« -Alors les conneries finies , vraiment ? »
« -C'est difficile... Les femmes, les belles femmes j'entends, c'est vraiment difficile d'y résister! Donc... »
« -Toujours aussi insensible, c'est ton s*xe qui te guide ma parole ! »
« -Ahah... Si ça se trouve, ouais. »
« -Pourtant... Pourtant j'ai entendu dire qu'une certain Cooper serait parvenue, Dieu seul sait comment, à te faire craquer véritablement mon cher Kerner! », il s'esclaffa, comme s'il était si tout à fait improbable qu'une chose pareille puisse arriver. Contrairement à son compagnon, Thomas se sentit quitté de toute envie de rire, son visage se durcit, ses mâchoires se contractèrent. Il quitta pour la première fois depuis un bon moment, son verre pour fixer son compagnon.
« -Et bien j'ignorais que c'était ton genre mon cher Marvel d'écouter ces conneries qui trainent. Pour ta gouverne aucune femme qu'elle quelle soit ne parviendrait à me faire changer. Tâche de t'assurer de la fiabilité de tes sources à l'avenir. », répondit Thomas sur un ton sarcastique. Honnêtement il était gêné, gêné que cette histoire ait pu répondre à ces oreilles à lui, un pauvre type qu'il connaissait qu'à peine finalement, comme s'il était intéressant de la connaître cette histoire. Finalement Thomas était nettement plus fier de sa petite réputation de pauvre con se servant des jeunes filles pour jouet, que cette image d'homme sensible qu'on pourrait lui attribuer. Plutôt vexé, Thomas soupira longuement avant de lever furtivement son verre en direction de son compagnon en signe d'au revoir, puis quitta son tabouret pour se fondre dans la masse cherchant âme solitaire pour se porter compagnie. Ce soir, dans son bar fétiche il y avait beaucoup de monde que le jeune homme avait pour la plupart déjà croiser, voire fréquenter durant diverses soirées étudiantes. Des potes de soirées comme il les collectionnait, des nombreux délires et aussi de sacrées gueules de bois, une époque qu'il craignait être révolue. C'était d'ailleurs pour cela que Thomas ce soir avait décidé de changer un peu ça, depuis son retour de France il s'était laissé un peu mourir... Mais ce soir, ce soir il serait de retour !

Observant chacun des étudiants qu'il croisait, les saluant parfois, les fussilant du regard d'autre fois, Thomas cherchait endroit où se poser, malheureusement ses bonnes connaissances ce soir avaient décidé de jouer les poules. C'est alors que son regard se posa sur elle, une jeune femme surement étudiante à Berkeley. Assise seule au fond de la salle, son visage lui disait vaguement quelque chose, mais ne parvenant pas à mettre la main sur son souvenir il en déduisait que ce ne devait pas être important, la voie était surement libre de toute façon... Elle était assise docilement à sa table devant un verre vide, dévisageant la foule. L'air malin, le sourire taquin, Thomas s'éclipsa quelque instant pour revenir, armé de deux délicieux cocktails qu'il venait de prendre au bar. D'après Thomas, il n'y avait pas véritablement de « technique d'approche » mieux qu'une autre, la meilleure -s'il fallait vraiment en conseiller une!- était surement celle qui était la plus naturelle et spontanée, ainsi le Français s'approcha de la jeune femme en ayant l'air de n'avoir aucune arrière pensée, l'air décontracté et sympathique avant tout. Affichant un simple sourire ni trop expansif, ni trop discret non plus, il tenta d'être le plus neutre et agréable possible, comme à chaque fois qu'il abordait une personne inconnue.

« -Une margarita? », lui tentant le verre franchement, Thomas reprit la parole aussitôt: « -Je peux m'assoir? Toutes les autres tables sont prises et puis tu avais l'air seule et surtout face à un verre vide, il fallait bien que quelqu'un remédie à ça. Thomas Kerner, je suis à Berkeley, on s'y est déjà peut-être vu. ». Thomas n'avait pas trop d'idée ce qu'il comptait faire ce soir... Repartir accompagné, ou bien finir la soirée seul, pour le moment c'était seulement un peu de compagnie qu'il cherchait pour se changer les idées... Il semblait pourtant que cette charmante compagnie ne le soit pas tant que ça. Les erreurs du passés finissent toujours pas nous rattrapé, tu l'ignorais peut-être encore Kerner ? Patience, patience.

