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Forget me • Evan

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MessageSujet: Re: Forget me • Evan Forget me • Evan - Page 2 EmptyLun 14 Fév - 22:10

Forget me • Evan - Page 2 990893tumblrlf4k7imvLl1qb1u9to1500

CLOSE YOUR EYES TO CORRAL A VIRTUE, IS THIS FOOLING ANYONE ELSE ? NEVER WORKED SO LONG AND HARD TO CEMENT A FAILURE.

    C’était irréel. Entre le rêve et le cauchemar. Plusieurs fois Evan se pinça pour s’assurer qu’elle ne rêvait pas, mais non, elle était bel et bien réveillée. Elle était simplement déconnectée du reste, incapable d’entendre le moindre son, de comprendre la moindre parole, elle était ailleurs. Elle tremblait toujours, comme une feuille, incapable de contrôler ses spasmes, elle était terrifiée. Comme elle ne l’avait jamais été. Retour en arrière. Elle était toujours dans les toilettes, avec un William au plus mal. Et le voir comme ça, c’était assez stupéfiant pour qu’elle aussi se sente mal. C’était dur de le voir souffrir, de savoir qu’elle en était responsable et de ne rien pouvoir faire pour changer les choses. Elle était incapable de l’oublier, tout comme elle était incapable d’être avec lui. C’était triste à dire, vu comme ça. Ils se détruisaient, lentement mais sûrement. Le voir avec quelqu’un d’autre était une torture mentale, parce qu’elle le savait, qu’il aurait beau jouer la comédie aussi longtemps qu’il le voudrait, ils étaient tout l’un pour l’autre. La preuve, une fois de plus, ici. Elle était la seule à pouvoir le comprendre, la seule à deviner, sans même qu’il n’ait besoin de lui dire. Elle le connaissait par cœur et c’était terrifiant. Parce que même en retournant le problème dans tous les sens, il n’y avait pas de solution. S’ils étaient ensemble, ils finiraient immanquablement par se séparer car il ne supporterait pas bien longtemps d’avoir abandonné sa carrière. Ca aussi, elle le savait. Elle en était consciente plus que jamais, mais c’était au dessus de ses forces, elle ne pouvait pas le laisser partir à chaque fois, elle avait bien trop peur qu’il ne revienne jamais. Et quant à elle, plutôt mourir que d’essayer de s’intégrer à ce milieu si particulier qu’était le show business. L’opportunité avait été là, présente, durant des mois. Etre la petite amie d’une star, ce n’était pas chose facile. Elle aurait pu, être avec lui, le soutenir et partager son monde mais la réalité était là : elle ne faisait pas partie de ce monde, et n’en ferait jamais partie. Ca ne pouvait lui faire que du mal. Elle restait fragile, surtout avec un passé comme le sien. Elle ne voulait pas faire partie de ce monde et elle ne voulait pas priver William de vivre de sa passion, tout comme elle ne voulait pas passer au second plan. Bref, problème insoluble. Et tout ce qu’il pourrait y dire n’y changerait rien, il n’y avait pas de solution. Ils tiendraient peut-être quelques temps, quelques semaines, quelques mois, mais il finirait par céder. Elle le savait, elle en était certaine, et ça lui faisait peur. Elle n’était pas sure de pouvoir accepter qu’il s’en aille encore une fois. Il avait été à deux doigts de la perdre, et même maintenant était loin de l’avoir récupérée, mais elle n’accepterait pas qu’il l’abandonne une nouvelle fois, elle, Andréa, son entourage. « Je t’aime Evan. C’est aussi simple que ça ». Non, non, non, ce n’était pas ce qu’elle voulait entendre. SURTOUT pas. Elle avait voulu qu’il le dise mais ce n’était pas une bonne idée, loin de là. Ce ne faisait que rendre les choses plus difficiles, comme dans cette salle de classe quand ils s’étaient dit au revoir. Ils ne pouvaient pas éternellement se dire qu’ils s’aimaient et ne rien faire pour essayer d’arranger les choses. Encore moins alors que lui était avec Florence. Deux semaines plus tôt, elle se serait réjouie qu’il lui dise ça, adieu la blondasse d’Epsilon, pouf, rayée de la carte. Mais maintenant ça ne la réjouissait pas, bien au contraire. Pire, elle avait de la peine pour elle, de la peine de savoir que malgré tous ses efforts, il ne l’aimerait jamais autant. Et ça lui faisait d’autant plus de peine qu’elle avait cette impression d’effet miroir, avec Plastic. C’était un peu la même situation, quand on y pensait. Elle détourna son regard, incapable de le soutenir. « C’est bien ça le problème ». Les mots avaient franchis ses lèvres avant même qu’elle n’ait conscience de ce qu’elle disait. Elle ne voulait pas le blesser, loin de là, mais le fait était que malheureusement c’était la pure vérité. Ils s’aimaient et n’arrivaient pas à être ensemble, digne d’un scénario hollywoodien. « Je te promets que je vais arrêter complètement. Il va me falloir du temps pour diminuer doucement les doses mais je vais y arriver. Et si tu veux récupérer Andrea pendant cette période de sevrage, je comprendrais tout à fait ». Plus facile à dire qu’à faire. Il y avait un monde entre vouloir essayer d’arrêter et réussir, et elle le savait plus que personne. C’était un travail dur et long et on n’était jamais sûr d’y être vraiment parvenu. Ca pouvait durer quelques jours, ou quelques mois, pour elle-même encore maintenant elle était aussi fragile que lorsqu’elle avait arrêté de consommer quotidiennement de la drogue. Mais elle ne voulait pas lui balancer cette vérité en pleine figure. Qu’il prenne conscience de l’absurdité de son geste était déjà un bon début et de toute façon ce n’était pas à elle de l’aider, c’était quelque chose qui se faisait seul.

