C'est dingue, comment on peut s'attacher à quelqu'un. Au point de passer complétement sur ses défauts, de lui pardonner tout ce qu'il pouvait nous faire subir, même le pire. J'avais vécu le martyre ces quelques semaines, je m'étais senti humilié et trahi, mais le voir là, le dos plaqué contre le mur, son torse se soulevant par mouvements saccadés à cause de son cœur défaillant, ça n'était plus important. Non, ça ne comptait plus au final, tout ce que je voulais, c'est qu'il vive. J'aurais limite préféré qu'il se relève là, comme si rien ne lui était arrivé, comme si sa crise cardiaque était passée toute seule, et qu'il m'envoie un bon gros pique blessant dans la gueule. Ouais, ça, ça m'aurait limite fait sauter au plafond tellement j'aurais été soulagé. J'ai tellement peur de le perdre. Déjà que de le voir en train de souffrir me tue complétement, si jamais il venait à passer l'arme à gauche avant l'arrivée des secours, ça serait la fin. Pour lui comme pour moi. Cette fois, je n'arriverai plus à me relever, c'était la seule chose qui pourrait entièrement m'abattre. Je sais pas, comment on fait pour s'en relever. J'avais déjà réussi à relever la tête à la mort de mon grand frère il y a quelques années. J'avais mis du temps, parfois je me sentais encore mal à cause de ça … mais j'étais jeune, je n'avais pas vraiment tout compris sur le coup, et c'est sûrement pour ça que j'y étais arrivé. Puis fallait voir ma mère. Certes, elle était encore debout, bien vivante, mais ça l'avait complétement achevé de perdre son fils. Un peu comme un zombie : plus rien ne l'intéressait, elle parlait moins, elle faisait moins attention à elle, ne souriait plus. Elle était détruite. J'étais persuadé, que si elle ne nous avait pas eu, mon petit frère et moi, elle se serait suicidée ou laissée mourir. Perdre mon frère d'abord, maintenant Andy, ça aurait été la goutte d'eau qui fait déborder le vase. Fini, et comme ma mère, je me serais doucement laisser mourir, à grand coup de coke, de picole, et de tout ce qui pouvait me passer sous la main. Je sais pas pourquoi, mais je n'arrive pas à me dire que les secours vont arriver. Et même une fois qu'ils sont là, j'ai toujours cette boule d'angoisse qui ne veut pas s'en aller. J'devrais être rassuré pourtant, de les voir emmener Andy, de le mettre sous oxygène et compagnie pour le stabiliser. Ils vont l'emmener, et le sauver, c'est ce que je devrais être en train de me répéter … mais j'y arrive pas, je suis trop paniqué pour ça.

J'ai l'impression d'avoir passé le chemin jusqu'à l'hôpital en mode automatique. Avec les images qui défilaient, les ambulanciers qui parlaient sans que je n'arrive à comprendre ce qu'ils pouvaient raconter. Comme si j'étais totalement déconnecté, Andy tournant dans mon esprit et rien d'autre ne filtrant. J'crois que je n'irai pas mieux tant qu'un médecin ne sera pas venu pour me dire de sa bouche que le tatoué était sauvé. […] Environ trois heures, à tourner en rond dans la salle d'attente, à relever la tête un brin d'espoir et surtout beaucoup d'inquiétude à chaque fois qu'un médecin en blouse blanche venait annoncer des nouvelles... Et il est arrivé au final, celui qui s'occupait d'Andy. Ils avaient réussi à le stabiliser, il avait besoin de repos et ne sortirait pas avant quelques jours. J'ai failli serrer le toubib dans mes bras quand il m'a annoncé ça, j'ai failli en pleurer de joie aussi, avant de foncer jusqu'à la chambre de mon ex petit ami. Andy était placé dans un lit, sous assistance respiratoire, des fils partout et l'éternelle machine qui bipait sans arrêt, d'un rythme régulier. Tant qu'il était régulier au pire, je m'en balançais totalement du bruit. Main dans la sienne, je m'étais finalement endormi, sans même m'en rendre compte. Tout ça m'avait complétement crevé, entre les dernières semaines à vivre à cent à l'heure et n'importe comment, et l'attaque d'Andreas devant ma porte. C'est finalement une petite pression sur ma main qui me tire de mon sommeil. Doucement, j'émerge en relevant la tête, esquissant un sourire quand je découvre un Andy les yeux ouverts. Faut déjà qu'il commence à essayer d'enlever tout ce qui peut, à commencer par son masque à oxygène. « P'tain...J'suis défoncé mec... » Je laisse échapper un rire, serrant sa main un peu plus fort, même après sa crise il peut pas s'en empêcher, de balancer des conneries à tout bout de champ. « Profite, c'est gratuit pour l'instant. » Je soulève sa main, pour poser mes lèvres sur sa paume, la reposant ensuite. « J'sais pas comment tu t'es démerdé, pour mourir pile en face de ma porte, mais ça a fait son p'tit effet. » Je me relève, pousse un peu la chaise sur laquelle je m'étais endormi pour m'asseoir sur le lit. Doucement, passe une main dans ses cheveux puis sur sa joue. « Tu m'as fait peur. J'ai vraiment cru que … Enfin tu vas mieux, c'est l'essentiel. » j'essaye de lui décrocher un sourire qui se veut rassurant, mais rien que de repenser à l'épisode me donne des frissons. Et je me demande aussi, si tout ce qu'on c'est dit pendant sa crise, il l'a oublié ou non. J'sais pas si ces moments tu les gardes nettement en mémoire...

