules. Voilà une nouvelle raison de détester Matthew Warrens-Crawford, riche de père en fils et pas méritant pour un sou. Remarque, elle pourrait à ce même titre haïr une bonne moitié des étudiants de Berkeley, mais pour cela faudrait-il qu'elle éprouve un certain intérêt pour ces derniers, ce qui n'est définitivement pas le cas. Elle n'est pas hautaine Aurore, et le fait d'être indifférente à ceux qu'elle ne fréquente pas n'est pas prétention de sa part. Cela montre simplement qu'elle n'apporte de l'importance qu'à de rares choses qu'elle choisit avec soin. Et aussi paradoxal que cela puisse paraître, Matthew a son intérêt. Certes il a perdu son respect, et ne possède certainement pas son affection, mais elle ne lui est pas indifférente comme elle l'est avec d'autres. Elle ne sait pas vraiment à quoi s'attendre en l'envoyant balader de la sorte. Sûrement à ce qu'il se lasse, à un moment ou à un autre, et qu'il tourne les talons pour terminer sa journée comme bon lui semble. C'est seulement maintenant qu'elle se questionne sur sa présence à la patinoire, passée la désagréable surprise de l'avoir croisé. Lui qui semble être venu non accompagné, sans patins : sûrement a-t-elle parlé trop vite puisqu'il s'empresse presque aussitôt d'aller en louer tandis qu'il annonce vouloir s'occuper avec elle. De pire en pire. « Ne te donne pas cette peine. » souffle-t-elle avec un vain espoir alors qu'elle s'éloigne sur la glace. Il ne tarde pas à la rejoindre, quoiqu'avec quelques difficultés tant il semble hésitant sur ses patins. Si elle n'était pas aussi contrariée qu'il lui impose sa présence, elle se serait sûrement moquée de son instabilité et du peu d'assurance dont il fait preuve. Voilà qui est rare, de voir ce spécimen séparé de son sourire satisfait et de ses remarques désobligeantes. Et elle n'est d'ailleurs pas au bout de ses surprises pour aujourd'hui. C'est résignée qu'elle se voit contrainte de s'arrêter brusquement au risque de percuter le jeune homme volontairement immobile sur sa trajectoire. Elle sent le peu de patience qu'il lui reste s'échapper doucement de son esprit tandis qu'elle pose sur lui un regard froid, les bras croisé. « Te fatigue pas, tes excuses seront pas plus efficaces que les précédentes. » l'interrompt-elle en détournant les yeux. Ses excuses ne lui apportent en effet rien de plus que les vingt autres qu'il a bien pu lui offrir, tant elle est décidée à ne pas enterrer la hache de guerre. Ce qu'il faut comprendre avec Aurore, c'est qu'elle est n'est pas réellement rancunière au quotidien. Mettez lui dix fois quelques gouttes de piment à son insu dans son verre, elle grognera quelques secondes avant de promettre une vengeance imminente, puis oubliera joyeusement cet incident. Mais un coup comme celui-ci, pas moyen de le laisser passer. Elle n'accorde pas de secondes chances, et ce ne sont pas quelques belles paroles qui changeront la donne. Peut-être regrettera-t-elle ce choix, un jour ou l'autre, mais sûrement pas autant qu'elle regrette aujourd'hui de s'être laissée attendrir si facilement. Si leur relation lui manque ? Sans aucun doute. Il n'est pas si aisé d'effacer la complicité qui les liaient il y a de cela cinq ans, ni même la tournure romantique qu'avaient pris les choses. Après tout elle l'avait non seulement vu comme un ami mais également comme un amant, et en dépit de son envie d'oublier cette image de lui, il n'en était rien. Alors oui, lorsque ses yeux noisette plongeaient dans les siens avec un peu trop d'intensité, elle en oubliait d'être prudente et une bouffée de tendresse refaisait parfois surface. Heureusement s'était-elle toujours considérée comme une femme forte, ce qui jouait fortement en sa faveur à cet instant face aux déclarations presque touchantes du jeune homme. « Arrête. Je les connais tes beaux discours, pour les avoir d'ailleurs un peu trop entendus à mon goût. » rappelle-t-elle avec un regard lourd de reproches. Les bras toujours croisés le long de sa poitrine, elle tape légèrement du pied sur la glace avant de détourner les yeux, ces derniers se posant par hasard sur un bonhomme dans un coin de la patinoire, son regard nerveux planté sur Matthew. Soupçonneuse, l'iota ne tarde pas à le faire remarquer au concerné. « Soit tu lui as tapé dans l'oeil, soit ce type te veut quelque chose. » Avec un peu de chance, elle s'échappera enfin à sa compagnie.
