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Psychologie : Maladie qui se fait passer pour un remède.

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MessageSujet: Re: Psychologie : Maladie qui se fait passer pour un remède. Psychologie : Maladie qui se fait passer pour un remède. - Page 3 EmptySam 18 Avr - 20:36


“Psychologie : Maladie qui se fait passer pour un remède.”

Je l’avais senti venir à des kilomètres cette gifle claquant contre ma joue. Evidemment, si on considère le tempérament de feu de Leyla, c’était l’évidence même que je n’allais pas m’en tirer à si bon compte. D’ailleurs, j’aurai pu l’éviter si j’avais voulu. Ou peut-être que ce n’est qu’une excuse pour éviter de m’appesantir sur le sujet parce qu’effectivement, je m’étais laissé surprendre par sa vivacité. Quoiqu’il en soit, je n’avais pas répliqué, ni verbalement, ni physiquement, alors que d’autres, hommes et femmes qui avaient osé porter la main sur ma personne ne s’en étaient pas tirés aussi facilement par le passé. Lorsqu’elle me tourne le dos, un sourire énigmatique étire mes lèvres qu’elle n’a heureusement pas le temps de voir de ses propres yeux. Un sourire aussi mystérieux que les pensées qui m’avaient traversé l’esprit à ce moment là.

Je ne l’avais pas fixé très longtemps, ne jaugeant que l’apparence générale, à savoir que le fait de porter une robe lui donnait l’air plus féminin, moins reine des glaces. Je n’avais pas remarqué sa cicatrice, pas plus que je n’avais cherché à croiser son regard sur l’instant, pour éviter qu’elle ne sente obligée, en tant que psy, d’étudier mes traits et analyser chacun de mes mouvements. C’était sûrement le problème principal avec elle, je n’avais pas l’impression d’être libre de faire ce que bon me semble. Non pas que son opinion m’importait, en aucune façon, mais j’avais en horreur d’être épié et observé comme un cobaye de laboratoire. L’une des raisons pour lesquelles cette mission allait être ardue. Rien que de devoir passer pour un couple d’amoureux était un challenge en soi quand, comme moi, on a perdu goût aux corps féminins et à leurs saveurs toutes bien distinctes les unes des autres. Mais je ne m’étalerai pas sur ce sujet-ci. Trop intime, trop complexe. Même le psy de l’agence – oui parce que nous autres agents sommes obligés de lui rendre visite une fois par an ou après chaque mission délicate – ne se doutait pas de mon problème, que je traînais derrière moi depuis 5 ans déjà.

Tiens, mademoiselle fait preuve de plus de cordialité à mon égard que d’ordinaire, même si l’ironie ne manque pas. Je lui réponds par un bref sourire sarcastique, avant de recouvrer un air indéchiffrable face à la requête de Martin. M’installant sur le canapé plus par flemme d’être resté debout si longtemps que par intérêt véritable pour leurs préoccupations actuelles, mes sourcils s’alourdissent d’un coup face à l’approche furtive de ma partenaire. Même mes mains se sont crispées sur le sofa, pour éviter le jeu de massacre lorsqu’elle s’était assise…sur mes genoux. Passe encore pour ce petit nom « amour » qu’elle avait eu l’audace d’épeler à mon intention, ou de ses doigts qui avaient effleuré ma joue. Bien qu’ils m’aient procuré une agréable sensation que je tenais à dissimuler à l’assistance, j’acceptais ce sacrifice de sa main accaparant la mienne jusqu’à ses rondeurs factices. Silencieux, la gorge nouée, je reste dans cette position sans bouger pendant un temps qui m’a paru personnellement très long. Cette carapace vide censée représenter notre héritage a eu le don de me faire remonter six ans en arrière, alors que j’occupais cette même place. Le dîner venait d’être servi. Des pâtes, elle ne savait faire que cela, pendant que je regardais une émission culinaire à la télévision. Là, elle a attrapé la télécommande, a éteint et m’a incendié du regard. « Le dîner est servi, j’ai dit ! » La colère de Tacha envers moi ne durait jamais bien longtemps. Quant à moi, je n’avais jamais su m’énerver contre elle. Mes mains ont aussitôt attrapé ses jambes, remontant vers sa taille pour la faire basculer vers moi tandis que mes bras la rattrapaient. Légère comme une plume malgré ses 7 mois de grossesse, elle avait rigolé lorsque ma bouche avait mordillé son cou, et nous sommes restés assis dans cette position, l’un sur l’autre à s’embrasser jusqu’à ce que le dîner ait refroidi. Six ans en arrière, et tout me revenait en mémoire à la moindre allusion, au plus insignifiant des détails, comme Leyla s’asseyant sur mes genoux, ses doigts qui caressent ma joue ou ce ventre qu’elle n’a pas.

« Je sais très bien me comporter en public, je n’ai pas besoin de toutes ces fioritures. » Je m’étais soudainement relevé du canapé, soucieux à l’idée que l’un ou l’autre ait eu l’opportunité de me dévisager alors que j’étais dans mes rêveries solitaires. Désireux de bien faire son travail cependant, Martin ne m’avait pas quitté des yeux, inquiet sans doute à l’idée que je sois trop présomptueux. Pendant une minute ou deux, nous adoptons la même tactique, à se toiser sans mot dire. Finalement, je déclare forfait. Plus pour que cette comédie cesse une bonne fois pour toutes que par lâcheté. Un seul pas suffit à ce que je rejoigne Leyla, à ce que je la contourne pour laisser libre court à mon imagination sans avoir à assumer de la voir me défier du regard. Avec une hésitation travaillée, mes doigts glissent de son épaule à son coude, alors que je l’attire contre mon torse, et que mes lèvres viennent susurrer à son oreille. « Où étais-tu ? Je t’ai cherché partout… » Là, une main se sépare de l’autre glorifiant son ventre avec une tendresse que ni Martin ni elle, ne me connaissaient jusqu’à présent. « Et comment va le petit bonhomme ? Il ne gigote pas trop, ça va ? Assied-toi, je vais aller te chercher quelque chose à manger et un verre de jus… » Là-dessus, mon souffle se perd une fraction de secondes sur sa nuque, avant que je ne la relâche d’un coup, et ne revienne me placer face à elle. « Satisfait ? Bien, parce que je dois y aller. Tenez, c’est mon numéro personnel. Au cas où vous seriez en retard à l’aéroport. » Parce qu’évidemment, étant donné qu’elle était une femme, ce serait forcément elle qui serait la retardataire ! « L'avion décolle à 9h00, je serais donc sur place vers 8h00, pour faire enregistrer nos bagages. Je sais que pour une femme ce concept est inimaginable, mais essayez de ne pas ramener toute votre vie avec vous en partant. » Goujat, moi ? Et alors ? J’en profite pour me changer le temps du monologue, et de retirer cette perruque ridicule que je fourre au fond d’un sac. « Martin, au plaisir. » Qu’on ne se revoit jamais, surtout.