La soirée était déjà bien avancée, d'ailleurs l'étudiant n'avait aucune idée de l'heure qu'il était maintenant, ce qu'il souhaitait seulement c'était s'éloigner de cet abruti de Marvel et trouver meilleur compagnie, ce qu'il crut bien faire en abordant cette jeune femme surement étudiante aussi, qui demeurait seule certes, mais n'en perdait pas moins son radieux et contagieux sourire apaisant. Thomas ne comprit pas vraiment ce qui lui arriva ensuite, comme s'il avait tout simplement zapper un épisode, ainsi, à peine eut-il pris place face à la demoiselle qu'on lui jeta au visage le contenue d'un verre en déduit-il tout d'abord. Il se trouvait dans un bar donc forcément. Quelqu'un l'avait-il renverser par mégarde ? Maladresse? Ou... était-ce prémédité ? Puis il y eu cette forte odeur de margarita qu'il lui montait presque à la tête étant si concentrée. C'était elle alors? La charmante demoiselle à qu'il venait d'offrir un verre venait de lui lancer son verre au visage. D'un revers de manche, Thomas essuya son visage dégoulinant du cocktail, le jeune homme se sentait d'un coup très poisseux, mais surtout très con. Lorsqu'il reposa son regard sur la demoiselle, stupéfait, le regard plonger dans une incompréhension certaine, elle avait perdu son délicieux sourire. Son visage était comme tordue par la colère. Elle était furieuse, c'était indéniable et le ton de sa voix ne lui fit que le confirmer. « Je sais très bien qui tu es », cracha-t-elle, insistant fortement sur les derniers mots de sa phrase. Le français n'avait jamais été très bon en mémoire des visages, il avait même tendance à confondre les gens. Honnêtement ce visage il l'avait peut-être vu oui, et visiblement la question n'était même pas à poser. Le ''Où'' restait encore à définir et vu la situation, il ne prendrait pas le risque de le demander à cette fameuse jeune fille. Terriblement gêné de s'être fait presque humilier, Thomas ne se laissait abattre non plus, il fallait relativiser et analyser la situation. Qu'avait-il bien pu lui faire pour qu'elle lui en veuille autant ? Okay c'était un beau salaud parfois, mais il avait en général une bonne mémoire de ses mauvais coups, et là en l'occurrence cette femme ne lui rappelait rien ! Recroiser le chemin d'une de ses victimes il l'avait appris par le passé, était LA chose à éviter, et juste qu'ici depuis près de trois ans qu'il se trouvait à SF il avait su s'en sortir.. mais là..
Cela pouvait paraître étonnant, mais Thomas ne put retenir un rire narquois de s'échapper. Il avait toujours su qu'un jour aussi il payerait. Il avait tant de fois frôler le jour où il verrait les revers de ces tas de médailles, serait-il arrivé ce fameux jour ? Il ne se moquait surement pas d'elle oh grand non, mais de lui.. il était pitoyable.

« -Que t'ai-je fais, dis moi ? », répondit-il sur un ton beaucoup plus sérieux mais très détendue à la fois, oubliant presque qu'elle venait de lui jeter une margarita au visage. Il n'était pas plus curieux d'en connaître d'avantage sur elle pour le moment, son prénom, son nom, non. Ce que Thomas souhaitait savoir avant tout autre chose, c'était de savoir à quand remontait cette aventure avec cette exquise jeune femme. Il regrettait en effet de ne pas s'en souvenir, en effet.. Et puis comment avait-il su qu'il s'était foutu d'elle (visiblement c'était ce pour quoi elle s'était montré d'un coup très agressive à son égard) ? Comment l'avait-elle reconnu ? Comment connaissait-elle son nom ? Depuis quasi la nuit des temps -ou presque-, Thomas avait développé tout un tas de stratégie pour fuir les problèmes qui pourrait être engendrer par ses nombreux écart de conduite vis à vis de la gente féminine comme masqué son visage, ou bien se donner un autre nom, ou encore jouer le parfait garçon éperdue d'amour et disparaître du jour au lendemain.... Avait-il été assez bourré durant cette dite soirée pour en oublier ses quelques règles qu'il s'était fixé pour se protéger ? Puisqu'elle l'avait reconnu et était consciente qu'il s'était foutu d'elle … Le français s'épatait lui même d'avoir le cerveau aussi agité en cette heure tardive. Un léger sourire sur les lèvres, parfaitement détendue à l'inverse de son amie qui semblait bouillonner au plus haut point, l'étudiant attendait patiemment qu'elle lui raconte cette fameuse soirée. C'était toujours avec plaisir qu'il se remémorait ses prouesses à la Don Juan, presque innées !