Maxwell était en plein cours sur la première guerre mondiale, son dernier cours de la journée. Il aimait bien ce sujet, parler des tactiques de guerre, et tout ce qui va avec. Je vous laisse l'imaginez, assis sur sa chaise comme assis sur un ressort. Il sautillait tant il participait souvent au cours, et il aimait ça. C'était à se demander qui était le prof dans la salle. Le fait d'être intelligent aurait pu casser toute la réputation de Max, mais non, ce n'était pas du tout le cas. Au contraire, ça jouait en sa faveur. Les filles bavaient devant tant de connaissances, et les mecs l'admiraient. Le Delta lui, n'avait pas du tout la grosse tête. Au contraire. C'est vrai que des fois il avait tendance à être un peu prétentieux, mais pas de ce côté là. Et puis il s'améliorait de plus en plus, sa prétention disparaissait peu à peu, ce qui l'étonnait. Bref. La sonnerie retentit, marquant ainsi et la fin du cours, et celle de ce mardi. Edward avait de la chance lui, les mardis il finissait plus tôt, et prenait plaisir à narguer son entourage. Max quitta la salle, et se dirigea vers son casier. Il y déposa toutes ses affaires, ne jugeant pas la peine de travailler pendant la soirée, puisqu'il en savait déjà trop dans tous ses cours.

Il y avait encore quelques élèves dans les couloirs. Le jeune homme, ayant trop peu d'apercevoir qui vous savez (enfin je suppose que vous savez), marcha à toute vitesse, tête baissé. Il effectua un parfait slalom entre les étudiants, et quitta le bâtiment sans faire de dégâts. Il arriva finalement au parking de l'université, où l'attendait sa belle Mustang noire. Il avait mis à peine un pied dans le parking, que BAM ! Il percuta quelqu'un. Son premier réflexe fut de s'excuser, et de se baisser pour ramasser les livres que la personne qu'il venait de bousculer avait dans les mains, sans même regarder de qui il s'agissait. Il était accroupi, par terre, en train de rassembler les bouquins quand il reconnut ce parfum, son parfum. Et zut ! Qu'allait-il faire ? Que devait-il faire ? Il avait un mauvais pré-sentiment au fond de lui, comme si elle savait déjà tout. Il avait peur. Et comme pour enfoncer le clou un peu plus, Keven qui passait à côté d'eux s'esclaffa :

"Toujours aussi doué Maxwell !"

Ce à quoi le jeune Atwoodth ne répondit même pas. Il y a trois jours, nous étions samedi. Un samedi que Max n'était pas près d'oublier. Lyzabeth l'avait pris pour son jumeau, avec qui elle entretient une relation amoureuse mais pas tout à fait. Bref, vous voyez ce que je veux dire, non ? Maxwell, intrigué par cette jolie brune l'avait laissé croire qu'il était bel et bien Edward. Ils avaient finalement passé la journée ensemble. Un journée durant laquelle le jeune homme n'avait pu s'empêcher d'être lui-même, soit très différent de son frère dans sa façon d'agir avec les filles. A la fin de cette journée, Lyzabeth avait essayé de l'embrasser, mais le Delta la repoussa, ne voulant pas profiter de la situation. Toujours accroupi, le jeune homme repensa à cette fameuse journée. Il ramassa le dernier livre, et se releva, enfin. Un sourire désolé sur le visage, il plongea son regard dans celui de la demoiselle.

"Je ne t'ai pas fait mal au moins euh... Lyzabeth, c'est ça ?"

Jouer l'innocent et l'ignorant n'était peut-être pas la bonne solution. Tout allait très vite lui retomber dessus, il le savait qu'il allait bientôt être confronté à la situation. Car, petit détail qu'il avait oublié, le week end dernier, Edward était parti. Or, la demoiselle devait bien l'avoir appris, non ?