    Le coup de téléphone venait de lui faire tout oublier. Elle n’entendait même pas ce que disait William, la seule chose dont elle était certaine, était qu’Andréa allait mal. Elle n’avait jamais vécu ce genre de situations jusqu’à présent. Plutôt robuste, son fils n’avait jamais eu de problèmes de santé. Jusqu’à présent. Elle-même n’était pas vraiment sûre de savoir ce qu’il se passait, ce qu’il avait, à partir du moment où elle avait comprit qu’il était à l’hôpital, elle n’avait plus écouté un seul mot. Sa détresse devait se lire sur son visage, à en juger par la réaction de William. « Oui allez viens on va chercher ma voiture » Elle hocha la tête, à des kilomètres de là. Ses tremblements devenaient de plus en plus incontrôlables tandis qu’ils se dirigeaient vers le parking. Même le fait qu’il lui tienne la main n’arrivait pas à la calmer. Ils sortirent rapidement du campus, à une vitesse dingue, en fait, lorsqu’on y pensait. « Qu’est-ce que t’as dit la personne que tu avais au téléphone exactement ? Il a quoi Andrea ? » Elle avait beau essayé de se calmer suffisamment pour pouvoir parler, elle n’y arrivait pas. William lui prit de nouveau la main et elle tenta de contenir ses tremblements. « Je sais pas exactement, j’ai pas tout compris. Il a fait une poussée de fièvre très inquiétante, et la nounou a paniqué, elle m’a dit qu'à un moment elle a eu l'impression qu'il ne respirait plus et elle a foncé à l'hôpital, j'en sais pas plus ». Son discours n’était pas vraiment cohérent, mais même ses pensées ne l’étaient plus. Le reste du trajet fut silencieux. Les quinze minutes lui parurent une éternité. Elle avait le visage collé contre la fenêtre, essayant de se donner un peu de contenance. Lorsqu’ils arrivèrent à l’hôpital, leur premier réflexe fut d’aller à l’accueil, pour demander où trouver Andréa. « Bonjour, notre fils vient d’arriver dans votre service. Il s’appelle Andrea, Andrea Callaway » Heureusement que c’était William qui parlait, parce que si ça n’avait tenu qu’à elle, elle aurait perdu encore un peu plus le contrôle d’elle-même en hurlant à la secrétaire. Cette dernière prit un temps infiniment long avant de leur répondre. Evan serra les poings, s’intimant au silence. « Heu... oui, peut-être... Callaway, vous dites ? ». Tais-toi. Tais-toi, laisse William gérer, surtout ne dis rien. Mais ce fut plus fort qu’elle, dès que ça touchait son fils elle perdait complètement la raison. « Ecoutez-moi bien, espèce de bonne à rien. Mon fils de 7 mois vient d’être amené aux urgences, alors dans votre propre intérêt, il serait préférable que vous nous renseigniez ». La peur devait se lire sur son visage car la secrétaire abandonna son air blasé pour finalement se décider à leur répondre. « Oui, il est avec les médecins pour l’instant, je ne peux pas vous en dire plus. Je peux prévenir celui qui s’occupe de votre fils, mais c’est le mieux que je puisse faire ». Evan roula des yeux. Quelqu’un allait-il se décider à lui dire ce qui se passait, bon sang ! La secrétaire les dirigea vers la salle d’attente, leur proposant de patienter jusqu’à ce que le médecin vienne les voir. Elle ne la remercia même pas, se contentant de se diriger vers l’un des sièges et de s’y asseoir. Elle sentit plus qu’elle ne vit William faire de même. Elle était de nouveau en train de trembler. Elle remonta ses jambes, posant son front sur ses genoux. Incapable de se contenir plus longtemps, elle fondit en larmes, littéralement. Elle se sentait impuissante et surtout frustrée de ne pas en savoir plus. Une voix familière l’appela. Elle leva les yeux et vit la nourrice d’Andrea, celle qui l’avait amené à l’hôpital. Elle semblait aussi mal qu’Evan. Elle ne put rien dire de plus, elle-même ne sachant pas vraiment ce qui se passait, elle se contenta de répéter à William ce qu’elle avait déjà dit à Evan au téléphone. « Ecoute, je crois que tu ferais mieux de rentrer chez toi. Dès qu’on en saura plus je t’appellerai ». La nourrice hocha la tête avant de les saluer et de partir. Elle leva les yeux vers l’Epsilon, les yeux embués.« S'il lui arrive quelque chose je sais pas si je me le pardonnerai ».
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MessageSujet: Re: Forget me • Evan Forget me • Evan - Page 2 EmptyLun 7 Mar - 17:22

Forget me • Evan - Page 2 1552xza
8 000 eme message pour toi ma Vanvan coeurboum


    Décidément en ce moment, la vie était chienne. Rien n’allait jamais dans ma vie. A croire que j’étais destiné à une vie de merde, digne des romans d’amour à l’eau de rose. C’était tellement romantique et touchant un mec maudit, qui fait tout pour s’en sortir mais qui n’y arrive pas. Ah oui, romantique hein. Je ne voyais rien de romantique à ma situation. Je me shootais aux anxiolytiques, je ne dormais quasiment plus, j’avais une tête à faire peur, j’aimais désespérément une femme mais j’étais en couple avec une. Waw, super vie William, t’as tout gagné là. Depuis que j’étais rentré de ma promotion mondiale de mon dernier film, rien n’allait. J’avais essayé de me convaincre que j’allais être heureux près de mon fils et d’Evan mais c’était tout le contraire. Tout m’échappait et je subissais les évènements qui se déroulaient dans ma vie. Je faisais connerie sur connerie. Tout partait en vrille, et le pire était que c’était souvent de ma faute. Je prenais les mauvaises décisions. Je cherchais à me punir d’être parti si longtemps sans donner de nouvelles à personne. Quand Evan avait voulu me pardonner, moi j’étais parti encore une fois. Je l’avais laissé filer entre mes doigts et j’étais parti avec Florence. Quand nous étions à deux doigts de nous retrouver, un des deux prenait peur et partait à l’opposé. Nous avions peur de nous retrouver, peur de ne pas retrouver la relation si forte que nous avions eu quelques mois en avant. Nous avions peur que l’un de nous deux partent et qu’encore une fois des cœurs soient brisés. J’avais peur que nous nous détruisions une fois ensemble. Mais nous nous détruisions encore plus en n’étant pas ensemble. Chaque matin je me réveillais, espérant que ce jour soit meilleur, mais j’avais toujours ce trou béant dans la poitrine. Trou qui s’était refermé quelque peu depuis que j’étais avec Florence, mais Evan avait laissé un vide trop immense, que seul elle pourrait me reboucher. C’était affreux de se dire ça. De se dire qu’encore une fois je m’étais trompé. De m’apercevoir que Florence ne pourrait jamais m’apporter ce qu’Evan pouvait m’apporter. Qu’Evan resterait à jamais la seule femme de ma vie. J’étais pris au piège. Coincé. Entre mes sentiments pour Florence et la peur de la faire souffrir et mon amour inconditionnel pour Evan qui ne pourrait jamais rivaliser avec d’autres amours. La jeune femme resterait à jamais celle pour qui mon cœur battra et ça, c’était vraiment effrayant.
    Mais aujourd’hui, alors que je pensais que le pire de ma vie était passé, que j’allais doucement remonter la pente, Evan m’avait enlevé mes cachets, elle disait vouloir m’aider, oui aujourd’hui alors que l’espoir allait doucement revenir, je le sentais, encore une fois toutes mes espérances furent réduites à néant. Par un simple coup de fil. Après s’en être pris à moi, à Evan, voilà que cette pute de vie s’en prenait à notre fils. Ah ça non ! Elle pouvait me détruire moi si elle le voulait mais qu’elle ne touche pas à Andréa, non surtout pas à lui. Il était la seule personne qui me maintenait en vie, la seule pour qui je serais prêt à tout. C’était hors de question qu’il lui arrive quelque chose. Pas à lui. Pas à un bébé de sept moi. Pas à mon bébé. J’avais tout de suite vu qu’il se passait quelque chose quand Evan avait pris l’appel. Mais j’étais loin de me douter que cela concernerait notre enfant. J’étais tétanisé à l’idée qu’il puisse avoir quelque chose de grave, mais je me remis bien vite en marche, voyant qu’Evan semblait encore plus tétanisée que moi. Je me devais d’être fort pour nous deux. Je me devais de reprendre mes esprits pour nous emmener à l’hôpital. Evan allait pouvoir compter sur moi, oui cette fois-ci j’étais bien là. Nous étions sorti des bâtiments en moins de temps qu’il fallait pour le dire. Une fois dans la voiture, je conduisais plus vite que la normale, mais je m’en foutais, il fallait qu’on atteigne vite ce putain d’hôpital. « Je sais pas exactement, j’ai pas tout compris. Il a fait une poussée de fièvre très inquiétante, et la nounou a paniqué, elle m’a dit qu'à un moment elle a eu l'impression qu'il ne respirait plus et elle a foncé à l'hôpital, j'en sais pas plus ». J’emmagasinais toutes les informations qu’Evan me donnait en restant tout de même concentré sur la route. J’avais peur qu’il arrive quelque chose de grave à mon fils. Mon cœur tambourinait dans ma poitrine, comme s’il allait exploser. Je conduisais trop vite, j’en étais conscient, mais il fallait que nous arrivions à l’hôpital le plus vite possible. La main dans celle d’Evan pour la rassurer, je faisais tout mon possible pour essayer de me rassurer moi. « Putain ». Je ne pouvais lâcher rien d’autres. Mes idées s’entremêlaient, mon cœur battait à vive allure et j’avais peur. Nous finisses par arriver enfin à l’hôpital, je me garais comme un sac mais tant pis et nous sortions en trombe de la voiture. Si j’essayais d’être un minimum calme, Evan avait du mal à masquer son angoisse. Elle commença à aboyer sur la secrétaire avant que cette dernière ne nous demande de rejoindre la salle d’attente. Je suivais Evan en remerciant la secrétaire par un bref signe de tête. Je m’assis à côté d’Evan et me prit immédiatement la tête entre les mains. Je fermais les yeux priant pour qu’il n’arrive rien à notre ange, mon petit ange. J’entendis Evan pleurer mais je fus incapable de la prendre dans mes bras, étant moi aussi au bord des larmes. Je levai la tête quand j’entendis Evan parler avec une femme. La nourrice d’Andréa. Je ne l’avais encore jamais rencontré. Je me contentais de lui faire un petit sourire et de la saluer quand elle quitta les lieux, nous laissant Evan et moi dans l’attente et l’inquiétude. « S'il lui arrive quelque chose je sais pas si je me le pardonnerai ». Mon regard croisa celui d’Evan, les yeux ruisselants. Mes larmes aussi menaçaient de sortir, mais je faisais tout pour les contenir. Je passai alors mon bras autour des épaules d’Evan et la fit basculer doucement vers moi pour qu’elle pose sa tête sur mon épaule. Je la serrais contre moi. « Ne t’inquiètes pas, notre fils est un sacré gaillard, il va se battre d’accord. Et je suis là, je suis là maintenant ». Je posai alors doucement ma tête sur celle d’Evan en la gardant contre moi. Oui j’étais là désormais, nous allions traverser cette épreuve ensemble. Mes yeux parcouraient la salle d’attente aux murs blancs. Des gens attendaient, comme nous. Ils attendaient eux aussi un médecin qui viendrait leur donner des nouvelles de leur proche. Certaines nouvelles seront bonnes, d’autres entraineront des crises de larmes. C’était comme ça dans les hôpitaux. Nous étions en attente d’un jugement. Qui allait décider de notre vie. Si mon fils venait à mourir, je ne pourrais pas m’en relever, je le savais. Si il lui arrivait quelque chose de grave, comme Evan me l’avait dit plus tôt, jamais je ne me le pardonnerais. Je détestais ces murs blancs que je fixai durant une bonne heure, attendant qu’un médecin veuille bien arriver. J’avais lâché Evan pour le lever et faire les cent pas. La salle d’attente s’était vidée, il restait deux, trois personnes et nous. Un homme arriva alors. « Monsieur Callaway ? ». Nous nous regardâmes avec Evan et nous nous approchâmes du médecin. « Je suis monsieur Carmichael, le père d’Andréa Callaway ». Le médecin me serra la main et moi je passais mon bras autour de la taille d’Evan, la serrant contre moi. « Bon, je ne vais pas vous mentir, votre fils ne va pas bien. Nous l’avons branché sous respirateur. Suivez-moi, je vous expliquerais tout quand nous serions au calme, près de lui ». La peur se lisant mes yeux et dans ceux d’Evan. Respirateur ? Merde alors c’était grave. Nous suivîmes le médecin, et je tenais fermement la main d’Evan dans la mienne pour ne pas qu’elle s’écroule. Allez, tout allait bien se passer, j’en étais certain.

