the great escape
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« and don't apologize for all the tears you've cried » •• e&b

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MessageSujet: « and don't apologize for all the tears you've cried » •• e&b « and don't apologize for all the tears you've cried » •• e&b EmptyJeu 27 Jan - 21:37

« and don't apologize for all the tears you've cried » •• e&b 2z6zggz
But you could find yourself lost out in this world, and I'd find a way to get back to your side. No mountain's too high, no stone is too small. I'll build a bridge through the fire. For you I would crawl from New York to California
mat kearney • new york to california

Un jour, on m’a demandé si j’étais heureux de vivre. A l’époque, j’avais répondu ‘non’ sans même apporter de quelconques explications. Et pourtant… Une fois que le bonheur vient effleurer votre âme, vous ne pouvez vous empêcher d’hurler à Dieu lui-même à quel point vous êtes fier de votre vie. Quand on est gosse, on se fiche pas mal de ce qui pourra nous arriver dans les dix secondes qui suivront notre pensée à l’instant présent. Une voiture peut nous renverser alors qu’on traverse la route. Une femme peut nous saluer chaleureusement de la main. Quelqu’un peut crier notre prénom afin d’attirer notre attention… Tellement de choses peuvent arriver tellement vite… J’aime les imprévus, mais je déteste mon existence. Jamais je n’ai recherché à réclamer mieux cependant : chaque élément qui a comblé d’une manière ou d’une autre mon histoire est important à mes yeux. J’aime les détails, mais je déteste la souffrance d’autrui. Pourquoi n’a-t-on pas le pouvoir de soigner et apaiser les mœurs des autres ? A la manière des supers héros dans les films que je regardais étant petit. Je ne vis que pour eux : ils façonnent mon histoire, je ne suis que les traces de leurs actes. Je suis l’ombre d’un ange aux ailes atrophiées. Et pourtant, je suis amoureux. Un fou, dont la flèche de Cupidon aura été fatale. Alors peut-être ai-je les organes foutus. Je marcherai sans nul doute moins bien qu’un homme rayonnant de santé. Mais merde, je m’en fou. Nous sommes le 31 décembre, je suis à New York depuis presque dix jours… Et elle me manque. Je saigne de ne pas l’avoir à mes côtés. Je meurs à petit feu de ne pas l’enlacer. Mais qu’importe, demain soir, nous nous retrouverons. Et je l’aime plus que tout, et je l’aime comme un fou.


« i'll love you »

Tout est si calme… La glace recouvre le paysage nocturne, et le ciel brille de mille éclats. Des explosions sous mon regard en pleine contemplation. Je ne saurais dire si la quiétude qui anime mon regard est due à la douceur du paysage ou à la sensation de bien-être qui me consume présentement. La revoir et la serrer dans mes bras. Lui murmurer un « Je t’aime », lui voler quelques baisers, et l’admirer sourire. Elle me manque tellement… Noël a beau être passé, sa magie ne s’est néanmoins pas envolée. Depuis combien d’année ne me suis-je pas senti aussi… Vivant ? Qu’importe la date, qu’importe le lieu, je n’aspirais qu’à la rencontrer ce soir, et l’aimer davantage quelques heures supplémentaires. Je n’y peux rien si j’en suis tombé fou amoureux. Nous sommes coupables du même crime. Et lorsque je contemple sa fille, je ne peux retenir un sourire béat se profiler sur le recoin de mes lèvres. Dans mes bras, au sein de la nuit et dans sa chambre décorée, je ne peux décrocher mon regard du sien. Tu m’as manqué mon petit ange. Sa minuscule main dans la mienne, nous jouons ensembles à un jeu silencieux. Un jeu sans réelle règle si ce n’est une : se regarder et sourire, le tout en même temps. Ses doigts se resserrent docilement autour de mon index alors qu’un hoquet de rire s’échappe discrètement de ses petites lèvres. Mon cœur tambourine contre ma poitrine et saigne une joie sans qu’il n’y ait cette fois de barrière pour l’empêcher de battre. J’ai tellement hâte qu’elle revienne, qu’elle soit là, avec nous. Qu’à nous trois, nous puissions ne former qu’un. Une seule et même famille. Un seul et même amour. Vrai, sincère et par-dessus tout sans faille, sans imperfection. « Joyeux noël mon trésor. » Mes lèvres se posent délicatement sur sa joue alors que sa main habile attrape l’une de mes mèches de cheveux qu’elle s’amuse à tirer. Je ne me surprends plus à rire en sa compagnie d’innocente gamine. Une étreinte, dans mes bras je la tiens pour ne plus jamais la lâcher. Aussi étrange que cela puisse paraître, pour la première fois de ma vie je me sentais bien… Entouré d’une famille. Les cauchemars de mon passé m’auront appris à ne pas commettre les mêmes erreurs que m’auront accordé mes géniteurs autrefois. Vivre et savoir le faire avec l’amour de nos proches. Marcher main dans la main aux côtés de l’être aimé. Sans compter les jours, sans compter les heures. Juste vivre, aimer, et l’être en retour.

Une évidence venait de scintiller sous mes yeux. A la manière d’un flash-back, je nous voyais… Une photo : elle, moi, Max. Et à la manière d’un film : tout s’animait. Au bord d’une plage, lunettes de soleil pour la petite. Des châteaux de sable qu’elle aura été fière de bâtir. Ma main dans celle de ma femme, occupée à rire de mes menaces inutiles adressées à notre fille, lui ordonnant de ne pas manger sa casquette. Puis un grand vide… Noël cette fois. Deux enfants s’amusaient à chercher les cadeaux que le gros bonhomme rouge leur avait adressés. Max et son petit frère sans nul doute. Aux côtés du sapin j’embrassais mon épouse en lui passant à la main le bracelet que je lui avais offert. Et c’est le vide, de nouveau… Je veux de cette vie, je la désire tellement. Mais peut-être y avait-il un espoir qu’elle puisse être vécue… Mon voyage à New York m’aura au moins permis de ne plus m’affirmer vaincu. Que se passe-t-il lorsqu’un innocent médecin vient vous annoncer que « tout n’est pas perdu » ? Vous inspirez… Autant que vous le pouvez. Vient ensuite le regard d’hésitation, et puis le sourire presque invisible qui mêle soulagement et appréhension. Certes, cela n’était pas une mince affaire : les traitements à suivre étaient lourds… Assez pour m’anéantir et allonger mes heures de sommeil la journée. Mais si cela pouvait me permettre de passer à chaque comprimé avalé une heure de plus à Ses côtés, alors pour rien au monde je ne refuserai de tenter le coup. J’ignore tout du futur, mais je sais qu’il se déroula à leurs côtés, quoiqu’il puisse advenir. Jadis incertain, aujourd’hui je savais ce que je désirais. Mon âme marquée au fer rouge.

La nourrice s’en était allée, nous laissant l’appartement. Allongé sur le fauteuil du salon, je guettais en silence le petit ange qui serrait dans ses bras une peluche en forme de chat. Tétine en bouche, elle m’observait de ses grands yeux bleus. Fascinée et fascinante. D’une main, je jouais avec elle ; de l’autre, je me redressais lourdement à l’aide de mon coude. Il était apaisant de voir que parfois la vie nous laissait le temps de la savourer. Bien sûr… Cela ne durerait sans doute pas. Je ne vis pas dans l’illusion, mais dans la réalité. Cependant… Cette soirée à peine entamée laissait sa trace le long de mon âme déchue. Une douceur au goût succulent, semblable à cette soirée où Elle avait accepté ma main. Souvenir merveilleux, qui restera à jamais gravé. Au loin, une étoile filante traversait le ciel encré. Sous l’œil attentif de la petite Max, je m’accordais quelques secondes de repos en laissant mes paupières couvrir mes iris. Elle tenait ma main dans la sienne, comme pour me souhaiter bonne nuit. Merci.

Le bruit coutumier d’une clé se glissant dans une serrure. Une porte que l’on ouvre, puis que se referme. Si je ne m’étais pas assoupi, sans doute aurais-je accouru comme un fou pour la saluer, la prendre dans mes bras et l’embrasser. Cependant, on ne pouvait guère avouer que j’étais très éveillé à son arrivée. Max d’ailleurs prit la peine de m’avertir en tirant d’une manière insistante sur l’une de mes manches. Merci de réveiller papa, incapable de se mettre debout tout seul… La vision brumeuse, je peinais à distinguer la pièce. Néanmoins… Un bruit, un son, un mot résonna dans la pièce… Comme si on l’avait hurlé. Il me fallu quelques secondes avant de réaliser de qui cela provenait… J’aurais pu crever en cet instant. Elle venait de prononcer son premier mot.. « Mama.. ! Mama ! » Désarçonné par la fragile voix que je venais d’entendre, mon regard désappointé se porta directement face à moi. Où se tenait Esthell. Illusion présente où étais-je toujours bercé par mes rêves d’enfant ? Je m’entêtais à vouloir y dénicher une réponse, à bouger, ne serait-ce qu’à prononcer un petit quelque chose. Mais aucun de mes muscles ne semblait vouloir répondre à mes appels impuissants. Douces folies nocturnes… Merde, Max venait de parler… Elle venait de murmurer ses premiers mots. A la manière de l’archange qui vient prévenir de l’arrivée de son Amour. Mon tableau affichait clairement la délicieuse surprise qui s’était profilée au creux de mes entrailles bénies. Et je continuais de la contempler. Mes prunelles vacillants de Max à sa mère, d’Esthell a sa fille. Enfin, mes jambes daignèrent enfin bouger. Mon petit ange-gardien dans mes bras, je m’avançais vers celle qui m’avait conquit pour lui sourire. Lui sourire, la prendre dans mes bras, et l’embrasser sans un mot. Je frissonnais de plaisir au doux contact de nos lèvres qui s’étaient enfin retrouvées après cette si longue absence. Explosion de joie au creux de mon thorax, j’en perdais dors-et-déjà la raison. Ma main libre posée sur sa joue, je la contemplais, comblé et entier. Sous le regard enfantin de notre virtuose de la soirée. « Bonsoir mon ange… Tu m’as manqué.. Et, il n’y a apparemment pas qu’à moi que tu as manqué, ‘mama’. » Le blanc m’entourait d’un épais manteau... Que réclamer de plus puisqu’ici, j’avais tout ce dont j’avais besoin. « Je suis rentré. Je suis là, pour de bon. »
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Swan Cartwright-Hansen
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MessageSujet: Re: « and don't apologize for all the tears you've cried » •• e&b « and don't apologize for all the tears you've cried » •• e&b EmptyDim 6 Fév - 22:10


    « and don't apologize for all the tears you've cried » •• e&b 6ifntu « and don't apologize for all the tears you've cried » •• e&b F2j8ud

      « i'll breathe again »

    ♠ all i have, all i need, he's the air i would kill
    to breathe. holds my love in his hands, still i'm
    searching for something. out of breath, i am left
    oping someday i'll breathe again. i'll breathe again.