***


Aéroport de San Francisco centre. 7h45. J’avais pris de l’avance pour éviter que mon taxi ne se perde dans les embouteillages matinaux. C’est la deuxième fois que je jette un œil à ma montre, témoignant de mon impatience à l’idée de quitter au plus vite ce lieu où s’amasse hommes, femmes et enfants. L’agoraphobie des hommes habitués à leurs solitudes. Posté devant l'une des files pour l'enregistrement des bagages sans la suivre pour autant, le mur me tient lieu d'appui le temps de l'attente. Pour l’occasion, je porte une chemise bleu ciel dont les manches sont remontées aux trois quarts, ainsi qu’un pantalon gris clair. Seules ma ceinture et mes chaussures sont assorties, de couleur noir. Ma perruque déjà en place, j’ai également fait teindre mes sourcils pour éviter de me faire remarquer. 8h00 moins cinq. Mon impatience a atteint son seuil critique. Sur le tableau d’affichage, je vois défiler les numéros de vol, les destinations finales, ainsi que les horaires d’enregistrement. Cinq minutes. Si elle n’est pas arrivée dans cinq minutes…


∞everleigh
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MessageSujet: Re: Psychologie : Maladie qui se fait passer pour un remède. Psychologie : Maladie qui se fait passer pour un remède. - Page 3 EmptySam 18 Avr - 23:03

Benedikt ∞ Leyla
Psychologie : Maladie qui se fait passer pour un remède.
Et pourtant, il aurait pu dormir tranquille. Leyla n'était pas psychologue de métier, elle était seulement profiler, de manière plus ou moins temporaire. Elle avait suivi une formation en psychologie, s'était même trouvé des aptitudes singulières dans cette matière, mais elle était avant tout agent de terrain. Elle avait un instinct particulier, qui la menait souvent dans des directions pas si fallacieuses que cela. Mais en aucun cas elle n'était une « psychologue », prête à faire le profil psychologique de tous les individus qu'elle croisait. Elle ne s'attardait à étudier silencieusement que les personnalités qui lui paraissaient intéressantes ou intrigantes. Celle de Benedikt faisait partie de celles-ci. Elle savait qu'il cachait certaines choses, et qu'un mal être sous-jacent s'était emparé de chaque fibre de son être. Il avait beau faire de son mieux pour le dissimuler, elle le sentait, de plus en plus palpable chaque fois qu'ils se croisaient. Devait-elle chercher à savoir pourquoi ? Une partie d'elle-même se disait que non, et l'autre se demandait si cette facette sombre de lui-même n'allait pas finir par ressurgir et compromettre leur mission. Il lui était déjà difficile de maîtriser ses propres noirceurs, si elle devait aussi gérer celles de son partenaire, il risquait d'y avoir des débordements. Si elle n'était pas prête à avoir l'audace de lui tirer les vers du nez, elle s'était décidée néanmoins à le surveiller de près. Elle n'avait pas tellement confiance en sa fiabilité. Et puis d'abord, comment se faisait-il qu'ils lui avaient confié une mission si importante ? Alors qu'il était censé être un simple génie en chimie ? Même sa corpulence était singulière. Ou il aimait faire du sport, ou il était fin de nature … Ou alors il était entraîné. Bref, elle allait garder ses deux yeux grands ouverts.

Face à sa démarche, elle le sentit se raidir, comme profondément mal à l'aise face à cette perspective de rapprochement, si fictive soit -elle. Mais à en juger par l'éloignement de son regard, elle comprit que cela ne venait pas d'elle en particulier (même si elle avait probablement un certain don pour l'énerver). Toute autre femme aurait pu s'asseoir sur ses genoux qu'il aurait probablement eu cette même attitude. Elle comprit alors que parmi les secrets qu'il gardait tapis au fond de lui, se trouvait probablement une blessure. Une blessure qui allait au delà de la chaire, peut-être même jusqu'au cœur. Il la regardait comme si elle eut été un souvenir, comme si, à sa place, s'était trouvé jadis quelqu'un d'autre. Cela expliquerait beaucoup de choses … L'hostilité, le flegme, la désinvolture. Elle aurait très bien pu le questionner à ce sujet, dire ouvertement ce qu'elle pensait tout bas. Mais elle n'en fit rien. Seul son regard sembla parler pour elle lorsque leurs prunelles se rencontrèrent furtivement. Il comprendrait peut-être, ou peut-être pas. Cela n'avait pas d'importance puisque déjà, ils étaient interrompus, et devaient mimer une autre scène. Intérieurement, elle se l'avoua. L'attitude qui suivit la surprit un peu, voire la déstabilisa (même si cela ne se vit pas). Un léger frisson la traversa, et il lui fallut se concentrer pour ne pas avoir, par instinct, un mouvement de recul. Tout cela paraissait tellement surréaliste. Si fausse fut la scène, jamais aucun homme n'avait eu cet égard avec elle. Peut-être parce qu'aucun n'avait eu suffisamment de prise sur son cœur, ou tout simplement, qu'ils n'avaient pas eu le temps. Surprise que malgré son attitude négative il fut capable de « jouer » de cette façon (aussi bien qu'elle finalement), elle se demanda un instant s'il n'était pas comme elle. S'il ne se cachait pas derrière une façade pour ne laisser à personne l'occasion de l'entrevoir. Mais déjà la scène se terminait, stoppant net ses pensées qui s'entrechoquaient. « Vous me prenez pour qui ? » pesta-t-elle en fronçant les sourcils, récupérant son numéro de téléphone avant qu'il ne prenne la poudra d'escampette.

***

« Et alors … Chéri, qu'est-ce que tu attends ? Tu n'as toujours pas fait enregistrer tes bagages ? » le surprit-elle d'un coup en sortant de nulle part, prenant volontairement un ton ironique pour coller parfaitement à la situation. Elle l'avouait, au début elle ne l'avait pas vu, ni reconnu. Ils avaient dû arriver à peu près en même temps. C'est en revenant d'une file pour l'enregistrement des bagages qu'elle l'avait remarqué, entrain d'attendre, de pester contre sa montre, et probablement de la maudire intérieurement pour son retard. Elle avait trouvé là une brève opportunité de l'agacer un peu. Leyla portait un chemisier couleur crème, où l'on distinguait des bordures de dentelle ici et là. Les manches retombaient sur ses épaules, dégageant ainsi son cou et lui donnant une allure un peu bohème chic. Une partie de ses longs cheveux bruns bouclés retombaient en cascade dans son dos tandis qu'une autre était relevée négligemment derrière sa tête. Un jean moulant de femme enceinte, des petites chaussures en toile, un sac à main en cuir marron. Avec ce style, elle était à la fois moderne, féminine et décontractée, tout à fait à croquer. Tout ce qu'elle n'était pas habituellement quoi. « Dépêchez-vous, à force d'attendre pour rien, on va finir par le louper, ce vol ! » lui murmura t-elle furtivement à l'oreille.

Enfin ils finirent par embarquer. Comme prévu, Benedikt s'était mis près du hublot. De son côté, dès qu'elle voulut porter son sac de voyage dans les compartiments prévus à cet effet, quasiment immédiatement, un grand brun en costume trois pièces, aux yeux vert vint à sa rescousse. Il avait un sourire un peu trop enjôleur à son goût, mais elle décida de jouer son rôle de jeune épousée un peu naïve (elle avait même pensé à mettre la fausse alliance qu'ils leur avait fournis s'il vous plaît) jusqu'au bout. « Attendez mademoiselle je vais vous aider, c'est la moindre des choses. » minauda t-il en prenant sa valise pour la mettre dans le compartiment juste au dessus. « Merci, c'est bien aimable. » - « C'est normal, c'est normal. C'est le travail de tout homme de veiller à ce qu'une jolie femme comme vous ne s'épuise pas. Surtout dans votre état. » Sourire freedent. Raie et brushing parfait. Un stéréotype ambulant. « Mon mari est un peu ronchon ce matin. » elle scruta Benedikt avec un sourire en demie lune, une lumière quasi diabolique éclairant son regard. « Vous comprenez, l'avion ce n'est pas son élément. Ça a tendance à la mettre dans tous ses états lorsqu'on va en altitude. En tout cas merci, vous êtes bien aimable. » Il regarda Benedikt avec un petit air méprisant palpable à plusieurs kilomètres, puis retrouva cet air charmeur. « En tout cas s'il y a quoi que ce soit, n'hésitez pas. » - « Merci, merci ! » Puis elle s'installa auprès de son partenaire, un peu amusée. « Vous n'avez pas peur en avion au moins ? » murmura t-elle en se préparant d'ores et déjà au décollage, vu qu'ils n'allaient pas tarder à partir.  
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MessageSujet: Re: Psychologie : Maladie qui se fait passer pour un remède. Psychologie : Maladie qui se fait passer pour un remède. - Page 3 EmptySam 18 Avr - 23:55


“Psychologie : Maladie qui se fait passer pour un remède.”