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MessageSujet: Re: women forgive, but never forget (matthew) women forgive, but never forget (matthew) EmptyDim 2 Fév - 0:57

A bien y réfléchir, je crois que l’erreur que j’ai fait avec Aurore est la première d’une longue série. Une très longue série d’erreurs qui m’ont amené à être celui que je suis aujourd’hui : un type perdu, qui n’a plus grand monde autour de lui, qui envoie tout valser, qui ne sait plus où il en est, qui ne sait plus qui il veut devenir, bref, un échec. Année après année, j’en ai bavé, la vie ne m’a pas fait de cadeaux, mais en portant une vue d’ensemble sur mon parcours, je ne peux m’empêcher de penser qu’il y a certaines merdes que j’ai vraiment mérité. Alors peut-être que je n’ai pas mérité de recevoir une balle, peut-être que je n’ai pas mérité d’avoir une petite amie dont j’étais fou amoureux devenir amnésique et ne plus me reconnaître, peut-être que je n’ai pas mérité d’avoir une énième personne mourante dans mon entourage. Oui, peut-être, mais le reste, je ne l’ai sûrement pas volé, je n’ai jamais prétendu être un saint, mais des gens, j’en ai blessé bien plus que je le voulais, j’en ai trahi sans m’en rendre compte, j’ai mal agi et j’en avais très certainement payé le prix. Non, je n’avais pas été une si bonne personne que je le prétendais. Mais aujourd’hui, j’avais parfaitement conscience d’avoir changé, je savais pertinemment que j’agissais mal, je ne me voilais plus la face, je préférais être ce connard que les gens méprisaient plutôt que d’essayer d’être gentil pour recevoir à nouveau ce retour de bâton, pour souffrir en retour.  Aurore était une des rares personnes qui me donnaient envie d’essayer de me racheter, une des rares personnes envers qui j’avais indéniablement des pensées positives, peu importe la personne que j’avais décidé de devenir. Je ne pouvais m’en empêcher, mon comportement de l’époque me hantait toujours. Peut-être était-ce parce que je n’avais jamais été pardonné pour ça, peut-être qu’un simple pardon me donnerait la conscience tranquille, peut-être qu’il s’agissait de bien plus que ça, de sentiments, de sensations bien plus profondes, bien enfouis au fond de mon être. Bizarrement, elle émettait une allusion quant aux facilités que ma supposée fortune m’avait offerte pour intégrer les iotas. Or, elle le savait bien – m’ayant connu enfant – je n’avais pas grandi dans le luxe, loin de là, j’en avais chié pour arrivé jusqu’à Berkeley, pour décrocher cette bourse sportive. « Il est vrai que l’argent fait des miracles. Mais tu as la mémoire courte Hemingway, dois-je te rappeler que lorsque j’étais adolescent j’étais le seul à subvenir aux besoins de ma famille ? Ma situation à certes changé depuis, mais je n’ai pas eu besoin de payer quoi que ce soit pour intégrer la confrérie, je n’oublie pas d’où je viens. La haine obscurcirait-elle ton jugement à ce point-là ? » J’avais enlevé les gants. J’en avais fini de m’excuser encore et encore. J’étais las de la supplier, j’étais las d’essayer. Bien évidemment que je souhaitais la voir changer d’avis, mais je n’étais pas complètement idiot, m’excuser ne changeait rien, ne changerait rien, ce n’était pas de simples excuses qui allait me rendre mon amie d’enfance, cette fille avec qui – l’espace d’une nuit – j’ai partagé un beau moment, avant de paniquer et de m’enfuir, la laissant seule, trop seule, dans les draps. C’est après l’avoir fait arrêtée sur ses patins qu’elle me le dit de but en blanc. Aucune excuse ne changera ce qu’elle pense de moi, je me suis excusé bien trop de fois pour qu’une énième tentative ne fonctionne. Mais je ne souhaite pas me résigné à ça, me dire que j’ai essayé et c’est déjà bien. Non, essayer n’est pas suffisant, je veux réussir, ceci n’est pas une option, mais une obligation. Je veux l’absolution, je veux que mon erreur soir effacée, après toutes ses années, je veux que cette personne à qui je tiens réellement me dise que ce n’est que du passé, que tout va bien maintenant… mais cela n’arrivera malheureusement pas, car cela n’est pas le cas. Non, tout ne va pas bien, cela se voit sur son visage, elle m’en veut, elle m’en voudra probablement toujours et je l’ai mérité… Mes beaux discours, aussi sincères soient-ils ne change rien. Aurore campe