Si je devais vous décrire ma première semaine à San Francisco, le mot médiocre sortirait de ma bouche en premier. Il n’y avait qu’une seule personne, qui était au courant de ma présence dans cette ville. Elle était connue sous le nom d’Aleyna. J’étais enfermé dans mon immense demeurre. Je ne me sentais pas prêt à montrer mon visage et de faire face à la musique. Mon objectif premier, était de retrouver Esméralda et ma fille. Cela risquerait d’être plus compliqué que prévu. Elle ne résidait plus à San Francisco. Cela était loin de faire mon bonheur, pour être honnête. Je devais par contre rester fort et éviter de replonger dans l’alcool et les mêmes bétises du passé. Il m’avait été conseillé, de m’entourer de gens biens, de personnes fiables. Et aussi, d’éviter les endroits comme les bars, les clubs. Bref, éviter tout contact avec l’alcool, la drogue et autres trucs du même genre. J’étais devant mon écran d’ordinateur, je lisais les nombreux messages envoyés par Esmé. La soirée devenait de plus en plus longue et ce silence de mort me rendait malade. Il fallait que je sorte, histoire de me changer les idées. S’il y avait une personne que je ne souhaitais pas croiser, c’était Aislynn. Une longue histoire qui ne sera malheureusement pas développé. L’horloge annonçait vingt-trois heures et trente et une minute, lorsque je franchi la porte de ma maison. Je débarquai donc au centre-ville, au volant de ma Porsche 997 gt3. L’atmosphère était le même, comme à l’habitude. Je savais parfaitement que je risquais gros ce soir. Que voulez-vous, j’ai toujours été une tête de mule. Je faisais les choses à ma façon, sans me soucier des repercussions.

Je me souviens du Absinthe Bar comme si c’était hier. J’ai eu à rencontrer de nombreuses demoiselles. Depuis Esmé, je n’avais jamais vraiment rencontré quelqu’un. À vrai dire, je n’avais pas mis une croix sur la grecque. Je n’étais pas sûr d’être capable de le faire. Un jour peut-être mais, pas aujourd’hui ni demain. Le but de cette sortie imprévue, était de décompresser, m’amuser sans pourtant toucher à une seule goûte d’alcool. Il n’y avait pas meilleur endroit pour rencontrer des filles. C’était mon côté businessman qui parlait. À minuit juste, j’entrai à l’intérieur de l’Absinthe. Sans trop me poser de questions, je me dirigeai vers le bar. Il y avait déjà quelqu’un. Une blonde, qui tenait en main, un verre de cocktail. Je m’installai non loin d’elle avant de commander un verre d’eau. «Au risque de paraître bizarre, je suis sobre depuis neuf mois» Dis-je, m’adressant à la jeune femme. Je me saisi de mon verre d’eau et je le levai, histoire de trinquer. J’étais fier de mon accomplissement et d’ailleurs n’étais pas gêné de le partager avec la blonde. Je lui offris mon plus beau sourire avant de poursuivre: «un toast?» Je gardai mon sourire jusqu’à ce qu’elle se décida à briser son silence.