    On a tendance à dire qu'on se rend compte à quel point on aime quelqu'un, une fois qu'il est mort. En réalité, il n'y a pas seulement quand il est mort, qu'on en prends conscience. Le seul fait qu'il ne fasse plus parti du quotidien change le court de l'existence. La vie devient plus fade, amer, et écœurante. On se souvient de ses mains qui se pressaient, se rapprochaient, de ses corps qui se collaient l'un contre l'autre, des souffles qui s'enchaînaient au rythme des battements des cœurs, vibrants et explosant à l'intérieur. On s'accroche aux souvenirs pour combler le manque. Puis, le vide nous répond. Il nous dit qu'on est bien trop seul, sans celui qu'on aime. Il s'infiltre au fin-fond de nos esprits, et puis, s'impose. Il impose sa présence, nous fait tourner en rond. Il ronge notre chair, parcoure nos veines. On attends l'imprévu, que quelque chose change. Et, le soir, on rentre à la maison, le sac remplis de désespoir adossé sur le dos. On remonte le chemin tant bien que mal, comme si chacun de nos pas était le dernier, comme si un seul mouvement de notre part était un effort surhumain. On ne veut qu'une seule chose, rentrer chez soi, s'affaler sur son lit, et pleurer autant que le jour précédent. On refuse de manger, on oublie de vivre. On souhaiterait pouvoir appuyer sur pause, le temps de quelques heures, un temps mort. Souffler, se reposer, se sentir léger. Peu importe nos efforts, on s'endort toujours fatigué, les draps à nos côtés ne représentant qu'un immense vide.




    Vivre pour écrire, ou écrire pour vivre. Mes yeux mis clos n'observent que le vide. Mes joues sont pâles. Ma bouche crispée. Ma main s'évade toute seule. La petite lumière de la table éclaire la feuille jaunie par la poussière. « J'ai le souvenir d'un temps. Le temps où écrire avait encore cette petite étincelle, qui réconforte un instant, et éclaire mes sentiments. C'était l'époque où j'écrivais pour évacuer, pour revivre. C'était comme si j'ouvrais mes veines, pour déballer mon sang sur un bout de papier. Écrire, c'était comme ouvrir les yeux, avoir l'impression d'être douée dans quelque chose, se réveiller aux urgences un jour et apprécier chaque instant, pour cette peur de l'inconnu, la peur de l'avenir. Écrire, ce n'est pas savoir comment cela se finira. Même si ça se finit un jour. Tu sais, avec ou sans toi, assez souvent, j'écris différemment. Je me perds dans mes mots, je m'embrouille-moi même. Tout devient abstrait, sans raison, sans existence. J'ai la mauvaise impression que tu es là, sans y être. En te regardant, j'observe le vide, un trou sans vie. Tu n'existes plus, et je n'existe plus. Progressivement, je me perds, tu sais. Je ne sais plus quel jour on est, si je dois manger, si je dois dormir. Je perds les repères banales qu'un individu est censé accomplir chaque jours. Sans doute est-ce ton absence. Sans doute. La vérité c'est que j'ai du mal, vraiment. On me demande souvent comment je vais. Et parfois, du moins sur 90% des cas, je montre ce maudit sourire sur les lèvres, et répond simplement que oui, ça va très bien. Je réponds que ça va, alors qu'au fond, c'est si dur, si dur de rester accrocher aux si peu de choses qui me reste de toi, de nous. Je crois que je t'aime trop pour être aussi mal quand tu n'es pas là. Pourtant je sais bien que tu reviendras, que tu seras là de nouveau. Alors, j'attends. Je t'attends. J'ai déjà pensé aux premiers mots que je t'adresserais, quand toi encore, tu m'auras embrassé. Je pense à ces mots, milles fois dans la journée. Comme si tout se résumait à quelques paroles, comme si notre histoire pouvait tenir sur une seule ligne. En réalité, le problème c'est le temps. Toi comme nous, nous savons qu'ils nous en reste peu. Peut-être est-ce pour cela que je hais tant être séparé de toi, ne serait-ce que pour quelque jours. Combien de minutes sont mortes depuis que j'écris ceci en pensant à toi, à ce que tu serais en train de faire sans moi, quelque part, loin de mes bras ? Combien de secondes avons-nous gâchés à nous déchirer, à nous détruire l'un et l'autre ? Oui, le temps, cet immense problème. Tu me dis de ne pas y faire attention, que peu importe notre avenir, tu seras toujours là. Mais le ''toujours'' veut-il vraiment signifier l'éternité ? Peut-on aimer après la mort ? Je pense souvent au mal que j'aurais si tu devais partir avant moi. A l'immense gouffre qui s'emparerait de moi, au brouillard, aux nuits sans sommeil, à la solitude qui rongerait ma peau. Il est certain que j'essaie de me rassurer, que ce n'est pas pour tout de suite tout ça, pas vrai ? Mais la vérité, c'est nous agissons tous de la même manière : nous vivons en ayant l'idée qu'il existera toujours un lendemain pour repousser un sentiment inavoué, une parole qu'on n'ose pas dire. En réalité, il n'existera pas de lendemain pour quelqu'un. Ce sera peut-être moi, ou toi, ou nous. Alors au fond, j'essaie de me rassurer car tout ce que je veux, c'est une longue vie à tes côtés, même si je sais pertinemment que le temps s'essoufflera au rythme de notre amour. C'est ce qui me fait mal. C'est ce qui me fait peur. Alors, j'écris. Différemment d'autrefois. Peut-être qu'aujourd'hui, la petite étincelle s'est éteinte à jamais, que ce ne sont plus mes veines que j'ouvre pour soulager mes pensées. Peut-être que c'est mon cœur, qui cesse de battre, en voyant ses petites secondes qui nous rapprochent toujours un peu plus de fin. » A peine ais-je terminé d'écrire ce dernier mot, que j'arrache la feuille de papier, qui semble depuis le début attendre son extermination. Les bords sont déchirés. L'encre s'efface, peu à peu, au fil des larmes qui s'y écoulent. Mes doigts lâchent subitement le papier, qui se perds sur le sol. J'aimerais sentir les heures mourir, la peur s'éteindre mais le temps refuse. Alors exténuée ainsi, j'attends. Qu'un autre écho de sa voix vienne transpercer mon esprit, un auquel je puisse m'accrocher.

    J'éteins cette énième cigarette, la fenêtre encore entrouverte laissait s'envoler les cendres et la fumée. Je m'offre quelques secondes de silence, sans le bruit du téléphone qui réclame son appel, ni les cris de la petite, criant famine. J'étais loin, loin de cette réalité. L'instant suspendu comme un fil, la vie s'arrête image après image. Dehors, c'est encore gris, les flocons se laissent transportés par la violence du vent. J'imagine une existence différente, celle à laquelle je suis censé croire. Croire que nous pouvons être heureux, ensembles. A trois. Les cicatrices ne s'effacent pas certes, mais elles peuvent toujours se refermées, s'oubliées. J'ai la conviction qu'un jour, peut-être même dès aujourd'hui, le bonheur est à porter de mains. Pourtant, le miracle n'existe pas. On ne ferme jamais les yeux pour faire un vœu. On le fait parce qu'on veut y croire. L'espoir nous pousse à rester en vie. Malgré tout. Contre tout. Pour des raisons qu'on ne connait pas encore. Pour une vie qu'on ne connait pas encore. Pour des personnes qu'on ne connait pas encore. On veut espérer, plus que tout au monde que ce vœu s'excusera un jour. Hélas, les chances pour que cela se produise sont extrêmement minces. Je ne crois pas aux miracles. Quand un condamné à mourir vient au bout de sa maladie. Ce n'est pas le hasard, ni le destin qui l'a sauvé. C'est son combat contre la mort, son combat pour la vie. Le miracle n'existe pas. Ce n'est qu'un idéaux que l'être humain s'est inventé pour expliquer ce qu'il est incapable de faire. Je ne veux pas attendre qu'une étoile filante apparaisse dans le ciel. Je ne veux pas fermer les yeux et espérer qu'un souhait se réalisera. Je n'ai plus le temps pour ça. Plus le temps d'attendre. Je vais combattre moi aussi, ''cet immense problème''. Aller à contre sens, contre le temps, contre tout. Faire machine arrière, alors que d'autres iront de l'avant. Effacer les erreurs commises, les réparer, les remplacer. Construire avec lui, avec elle, notre avenir. Accompagné les jours que la vie nous offre. Ne pas gâcher une seule seconde, profiter autant qu'on peut. Alors oui, certains attendent éperdument un signe, un changement, quelque chose qui fera basculer leurs vies. D'autres prennent les devants, foncent et n'attendent pas le prochain train, car il sera trop tard. On ne contrôle rien, ni la vie, ni les événements qui nous tombent sur la tête du jour au lendemain. Mais on a le choix : se laisser submerger ou essayer de s'en sortir. Désormais, je n'hésite plus une seule seconde.

    J'ai marché très longtemps au hasard dans les rues, sans savoir où aller, que lui pour me guider. Parcourir l'horizon, rentrer dans la gueule du loup, n'avoir peur de rien. S'en était fini : de vivre en se disant qu'on est heureux quand on ne l'est pas, baser son existence sur des illusions, comme pour oser croire en l'impossible tout en sachant pertinemment que cela est faux. J'ai abandonné cette fille qui me déchirait le cœur, qui fermait les yeux à chaque combat pour sentir se creuser la douleur dans ses entrailles. C'était fini. Fini, enterré, loin dans le passé. Le cœur léger, j'ai ouvert la porte de l'appartement. La première chose que j'entendis fus sa voix. Sa toute petite voix à peine audible, venait tout juste de prononcer un mot. Son tout premier mot. Une bouffée d'oxygène s'infiltra dans mes narines d'un coup, emplissant mes poumons. Comme si je m'apprêtais à rester en apnée pendant un temps indéfini. Surprise, sans aucun doute, je l'étais. Il me fallu quelques secondes pour réaliser ce qui venait de se produire. Enfin, je pouvais appuyer sur pause, et souffler. Avoir la chance d'apprécier ce moment autant qu'il le méritait. Du temps, pour que les choses s'éclairent un peu mieux autour de moi. Tout ce qui m'avait semblé quelque instants plutôt abstrait, prenait forme sous mes yeux, encore abasourdie par l'ampleur de l'événement. Le visage de celui qui était penché sur moi se dessinait peu à peu sous mon regard. Il était enfin là. Et ce n'était plus un rêve. Pour la première fois depuis trop longtemps, je me suis permis une chose extraordinaire. Un petit quelque chose qui pourtant, semblait si banal, quelque chose que je suis supposée pouvoir faire chaque jours. J'ai souris. Notre fille dans ses bras, il est venu m'embrasser. Il m'aura fallu entendre les chuchotements de mon cœur, aux imperceptibles signes qui détenaient secrètement tous ce dont j'avais perdue, depuis qu'il était parti. Des frissons qui longent la nuque, parcourent le reste du corps, pour atteindre les battements, qui soulèvent la poitrine de plus en plus vite. D'innombrables signes qui m'avait tant manqué. Le doux de sa voix caressait mes tympans. Enfin, je me sentais à la maison, avec eux à mes côtés. « Toi aussi tu m'as manqué... énormément ! Oui.. ça fait bizarre de l'entendre dire ça désormais. Et détrompes-toi que.. toi aussi tu lui as manqué. Tu aurais du la voir, avec sa petite bouille triste qu'elle faisait chaque matins, quand tu n'étais plus là pour jouer avec elle. » Sans dire un mot de plus, j'avais rigolé bêtement, le souvenir de ses derniers jours à combler son absence revenait dans mes pensées. Plus enthousiasme cette fois, j'ai poursuis : « Alors.. hum, je sais que Noël est passé, mais il fallait absolument que je fasse quelque chose. Ne m'en veux pas, d'accord ? » Déplaçant d'une main les quelques mèches de cheveux qui cachaient mon cou, les deux petites lettres inscrits sur ma nuque étaient désormais visibles. Nos deux initiales ancrés à jamais sur ma peau, suivi de nos deux anneaux, semblant restés liés pour l'éternité. « Ce n'est pas grand chose : tu as exactement le même. A la seule exception que le mien se trouve à l'endroit même où tu adores m'embrasser, pas vrai ? Bref.. Joyeux Noël mon ange. Je t'aime »
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MessageSujet: Re: « and don't apologize for all the tears you've cried » •• e&b « and don't apologize for all the tears you've cried » •• e&b EmptyLun 7 Fév - 16:18

