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Psychologie : Maladie qui se fait passer pour un remède.

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MessageSujet: Psychologie : Maladie qui se fait passer pour un remède. Psychologie : Maladie qui se fait passer pour un remède. EmptyMer 8 Avr - 23:49


“Psychologie : Maladie qui se fait passer pour un remède.”

« Comment ça des cours de …mais chef … !! » « Pas de « mais » Shark, c’est un ordre. Vos compétences dans le domaine de l’ingénierie nucléaire ne sont plus à démontrer, c’est vrai, mais vous demeurez complètement étranger à tout ce qui touche à la psychologie humaine. » T’en foutrais de la psychologie. Il voit à quel point je m’en fiche là ou pas ? Ou il faut que je me répète ? « Je ne suis pas un agent de terrain, vous me le rappelez assez souvent, chef… » commençai-je dans un grognement significatif en le suivant à travers le couloir qui conduisait à la salle principale. « Alors pourquoi j’aurai besoin de cours de psychologie ? » J’avais déjà suffisamment souffert d’être mis de côté en raison de ma maladie, bien que j’avais également mis un pain à tous ceux qui avaient osé revenir sur ce sujet en me signalant qu’un agent sous couverture qui n’est pas sur le terrain n’est pas un véritable agent – je me souviens vaguement de Terry qui a fini à l’hôpital – bref, j’en avais déjà soupé des conséquences de ce problème cardiaque, s’il fallait en plus que je me tape des cours totalement inutiles. « Chef, écoutez… » « Shark, c’est un ordre. Fin de la discussion. » La porte se referme sur ses pas. Sur ma déconfiture et mes poings serrés. Le lendemain, j’étais inscrit au cours de psychologie. Dernier rang, tout en haut de l’amphi. Le seul sur mon rang d’ailleurs, allez comprendre. Ce doit être mon côté aimable qui donne envie de faire ma connaissance. Tandis que la plupart de mes petits camarades s’amusent à draguer, rigoler, faire les pitres ou s’envoyer des boules de gommes et autres projectiles, je souffre en silence de devoir passer deux heures en compagnie de « Leyla P. Harrows. » Le « P », c’est sûrement pour « pète-sec ». Mes jambes reposent déjà sur le comptoir qui nous sert de table d’écriture. Je n’ai aucun cahier devant moi, ni trousse. Pas même un stylo. Seul mon sac contient quelques effets prouvant que je travaillais bien à l’université, à un poste bien plus important que cette idiotie que mon chef m’obligeait à suivre ce matin. A mon âge, franchement ! Et me dîtes pas qu’il n’y a pas d’âge pour faire des études ! Ceux qui pensent comme ça n’ont pas de vie sociale et n’ont rien de mieux à faire de leur vie, point barre. Bon, à la limite si elle est mignonne, j’aurai de quoi m’occuper l’esprit le temps que ça dure.

Ah, la voilà. Deux minutes d’avance, ça commence bien. Pas mal. Un peu trop petite, trop brune, trop chétive et enseignante d’une matière complètement inutile, mais personne n’est parfait. Je la suis du regard, ouvrant la porte, la refermant derrière elle, installant ses affaires sur le bureau situé face à l’assemblée qui a cessé de se mouvoir, ou même de respirer depuis son arrivée. Les bras croisés sur mon torse, un air méprisant sur mon visage, mon esprit se penche déjà sur une diversion qui amènerait cette chère professeur Harrows à vouloir se débarrasser de ma personne le reste du cours.


∞everleigh
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MessageSujet: Re: Psychologie : Maladie qui se fait passer pour un remède. Psychologie : Maladie qui se fait passer pour un remède. EmptyVen 10 Avr - 20:43

Benedikt ∞ Leyla
Psychologie : Maladie qui se fait passer pour un remède.
« Au fait Harrows. Je vous ai inscrite dans un programme de conférences et de cours prévus dans le cadre de licences et de maîtrises dans le pôle de criminologie et psychologie de l’université de New York. Vous y ferez quelques interventions, pour aider les étudiants à cerner un peu mieux certains comportements criminels. Faites leur des mises en situations, partagez vos expériences personnelles, bref en passant… Donnez leur une bonne image du FBI hein ! Et avant que vous ne commenciez à protester, non ce n'est pas négociable. Bonne chance Harrows. Ils vous attendent dans une semaine, à 9h, amphi VIII. »

Le salop. Il venait de raccrocher. Elle n'avait même pas eu le temps d'en placer une. Comme si elle n'avait que ça à faire de remonter les bretelles de jeunes gens mal lunés pendant des cours magistraux. Elle n'avait aucun talent d'oratrice, et n'avait pas fait de si gros efforts pour entrer au FBI pour au final devenir maître de conférence à l'université et changer des couches toute la journée. Non, cette idée ne l'enchantait pas. Pas au premier abord en tout cas, même si ses supérieurs estimaient que le fait de partager ses connaissances et ses expériences serait très salvateur pour elle. Ne pouvant se soustraire à un ordre qui venait directement du haut de la pyramide hiérarchique, il lui fallut quelque jours pour se faire à l'idée, et quelques autres pour l'accepter. Le jour j, elle avait juste envie de rendre son petit déjeuner sur le premier joyeux luron qui oserait avoir l'audace de lui dire « Bonjour madame ». Dire que de simples petits étudiants lui filaient des crampes à l'estomac alors même que les pires sociopathes ne l'impressionnaient pas du tout, et qu'elle dormait parfois avec des photos sordides au pieds du lit sans que cela la trouble plus que ça. Elle se sentait comme la veille d'un examen très important : à la fois excitée, et avec une envie fulgurante de partir en courant et de se dérober. Pourtant, elle ne se démonta pas. Elle n'avait guère le choix de toute façon.

Leyla poussa alors fébrilement la porte de l'amphi qui lui avait été attribué. Grand, bien trop grand pour une simple option qui avait lieue en début de soirée, et qui n'avait dû attirer que les obligés ou les intéressés. Et pourtant, elle comptait un certain nombre d'étudiants, la plupart entrain de chahuter, ou de discuter entre voisins. L'intitulé de la matière était un peu trompeur : « Étude du comportement », cela voulait à la fois tout, et ne rien dire. Son effectif risquait de diminuer lorsqu'elle expliquerait plus en détail le contenu de ses interventions.