Les choses que l'on aimerait éviter finissent toujours par nous tomber dessus. C'est inévitable. Mais, il y a certaines choses que l'on provoque, parce que même si on est convaincu que ce n'est pas ce que l'on veut, au fond, on sait qu'on se trompe. Maxwell aurait voulu éviter Lyzabeth, ne pas la bousculer, ne pas avoir à affronter la vérité. Mais s'il avait réellement voulu l'éviter, aurait-il menti samedi en se faisant passer pour son frère ? En fait, sa rencontre avec la Gamma avait des bons mais surtout des mauvais côtés. Commençons d'abord par les mauvais côtés, qui sont bien plus nombreux. D'abord, son frère allait lui en vouloir, et cela risquait de bousiller leur relation, ils risquaient de s'engueuler. Une autre relation que cela allait bousiller : celle de Lyzabeth et d'Edward. Maxwell symbolisait comme un mur entre eux deux. Autre point négatif, Max avait l'impression qu'avec Lyz', c'était différent, pas comme avec les autres filles qu'il fréquentait. Mais c'est aussi un point positif. Même si le jeune Delta ne s'en rend pas vraiment compte, il était tombé amoureux d'elle. Mais pas que sur le point physique. Non, il n'avait pas juste envie de l'avoir dans son lit, c'était bien différent. Plus profond. Car le point positif, plus gros même que tous les négatifs, c'est que ce samedi, il s'était attaché à elle. Sa personnalité, sa façon d'être. A ses yeux, elle était unique. Avec elle, il se sentait agréablement bien. Sentiment qu'il n'avait jamais réellement ressenti. Ce qui d'ailleurs, lui faisait peur.

Livres en mains, Maxwell, regard plongé dans celui magnifique de la demoiselle, se sentait naze. Elle savait tout, et lui, il avait essayé de jouer la carte de l'innocence, de l'indifférence, et de l'ignorance. Du coup, il passait pour un vrai con. Il aurait voulu partir en courant, prendre un avion direction l'Antarctique, se construire un igloo et vivre seul, se nourrir de poissons, et finir par mourir dévoré par un ours. Mais Lyzabeth avait un regard captivant. Elle était comme un aimant. Car oui, elle l'attirait. Le jeune homme finit par ouvrir la bouche, sans détacher son regard du sien.

"Hum... Oui, c'est vrai..." déclara-t'il, vaincu, en lui tendant ses livres.

Réflexion. Il devait réfléchir à ce qu'il allait lui dire pour justifier son attitude. Mais en face d'elle, ce n'était pas facile. Elle le déstabilisait, bien que paradoxalement, il se sentait bien quand elle était là, ou rien que quand il la voyait. Edward avait eu de la chance de faire sa connaissance avant lui. Car si leurs rôles avaient été inversés, cela aurait été bien plus facile. Presque tous les points négatifs cités plus haut auraient disparu. Ils auraient tranquillement fait connaissance, sans trahir personne. Leur relation aurait progresser petit à petit, naturellement. Là, ça n'avait pas été le cas. Du fait que Lyzabeth pensait être avec Edward samedi, leur relation avait été directement plus intime. Sans pour autant qu'il n'y ait de contacts amoureux. Mais ce jour là, même si c'était la première fois qu'ils passaient du temps ensemble, Maxwell se sentait terriblement à l'aise, comme s'il la connaissait déjà depuis longtemps.

Mais le fait qu'il se sentent bien avec elle n'était pas une justification suffisante. Quoi que si, ça en était une. Mais il ne pouvait pas la lui dire, elle allait le prendre pour je ne sais pas trop qui. M'enfin bon, tomber amoureux ça arrive à tout le monde, et c'est quelque chose qu'on ne peut pas contrôler. Alors elle pourrait peut-être le comprendre. Le problème, c'est que s'il lui avouait tout, premièrement elle risquait de l'envoyer bouler. A moins qu'elle aussi ait passé un agréable moment avec lui. Deuxièmement, il avouerait une faiblesse. Or, il n'en avait pas l'habitude. Normalement, ce sont les filles qui viennent vers lui. Elles avouent être folles de lui. Et il y en a qui ont de la chance, que Maxwell aime. Mais là, c'était vraiment différent. Comme je l'ai déjà dit, il l'aimait d'une manière différente, plus forte. Elle, il ne pourrait pas s'en passer si jamais ils vivaient quelque chose. Et puis cette éventuelle relation serait certainement sérieuse. Peut-être même leur dernière nouvelle relation. Et ça faisait peur à Atwoodth. Il avait peur de ne pas en être capable, bien que pour elle, il se sentait déjà capable de tout. Ce qui va suivre n'est que purement hypothétique. Max pourrait souffrir si elle venait à rompre avec lui. Mais sa souffrance à lui, il n'en avait rien à faire. Ce qui lui faisait le plus peur, ce serait de la faire souffrir si jamais il n'était pas à la hauteur de ses espérances...