D’accord, je veux bien admettre que là, elle m’a bien eu. Je ne l’ai pas venir, et je ne peux que réprimer une grimace ressemblant vaguement à un rictus face à l’ironie dont elle fait preuve. Vous avez de la chance qu’il y ait du monde autour parce que si nous avions été seuls… « C’est que je t’attendais, mon ange. » grommelai-je entre mes dents. Je la trouve superbe. Ni trop décontractée – comme si je craignais qu’elle ne débarque habillée en hippie – ni trop stricte – robocop, le retour -, même s’il ne fallait pas compter sur moi, bien qu’étant son époux, pour lui faire le moindre compliment au cours de notre séjour. « Taisez-vous si vous voulez pas que je m’énerve… » répliquai-je du tac au tac à voix basse. Si vous ne m’aviez pas fait attendre comme un imbécile, on n’en serait pas là, alors silence !

Finalement, nous étions dans l’avion. Moi déjà assis à mon côté hublot – non, je ne ferai aucune concession, même pour une pseudo femme enceinte – et elle, à côté. Tiens, un bellâtre vient de nous rejoindre, visiblement très intéressé par Leyla au vu du regard qu’il lui a lancé de dos. J’ai beau avoir le nez plongé dans un magasine, je n’en ai pas moins loupé ce détail. Et j’ai beau faire celui qui s’en fiche royalement, mes mâchoires se contractent à mesure qu’il discute avec la jeune femme. Ce n’est pas tant que le regard méprisant qu’il m’a lancé qui m’agace le plus que le simple fait de sa présence à côté de celle qui jouait le rôle de ma compagne. D’accord, pour être tout à fait honnête, je ne savais pas très bien pourquoi cet abruti me tapait sur le système rien qu’en ouvrant la bouche. Il y a des gens comme ça …c’est sanguin comme on dit. Toutefois, pour éviter de faire le plaisir à Leyla de croire qu’elle m’avait touché d’une manière ou d’une autre, je demeurais stoïque et poursuivais tranquillement ma lecture durant les cinq minutes que dura leur conversation. « Ca suffit ! Myra, chérie, tu veux bien t’asseoir s’il te plait. Avec ton ventre tu bloques le passage à tous les autres passagers. » susurrai-je sur un ton mielleux. Ca, c’est pour avoir dit à ce crétin que j’avais peur de  prendre de l’avion. « C’est ça, on vous fera signe, au revoir et bon vent. » tonnai-je par la suite sans lever les yeux de mon magasine. Fascinant cet article sur les singes d’Amérique du Sud. « Non, je n’ai pas peur en avion. Pourquoi, c’est votre cas ? » On aurait presque pu voir les flammes de l’enfer danser dans mes iris à ce moment-là. Combinées à mon rictus, cela donnait une petite idée de ce que j’avais à l’esprit dans le cas où sa réponse serait affirmative. « Je n’imaginais pas que vous aimiez ce genre de type. Du muscle, belle gueule et peu de cervelle. Tous mes vœux de bonheur. Mais attendez qu’on ait divorcé la prochaine fois, je n’aime pas passer pour un imbécile, même aux yeux d’un âne. » murmurai-je, toujours scotché à mon article. Si j’avais relevé les yeux, et si j’avais tendu l’oreille pour quelqu’un d’autre que moi-même, j’aurai entendu une question qui, en plus de me hérisser le poil, aurait sans doute conduit à une réponse claire, concise et immédiate. Non ! Au lieu de ça, je poursuivais ma lecture silencieuse sans prêter la moindre attention à ce qui se passait autour de moi.

« Bonjour. Bonjour, excusez-moi mademoiselle…enfin madame, pardon…je suis…assise ici… » Blonde, la quarantaine. Des yeux verts en amande. Joli brin de femme, bien que des bouffées de stress ternissaient son grain de peau, le rendant moins clair et harmonieux. « …et j’ai mon fils à côté de moi. Il s’appelle Mickael. Il est…enfin vous connaissez les enfants. J’en ai deux en fait. Une fille et un garçon. Elle, elle s’appelle Pauline. Pauline, tu dis bonjour chérie ? » Derrière le siège de Leyla, une petite pousse de 5 ans à peine, blonde comme sa maman, avec de grosses lunettes roses, des collants colorés sous une robe de princesse. « …voilà, en fait, je pensais qu’on serait assis tous les trois à côté. Vous comprenez, étant donné qu’ils sont jumeaux, ils font tout ensemble...tout ! Et je sais déjà que s’ils ne sont pas l’un à côté de l’autre.... ça bouge beaucoup à cet âge ! » reprend t-elle en rigolant. « Ca vous gêne si…ma fille se met à côté de votre mari ? Si vous voulez je vous laisse ma place et je me mets sur le siège de derrière pour que vous puissiez vous voir en cas de besoin ? » demande t’elle avec un regard suppliant. « A moins que…ça ne dérange votre conjoint ? » ajoute t’elle aussitôt en me jetant un rapide coup d’œil. Et moi, pendant ce temps là ? Je n’ai rien entendu, rien vu, rien écouté, tout à mon magasine. J’ai vaguement perçu une voix d’enfant et une voix de femme, mais étant donné que ce n’était pas à moi qu’elles étaient adressées, j’avais jugé que ma « femme » pouvait très bien s’en charger seule.


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MessageSujet: Re: Psychologie : Maladie qui se fait passer pour un remède. Psychologie : Maladie qui se fait passer pour un remède. - Page 3 EmptyDim 19 Avr - 11:43

Benedikt ∞ Leyla
Psychologie : Maladie qui se fait passer pour un remède.
« Hou, c'est qu'il serait prêt à grogner en plus ... » lui répondit-elle avec ironie, tout en ayant un petit rictus moqueur. Il pensait vraiment l'impressionner avec ses pseudos menaces ? Tout au plus il lui fournissait des perches à saisir pour l'agacer davantage. Elle s'en amusait presque. Chaque remarque désobligeante fonctionnait avec lui (avec elle aussi vous me direz). Chaque fois, il ne marchait pas, il courait littéralement. Levant les yeux au ciel face à sa remarque (non mais, même avec dix kilos de plus elle aurait du mal à bloquer qui que ce soit compte tenu de sa corpulence de crevette de départ), elle s'apprêtait à lui répondre, lorsqu'une dame âgée, assise juste devant eux près de son mari, intervint à sa place en laissant apparaître sa tête entre les deux sièges. « Dites donc jeune homme, vous pourriez être un peu plus gentil avec votre dame. C'est pas parce qu'on a peur en avion qu'on malmène sa petite femme. » - « Je plussoie. » affirma son mari juste à côté, uniquement en levant un doigt. Puis il se replongea dans ses mots croisés. « Roh, ne vous inquiétez pas ce n'est rien. » dit-elle en s'installant, riant à plein poumons intérieurement, jusqu'à ce qu'une autre remarque désobligeante fasse son apparition. « Vous me prenez pour qui ? Évidemment que non. Je ne vous taquinerais pas là dessus si je savais que vous pouviez retourner tout contre moi. » Là elle se battait avec sa ceinture de sécurité qui n'était pas assez longue pour faire le tour de son bidon. Rah, être enceinte, à part vous faire couper les files d'attentes, ça n'avait pas grand chose de bon. « Je ne les aime pas, je les tolère. Au moins après quelques heures passées avec un homme comme ça, on en sort pas avec une grosse migraine. » Non, elle ne le visait pas. Pas le moins du monde voyons. Pas du tout son style.