« Bonsoir à tous. Je suis mademoiselle Harrows. Leyla Harrows. C'est moi qui vais assurer le cours que votre administration a naïvement intitulé « Étude du comportement », pour vous inciter tous à vous inscrire. Il faut que vous sachiez que ma profession n'a rien à voir avec l'enseignement, et que je ne suis pas là pour vous bourrer le crâne de connaissances purement théoriques. Si je suis ici, c'est parce que certains d'entre vous aspirent à intégrer la police criminelle par exemple, et qu'il est – selon certains avis – nécessaire que vous ayez une idée de ce vers quoi vous vous dirigez. Voire que vous vous formiez à certains comportements humains. Cela fait plusieurs années maintenant que je travaille au sein du FBI, en tant que profiler, et agent de terrain …
- Ah c'est vous l'agent qui avez arrêté et abattu Tomas Arris, le tueur en série, il y a trois ans, super célèbre à San Francisco ?
- J'y ai contribué mais là n'est pas vraiment la question. La prochaine fois manifestez-vous plus discrètement avant de couper la parole. Merci. Bien … Ce cours aura donc lieu deux soirs par semaine. Étant spécialisée dans les homicides volontaires et prémédités, ce sont ces crimes, et du coup … Ces criminels, que nous allons étudier. Je vais vous immerger dans des affaires ayant ou non été résolues afin de vous aider à comprendre certains comportements humain. Si vous êtes ici seulement par curiosité, ou par goût malsain du morbide, ou simplement parce que vous vous attendiez à quelque chose de plus théorique, vous pouvez partir, et rentrer un peu plus tôt chez vous. »

Peut-être qu'elle n'aurait pas dû dire ça, voilà qu'une dizaine d'élèves venait de se lever, et de prendre bruyamment la porte.  Les fesses posées sur le rebord de son bureau, elle attendit que le silence se fasse : il devait rester une quinzaine d'élèves à peine sur la trentaine du début. Tous concernés et investis, prêts à l'écouter attentivement, sauf un. Tout au fond, l'air nonchalant, vraisemblablement un peu plus âgé que ses camarades.

« Monsieur ? Oui, vous, au fond, avec la tignasse devant les yeux. Vous pouvez vous rapprocher vous savez, personne ne va vous manger. »

Oh, alors lui, elle le sentait déjà à pleine narine, il n'allait pas être simple.
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MessageSujet: Re: Psychologie : Maladie qui se fait passer pour un remède. Psychologie : Maladie qui se fait passer pour un remède. EmptyVen 10 Avr - 20:52


“Psychologie : Maladie qui se fait passer pour un remède.”

Mademoiselle Harrows, c’était donc son nom. Une demoiselle, ce qui signifie qu’elle n’est soit pas mariée, soit veuve, soit aguicheuse. Je ne vois aucune alliance à son doigt, et elle ne semblait pas être le genre de nenettes qui aimaient papillonner. Une expérience malheureuse donc, qui l’avait contrainte à accepter l’idée du célibat. Pas si nul pour quelqu’un qui n’avait pas suivi d’études de psycho, hum ? Bon allez, je peux m’en aller maintenant ? En plus, elle a quoi…25 ans, tout au plus ? On a pratiquement le même âge. Et c’est une femme. Deux raisons qui font que je vais avoir du mal à garder les fesses posées sur ce banc jusqu’à la fin du cours. Deux raisons + une : mon tempérament légèrement sexiste, depuis ces dernières années. Enfin, ça, c’est ce qu’on m’a déjà reproché. Des femmes, évidemment ! Hum, elle a l’humour cynique, je m’ennuierai peut-être pas tant que ça, finalement. Et…quoi ? Elle n’est même prof ? Génial, donc n’importe qui peut venir faire cours, le curé du coin, le SDF dans l’angle de Broadway et ça gêne personne ? Et la pédagogie dans tout ça ? Non pas que je sache de quoi il s’agit, mais ce doit être important non ? Vu qu’il y a des cours dessus qu’on apprend aux futurs enseignants !

Pour le moment, je garde le silence, les yeux braqués sur « mademoiselle », les bras toujours croisés sur mon torse, dans une attitude typiquement hostile et insolente. « Tss…tu parles… » soufflai-je un ton trop haut, c’était presque fait exprès, lorsqu’elle évoque sa profession véritable. Elle, du FBI ? Profiler ? Et moi je suis Mary-Poppins ! Il y a même un imbécile qui la croit, cinq bancs plus bas, et qui en rajoute. Crétin ! Mes paupières s’abaissent tandis que mes doigts viennent frotter l’os se trouvant entre mes deux sourcils, ce que les médecins qualifient généralement de muscle pyramidal, ou « procerus muscle »,  pendant que ma mâchoire se contracte à son ultime limite pour m’éviter de sortir une réplique cinglante. Bah voyons, elle y contribué, si c’est pas mignon ça…Et moi j’ai fait la première guerre mondiale, si si je vous jure ! Je ne suis même pas surpris par le départ précipité de certains de mes « camarades ». Moi-même, si je le pouvais, me serais déjà enfui en courant. C’est à moi qu’elle parle ? Apparemment, oui. Je lève la tête, faisant mine d’écouter ce qu’elle avait de si important à me dire pour oser me déranger en pleine séance de relaxation, lorsque le mot « tignasse » en fait glousser quelques-uns. Mes yeux parlent pour moi, et j’ai à peine besoin de fixer ces imbéciles que le silence reprend aussitôt ses droits. C’est que j’ai déjà une solide réputation au sein de cette faculté. Si je ne suis pas viré ou remis à ma place, c’est que je fais partie des plus grands chimistes de ce siècle, que je n’emmerde personne si personne m’emmerde, et que je ne me plains jamais du boulot que j’ai à fournir. A part ça, je n’ai aucune vie sociale, en tous cas pas à l’intérieur des murs de la faculté, ni amis, ni collègues de travail que je supporte, et j’envoie balader avec un ton des plus caustiques ceux qui prétendent vouloir créer du lien. « …dans mon cas, rien n’est moins sûr… » répliquai-je dans un grognement réprobateur quasi inaudible. Critique encore ma tignasse, chérie, et tu pourras te vanter d’avoir diagnostiqué trop tard un cas de sociopathie aïgue. Ma voix s’élève à nouveau, un peu plus forte cette fois. « Merci, mais on ne m'a jamais diagnostiqué de problèmes d'audition…Leyla. » résumai-je sans plus un regard dans sa direction.


