Tu veux que je te raconte une histoire ? C'est l'histoire d'une fille qui est amoureuse d'un garçon mais le garçon est lui aussi amoureux de cette fille. Pourtant, ils ne sortent pas ensemble. Pourquoi ? Dis-le moi.

Lorsque je me réveillais, j'étais d'une humeur joyeuse. Je restais dans mon lit un moment, repensant à la journée précédente qui était magnifique. Je me souviens de chaque moment parfaitement. Moi et Winnie marchant le long de la plage, le sable chaud sous nos pieds, son rire quand je racontais des anecdotes personnelles, le vent frais sur nos peaux et ses cheveux au vent. A cette instant, je me sentais bien, allégé. C'était toujours ainsi avec elle. Nous marchions depuis une bonne demi heure lorsque je m'arrêtais, net. Winnie m'avait regardé, toujours avec son beau sourire tandis que je me rapprochais d'elle. Je lâchais ma pair de basket qui retombait sur le sable, déposa ma main sur la taille de Winnie et plaqua mes lèvres sur les siennes. Je m'attendais à ce qu'elle me repousse, à ce qu'elle hurle sur moi et me dise qu'elle m'en veut, que je n'aurais jamais du faire ça. Au contraire. Elle n'a pas bougé. Elle a approfondi le baisé qui dura un long moment avant qu'elle ne recule. Ses lèvres étaient douces. Elle me fixa un instant, droit dans les yeux et continua le chemin en me faisant un signe de tête, toujours avec son immense sourire. Je souriais à mon tour, récupéra mes chaussures et la rejoignis. Nous nous étions quittés devant chez elle, alors que la nuit tombait.
J'y avais pensé toute la soirée, rêvé toute la nuit et là, je me retrouvais allongé sur mon lit avec un sourire idiot plaqué sur mon visage endormi.
Après un bon moment, je me décidais à me lever. Je me dirigeais vers la salle-de-bain, me glissa sous la douche et y restais un bon moment. Puis, après m'être vêtu d'un jeans noir, un t-shirt blanc et de mes nikes montantes, je me dirigeais vers la cuisine où je me servis un verre de jus d'orange pour déjeuner. Ensuite, j'attrapais mon appareil photo, enfila ma letterman-style jacket rouge et quitta ma maison, aussi joyeux qu'un gamin de six ans à noël. Je pris le chemin le plus court vers le Golden Gate Park, où je devais retrouver Winnie. Et pour tout avouer, je ne savais pas comment m'y prendre. Devais-je rester neutre, normal ou ne pas parler de l'évènement de la vieille. Dans le premier cas, je risquais de la froisser et dans le second, elle penserait que j'aurais fait cela sur un coup de tête. Perdu dans mes pensé, je manquais mainte fois de trébucher. Arrivée au point de rendez-vous, avec vingt minutes d'avances, je décidais de m'installer sur un banc sous un arbre et posa mon appareil photo à mes côtés.

▬ « Bon. Tu restes cool Damen. Tu ne stresses pas. Tu ne rougis pas. et surtout, tu ne bafouille pas. »

Et voilà que je me parlais à moi-même. On allait me prendre pour un fou à ce rythme là. Alors que les minutes passèrent d'une manière tellement lente, je regardais les dernières photos que j'avais prise la vieille, sur la plage. Elle était toute magnifique et Winnie encore plus. J'étais tellement plongé dans ma contemplation que je sursautais lorsqu'une main se posa sur mon épaule. Winnie. Je me levais et vis, face à moi, une magnifique jeune femme, toute souriante. Comment ne pas tomber amoureux ?

▬ « Salut ma belle. Tu vas bien ? Installe-toi. »

Je l'embrassais sur la joue et nous commençâmes à bavarder de tout et de rien. J’espérais au plus profond de moi-même qu'elle lance le sujet de la vieille. Mais plus elle parlait, plus je me perdais dans son visage, ses lèvres, ses yeux, sa peau, ses cheveux. Elle était si belle, si souriante, si gentille.
Elle était parfaite.