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MessageSujet: Re: Forget me • Evan Forget me • Evan - Page 2 EmptyMar 8 Mar - 0:00

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    Evan nageait en plein cauchemar. Non, en fait c’était même pire qu’un cauchemar car il ne lui suffisait pas de se réveiller pour que tout aille mieux. Depuis sept mois, Andréa avait représenté tout pour elle. Lorsque William était reparti, elle l’avait eu lui, pour lui rappeler que leur histoire n’était pas que du vent, et que leur amour n’avait pas eu que des conséquences négatives. Elle aimait son fils comme elle n’avait jamais aimé personne et à ce moment précis de la journée, dans cet hôpital incroyablement glauque, elle aurait été prête à donner sa vie pour lui, si ça avait été nécessaire. Peut-être que c’était ça, être mère. Etre capable de faire n’importe quel sacrifice pour qu’il aille mieux. A donner n’importe quoi pour que son état s’améliore, y compris sa vie. Surtout sa vie. De toute façon, elle n’aurait plus besoin de sa vie si Andréa n’en faisait plus partie. Elle n’aurait jamais cru pouvoir accorder autant d’importance à quelqu’un d’autre qu’elle-même, non qu’elle ait un jour été particulièrement narcissique. Depuis sept mois, elle faisait passer son fils avant elle, et jamais elle n’en avait éprouvé de la frustration ; c’était normal, pour elle. L’instinct maternel. Elle qui craignait de ne pas l’avoir avait vite été rassurée. Ca ne s’apprenait pas, c’était inné. Elle commettait des erreurs, parfois, mais s’en sortait incroyablement avec Andréa. Le savoir dans cet état et surtout ne rien pouvoir faire pour améliorer les choses la plongeait dans un profond désarroi. Plus que ça, même. Elle était terrifiée. Paniquée. William semblait moins prompt à laisser transparaître ses émotions et elle lui enviait cette qualité. Car elle savait qu’il était au moins aussi effrayé qu’elle à l’idée qu’il puisse arriver quelque chose à leur fils. Elle pouvait douter de beaucoup de choses le concernant, mais il y en avait au moins une dont elle était sûre : il vouait un amour inconditionnel à Andréa ; il ne le connaissait réellement que depuis à peine quelques mois mais il ne lui avait pas fallu plus longtemps pour tomber sous son charme. Comme tout le monde. Tout avait l’air si simple pour lui. Même en temps de crise, William savait encore ne rien montrer. Ce qu’elle lui avait reproché tant de fois était d’un secours inestimable pour elle à l’heure actuelle. Il ne pleurait pas, malgré les larmes qui perlaient dans ses yeux, il se contenta de l’attirer contre lui, et de la serrer dans ses bras. Evan se laissa faire, sans rien dire de plus. Elle n’était même plus capable de parler à vrai dire. Il le fit pour elle. « Ne t’inquiètes pas, notre fils est un sacré gaillard, il va se battre d’accord. Et je suis là, je suis là maintenant » La jeune femme hocha la tête, mais ne prononça pas un mot. Heureusement, qu’il était là. Elle n’aurait même pas été sûre de pouvoir faire le trajet jusqu’à l’hôpital. Et pire, elle aurait été incapable d’attendre ici, seule, dans cette salle d’attente où le nombre de gens qui allaient et venaient ne cessait d’augmenter. Elle n’était pas la seule, à être en attente, justement. Ces gens aussi, avaient une famille, un proche, un ami, un amant qui souffrait et eux aussi vivaient le même état de désespoir et de rage aveuglante qu’elle. Pourquoi lui. Probablement la question la plus fréquente que tout le monde se posait. Tous ces gens, avec elle, avec eux, ils souffraient tout autant, étaient tout aussi malheureux.