∞everleigh
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MessageSujet: Re: Psychologie : Maladie qui se fait passer pour un remède. Psychologie : Maladie qui se fait passer pour un remède. EmptyVen 10 Avr - 22:05

Benedikt ∞ Leyla
Psychologie : Maladie qui se fait passer pour un remède.
E t voilà. Elle l'aurait parié. Comme quoi, la légende qui racontait que chaque classe avait son élément perturbateur n'était pas tout à fait fausse. Elle qui naïvement avait pensé que l'université regorgeait de jeunes adultes un brin responsables et concernés, en réalité elle s'apercevait que certains n'avaient sans doutes pas grand chose à faire sur ces bancs. De loin, elle toisa indifféremment celui qui à ses yeux, n'apparaissait pour l'heure pas vraiment comme un homme mûr, mais plus un jeune écervelé. Un adulte n'aurait pas eut cette attitude désinvolte, proche de l'irrespect. C'était bon pour le lycée tout cela, quand on peut encore se permettre de se rebeller contre ses profs, et leur balancer des boulettes prémâchées à la dérobée. Ici, ils étaient là pour se forger à un avenir proche. Ils étaient là par choix, et non par contraintes. Car nul ne peut véritablement forcer un adulte à faire quelque chose (surtout lorsqu'il s'agit d'une matière intellectuelle comme celle-ci) contre sa volonté, qu'elle soit inconsciente ou non. Quoique son attitude semblait en fasciner certains (ou certaines plutôt, qui languissaient du regard), et en amuser d'autres, Leyla n'y prêta guère attention. Simplement parce que ses regards mauvais ne la touchaient pas, voire même qu'elle s'amusait à les soutenir avec un brin de malice intérieure. Elle n'avait rien de particulier à prouver à ce sombre inconnu.

« Ah bon vraiment ? Et un manque de paire de claques non plus j'imagine ? » lui répondit-elle avec une tonalité neutre, sa tête se hochant légèrement sur le côté, tandis que ses sourcils se arquèrent. Elle avait pleinement conscience qu'il n'allait pas beaucoup apprécier qu'elle lui parla ainsi, comme s'il eut été un enfant. Mais son attitude ressemblait à celle d'un enfant, alors pourquoi devrait-elle le considérer autrement ? « Bref. Je ne suis pas ici pour faire la baby-sitter. Mettez-vous où ça vous chante. » murmura t-elle d'une demi-voix en faisant un geste agacé avec sa main. En même temps, elle s'affairait à allumer le rétro-projecteur, puisqu'elle avait des images à leur montrer. « Bien, pour commencer j'aimerais que vous observiez attentivement les images que je vais vous projeter. Notez ce qui vous semble important, ce qui vous frappe … Bref, tout ce qui en tant qu'enquêteur par exemple, aurait pu vous êtres utile. Et aux vues de ces images, j'aimerais que vous me disiez s'il s'agit de la même personne qui a commis les différents homicides, ou si au contraire, ce sont des personnes différentes. »

Leyla alla éteindre la lumière. Sur le grand écran blanc, des images défilèrent, toutes peu réjouissantes. Sur chacune d'elle, des femmes livides, mortes et mutilées. Sur la première, c'était juste une femme rousse, d'un certain âge (environ 40 ans), dont le visage avait été recouvert de rouge à lèvre négligemment une fois tuée. La seconde était à peu près similaire, tout comme la troisième. Ce n'est qu'à partir de la quatrième que cela devenait plus méticuleux : le cadavre avait une disposition singulière, la femme avait été habillée et maquillée comme une poupée de cire, et disposée comme telle. L'avant dernière, c'était une véritable mise en scène : deux femmes transformées symboliquement en poupées de porcelaine, prenant le thé. Une scène sordide, à vous en donner la chair de poule. Toutes les femmes étaient rousses, au teint pâle, d'un certain âge. Elle avait sentit que dans l'amphithéâtre, l'atmosphère s'était calmée. Deux élèves étaient sorties avec des nausées, ne s'attendant peut-être pas tout à fait à cela. Leyla ralluma la lumière, et éteignit les images.

« Alors selon vous ? Combien de meurtriers ? Il faut que vous sachiez que les deux premières femmes ont été retrouvées après toutes les autres. D'où leur état de décomposition plus avancé. » Une élève dans les premiers rang, très concentrée, leva la main. « Deux non ? Les trois premières étaient plus négligées, pas aussi travaillées que les autres ... » C'était une bonne remarque, pertinente. Les policiers chargés de l'enquête, au tout début, avaient fait la même déduction. « Ça aurait pu, oui. D'autres hypothèses ? »
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MessageSujet: Re: Psychologie : Maladie qui se fait passer pour un remède. Psychologie : Maladie qui se fait passer pour un remède. EmptyVen 10 Avr - 23:51


“Psychologie : Maladie qui se fait passer pour un remède.”

Je le savais. Oui, je savais que ce jeune professeur ne s’arrêterait pas en si bon chemin. Je savais que ma remarque, aussi véridique soit-elle, allait provoquer un relent de sa part. Et comme je ne suis pas né Russe ni Shark pour rien, je savais aussi que je n’en resterai pas là. Apparemment elle était immunisée contre mon insubordination et ma colère latente, signifiée par les regards fulminants que je lui lançais. Soit. J’essaierais une autre méthode, la fois prochaine. Encore un brin d’humour, un peu moins drôle cette fois-ci. Cette fois, je n’ai ni souri, ni montré une quelconque émotion. Devant, certains se sont retournés, comme s’ils assistaient à un match en deux rounds. Je pouvais même les imaginer sourire dans un coin de leur tête, à se demander si la nouvelle venue allait rabattre le caquet du mouton noir de l’université. Mouton ou loup ? Qui fait l’un et qui fait l’autre dans cet amphi ? Je ne suis pas sûr qu’elle aurait apprécié l’issue de cette petite querelle à laquelle nous nous prêtons depuis le début de ce cours. Un enfant. Voilà comment elle me voyait. Elle qui devait avoir l’habitude de juger et de jauger plus rapidement que les individus lambdas en raison de sa solide formation dans le domaine de la psychologie et du comportement humain. Dommage que je ne sois pas un livre ouvert. Dommage qu’elle se trompe à mon sujet. Ca aurait pu être intéressant… « A vous d’me le dire. » répliquai-je dans un souffle après un court instant d’hésitation. « C’est vous la psy, non ? » Oui, un enfant. Un enfant longtemps maltraité par sa mère folle alliée qui avait été internée le jour de sa seizième année pour abus sur mineur. Un enfant qui avait fui son pays natal parce qu’il ne lui restait plus rien après ça et qui avait fait un déni, un oubli complet de sa vie d’avant jusqu’au jour où maman est revenu cogner à la porte de la maison, demandant à récupérer son bambino sous peine de lui loger une balle dans la cervelle s’il refusait de la suivre. Et de détruire le peu de liens qu’il avait réussi à construire depuis son départ. On pourrait en parler pendant des heures, de cette histoire. Sauf que c’était la mienne, et que je n’en discuterai sûrement pas avec elle. Une paire de claques. J’aurai même pu en rire si ça n’avait pas été aussi tragique. Une paire de claques, si je n’avais reçu qu’une paire de claques dans ma chienne de vie, je ne serais pas sur ce banc, face à vous aujourd’hui. « Pas trop tôt. » Merci de me permettre de m’asseoir où bon me semble. Vous êtes payée pour faire votre cours, du moment que je ne le perturbe pas trop, mes fesses peuvent se fixer à n’importe quel banc, puisque vous avez raison, vous n’êtes pas ma mère, ni ma baby-sitter, ni n’avez aucune forme d’autorité sur ma personne. Le cours commence. Mes bras restent scotchés à mon torse pendant que je m’amuse de la voir ajuster maladroitement le rétroprojecteur. De temps en temps, je jette un œil sur les étudiants, patients et attentifs. Lorsque les premières images défilent enfin, je ne les quitte pas des yeux, jusqu’à ce que deux d’entre eux se précipitent vers la sortie, une main tentant vainement de garder en bouche le liquide nauséabonde que la cuvette des toilettes allait bientôt récupérer. C’est quoi ces photos au juste ? Finalement, je lève les yeux vers la première image. Puis la seconde, la troisième…Elle pouvait continuer à parler toute la nuit que je ne l’aurais pas écouté, obnubilé par ce que j’avais sous les yeux. Des corps. Froids, livides, des corps de poupées abîmés. Mais ce n’était pas tant les corps et leurs lacérations qui me glaçaient le sang que leurs regards, cette expression sur leurs traits, et surtout…surtout…cette chevelure rousse qui avait toujours fait ma fierté. Cette chevelure…que je tenais de ma mère. Ma mère, que j’avais tuée, d’une balle en plein cœur, il y a sept ans très exactement. D’un coup, la bile est montée à ma gorge. J’ai lutté pour la contenir, de toutes mes forces, j’ai fermé les yeux un moment, j’ai senti quelques gouttes perler près de ma tempe droite, et le froid assaillir mon cœur déjà glacé par des années de souffrance désirée. Bravo, mademoiselle Harrows, pile dans le mille.