Oh, Maxwell, redescend sur Terre, ne te fais pas de faux espoir ! Entre elle et toi, rien et fait, et tout est loin d'être fait ! Car pour l'instant, il y a une justification à fournir, des excuses à donner. Evidemment, il était hors de question qu'il mente cette fois-ci. Lui mentir une fois avait déjà était assez dur. Le jeune homme prit une inspiration. Son regard était doux et sincère. Et son léger sourire désolé et craquant à la fois.

"Je... Je ne sais pas ce qui m'a prit. J'ai agi comme un véritable idiot. Quelques secondes de silence. En tout cas, ne crois pas que j'aie essayé de profiter de toi, ou de quoi que ce soit, jamais je n'aurais osé. Il baissa les yeux. En tout cas, j'ai vraiment passé une bonne journée avec toi samedi... Il soupira, désolé, et plongea à nouveau son regard dans celui de Lyzabeth. Pardonne-moi."

Les paroles de Lyzabeth lui firent l'effet d'une bombe nucléaire à l'intérieur. Une bombe nucléaire de bonheur. Son coeur battait à une fréquence impossible à mesurer. Ses yeux étaient rempli d'espoir, il était rempli d'espoir. Il avait l'impression de revivre. Mais cela lui faisait peur. Car s'il se faisait de faux espoirs, il risquait de tomber de haut. Voilà pourquoi il secoua légèrement la tête, et reprit ses esprits. Maintenant ? Il allait lui dire la vérité. Tout ce qu'il avait sur le coeur. C'était ce qu'il y avait de mieux à faire. Car s'il continuait d'accumuler les faux espoirs, la chute risquait d'être violente. Au moins, il serait fixé, et pour de bon. Il plongea son regard dans celui de Lyzabeth.

"J'vais être sincère avec toi, ça servirait à rien de tourner autour du pot... Il soupira, à son tour. J'aurais également aimé que la situation soit différente, mais ce n'est pas l'cas..."

Il haussa légèrement les épaules. Max n'aimait pas voir Lyzabeth dans cet état, avec une main sur sa tempe, comme si elle était torturée. Il aurait aimé s'approcher d'elle, lui caresser la joue, lui dire que tout allait bien se passer. Il voulait la serrer contre lui, la protéger de tous les dangers. Si la moindre chose venait à lui arriver, je n'ose même pas imaginer dans quel état il serait. Voir Lyzabeth souffrir lui serait tout simplement invivable. Mais il serait tout de même là pour l'aider à tenir le coup, même s'il souffrirait également. En général, il avait déjà tendance à être protecteur avec les filles, mais alors avec Lyz', ça serait encore pire. Il serait comme son armure, ou alors son ange gardien, à vous de choisir la comparaison que vous préférez. Autour d'eux, il n'y avait plus personne, tout le monde était parti. Ils étaient seuls, au milieu du parking. Max ne s'en était même pas rendu compte. Il avait l'impression de flotter, sur un nuage à des kilomètres de là. Il avait déjà ressenti ça ce samedi. Et quand ils avaient dû se séparer, il s'était cogner à la vie, moins douce et moins belle que quand il était avec elle. Plus violente et plus terrifiante. Je crois même que s'il pleuvait, il ne s'en rendrait même pas compte.