sur ses décisions, elle l’a toujours fait et le fera probablement toujours. C’est une guerre perdue d’avance que je mène, un combat contre quelque chose que je ne peux pas battre, une mission suicide. « D’accord, je comprends, les discours ne te feront pas de changer d’avis. Dis-moi, tu aimes les fleurs ? » lâchais-je ironiquement. Une énième tentative pour parvenir à son but. Mais ce n’est sûrement pas l’humour qui m’aidera dans ce genre de situation. Aurore ne voulais plus rire, plus avec moi en tout cas. J’étais devenu persona non grata, toutes mes tentatives étaient rejetées les unes après les autres, sans même avoir été considéré. Comme si la situation n’était pas assez compliquée comme ça, elle me notifia la présence d’une personne qui me regardait fixement depuis quelques instants. Mon dealer. Lui dire la vérité et aller le voir au risque de passer pour une période encore plus détestable aux yeux de la iota ou l’esquiver, ne peut récupérer ce que j’avais commandé et risquer qu’il vienne m’interpeller et qu’Aurore découvre par sa bouche qui il était. Cette journée était définitivement merdique. « Non, connais pas. Qui sait, peut-être que je l’ai laissé en plan après sa première fois lui aussi. » Raté, gros raté. S’il y avait bien une chose sur laquelle je ne devais pas déconner avec elle, c’était probablement sur cela. Mais la nouvelle conduite que je m’étais dicté faisait peu à peu surface, j’enfilais ce costume de connard, las de m’excuser, las de tenter encore et encore de gagner son pardon. « Je pense pas être le seul mec qui soit parti comme ça, au petit matin, sans dire un mot. Alors pourquoi tu m’en veux autant à moi, alors que tu t’en fous probablement pour les autres. Qu’est ce que j’ai fait pour recevoir ce traitement de faveur ? » La réponse était toute simple, du moins, je me l’étais imaginé des milliers de fois. Mais je devais aussi en avoir le cœur net, je voulais l’entendre de sa bouche, même si elle allait probablement encore plus se braquer contre moi après ceci, c’était un risque que j’étais prêt à prendre. Après tout, je ne voyais pas comment notre relation pouvait se dégrader davantage…

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MessageSujet: Re: women forgive, but never forget (matthew) women forgive, but never forget (matthew) EmptyMar 11 Mar - 22:18

Quoiqu'indéniablement frais, le vent qui lui caresse le visage y est certainement pour beaucoup dans le calme olympien dont parvient à faire preuve Aurore. Son souffle est parfaitement maîtrisé, son regard froid sans être assassin ; elle manifeste à la perfection les émotions toutes plus détestables les unes que les autres que peut lui inspirer la présence de Matthew. D'un autre côté, il était tout simplement impensable qu'elle perde le contrôle de ses nerfs et se loue à une véritable agression verbale (quoiqu'une correction plus poussée ne pourrait à son avis pas lui faire de mal) dont il se souviendrait longtemps. Non, tout en classe et en naturel, la jeune femme se contente de le mépriser avec flegme, esquivant régulièrement son regard pour manifester une certaine impatience. Cependant, c'est au ciel que le sien se lève lorsqu'il vient lui servir son discours de nouveau riche avec une conviction nouvelle. Il semble bien plus sincère en mentionnant quelques billets plutôt qu'en s'excusant platement auprès d'elle - et par platement, elle entend sans la moindre émotion si n'est sans se défaire de son terrible égo. Au moins est-elle désormais satisfaite de le voir perdre son arrogant sourire, qui vient pour le coup se greffer sur son propre visage. « Navrée, j'ai une fâcheuse tendance à oublier les choses dont je me fous complètement. Quant à ma soit disant haine, elle n'obscurcie rien si ce n'est peut-être ma patience dont tu connais déjà les fragiles limites. » siffle-t-elle, ne laissant aucun doute quant à la menace qui accompagne ses propos. Il n'est sûrement pas venu à sa rencontre pour lui raconter sa poignante histoire de garçon dans le besoin alors qu'elle se bat chaque jour pour mériter sa bourse d'études et sa place à Berkeley. Qu'il ait même un jour été sans abri, Aurore n'en aurait rien eu à faire tant il comblait aujourd'hui toutes les lacunes qu'il avait bien pu accumuler en terme de luxe. Elle ne plaisante pas