« and don't apologize for all the tears you've cried » •• e&b 46852822
I see it around me, I see it in everything. I could be so much more than this. I said my goodbye's this is my sundown. I'm gonna be so much more than this. With one hand high, you'll show them your progress. You'll take your time, but no one cares.
jimmy eat world • my sundown



« Ce n'est pas grand chose : tu as exactement le même. A la seule exception que le mien se trouve à l'endroit même où tu adores m'embrasser, pas vrai ? Bref.. Joyeux Noël mon ange. Je t'aime » Mon cœur dû louper un battement… Deux tout au plus. Mon sang était devenu lave, et l’organe qui le pompait s’emballait dans un vacarme assourdissant. Mes poumons me brûlaient ne plus être alimentés alors que mes yeux contemplaient d’une lueur enflammée les deux petites lettres inscrites sur sa peau. Nos initiales… Et nos anneaux. Son alliance entremêlée à la mienne, pour l’éternité qu’il nous restait à vivre. Le souffle court, j’imaginais sans trop de mal le sourire niais et comblé qui avait dû se glisser sur mon visage. Nul n’aurait pu prétendre avoir un jour été heureux dans sa vie s’il n’avait pas croisé le chemin de cette femme. De ma femme. Sans détacher mon regard de l’empreinte similaire qui nous liait désormais, je ne résistais pas à la tentation qui m’était offerte. Etait-ce mal que de désirer l’être dont je m’étais épris ? Approchant docilement mes lèvres de son cou, j’embrassais tendrement le présent charnel qu’elle m’avait offert. Déposant ici et là quelques baisers, sans l’ombre d’un bruit pour distraire ou rompre cet instant magique. Chacun de mes sens s’emballaient de n’avoir plus goûté à cette drogue depuis trop longtemps. Son parfum enivre mes narines et sa peau de pêche enveloppe mes lèvres d’un baume invisible. Je raffole de cette chose qu’elle seule parvenait à m’apporter. Eternel mystère que je ne saurais décrire. Quoiqu’il en soit, le ténor de ma voix se perdit au creux de sa nuque : « Tu as visé juste… Merci mon ange. Et.. En ce qui te concerne, il me semble que c’est ici que toi, tu adores m’embrasser, je me trompe ?.. » Se disant, je longeais du bout des lèvres son menton jusqu’à les déposer sur les siennes dont je m’emparais doucement. Notre baiser. Celui qui n’appartient à personne d’autre qu’à nous. Mon corps tout entier se désintégrait de la retrouver. Nos souffles se mêlent, se murmurent leur amour, s’embrassent puis s’effleurent. Je recule à peine mon visage, reprenant difficilement les quelques bouffées d’air qu’il me manquait. Mes prunelles scintillaient de la voir sourire… Si bien qu’inconsciemment, je l’imitais. Son rire angélique berçait mes tympans. Sans doute aurais-je pu me perdre ainsi des heures dans ma contemplation sans la moindre imperfection. Je planais sur un petit nuage avec elles à mes côtés. Cependant… Max se chargea bien vite de me ramener sur Terre en s’emparant de l’une de mes mèches de cheveux qu’elle s’amusa à tirer tout en éclatant d’un grand rire enfantin. « Aoutch, et ne rigoles pas toi, ça fait mal ! » Les yeux plissés, un sourire amusé sur les lèvres et la tête inclinée vers la petite, j’étais on ne peut plus dominé… Pour le plus grand plaisir de maman vraisemblablement. Quoique cela ne dura pas, puisqu’aussitôt notre petit ange se permis également de chopper quelques mèches blondes de ladite moqueuse. Sous la mélodie de son rire, nous étions… Impuissants. Parents dominés, quel comble. Nos visages rapprochés du fait des bons vouloirs de notre fille, j’embrassais furtivement les lèvres qui m’étaient offerte en souriant, fier. « Je vois qu’elle est devenue tout aussi dominante que sa maman... Elle m’a beaucoup manqué aussi. Ne plus pouvoir te balancer de la confiture avec elle chaque matin… C’était triste. Dis moi au moins qu’elle a continué à t’en lancer depuis sa chaise-haute malgré mon absence ?! T’es toute belle enveloppée de confiture à la framboise mon cœur. »

Merde, que c’était bon d’être heureux. Je crois que je pourrais m’habituer à cette vie sans trop de mal. Vivre ainsi, des années, des siècles, des millénaires. Ma main dans la sienne et à nos côtés notre petit trésor qui grandit et s’épanouit sous nos yeux de parents. Je souffre de savoir que tout cela ne sera qu’éphémère. Bien qu’à New York mon cœur désespéré trouva le moyen d’y percevoir une lueur d’espoir, je restais songeur quant à mon avenir. Notre avenir. Je promets des choses à l’être que j’aime plus que tout… Et je reste malgré tout ignorant de la suite. Devions-nous nous soucier du temps qu’il nous restait ? Devions-nous compter chaque seconde de crainte que celle qui suit soit la toute dernière ? De toute mon existence, jamais je n’ai cherché à survivre ou à me battre. Que la mort m’emporte, je lui rirai au nez en allumant une cigarette. Aujourd’hui… Je ne pouvais en dire de même. J’aurais tué pour avoir cette putain de certitude de pouvoir vivre… Encore un peu. Mince. Pourquoi fallait-il que ça nous arrive ? Ne pouvions-nous pas, nous aussi, goûter au bonheur continu ? Pourquoi fallait-il toujours qu’il soit éphémère ? Au fond, ce n’était pas une quête contre le temps que nous pratiquions… Mais une quête à la recherche d’un bonheur constant, à chaque instant. Père noël, ne peux-tu pas m’offrir de nouveaux poumons ? Neufs ? Que je puisse respirer son parfum, humer ses baisers et haleter de désir. Que je puisse vivre à ses côtés ? Ou est-ce trop demander ? Je ne veux plus vivre un jour sans elle à mes côtés, c’est terminé.

Conscient de m’être égaré dans mes songes, je soupirais un bon coup avant de finalement sourire en fuyant son regard. Merde, que m’arrivait-il… Tout avait si bien commencé. Un étau serrait ma cage thoracique… Je déposais sans un mot la petite dans les bras de sa mère, l’embrassant doucement sur le front. Foutue maladie. Intérieurement, je rageais d’impuissance… Extérieurement, je refermais les yeux en m’installant sur le rebord de la table basse du salon. Douleur passagère qui ferait désormais parti du quotidien qu’il me restait à vivre. Je grognais d’impuissance. Qui désirait être vu dans de tels instants de faiblesse ? Je pris sur moi, tâchant tant bien que mal de relever le visage vers elle. Le simple fait de croiser son regard attrayant me procurait une décharge de morphine : soulageant la douleur et me faisait planer gaiement. Néanmoins… Elle n’était pas dupe. Je ne pouvais décemment pas masquer cette saloperie qui me rongeait… Qui nous rongeait à petit feu. Tout ça par mon unique faute. J’ai eu tord de penser autrefois que la vie ne valait pas la peine d’être vécue. J’en paye désormais les douloureuses conséquences. L’image de mon épouse et de mon enfant… Sans moi. D’ici quelques années… Peut-être aurait-elle retrouvé un autre homme avec qui rire, pleurer et par-dessus tout aimer. Etait-il égoïste de jalouser cet avenir que j’aurais souhaité être mien ? Dans le fond, j’ignore si je serai capable de supporter la voir souffrir de me voir peu à peu disparaître. Sans m’en rendre compte, je ne respirais plus.. Ou si faiblement que ma poitrine ne manifestait plus le moindre mouvement. Etait-ce l’esprit de noël, ou la vision de ma famille face à moi qui m’occultait toutes ces pensées rongeuses ? Je ne désirais qu’une chose : les chasser, et retourner prendre celle que j’aime dans mes bras. Mais quelque chose m’en empêchais, et j’ignorais quoi. Le regard rivé au sol, je peinais à essayer de me redresser. Finalement, après quelques tentatives douloureuses, je parvins à me mettre debout. Au Diable la mort. Nous étions chez nous après tout… Dans notre Paradis… N’est-ce pas ?

Mon regard vrilla le sien, et je lui souris doucement tout en tendant un bras dans sa direction. L’inviter à venir me rejoindre. L’instant suivant, mes pas me guidèrent lentement jusqu’au piano qui meublait le coin du salon, tout près de la cheminée. « J’ai moi aussi quelque chose à t’offrir… Ce n’est pas réellement un cadeau mais… Je sais que tu as toujours aimé ça. » L’avantage d’étudier l’histoire l’art étant que l’on fréquente et côtoie des artistes plutôt renommés… Parmi eux, d’excellents musiciens. Mes doigts se posèrent délicatement sur les touches blanches alors que je m’y installais. Ma semaine à New York aura été longue… J’aurais eu le temps d’améliorer mon niveau durant ses deux longues semaines. Un dernier coup d’œil à celle qui faisait battre mon cœur, et j’inspirai mon ultime bouffée d’air avant d’entamer le morceau.