Les derniers souvenirs que j'avais étaient la porte de l'appartement de chez Soan, cette putain de douleur qui me traversait le poitrine et le bras ainsi que les lumieres des girofards. Après plus rien. Le trou noir. Pendant un moment j'ai même cru que j'étais mort. Mais vraiment. Cette drôle d'impression de se sentir là, sans vraiment l'être. Jusqu'à ce que j'ouvre enfin les yeux, je ne savais même pas si Soan serait là ou non. Après tout, maintenant que j'étais à l'hopital, il ne pouvait plus m'arriver grand chose – hormis une énième attaque mais j'en doute, quoi que vu la chance que j'ai... – alors la possibilité qu'il soit repartit faire sa vie de côté était tout à fait probable. Mais non. A mon réveil j'ai la bonne surprise de le voir endormi tout en me tenant la main. Ca me soulage tellement de le voir là, à côté de moi. Putain. Pendant une fraction de seconde j'imagine l'état dans lequel a du être mon ex petit-ami. J'savais qu'il avait déjà eu des moments difficile avec le décès de son frère alors si j'avais crevé à mon tour, il n'aurait pas fait long feu le Wilshire. De mon côté, ca me faisait repenser à ma mère. Lorsqu'elle avait eu son accident. Bien entendu le contexte est différent mais le résultat final est le même : on finit à l'hopital entre la vie et la mort. En parlant de ma mère, je ne sais même pas si elle est au courant que j'ai fait une nouvelle crise cardiaque. Remarque, si elle le savait je pense qu'elle m'aurait sauté dessus – et écraser au passage. Attention je ne dis pas que ma mère est grosse, mais plutot moi qui suit trop maigre - en me faisant des bisous partout dès qu'elle aurait vu que je commençais à me réveiller. Comme il n'y a ni cris d'hystérie, ni personne qui me saute dessus en hurlant, j'en déduis que ma mère n'est pas au courant.

Mon pauvre Soan, il a l'air complètement épuisé. J'ai été con, j'aurais pas du trop bouger car je l'ai réveillé. J'sais pas si c'est la dose de morphine – qui au passage à l'air pas mal corsée – qui me fait cet effet là, mais je ne peux pas m'empêcher de sortir une enorme connerie. Quoi que dans ma tête elle sonnait plutot bien cette phrase. Soan se met à rire alors je souris à mon tour. C'est bizarre, la dernière fois que je m'étais retrouvé à l'hopital pour ce genre de truc, je ne me souvenais pas avoir été autant défoncé. Quoi que, vu que j'avais tapé soirée, le personnel hospitalier avait du juger que mon taux d'alcoolémie me servirait de morphine le temps que je me réveille. Ouais, après quatre jours dans un coma profond j'avais eu le temps de désaouler bien comme il faut. Soudainement ma main se soulève et mon ex petit-ami vient y déposer un baiser. Sur le moment je bloque un peu, ne m'attendant pas à un tel geste de sa part. Mon coeur s'accélère alors et l'électrocardiogramme ne se gêne pas pour faire partager ca puisque les «BIP BIP » de la machine s'accélèrent. Mon coeur avait vraiment décidé de me faire chier en ce moment. Plutot que de jouer les collégiennes amoureuses, gênées par le baiser de l'amour de leur vie, je me contente de froncer les sourcils en gueulant à travers la chambre. « Putain de machine ! » Comment se foutre la honte du siècle en deux secondes. La technologie, tu parles d'une connerie ouais. « Si je débranche ces trucs de mon torse, tu crois que les infirmiers vont rappliquer en pensant que je viens de crever ? » Je demande avec un air angélique. Parce que franchement, ca m'arrangerait d'être débranché afin que Soan ne se rende pas compte de l'effet qu'il me fait.