avec l'argent, l'iota. Et si elle faisait preuve d'une once d'objectivité - ce qu'elle n'a pas la moindre intention de faire en la présence du jeune homme - elle en serait bien vite venue à la conclusion que lui reprocher sa récente fortune n'était ni juste, ni mérité. Mais au diable l'objectivité ; Matthew n'en méritait pas une miette, ou du moins en avait-elle ainsi décidé. Elle n'a pas la moindre idée de ce qui trotte dans la tête du jeune homme à cet instant. S'il regrette vraiment son acte - ce dont elle doute fortement - s'il cherche à se distraire ou s'il tente simplement de se mettre Aurore dans la poche sans dépenser plus que quelques excuses faciles et manquant cruellement d'originalité. Il paraît sur le point d'abandonner le temps de quelques secondes, ou du moins le pense-t-elle un bref instant. Seulement il revient à l'attaque, fidèle à lui-même, la questionnant sur son amour des fleurs. Bien malgré elle, c'est un mince sourire qui s'installe au coin de ses lèvres. Non pas qu'elle le trouve particulièrement hilarant, bien au contraire tant son humour est déplacé et provocateur, mais c'est peut-être justement ce qui la fait sourire. Elle a toujours eu cette inexplicable attirance pour la provocation tant elle est elle-même experte en la matière, et le voir si insistant ne l'agace en fin de compte pas autant qu'il ne le faudrait. « Des fleurs... Je sais que t'as jamais été connu pour ta grande intelligence, mais je ne me souvenais pas que t'étais ringard. » qu'elle raille, abrupte. Certes, elle est peut-être un peu rude avec ce jeune homme qui n'est en définitive rien de plus que prisonnier de sa propre condition, mais s'il cherche à se faire caresser dans la sens du poil, il est clairement venu frapper à la mauvaise porte. Si ses nerfs tiennent le coup, ce n'est pas le cas du corps de la jeune femme, qui fait distraitement glisser ses patins le long de la glace. Elle n'est certainement pas venue ici pour demeurer interminablement debout sur ses deux jambes qui ne réclament rien d'autre qu'un peu d'exercice. S'il pouvait simplement rejoindre son admirateur et la laisser vaquer à ses occupations, il gagnerait certainement bien plus son affection qu'en lui pourrissant sa journée. Elle jette d'ailleurs un regard interrogateur au lambda lorsqu'il lui assure qu'il ne connaît ni d'Eve ni d'Adam celui qui ne le quitte pourtant pas des yeux. Elle s'apprête à répliquer mais elle n'en a pas le loisir, puisqu'il s'empresse de faire une nouvelle et grossière erreur, la pire sans doute depuis son arrivée. Non, Matthew est décidément bien loin d'avoir la science infuse. Il n'a pas le moindre tact, n'éprouve pas le moindre remord et le lui prouve par le biais de cette simple réflexion qui a sur elle un effet immédiat. Il n'y a plus l'ombre d'un sourire sur ses traits plus fermés que jamais, et le silence qui suit sa remarque reste lourd malgré les nombreux bruits de fond autour d'eux. « Dans ce cas il ne me reste plus qu'à aller le voir et à espérer que ses poings sont plus douloureux que les miens. » enfoiré, qu'elle se retient d'ajouter. Il ne la fait plus du tout rire, tout d'un coup. Et si elle apprécie la provocation, le foutage de gueule a plutôt tendance à la mettre hors d'elle. Rongée par une haine qu'elle s'efforce de cacher au moins à moitié, elle se laisse aller à des rêves de vengeance, quoique peu convaincue de pouvoir jamais atteindre de quelque manière l'insensible Warrens-Crawford. Laissant finalement s'échapper ses douces rêveries - pour l'instant du moins - elle penche la tête sur le côté, attentive quant aux nouvelles conneries qu'est prêt à lui servir le jeune homme. A sa surprise, c'est une question qu'il pose cette fois-ci. Pourquoi. Pourquoi réagit-elle ainsi. Drôle de question, pense-t-elle. Est-ce que la réponse le préoccupe vraiment, ou souhaite-t-il simplement l'entendre avouer sa faiblesse de vive voix ? Peu importe. Elle est bien décidée à lui offrir la réponse qui le satisfera le moins possible. La tête toujours légèrement penchée, elle fait lentement glisser ses patins dans la direction du jeune homme, désormais bien plus proche de lui. « Que veux-tu Matthew, tu es spécial. Ca devrait te ravir, non ? » qu'elle susurre d'une voix mielleuse et pourtant bourrée de mesquinerie. Satisfait ?