J’ai toujours détesté le piano. Ma mère m’en jouait souvent des airs lorsque j’étais petit, pour me bercer sans nul doute. Il fallait croire que j’avais hérité malgré moi de son don. Mes doigts se baladaient sans la moindre difficulté le long de l’instrument, décrochant à chacun de mes passages une nouvelle tonalité. Sur les airs de notre chanson, je voyais défiler inconsciemment notre vie. Dans le fond, cette musique pénétrait avec perfection notre histoire. Emporté par ma propre balade et mes réflexions, je me surpris même à chantonner les paroles. ‘’Lights will guide you home, and ignite your bones. And I will try to fix you.’’. La plus belle, la plus merveilleuse des musiques. Je me laissais emporter sans réellement m’en rendre compte. A croire que toutes ces heures d’entraînement m’auront été utiles. Pour quelqu’un qui déteste le piano, c’est un comble. Cette mélodie s’immisçait le long de mon échine pour me faire frissonner d’horreur. Présage… Mauvais pressentiment. Malgré toute la beauté de la chose, j’implorais un vœu… Un souhait. Will you try to fix me ? Les dernières notes de la chanson sonnèrent et je murmurai à voix basse mes ultimes paroles. Une larme s’était profilée au coin de mon œil. Je n’y fis pas plus attention que ça mais guettais du coin de l’œil sa fine silhouette tenant toujours Max dans ses bras. Sur un air de Viva la Vida, je l’aurais prise dans mes bras. Je l’aurais embrassé. Je lui aurais murmuré que l’année suivante, nous terminerions nos études pour partir nous installer ensembles, ailleurs. Quitter Berkeley, quitter l’université et tous ceux que nous connaissons pour mener égoïstement notre vie à trois. A quatre peut-être par la suite ? Quoiqu’il en soit, j’aurais été heureux sur un air de musique heureuse. Mais là… Je ne ressentais rien d’autre que la crainte. Une peur grandissante et qui s’emparait de mes moindres faits et gestes. A croire que je pouvais lutter contre cette maladie, mais pas contre l’anxiété émanant d’elle et qui me paralyse. Merde, pourquoi étais-je si faible ? Devant elle qui plus est. Détournant mon visage masqué dans l’ombre, j’inspirais une large bouffée d’air. Rien n’était simple dans cette foutue existence. N’ai-je pas le droit de gâter celles qui font battre mon cœur ? Les rendre heureuses… Ne pas céder sous le poids de cette saloperie qui me dévore. Soit. Elle était victorieuse. Que je lui accorde quelques brèves minutes de faiblesse. Nous étions bien plus forts qu’elle. A nous trois. « Tout n’est pas perdu. Je t’aime mon ange. »
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Swan Cartwright-Hansen
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MessageSujet: Re: « and don't apologize for all the tears you've cried » •• e&b « and don't apologize for all the tears you've cried » •• e&b EmptyLun 28 Fév - 13:23

« and don't apologize for all the tears you've cried » •• e&b 4r2m1s
    FOR BLUE SKIES i never believed you. i only wanted to, before all of this. what did i miss ? do you ever get homesick ? i can't get used to it. i'll never get used to it. i'm under that night. i'm under those same stars. we're in a red car. you asleep at my side, going in and out of the headlights. could i have saved you ? would that've betrayed you? i wanna burn this film, you alone with those pills. what you couldn't do i will. i forgive you. i''ll forgive you, for blue skies.



    « J’ai moi aussi quelque chose à t’offrir… Ce n’est pas réellement un cadeau mais… Je sais que tu as toujours aimé ça. » Ses doigts défilaient sur les touches, noires et blanches, du piano, comme s'ils ont les avait crée pour lui. Les muscles de ses avants bras se contractant au fil des notes, comme les cordes de l'instrument, reliées aux touches. Ma poitrine se soulevait, battant frénétiquement au rythme du son. Mes pensées se battaient l'une contre l'autre, la raison contre la folie, la réalité contre le rêve. Les poils de mes bras se redressaient, dans un besoin vital de goûtée à sa chaleur. L'aisance de ses doigts ne quittant plus une seule seconde ce piano. Quelques secondes durant, j'ai cru m'être envoler. Peut-être même, effacée. Incroyable n'est-ce pas, comme une unique mélodie, un unique son, a le pouvoir de nous faire sentir pleinement exister. C'est dans ces moments tel que celui-ci, que cette puissance musicale nous donne simplement l'envie de vivre un peu plus longtemps, quelques secondes, quelques heures, quelques jours de plus. Car la mélodie s'inscrit dans nos esprits ; elle s'y enferme, ne part plus. Alors, on fredonne les paroles avec l'envie profonde d'hurler , qui s'installe progressivement aux creux de nos gorges. En une fraction de secondes, une jouissance s'empare de nos moindres faits et gestes. Difficile d'y faire face. Ou bien, on finit par se rendre compte que ceci ne dure qu'un temps, une ou deux minutes au maximum. Et puis, la mélodie cesse, le cœur revient à la raison, l'esprit se fracasse la figure avec brutalité contre la vérité qui nous attends. J'ai fini par apercevoir une larme, venu humidifier son visage. J'avais l'impression de le voir se dévoiler réellement, pour la première fois. Et j'avais cette envie de pleurer avec lui. Pleurer de douleur, de désespoir, de tout. Son regard perdait de son éclat en une fraction de seconde. Il semble vouloir prouver qu'il était loin d'être mort, et toujours capable d'aimer. Mais c'était bien trop tard. J'ai vu de mes propres yeux la souffrance qui résidait en lui. La peine. La peur. Les larmes qu'il retient sans cesse devant moi. Les rires qu'il invente pour camoufler ses blessures. Des paroles qu'il se force à sortir, pour faire comme si tout était normal. Et, je l'ai vu, lui et son profond malheur, nous entouré, nous épié, sans relâche. Jusqu'à présent, je ne m'étais jamais rendue compte de tout ça. J'ignorais toute cette tristesse qui se profilait autour de nous, chaque jour, chaque minute. Le pire, c'était surement que face à toute cette peine, il m'était impossible de prononcer une maudite phrase censée apporter une quelconque guérison au problème. Cette larme désignait ni plus ni moins un lourd chagrin, enfermant son esprit au rythme de la mélodie qu'il jouait si dignement. Je restais sur place, sans bouger, sans un mot. Max jouant toujours avec les mèches de mes cheveux . Quoi que je dise, quoi que je fasse, j'avais le sentiment d'être impuissante devant ce désespoir, si fortement accroché à nos vies. Le désespoir. Un mot horrible, moche, et répugnant. Qui nous donne envie de gerber, à en mourir. Qui nous vole notre unique espoir. Qui nous fait perdre la tête, perdre la vie. Putain de désespoir. J'aimerais avoir la capacité de l'affronter, et de l'exposer au monde entier. Devant toutes ces personnes dans la même merde que nous. Pour leur dire, finalement, que les larmes sont signes de puissances, d'espérances, que dans toutes les larmes s'attardent un petit espoir. En réalité, cette théorie n'est qu'un mensonge. Probablement parce que l'unique perspective qui aurait le pouvoir de nous sortir de ce malheur en est purement la cause.

    Le regard vide, l'esprit ailleurs, je daignais enfin réagir. Après avoir déposé la petite Max sur la fauteuil du salon auprès de quelques jouets pour l'occupé, je m'installa auprès de Benjamin. Écouter le silence. La vision de son visage déformer par la douleur, cherchant quelques part dans mes yeux, une issue de secours. La vie ne semple plus être en nous : elle s'évade, communique avec l'hémorragie de nos cœurs, se transmet par un regard, par un geste. Peu nombreux sont ceux qui sont sortis la tête du naufrage indemnes. Inexistants, ceux qui ont su retrouver un rythme respiratoire régulier. Peut-être feront partis de l'un d'entre eux. Peut-être réussiront nous à surmonter l'impossible.. Maudite de vie. Nos visages étaient désormais rapprochés, et ma main venait de serrer la sienne. « Je sais.. je sais ce que ça fait de se sentir vivant, tout en ayant l'impression d'être mort. Je sais. On a l'impression d'être seul au monde, alors on fait comme si de rien n'était. Mais, tu n'as pas besoin de le dire. Je l'ai vu. Je le vois. Quelque chose ne va pas... Mais, je serais là. Oui, quand tu ne supporteras plus tes nuits, je te prendrais dans mes bras. Quand le temps qui passe t'amènera un peu plus vers le néant, je te retiendrai. Je soutiendrai ta main, je ne lâcherai pas. Peu importe l'instant, regarde en toi... autour de toi, je serais là. Tu n'es pas seul » Mon cœur lâchait sans doute prise à cet instant, mais qu'importe... J'en avais plus qu'assez de cette impuissante constante. Marre de regarder, d'entendre et subir sa souffrance, sans pouvoir rien faire. C'était désespérant de se sentir inutile sur Terre, si faible face aux peines du quotidien, si fragile face à celles qui durent une éternité. Passer toute son existence l'esprit torturée, mourant dans un silence sans fin, on en oublie trop souvent les autres. C'est vrai... Il a toujours été là, sans jamais laisser les douleurs m'envahirent. Peut-être qu'aujourd'hui, c'est à mon tour de le soulager, de le guérir. D'apaiser son cœur, d'enlacer sa douleur. Ce serait beau, tellement beau, si j'en étais capable. Capable de me dire que tout finira par s'arranger. Que tous les problèmes ont leurs solutions miracles. J'aimerai pouvoir aider, être ce quelqu'un vers qui on se tourne quand ça va plus. Je lui aurais répété encore une fois que l'on pourrait construire des projets, pour demain, pour les mois à venir, pour l'année prochaine, pour toujours. Tout en sachant que c'est impossible. J'aurais pu sourire devant lui, faire comme si rien de tout cela n'avait pu m'atteindre. J'aurais pu me montrer forte, passer à autre chose, calmer mon cœur.. Oui, j'aurais pu. Mais je ne peux pas. A la place, j'ai juste pris sa main dans la mienne, et j'ai fini par lui balancer des mots dont moi-même, je ne suis pas certaine. Comment savoir si je vais pouvoir tenir les mois à venir ainsi, à le regarder sourire et m'aimer l'espace d'une seconde, puis, s'effondrer brutalement contre cette maladie qui le ronge ? Avoir de la peine en même temps que lui, se prendre dans la figure ses coups durs. La vérité, c'est qu'on aura beau toujours croire qu'on peut tenir le coup, grâce à l'amour, aux gens qu'on aime, au quotidien, nous sommes les seuls à pouvoir contrôler nos sentiments, nos envies, et notre avenir.

    Mal aux entrailles. Explosion . Puis plus rien. Des sourires dissimulés, des hésitations. Des mots que je me force toujours autant à croire, encore et encore. « Je serais là. Tu n'es pas seul » C'est crevant de ne voir que le mauvais côté de choses. C'est vrai.. Ça doit être une pénitence, une épreuve à franchir dans l'existence. Se sentir toujours incapable de tout, inutile partout. Ne jamais croire en soi-même, se chercher continuellement. Oui, c'est crevant. Encaisser des coups de poings dans le cœur chaque jours. Se relever, puis retomber encore plus bas. Il suffirait d'y croire pour y arriver. S'acharner à combattre la maladie, pour ne voir que les bonnes choses. Pour ne voir que son amour. Ne pas s'attarder sur les moments de faiblesses, mais affronter la tempête en donnant le meilleur de soi-même. C'est peut-être suffisant. C'est peut-être tout ce qui compte. Peut-être qu'il suffit juste de faire un geste, prononcer un mot, accorder un seul regard, pour que les choses aillent mieux. Pour ne plus à avoir peur de l'avenir, et avoir à regretter le passé. C'est là, tout de suite, qu'il faut être soi-même.