Une voix brise le silence brièvement installé. « C’est pas parce qu’elles sont moins bien vêtues que les premières que c’est pas le même meurtrier. » Je n’avais pas pû m’en empêcher. D’intervenir. Sans lever les yeux vers cette femme qui a visé en plein cœur, je fixais le dos de la jeune étudiante qui avait formulé une réponse la première, et continua sur ma lancée. « Si elles sont mieux vêtues, c’est peut-être parce qu’il a remarqué que la police lui a pas mis la main dessus après les deux premiers meurtres. Ceux-là, ils devaient pas être prémédités. C’était…l’instinct du chasseur, un réflexe insurmontable. Il était mal préparé, il avait peur que quelqu’un le voit faire ou alors il avait pas encore affiné ses goûts de styliste. Les autres victimes, on voit qu’il a pris son temps, du coup il savait ce qu’il faisait. Il se fiche non seulement de la police, mais en plus il a ressenti le frisson le plaisir, l’excitation à tuer et à faire cette mise en scène ridicule. » Je n’avais plus autant parlé depuis longtemps. D’ailleurs, je n’aurai pas dû parler autant. Les nerfs à vif par ce décor macabre qui me rappelait ma propre existence et le peu de pouvoir que cette psy avait réussi à avoir sur mon self-control, je lui jetais aussitôt un regard noir, comme pour lui faire passer un message, bien qu’au fond de moi, je devais reconnaître qu’elle avait également su attirer mon attention avec ces photos. J’ai beau me montrer agressif vis-à-vis du sexe opposé – ou même de mon propre sexe – j’avais toujours eu en horreur les hommes – parce qu’il ne pouvait y avoir que le mâle pour se montrer aussi pervers et sadique – qui abusaient physiquement ou psychologiquement de la gent féminine. Une qualité que je ne révélais évidemment jamais au grand jour.


∞everleigh
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MessageSujet: Re: Psychologie : Maladie qui se fait passer pour un remède. Psychologie : Maladie qui se fait passer pour un remède. EmptySam 11 Avr - 23:56

Benedikt ∞ Leyla
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Plus attentive aux attitudes des étudiants qu'aux photos qu'elle connaissait déjà pour les avoir travaillées, rêvées et s'en être imprégnée pendant des heures, elle poussa la porte silencieusement pour laisser sortir les deux élèves prises de nausées. Elle ne les reverrait probablement pas, mais ce n'était pas bien grave. Ils étaient si peu nombreux désormais qu'elle était sure que ceux qui étaient restés se sentaient un minimum engagés dans le sujet … Si particulier soit-il. Son regard parfois trop sombre, dénué des illusions de la jeunesse, sillonnait entre les rangs. Mais ils ne la voyaient pas, trop obnubilés par les images qui défilaient une à une implacablement. Un instant elle avait observé le jeune homme au tempérament perturbateur : l'expression de son visage, sa pâleur subite, et la crispation quasi imperceptible de ses traits de lui avait pas échappé. Elle sentait presque une tension pulser sous ses tempes, et un malaise s'installer peu à peu en lui. Un malaise qui n'avait rien à voir avec ses camarades. Un malaise plus profond, qui n'avait pas forcément un lien direct avec les images. Il s'agissait sans doutes d'une coïncidence. Sans le vouloir, peut-être avait-elle choisi un sujet qui heurtait une corde sensible. Le fait est que, si antipathique soit-il, son but n'était pas de basculer dans l'émotion sordide. Ces images, si dures soient elles à appréhender, avaient in fine un but pédagogique. Elle ne leur délivrait pas ainsi des informations gratuitement, juste pour le plaisir. Elle voulait vraiment qu'ils en tirent un apprentissage et une expérience à la fois visuelle, et sensorielle (même si ce n'était que virtuel).