Installée depuis à peine quelques minutes, la demande de la jeune maman ne la fit pas réfléchir bien longtemps. Elle avait l'air bien embêtée que sa petite soit toute seule derrière, et après tout, passer ne serait-ce qu'un vol sur un siège, toute seule, tranquille, avec ses deux bambins sur la rangée de devant encadrés par deux inconnus, ça ne lui ferait pas de mal. Elle pourrait souffler un peu. « Oui bien sur, je vais me décaler. Restez derrière tranquille, ça ne pose pas de soucis. Mon mari … Adooooore les enfants. Et puis de toute façon il doit se faire la main pour le notre qui va arriver bientôt. » et là, elle croisa le regard du dit mari. Son regard à elle était aussi diabolique que le sien un peu plus tôt. Ah il pensait qu'on allait le laisser tranquille ? Il se trompait. Ces deux bambins avaient l'air vraiment plein d'énergie à revendre. D'ailleurs, la petite fille qui venait déjà de prendre place péniblement à côté de Benedikt en traînant son doudou avec elle (un grand lapin rose et bleu un peu défraîchis), et commençait à le regarder avec insistance sans rien dire. « Monsieur, tu lis quoi ? Ze peux voir ? » et là ses petits doigts un peu cracra du biscuit qu'elle avait du manger juste avant se posèrent sur la chemise du jeune homme, et sur son magasine. « Eh bah tu sais, à l'école, moi, j'ai trois amoureux. Mais y'en a un il est pas gentil parce qu'il a tapé Micki l'autre jour à l'école. » Et pendant ce temps là, le dit « Micki » était entrain de la regarder tout aussi fixement après qu'elle l'ait aidé à mettre sa ceinture. Un peu mal à l'aise au début, n'ayant jamais trop su comment se comporter avec les enfants, elle finit par se détendre, et arborer un petit sourire. « Un problème bonhomme ? » - « Tu ressembles … A un ange. » dit-il en la regardant avec des yeux ronds comme des billes. « Tu veux bien être mon n'amoureuse ? » Elle étouffa un petit rire, posant son indexe sur son petit bout de nez d'enfant. « J'aimerais bien, mais j'ai déjà un amoureux tu sais, juste là bas. » - « Mais c'est pas grave ça ! En plus il pas beau ! Moi j'suis mieux. » - « Alors ça. Faut que tu t'arranges avec lui. » - « Monsieur monsieur monsieur monsieur monsieur monsieur !! … Tu lis quoi ? C'est des singes ? Comme dans le Marsupilami ? Moi aussi j'veux voooir. » Apparemment il ne lui fallait pas grand chose pour passer d'un sujet à l'autre, à ce petit. Entre tems, ils avaient déjà décollé. Plus que 5h de vol.  
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Ps : Ton nouvel avatar est trop coool. hanwi
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MessageSujet: Re: Psychologie : Maladie qui se fait passer pour un remède. Psychologie : Maladie qui se fait passer pour un remède. - Page 3 EmptyDim 19 Avr - 13:42

[quote="Benedikt A. Shark"]

“Psychologie : Maladie qui se fait passer pour un remède.”

 Dans l’attente de sa prochaine réplique qui, je n’en doutais pas, allait m’agacer de plus bel, je hausse un sourcil lorsqu’à sa place, une voix enraillée par les âges s’élève du siège de devant. Etonné mais non moins prêt à m’excuser, je la fixe avec une intensité qui laissait clairement entrevoir mon mépris, mépris qui se mua en farouche hostilité lorsque son conjoint osa lui aussi donner son avis sur mon comportement à l’égard de Leyla. « Je n’ai pas.peur.en.avion. » grognai-je en serrant les dents. « Et la façon dont je parle à ma femme ne regarde que moi ! » Ils avaient de la chance. J’étais prêt à sortir des termes moins neutres pour leur faire comprendre de se mêler de leurs oignons. Le fait que je sois sous couverture et censé aimer tendrement ma chère moitié me privait quelque peu du plaisir de lui prouver combien je pouvais être monstrueux quand je le voulais.

« J’espère pour vos qu’ils ont réservé une chambre avec deux lits dans cet hôtel parce qu’il est hors de question que je dorme sur… » C’est qui ça ? Les yeux écarquillés, presque exorbités, je ne bouge plus d’un cil, comme hypnotisé par la naine assise à côté de moi. Cinq minutes d’inattention…juste, cinq minutes et me voilà affublé d’un lutin rose bonbon à binocles qui m’observait avec fascination. La bouche pincée, je retrouve très vite un visage grave et penche légèrement la tête pour aviser Leyla du regard. Je vous déteste. Voilà le message que j’étais visuellement en train de lui transmettre. Et vous me paierez très cher une fois à Sausalito. De quelle manière, quand et où, j’aurai tout le loisir d’y réfléchir plus tard. En attendant, je me méfiais comme de la peste de ce petit monstre qui ne me quittait pas des yeux. Et c’est quoi cette chose qu’elle tient entre ses jambes ? C’est…vivant ou empaillé ? « Non, tu ne peux pas…MAIS FAIS ATTENTION !! » C’est pas vrai. Ma chemise toute neuve. Elle est gommée de…de… « Fais-voir tes mains…c’est quoi cette mixture ? » On dirait de la bile. Lançant un regard assassin à Leyla, parce que je suis certain que l’idée venait d’elle, je maintiens aussitôt les deux poignets de l’enfant dans une main pour l’empêcher de recommencer, tandis que l’autre recherche désespérément un bout de papier, un mouchoir même usagé, n’importe quoi qui puisse servir à enlever cette chose gluante sur mon épaule. Ouf, il m’en reste un, sauvé ! Je frotte, frotte et frotte encore, étendant malgré moi la tâche plus en avant sur ma chemise. « Humph…bon allez debout ! » Obligeant la fillette à quitter son siège pour que je puisse me diriger aux toilettes, je maudis déjà les parents irresponsables et malveillants qui ont l’audace de laisser leurs horribles progénitures à côté de nous autres, pauvres innocents. Du calme, Beni, du calme. Cinq heures de vol, ça passera très vite. Il faut juste que j’arrive à endormir la petite avant qu’elle ne pousse à bout et que je ne commette un meurtre. « Excusez-moi mademoiselle… » Ressortant des toilettes après cinq minutes à éponger la tâche, je tombe nez à nez avec une hôtesse. « …vous n’auriez pas des somnifères ? » Etonnée mais aimable, elle tente de comprendre ce pourquoi j’avais envie de dormir en plein jour. « Non mais ce n’est pas pour moi, c’est pour elle. » arguai-je, les sourcils froncés en lui montrant Pauline qui me fait coucou de la main de son siège. La voilà qui rigole maintenant. « Qu’est-ce qui vous fait rire ? » Mais qui comprend alors que je ne plaisantais absolument pas. « Oh, vous l’ignorez peut-être mais…les somnifères ne sont pas indiqués chez les enfants de cet âge. Ca peut-être dangereux pour leur santé. » « Et alors ? » Elle sourit, pensant à nouveau que je faisais de l’humour, avant de froncer les sourcils, incrédule maintenant. « Euh…je…vous…vous devriez rejoindre votre siège monsieur, nous n'allons pas tarder à décoller. » Et mes somnifères ? Ok, j’ai compris, je vais devoir me débrouiller tout seul, comme d'habitude.