    Figer le temps, en une minute, en une seule et unique minute. Pour m'efforcer de réduire les dégâts de ce cœur déjà bien trop noir, bien plus désespéré que ces larmes qui me lacèrent à l'intérieur. Le mal ne se propage plus, la vie nous sauve.. Sans doute. Inspirant le plus d'air que je pouvais, mon regard croisa le sien. Je résistais tant bien que mal à cette envie grandissante de lâcher prise. Abandonner cette vie de martyrs, à combattre ce fléau qui nous entoure, à tenter de se reconstruire, pour finir par se briser. Tout simplement. Cette envie avait pourtant très souvent frapper à ma porte. Naïve, je l'ai presque toujours laisser entrer, inconsciente de ce qu'elle pouvait bien m'apporter.. Ou m'enlever. A l'époque, j'aurais très bien pu m'échapper sans porter attention aux conséquences. Ce n'était plus le cas, désormais. Il m'était impossible de m'enfuir du jour en lendemain, histoire de tout foutre en l'air, comme si j'étais capable de m'en remettre. Mon cœur, battant toujours dans ma poitrine, menaçait d'exploser d'une seconde à l'autre. Je tenais malgré tout, résistant contre ses pensées douloureuses. Le souffle vital de l'air s'immisçant dans mes poumons. Mon doigt traçait le trajet qu'avait laissé cette larme sur son visage. Mes muscles se détendaient, malgré la fatigue qui s'abattait sur mes épaules avec force. Je lui pris la main, l'apportant jusqu'aux touches du piano. « Joue avec moi. » A mon tour, mes doigts glissèrent sur les touches de l'instrument, sans oser cependant de les enfoncer, par peur de briser la mélodie qui résonnait toujours en moi. Je me contentais simplement de rester là, jouant à ses côtés la musique qui nous avait transportée quelques minutes plutôt. Le cœur lourd néanmoins, des frissons parsemaient mes avant-bras. Je ne saurais dire pourquoi. Ce que je savais en revanche, c'est que j'aurais pu jouer ainsi des heures et des heures avec lui, sans me préoccuper du reste. Les notes pouvaient s'enchainées avec une rapidité déconcertante, et construisent cette mélodie. Celle qu'on écoute qu'une seule fois, et qui semble différente des autres. Celle qui fait battre notre cœur un peu plus vite, qui nous apporte une émotion forte et réelle. Cette mélodie qu'on garde en mémoire, comme on on préserve un souvenir. Mon esprit restait paralysé de mes idées antérieurs. Néanmoins, je continuais toujours de jouer, les notes devenant de plus en plus grave à en détruire le reste de la chanson. Je ne pus empêcher une larme dévaler mon visage, puis une seconde passée, jusqu'à ne plus pouvoir les compter. C'est fou comme la vie ne tient qu'à un fil. Nous sommes censés faire des choix tout au long de notre existence, des bons et des moins bons, sans jamais savoir où cela nous mènera au final. Un soupir de plus m'accompagne, les larmes venant s'écraser sur les touches du piano. C'est fou comme chaque tic-tac d'une aiguille nous approche un peu plus vers la mort. J'aurais très bien pu me dire que ça ira mieux au fil du temps, qu'on trouvera des solutions pour que tout s'arrange. J'aurais pu m'en convaincre, mais c'était bien trop pour moi. Les dés étaient déjà lancés depuis le commencement. Et je jouais sans relâche, en perdant sans arrêter la partie. Mes doigts s'arrêtèrent brusquement, le regard perdu sur les touches glissantes. Que m'arrivais t-il ? .. Je perdais la tête. Bordel... ! A cet instant, je me détestais tellement, que ce fut bien plus fort que moi : je le regardais intensément, mes prunelles scrutant les siennes, cherchant un quelconque espoir en vain. Assez. Il y a encore quelques minutes, tout allait bien. On se retrouvait enfin, on s'embrassait, on souriait. Tous les jours à venir devraient se dérouler ainsi, sans larme, sans souffrance, sans désespoir. Comment avons nous fait pour tout perdre en quelques secondes à peine ? Pourquoi tout semble s'effondrer d'une minute à l'autre ? Maudite existence.. Et pour ne rien arranger, ma tête bourdonnait douloureusement, bousculant chacune de mes pensées dans mon esprit. Faîtes que cela cesse.. que tout s'arrête. J'essayais mes yeux en reniflant, avant de prononcer ses quelques mots contre mon gré. Néanmoins, nécessaire. « Tu sais.. Tu t'es toujours efforcé d'être là pour moi. Tu as été toujours présent pour me protéger de tout. Et aujourd'hui, c'est à moi de faire de même. Si tu savais à quel point je me sens coupable de ce qu'il t'arrive. Mes soucis prennent beaucoup trop de place.. et je porte très peu attention à toi. Désormais, j'ai beau vouloir te soutenir, je n'y arrive pas.. J'aimerai tellement comprendre ce qu'il se passe entre nous.. Pourquoi tu t'efforces à ne rien laisser transparaître en ma présence. On pourrait croire que tu es heureux, en bonne santé, sans aucun problème particulier. Mais je te connais, et je sais que ce n'est pas le cas. J'ai si peur.. peur que du jour au lendemain tu ne sois plus là. Et tu le sais aussi bien que moi, je ne m'en remettrai jamais. Il faut que tu m'aides, vraiment..Où allons nous comme ça ? » Ma voix tremblante s'éteint dans un dernier sanglot. J'aurais tant voulu oublier la chute qui se dessinait devant nous, oublier l'obscurité des jours à venir. Tout oublier. Arrêter de pleurer. Sourire. Être heureuse. Oui, Heureuse, sans avoir cette envie incessante d'en finir. J'aurais voulu tant bien faire.. Mais je manquais tellement de tout, de courage, de forcer à affronter les obstacles de la vie. Pourtant, qu'est-ce que j'aurais bien aimé l'avoir..ce précieux courage.
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MessageSujet: Re: « and don't apologize for all the tears you've cried » •• e&b « and don't apologize for all the tears you've cried » •• e&b EmptyJeu 3 Mar - 1:35

« and don't apologize for all the tears you've cried » •• e&b Sign02
Have no fear in your heart, though you feel you've been broken and lost, there's a place where we will meet up again, there's a place that mends your hurt and takes you in.
bird york • have no fear




Les fantômes de nos doigts vagabondant sur le piano hantaient toujours les touches blanches. La mélodie que nous jouions il y a encore quelques instants se répétait sans cesse dans ma tête. Comme une poésie que l’on apprend par cœur, j’avais bu la moindre note et apprécié le moindre son. J’aurais été un ange que mes ailes se seraient dépliées pour nous emporter loin de ces terres. Et puis, plus rien. La gravité des dernières notes laissait en moi quelques frissons d’horreur remonter le long de mon échine. L’espace de quelques secondes, un lourd silence enveloppa l’appartement. A l’extérieur, les bruits de la ville n’étaient plus que de simples bourdonnements. J’aurais sans nul doute pu très rapidement prendre goût à cette brève césure dans le temps. Néanmoins… L’onctuosité en apparence de ce soudain apaisement n’était guère vraie. Le fracas de ses larmes contre les touches de l’instrument percutait mes tympans, faisant par la même occasion vibrer mon cœur d’une douloureuse pulsation. Instinctivement sans doute, mon regard se porta immédiatement sur elle. L’azure croisa l’émeraude. Nos iris se scrutaient, cherchant sans nul doute des réponses aux questions que ni elle, ni moi n’osions prononcer à haute voix. Un geste tant de fois répété… Pourquoi alors y avait-il chez elle quelque chose que cette fois, je ne parvenais pas à distinguer ? Du désespoir peut-être… Caché sous une flopée de mots et de gestes, mais bel et bien apparent au cœur de chacune des larmes qui s’était déversée le long de ses joues. Mes lèvres tremblaient doucement, comme si la crainte de prononcer le moindre mot ne la fasse s’effondrer au sol… Merde, pourquoi tout cela ? Pourquoi à nous ? Qu’avions-nous donc commis comme crime pour endurer un tel calvaire ? En comparaison, Roméo & Juliette pourraient presque se vanter d’avoir vécu une existence paisible. Le bonheur n’était-il donc qu’uniquement réservé à une poignée de personnes ? Sans doute l’avions-nous trop été dans notre passé… Et le douloureux supplice de supporter ses craintes m’était insupportable. J’étais souffrant certes… Cependant, elle l’était tout autant que moi, si ce n’était davantage… Ce qui ne nous tue pas nous rend plus fort dit-on. Et si au contraire, tout cela n’était qu’une belle mascarade pour nous consumer à petit feu ? Je suis las de ce jeu. De cette partie où chaque fois l’on meurt avant de revivre. Où l’on tombe avant de se relever, et où l’on rechute encore une fois. L’éternelle douleur qui s’agrippait à nous ne semblait guère disposée à nous laisser vivre en paix. Et puis, sa voix brisa finalement ce silence qui nous étouffait. A chaque mot c’était une entaille de plus qui se formait au creux de ma poitrine, une cicatrise supplémentaire à cette âme déchue que je continuais de trimballer. Au fur e à mesure des phrases, mon regard quittait peu à peu le sien pour s’évader… S’enfuir. En cet instant, j’aurais pu m’évanouir ou faire un arrêt cardiaque, cela ne m’aurait presque soulagé. De la lâcheté ? Certainement. Cette triste vérité qu’il y a encore quelques minutes je redoutais, se dressait désormais face à moi, comme un mur infranchissable. « Où allons-nous comme ça ? » La violence de ces mots s’inscrivait au fer blanc contre mon esprit. Où allons-nous ? La réponse était pourtant si évidente… Trop peut-être. L’égoïsme dont je faisais constamment preuve à son égard se ressentait donc enfin ? Peut-être n’était-ce pas une mauvaise chose pour elle que de se rendre compte qu’au final, sa vie serait bien meilleure sans la mienne.

J’ignorais quelle pouvait être l’expression qui se reflétait sur mon visage. Mes yeux vagabondaient le long de l’appartement pour finalement se poser sur notre petit ange qui venait se s’assoupir sur le fauteuil. J’inspirais un grand coup avant de lâcher dans un murmure quelques paroles : « La véritable question n’est pas ‘’où allons-nous’’, mais où je vais moi… Tu sais très bien vers quel chemin je me dirige jour après jour.. Et malgré ça, tu continues à me suivre. Je sais que quelques soient les mots que je pourrai te dire, tu n’en feras qu’à ta tête. » Un bref sourire faussement amusé releva la courbe de mes lèvres. Plus pour me convaincre à moi-même que j’étais encore capable de sourire qu’autre-chose. Quoiqu’il en soit, je redressais doucement le visage en recherchant docilement son regard. « Notre histoire n’a jamais été simple… On va, on vient. On s’aime, on se détruit, on survit. Mais à quoi bon ? Quand on sait quel sort nous attend.. J’aimerais tellement te dire que tout va bien, qu’on s’en sortira et qu’on sera heureux quelque soient les évènements qui doivent contribuer à notre fin. Mais je sais que ce serait un mensonge… Je n’y arrive plus.. Je n’arrive plus à me contenter de ma vie, quand je sais qu’à cause d’elle je mène la tienne à sa perte. Seulement… Loin de toi je meurs… Près de toi, c’est nous qui nous éteignons ensembles. » La triste vérité était là. Elle comme moi savions pertinemment que nos vies ne déboucheraient que vers une destinée semblable si nous étions amenés à nous fuir. Nos cœurs hurlent, pleurent et nous entraînent vers le néant une fois séparés l’un de l’autre. Quel était la meilleure chose à faire alors ? Quel était le bon choix ? « Pour toi je souhaite la meilleure des vies : un mari formidable et qui t’aimerait autant que je t’aime ; une magnifique maison, au bord de la plage car je sais que tu aimes contempler le paysage marin ; pourquoi pas d’autres enfants, tout aussi comblés et angéliques que Max. Je veux un avenir pour toi. Un avenir merveilleux, comme tu l’as toujours rêvé. Mais… Tu sais tout aussi bien que moi que ça, je ne pourrai pas le vivre avec toi. Je n’ai pas d’avenir… Et je ne veux pas que tu me suives dans cette voie sans issue. Ma souffrance est devenue la tienne… Alors la question n’est pas de savoir où allons-nous, mais où tu désires aller toi ? » Dans le plus profond des silences, ma voix s’était éteinte dans un murmure.