Attentive aux réponses que pouvaient donner les étudiants à ses questions, elle fut un peu surprise d'entendre une voix plus grave résonner dans la pièce. Le regard de la jeune femme rencontra celui de l'étudiant, sans expression particulière. Comme si leur petit affrontement lui était déjà passé au dessus de l'épaule, et qu'elle n'y prêtait plus attention. Elle se concentra seulement sur sa réponse, tout à fait pertinente par ailleurs, quoique prouvant (comme elle l'avait imaginé plutôt), certaines expériences en matière de nature humaine que peu de personnes (et heureusement d'ailleurs) peuvent se vanter d'avoir acquises à un si jeune âge. « Oui vous avez raison. Votre réflexion est pertinente. Le frisson, l'adrénaline, cela motive souvent les tueurs à jouer de plus en plus dans la théâtralité. Simplement aussi parce que ce genre de meurtriers acquièrent un public qui les motive dans leur entreprise. Ces affaires sont très prisées par la presse, ils font de ces hommes, avec leurs articles, leurs reportages, de véritables célébrités, voire même des légendes. Regardez celui que l'on a appelé « Jack l'Eventeur » par exemple … Fascinerait-il encore, serait-il connu de tous encore aujourd'hui si à un moment, ses crimes et les mystères théâtraux qui les entouraient n'avaient pas suscité l'engouement d'un public ? » elle marqua une pause, réalisant qu'à échanger, le temps filait à une vitesse assez fulgurante. « En ce qui concerne cette affaire, il n'y a effectivement, comme le disait votre collègue, qu'un seul individu derrière ces meurtres. Sa première victime est la dernière dont le corps a été retrouvé, il s'agissait de la mère du meurtrier. C'est la première photo. L'homme derrière toutes ces mises en scène n'était qu'un adolescent lorsqu'il a commencé a tué. Tout laisse à penser qu'il n'avait pas vraiment conscience de ce qu'il faisait, dans la mesure où il considérait ses crimes plus comme un jeu, que comme un enjeu justement. L'homme en question avait un désordre psychologique important probablement depuis sa naissance. Pour ne pas vous donner de termes trop scientifiques que vous auriez du mal à concevoir, je dirais simplement qu'il avait une âme d'enfant dans un corps d'adulte. Ses retards étaient important, tant d'un point de vu psychologique que moteur. Il aimait éperdument sa mère comme un enfant en bas âge dans un corps d'adulte, et celle-ci ne lui a probablement jamais montré d'affection. Elle-même avait des désordres psychologiques importants, et vivait cloîtrée dans un univers très singulier : elle collectionnait les poupées de porcelaine, communiquant davantage avec elle qu'avec son propre enfant. On suppose même qu'elle « transformait » parfois son fils en poupée et le considérait comme tel. C'est en voulant l'enlacer qu'il l'a tuée, probablement par accident puisqu'elle est morte d'étouffement. Il l'a serrée contre lui comme elle avait l'habitude de serrer ses précieuses poupées contre son cœur ... » Elle marqua une pause, trouvant que cette affaire était d'une tristesse absolue, au-delà de la perfidie. « Dans toutes celles qui suivirent, c'est sa mère qu'il a tenté de retrouver, sans jamais vraiment y parvenir … Puisque dans le dernier « tableau », il s'est lui-même peint. » Elle vit alors l'étonnement dans le regard des étudiants, ralluma le projecteur, et leur montra la dernière photo, mettant en scène les deux cadavres ajustés autour d'une table en prenant le thé. L'une avait été liée de sorte à ce qu'elle tienne naturellement, mais celle d'en face, en revanche, était avachie. On distinguait sur la photo en noir et blanc une flaque de sang sur son col de dentelle, qui allait se répandre jusque sur la table qui les séparait. « La « femme » sur la droite, celle qui a l'air avachie … Il s'agit de l'homme qui a tué toutes ces femmes. Il s'est métamorphosé, est devenu ce en quoi sa mère avait l'habitude de le déguiser puisque c'était la seule image qu'elle tolérait de lui et dans laquelle elle l'aimait. Il a préparé sa mise en scène, s'est intégré lui-même dedans et s'est tranché la gorge. » Elle éteignit de nouveau le projecteur, croisa les bras devant sa poitrine. « J'aimerais que vous réfléchissiez pour la prochaine fois à cette affaire. Est-il possible de parler d'intention perfide de la part du meurtrier ? Pourquoi ne s'est-il pas arrêté au bout de la deuxième femme ? Bref … Interrogez-vous, et nous en reparlerons la prochaine fois. Sur ce, je vous souhaite à tous une belle soirée. » Un final qui pouvait presque cynique compte tenu des images qu'elle venait de leur montrer. Certains allaient probablement mal dormir dans les jours à venir. Quoiqu'il en soit, alors que tous les élèves sortaient tous un à un, elle retint d'un geste discret le jeune impertinent du début, voulant s'assurer de quelque chose. « Monsieur ... Excusez moi juste quelques minutes. » Elle attendit que tous les élèves soient sortis, voulant faire preuve d'un minimum de discrétion, car cela ne regardait personne. « Pendant que les photos défilaient, j'ai remarqué votre expression … Ça va aller ? » Elle se doutait bien, aux vues des brides de personnalité qu'il avait laissé entrevoir, qu'il allait l'envoyer paître joyeusement. Mais elle espérait que ses mots, au fond, ne tomberaient pas dans l'oreille d'un sourd, et qu'il comprendrait que sa sollicitude n'était pas malsaine. « Vos remarques étaient pertinentes en tout cas. Je dirais même presque … Personnelles. Comment vous appelez-vous ? »
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MessageSujet: Re: Psychologie : Maladie qui se fait passer pour un remède. Psychologie : Maladie qui se fait passer pour un remède. EmptyDim 12 Avr - 10:28


“Psychologie : Maladie qui se fait passer pour un remède.”

Je n’aime pas les photos. Enfin, pas les photos en elles-mêmes, mais être photographié. Dans certaines cultures, la prise en photo est une façon de capturer l’âme d’une personne. Je ne crois pas en ces bêtises, bien qu’il y a du vrai là-dessous. C’est moins une question d’âme que de miroir en fait. De capturer un instant fragile et éphémère durant lequel vous n’êtes pas conscient de vos humeurs, de pouvoir rester aussi indifférent que d’ordinaire pour éviter toute interprétation qui sera nécessairement relative, et limitée dans le meilleur des cas. Le regard que posait Leyla sur chaque étudiant ne m’avait pas échappé, bien que pendant un instant, mon attention soit toute entière dévolue aux photographies qui défilaient sous nos yeux ébahis. J’aurai dû savoir contrôler mon masque ordinaire d’imperméabilité, au lieu de ça, elle avait réussi à ouvrir une porte qui depuis six ans, était restée fermer à double tour, et dont les monstres tapis sous le lit me terrorisaient chaque nuit.

J’avais raison. J’en suis parfaitement conscient, bien que pour une fois j’aurai aimé avoir tort sur ce genre de questions. Mon expérience des psychopathes, des sociopathes, de ce qui peut pousser une personne à commettre l’irréparable, au fond le sujet de ma défunte génitrice ne m’aurait pas échappé. J’avais grandi avec et je savais mieux que quiconque ce qui pouvait trotter dans la tête de ces marginaux. Pensif et malgré mes résolutions de départ, très attentif aux paroles prononcées par la jeune femme, j’avais oublié de l’interrompre comme au début du cours, écrivant pour moi sur un bout de papier que j’étais parvenu à dénicher au fond de mon sac, quelques remarques et constatations personnelles sur les différents crimes commis, et plus généralement sur celle qui me fascinait le plus. Sa réflexion était intéressante, à creuser. Effectivement, sans ces vautours de médias, certains meurtriers en quête d’une gloire biologiquement sommaire puisque nous avons tous une fin n’est-ce pas, n’hésitent pas à prendre de gros risques, et à parer au moindre détail pour tenter d’éviter leur chute aux mains des autorités.