« Eh bah tu sais, à l'école, moi, j'ai trois amoureux. Mais y'en a un il est pas gentil parce qu'il a tapé Micki l'autre jour à l'école. » A peine installé, et c’est reparti pour du babillage. Mes oreilles sifflent alors qu’on a même pas encore quitté le sol franciscain. Voilà qui ne présage rien de bon pour la suite du voyage. « C’est fascinant. » murmurai-je en gardant les yeux rivés sur mon magasine. Faire le mort, ça avait fait ses preuves comme méthode. Moins elle sentirait que je m’intéresse à elle, plus vite elle me ficherait la paix. « Monsieur monsieur monsieur monsieur monsieur monsieur !! … Tu lis quoi ? C'est des singes ? Comme dans le Marsupilami ? Moi aussi j'veux voooir. » Regard incendiaire à Leyla au passage. Elle avait fini de me chercher des poux elle ? « Il y a le même magasine sous ton siège. Pourquoi tu ne demandes pas à la dame avec le gros ventre de te le lire ? » Entre temps, l’avion décolle, pendant que la petite est occupée à enfoncer l’œil de son doudou qui allait finir borgne avant la fin du voyage. « C’est qui elle ? » Ne regarde pas, Beni. C’est une stratégie pour attirer ton attention. « Z’aime bien ses zeuveux. » Les singes forment un infra-ordre monophylétique, si l'on y inclut le genre Homo, nommé…  « C’est qui la dame qui rit à côté de toi ? » « Quoi ? » Mon portefeuille ! Ce petit monstre a mon portefeuille entre les mains. Comment est-ce que … « Rends-moi ça tout de suite ! » m’exclamai-je en lui arrachant pratiquement et le portefeuille, et la photo des mains. Pas impressionnée pour six sous, elle ne comprend cependant pas ma colère, et à juste titre. Sa bouche formant une moue dépitée, elle se tortille les mains entre elles, me jetant de temps à autre de petits coups d’œil discrets. « Tu es fâché après moi, monsieur ? » « Oui, je suis très fâché. Ta mère ou ton père ne t’ont jamais appris de ne pas toucher aux affaires qui ne t’appartiennent pas ? » Elle baisse la tête, réfléchit et m’annonce alors, le plus normalement du monde. « Z’ai pas de papa, moi. » « Qu’est-ce que tu racontes, tout le monde a un papa. » Ma voix s’était adoucie. Pas au point d’être attentionnée, mais plutôt intéressée. « Bah non, moi z’ai pas. Il est parti mon papa à moi. » Comment ça, parti ? « Parti où ? » « Bah dans les nuages, avec les zoiseaux. » soupire t-elle en caressant la tête de son doudou. Je vois. Touché par sa candeur mais trop fier pour le montrer, je la fixe quelques instants, avant de reprendre ma lecture, le visage moins fermé qu’il y a cinq minutes de cela. « Si c’est pas ton père, c’est ta mère alors qui a dû t’apprendre qu’on ne touche pas ce qui n’est pas à soi. » Je n’allais pas fondre en larmes parce qu’elle était orpheline de père. Des enfants comme elle, il y en a des centaines, des milliers. De toutes façons, ce n’est pas mon genre. Et en plus, qu’est-ce que ça changerait que je lui dise que j’étais désolé pour elle ? Ca ne changeait strictement rien. « Tu m’as pas dit c’était qui la fille sur la photo. » Bien observé. « Non, je ne te l’ai pas dit. » « Donc…c’est qui ? » « Personne. » « Comment elle s’appelle ? » Pas de réponse. « C’est ta fille ? » J’abaisse brusquement mon magasine, fixant le dos du siège de devant avec insistance. « Tu vas me poser des questions comme ça pendant tout le vol ? » A nouveau, elle penche la tête sur son doudou, ne comprenant vraiment pas ce qu’elle avait pu faire de mal. « Pourquoi tu essaies pas de dormir un peu ? » « Z’ai pas sommeil. » Génial. C’est mon jour de chance. « Tu veux pas me lire une histoire ? » Pardon ? Quelle histoire ? Je ne connais aucune histoire. « Non. » Elle insiste, rabattant d’une main mon magasine pour m’obliger à la regarder dans les yeux pendant qu’elle affichait un grand sourire. « Les histoires, ça fait dormir… » Tout bien réfléchi « D’accord, je te lis une histoire. » Mais laquelle, là est la question maintenant.


∞everleigh


Ps : Et moi qui bave sur le tien depuis deux jours. bave
Merci calin
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MessageSujet: Re: Psychologie : Maladie qui se fait passer pour un remède. Psychologie : Maladie qui se fait passer pour un remède. - Page 3 EmptyDim 19 Avr - 15:36

Benedikt ∞ Leyla
Psychologie : Maladie qui se fait passer pour un remède.
Intérieurement, cela faisait longtemps que Leyla n'avait pas autant rit. Le voir se lever d'un coup en tenant une partie de sa chemise comme si elle été pestiférée ou contaminée par quelque chose d'innommable la fit beaucoup rire, si bien qu'elle ne se rendit même pas compte qu'ils avaient déjà décollé depuis un moment. En pleine conversation ultra philosophique avec le petit gars à ses côtés, elle trouvait vraiment qu'il avait une bouille adorable. Elle qui n'était pas particulièrement à l'aise avec les enfants habituellement, là, se sentait plutôt bien. Il fallait dire aussi que c'était un sujet qu'elle abordait peu, voire pas du tout. Depuis qu'elle avait appris qu'elle ne pourrait probablement pas en avoir, à moins d'un heureux hasard miraculeux, sa notion de la famille avait changé, et s'était éloignée vaguement de son esprit. Fonder une famille était aujourd'hui une pensée absente de son esprit. Occupée à aider le petit garçon qui cherchait le fameux magasine sous son siège, elle perçue alors une bribe de conversation qui l'interloqua, juste à côté. Il était question d'une photo, que la petite avait dû voir dans le porte feuille de son voisin. Etait-il possible qu'il ait des enfants ? Lui ? Elle avait du mal à y croire comte tenu de son attitude. Une femme ? Peut-être, mais là pareil, il ne semblait pas avoir le mode de vie d'un père de famille stable et équilibré. Mais dans ces cas là, qui cela pouvait bien être ? Souvent, on gardait près de soi en permanence, dans son porte feuille, l'image de personnes comptant énormément pour nous. Un compagnon, un enfant, un père, une mère, une sœur … Son regard croisa furtivement le sien, mais elle s'en détourna rapidement, faisant comme si elle n'avait rien vu, ni entendu. Seuls les mots de la petite fille à côté captèrent son attention quelques instants. Ils avaient donc affaire à une maman veuve, qui élève seule ses deux bambins … Comme quoi, les tragédies surgissent partout, même dans le cœur des êtres les plus innocents et adorables du monde. Le petit garçon, qui lui avait entendu le « D'accord, je te lis une histoire. » de Benedikt, avait déjà détourné son attention du magasine. « Tu peux raconter celle-là ? » lui dit-il en sortant de son petit sac à dos en forme de tortue, un livre pour enfant : le livre de la jungle, un classique. « Oh oui, celle là est cro bien ! » rajouta la petite fille. Et voilà que deux bambins impatients le regardaient avec de grands yeux ronds le temps qu'il commence à raconter.