« J'sais pas comment tu t'es démerdé, pour mourir pile en face de ma porte, mais ça a fait son p'tit effet. » Je laisse échapper un petit rire. Merde, très mauvaise idée ca me fait un mal de chien. Je pose alors un main sur ma poitrine en grimaçant. Je tousse un coup et reporte mon attention sur Soan. « Que veux-tu, y'a que moi pour faire ce genre de trucs. Et puis je savais bien que t'allais pas résister. » Dis-je en faisant un mouvement de haut en bas avec mes sourcils comme si j'étais fier d'avoir failli crever devant la porte de mon ex petit-ami. « J'me voyais mal te ramener un bouquet de fleurs de toute façon. » Non, il me les aurait foutu sur la gueule en plus. Soan finit par venir prendre place à côté de moi sur le lit et laisser courir sa main le long de ma joue avant de finir sa course dans ma chevelure – qui accessoirement doit être en bordel. « Tu m'as fait peur. J'ai vraiment cru que … Enfin tu vas mieux, c'est l'essentiel. » Je soupire et cale ma tête contre son épaule tout en prenant sa main dans la mienne. « Sincèrement, j'ai vraiment cru que j'allais y passer aussi. J'suis désolé. J'voulais pas que ca se passer comme ca. Que ca se termine de cette façon. Et j'voulais pas non plus te faire flipper. » Dis-je en me mordant la lèvre inferieure. « J'pensais pas que tu serais resté avec moi...Enfin...J'my attendais pas vu tout ce que je t'ai fait. Mais...merci. »

D'un coup, j'ai encore l'impression de m'être fait avoir. Que c'était un coup monté, un piège, et que je venais de me faire avoir comme un bleu. Il y a des choses qui me rendent beaucoup trop sensible, et la crise cardiaque d'Andreas en fait partit. J'aurais pu partir quand le médecin m'avait annoncer la bonne nouvelle et je me serais remis de mes émotions dans mon coin. Parce que là, si jamais Andreas me demandait de faire un truc, j'y répondrais béni oui oui. Trop sensible quand il s'agit de lui. Enfin … Et une autre question me tournait en tête : est ce que cet épisode, signifiait qu'on était de nouveau ensemble ? Que j'allais revenir vivre chez lui, et compagnie ? Comme avant ? Au final, on ne c'était rien dit. Quand il était encore stable, je n'avais fait qu'essayer de le faire dégager. Quand il avait commencé à faire sa crise, on pouvait aussi mettre ça sur le coup de la panique. Même si je pensais réellement ce que je lui avais dit. J'suis perdu, et complétement crevé aussi. Une putain de journée. J'ai intérêt à avoir une suite de semaine radieuse pour ne pas piquer de crise de stress ou de nerf dimanche prochain. Quand j'attrape la main d'Andy, la machine commence a accélérer ses bip, et c'est pour ça que je relâche sa main. Deux secondes, l'idée de me foutre de sa gueule me passe par l'esprit mais il serait bien foutu de s'énerver et de faire une nouvelle crise cardiaque par dessus alors j'évite même de sourire. Parce que je me connais, je lui aurais décroché le genre de sourire débile, et il aurait compris ce que j'avais en tête avec son cœur qui s'emballait au moindre petit baiser. Enfin, sans parler de ça, ça me fait plaisir, que je lui fasse encore un peu d'effet, et ça me rassurait par rapport à tout à l'heure : il ne me mentait pas. « Putain de machine ! Si je débranche ces trucs de mon torse, tu crois que les infirmiers vont rappliquer en pensant que je viens de crever ? » Je laisse échapper un rire en jetant un coup d'œil à la machine. Andy ressemble à robocop. J'avais déjà la scène des infirmières arrivant en courant, presque en panique, et Andy assis sur son lit, tirant une gueule de trois mètres de longs en leur parlant du bruit qui le gênait. Tu parles, ce qui le gênais, c'est que je pouvais tester plein de trucs sur lui pour voir si ça faisait accélérer sa fréquence cardiaque. Bon, c'est pas le moment idéal non plus pour rigoler. « Déjà faudrait que t'ai la force de les arracher. A croire qu'il y n'y a que la morphine pour te calmer. » Et encore, c'est relatif.