Soudain, son monologue s’oriente dans une autre direction, plus psychanalytiques. Naturellement me direz-vous, au vue de sa formation et sa profession. Le problème, c’est que je n’aimais pas ce qu’elle était en train de raconter. Le problème, c’est que ce qu’elle racontait me renvoyait à une réalité qui me faisait frissonner d’horreur. Et si elle avait raison ? Et s’il n’y avait pas d’autre fin possible ? La gorge sèche, les yeux baissés sur ma feuille, le stylo légèrement surélevé, je n’eus pas besoin de jeter un œil à la main qui le tenait pour savoir qu’elle s’était mise à trembler. De peur, de rage, de dégoût et de mépris. A chaque mot prononcé, mes yeux s’écarquillaient et la pâleur de mon visage n’en était que plus marquée. « la mère » « lorsqu’il n’était qu’un adolescent » « désordre psychologique » « depuis sa naissance » « âme d’enfant » « corps d’adulte » …tout à coup, je relève les yeux vers ces corps de poupées, jusqu’à la dernière toile. Là, le choc me fait vaciller. C’est moi, cette « femme sur la droite ». Bien que ma mère ne m’est jamais déguisé en fille étant plus jeune, e me retrouvais dans tout ce qu’avait dit Leyla. Dans le premier meurtre imaginé par le tueur. A un détail près : c’était un accident. Ou pas ? Je ne sais plus maintenant. Il est vrai que j’avais souhaité sa mort la première fois que les souvenirs de mes années de souffrance sont remontés à la surface. Et lorsqu’elle avait menacé de faire du mal à mon petit frère, Connor, qui n’avait que 7 ans à l’époque. Tout à coup, je remontais 7 ans en arrière, planqué dans le placard qui m’avait vu grandir, des idées noires plein la tête et une femme prénommée Sophie m’effrayant par sa seule présence dans ma chambre. Je croyais avoir réussi à dépasser tout ça. J’avais refusé de voir un psy, parce que je pensais qu’après un mois, j’étais guéri. Il faut croire que je m’étais trompé.

Je ne l’écoute plus. Toutes mes pensées sont pour cette idée qu’elle vient d’insinuer dans mon esprit déjà fragilisé par mon passé. Je la hais. Cela ne fait plus aucun doute maintenant. Je la hais d’avoir tout chamboulé alors que je croyais être parvenu à mettre de l’ordre dans ma vie. Je la hais, et elle me fascine tout à la fois. Le cours est terminé depuis une minute déjà, et je prends mon temps pour ranger mes affaires, un stylo et une feuille. Je prends mon temps parce que je n’ai pas envie que les autres entendent ce que j’ai à lui dire. Finalement, c’est elle qui m’interpelle la première. Je vois que j’ai fait moi aussi impression. En bien, en mal, trop tôt pour le dire. Sa question, pourtant neutre, m’agaçait. Mes sentiments ne regardent que moi. Et même si je n’allais pas bien, j’aurai préféré crever plutôt que de l’admettre à cette femme. « Je vais bien. » Et évitez de me regarder la prochaine fois. Elle avait beau vouloir bien faire, se montrer douce et avenante, encore une fois, je n’aimais pas qu’on se mêle de mes affaires. Non en fait, c’était plus compliqué que ça : je n’étais plus habitué à ce qu’on s’intéresse à ma personne. Mon nom ? Pourquoi faire ? Allons Beni, sois moins parano. De toutes façons elle peut l’avoir facilement ton prénom, tu sais ! Suffit d’aller demander à l’administration ou donner ton signalement pour que n’importe qui lui réponde sans se tromper. « Benedikt. Benedikt Alekseïevi Shark. » répétai-je. Pourquoi avais-je évoqué le nom de famille de ma mère ? Mystère. Ca faisait peut-être plus d’effet, va savoir. « Et même si ce que vous dîtes est vrai… » grognai-je en lui lançant un regard noir. « …ça ne vous regarde pas. Mêlez-vous de vos affaires si vous voulez pas que je me mêle de votre vie à mon tour ! » Une menace ? Oh que oui. Si elle s’avise de fouiner dans ma vie au prétexte que mes remarques lui avaient paru personnelles, je ne me gênerai pas à mon tour pour fouiller dans la sienne. On verra qui déniche le secret le plus noir en premier… « Du reste, c’est pas parce qu’un gosse a été violenté par sa génitrice qu’il devient forcément un tueur. » lâchai-je avec violence. Ce n’est pas ce qu’elle avait dit, ah ? Il faut croire que c’est le message que j’ai décelé au fil de son récit.


∞everleigh
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MessageSujet: Re: Psychologie : Maladie qui se fait passer pour un remède. Psychologie : Maladie qui se fait passer pour un remède. EmptyDim 12 Avr - 12:52

Benedikt ∞ Leyla
Psychologie : Maladie qui se fait passer pour un remède.
Les mains jointes, son pouce gauche frottait d'un geste machinal l'articulation de son pouce droit. Pensive, songeuse, elle n'aurait pas pensé au premier abord déclencher un tel malaise chez l'un de ses étudiants. Pour une première approche, ce n'était peut-être pas le sujet le plus « facile » à aborder. Elle aurait sûrement dû commencer avec quelque chose de moins complexe, de moins … Enfin de toute façon, elle en aurait des échos de ses supérieurs. Ils avaient choisis de l'envoyer sur ce terrain houleux alors que ce n'était pas du tout son domaine de prédilection : ils n'auraient plus qu'à assumer les conséquences de leurs actes. Benedikt Alekseïevi Shark. Une partie sonnait russe, ou scandinave, l'autre un peu moins. Il continuait de lui jeter un regard haineux, d'une noirceur absolue qui ne faisait que la conforter dans l'idée que, sans véritablement le vouloir, elle avait touché un point sensible de sa personne. Une intuition était née en elle à ce moment là. De ces intuitions qu'elle avait parfois lors d'une enquête, et qui souvent se révélaient justes avec le temps. Mais elle préféra cette fois la garder tapie au fond d'elle même. Elle aurait très bien pu rentrer chez elle, ouvrir son ordinateur, aller sur le serveur du FBI et faire des recherches poussées sur ce jeune homme afin d'en savoir plus à son sujet. Sauf qu'elle n'en ferait rien. Pour la bonne et simple raison que sa vie lui appartenait, et qu'elle respectait le passé d'autrui, si funeste soit-il. Tant qu'il ne faisait de mal à personne, tant qu'il n'était pas relié à des disparitions ou des actes sordides, cela n'entrait pas dans son domaine professionnel. Cela n'était que de la curiosité, malsaine, et déplacée. Autrefois elle aurait pu se laisser tenter, lorsqu'elle était encore impertinente et impulsive, prête à bondir face au moindre affront. Elle s'était assagie depuis.

