Pernelle & Thomas

▬ « Shut up! I have a headache. » ▬

Je ressentais cette fraicheur s’abattre sur mon visage et pourtant, je n’avais pas la force de me demander ce que c’était, ni même où je me trouvais. Ce qui était certains, c’est que je n’étais pas chez moi. L’odeur n’était pas la même, il y a avait comme une senteur d’essence et peut-être bien d’alcool. En réalité, je crois que l’odeur de l’alcool ne vient d’autre part que de moi. Je n’avais aucuns souvenirs de la veille et je ne cherchais même pas ce que j’avais bien pu faire. Mes paupières étaient lourdes, si bien qu’elles me donnaient l’impression de faire un effort surhumain pour les ouvrir. Je les laissé fermé quelques minutes, le temps que je me remette de ce mal de dos. Car oui, là où je me trouvais, ça n’était pas si confortable que cela. Il y avait comme des barres sous moi et c’était très dur. Je me tournai à plusieurs reprises, cherchant une position plus favorable à mon dos mais il n’y avait rien à faire. Bien que je n’aie pas encore ouvert les yeux, je sais que le soleil est en train de se lever. Je le ressens grâce aux légers rayons du soleil qui viennent réchauffer ma peau légèrement rêche à cause du froid qui m’avait envahit sûrement depuis la veille. Ça faisait un baille que je ne m’étais pas retrouvé dans une situation comme celle-ci et pourtant, j’avais cette impression qu’elle m’était très connue. C’était sûrement parce que c’était le cas. A une époque, quand je buvais jusqu’à ne plus tenir debout. Aujourd’hui, même s’il m’arrive encore de faire la fête, je ne finis quasiment jamais dans des états comme celui dans lequel je me trouve présentement. Non, ceci ne m’est plus permis, même si je suis encore un étudiant, j’ai une image auprès de la presse people à préserver.

Cette douleur dans le bas de mon dos devenait de plus en plus difficile à supporter si bien que je me mis à gémir doucement avant d’entendre des bruits de pas se diriger vers moi. Là, je n’avais plus le choix. Il fallait que j’ouvre les yeux. Je ne savais pas réellement si j’avais envie de découvrir l’endroit dans lequel je me trouvais. Je n’osais surtout pas imaginer mon état et la tête que je devais avoir. La seule chose que j’espérais au plus profond de moi, c’était que ça ne soit pas Heavynne qui débarque. Je m’imaginais mal devoir me justifier sur mon état, sachant que moi-même je n’avais pas la moindre idée de ce qui m’était arrivé. A l’entente de ses bruits de pas, je compris rapidement que ça n’était pas Heavynne. Elle n’a pas la même démarche, le son n’est pas pareil. Oui, je sais, c’est assez étrange de distinguer une femme parmi les autres rien que par le bruit de ses pas. Mais chaque femme à une démarche différente qui la qualifie et la différencie des autres. Je ne fais pas attention à toutes les femmes, mais Heavynne, je la connais par cœur, ou presque ! ça n’était pas elle et je m’en réjouissais.

J’entendis ces bruits de pas ralentir et le son devenait plus fort. Elle n’était pas bien loin de moi. Espérons juste que ça ne soit pas une fille que j’ai lâchement abandonné après avoir profité d’elle ou encore une de mes ex petites amies. Pour en avoir le cœur net, il ne me restait plus qu’à entrouvrir les yeux et découvrir qui était cette personne qui devait probablement m’observer désormais et me trouver pitoyable aussi. J’avais presque un peu honte je dois l’admettre mais qui n’a jamais connu ce genre de situation ? Quoi qu’on en dise, nous sommes des êtes humains et si nous sommes si différents les uns des autres, l’envie d’apprendre, d’essayer de nouvelles choses nous sont communes à toutes et tous. C’est ainsi qu’est faite la race humain et je ne cesserai jamais de le répéter, nous sommes des spécimens très étranges.

Finalement, les bruits de pas s’estompèrent jusqu’à complètement disparaître. Elle devait être là, penchée juste au-dessus de moi. Je me fis toutes sortes de scénarios si bien que je me sentis obligé d’enfin ouvrir les yeux. D’ordinaire, c’est un geste pourtant si facile qu’on répète à de nombreuses reprises dans la journée sans même s’en rendre compte et là, je les ouvris très légèrement avant de devoir les refermer de force, étant complètement éblouis par la lumière. Puis, après quelques tentatives, j’y parvins et c’est là que je découvris en face de moi Pernelle. J’arrivais encore à penser qu’elle était ravissante alors que j’étais atteins d’un profond défaut de tout en ce moment. On pourrait me tendre le meilleur sandwich au poulet avec la mayonnaise la plus divine du monde, je crois que.. arg, rien que d’y penser mon ventre se mit à vaciller. Son sourire aux lèvres, elle devait être en train de jubiler de la situation et je savais qu’elle allait dire quelque chose, tôt ou tard. Sans doute une phrase n’allant pas en ma faveur et s’était plutôt compréhensible c’est pourquoi je décidai de prendre les devants avant qu’elle ne cite quoi que ce soit.

▬ « Non, ne dis rien s’il te plait. J’ai déjà suffisamment mal au crâne. »

C’est aussi à ce même instant que je pris connaissance des lieux. J’étais allongé sur un banc à l’écart des maisons de confrérie. Sur le chemin des Grecs pour être plus précis. De logique, j’en conclus que j’avais du faire la fête dans l’une de ses maisons. Mais laquelle ? Je n’en avais pas la moindre idée.