    Une heure s’écoula, probablement la plus longue heure qu’Evan ait jamais connue. Elle devenait à moitié folle, de rester dans cette incertitude, de ne pas savoir. C’était ça, c’était ce qu’il y avait de pire : ne pas savoir. Rester dans l’expectative. William faisait depuis vingt bonnes minutes les cent pas et elle fermait les yeux, le voir marcher ainsi l’angoissait encore plus. La salle d’attente désemplissait petit à petit, les gens ayant eu leurs réponses, tandis qu’eux attendaient encore et toujours. Finalement, un médecin finit par venir les voir. Si elle avait eu le cœur à sourire, elle aurait sourit en entendant William rectifier le nom de famille. Ils formaient vraiment une famille atypique. « Bon, je ne vais pas vous mentir, votre fils ne va pas bien. Nous l’avons branché sous respirateur. Suivez-moi, je vous expliquerais tout quand nous serions au calme, près de lui ». Evan mit du temps, trop de temps, même, pour assimiler ce que le médecin venait de dire. Il mentait. Il mentait, ce n’était pas possible. Ses jambes supportaient difficilement son poids et elle crut qu’elle allait être victime d’un malaise dans la salle d’attente. Même la main de William dans la sienne ne la calma pas. Son cœur avait manqué plus d’un battement. Le médecin les amena dans ce qui faisait office de chambre à Andrea. Elle voulut rentrer mais il l’en empêcha d’un signe de main. « Je suis navré mais vous ne pouvez pas entrer pour l’instant ». Elle eut une profonde envie de meurtre, une envie de hurler aussi. Personne était foutu de comprendre ? c’était SON fils, il fallait qu’elle le voie, qu’elle le touche, qu’elle le prenne dans ses bras, qu’elle FASSE quelque chose, car si elle restait à tourner en rond en l’observant sans pouvoir rien faire, elle craignait de devenir complètement folle. Pourtant elle se tut, ne faisant aucun commentaire, tournant le dos et à William et au médecin. Des larmes de rage coulaient et elle se mordit l’intérieur des joues pour s’intimer au silence et au calme. Le médecin reprit la parole. « Nous pensons que votre fils a une méningite. C’est une maladie assez bénigne chez les adultes, chez les nourrissons en revanche… » Elle fit volte-face, et fit de son mieux pour ne pas trembler lorsqu’elle répondit. « En revanche… ? » Il sembla décontenancé mais poursuivit. « Et bien, dans le meilleur des cas, c’est une maladie qui peut être soignée facilement et qui ne laissera aucune séquelle. Mais il arrive parfois que la méningite mette en danger la vie des nourrissons. Si elle est soignée rapidement, en général tout se passe bien. » En général ? Mais elle se foutait des généralités, bon dieu. Savoir que l’enfant de quelqu’un d’autre s’en était tiré ne lui était d’absolument aucun réconfort, bien au contraire. Ce qu’elle voulait savoir, c’était ce qu’il en était pour Andréa. Son fils, à elle. Et personne d’autre. Le médecin dut sentir sa colère et sa frustration et il enchaîna rapidement. « Si vous aviez tardé une heure de plus à l’amener à l’hôpital, ses chances de s’en sortir auraient été très minces. Mais même si nous ne sommes sûrs de rien, nous pensons qu’il a de grandes chances d’aller mieux rapidement ». Sauf que de grandes chances, ce n’était pas suffisant. Ca voulait tout dire et rien dire à la fois. C’était quoi, cet hôpital ? Ils aimaient jouer à la roulette russe ? « Faites tout ce qui est en votre pouvoir pour le soigner. Peu importent les moyens. » fit-elle d’un ton dur. Les explications du médecin n’avaient fait que l’inquiéter encore un peu plus, comme si ce n’était pas déjà suffisant. Elle se tourna vers la vitre, cette foutue vitre qui la séparait de son fils. Elle aurait donné n’importe quoi pour s’approcher de lui ne serait-ce que quelques secondes. Et au lieu de ça, elle était condamnée à le contempler probablement pour le reste de la nuit. Le médecin prit congé d’eux. Il avait sûrement d’autres patients dont il devait s’occuper. Maintenant, ils n’avaient plus qu’à prier pour que le temps fasse son effet et qu’Andréa guérisse le plus rapidement possible. Elle n’était pas croyante, pourtant, loin de là, mais elle était prête à croire en n’importe quoi tant que ça pouvait sauver leur fils. Si dieu existait, c’était le moment ou jamais de se montrer. Evan frissonna. Un frisson qui n’était pas uniquement du à la fraîcheur de l’endroit où elle se trouvait. C’était aussi et surtout la peur, l’angoisse que quelque chose se passe mal et que le voir à travers une vitre en verre soit la dernière vision qu’elle ait de lui.

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MessageSujet: Re: Forget me • Evan Forget me • Evan - Page 2 EmptyVen 11 Mar - 22:13