Leyla quant à elle, esquissa un sourire en demie lune, observant silencieusement le conteur en action. Il se débrouillait plutôt bien finalement. Il arrivait même à capter son attention d'adulte. Son père lui racontait cette histoire aussi lorsqu'elle était enfant, cela lui rappelait des souvenirs. Un brin nostalgique, elle finit par sentir une petite tête peser sur son épaule : le petit garçon s'était endormi. Elle-même se sentait envahir d'une torpeur inconnue. Elle ne dormait que très peu la nuit, voire pas du tout, souvent tourmentée par des images qui n'avaient rien d'un conte de fée. Aussi, il arrivait qu'en journée elle ressente certaines faiblesses. Paisiblement, calmement, Leyla avait finit par s'assoupir, une main posée sur le petit garçon dans un geste protecteur complètement inconscient, l'autre sur son faux ventre, la tête légèrement penchée. Une vision tout à fait adorable, tandis que la petite fille, quant à elle, luttait encore contre le sommeil, apparemment plus coriace que ne l'était son frère. « Regarde. Ils font déjà dodo. » Une demie-heure passa, puis une autre. Les traits apaisés endormis de la jeune femme changèrent peu à peu. Elle murmurait quelque chose, d'inaudible, un peu comme une complainte … Un prénom. Ses sourcils se fronçaient. Sa main avait serrée le poignet du petit garçon sans qu'elle s'en rende compte, et l'avait réveillé. « Madame madame, tu fais mal. » Cette petite voix était apparue dans le fond de la sa conscience, la réveillant brusquement en sursaut. Livide, le teint vitreux, elle semblait avoir oublié l'espace de quelques instants où elle se trouvait. Les mains tremblantes, un visage apparut devant ses yeux : celui de l'hôtesse qui avait l'air soucieuse. « Madame, tout va bien ? Nous avons des calmants si vous ... » - « Je vais très bien. » maugréa t-elle en se levant d'un coup, bousculant presque l'hôtesse au passage. Elle s'enferma dans les toilettes, et prise d'une nausée terrible, finit par rendre son déjeuner. A bout de souffle, elle but un peu d'eau, avant de se rafraîchir le visage. Comment avait-elle fait pour s'endormir déjà ? Ah oui… Cela lui revenait. Alors qu'elle était dans les toilettes, une voix se fit entendre à l'interphone : ils n'allaient pas tarder à atterrir. Avait-elle donc dormi si longtemps que ça ? Sans mot dire, elle retourna donc à sa place, ignorant du regard Benedikt, et même les deux enfants.  
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MessageSujet: Re: Psychologie : Maladie qui se fait passer pour un remède. Psychologie : Maladie qui se fait passer pour un remède. - Page 3 EmptyMer 22 Avr - 18:18


“Psychologie : Maladie qui se fait passer pour un remède.”

Raconter une histoire à des enfants. Ou à n’importe qui d’ailleurs. Je n’aimais pas les histoires. Je n’aimais pas lire en règle générale, étant doté d’un esprit plus scientifique et pragmatique que littéraire et rêveur. Toutefois, si de faire la lecture à cette petite diablesse me permettait d’avoir enfin la paix, je ne rechignerai pas. J’attrape donc le livre que me tend son frère, non sans éviter soigneusement le regard de Leyla pour m’éviter une remarque sr mes nouveaux ‘petits’ amis de la planète Glue, et je m’attelle bientôt à ma tâche. « Ah bah si elle est cro bien alors… » Sans réellement mettre l’intonation ou être véritablement absorbé par ce que je raconte, mon regard passe de l’un à l’autre pour vérifier que le moment de refermer le livre était bien arrivé, bref s’ils étaient en train de dormir.  « Hum. » Oui, Leyla et son petit protégé dormaient déjà quand moi j’étais obligé de supporter encore le babillage de la petite Pauline. Moralité de cette histoire : c’est la dernière fois que je prends le siège côté hublot. Finalement, ses paupières ont tout de même fini par s’abaisser pour mon plus grand soulagement. Thank god, je n’aurai pas à sortir la masse. La tête posée sur ma cuisse, son pouce dans la bouche et son autre bras étouffant ce qui lui tenait lieu de doudou, j’aurai pu détester cette situation. La haïr vraiment comme je le faisais croire depuis que cette gamine était venue s’asseoir à côté de moi. Pourtant, ce n’était pas le cas. J’étais même…heureux, d’une certaine manière. Vérifiant que Leyla ne s’était pas réveillée, je tends une main hésitante vers les cheveux défaits de l’enfant, apposant une caresse fugace sur son front tandis que je ne manque pas de sourire devant ses traits détendus et son souffle régulier, faisant monter et abaisser sa poitrine au rythme de sa respiration. Ce n’est que lorsque j’entends la voix de son frère juste à côté, que je recouvre un air insensible, fronçant toutefois les sourcils en m’apercevant de la situation. Il y avait un problème. Un problème qui fut résolu par le départ précipité de Leyla aux toilettes, par la surprise de l’hôtesse, et par son retour tout aussi inexplicable. Je n’avais rien manqué. Ni sa pâleur, ni son regard fuyant, ni le tremblement léger de ses mains contre le siège lorsqu’elle s’était levée. Méditatif, je décidais, puisqu’elle avait pris le partie de m’ignorer, d’en faire de même, gardant toutefois à l’esprit ce sentiment que sa vie, et instinctivement je songeais surtout à sa vie professionnelle de prime abord, avait été cassée à un moment donné, de sorte que quelque chose s’était rompu en elle. Un drame de plus, comme on en connait tous. Sa réaction avait été imprévisible vis-à-vis de cet enfant, et tout aussi réactive après s’être réveillée. J’en déduisais donc que ce cauchemar, quel qu’en soit le contenu, était récurrent. Et bien que cela ne me regarderait en rien, j’étais curieux de savoir de quoi pouvait bien souffrir la jeune femme. « Mesdames et messieurs, veuillez attacher vos ceintures et restez assis… » Par réflexe, j’avais entrepris d’attacher la ceinture de Pauline, tandis que sa mère était venue la réveiller. Elle aurait tout aussi bien pu garder les yeux fermés jusqu’à la pose de l’avion que ça ne m’aurait pas posé de problèmes personnellement.