Mes mains effleurèrent en douceur chacune de ses joues, essuyant docilement les quelques sillons creusés par ses larmes salées. Mes propres tirades s’étaient plantées en moi comme des lames acérées transperçant mon corps. Je ne respirais pour ainsi dire plus, mes poumons tâchant de faire abstraction de ce que je venais de dire sans nul doute. Comme là pour appuyer mes paroles, ils brûlaient ma poitrine et je dû me faire violence pour ne pas céder à la quinte de toux qui menaçait de me prendre de court. Mon cœur quant à lui… J’ignorais à quel rythme il frappait, tant ses battements se faisaient irréguliers et puissants. Le regard niché dans l’azure qui se reflétait devant moi, j’aspirais à y trouver une masse de réconfort dans laquelle me plonger. Au lieu de quoi, c’est moi-même qui pris les devants sans prévenir. L’un de mes bras entoura sa mince silhouette avant de la serrer contre moi ; une main soulevant son visage afin qu’elle ne baisse pas les yeux. Regarde-moi mon Amour.. Regarde comme je t’aime. Je caressais du bout des doigts son visage à la peau douce, et il me suffit de poser mon front contre le sien pour que mes sens s’emballent. Quelques secondes de répit s’il vous plait, merci. Son parfum hantait délicieusement mes narines, soulageant presque instantanément mes poumons râleurs. Elle était la drogue qui me maintenait en vie… Le baume qui apaisait mes blessures. Comment elle parvenait à faire tout cela ? Je l’ignorais. Et c’est sans doute pour cela que je l’aimais tant. N’avoir qu’à contempler son âme-sœur pour se sentir revivre. Instinctivement, mes lèvres s’égarèrent sur les siennes afin de la remercier. Un doux baiser dont la saveur rivalisait avec celui de nos retrouvailles. Dans ces moments-là, j’aimais notre vie. Notre minuscule petite existence. Nous ne refaisions bien entendu pas le monde, toutefois les secondes écoulées l’un dans les bras de l’autre nous suffisait à bâtir notre univers. Notre Paradis, au bonheur infini et sans nulle barrière pour nous ramener vers la réalité. Ce que j’aimerais vivre ainsi continuellement… Et mince, c’est ce que je voulais. C’est ce que nous voulions. Dresser les édifices de notre empire face à toute la souffrance que cette putain de vie pouvait nos donner. Ce n’était pas un rêve, c’était notre réalité. Encore fallait-il ne pas s’égarer et la percevoir. Le souffle court, je guettais par-dessus son épaule la Lune qui nous offrait sa douce lumière. Encore là pour nous combler de sa présence. Fidèle amie et témoin de notre union. Un sourire indescriptible traversa mon visage et sans un mot je me levais du banc sur lequel nous étions. Elle dans mes bras, je la soulevais en douceur en l’emportant avec moi comme mon précieux trésor. Sans la quitter des yeux, je m’attardais à la fixer. Ne plus arrêter de la contempler, à en perdre la raison. Mais n’étions-nous pas déjà fous ? Fous l’un de l’autre… A en mourir. Triste tragédie. Dans la pénombre de l’appartement, mes pas nous guidèrent jusqu’à la baie vitrée du salon. La vue de la cité surplombée par ces milliers de tâches scintillantes… Et cet ange brillant de mille feux, rependant ses rayons argentés dans tous les cœurs. Les reflets azures de son regard me faisaient perdre la tête. Et machinalement, je nous asseyais tout les deux. Son dos posé contre ma poitrine, je créerai une barrière reposante autour d’elle à l’aide de mes bras. Mes lèvres embrassaient l’endroit où trônaient désormais nos deux initiales sur sa peau. « Tu te souviens lorsque tu m’as dit que chaque étoile ici représentait les années que nous écoulerions ensembles ? Tu t’es trompée. Ces étoiles, ce sont les nôtres ; chaque baiser que nous échangeons se fait sous une étoile différente chaque soir. Et chaque nuit, elles brillent toutes un peu plus. Tu n’as pas besoin d’être assez forte pour moi, tu m’as déjà sauvé mon Ange. A mon tour de te bercer sous notre ciel étoilé. » J'ignore si c'est son désespoir qui cause ainsi mon désir envahissant de la surprotéger de tout ces maux. Peut-être est-ce juste la crainte que je ne l'emporte un peu plus avec moi dans mes appréhensions ? Ce n'était pas une vie que d'endurer la maladie d'autrui et ses conséquences. Voir l'être aimé partir peu à peu en poussière... J'étais le pire des égoïstes de lui faire vivre un tel calvaire. Du coin de l'oeil je contemplais la petite. Endormie auprès de ses jouets. Se creusait alors l'envie naissante de la prendre, la serrer là, près de nous. Tout comme nous l'avions fait le jour de sa naissance. Le jour où le petit ange est né... Et où ma descente en enfer a été amorcée. Bientôt un an que je traîne cette saloperie de secret qui me ronge. Un bruissement soudain brisa alors le silence. Là où j'aurais dû, moi, cracher mes poumons, c'est Max qui prit le relai. A quelques mètres de nous, elle laissait échapper quelques toussotements sans broncher. « Mama... » Mon visage se crispa doucement avant que je ne chuchote un banal "je reviens". Allais-je seulement revenir...

Dans mes rêves, notre famille est belle. Notre vie, banale. Il n'y a rien de trop luxueux, ni de trop pauvre chez nous. On sourit presque tout le temps en regardant nos enfants jouer sur la plage. Je sers sa main, elle sert la mienne. Nos quelques voisins disent de nous que nous sommes pour le moins dans notre univers tout les deux, mais que nous formons un beau couple. Insouciants du reste, on vit notre petit Paradis comme on l'entend. Ça, tout cela n'était qu'une utopie. Une illusion, un rêve qui ne se réaliserait jamais. La seule petite parcelle de bonheur à laquelle nous avions le droit ? Nous la vivions là, tout de suite. Max dans les bras de sa mère, et les deux femmes de ma vie dans les miens. Nous trois, posés devant un spectacle sans fin... Une image éternelle ; contrairement à nous-même, simples humains éphémères. L'avantage de cette vie ? Bien qu'on souffre, qu'on se casse la gueule et qu'on pleure... L'avantage, c'est qu'il n'y a que dans cette vie que l'on peut se redresser suite à une chute. En prenant la main qui nous est offerte.
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Swan Cartwright-Hansen
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MessageSujet: Re: « and don't apologize for all the tears you've cried » •• e&b « and don't apologize for all the tears you've cried » •• e&b EmptySam 5 Mar - 16:55

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    THE WEIGHT OF US there are theives, who rob us blind, and kings, who kill us fine. but steady, the rights and the wrongs invade us, as innocent song. i'm not ready, for the weight of us. there's a cold heart, burried beneath, and warm blood, running deep. secrets are mine to keep, protected by silent sleep. i'm not ready,for the weight of us. the time has come, let us be brave.


Spoiler:

    S'empêcher d'avancer, s'empêcher d'oublier. Ma tête allait sans doute exploser d'une seconde à l'autre, oppressée par ses nombreuses paroles. Plus meurtrières les uns que les autres. Trop de paroles jamais prononcés, trop de souvenirs jamais oubliés, trop de promesses jamais réalisées. Trop de tout. C'est un sacré bordel. Un champ de bataille auquel je suis contrainte de combattre, et de perdre. J'ai pas envie de tout ça, moi. Je n'ai jamais voulu choisir, entre ces sentiments qui bousculent dans mon crâne. Ils arrivent toujours trop vite, sans que je puisse m'y attendre. Sans que je puisse les freiner. Ils se débrouillent eux même, font leurs travail, n'importe comment, dans tous les sens. Je n'ai pas grand chose à faire, si ce n'est les laisser. Me laisser balader je ne sais où, entre la haine et l'amour. Entre le regret et l'espoir. Chacun souhaite avoir son dernier mot. Chacun se bat pour gagner, pour vaincre mon esprit définitivement. Je me sens virevolter de tous les côtés. Une fois l'un, une fois l'autre. Et ma tête, toujours elle, à la limite de se noyer, de rendre l'âme. Qui n'en peut plus de lutter contre toutes ces choses dites, d'être propulser d'un camp à l'autre. De la raison aux sentiments. Des sentiments à la raison. Je n'ai besoin que d'une seule réponse, une seule, à la question que je me pose sans arrêt depuis quelques minutes : « Alors la question n’est pas de savoir où allons-nous, mais où tu désires aller toi ? » Ça semble si facile pour lui, de me faire part de son souhait, de ce qu'il voudrait que ma vie soit, sans sa présence. D'avoir l'espace d'une seconde, une idée de ce que je pourrais être lorsqu'il ne sera pas plus là. Mais comment ose t-il penser que mon avenir dans un monde où il n'existe plus, puisse survivre ? Il n'y aura plus rien. Plus rien, à part des mots que j'aurais trop peur de sortir, des vagues sourires qui ne voudront plus rien dire. La triste vérité est là, sous mes yeux : que je sois avec ou sans lui, peu importe, je souffrirais. On a eu tort de nous croire invincible, croire que notre amour pouvait être indestructible. Quand nos deux regards se croisaient l'un et l'autre, quand nos souffles se mélangeaient ensembles, quand nos lèvres se touchaient pour ne plus se quitter. A cet instant là, nous ne formions qu'un. Qu'une seule et même personne. Mais désormais, nous ne sommes plus rien. Le temps est devenu notre pire ennemi. Il nous détruit, en prononçant après chaque seconde écoulé les jours qu'ils nous restent à vivre. Nous avons été trop naïfs, trop sur de nous. On lui a fait confiance à ce temps. Nous nous sommes projeté en lui : à construire des projets d'avenir, à se promettre de s'aimer malgré la vieillesse qui aurait eu raison du passé, à se tenir la main sur la plage où nous nous sommes tant de fois retrouvés, avec le rire de nos petits-enfants à nos côtés. Ainsi, nous aurions pu mourir chacun notre tour la conscience tranquille, fier d'avoir accomplis tout ce que nous désirons, tout ce que nous avons toujours rêvés. Aujourd'hui, je sais que rien de tout cela se réalisera un jour. Car, nous nous sommes fait avoir, sans nous en rendre compte. Il n'y a plus qu'à assumer, accepter que quelque part, dans notre histoire, on s'est trompé. C'est peut-être ma faute, c'est que peut-être la sienne. Quoi qu'il en soit, notre chance a tourné. Elle s'est envolé, je ne sais où. Et on peine sérieusement à la reconquérir. Nous n'avons plus qu'à nous accrocher, à la vie, à l'avenir. Ensembles ou séparément.