Tu veux que je te raconte une histoire ? C'est l'histoire d'une fille qui est amoureuse d'un garçon mais le garçon est lui aussi amoureux de cette fille. Pourtant, ils ne sortent pas ensemble. Pourquoi ? Dis-le moi.

Nous continuions de parler, de tout et de rien et puis, elle en vint au sujet de base. Notre baiser. Je ne savais pas à quoi m'attendre. En réalité, j'avais peur de ce qu'elle allait dire, de ce qu'elle allait faire. Je sentais mon pou s’accélérer comme à chaque fois que je stressais.

▬ « Ce baiser était magnifique, mais je ne peux pas. Tu es quelqu'un de bien et avec toi, je me sens enfin revivre, mais je ne peux pas... »

Je restais là, abasourdi, ne sachant ni quoi faire, ni quoi dire. Je savais que je devais dire ou faire quelque chose mais rien ne venait. Un saut d'eau froide, une gifle en plein visage, une bombe atomique en plein coeur. Voilà ce que je ressentais sur l'instant même. Je baissais le regard, cherchant une solution, quelque chose à dire. La seule chose que je trouvais à a faire, c'était de me lever, de prendre mon appareil photo et de faire quelque pas vers la sortie du parc avant de revenir. Bien déterminé. Je n'allais pas la laisser passer. Elle comptait beaucoup pour moi, je l'aimais, je ressentais vraiment quelque chose pour elle et je n'allais pas rester là, à ne rien faire. Je fis les cent pas. j'étais perturbé, perdu mais pourtant, bien déterminé.

▬ « Non. Non et non. Tu peux dire ce que tu veux Winnie mais je ne te crois pas. Pourquoi tu ne pourrais pas ? Hein ? Pourquoi ? Tu as bien dit que ce baiser était magnifique, non ? Tu sais ce que je ressens pour toi, moi ? Tu le sais ? Je t'aime Winnie. Je tiens à toi. Quand je suis avec toi, je me sens... bien. Alors je ne vais pas te laisser partir. Je t'aime et je sais que tu m'aimes. Mais si tu as quelque chose à me dire. Dis-le ! Mes sentiments pour toi ne changeront pas ! Je te le promet mais s'il te plait, ne dis pas que tu ne peux pas. »

Je regardais Winnie droit dans les yeux. Je sentais mon coeur battre si fort que j'avais peur qu'il sorte à un moment donné. Pourtant, je me sentais fière de moi. Jamais, jamais je n'avais fait une telle déclaration à une fille. Mais peut-être était-ce parce que personne ne m'avait autant attiré que Winnie. Elle, elle est différente des autres. Toujours à l'écoute, souriante. Elle restait toujours elle-même et j'aimais ça.
Ne sachant plus quoi faire, je me réinstallais sur le banc et jetais ma tête en arrière tout en fermant les yeux. Je soufflais un bon coup et repris une grande respiration. Je sentais le vent sur ma peau et ça me faisait un grand bien. J'imaginais Winnie, les cheveux dans le vent. Magnifique. Tout en laissant mes yeux fermés, je cherchais à la main de Winnie que je croisais avec mes doigts. Je m'attendais un n'importe quel moment à sentir sa main se retirer et en ouvrant les yeux, voir celle que j'aime s'en aller, sans un regard. Au fond, je priais de tout mon corps que cela n'arrive pas.

▬ « Ne crois pas que tu n'es rien à mes yeux Winnie. Au contraire. Tu comptes énormément. Tu dois le savoir. »

Tu veux que je te raconte une histoire ? C'est l'histoire d'une fille qui est amoureuse d'un garçon mais le garçon est lui aussi amoureux de cette fille. Pourtant, ils ne sortent pas ensemble. Pourquoi ? Dis-le moi.