Sausalito. 14h30. Temps pourri, ça commence bien. Attrapant le bagage de Leyla pour éviter que l’autre benêt rencontré il y a cinq heures de cela ne revienne jouer les chevaliers servants, je me dépêche de quitter cette carcasse volante, sans lâcher ma compagne des yeux. Ce serait peut-être le bon moment pour lui signaler que si effectivement je n’avais pas peur de l’avion, en revanche, j’étais légèrement claustrophobe. Non, elle risquerait de le retourner contre moi pour le voyage de retour. Mieux vaut attendre que nous soyons définitivement redevenus des étrangers l’un pour l’autre. D’ailleurs, maintenant que nous sommes sur place, nous devons nous comporter comme les personnes que nous étions censés représenter. Soupirant un bon coup, j’embrasse une dernière fois une personnalité si chère à mon cœur, pour revêtir l’habit de Adam McKinley. « Au revoiiirrrr monzzziieuuur grincchhheuuuxxx !! » entendis-je à deux pas de l’endroit où nous étions. Le petit monstre de l’avion. Feignant une totale indifférence, je ne peux cependant réprimer un rapide clin d’œil à la petite qui s’éloigne en me souriant de toutes ses dents. Non Leyla n’a rien vu. D’ailleurs, je préférais éviter d’en parler. « TAXIII ! » Ce serait notre premier contact sur place, et une manière pour moi de peaufiner mon caractère. Courage. Deux mois, ça passe vite. « Chérie… » Ouvrant la portière à la jeune femme, gentleman pour commencer, je m’installe à ses côtés à l’arrière du véhicule tandis que le chauffeur range nos bagages dans le coffre, et lui indique après coup l’adresse de notre hôtel. « Vous êtes ici en vacances ? » De quoi je me mêle ? Méfiant au point de non-limite, je me dis que ce petit test sera parfait pour notre image factice du couple idéal. Glissant alors mon bras autour des épaules de Leyla, je lui lance un regard semblant énamouré avant de répondre au taximan. « Lune de miel, donc oui en quelque sorte en vacances. » résumai-je avec un sourire charmeur.



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MessageSujet: Re: Psychologie : Maladie qui se fait passer pour un remède. Psychologie : Maladie qui se fait passer pour un remède. - Page 3 EmptyJeu 23 Avr - 18:49

Benedikt ∞ Leyla
Psychologie : Maladie qui se fait passer pour un remède.
Toute envie de rire lui était soudainement passée. A vrai dire, toutes ses pensées n'étaient tournées que vers un seul but : retrouver un minimum de contenance, faire en sorte que ses joues reprennent un minimum de couleurs, et surtout, que le peu de personnes possible se préoccupent de son état. Toute la tendresse qu'elle avait pu avoir jusque là à l'égard du petit garçon s'était muée en une indifférence inconsciente, son esprit étant plus préoccupé par de vagues souvenirs. Elle avait sentit le regard de Benedikt se poser sur elle, s'interroger, puis se dérober. Il était un peu comme elle au fond, analysant parfois les comportements humains. Il n'aurait pas l'audace de lui poser des questions. Pas pour l'instant en tout cas. Et de toute façon, comme elle l'avait dit plus tôt, elle n'avait rien à cacher. Enfin … Presque. Tout le temps que l'appareil fasse son atterrissage, les mains posées nerveusement sur les accoudoirs de son siège, Leyla avait scruté un point invisible devant elle, faisant mine d'être stressée à l’atterrissage lorsqu'une hôtesse au sourire bienveillant vint s'enquérir de son état. Être « enceinte » n'avait pas que des avantages, bien au contraire. Tout le monde était là à vous observer, à regarder comment vous vous sentiez, à être aux petits soins … Elle aura du mal à s'y faire. Enfin … Deux mois ce n'était qu'une poussière de vie … Ou au contraire une éternité.

Plus les minutes passaient, plus Leyla reprenait du poil de la bête, parvenant ainsi à rendre son rôle plus crédible alors même qu'une faille s'était entre-ouverte dans sa carapace quelques minutes auparavant. Le bref échange entre Benedikt et les deux bambins ne lui échappa pas. Ainsi savait-il finalement apprécier ces petites tête blonde ? Ou quelque chose dans cet univers ? Et bien, peut-être était-il humain finalement. Elle se glissa à l'intérieur du taxi, et, alors que ses traits étaient auparavant mués dans une impassibilité troublante, un sourire les éclaira tout à coup. Un sourire, joué, forcé, comme si d'un seul coup elle avait délaissé Leyla pour se glisser corps et âme dans la peau de Myra, la jeune future maman amoureuse. Une attitude qui fit son effet au près du conducteur qui n'y vit que du feu, charmé de conduire ce jeune petit couple (un peu trop peut-être). « Exactement ! On va loger dans une petite maison bleue sur l'eau apparemment ! Le rêve ! » dit-elle en posant sa main sur le genoux de son « mari ». Elle eut un léger mouvement de recul lorsqu'il passa son bras autour de ses épaules, comme prise par surprise, mais cela ne se fit pas. Tout au plus il avait dû le sentir légèrement. Quoiqu'il en soit, le conducteur ne cessait de les regarder dans le rétroviseur avec un sourire, qui, parfois, la laissait perplexe. Mais elle continuait de jouer la carte de la naïveté. « Dans quelle résidence m'avez-vous dit que vous alliez aller ? » Une résidence ? Elle n'en avait jamais parlé … A moins que Benedikt lui en ait parlé lorsqu'il lui avait donné l'adresse où les conduire. « Hmm … Les Cottages bleus il me semble ! C'est ça mon amour ? C'est la résidence de l'hôtel où il y aura la conférence, je ne me trompe pas ? » dit -elle en le regardant fixement. Le but maintenant, c'était qu'ils soient repérés en tant que couple. Que tout le monde (ou du moins le plus de gens possible) à Sausalito, en viennent à les remarquer. Pourquoi ? Parce que ce serait le meilleur moyen d'attirer un certain regard sur eux, et notamment le regard de leur tueur.

Arrivés sur place, Leyla admis intérieurement que l'endroit était idyllique. Il faisait beau, la plupart des maisons semblaient comme perchées sur l'eau. Elle se surprit à observer les alentours en sortant du véhicule. Remerciant le conducteur de taxi, une jeune femme les attendait déjà avec leurs clefs (une jeune femme sous couverture qui était de mèche avec leurs employeurs, évidemment). C'était comme une grande résidence, un immense hôtel mais où toutes les chambres étaient comme des minis maisonnettes bleues posées sur l'eau. On pouvait accéder soit par l'eau, soit par un ponton en bois relié à la terre ferme. L'hôtel en tant que tel, quant à lui, était plus reculé dans les terres et proposait un autre cadre. Mais l'ensemble faisait un tout idyllique. L'hôtesse leur confia les clefs, les laissant entrer et découvrir l'espace dans lequel ils allaient devoir vivre… Ils avaient la maisonnette numéro 9. « Bienvenue à Sausalito, on m'a informée de votre arrivée. Agent Spencer, je travaille sous couverture dans cet hôtel depuis plusieurs mois maintenant. Tous les services de l'hôtel sont à notre charge, le compte que nous vous avons attribué est sous votre nom de couverture, mais relié directement à nos services. Vous bénéficiez d'une ligne ultra sécurisée, qu'il s'agisse de l'internet, ou du téléphone. Nous voulions au début mettre des caméras de surveillance pour assurer votre sécurité en cas de pépins mais avons estimé que cela ne vous aiderait peut-être pas de vous savoir observé en permanence. » - « Oui, bien vu. » lâcha t-elle avec ironie. « La conférence a lieue dans plus d'un mois, cela vous laisse le temps de profiter des lieux, de vous faire connaître, et surtout de peaufiner les recherches dans le voisinage. Des armes sont également à votre disposition ici, ici et ici. » elle montra un tiroir secret caché dans le sommier du lit, un autre dans la petite cuisine, et un dernier dans la salle d'eau. « Mais ne vous en servez qu'en cas d'extrême nécessité. Pour le reste, nous vous avons laissé quelques vêtements et autre accessoires dans vos penderies respectives pour les différents événements qui vont avoir lieu avant la conférence. Pour le reste, si vous avez des questions, je reste à votre disposition. Ah oui, et une femme de ménage passe ici deux fois par semaine, donc, ne laissez rien traîner d'accord ? » Leyla fit un signe d'approbation, déjà entrain de fouiner un peu partout la petite maison. Elle attendit que leur « collègue » soit partie pour dire : « C'est joli comme tout ici. Pour une fois, ils ne se sont pas fichu de ... » Elle se tut, venant d'arriver dans la chambre à coucher où il n'y avait qu'un seul lit. Évidemment … Les salops. « Nous. Qu'on se le dise, il n'est pas question que je dorme avec vous. Je suis sure que vous gigotez comme un animal qu'on va égorger en dormant. » bougonna t-elle en continuant de parcourir les différentes pièces. C'était petit, mais bien aménagé, et très douillet. Il y avait même une petite terrasse en bois qui donnait sur l'eau. S'y rendant, elle observa les alentours : ils étaient en plein vis à vis. Devant il n'y avait rien, mais autour, beaucoup d'autres maisonnettes pouvaient les observer. Un emplacement stratégique … Probablement. Leurs « voisins » de droite, entrain de siroter un jus sur leur propre terrasse, lui firent même un signe de main auquel elle répondit. « Bonjour ! » Elle attendit que Benedikt l'eut rejoint, passant un bras autour de sa taille pour mieux dire à voix basse. « Il faut qu'ils nous observent le plus possible … De toute façon, regardez … On est la seule maisonnette visible quasiment par tous ... » Faisant mine de sourire à quelque chose qu'il aurait pu lui dire, alors même que les voisins les observait vaguement, elle déposa un vague baiser sur sa joue, avant de faire mine de rentrer à l'intérieur pour déballer ses affaires. En réalité elle voulait aussi continuer d'explorer l'habitacle … Et partir explorer la résidence et le bâtiment de l'hôtel également.  
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MessageSujet: Re: Psychologie : Maladie qui se fait passer pour un remède. Psychologie : Maladie qui se fait passer pour un remède. - Page 3 EmptyMar 28 Avr - 13:33