    « Où tu désires aller toi ? » Cette question brouillait mon esprit. Où j'veux aller moi ? N'importe où, du moment qu'il soit là. Mon regard se posait sur le ciel en face de nous. Et l'éclat de ces étoiles, les nôtres comme il dit, continuaient toujours à briller, à nous offrir un refuge où nous reposé. Mon cœur battait un peu moins vite, sans doute apaiser par ce pesant silence. Et le poids de ma fille dans mes bras. Je la regardais toujours de la même façon, avec un minuscule sourire au coin des lèvres et une petite pointe de tristesse près des larmes que je me force à retenir. Ce petit être qui grandissait jour après jour, avec ce mal qui la ronge progressivement au fil du temps. La voir souffrir était une épreuve à laquelle j'étais loin d'être préparée. Et chaque fois que ses poumons hurlaient de douleur, j'aurais tout fait pour la soulager, lui prononcer des mots rassurants, lui promettre qu'elle sera une petite fille comme les autres. Encore une fois, je sais que tout ceci n'est qu'un mensonge. Qu'elle partira, sans doute avant moi. Alors mon visage se fissure. Et mon cœur parle lui-même, le regard toujours porté sur l'ange endormi : « Tu me demande où je désire aller ? Je ne vais pas te mentir... Il n'y a rien de pire que de vous voir tout les deux ainsi, autour de moi, à souffrir sans que je ne puisse rien faire. J'essaye de me rattraper sur quelque chose, de m'accrocher au passé, ce passé que je regrette tant pour le peu qu'il ai duré. Et finalement, je ne constate qu'une seule chose : nos instants ensembles ont perdus de leur éclat. Les étoiles brillent toujours, c'est vrai.. Mais moins longtemps. Elles s'essoufflent, s'éteignent chaque jour. Rien ne pourra nous ramener à ces moments uniques. Comme celui où je t'ai embrassé pour la première fois. Où j'avais ces papillons dans le ventre, et où tes yeux étaient remplis d'espoir. Tout semble s'être éclipsés désormais. Alors.. je veux aller là où mon cœur survivra. Si je devais te.. te quitter, je le sais.. je ne saurais t'oublier. J'en ai déjà fait la douloureuse expérience.. » Ma voix tremblait sur ces derniers mots. A la pensée de ce souvenir, mon cœur rata un battement. Toutes ces nuits à vouloir en finir, revenaient à la surface. Le cœur qui vacille. La douleur omniprésente de son absence. Les regrets qui ne peuvent comblé le vide. Le goût des larmes sur mes lèvres. Ces foutus sentiments mal formulés, impossible à contrôler. Jamais, je ne serais capable de revivre ça. Ou bien, cette fois là.. je ne m'en sortirais pas. Le poids de cette pensée me donna quelques frissons. Je fermais les yeux, une larme au coin de l'œil : « Je ne veux pas d'une maison sur la plage, avec un autre homme à mes côtés. Je ne veux pas d'enfants, qu'il saurait me donner. Je ne veux pas lui tenir la main, lui dire que je l'aime en sachant que tu seras toujours dans mes pensées. Je ne veux pas avoir à regarder la Lune chaque soir, avec des regrets pleins la tête. Je ne veux pas faire avec quelqu'un d'autre ce que nous aurions pu construire ensembles. Je pourrais être heureuse avec cet avenir. Mais je t'aime.. Alors, tans pis si je dois subir tes souffrances, si je pleure chaque jour, et si je meurs avec toi. J'ai fais mon choix. C'est toi que je veux, pas d'un avenir parfait, pas de beaux enfants que je ne saurais rendre heureux et en bonne santé. Je m'en fou de tout ça. C'est toi. Même si je dois te perdre.. » Un sourire se dépose sur mes lèvres, malgré ces quelques larmes qui coulent sur mes joues. Je me suis levé, désarmé de son étreinte, pour pouvoir déposer une nouvelle fois Max sur le fauteuil. Et lui offrir un baiser sur son front, avant de la quitter. J'ai ensuite rejoins le deuxième être le plus important à mes yeux, les prunelles plongées dans les siennes. Assise près de lui, mon cœur appelait le sien. Et aussi normale que cela puisse paraître, nos deux corps s'étaient désormais rapprochés à quelques centimètres seulement. Je l'ai regardé droit dans les yeux, et j'ai tout de suite compris. Il m'aura fallu qu'une seule seconde pour en prendre conscience. Rien ne serait plus beau que maintenant, que ce moment présent... Que cette personne devant moi allait bientôt s'en aller. Partir s'envoler quelque part, dans un nouveau monde qu'on dit fantastique. Une main derrière sa nuque, mes lèvres viennent trouvés les siennes. Qu'il ne parte pas maintenant, qu'il ne s'en aille pas tout de suite. J'ai tellement besoin de lui. Il me rend folle cet idiot, à rêver d'un bel avenir pour moi. Ressentir encore une fois cette sensation, ce désir d'être à lui, de redécouvrir chaque traits de son visage, chaque partie de son corps. Oh oui, encore. Qu'elle ne parte jamais : « Je t'aime.. et je ne te le dirais jamais assez »

    Le cœur, c'est le cœur, on y changera rien. Je l'ai serré contre moi, autant que je le pouvais. Le tourbillon de pensées dans ma tête avaient disparu, englouti par les baisers que nous échangions. J'avais cette envie qu'on s'en sorte, qu'on soit fière de nous même. Qu'on ne regrette pas d'avoir laisser passer des choses. Je veux me relever, tenir de bout, vraiment. Je veux qu'on y arrive. J'ai l'espoir de me dire que c'est définitivement fini. Qu'une longue période de ma vie s'est achevé ce soir, et qu'une autre recommence. Puisqu'il faut dire adieu au bonheur, à ses enfants que je n'aurais jamais, à ses sourires que je ne ferais plus. La vie est faites ainsi. Certains, comme moi, ne tiennent pas debout bien longtemps, et pour qui, le moindre coup peut s'avérer fatal. C'est le cerveau qui guide nos vies, qui décide de nos choix, qui contrôle tout. Le cœur, lui, il se tait. On marche comme ça. Alors certes, il se peut que des souvenirs reviennent s'aventurer dans mon esprit de temps à autre, que mon cœur dégringole à la vue de son visage figé dans la douleur, mais je me force à espérer que cela ne se produira jamais. Qu'à nous deux, on saura gérer les peines de chacun. Qu'on saura ouvrir les yeux aux bons moments, et saisir l'occasion de régler les choses tant qu'il en est encore temps. L'après n'existe pas, l'avant non plus. Il n'y a que le ''maintenant'' qui compte. Car certains de nos choix sont plus importants que d'autre. Certains ont des conséquences qu'on semble ignorer. J'ai gâché beaucoup trop de choses dans ma vie, et il est trop tard pour essayer de recoller les morceaux. Nous étions peut-être pas aussi solide qu'on semblait le prétendre, mais j'espère, au plus profond de moi, qu'on sera assez fort l'un et l'autre pour reconstruire quelque chose de nouveau. Un avenir plus court, certes. Mais un avenir quand même. Nous avions le droit comme tous les autres couples non, à être heureux ensembles ? J'ose espérer qu'on y parviendra. Alors je continue. Mes poumons s'enflamment, en manque d'air, alors que nos corps sont toujours renfermés dans une seule et même étreinte. Mon cœur se serre, lorsque mes lèvres touchent à peine les siennes. Mes pensées volent ailleurs. Nos regards ne peuvent se défaire l'un de l'autre. Et l'espace d'une seconde, j'ai cru reconnaître dans le fond de ses prunelles, des petits éclats d'espoirs. Un maudit sourire s'empara de mes lèvres. J'aimais ces instants là, à en oublier le reste du monde. Dans ses bras, je pouvais me réfugier, ne penser à rien. Être moi-même. Et comme pour le remercier, je lui chuchota à l'oreille un énième 'Je t'aime'. Au même instant, un nouveau toussotement est venu accompagné le bruit de nos respirations, et de nos cœurs qui battaient à l'unisson. Mon regard se tourna vers Max. Le temps d'une seconde, ses yeux s'ouvrirent en sursaut, inondés par les larmes, et un long gémissement s'échappa de sa bouche. Une douleur affreuse avait du brûlé ses poumons, plus fortement que les autres fois. Le cœur à l'arrêt, je n'osais pas bougé, exténuée par ce que je venais de voir. Je fermais les yeux, en inspirant avant de parcourir les quelques millimètres qui nous séparaient. Installée dans mes bras, son corps inerte lâcha un dernier suffoquement, une dernière quinte de toux. Et puis, plus rien. Il n'y avait plus que le trajet de ses larmes sur ses joues, et ses yeux endormis. La douleur dans ma poitrine se réveilla subitement. Pourquoi fallait-il toujours que quelque chose arrive ? Qui plus est, à Elle. Je me maudirais éternellement de lui avoir fait subir cette maladie, cette vie là. Je m'en voudrais sans doute, de ne pas avoir pu lui offrir une existence normale. Une existence dont j'ai moi-même longtemps rêvée quand j'étais petite, mais dont je n'ai pas eu la chance d'obtenir. Je sentais cette rage au fond de moi. Bouillir. Jubiler. J'avais tout foutu en l'air, du début à la fin. Tous les êtres à qui je tenais, souffraient quotidiennement. Elle paraissait belle ainsi, c'est vrai, presque endormi dans les bras de Morphée. Une énième secousse perturba mes songes, pour me ramener à la réalité. Cette affreuse et maudite réalité. Ma voix se brisa, hurla son prénom d'un cri atroce. Mes larmes redoublèrent. Je me retourna vers Benjamin, avec la petite toujours assoupi dans mes bras. Le cœur qui déraille toujours, les yeux larmoyants. « Je t'en supplie, dis moi.. que ce n'est pas fini »
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MessageSujet: Re: « and don't apologize for all the tears you've cried » •• e&b « and don't apologize for all the tears you've cried » •• e&b EmptyVen 11 Mar - 22:13

« and don't apologize for all the tears you've cried » •• e&b Taylo212
Five days after black and red collide. The motion sickness past, I’ll be the first to stand. Behind that weathered door, I thought it would be safest. My head is dizzy now, I thought we’d overcome. We might not make it home tonight.
barcelona • get up




Les gens ont rarement conscience du bonheur qui est le leur. On envie toujours autrui en prétextant que l’on ne possède rien, alors qu’au contraire, parfois on a la chance de tout avoir. Dans le fond, la véritable richesse est sans doute d’aimer et l’être en retour. J’ai cette chance. Malheureusement pour moi, aimer devient également une faiblesse, puisqu’ainsi on devient par la même occasion bien plus vulnérable. Et en cet instant, jamais je ne l’ai autant été. L’Amour était bel et bien ce poison auquel l’Homme ne peut trouver de remède. Le fuir ou le nier ne fait qu’aggraver les choses… Puisqu’une fois que l’on aime, on ne forme plus qu’un.