▬ « Tu comptes aussi énormément pour moi Damen, mais je ne peux pas. Je dois garder ce que je ressens au fond de moi et c'est vraiment la seule chose de bien que je puisse faire pour toi, comme pour moi. Si j'avais une autre solution, je l'aurais déjà trouvé, mais je sais que nous deux, ce n'est pas possible et je sais que ton regard changera si jamais tu apprends le pourquoi du comment. Je tiens à toi vraiment, mais je ne peux pas. »

J'avais l'impression de parler dans le vent. A un mur même. Et encore. En général, quand on parle à un mur, il y a toujours un abrutis qui répond de l'autre côté. Mais là, c'était beaucoup plus compliquer. Je ne ne parlais ni au vent, ni au mur mais à la femme que j'aimais et qui me rejetait comme elle le pouvait. Un abrutis se serait barrer en courant mais moi, non. Quand on aime, on est prêt à se battre comme un malade. J'étais prêt à tout donner pour elle, absolument tout ! Pourtant, je n'arrivais pas à comprendre. Pourquoi ? Parce que des rumeurs couraient ? Parce qu'elle ne pouvait pas ? Mais pourquoi ne pouvait-elle pas ? Les seules rumeurs qui couraient sur étaient celle disant qu'elle serait encore mariée parce que son mari refusait le divorce. Mais je n'y croyais pas et même si c'était vrai, elle ne l'aimait plus alors, à quoi bon se forger une carapace ?
Je restais assis alors que Winnie se levait, fixant son regard en face d'elle. Je n'avais pas l'intention de lâcher comme ça. Alors qu'elle était debout, dos à moi, je la fixais. A quoi pensait-elle ? Au fond, je savais qu'elle ne pensait pas ce qu'elle disait. Elle essayait de paraître neutre mais je la connaissais très bien. Elle se forçait. Je me levais à mon tour et me plaça face à elle. Je souleva son visage avec mes doigts et plongea mon regard dans le sien. Je voulais qu'elle voie que j'étais sincère, que je pensais tout ce que je disais. Que je l'aimais vraiment et sincèrement. J'approchais mes lèvres de son oreilles et lui murmurait doucement.

▬ « Ce que tu as fait, ce que tu es, je m'en fiche. Ce que je veux, c'est être avec toi. Parce que je t'aime Winnie. »

Je reculais lentement et passa une main dans mes cheveux. Je ne la quittais pas du regard. Puis, je retournais m'asseoir sur le banc et jetais un coup d'oeil au paysage. La nature, des vieux couples, des enfants et il y avait nous. Nous qui pourrions former un couple formidable étions là, à parler et à parler, alors que nous pourrions marcher main dans la main. Nous étions là, d'un côté à vouloir former un couple et d'un autre à tenter d'éloigner l'autre. Je me relevais, aussi exciter qu'un enfant.

▬ « Non, tu vas m'écouter maintenant. Tu fais ce que tu veux. Tu veux me rejeter ? Essaye. Tu veux m'éloigner de toi ? Je t'en pris. Tu n'as rien à perdre. Mais tu crois vraiment que je vais abandonner et baisser les bras parce que toi, tu trouves que tu ne peux pas former un couple avec moi ? Mais dis-moi pourquoi alors ? Tu crois que je vais m'enfuir en courant, supprimer ton numéro et t'éviter comme la peste ? Alors là, tu es très loin ! Si c'est ce que tu crois Winnie, alors tu ne me connais pas assez bien parce que moi, je ne suis pas comme les autre. Quand j'aime une fille, je suis prêt à tout pour elle et là, je suis prêt à tout, absolument tout pour toi ! Tu comprends ça ? Parce que je peux me mettre à genou, là, de suite juste pour toi. Mais sache une chose, je n'abandonnerais jamais Winnie, jamais ! Et ça, tu peux le croire. »

Et à peine avais-je finis mon monologue que j'avais légèrement dis en haussant le temps que je sautais sur ses lèvres. Un court instant certes mais je voulais y goutter de nouveau. J'avais le souffle coupé. Mon coeur battait deux fois plus vite. Je fixais Winnie droit dans les yeux, cherchant à comprendre ce que elle, à cet instant ressentait. Moi, j'avais le sentiment que je devais me battre deux fois plus. ce que j'allais, bien évidemment faire. Mon père m'aurait dit d'abandonner. Ma mère de me battre et de continuer. Pourtant, je n'arrivais pas à voir ce qu'il l'empêcher, elle, de se mettre dans une relation. Pourtant, je la voulais, elle. Et seulement elle.