Le jeune homme se torturait l'esprit. Il cherchait comment lui annoncer la vérité. Il cherchait les meilleurs tournures de phrases. Les mots les plus sincères et les plus justes. Ce qui pourrait décrire au mieux ce qui brûlait au fond de son être. Même si aucun mot ne pouvait exprimer tout cela. Mais il devait faire de son mieux pour qu'elle sache ce qu'il ressentait. Elle devait savoir. Il y a encore quelques minutes, Maxwell n'avait même pas imaginé lui avouer la vérité. C'était inconcevable. Seulement, l'amour venait de le heurter. L'amour l'avait bousculé quand il avait bousculé Lyzabeth. Et cela lui avait remis les idées au clair. Il avait changer d'avis. Et le choix de tout lui dire était le meilleur qu'il pouvait faire, il en était certain. Alors il respira un bon coup, avant d'ouvrir enfin la bouche.

"Avant samedi, je n'avais jamais vécu ça. Enfin... Il réfléchit. Ce qu'il y a entre nous, il fit un signe de main pour les montrer, elle et lui, c'est différent que ce qu'il y a entre n'importe qui d'autre. J'sais pas ce que tu en penses, mais c'est comme ça que je le ressens. Il s'arrêta un instant avant de reprendre. Peut-être que tu trouves ça ridicule, ou exagéré, mais en fait je trouve même pas les mots. Il avait du mal à s'exprimer, parce qu'il avait peur. Il n'avait jamais fait ce genre de déclaration. C'est comme si aucun mot ne pouvait décrire ce que... Se rendant compte de ce qui allait suivre, il baissa le ton. Ce que je ressens. Puis il reprit, normalement. Maintenant, tu veux savoir ce qu'il se passe pour moi ? Maintenant là, tout de suite, je n'ai qu'une envie. Son regard s'intensifia, comme s'il devenait encore plus sincère qu'il ne l'était déjà avant. Je voudrais te prendre par la main, te prendre dans mes bras et ne plus jamais te lâcher. Je voudrais que tous les jours soient comme ce samedi. Maxwell se rendit compte qu'il oubliait un détail. Mais il y a Edward. Je ne veux pas prendre un tel risque pour toi, il pourrait peut-être t'en vouloir... C'est à toi de faire ton choix Lyzabeth. Il baissa les yeux. En ce qui me concerne, j'ai déjà fait mon choix. Une seconde de silence, puis deux. Enfin, il releva les yeux et plongea à nouveau son regard dans celui de celle qui faisait battre son coeur à une vitesse folle. Je ne désire qu'une seule chose. C'est toi. Il laissa échapper un rire nerveux et grimaça. Excuse-moi, c'est juste que j'ai franchement pas l'habitude de dire ça... J'me sens con. Il reprit son sérieux, et sa sincérité. Pourtant tout ce que je viens de te dire est vrai et sincère. En fait pas tout à fait puisqu'aucun mot n'est assez fort pour décrire ce que je ressens en ce moment."

Un jour. Un jour avait suffi. Des paroles, des regards, des sourires, des promesses. Une réelle alchimie s'était créée entre eux. Ils étaient les victimes d'une passion très forte et irrationnelle. Tomber amoureux en une journée, ça semble complètement inconcevable. Mais tant qu'on ne l'a pas vécu, on ne peut pas comprendre. A vrai dire, Maxwell n'avait jamais compris l'amour. Il n'avait jamais compris comment un être pouvait être prêt à tout pour sa moitié. Il n'avait jamais compris qu'on puisse dire "mon amour" à chaque fois que l'on s'adressait à celle qu'on aimait. Il n'avait jamais compris les "je t'aime" incessants qu'un couple avait l'habitude de se dire. Et les films à l'eau de rose, il détestait ça. Ca semblait tellement exagéré. C'était trop d'amour, trop de baisers, trop de câlins, trop de tout. Pourtant, là, face à Lyzabeth, il avait envie de tout ça. De l'embrasser, de la prendre dans ses bras, de l'appeler mon amour. Et de lui dire qu'il l'aimait. Mais s'il y avait une chose qu'il savait sur l'amour, c'est que ça, on ne le dit pas trop tôt. Il faut le dire au bon moment, au moment idéal, pour surprendre l'autre, et pour pouvoir allumer des étincelles dans ses yeux. Quand Maxwell se rendit compte qu'il pensait à tout ça, il comprit. Oui, il l'aimait, et d'une manière sérieuse.