Si notre petit ange venait de souffrir le calvaire en inspirant son ultime bouffée d’air, la douleur était telle qu’en l’espace de quelques secondes elle s’était emparée de nous. Un poignard s’était faufilé à travers la pièce pour nous transpercer le cœur, l’un après l’autre… Nous avions eu tord de croire que nous n’étions que deux à être condamnés. En vérité, nous étions trois. Elle, moi et Max. Si l’un de nous venait à s’effondrer, les deux autres ne tarderaient guère à rejoindre la poussière. Et présentement, c’est exactement ce qu’il se passait. Nous étions entrain de la perdre, mais aussi de nous égarer à travers ce sentier dangereux qu’est la mort et le désespoir. Et les symptômes étaient tous là : impuissant, je ne parvenais pas à bouger le moindre muscle… J’assistais en silence à toute l’horreur de la scène, sans bouger, sans parler. Mais merde, pourquoi ne parvenais-je donc pas à réagir ?! Sous mes yeux, la faucheuse agitait son imposante marque en me riant au nez. Non.. Pas elle, pas maintenant. Par pitié… C’était ma vie qu’il fallait prendre, là, tout d’suite. Pas celle de notre fille, notre trésor… « Je t'en supplie, dis moi.. que ce n'est pas fini » Une voix claqua le silence et son écho sembla s’éterniser. Mes paupières couvrir mes yeux l’espace de quelques secondes, et je pu enfin sentir les quelques larmes qui menaçaient de tomber me rouler sur les joues. Fini ? Non… Bien sûr que non. Rien n’était terminé, n’est-ce pas ? Ce n’était que le commencement. Les prémices de notre souffrance commune. Sans que je ne sache comment et pourquoi, je m’étais rapproché d’elles en enjambant les quelques mètres qui nous séparaient. La route de la vie était tellement longue… La petite dans mes bras agités de tremblements, je contemplais en spectateur son visage endormi… Presque serein. Et à cet instant même, je pu sentir cette saloperie de grande faucheuse venir m’empoigner le cœur. Bordel.. Que ça faisait mal. Notre fille, Max.. J’entends encore sa minuscule voix rompre le silence, et bon Dieu que j’aimerai l’entendre, là, tout de suite. Pourquoi ne parlait-elle pas ? Pourquoi fixait-elle ainsi, l’air absent, les étoiles à travers ce plafond blanc ? Non mon ange, ne pars pas… Sous le poids de la douleur, je m’étais inconsciemment agenouillé.. Et mes sanglots étaient devenus des cris de supplices que j’aurais aimé cacher. Le corps de notre enfant posé contre mon bras, je pratiquais les quelques innocents mouvements que l’on nous apprenais autrefois. Le genre de choses qui font que l’on peut soi-disant sauver une vie, mais qui en réalité ne font rien que nous donner un peu d’espoir… Inutile. J’hurlais. « Non… Non mon trésor, ne pars pas.. Ne laisses pas cet étranger t’emporter loin de nous, reste là mon ange… Nous avons tellement besoin de toi, restes avec nous Max ! » J’aurais aimé relever le visage, sourire à ma femme et lui murmurer un ‘je t’aime’ en lui disant que tout va bien, qu’elle ne fait que dormir. A la place de quoi, je l’ai regardé l’espace d’une seconde ou deux peut-être. Cherchant chez elle cet espoir que j’étais incapable de regagner. Et puis, tout s’est enchaîné…

« Mama… » Je ne me souviens plus très bien de ce qu’il s’est passé ensuite, mais j’entends encore ses sanglots d’enfant raisonner alors que tout espoir s’était échappé. Mes pleurs étaient devenu sourire, et je l’ai embrassé sur le front en prenant dans mes bras la femme aimée. A nous trois, nous avions réussi à combattre cette fatalité qu’était la mort. Et bien que rien ne soit encore joué, je sais qu’en cet instant, j’ai de nouveau pu espérer un avenir à leurs côtés. Néanmoins… Le fil d’or qui s’était tissé en l’espace de quelques secondes s’est bien vite rompu. Mes souvenirs se sont envolés, ou peut-être bien que je n’ai pas tellement envie de me rappeler. Peut-être n’aurais-je jamais dû conduire en direction de l’hôpital alors que je me savais exténué.. Peut-être n’aurais-je jamais dû laisser mon allégresse soudaine dicter mes mouvements. Peut-être aurais-je dû freiner lorsque ce camion face à nous s’apprêtait à se garer sur le bas-côté. Je vois encore les lumières rouges des feux du véhicule nous aveugler, et cette voiture nous percuter de plein fouet… J’entends encore les crissements des pneus sur la chaussée, et les hurlements de la petite dans les bras de sa mère. Et puis… Des images aussi. Qui, je le sais, resteront à jamais gravées dans ma mémoire. L’épave de notre voiture, imbriquée dans une autre. Esthell déposée au sol et gardant Max auprès d’elle, comme si elle l’avait protégé… Et elles semblaient toutes les deux si calmes, si belles malgré leurs égratignures. Mon Dieu, et tout ce sang, partout, sur la route. Ces étrangers au sol également, dont un jeune enfant, à peine plus âgé que la notre. Je tournais de l’œil et une poigne de fer s’était planté au creux de ma poitrine pour ne plus la lâcher cette fois. Mais bien vite, tout était devenu noir…

J’ignore combien de temps je suis resté ainsi, inconscient. Une demi-heure ? Une heure ? Je n’en sais rien. Tout ce que je sais, c’est que j’aurais cent fois préféré m’éveiller dans un hôpital plutôt que là, où je m’étais endormi. Le vacarme dehors avait cessé… Et il n’y avait presque plus un bruit sur cette route, déserte à une heure pareille. La pluie était venue s’effondrer sur nous, comme pour apaiser nos douleurs. Et je sentais le sang s’écouler de ma tempe… Quel doux réveil. A terre, je n’apercevais pas grand-chose… Quelques ombres ici et là… Où étais-je ? Où étaient-elles ? Ma tête me brûlait, et mes poumons n’avaient qu’une seule envie : cracher toute leur souffrance… Chose que je ne pu par ailleurs retenir très longtemps. A travers la quinte de toux qui m’animaient, je gémissais… Et puis, je l’ai vu. Bien vu. Elle rayonnait presque aux côtés de ces débris… Immobile et sereine ainsi. Non.. Par pitié… Pas elle… Pas encore… J’hurlais son prénom comme jamais je ne l’avais fait. Mon corps affaibli répondant à mes appels désespérés, je me précipitais en chutant jusqu’à arriver à ses côtés… A leurs côtés puisque dans ces bras se tenait notre petit ange. Merde… Qu’ai-je fais… Non, non tout cela n’était qu’un rêve. Un horrible cauchemar dans lequel j’étais plongé… Mais je rêvais, pourquoi mon cœur tambourinait-il comme un malade dans ma poitrine ? Sous la pluie et le sang, je m’effondrais sur elle. Son visage entre mes mains… Mais elle ne bougeait pas.. Pourquoi n’ouvrait-elle pas les yeux ? Je l’appelais, mais aucune réponse n’osait sortir de sa bouche… Juste le silence martelant des gouttes qui ‘écrasaient sur nos corps. Et comme une réponse à mes cris d’anéantissement, sa voix raisonnait à nouveau… Comme si elle était là, à me murmurer ses paroles à l’oreille… « Je m'en fou de tout ça. C'est toi. Même si je dois te perdre.. » C’est toi que je perds mon Amour… J’ai le cœur qui s’emballe… Et j’ai l’impression que je sombre à mon tour petit à petit… Je ne peux pas, pourquoi n’était-ce pas moi bordel ? Et pourquoi le douloureux souvenir de nos précédentes retrouvailles animait-il mes songes… Je la revois, allongé au bord de la plage et crachant ses poumons dans le but de revenir… Mais là.. Que pouvais-je faire ? J’avais l’impression de revivre la scène, à la seule différence que cette fois, c’est moi qui l’avait étouffé de mes propres mains… Le souffle court, je ne me débattais même plus à courir après la mort… Mes gémissements s’éteignait en même temps que mon espoir. D’une main je dégageais les quelques mèches dorées qui s’étaient égarées sur son visage parfait… Et je ne pu résister à cette terrible envie de l’embrasser… Que si ce devait être notre dernier baiser, qu’il soit mémorable.. Et malgré moi, à peine eu-je frôler ses lèvres que mon cœur lâcha prise pour de bon. J’hurlais son prénom dans la pénombre, comme pour la rappeller une ultime fois à moi… « Reviens… Reviens-moi je t’en supplie, j’ai besoin de toi.. Relèves-toi, tu as dit que tu serais là.. Reviens-mois Esthell… Pas encore, pas toi, pas ce soir… » Stop. Je fermais les yeux et posais finalement les armes. Mon visage à quelques centimètres du sien… Au fond.. Peut-être étions-nous bien là, puisque nous étions tous ensembles. Et alors que la brume enveloppait peu à peu ma vision, dans mes oreilles résonnèrent les pleurs stridents de notre petite fille.

J’ignore comment et pourquoi, mais je me suis à rêver d’un monde merveilleux et imaginaire. Notre Paradis… Elle m’attendait, avec dans ses bras notre enfant qui riait aux éclats. Le sourire qu’elle abordait me comblait d’une joie indescriptible. Et je pouvais à nouveau éprouver cette agréable désir envenimer chacun de mes sens lorsque j’osais approcher mes lèvres des siennes. Autour de nous, notre musique jouée au piano raisonnait comme une douce mélodie. Alors c’était ça, le paradis ? J’aimais cet univers. Nos regards se croisèrent, et nous nous bercions l’un l’autre sans prononcer le moindre mot. Accroché à elle, je l’enlaçais comme mon précieux trésor. Plus jamais de malheur, plus jamais de pleurs. Nos alliances accrochés à nos doigts, nous ne nous quitterions plus. Je lui murmure des ‘’je t’aime’’, elle me répond. Et nous sommes heureux comme au premier jour. A l'opposé de quoi, dans la vie réelle, nos deux corps enlacés sous la pluie, je lui serrai la main, inconscient. Dans mon rêve et dans cette triste réalité, mes lèvres se mirent à chuchoter des paroles. Paroles que, tout près de son oreille je me suis mis à murmurer à haute voix : « Ne pars pas sans moi... Peu importe où tu vas, attends moi, s'il te plait. Contemplons les nuages ensembles, vivons dans notre Paradis, pleurons de joie et non de tristesse... Mais je t'en supplie, ne me laisse pas seul... Je t'aime tellement.. Nous n'aurons plus à nous battre là-haut, je te le promets.. Mais attends-moi mon Amour. » C’est beau au final, de rêver qu’on est mort.

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