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MessageSujet: Re: women forgive, but never forget (matthew) women forgive, but never forget (matthew) EmptyJeu 13 Mar - 18:42



    La vérité, c’est ce que cette culpabilité commence à me ronger de l’intérieur. Je sais à quel point j’ai mal agi, je sais qu’elle ne méritait pas du tout cela, non, surtout pas elle. Mais ce qui est fait est fait, on ne peut pas retourner en arrière, j’ai beau regretter mon geste, ça ne changera rien au passé. J’ai beau vouloir agir comme un connard pour qu’on ne puisse pas atteindre mes faiblesses, je ne peux pas m’empêcher de tenir à elle après tout ce temps. J’aimerai tellement qu’elle passe l’éponge, que l’on fasse table rase du passé pour repartir sur de nouvelles bases, mais à l’heure actuelle, cela me semble complètement improbable. Un rapide regard à ma montre me signale que je serai à coup sûr en retard à mon rendez-vous avec Valentina. Ce n’est pas grave, à vrai dire, je m’en fous complètement. Idem pour la weed que j’étais venu chercher ici. Non, à l’heure actuelle, la seule chose qui m’importe, c’est d’essayer de trouver un moyen pour qu’Aurore me déteste un peu moins, pour quelle laisse un peu de sa rancune de côté. Elle va s’énerver de me voir insister, je le sais, je la connais. Peu importe, elle peut m’insulter de tous les noms, elle peut me mettre des claques, ce combat, je ne souhaite pas l’abandonner, pas avant d’avoir tout essayé. Aurore en arrive à dénigrer la situation dans lesquels je me trouvais avant d’obtenir ce statut de nouveau riche. « C’est vrai, t’as raison. Mon père est décédé, ma mère est mourante sur son lit d’hôpital, mon frère est en prison pour les dix prochaines années, mon ancienne petite amie a perdu la mémoire et n’a désormais aucune idée de mon existence et pour finir, un de mes amis les plus proches m’a tiré dessus. T’as raison, j’ai la vie rêvée avec tout cet argent. J’échangerai tout l’or du monde pour éviter tout ça, mais c’est impossible. Alors l’argent qui fait le bonheur, excuse-moi, mais je n’y crois pas vraiment. A quoi bon avoir de l’argent si toutes les personnes auxquelles tu tiens partent… ou te haïssent. T’as raison, j’suis tellement privilégié. » Ce ne sont pas des choses dont je parle souvent, mais sur l’instant, tout était sorti naturellement, sans que je sois gêné, sans que j’ai honte de mon passé. Elle était la première personne à qui je le disais pour ma mère, la première personne à qui je confiais que j’allais perdre un deuxième parent. Pourtant, nombreuses étaient les personnes qui m’avaient demandé pourquoi j’avais changé de comportement. Nora avait été particulièrement insistante, mais je l’avais renvoyé chier, je l’avais renvoyé chier jusqu’à la blesser, elle qui avait toujours été présente pour moi. A croire que j’étais vraiment devenu ce connard que je voulais laisser paraitre aux autres. Mais ce n’était pas ce gars là que je souhaitais montrer à Aurore, je voulais montrer la personne que j’étais réellement, une personne blessée, une bonne personne, altruiste, qui enchaîne juste les erreurs. Finalement, j’arrive enfin à lui décrocher un maigre sourire. A croire que son aigreur et sa rancœur finissent peu à peu par s’adoucir. Je vois là une porte dans laquelle je peux m’engouffrer, un premier moyen d’entamer un vrai pardon. « Si passer pour un ringard me permet de t’arracher un sourire, alors je suis prêt à l’être jusqu’à mes vieux jours. Je comprends que tu me détestes, je veux juste savoir si un jour tu seras prête à passer au-dessus de tout cela. Qu’est-ce que je dois faire Aurore ? Qu’est-ce que je dois faire non pas pour regagner ta confiance mais pour atténuer cette animosité que tu as envers moi ? Ne répond pas disparaitre de ta vie, car ce n’est pas une option. » Aucune relation entre nous depuis des années, et pourtant, j’étais prêt à faire tout ce qu’il fallait pour retrouver un semblant de la relation que nous entretenions auparavant. C’était étrange, ce n’était clairement pas la première personne que je blessais, mais c’était la seule pour laquelle j’éprouvais ce besoin incompressible d’exprimer mes regrets, de me faire pardonner. Habituellement, je n’avais pas besoin de me repentir, j’acceptais les conséquences de mes actes. Mais Aurore, elle était différente, elle était spéciale. Puis mon dealer vint noircir le tableau. Bien accompagné par l’insensibilité de ma connerie. Je venais tout juste de la faire sourire et tout ce que je trouvais à faire, c’était lui rappeler à quel point je l’avais humilié, quel débile je faisais. « Je ne m’en fais pas, je peux m’occuper de lui, il ne peut pas être aussi têtu et rancunier que toi après tout. Aurore… Je sais que je me comporte comme un connard… C’est pas c’que je souhaite. Mais j’fais quoi ? Je m’excuse encore et encore malgré tes refus ? C’est  mon moyen de cacher mes faiblesses, de te faire croire que tout ça ne m’affecte pas, alors que si, ça m’affecte. Si ton but était de me faire souffrir autant que je t’ai fait souffrir à l’époque, et bien bravo, depuis le temps, je crois que t’as gagné. » Je me dévoilais complètement, elle pouvait me mettre plus bas que terre si elle voulait, je lui offrais cette option sur un plateau. Après quelques secondes où je vis bien la colère monter en elle, Aurore s’approche de moi pour répondre à ma question et vient me murmurer quelques mots. Surpris, je réponds pourtant du tac au tac. « Ca me ravirait, si tu le pensais vraiment. Ne t’approche pas aussi près de moi, ça me rappelle trop de bons souvenirs. » J’en profite pour mettre rapidement ma main au niveau de sa hanche. Rapidement cependant. Je l’enlève aussi vite que je l’ai mise afin d’éviter de la mettre encore plus en colère et de me prendre un gifle par la même occasion. Un pas en arrière pour prendre une distance de sécurité, je me résigne finalement à lui avouer ce que j’aurai dû lui dire depuis des années déjà. «  Tu veux la vérité ? Tu veux ma version des faits ? Contrairement à ce que tu peux penser, je ne t’ai pas laissé ce jour là parce que j’étais un connard qui n’en avait rien à foutre de toi. Non tu étais et tu seras toujours importante à mes yeux, quoi qu’il arrive. Je suis parti parce que j’ai eu peur, parce que j’ai flippé. L’engagement ça n’était pas vraiment a spécialité. Mais plus que ça, toi, tu étais plus jeune, tu étais la petite sœur d’un de mes meilleurs potes. Je savais pertinemment qu’il ne tolérerait jamais une telle trahison de ma part. Tu étais sa petite sœur adorée et il n’aimait pas l’idée que tu puisses être avec un garçon. Alors avec moi, un de ses amis ? C’était le poignarder dans le dos. C’est au nom de cette amitié que je suis parti. Mais au final, j’ai tout perdu, son amitié, et surtout, toi. Si je pouvais revenir sur mes choix, je resterai avec toi, parce que tu valais vraiment la peine de risque une belle amitié. Et puis qui sait, peut-être que ton frère aurait fini par l’accepter avec le temps. Donc accuse moi de débile ou de lâche si tu veux, mais sache que te faire souffrir n’a jamais été dans mes intentions. »
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MessageSujet: Re: women forgive, but never forget (matthew) women forgive, but never forget (matthew) EmptyMar 22 Avr - 17:44