Le Delta venait de finir sa déclaration. Les yeux brillants, le coeur battant. Il attendait une réponse de Lyzabeth. Et il ne pouvait s'empêcher de la regarder. Elle était si belle. Ses yeux étaient magnifiques. Ils lui transperçaient le coeur. Ils lui avaient volé son âme. Car maintenant, Max lui appartenait. Il se sentait si faible devant cet amour, devant ce qu'il ressentait. Mais en même temps, ils se sentait invincible. Il aurait pu faire le tour du monde pour elle, et même aller lui décrocher la lune. Elle lui faisait pousser des ailes, et il serait à présent son ange gardien. Enfin, Lyzabeth lui répondit, et sa voix était la plus belle des musiques que le jeune homme puisse entendre. Les paroles qu'elle prononçait étaient à deux doigts de le faire mourir de bonheur, mourir d'amour. Elle disait ne jamais avoir ressenti quelque chose de pareil. Alors comme ça ils étaient deux. Maxwell l'écouta, attentivement. Le temps semblait s'être arrêté. Le temps semblait long. Être loin d'elle lui faisait cette sensation. Et un mètre c'était déjà trop. Il voulait s'avancer vers elle, l'enlacer. C'était trop tentant, et c'était une torture de ne pas pouvoir le faire. Car il y avait Edward au milieu de tout ça.

"Tu sais, c'est pareil pour moi, jamais je n'ai ressenti ce que je ressens. Mais n'aies pas peur... Il lui lança un sourire rassurant. Je te fais une promesse Lyzabeth, je serai toujours là pour toi, tu m'entends ? Toujours. Il soupira légèrement, avant de reprendre. S'il n'y avait pas Edward... Je... Je t'aurai déjà embrassé. Et je comprends que tu aies besoin de lui parler. Moi aussi il faut que je lui parle d'ailleurs. Il s'arrêta quelques secondes, et se contenta d'observer ses traits. Il voulait les apprendre par coeur, de manière à pouvoir la voir lorsqu'il fermait les yeux. Mais il faut que tu saches que la relation que j'ai avec lui ne vaut rien à côté de celle que j'aimerai avoir avec toi. Je ferai de mon mieux pour qu'il comprenne, et pour qu'il accepte, mais... Il fronça légèrement les sourcils. Jamais ce que je ressens pour toi ne changera. Je préfère mieux l'avoir à dos et être avec toi, que de l'avoir comme meilleur ami et ne pas être avec toi. Encore un soupir, et une petite grimace. Je ne veux pas le blesser... Et je ne veux pas que ce qu'il se passe entre toi et moi te fasse perdre un ami, et surtout pas que tu en souffres. S'il y a bien une chose que je ne supporterai pas, ce serait de te voir souffrir. Il s'arrêta un instant. Se rendant compte que tout était de sa faute. Qu'elle risquait de souffrir à cause de lui. Je me sens coupable de tout ce qui arrive. Il répéta, plus bas, la voix pleine de tristesse. Je ne veux pas que tu souffres."

On appelle ça un ascenseur sensoriel. Passer d'un bonheur immense à une peine énorme. Jamais un ascenseur de la sorte n'avait transporté Maxwell. C'était la première fois. D'un côté il y avait ce qu'il avait toujours voulu, mais qu'il avait ignoré jusqu'à présent. D'un autre côté, il y avait ce qu'il lui serait insupportable, voir souffrir la personne à qui il tient le plus. Car oui, il tenait à elle plus que tout au monde. Tout lui était tombé dessus si rapidement. L'amour, la joie, puis cette tristesse. Il resta silencieux un instant, et se contenta de réfléchir. Puis finalement, il se répéta les paroles que Lyzabeth lui avait dites, comme quoi il était le seul dont elle avait besoin. Si elle disait vrai alors, même s'il y avait des risques pour qu'elle perde un ami cher, Max serait là pour elle. Il ferait de son mieux pour la rendre heureuse. Pour la faire sourire, pour l'entendre rire. Il ne voulait que son bonheur. Il n'avait pas la prétention d'arriver à la rendre heureuse, mais il ferait de son mieux pour le faire, il donnerait le meilleur de lui-même pour accomplir cette mission. Alors il replongea son regard dans le sien, et réalisant qu'il avait presque été à deux doigts de pleurer, il reprit la parole.