Forget me • Evan - Page 2 1552xza


    Quand Evan m’avait annoncé que j’allais être père, la fois où j’étais revenu à Berkeley, j’avais clairement flippé. A ce moment donné, j’étais en pleine gloire internationale et trop égoiste et occupé par ma soif de poursuivre ma passion pour me préoccuper de quelqu’un d’autre. J’avais à peine 21 ans, je n’étais pas en âge d’être père maintenant. J’étais beaucoup trop immature et instable. Je ne savais déjà pas m’occuper de moi-même alors m’occuper d’un bébé ? De mon bébé ? Pourtant, j’avais bien du voir la réalité en face quand j’avais aperçu Evan enceinte jusqu’aux yeux. C’était mon bébé et j’allais devoir en accepter les responsabilités. J’étais terrifié. Terrifié à l’idée d’être père, de ne pas y arriver. Je n’y connaissais rien en bébé, notre couple avec Evan battait de l’aile et je sentais que ce n’était pas le bon moment pour avoir un enfant. Mais il était dans le ventre d’Evan et je n’avais rien pu faire, étant mis au courant six mois après le début de la grossesse de la jeune femme. Et puis j’étais reparti, voulant finir les contrats que j’avais pour être auprès de ma famille. Famille qui était parti en lambeaux quand j’avais quitté San Francisco, puisqu’Evan avait rompu avec moi. Puis j’avais raté la naissance de notre fils. A cause de mon métier. Mais pourtant je l’avais quitté, j’avais fais un choix et j’avais renoncé à ma passion, pour mon fils, pour Evan. Il me semblait que c’était la meilleure solution, même si j’étais toujours aussi terrifié d’être père. Je ne m’en sentais pas capable pourtant j’avais agi comme un véritable père, j’avais tout abandonné pour rejoindre ma famille. J’avais peut-être tous les défauts du monde, mais on ne pouvait pas m’empêcher d’aimer mon fils et de faire tout ce qui était en mon pouvoir pour subvenir à tous ses besoins. Avoir un enfant fait changé. Andréa m’avait fait changer. Il m’avait appris à ne plus me préoccuper que de moi-même, à être plus attentif aux autres. Si au début, j’avais eu peur de mal faire et que j’avais été débordé par les pleurs incessants de mon fils dont je ne connaissais la provenance, désormais j’étais devenu un véritable père. Je m’occupais de lui tous les week ends et le dimanche soir était devenu un véritable déchirement de remettre Andréa à Evan. Il m’arrivait encore quelques fois de faire des erreurs, de ne pas comprendre ce que souhaites Andréa quand il pleure ou qu’il me montre quelque chose, mais je me débrouillais plutôt bien. Voir même très bien. Trois mois que j’étais rentré, trois mois que je vivais un véritable bonheur avec Andréa. Le voir grandir me remplissait de joie et pour rien au monde je ne troquerais ma place désormais. Andréa était devenu tellement pour moi. Il était ma priorité, celui pour qui je me battrais contre tous et toute ma vie, mon rayon de soleil, ma fierté, le seul capable de me faire rester à Berkeley. Je donnerais tout pour mon fils et ça je crois que c’était ce qui faisait de moi un bon père. Je n’étais pas un homme exemplaire, loin de là, mais j’étais un bon père, oui j’en étais persuadé. Alors savoir que mon fils allait mal, non c’était au-dessus de mes forces. Mon tout petit, mon bébé, j’en avais mal au cœur, pire que quand Evan m’avait quitté. Je me remémorais la phrase d’Evan et elle avait totalement raison. Moi non plus je ne me le pardonnerais pas s’il arrivait quelque chose à Andréa. Qu’on prenne ma vie. Qu’on me tue à sa place mais pitié pas lui, pas mon rayon de soleil. C’est un bébé, un tout petit bébé, on ne fait pas de mal aux bébés, c’est comme ça. C’est aux enfants de voir mourir leurs parents, pas l’inverse. Il était ma seule source de réel bonheur en ce moment, alors si on me l’enlevait, je ne savais pas comment j’allais pouvoir surmonter ça. L’attente de nouvelles de notre fils avait été purement insupportable. Je n’étais déjà pas du genre patient alors attendre en plus des nouvelles qui m’indiqueraient si oui ou non mon fils allait bien, c’était au-dessus de mes forces. Pourtant, je m’étais efforcé à rester calme et serein d’apparence pour Evan. Elle semblait déjà assez terrorisée comme ça, chose que je comprenais très bien car j’étais moi-même terrifié, mais je ne le montrais pas. Il ne fallait pas que je flanche pour Evan. Elle devait voir qu’elle pouvait compter et s’appuyer sur moi. J’étais là pour elle, pour notre fils. Et il allait s’en sortir, s’en était certain, j’en étais persuadé. Le médecin était arrivé au bon moment. Encore cinq minutes à faire les cent pas dans cette foutue salle d’attente ou à regarder les murs blancs et je perdais ma patience. Et si j’avais perdu ma patience, les infirmières et les secrétaires auraient su comment je m’appelais. Mais le médecin était enfin arrivé et nous avait conduit à notre fils. Et là, nous étions resté pétrifié. Il était dans une chambre et nous le voyions à travers une vitre dont nous n’avions le droit de franchir. Nous n’avions pas le droit d’entrer. Nous n’avions pas le droit d’aller voir notre enfant, de le serrer dans nos bras, de lui murmure que son papa et sa maman étaient là et qu’il n’avait rien à craindre. Mon cœur se fissura une nouvelle fois. Il était intubé, branché sous respirateur et mon cœur se brisait. Il semblait si petit et fragile. C’était injuste, injuste qu’il lui arrive cela à lui. J’écoutais les paroles du médecin, les yeux rivés sur mon fils. Je ne faisais attention à plus rien, seulement ce petit être allongé sur ce lit. Les larmes menaçaient de couler mais je m’interdisais de craquer. J’entendais déjà Evan pleurer, il était hors de question que je craque à mon tour. Je me contentais de replier mes bras sur mon torse, les serrant contre moi, alors que le médecin nous indiquait qu’il avait une méningite et qu’il fallait que nous attentions qu’il guérisse. C’était une véritable torture de le voir ainsi sans pouvoir l’approcher. Je voulais tenir mon fils dans mes bras. Je voulais qu’il sache que nous étions là et que nous ne l’abandonnerions jamais. « Faites tout ce qui est en votre pouvoir pour le soigner. Peu importent les moyens ». Le médecin s’en alla, nous laissant tout les deux dans un profond silence. Nous avions tous les deux le regard fixé sur notre fils. Je ne savais quoi dire, quoi faire. J’étais totalement impuissant et je détestais cela. Il fallait qu’Andréa guérisse vite, je ne tiendrais pas longtemps à le voir ainsi. Je me rapprochais doucement d’Evan, passant mon bras autour de ses épaules avant de l’attirer contre moi pour l’enlacer. Sentir son parfum m’aidait à être fort. Cette attente était insoutenable. Ce n’était pas normal qu’on ne puisse pas rentrer juste cinq minutes merde, on était ses parents ! « Attends ». Je lâchais Evan dans le but de trouver un médecin qui voudrait bien nous faire entrer. J’étais certain que si nous nous habillions convenablement, avec leurs trucs en tissus, nous pourrions passer quelques minutes avec notre fils. Je longeais le couloir quand je recroisais notre médecin. Je le stoppais. « Excusez-moi mais vous être sur qu’il n’est pas du tout possible d’entrer voir notre fils juste l’espace de quelques minutes. On est ses parents merde, s’il vous plait ! S’il vous plait, ca fait presque deux heures qu’on attend, on en peut plus ». Je le suppliais du regard en même temps que je le suppliais dans mes paroles. Il avait l’air assez embarrassé et je le voyais qu’il hésitait et réfléchissait. « S’il vous plait, juste cinq minutes ». Il était à deux doigts de craquer je le sentais. Je voulais voir mon fils, juste quelques instants. Ou au moins, si moi je ne pouvais pas, qu’Evan puisse y aller un petit moment, enfin un de nous deux quoi, que notre fils sache qu’il n’était pas tout seul. « Bon je vais voir ce que je peux faire pour vous, je repasse dans cinq minutes ». Je le remerciais chaleureusement, retournant auprès d’Evan. Elle était toujours à la même place, depuis la vitre, veillant notre ange qui semblait si paisible. Qu’il était beau mon fils et il paraissait si fort et si paisible à la fois. Je savais qu’il se battait, parce que c’était notre enfant, à Evan et moi et qu’il allait se battre. Il ne nous lâcherait pas comme ça, il était fort, comme sa maman. « Evan, j’ai vu le médecin, on va pouvoir aller toucher notre fils. Il est allé voir ce qu’il pouvait faire pour nous ». Je lui souriais, d’un sourire se voulant sincère et réconfortant. Je regardais Evan, elle était belle, même avec ses yeux rougis, même avec la tristesse sur son visage, elle était belle. Mon regard se reportait sur Andréa, en attendant que le médecin revienne nous dire si nous pouvions aller le voir ou non. Andréa, mon fils, mon bébé, mon ange, je donnerais tout pour lui et je voulais qu’il sorte d’ici très rapidement, qu’on puisse le ramener à la maison. Qu’il retrouve son lit et ses jouets et non plus cette atmosphère où la mort régnait et où mon fils n’avait rien à y faire.
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MessageSujet: Re: Forget me • Evan Forget me • Evan - Page 2 EmptyLun 14 Mar - 0:39