“Psychologie : Maladie qui se fait passer pour un remède.”

Tout à coup, ce taxi s’était mué en une pièce de théâtre dans laquelle nous étions les personnages. Feignant l’indifférence quotidienne du mari habitué à ce que sa femme se montre câline à son vis-à-vis, je n’avais pas réagi lorsque la main de Leyla s’était posée sur mon genou, tout au plus avais-je contracté ma mâchoire inférieure pour empêcher toute remarque hostile à son intention. « Tout à fait, chérie, c’est bien ça. » J’avais l’impression d’être l’un des personnages principal de ces séries à l’eau de rose où il n’y a que des mots doux prononcés et des baisers volés au détour d’une allée de sapins. Je suppose que n’importe qui dans ma situation aurait profité de la compagnie d’une aussi jolie fille que la profiler. A croire que je n’étais pas n’importe qui.

Quelques minutes avaient suffi à ce que nous arrivions au lieu dit. Un océan paisible, d’un bleu profond ravissait la vue des passants, touristes ou habitants de la ville. Chaque maisonnette offrait une vue panoramique du paysage par la multitude de baies vitrées qu’elle ouvrait pour le plaisir de ses résidents. J’espérais en mon for intérieur qu’il y ait des rideaux protecteurs dans la nôtre. J’ai horreur de me sentir épié. Un agent vient à notre rencontre, tandis qu’au sortir du taxi j’avais immédiatement retrouvé mon naturel peu avenant. J’enregistre les informations dans un coin de ma mémoire, avant de froncer les sourcils et de l’interrompre en plein milieu d’une phrase. « Ligne sécurisée ? Est-ce que vous êtes en train de dire que nous ne pouvons pas utiliser nos portables ? » C’était mon unique contact avec mon agence et il était hors de question que j’utilise une ligne sécurisée qui risquerait de me mettre à découvert. Sans compter que, comme je l’ai déjà dit plusieurs fois, je n’aime pas être surveillé. Et encore heureux qu’ils n’aient pas mis de caméras dans notre habitat temporaire parce que je me serais fait un plaisir de tout ratisser jusqu’à ce que même les fondations soient passées au crible. Quant aux armes, seule la mienne, dissimulée à la vue de tous, me serait utile, bien que je jetais un regard languissant à celle que j’avais sous le nez. « Moi aussi je peux en prendre une ? » « Vous êtes chimiste, monsieur Shark. Et à moins que vous sachiez vous servir d’une arme, et ce n’est pas dans le dossier que l’on m’a remis sur vous, seule l’agent Harrows est autorisé à en faire usage, à moins biensûr que votre vie ne soit menacée, mais sachez que nous veillerons continuellement à ce qu’il ne vous arrive rien. » C’est très rassurant. « Par ailleurs, agent Harrows, je suppose que vous le savez déjà, vous devrez assurer une protection efficace, 24/24h à votre époux. » Cette fille possède décidément un humour horrible. Je fais le tour de la petite bâtisse, admirant brièvement la cambrure de certains meubles, avant de suivre Leyla jusqu’à la chambre, mon sac sur l’épaule. Et ça commence. « Vous savez quoi ? Vous avez parfaitement raison. » lui répondis-je avec grand sérieux en posant mes deux mains sur ses épaules pour la fixer avec le sourire. « Je suis sûr que le canapé est très confortable. » ajoutai-je avant de balancer mon sac sur le lit et de commencer à défaire mes affaires. Alors bonne nuit…sur le canapé, ma petite dame.

A qui est-ce qu’elle est en train de parler ? Bougon, en songeant qu’à peine arrivés, on est déjà enquiquiné par la populace, un sourire étreint immédiatement mes joues en aperçevant le dit gêneur à 500 mètres de là, en train de nous saluer à grands coups de bras brassant l’air. Génial, un optimiste. « Ca ne doit pas du tout être fait exprès. » soupirai-je en réponse à la remarque de Leyla tandis que mon bras reprenait sa place dans son dos. Son baiser avait eu le don de me paralyser durant quelques secondes tandis que je saluais une dernière fois nos voisins. « Vous n’êtes pas obligée de m’embrasser à tout bout de champ, ça devient vite pénible ! » grognai-je une fois à l’intérieur en retirant mon pantalon et en commençant à déboutonner ma chemise. « En tant que ma femme, vous allez devoir vous habituer à voir votre mari très peu vêtu. D’ailleurs, j’aime dormir tout nu, ça ne vous dérange pas j’espère ? » Et non, je ne plaisantais pas. « Il faudrait qu’on fasse plus amples connaissances tous les deux. Imaginez qu’on nous pose des questions sur notre couple… » maugréai-je, visiblement de mauvaise humeur à l’idée que je puisse avoir vu juste sur ce point. « Première chose : même si je vous ai épousé, je n’aime que les rousses. » soufflai-je en jetant ma chemise dans un coin de la pièce, maintenant en simple boxer face à elle. En quoi c'est important ? J'avais juste envie de le dire, voilà tout. « Et pendant qu'on y est, ma femme doit savoir cuisiner pour son mari, faire le ménage, ne pas parler trop fort, avoir les jambes toujours impeccablement rasées, ne pas sourire à d'autres hommes, ne pas se plaindre, dire oui à tout ce que je dis et se faire toute petite quand je m'adresse à elle ou en public, est-ce que ça vous pose un problème ? » Là, c'était pour l'embêter, même si j'avais su garder un sérieux irréprochable.


∞everleigh
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