"Je suis désolé... J'ai du mal à contrôler toutes ces émotions."

Nous avons tous une raison. En fait, nous avons tous la même raison, la raison universelle. Mais nous ne l'utilisons pas tous de la même manière. Les fous ne l'utilisent pas comme le font les scientifiques. Pourtant ils sont aussi doté de raison. Le seul obstacle à notre raison, ce sont nos passions. Elles nous aveuglent. Elles empêchent notre raison d'agir comme elle devrait. Si nous étions capable d'écouter seulement notre raison et d'oublier nos passions, alors serions tous raisonnable. Maxwell était séparé en deux. Une partie de lui savait ce qu'il ne devait pas faire par respect pour Edward. Mais cette autre partie de lui, celle qui était passionnée, commençait à prendre le dessus. Elle lui disait qu'on n'avait qu'une vie, et que si on passait à côté de ce que l'on voulait, si on passait à côté de nos passions, alors on passerait à côté de la vie. Alors au Diable la raison. Max s'approcha doucement de Lyzabeth. Puis il posa délicatement le bout de ses doigts sur sa joue. Il caressa sa peau si douce, puis descendit jusqu'à ses lèvres dont il fit lentement le tour. Il laissa ensuite sa main sur la joue de celle dont il était fou amoureux. Et il approcha son visage du sien. Ses lèvres n'étant plus qu'à quelques millimètres de celles de la demoiselle. Il ne bougea plus. C'était à elle de choisir. Elle pouvait donner naissance à ce baiser, ou alors tourner la tête, et Maxwell s'écarterait.

Maxwell écouta attentivement les paroles de la demoiselle, son regard plongé dans le sien. Quand elle déclara être la coupable dans l'histoire, il lui fit un signe négatif de la tête. Elle n'avait rien fait, rien de rien. C'est lui qui avait menti sur son identité. Tout était de sa faute, et non de la sienne. Et quand elle lui tira la langue, il laissa échapper un rire. Ce n'était donc pas possible, elle était réellement parfaite. Charmante, adorable, magnifique, et drôle en plus. Elle était sa perfection. Il n'avait d'yeux que pour elle. Non, en fait, il ne vivait que pour elle. Elle était sa raison de vivre. Elle était celle qui avait fait naître sur son visage des milliers de sourires ce week end. Car depuis samedi, Max n'avait pas arrêté de penser à elle. Et il n'avait plus envie de s'arrêter de penser à elle. Enfin pour être exact, je crois qu'il n'en aurait pas la force. Comme il n'avait pas eu la force de rester éloigné d'elle, de ne pas l'embrasser. Alors que ses doigts faisaient doucement le tour des lèvres de Lyzabeth, Maxwell réalisa que désormais, il voulait changer. Il voulait devenir un mec bien, fidèle. Et il était certain qu'il y arriverait, du moins tant qu'il serait avec elle. Elle le rendrait meilleur. Désormais, leurs visages ne se trouvaient qu'à quelques millimètres l'un de l'autre. Et Lyzabeth s'occupa de finir le trajet, et déposa ses lèvres contre celle du jeune homme. Une main sur la joue de la belle brune, une autre dans le creux de son dos, il profitait au maximum du baiser, si doux, si passionné, si parfait. Finalement, leurs lèvres s'écartèrent. Toujours les yeux fermés, le Delta sentait le souffle chaud de la demoiselle sur son visage. Incapable de résister plus longtemps au délicieux goût sucré de ses lèvres, il l'embrassa une nouvelle fois, délicatement, et toujours avec autant de passion, et sa langue caressa doucement celle de Lyzabeth.