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    Une vitre. Une simple vitre de verre. C’était tout ce qui la séparait d’Andréa mais elle avait l’impression d’être face à quelque chose d’insurmontable, quelque chose sur lequel elle n’avait aucune emprise, ce qui était effectivement vrai. Tout ça sous la forme de cette foutue vitre à travers laquelle elle voyait son fils, sous respirateur. On ne lui avait pas dit ça, quand elle était enceinte, on ne lui avait jamais dit qu’elle devrait faire un jour face à ce genre de choses. Et même si on le lui avait dit, elle n’aurait jamais su quel effet cela pouvait réellement faire jusqu’à ce qu’elle se retrouve dans cet hôpital de San Francisco, postée derrière une vitre, les yeux rougis par les larmes, avec une mine à faire peur. Et, plus que tout, cette sensation d’impuissance qui la tenaillait. Elle qui avait ce besoin vital de toujours tout contrôler se retrouvait complètement démunie dans cette situation, et c’était le pire sentiment qu’elle pouvait éprouver. Savoir William à ses côtés était la seule chose qui l’empêchait de complètement perdre prise. Lui était fort pour deux. Parce qu’elle en revanche faisait preuve d’une faiblesse peu caractéristique de sa personnalité d’ordinaire. Mais dès lors que l’on touchait son fils, elle était faible. Elle n’avait pas prévu, pourtant, de s’attacher autant à cet enfant qu’elle n’avait pas désiré, qui était arrivé « par accident », qui lui avait valu de s’attirer des montagnes de problèmes, de choses à régler et de nuits blanches. C’était juste… arrivé. Et elle avait du faire avec, seule. Même si depuis plusieurs mois, William était un père exemplaire, elle n’avait pas oublié tous ces mois, avant la naissance d’Andréa et après, où il n’avait pas été là, où elle avait du se débrouiller par elle-même, elle, la fille de vingt-et-un an qui était tombée enceinte et ne l’avait appris qu’après s’être faite larguée. Elle avait du apprendre à changer ses priorités, à accepter de sacrifier une grosse partie de sa vie pour prendre soin de quelqu’un d’autre. Elle n’avait jamais eu pour projet d’avoir un enfant à la fac, elle qui avait déjà du mal à prendre soin d’elle. Mais en neuf mois, elle avait le temps d’apprendre à l’aimer, cet enfant, avec, ou sans William. Elle se rappellerait toujours de cette nuit à la Cabane Abandonnée, où il avait appris pour sa grossesse. Elle n’avait jamais imaginé qu’il rentrerait à San Francisco, pas après la manière dont il l’avait laissée, au Nouvel An. Et même là, il n’avait pas su prendre ses responsabilités et elle s’était de nouveau retrouvée seule. Jusqu’à ce jour où elle n’avait plus été seule, et qu’elle avait du agir pour deux, même sans père. Alors se retrouver ici, 8 mois après la naissance d’Andréa, et être impuissante, ne rien pouvoir faire pour l’aider à aller mieux, était la pire chose qui pouvait lui arriver. Evan ne comptait plus les difficultés qu’elle avait connu dans sa vie, mais rien, absolument rien, n’était comparable à l’attente qui la rongeait de l’intérieur, la faisant presque suffoquer. Même ça, William ne pouvait pas le savoir, ne pouvait pas le ressentir. Il pouvait souffrir, mais jamais autant qu’elle, il n’y avait aucune commune mesure, encore que ce ne fut pas un concours, bien entendu. Mais elle n’imaginait même pas ce qui pourrait se passer si par malheur… non, même imaginer qu’il y ait un malheur comme celui-ci était impossible. Elle avait pu se relever des dizaines de fois malgré les nombreuses chutes, mais ça, elle ne pourrait pas s’en relever, elle en était persuadée.

    Elle perçut plus qu’elle ne vit William l’enlacer et elle se réfugia dans ses bras, cette sensation si familière, si propice au réconfort d’ordinaire et qui à présent n’était plus que l’expression de leur détresse. Elle ferma ses yeux rougis, savourant ces quelques secondes de répit avant que la douleur ne reprenne le dessus. Ce geste si simple lui avait manqué, et pourtant, c’était comme de goûter au fruit défendu. Même dans une situation aussi délicate que celle-ci, elle ne pouvait pas oublier, pas une seule seconde, qu’ils n’étaient plus ensemble et que seul Andréa faisait qu’ils pouvaient l’être à ce moment précis. Il finit par relâcher son étreinte et Evan fut de nouveau envahie par la peur qui l’avait quittée à peine quelques instants. « Attends. » Elle le vit partir dans le couloir, parti faire dieu seul savait quoi tandis qu’elle restait seule, une fois de plus, avec cette vitre qu’elle maudissait en face d’elle. Tout avait l’air si calme à l’extérieur, en apparence, tout aurait presque pu sembler normal. Mais elle sentait l’inquiétude qui la démolissait, et rien n’était calme en elle. Elle bouillait de rage, de colère, de peur et était condamnée à se taire et ne pas laisser ces émotions l’emporter sur elle, car sinon elle craquerait et serait incapable de s’arrêter. Il fallait qu’elle soit forte, comme William, comme Andréa, elle ne pouvait pas se permettre de se relâcher. Pas maintenant. Inspirant profondément, fermant les yeux quelques secondes, elle tenta de se calmer. L’Epsilon finit par revenir, quelques minutes plus tard, la troublant dans sa contemplation. Elle n’arrivait pas à détacher le regard de son fils, si proche d’elle et à la fois si loin. « Evan, j’ai vu le médecin, on va pouvoir aller toucher notre fils. Il est allé voir ce qu’il pouvait faire pour nous ». Il lui adressa un sourire auquel elle fut incapable de répondre. Sourire n’était définitivement pas une option pour elle, pas pour l’instant. Elle se contenta d’hocher la tête et de lui murmurer un « merci » tremblant. Les minutes passèrent, un silence toujours aussi pesant s’installant dans le couloir tandis qu’ils attendaient le médecin, qui finit par faire son retour. Elle leva des yeux plein d’espoir dans sa direction. « Je ne suis pas censé vous autoriser à entrer… » Bam, ses espoirs venaient de se casser la figure. « Mais je vais faire une exception, parce que je sens que l’un de vous va finir par faire une syncope si vous ne l’approchez pas. Mais cela doit rester entre nous, vous comprenez, sinon… » Elle ne l’entendit pas finir sa phrase, envahie par une vague de soulagement. Ce n’était rien, en soi, cela n’améliorait en rien son état de santé, ni quoi que ce soit d’autre, mais au moins elle pourrait le voir, caresser sa joue, prendre ses toutes petites mains dans les siennes et espérer que tout s’arrangerait. Il les salua et repartit, après leur avoir mentionné le fait qu’ils ne pourraient rester que dix minutes à peine dans la chambre. Mais peu importait. Dix minutes, c’était bien assez, bien au-delà de ce qu’elle espérait. Elle se décala vers la porte, qu’elle ouvrit délicatement. Elle s’approcha d’Andréa, qui semblait dans un profond sommeil et dont elle voyait la poitrine se soulever au rythme de sa respiration artificiellement alimentée. Il avait l’air si paisible, inconscient du drame qui se jouait autour de lui. Pour la première fois depuis qu’elle était arrivée à l’hôpital, elle esquissa ce qui devait probablement ressembler à un sourire, à le voir ainsi. Elle embrassa son front, brûlant de fièvre, avant de prendre dans sa main la sienne, la caressant délicatement. « Tu vois, on a peut-être fait un nombre incalculable d’erreurs dans notre relation mais lui n’en est définitivement pas une ». Elle pensait chacun de mots qu’elle venait de dire. Leur couple avait été ponctué de tellement de hauts et de bas – surtout des bas, d’ailleurs – que le fait d’avoir un fils aussi merveilleux lui semblait prodigieux. Ils n’avaient pas tout foiré, au final. Ce fut elle qui saisit la main de William, celle qui ne tenait pas Andréa, la serrant dans la sienne. Ils formaient une famille vraiment atypique, étrange, et tout un tas d’autres qualificatifs. Mais on pouvait dire ce qu’on voulait, ils étaient une véritable famille, et les voir dans cette chambre d’hôpital auprès de leur fils en était la preuve.


