Rosana tapait presque aveuglément sur le clavier de son ordinateur, ses mains n'étant que de simples machines obéissant aux volontés de son imagination. Une dernière ligne pour sa rédaction d'Espagnole et la jeune cheerleaders ferma l'icône internet. Satisfaite, Rosana se détacha un instant de son ordinateur pour revenir dans le monde réel quelques minutes. Elle avait été tellement prise par son devoirs d'Espagnole qu'elle s'était totalement déconnecté de ce qu'il l'entourait. Rosie leva les yeux et regarda par la fenêtre. Elle s'était assise à côté afin de profiter des doux rayons du soleil du printemps qui revenait en Californie. Bien qu'à l'extérieur il fasse encore un peu frais, à l'intérieur de la bibliothèque la température était particulièrement clémente et Rosana avait seulement gardé un tee-shirt, profitant de la douceur ambiante pour se mettre à l'aise. Les rayons du soleil l'éblouissaient et elle devait plisser les paupières afin de protéger ses yeux de leur force. A l'extérieur, elle pouvait voir de nombreuses personnes assises, discutant, plaisantant, profitant du renouveau de la nature qui s'amorçait sous leurs yeux. Cette période de l'année était celle que la jeune femme préférait; son enfance Espagnole lui avait permis de connaître de tels moments et il fallait l'avouer, ses douces températures lui avait terriblement manqué... Rosana prit le gobelet de café qu'elle avait posé à côté d'elle et but une gorgée du liquide. Elle ne put s'empêcher de faire une grimace: le café était à présent froid et surtout, il était particulièrement mauvais. Rosana reposa le gobelet sur le bureau auquel elle travaillait et décida de reprendre le cours de son écriture. Cependant, l'interruption qu'avait subit son imagination ne l'aida pas et elle eut un peu de mal à recommencer à écrire. Son cerveau avait du mal à se reconnecter avec le monde imaginaire qu'elle avait créé, nourri et auquel elle avait fait prendre forme et les mots qui toute à l'heure venaient facilement restaient bloqués par une barrière invisible qui avait été créée par le retour à la réalité, bref et néanmoins fatal. Rosana regardait à présent par la vitre d'un air absent, tentant de ramener ses pensées vers le point qui l'obsédait et qu'elle essayait désespérément d'atteindre. Elle savait qu'il y avait quelque part des millions de galaxies inexplorées et d'espaces ouverts, sans limites, d'immenses prairies vertes qui ne demandaient qu'à accueillir son imagination, de villes encore désertes qui attendaient qu'il les peuplent des centaines de personnages à qui elle donnerait vie en leur attribuant simplement un nom; il ne tenait qu'à Rosana de faire ouvrir le rideau rouge qui donnerait alors le départ pour la grande pièce qu'elle voulait mettre en place. Combien de temps avait-elle écrit? Elle ne le savait pas. Au dehors, le soleil était toujours aussi brillant, ses rayons toujours aussi ardents mais il avait un peu baissé dans le ciel. Les doigts de Rosana étaient légèrement endoloris par leur course sur le clavier de l'ordinateur portable et afin de les reposer un peu, elle enregistra le document et se recula, s'enfonçant contre le dossier de la chaise. Dire qu'elle était satisfait d'elle même n'était pas un mensonge. Elle sentait que l'histoire commençait à prendre forme, que les personnages devenaient tous de plus en plus réels. Elle espérait que ce serait suffisant pour son devoir.

Un rapide coup d'œil sur son téléphone, Rosana se leva en vitesse, ramassa ses affaires et s'en alla direction l'entrainement des cheerleaders. Le cheerleading était devenu important dans sa vie en à peine un mois. La jolie blonde possédait d'ailleurs un très bon niveau, ce qui faisait d'elle un élément indispensable dans l'équipe. Une heure et demie passa et les filles retrouvèrent le vestiaire. Rosana, comme toujours, restait quelques minutes de plus pour parfaire ses mouvements et une fois les mouvements assimilés, elle regagna les vestiaires à son tour. Elle enclencha le bouton poussoir afin de faire sortir l'eau chaude, le temps de prendre une douche bien chaude était arrivé. Savonnant son corps de partout la demoiselle ne remarqua même pas la venue d'une personne dans les locaux. Tout enroulant la serviette autour de son corps, Rosana se dirigea vers son casier mais elle se stoppa net lorsque le visage de McLowndes apparut. « Si tu cherches Aislynn, elle est déjà partit. » La voix de Rosana était froide, on pouvait facilement comprendre que la demoiselle en voulait à Joshua pour une quelconque raison.