Tu veux que je te raconte une histoire ? C'est l'histoire d'une fille qui est amoureuse d'un garçon mais le garçon est lui aussi amoureux de cette fille. Pourtant, ils ne sortent pas ensemble. Pourquoi ? Dis-le moi.

▬ « Mes sentiments sont là Damen, je n'ai pas menti sur ça. »

Je ne la regardais plus. Je m'étais installé sur le banc, la tête dans les mains. Le temps que les paroles et mes émotions se remettent en place. Elle était mariée sans vraiment le vouloir. Elle m'aimait et je l'aimais. A priori, rien ne nous empêchait d'être ensemble. Elle avait beau être en couple, cela m'était totalement égale !
Je ne voulais pas croire que notre amour était impossible à cause d'un morceau de papier. Parce qu'elle était tombée sur un abruti, elle ne pouvait plus connaitre l'amour ? Je n'y croyais pas. Je relevais d'un mouvement ma tête. Sentir son coeur battre, ma main contre sa poitrine. Ses sentiments avaient beau être là, j'avais l'impression qu'elle ne faisait rien pour arranger les choses. Elle abandonnait.

▬ « Tu vois, contrairement à toi, moi, je continue de me battre. »

Je l'avais sans doute blessée mais je devais lui dire ce que je pensais de tout cela. Pour moi, elle ne voulait pas se battre et cela signifiait que pour elle, je n'étais rien. Sinon, pourquoi ne se battrait-elle pas ? Elle disait m'aimer, elle ne le prouvait guère. J'avais l'impression de me battre pour une cause perdue mais au fond, je ne voulais pas céder, ni arrêter. Je l'aimais et ça, c'était plus important qu'autre chose, que son mariage, que les rumeurs, que quoi que ce soit d'autre ! Sur le bout des nerfs, je me levais et me plaçais face à Winnie.

▬ « Il faut que je fasse quoi Winnie ? J'ai l'impression qu'au fond, tu ne cherches qu'une seule chose, m'éloigner. Tu m'aimes ? D'accord mais prouve-le moi ! Tu es tout pour moi alors ne crois pas que je vais laisser tomber la chose si facilement ! Mais si tu m'aimes comme tu le dis, alors bats-toi ! »

Mon coeur battait la chamade. Ma respiration se faisait plus rapide et je sentais mon coeur bouillonner. Je fixais Winnie si intensément qu'elle avait sans doute l'impression que je la déshabillais du regard. Je fis les cent pas, cherchant une ultime solution. Finalement, je m'asseyais sur la pelouse même du parc, dos à Winnie. Au fond, que devais-je faire ? Me battre alors qu'elle, la femme que j'aimais le nier ou laisser tomber et faire comme si de rien était ? Faire comme si aucun baiser n'avait été échangé, comme si aucun moment fabuleux n'avait eu lieu. Rien. Je m'y refusais. Je n'étais pas le genre d'homme à laisser tomber et ça n'allait pas changer maintenant car je savais que je le regretterais. Je tournais la tête vers Winnie tout en tapant le carré d'herbe à mes côtés, l'invitant à s'asseoir. Je sentais son parfum me chatouiller les narines et cela me remémora les nombreux moment passés ensemble, rien qu'elle et moi. Nos moment de rigolade et de fou rire, nos taquineries envers l'autre. Je savais qu'elle était celle que j'attendais. Dans le fond, je préférais me battre et peut-être faire tout cela pour rien que de laisser tomber en le regrettant amèrement ! Je jetais un coup d'oeil aux alentours et tombais sur un couple de l'université. Ils avaient si heureux, eux et tout avait l'air si simple. S'il pouvait en être autant pour moi et Winnie. Si seulement.

▬ «Tu sais, quand tu y penses. Si tu refuses de t'engager dans une relation, c'est comme si tu céder pour ton... Mari. C'est ce que tu veux ? Le laisser prendre le dessus ? »