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MessageSujet: Re: Forget me • Evan Forget me • Evan - Page 2 EmptyMar 5 Avr - 16:54

    Depuis qu’Andréa était né et que j’étais rentré dans sa vie comme il était rentré dans la mienne, ma vie avait pris un véritable sens. Etre père changeait n’importe quel homme et j’avais changé. J’avais arrêté de ne me préoccuper que de moi-même, j‘étais devenu plus responsable, surtout quand Andréa était avec moi. Il était ce qu’il m’était arrivé de plus merveilleux dans ma vie depuis des mois. Parce que si j’étais conscient que l’amour pouvait s’en aller du jour au lendemain et qu’il n’était pas impossible qu’Evan et moi nous ne nous remettions jamais ensemble, je savais que l’amour de mon fils ne partirait jamais et qu’un fils, on l’avait pour toute une vie. Alors en ce moment même, je suppliais tous les dieux qui existaient pour qu’on ne m’enlève pas mon petit ange, ma seule raison de vivre en ce moment. C’était tellement injuste et dur de voir ce petit bout relié à cette machine. J’avais fais beaucoup d’erreurs dans ma vie, notamment avec Evan, mais Andréa était ce qu’il nous était arrivé de plus beau et jamais je ne le répèterais assez. Alors même si ma souffrance n’était pas comparable à celle d’Evan, celle qui avait porté Andréa dans son ventre pendant 8 mois et qui l’avait élevé seule pendant 6 mois, voir mon fils ainsi était une véritable torture. Ce n’était pas juste ce qu’il lui arrivait. Il n’avait rien demandé à personne et il était là, sur ce lit d’hôpital, branché à son respirateur, malade et brûlant de fièvre. Et nous, nous étions impuissants devant cette vitre à ne rien pouvoir faire. C’était moi qui aurait du être à sa place. C’était moi qui aurait du tomber gravement malade, pas lui, pas mon ange. Moi je le méritais, pas lui. C’était moi le salaud de service, le connard, c’était à moi que ce genre de trucs devaient arrivés, JE devais être puni, pas Andréa. Mais je réalisais alors que d’une certaine manière j’étais puni, puisqu’il n’y avait pas pire torture que de voir mon fils dans cet état-là. On ne pouvait pas ressentir pire souffrance que de voir un proche être proche de l’agonie. Mon agonie à moi, elle était morale mais je m’interdisais de flancher devant Evan. Elle avait besoin de quelqu’un sur qui compter à ce moment précis. Et puis je ne voulais pas flancher, c’était au-dessus de mes forces de craquer maintenant. Je me l’interdisais, pour Evan, pour Andréa. Son papa était fort et lui aussi était fort, il allait s’en sortir. Cette attente était juste interminable, pour ne pas dire insurmontable. J’en avais plus que marre de ces murs gris et froids. Pourquoi ne mettait-il pas un peu de couleur dans les hôpitaux sérieusement ? Histoire d’égailler un peu le quotidien de tous ces enfants atteint d’une maladie et étant obligé de vivre à l’hôpital. Si il m’était donné d’avoir assez d’argent pour faire construire un hôpital, j’emploierai les meilleurs architectes et décorateurs pour faire de l’hôpital un endroit un peu plus chaleureux et accueillant pour toutes les personnes venant rendre visite à leur famille ou amis malades et pour tous les malades résidant à l’hôpital. Parce que quand je voyais l’endroit dans lequel était confiné mon fils, tout seul de surcroit, j’en avais le cœur brisé. Une jolie petite couverture en couleur ne ferait pas de mal, surtout pour un enfant. Même les infirmières étaient froides et sans sourires. Ce n’était qu’un enfant merde ! Mon enfant qui plus est ! Si seulement je pouvais passer à travers ses vitres et lui murmurer que tout allait bien aller désormais.
    N’en pouvant plus, j’avais décidé d’aller trouver cette saleté de toubib pour qu’il nous laisse entrer quelques instants. C’était notre droit après tout ! C’était notre enfant, nous étions en mesure d’exiger d’aller le voir. Je suis sur qu’il allait pouvoir nous trouver une solution. Après tout, nous pouvions bien mettre leur combinaison ou leur habillage là, pour ne pas lui donner d’autres virus qui viendraient de l’extérieur. Et quelques instants plus tard, j’avais eu raison d’aller trouver le médecin car il nous accordait dix minutes avec notre fils. Pour des centaines de gens, dix minutes ce n’était peut-être rien du tout. Qu’une poussière dans le sable, mais pour deux parents qui attendent des nouvelles de leur enfant hospitalisé, qui rêvent de pouvoir le réconforter, dix minutes c’est beaucoup. Le médecin était à peine parti que nous rentions dans la chambre de notre ange, dormant paisiblement, branché à son respirateur. Nous étions chacun d’un côté du lit, penché vers lui. Je lui souriais tendrement, dieu que mon bébé était beau. Puis je sentis la main d’Evan prendre la main et la serrer, je la regardai avant de reporter mon attention sur Andréa. « Tu vois, on a peut-être fait un nombre incalculable d’erreurs dans notre relation mais lui n’en est définitivement pas une ». Nous étions une belle famille. Une famille certes pas comme les nôtre mais nous étions une famille quand même. Et j’espérais que dans quelques temps, nous soyons tous les trois réunis. « Je n’ai jamais considéré Andréa comme une erreur, bien au contraire ». Je regardai Evan, avant d’embrasser mon fils sur le front. Nos dix minutes étaient passées extrémement vite comme vous pouviez l’imaginer. Le médecin était revenu nous voir, nous priant de quitter la chambre le temps qu’Andréa aille un peu mieux. Nous avions alors installés des chaises devant la vitre d’où nous pouvions voir notre enfant. Ce fut une des nuits les plus longues de ma vie. Je ne dormis pas, les yeux rivés sur Andréa à chaque minute. Evan s’endormit l’espace de trente minutes à peine, dans mes bras. Les infirmières allaient et venaient dans la chambre d’Andréa, vérifiant ses constances, son état. Ce ne fut que sur les coups des six heures du matin qu’un médecin entra dans la chambre et débrancha enfin Andréa des machines. Avec Evan, nous nous étions levés, n’en quittant pas une miette. Et enfin, il nous invita à entrer dans la chambre et à prendre Andréa dans nos bras. Il était réveillé et semblait aller beaucoup mieux qu’hier. Nous allions pouvoir le ramener à la maison dès ce soir si tout se déroulait bien dans la journée. Evan s’était empressé de prendre notre fils dans ses bras. « Merci docteur, merci beaucoup ». Le médecin quitta la chambre et moi je passai ma main sur les cheveux de mon fils, lui souriant. Il tendit alors les bras vers moi, vers son papa et m’offrit la plus belle des étreintes. Il n’avait que 8 mois mais dieu qu’il était intelligent et dégourdi. Je me tournai alors vers Evan, lui offrant un véritable sourire. Notre fils allait mieux, nous étions tous les trois et c’était le plus important.