Je fronce légèrement les sourcils en le regardant passer une main sur sa poitrine. Rire semble lui fait mal, et je suis à deux doigts de me jeter sur lui pour le plaindre. Mon pauvre Andy, il avait peut être fait des conneries mais n'avait pas mérité ça, une deuxième fois. « Que veux-tu, y'a que moi pour faire ce genre de trucs. Et puis je savais bien que t'allais pas résister. » Non, en effet. En même temps, qui serait resté de marbre quand son ex-petit-ami-amour-de-sa-vie était en train de décéder devant sa porte ? Je me voyais mal le regarder se traîner par terre avec un joli sourire et continuer de faire la causette. « J'me voyais mal te ramener un bouquet de fleurs de toute façon. » Je laisse échapper un nouveau rire. « Oh tu sais, ça aurait suffit, t'avais pas besoin d'aller jusque là. » J'avoue qu'Andy et des fleurs, j'avais du mal avec ce tableau. Ça m'aurait même fait rire sur le coup et oui, je les lui aurait foutu dans la gueule. Ou je l'aurais tapé avec le bouquet. Ce qui dans tous les cas, ne nous aurait mené nul part. D'ailleurs je me demande si on serait toujours en train de se regarder dans les blanc des yeux, moi à lui demander de partir, lui à camper sur le paillasson, s'il n'avait pas fait son attaque. Sûrement, je n'aurais pas cédé. Ou en tout cas moins facilement.

Une fois posé à côté de lui, Andy prend ma main dans la sienne et reprends un air sérieux. « Sincèrement, j'ai vraiment cru que j'allais y passer aussi. J'suis désolé. J'voulais pas que ca se passer comme ca. Que ca se termine de cette façon. Et j'voulais pas non plus te faire flipper. J'pensais pas que tu serais resté avec moi...Enfin...J'my attendais pas vu tout ce que je t'ai fait. Mais...merci.. » Je tourne la tête vers lui, et embrasse doucement ses cheveux. C'est toujours étrange de l'entendre s'excuser. « Je dois te dire que moi aussi, je m'attendais à tout sauf à ça. » J'hésite deux secondes, mordillant ma lèvre inférieure avant de reprendre. « Alors, toi et moi ... » Je m'arrête, laisse échapper un soupire. C'est pas évident à dire. On était pas en maternelle, où il suffisait de demander à sa copine si elle voulait être son amoureuse pour la vie. Ça semblait nettement moins mignon à notre âge. « On pourrait ré essayer. J'ai envie d'être avec toi. » On pouvait bien retenter le coup, et même si je n'étais pas certain que ça re marcherait, je préférais tenter le coup, une nouvelle fois. On fait tous des erreurs.

Si il y a bien quelque chose que je déteste par dessus tout, c'est que Soan sache l'effet qu'il me fait. Alors oui, l'électrocardiogramme me fait chier. Mais vraiment. Si j'en avais la force, je me lèverais du lit pour aller balancer ce truc par la fenêtre et qu'elle aille s'écraser trente mètres plus bas. Tant pis pour celui qui se la prendrait au coin de la figure. Pourtant entre lui et moi il n'y avait pas de secret, pas de honte mais j'étais loin d'être le mec ultra romantique qui dit « je t'aime » à sa moitié à tout bout de champ. Ca me met vraiment mal à l'aise que mon ex petit-ami puisse constater qu'il est loin de me rendre indifférent. Surtout dans cette situation. J'ai toujours été le genre de mec qui cachait tout ce qu'il ressentait à coup de piques et d'insultes en tous genres. Seulement mon coeur venait de me trahir devant l'amour de ma vie. Venant de Soan, je m'attends à une reflexion à la con ou à un sourire de vainqueur. Je lui jete un regard en coin qui veut tout dire : si tu fais le moindre geste de t'étrangle avec l’élastique de mon masque à oxygène. Compris ? Comme à mon habitude je gueule et Soan se met à rire. Ce foutu « bip bip » me gêne. J'sais pas entendre ce truc toutes les trois secondes ca me tape sur les nerfs. Bon en même temps vaut mieux que ca fasse « bip bip » sinon ce serait inquiètant. J'vais pas dire que les battements de mon coeur me dérangent mais presque. En plus j'suis certain que Soan jubile intérieurement de son petit effet. « Déjà faudrait que t'ai la force de les arracher. A croire qu'il y n'y a que la morphine pour te calmer. » J'affiche un sourire en coin. « J'ai bien la force de gueuler, j'dois avoir la force de les arracher aussi. » J'affirme en croisant les bras. « Le seul qui pourrait vraiment me calmer c'est que mon coeur lâche. Là ouais, y'a pas de doute je serais calme pour l'éternité. » Dis-je avant de passer une main sur ma poitrine que se fait encore douloureuse.