"Me pousse pas à bout" semblent crier les yeux d'Aurore. Quelques soient les regrets par lesquels il se dit tourmenté, elle est bien décidée à ne pas croire le moindre d'entre eux, ou du moins elle refuse que ses mots ne l'atteignent d'une quelconque manière. En y réfléchissant, Matthew n'avait pas réellement profité d'elle lorsqu'elle était encore une adolescente. A vrai dire, bien qu'il ait été le premier homme à partager son lit, elle n'avait pas été naïve et n'était pas tombée sous le charme de quelques unes de ses paroles flatteuses jusqu'à s'offrir à lui. D'ores et déjà sûre d'elle, la jeune fille de seulement seize ans avait pleinement assumé son attirance pour ce garçon plus âgé. Consciente de ce dans quoi elle s'était embarquée, elle ne s'était jamais attendue à une relation avec un ami de ses frères, ou du moins ne s'était-elle jamais autorisée à y penser. De toute manière, on ne pouvait pas dire qu'il lui avait laissé l'occasion de rêver, tant il avait si rapidement mis fin à je ne sais quels espoirs qu'ils n'avaient pas même eu le temps de germer dans son esprit. Heureusement, l'iota s'étais remise de cette expérience pourtant douloureuse, qui aurait certainement pu abimer sérieusement son estime d'elle-même. Fort heureusement, elle n'était pas née fragile, et cet incident n'avait finalement pas eu de trop lourdes conséquences sur la jeune femme. Excepté un manque total de considération pour les problèmes et crises existentielles de Matthew.  « Ecoute... Si ta vie est merdique, tu m'en vois sincèrement désolée, mais je suis certainement pas la personne à blâmer. » réplique-t-elle d'un ton qu'elle veut sec et froid mais dénué de l'indifférence qu'elle avait un peu plus tôt. Son discours à propos de tous les maux du monde auxquels il devait faire face ne l'avait pas émue, tant elle s'était promise de rester hermétique à tout ce qu'il lui dirait, y compris l'aveu douloureux de l'état de sa mère. Pour autant ne peut-elle demeurer complètement impassible : elle n'était pas un monstre non plus. Ses prunelles noisettes plongées dans celle du jeune homme, elle se sent malgré tout faiblir légèrement face à l'expression douloureuse qui hante ses traits. A coup sûr, il ne doit pas parler de ça tous les jours et à n'importe qui. Ce qui en vient à la faire se questionner sur l'intention réelle de Matthew. Pourquoi lui confier tout ça à elle, qui depuis le début de la journée ne demande rien de plus qu'une occasion de le torturer ? Elle fronce inconsciemment les sourcils, troublée. Elle se demande à quoi il joue, et, chose qu'elle n'aurait pas crue possible, elle est curieuse de connaître les raisons de son comportement. Elle est à un pas d'être réellement désolée pour lui et de ressentir, pour la première fois en près de cinq ans, un sentiment autre que de la rancoeur et de l'indifférence. Quelque peu honteuse de se montrer aussi peu réceptive en apprenant ainsi tous ses malheurs, elle détourne le regard pour ne pas avoir à affronter celui, douloureux, du jeune homme. En se laissant ainsi influencer par les soit disant émotions de Matthew, elle est en train de tomber dans le piège qu'elle souhaitant tant d'éviter. Tout ça n'était peut-être qu'un acte pour lui, et si c'était le cas, il était sur le point d'obtenir ce qu'il souhaitait : qu'elle soit désolée pour lui. La conversation semble retrouver un ton plus léger, ce qui fait presque soupirer la jeune femme de soulagement. Aurore n'a jamais été à l'aise avec les tragédies, la peine et la souffrance. Elle a déjà bien assez de mal avec les siennes, qu'elle préfère enfouir quelque part et gérer plus tard plutôt que de se laisser envahir par de sombres pensées. Surprise, c'est qu'il sonnerait presque romantique, l'ancien iota. Ce qu'il doit faire pour qu'elle le déteste un peu moins ? Ca, c'est une question intéressante. « Si tu crois que je vais te donner la solution aussi