« Je n'ai rien à cacher. » lui répondit-elle avec un calme qui pouvait parfois paraître énervant, relevant son regard d'ébène vers lui. Ce n'était pas tout à fait vrai. Tout le monde a plus ou moins des choses à cacher aux autres. Mais les grandes lignes de son existence, elle se fichait éperdument qu'il les connaisse. Oui sa famille vivait dans le Wisconsin. Oui son père avait lui aussi été policier, et était mort lorsqu'elle était enfant. Oui elle avait sauté une classe. Oui sa carrière avait été propulsé au sommet lorsqu'elle avait découvert l'identité de l'un des tueurs en série les plus recherchés des États unis alors qu'elle n'était que toute jeune recrue au FBI. Oui ce tueur l'avait torturée, et mutilée avant qu'elle ne réussisse à l'abattre. Oui elle avait dû faire un séjour en hôpital psychiatrique à la suite de cette affaire. Oui aujourd'hui encore on hésitait à la mettre sur le terrain, de peur que son comportement devienne trop incontrôlable dans certaines situations. Toutes ces informations, il pourrait les trouver facilement. Cette affaire avait fait tellement de bruit à l'époque que la presse s'en était emparée, en long, en large et en travers, si bien que tous les agents de l'époque avaient vu leur portrait détaillé sur la plupart des journaux. Évidemment ce n'était que des grandes lignes. Le reste, les détails, la réalité … Ils appartenaient à leur mémoire, et aux dossiers classés secret défense. Tout cela pour dire que ses menaces ne l'impressionnait pas. Si elle avait dû s'alarmer chaque fois que quelqu'un l'avait menacée, elle n'aurait aujourd'hui plus de nerfs à mettre à l'épreuve. « Heureusement que non. Le monde serait rempli de sociopathes si c'était le cas. » Se rendait-il seulement compte que, sous couvert de sa hargne et de ses menaces, il lui avouait sans le vouloir certaines choses ? Elle n'était ni dupe, ni une imbécile. Elle se doutait bien que son attitude si arrogante, son isolement par rapport au autres n'était pas sans raisons. S'était-il reconnu dans les traits de ce meurtrier dont elle leur avait fait un rapide portrait ? Une part d'elle-même en était persuadée, même si son histoire devait avoir des revers différents. Aussi, elle jugea bon de faire preuve de subtilité. Son but n'était pas de le révéler au grand jour, mais plutôt … De le guider subtilement dans les recherches de réponses aux questions qu'il se posait. « Cette affaire a été résolue au bout de presque sept ans. Vous vous doutez bien qu'en une heure, je n'ai pu vous dresser qu'un portrait approximatif de cet homme. Je ne vais pas vous livrer toutes les clefs dès le début, cela n'a pas d'intérêt. Il faut que vous puissiez penser, et réfléchir par vous même. Beaucoup d'entre nous ont des passifs terribles, souvent même que nous ne soupçonnons pas. Mais cela ne détermine pas ce que nous deviendrons ensuite … Chaque individu fait des choix au cours de sa vie. Certains empruntent des chemins moins recommandables que d'autres … Mais quoiqu'il en soit, il peut arriver que des personnes sans histoires, n'ayant jamais manqué de rien, ayant eut une enfance heureuse, du jour au lendemain commettent un acte terrible juste pour se divertir ou pour voir quelle sensation cela leur procurerait. Comme à l'inverse, certains viennent au monde avec des cartes en mains terribles, des parents violents et perturbés, mais finissent par trouver les clés pour avoir une existence supportable, voire même enviable. » Jamais elle ne parla de lui, lui délivrant ses idées et son expérience tant personnelle que professionnelle avec une neutralité qui lui permettrait d'appréhender ce qu'elle lui donnait comme bon lui semblerait. Elle ne cherchait pas à le convaincre de quoi que ce soit, ni à le rassurer. Elle ne le connaissait pas suffisamment pour prendre un parti par rapport à l'autre. Elle sentait juste une noirceur dans sa personne qui était encore suffisamment palpable pour évoluer dans le bon sens. Ceux dont la noirceur ne se percevait plus, ceux qui avaient atteint un stade où les émotions ne surgissaient plus … Ceux là étaient ceux dont il fallait le plus se méfier, voire même qu'il fallait craindre. Car un individus sans peur, c'est un individu qui n'a plus rien à perdre. « Vous n'êtes pas ici de votre plein gré n'est-ce pas ? » Osa t-elle demander. Il semblait plus âgé que les autres, avait un style plus adulte et des réflexions plus mures que ses camarades (même s'il savait très bien se comporter comme un ado insupportable, paradoxalement). Il n'était pas plus vieux qu'elle, mais pas beaucoup plus jeune non plus. Aussi en avait-elle déduit qu'il n'était pas là par hasard. « Leyla Harrows. Enchantée. » Elle avait décidé de se présenter en bonne forme, dans un rapport un peu moins hiérarchique que précédemment. « Je ne vais pas vous retenir plus longtemps, vous avez sans doutes mieux à faire. Mais en tout cas, sachez que si vous avez des remarques, ou des questions … Vous pouvez toujours venir m'en parler pour échanger un peu. »
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MessageSujet: Re: Psychologie : Maladie qui se fait passer pour un remède. Psychologie : Maladie qui se fait passer pour un remède. EmptyDim 12 Avr - 13:58


“Psychologie : Maladie qui se fait passer pour un remède.”