Le coeur de Maxwell battait plus vite qu'il n'avait encore jamais battu. Et ce qu'il ressentait était indescriptible. Il avait un incendie au fond du ventre. Une sensation qu'il n'avait jamais réellement ressentie, mais qu'il aimerait ressentir éternellement. Pour cela, rien de plus simple : il devait juste rester éternellement aux côtés de la Gamma. Il était heureux, je dirai même qu'il était l'homme le plus heureux de la planète. Atwoodth prolongea le baiser le plus longtemps possible, jusqu'à ne plus avoir de souffle. Et, il écarta légèrement son visage de celui de la demoiselle. Il caressa doucement la joue de celle-ci avec son pouce. Puis il posa son regard à leurs pieds, où se trouvaient les livres que Lyzabeth avait laissé tomber. Il ne put s'empêcher de rigoler. Il releva alors les yeux, et plongea son regard dans le sien. Il n'avait jamais eu réellement de mal à regarder les autres dans les yeux, il n'en éprouvait aucune gêne. Alors il aurait pu rester comme ceci pendant des heures, sans même s'en rendre compte. Il afficha ensuite son plus beau sourire, et prit la parole, à voix basse puisque Lyzabeth était tout près de lui désormais.

"Tu sais, moi non plus je ne serai pas grand chose sans toi. Et je n'aurai pas la force de me séparer de toi. Oh non, il n'en aurait pas la force. Je voudrais passer la soirée avec toi..."

Lui même il n'en revenait pas d'avoir dit ça. Leur relation était toute nouvelle, et déjà il parlait de passer une soirée avec elle. Mais il ne voulait surtout pas qu'elle croit qu'il avait juste envie de la mettre dans son lit. Car ce n'était pas le cas, il avait seulement envie d'être avec elle. Et si elle acceptait de passer la soirée avec lui, alors il sortirait le grand jeu. Il lui préparerait la soirée la plus romantique possible. Mais si vous croyez que je vais dévoiler tous ses plans maintenant, vous vous mettez le doigt dans l'oeil, gardons un peu de suspense. Maxwell approcha à nouveau son visage de celui de Lyzabeth. Il lui donna un bisou d'esquimau en frottant son nez contre le sien, tout en souriant. Puis, ne pouvant résister à l'embrasser une nouvelle fois, il se mordit légèrement la lèvre. Il comprenait mieux les films à l'eau de rose maintenant, pourquoi les couples s'embrassent tout le temps : c'est l'amour qui nous transforme, qui nous transporte. Alors, il déposa à nouveaux ses lèvres sur celles de la Gamma, avec toujours autant de douceur et de passion. Il ne contrôlait plus son coeur qui s'emballait de plus en plus, il ne contrôlait plus ses sentiments. Il y avait ces quelques mots qui brûlaient en lui, quelques mots qu'il mourrait d'envie de lui dire. Il savait qu'il fallait attendre le bon moment, et qu'il était peut-être un peu tôt pour les dire. Mais à quoi bon attendre quand on est sûr de ce que l'on ressent, quand on est sûr de ce que l'on veut. Maxwell mit donc fin au baiser, écarta son visage de celui de Lyzabeth, et plongea à nouveau son regard dans le sien.

"Je t'aime, dit-il sincèrement. Si seulement tu savais à quel point..."

A quel point il était désormais dépendant d'elle. Il était prêt à tout pour elle : faire le tour du monde, lui décrocher la Lune. Elle pouvait lui demander ce qu'elle voulait, il le ferait. Et si quelqu'un lui faisait le moindre mal, ni une, ni deux, Maxwell réagirait, et dans ce cas-là, Dieu seul sait quels dégâts il serait capable de faire. Lyzabeth représentait à la fois sa force, mais aussi sa faiblesse. Sa force, parce qu'avec elle il se sentait si fort, il se sentait capable de tout, et tout lui semblait à portée de main. Sa faiblesse, parce qu'elle est ce qu'il a de plus cher, il l'aime plus que tout au monde, et en la blessant, c'est lui qu'on blesserait, au plus profond de son être. Il ne laisserait personne lui faire du mal. Parce qu'il l'aime. Il l'aime. Il l'aime...