facilement, tu rêves. Réfléchis un peu, ça pourra pas te faire de mal. » Mince sourire, qu'il ne mérite pourtant pas mais qu'elle n'a plus vraiment l'envie de retenir. Veut-elle réellement qu'il disparaisse de sa vie ? Après tout il lui procure une certaine distraction, et elle sait au moins qui aller voir si l'envie lui prend de défouler ses nerfs. Cependant n'a-t-elle pas vraiment envie de voir se balader près d'elle l'un des seuls hommes qui soit parvenu à la décevoir, et ce en plus avec tant de facilité. Si seulement il ne s'était pas lié d'amitié avec ses frères, elle n'en serait pas là aujourd'hui. Têtue, la demoiselle n'avait jamais eu l'intention de changer si rapidement d'avis à son propos, et si elle avait commencé à faiblir un peu plus tôt, sa prochaine réflexion ne tarda pas à lui remettre les idées en place. « Si t'arrêtais d'être un parfait connard, peut-être que t'aurais pas à t'excuser. T'y as déjà songé ? Non ? C'est bien ce qu'il me semblait. » siffle-t-elle avec dédain. « Moi, je te fais souffrir ? J'imagine en effet la douleur que ce doit être de ne pas avoir le monde entier à tes pieds. » reprend-t-elle sans la moindre once de pitié, levant même les yeux au ciel face à tant de culot. Elle le faisait souffrir. La meilleure de l'année. Matthew n'avait définitivement pas l'habitude qu'on le rejette, ça ne faisait aucun doute. La scène doit être assez atypique d'un point de vue extérieur. Ces deux étudiants, bourrés d'animosité l'un envers l'autre - ou du moins de la part d'Aurore - qui passent du sourire à la déclaration de guerre en quelques secondes. Et, alors qu'elle s'apprêtait pourtant à lui sauter à la gorge, elle se retrouve bientôt à seulement quelques centimètres de son visage, prête à le provoquer. Et il est visiblement prêt à lui répondre. Sa main vient se loger sur sa hanche tandis qu'il lui avoue que tout ça lui rappelle de bons souvenirs. Si ça en rappelle également à Aurore, sans aucun doute, pour autant préfèrerait-elle se couper un doigt plutôt que de le lui avouer. Elle est d'ailleurs à deux doigts de répliquer avec violence qu'il se sépare d'elle, recule de quelques pas et recouvre un air étonnement sérieux. C'est silencieuse et sans broncher qu'elle écoute attentivement la tirade qui suit. Et bah, si elle était préparée à une déclaration de la sorte. Il joue définitivement bien la comédie, Matthew. Bien mieux que dans son souvenir. A moins qu'il ne joue tout simplement pas. « T'as eu peur... Réaction typiquement masculine. » qu'elle souffle sans même le regarder, occupée à fixer un point dans le vide derrière lui tandis qu'elle replonge cinq années plus tôt. Ca ne faisait aucun doute que son frère n'aurait pas accepté de voir l'un de ses amis sortir avec sa petite soeur, qui plus est lorsque celle-ci était âgée de seulement seize ans et que Matthew en avait dix-neuf. Pour autant aurait-il pu en faire part à la principale concernée s'il avait souhaité autre chose qu'une simple nuit en sa compagnie. Parce qu'avec ses mensonges, elle s'était considérée comme une simple distraction à ses yeux. Et c'était encore ainsi qu'elle se voyait aujourd'hui, malgré son discours qui lui assurait le contraire. « J'imagine qu'on ne saura jamais ce qui aurait pu se passer si tu n'avais pas... Flippé. » tonne-t-elle en reportant cette fois-ci son attention complète sur le jeune homme. Dans les deux situations demeurait un même point commun : Matthew était véritablement doué quand il s'agissait de tout gâcher.
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MessageSujet: Re: women forgive, but never forget (matthew) women forgive, but never forget (matthew) EmptyLun 12 Mai - 0:33

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