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MessageSujet: Re: Forget me • Evan Forget me • Evan - Page 2 EmptyMar 5 Avr - 23:40

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    « Je n’ai jamais considéré Andréa comme une erreur, bien au contraire ». La main serrée dans la sienne, Evan éprouvait un semblant de réconfort. La perspective de pouvoir passer ne serait-ce que dix minutes avec son fils, pouvoir le voir, l’approcher, lui caresser la joue, lui embrasser le front lui faisait pendant quelques secondes oublier ce qu’ils étaient en train de vivre. Elle était contente que William soit avec elle pour la soutenir, et pour soutenir Andréa. Sans lui elle n’aurait pas pu, elle aurait été complètement incapable de tenir le coup, elle se serait effondrée un bon moment plus tôt. C’était étrange à dire, pour elle qui avait pris l’habitude de vivre sans l’Epsilon, et que leur fils vive sans son père, mais malgré sa longue absence, malgré le fait qu’il ait manqué son accouchement, les premiers mois de la vie d’Andréa, sa présence auprès d’elle était rassurante, apaisante. Durant de longs mois, bien qu’entourée, elle s’était sentie tristement seule. Avoir des amis avait été sa plus grande force et la volonté d’être une mère un peu meilleure que ne l’avait été la sienne déterminante pour s’en sortir. Mais maintenant qu’il était de nouveau avec elle, même s’ils n’étaient plus ensemble, même si lui avait Florence et elle… elle ne savait pas bien encore, il lui était d’un soutien inestimable que personne d’autre n’aurait pu lui apporter. Dans la chambre, tout était calme, et seul le bip incessant du moniteur venait perturber la scène néanmoins touchante. Les dix minutes filèrent à une vitesse incroyable, et Evan eut l’impression qu’elle n’était présente que depuis quelques secondes lorsque le médecin revint dans la pièce. « Je suis désolé mais je vais vous demander de quitter les lieux. Nous avons fait tout ce qui était possible et tout ce dont il a besoin, c’est de repos ». La Sigma hocha la tête, observant un silence presque religieux. A contre cœur, elle embrassa une dernière fois Andréa, lâchant la main de William. « Je t’aime mon amour. Courage, nous sommes là pour toi ». Elle ne savait pas s’il pouvait l’entendre et même si ça avait le cas, il était probablement trop petit pour comprendre ne serait-ce que des mots aussi simples, mais la pensée qu’il puisse comprendre et que ça puisse l’aider lui faisait du bien, la rassurait. Elle finit par obtempérer et emboîta le pas de William, pour sortir de là et laisser son fils. Elle avait décidé qu’elle passerait la nuit entière postée devant la chambre, quitte à ne pas dormir s’il le fallait. Elle voulait être là, au moindre moment, à la moindre nécessité, au cas où quelque chose d’imprévu surviendrait, elle voulait juste être là.

    La nuit fut incroyablement longue, les heures s’étirant, l’aiguille semblait prendre un malin plaisir à ne pas avancer. Evan & William étaient tous les deux assis sur des espèces de fauteuils-chaises, incroyablement inconfortables, mais qui avaient au moins le mérite d’être situés pile au bon endroit. La jeune femme devait admettre que le sommeil commençait à s’emparer d’elle mais elle tenait bon. Elle ne voulait pas dormir. C’était stupide, elle le savait, tout comme elle savait qu’on la réveillerait immédiatement s’il y avait quoi que ce soit de nouveau mais elle ne pouvait tout simplement pas s’y résoudre. Tous les deux se relayaient pour aller chercher des cafés imbuvables au distributeur situé au bout du couloir, en espérant que la caféine les aiderait un peu à tenir. Finalement, sur les coups de quatre heures, elle finit par succomber à la tentation & à s’endormir, dans les bras de William. C’était le sommeil tout sauf réparateur, plus proche de la somnolence que du vrai sommeil à vrai dire, une demi-heure où elle ne cessait de se réveiller et de se rendormir, dans une position inconfortable, avec l’esprit bien trop préoccupé pour que les effets du repos se ressentent. Elle finit par abandonner, se réveillant pour de bon et quittant les bras apaisants de l’Epsilon. Leur rituel reprit. Ils guettaient le moindre signe, mais les infirmières qui allaient et venaient ne laissaient rien transparaître. Le seul moment où Evan s’absenta plus de cinq minutes fut lorsqu’elle sortit fumer une cigarette – certaines habitudes avaient la vie dure – une cigarette qui finalement ne la soulagea en aucune façon et elle re-rentra dans l’hôpital aussi tendue que lorsqu’elle en était sortie. Ce ne fut qu’à six heures du matin que des mouvements les mirent en alerte. Un nombre impressionnant de va & vient dans la chambre. Tous deux s’étaient précipités devant la vitre, espérant apercevoir ce qu’il se passait. Evan était certaine de ne pas pouvoir supporter une mauvaise nouvelle de plus. Mais fort heureusement, après des heures d’une attente interminable, tous semblaient enfin voir le bout du tunnel. Un médecin venait tout juste de débrancher le respirateur, ce qui ne pouvait dire qu’une seule chose : Andréa était capable de respirer par lui-même ce qui était bon signe. Le médecin leur fit signe d’entrer, ce qu’ils firent avec un empressement non dissimulé. « Nous avons vérifié ses constantes toute la nuit, comme vous avez pu vous en apercevoir et nous pouvons affirmer avec certitude qu’il va beaucoup mieux. La fièvre est retombée et il est définitivement hors de danger ». Evan n’entendit même pas la suite de son discours, elle ne capta qu’une seule phrase, la plus importante : il pourrait sortir dans la journée, et n’aurait besoin que de quelques médicaments pour continuer son traitement et le guérir complètement. Une vague de soulagement la submergea, si forte qu’elle était incapable de penser à quoi que ce soit de concret, rien d’autre que « tout allait bien. Tout allait finalement bien ». Son instinct de mère la poussa à prendre Andréa dans ses bras. Elle le berça, pendant de longues minutes, savourant chaque instant, s’amusant de le voir lui faire un grand sourire. Lui aussi avait compris qu’il allait bien. « Tu m’as fait peur mon cœur, tellement peur » murmura-t-elle. Les paroles de William traduisirent à merveille son état d’esprit. Si elle avait pu elle aurait embrassé le médecin de joie, mais la décence l’en empêcha, et elle se contenta d’embrasser son fils. La tempête semblait derrière eux, ça avait l’air tellement irréel que pendant un petit moment, Evan eut peur que ce ne soit qu’un rêve dont elle se réveillerait, dans un monde où Andréa n’allait pas mieux. Mais elle dut, avec plaisir, se rendre compte qu’ils étaient bel et bien dans la réalité. Le cauchemar était enfin fini. Elle tendit son fils à William, qui le prit instantanément dans ses bras. Le médecin les avait laissé savourer ce moment en famille et prit soin de sortir de la pièce pour leur laisser un peu d’intimité. Durant plusieurs minutes, une atmosphère heureuse émana de la pièce. Le médecin finit par revenir, leur demandant avec douceur de sortir de la pièce, ils récupèreraient leur fils bien assez tôt mais pour l’instant, il restait plusieurs choses à vérifier. Evan & William s’exécutèrent, rassurés de savoir Andréa en voie de guérison. Elle était épuisée, devait avoir une mine abominable, les traits tirés par la peur probablement encore visible sur son visage d’albâtre. Elle se posta devant la vitre, fermant les yeux quelques instants. Une fois rouverts, elle se tourna vers William, qui était au même endroit qu’elle. « J’ai eu la peur de ma vie. Je sais pas si j’aurais pu tenir sans toi, alors…merci ». Leur querelle dans les toilettes de l’université lui paraissait tellement lointaine, comme si tout ça s’était passé des années plus tôt. Elle en avait oublié toute sa fureur contre lui, tout le reste, la seule chose qui comptait à présent, c’était de savoir Andréa en bonne santé ou presque. Instinctivement, cherchant un certain réconfort, elle s’avança vers William qui la prit dans ses bras. Une étreinte qui en disait long. Mais voilà, en même temps que leur cauchemar prenait fin, Evan savait également que leur trêve prenait elle aussi fin. La vie quotidienne finirait par reprendre le dessus et cela ne deviendrait qu’une anecdote de plus, qui témoignait d’un amour passionnel et destructeur. La Sigma s’obligea toutefois à ne pas y penser ; chaque chose en son temps.



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