S’il y avait bien une chose que m’avait enseigné mon expérience, c’est que tout le monde a quelque chose à cacher. Tout le monde a une part d’ombre qui ne demande qu’à émerger au moment où l’on s’y attend le moins. Il suffit de très peu pour que penche la balance, mademoiselle Harrows. Un rictus se fraye d’ailleurs un chemin sur mes joues, signe que je n’en croyais un mot, bien que je demeurais silencieux. Là-dessus, mes sourcils se froncent alors qu’elle ne se départit pas de son calme pour m’expliquer ce que j’avais apparemment mal interprété. Ce qui, évidemment, m’agace d’autant plus que j’avais l’impression d’être face à une adulte responsable bien plus mûre et apte que moi à garder son self control. Pourquoi est-ce qu’en ce moment, la moindre contrariété me met dans tous mes états ? Est-ce seulement parce que ma fille me manque ou est-ce à cause de ce nouveau collègue qu’on m’avait filé qui me tapait sur les nerfs à vouloir toujours m’embrasser dès qu’il me voyait ? Dans les deux cas, je n’avais pas la solution. Le frapper une fois n’avait suffi qu’à rendre mon chef suspicieux. Quant à Natacha ma foi, ce n’est pas demain la veille que je serais prêt à retourner auprès d’elle pour jouer mon rôle de père. Joe était bien plus doué que moi dans ce domaine, malgré ce qu’il peut en dire.

Certes, je comprends mieux. Même si j’ai toujours la sensation de me voir dans le portrait qu’elle dresse, je garde le silence, histoire de ne pas lui en révéler plus que je ne l’avais déjà fait. Lorsqu’elle me demande si je suis venu de mon propre chef, sous forme de question rhétorique j’en suis sûr, je lui lance un regard blasé tandis qu’un soupir désespéré s’échappe de mes lèvres. « Comment vous avez deviné ? » C’est si évident que ça ? Parlons-en d’ailleurs, de nos présences respectives. « Vous non plus, j’en mettrais ma main au feu. » Ne serait-ce que parce qu’elle n’était pas enseignante, elle l’avait dit elle-même, parce qu’elle avait l’habitude de travailler avec la police et non des jeunes gens, et parce que son premier cours s’était terminé dans les toilettes pour plusieurs d’entre eux, je me dis qu’elle n’était pas ici par hasard, et que ce n’était pas intentionnel. A moins d’être sadique… Quelle était la raison sous-jacente de sa présence entre nos murs ? Je finirais par le savoir. De son aveu propre, ou par le biais de mes investigations personnelles. « Oui, j’avais cru comprendre qui vous étiez lorsque vous vous êtes présentée tout à l’heure. » répliquai-je pour faire un brin d’humour. Mon téléphone sonne. Au moment où elle m’annonce indirectement son intention de quitter la salle. « Quoi !? …et alors ? Quand ? Qui ? Et qu’est-ce que je peux…MOI ? » Sans m’excuser outre mesure, je tourne peu à peu le dos à la jeune femme, mon cellulaire au creux de l’oreille, passablement énervé par la voix au bout du fil. « C’est ridicule. Qui ? » Pour étrangement, me retourner et observe Leyla de haut en bas, comme si je la jaugeais. « T’en es sûr ? Très bien, je vous tiens au courant.  Quoi ? Super ! Je m’amuse comme un petit fou. C’est ça, au revoir. » Et je raccroche, gardant le téléphone en main encore quelques secondes avant de le remettre dans ma poche de veste, et de fixer à nouveau la jeune femme. « Mon tuteur. Il voulait savoir comment c’était passé le cours. » Un mensonge, naturellement. « Je suppose que l’on se reverra. » grommelai-je avant de quitter rapidement les lieux.



Conversation téléphonique – neuf heures plus tôt



« Shark ? C’est Marvin. Mauvaise nouvelle. Problème dans l’air, j’en ai peur. » « Et alors ? » « Il y a un couple qui s’est fait tué dans un motel. » « Quand ? » « Il y a deux jours. La femme a été pratiquement éviscérée. Et son mari…enfin, je te montrais les photos, c’est pas beau à voir. » « Et qu’est-ce que je peux… » « …ils ont besoin de toi sur ce coup-là. Sur le terrain. » « MOI ? » « Oui, toi. Je sais que t’as pas été beaucoup sur le terrain, mais le couple en question, c’était Lily et Christopher Nash. Des sommités dans leur domaine. Chercheurs en chimie moléculaire et biochimie. Me demande pas ce que ça veut dire, j’en sais rien. Il n’empêche qu’après quelques coups de fil, ce serait le troisième couple qui serait mort en moins de deux semaines. Raison pour laquelle le boss veut que tu t’en occupes personnellement. C’est ton champ d’expertise après tout. » « C’est ridicule. » « Oh, et tu feras équipe avec le FBI sur ce coup-là. Je sais que t’aimes bosser en solo, mais ils ont déjà monté un dossier sur le premier homicide. Et il y a un profiler qui apparemment s’y connait dans les crimes de ce genre. » « Qui ? » « Elle s’appelle Leyla P. Harrows. Joli nenette si tu veux mon avis. » « T’en es sûr ? » « Ah ouais, super belle. Ah pardon, tu me parles du dossier là ou de la fille ? De toutes façons, ils vont te contacter directement. Tu es le seul chimiste de la région. D’ailleurs, ne l’oublie pas. C’est une mission officieuse alors pas de vagues, Shark. Le FBI ne doit absolument pas deviner ton affiliation. » « Très bien, je vous tiens au courant. » « Attends attends, j’ai appris que t’étais retourné sur les bancs de l’école ? Alors, lol, c’était bien ce premier jour de classe ? » « Super ! Je m’amuse comme un petit fou. » « Oh ça va, c’est pas un calvaire non plus de côtoyer de jeunes et jolies étudiantes à longueur de journée hein ! Tu sais, moi à ta place j'aurai... » « C’est ça, au revoir. »

Le dos collé au dossier de mon lit, mon ordinateur posé sur mes jambes, mes yeux étaient braqués depuis une bonne heure sur des photos de couples littéralement massacrés à coup de produits chimiques toxiques. Sur les cuisses de chaque femme, des traces de bleus, virant parfois au violet. Tous leurs vêtements avaient été remis à la hâte, comme si le crime lui-même avait été trop dur à contempler pour l’assassin lui-même. Au dessous de chaque photographie, les conclusions du médecin légiste. « Contusions multiples » « os de la mâchoire brisés » « viol ». L’une d’entre elles attira particulièrement mon attention, m’obligeant même à souffler plusieurs fois pour ne pas envoyer l’ordinateur de rage à travers la pièce. « avortement forcé ». L’époux lui, avait les mains attachés dans le dos, la gorge tranchée jusqu’aux oreilles. De ses yeux autrefois d’un vert pâle, il ne restait plus que deux cavités béantes. Le sadisme de celui ou celle qui avait fait ça ne faisait aucun doute. « Allo ? Oui, je suis Benedikt Shark. Qui êtes-vous ? » C’était l’appel que j’attendais, et qui dura moins de dix minutes, le temps de m’expliquer l’affaire sans entrer dans les détails, que je fasse semblant de n’en rien savoir, et que je raccroche. Le rendez-vous était pris. Demain, six heures trente. Federal Bureau of Investigation.  


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