Des fleurs. Quel truc de merde. Je n'avais jamais compris pourquoi les gens – surtout les nanas et accessoirement Soan - avaient les yeux tout brillants lorsque l'on apportait un bouquet de fleure. Ca sert à rien les fleurs, ca dure deux jours et après c'est bon à mettre à la poubelle. En fait c'est de l'argent foutu en l'air. Personnellement, le premier qui m'offre des fleurs – quoi que les gens qui me connaissent savent qu'il est préférable de m'acheter des clopes ou une bouteille de bière – je lui fait bouffer son bouquet par les yeux. « Oh tu sais, ça aurait suffit, t'avais pas besoin d'aller jusque là. » Je roule des yeux. L'image d'un Soan avec un tablier rose en ouvrant sa porte avec des yeux façon « manga » et un large sourire parce que je lui tends un bouquet me traverse l'esprit. Franchement, j'ai envie de me marrer. Mais je vais éviter parce que rire est une vraie torture. De toute façon, sans cette crise cardiaque Soan n'aurait jamais cédé c'est pas possible. Pour une fois, je l'avais pris par les sentiments sans le vouloir. Peut-être que j'ai un talent caché pour les scénarios catastrophe. 'Faut dire que notre relation avait toujours été un enchainement de merdes en tous genres. Je me demande d'ailleurs si ca va s'arrêter un jour. Qu'on puisse vivre normalement et tranquillement notre histoire. Enfin...Pour ca il faudrait déjà que l'on se remette ensemble et pour le moment je ne sais pas trop ce que ca va donner.

Prenant la main de Soan dans la mienne, je commence à lui sortir ce que j'ai sur le coeur. C'est vrai, j'étais réellement surpris qu'il reste avec moi. Il fallait que je lui dise. Je ne voulais pas que Soan se sente obligé de rester à mes cotés – qui était un malade insupportable en plus – tout ca parce qu'il avait pitié de moi. Pour ma part, je ne sais pas vraiment ce qu'est la pitié puisqu'il ne me semble pas en avoir déjà éprouvé pour quelqu'un. Généralement je m'en fou des autres. Seulement Soan il n'était pas comme ca. Pas comme moi. Il avait ce coté humain que je n'avais pas. C'était peut-être à cause de ca que je ne comprenais pas pourquoi il était resté à mon chevet aussi longtemps. M'excuser est quelque chose que je n'ai pas l'habitude de faire. Mais pour Soan j'avoue que je serais prêt à tout. Une nouvelle fois il m'embrasse, mais cette fois là j'arrive à maitriser les pulsasion de mon organe principal. « Je dois te dire que moi aussi, je m'attendais à tout sauf à ça. » je me mords la lèvre inférieure ne sachant pas vraiment quoi lui dire. De toute façon, que pourrais-je bien dire à cela ? « Alors, toi et moi ... » Je fixe Soan d'un air intrigué et sans plus attendre voilà que l'électrocardiogramme recommence à faire des siennes. J'affiche un air blasé et passe une main sur mon front. Puis Soan finit par me lâcher tout d'un coup « On pourrait ré essayer. J'ai envie d'être avec toi. » Franchement, j'me demande comment la machine a fait pour ne pas exploser. J'arrache mes électrodes tout en poussant un grognement. Je reporte mon attention sur Soan et d'une main j'attrape le cole de son T-shirt pour attirer son visage vers le mien. Je l'embrasse et le serre contre moi. Je recule légèrement mon visage « reviens à l'appartement s'il te plait. »