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Jamais Kilian n'avait accepté de partager un moment intime avec un homme qui nourrissait d'autres envies que sur le plan purement charnel. Pour lui, la bisexualité n'avait jamais été une honte dans le sens où il avait toujours su très exactement ce qu'il recherchait, fait assez rare si on prend son âge en considération. De la même manière que James - bien que sa propre expérience en la matière soit moins développée que celle de l'Irlandais - il était capable d'aimer une femme et de coucher avec un homme sans le moindre sentiment autre qu'une amitié plus ou moins intense, tout au plus. Ce qu'il recherchait chez un partenaire du même sexe, ce n'était qu'un moyen de varier les sensations, de trouver du plaisir autrement qu'en s'enfermant dans un modèle pré-conçu par une société souvent trop bornée, malgré les apparences. Quel était l'évènement qui l'avait poussé à coucher avec un homme pour la première fois ? S'entendre dire que l'amour entre hommes, c'est contre-nature. Et qu'en tant qu'artiste, il devait forcément avoir des "prédispositions" pour l'homosexualité. Complètement idiot, n'est-ce pas ? C'est à ce moment précis que l'esprit de contradiction légendaire de Salaun fils était entré en action. Ca, et sa curiosité naturelle. Il avait testé l'amour entre hommes et n'avait pas manqué l'occasion de le faire savoir à l'idiot qui lui avait balancé ça que maintenant qu'il avait passé le cap, il ferait bien de se tenir à l'écart s'il voulait que son postérieur demeure à l'abri de ses convoitises... tocard. S'était-il senti moins viril suite à cette première expérience en compagnie d'un homme ? Pas le moins du monde. Et pourtant, Kilian s'était retrouvé dans un rôle plus passif. Il s'était tout simplement libéré du poids de l'interrogation et de la curiosité. Il avait été fixé.

Ce soir, avec James, il retrouvait ces sensations qui lui plaisaient tant et qui tranchaient nettement avec l'intimité en compagnie d'une femme. Un rapport non moins affectueux, mais plus direct. Peut-être plus animal. Disons que par principe - et sans faire preuve d'un machisme primitif - on a moins peur de faire preuve de plus de bestialité et de franchise avec un homme qu'avec une femme. Bon, soyons clairs, ils n'allaient certainement pas se taper dessus comme deux écervelés, mais ils trouveraient sans doute leur compte dans une étreinte un tantinet plus musclée que la douceur qu'on réserve souvent à une amante qui nécessite une attention toute particulière. La langue du Breton s'enroulait autour de celle du châtelain, appréciant non sans délice qu'il embrassait remarquablement bien. Il se retrouva assez vite en tenue d'Adam, s'offrant à la vue sans retenue de James... et déjà, un sourire faussement prétentieux et surtout joueur se dessina sur le visage amusé de l'artiste. Certes, il n'était pas aussi grand que la majeure partie des hommes de son âge ou plus mûrs comme l'était le businessman ou même son père. Néanmoins, ce dernier lui avait transmis la possibilité de se sculpter un corps suffisamment musclé pour compenser. Sans être bodybuildé pour autant, on voyait très nettement les heures passées à faire du sport et de la musculation se retracer sur le corps tout entier du jeune homme. De la force, il en avait à revendre malgré les apparences... et ça en avait surprit plus d'un. Il laissa le soin à celui qui serait donc son amant de le regarder à loisir, se faisant à l'idée du corps qui partagerait cette étreinte et qui tâcherait de lui offrir également du plaisir en retour. D'un sens, Kilian éprouvait de la fierté en réalisant qu'il allait être une sorte d'initiateur pour James sur ce terrain... à tous les niveaux. Certains diront qu'en couchant avec un homme, on en apprend suffisamment. Faux. Cela n'aurait été d'aucune utilité pour le businessman égaré sur le sujet tumultueux de sa sexualité. Ce qui lui avait été bénéfique, c'était la somme des conversations honnêtes et sans jugement qu'ils avaient eu tous les deux. Pas à un seul instant Kilian l'avait raillé. Lui qui était pourtant si sarcastique... Il avait été attentif, sage, avisé et conseiller autant que faire se peut. Il n'avait pas voulu le baratiner pour le mettre dans son lit : l'amitié de James comptait beaucoup trop pour cela, il se serait agi d'une trahison qui ne ressemblait en rien à la franchise reconnue du Breton. Ce qui se produisait ce soir n'était que le fruit d'une recherche d'attention pour l'un et d'un besoin de réconforter pour l'autre. Ceci dit, Kilian ne veillerait pas moins à ce que James puisse aller au rythme qui lui plairait et puisse essayer ce dont il avait envie.

Le Sigma ferma un instant les yeux dans un soupir de plaisir lorsqu'il sentit la main de son partenaire s'emparer de sa virilité. D'expérience, il savait que la timidité et la peur de ne pas savoir s'y prendre pouvait tétaniser un homme, la première fois. Le plaisir solitaire est quelque chose que n'importe qui a testé au moins une fois dans sa vie... mais de là à en procurer à quelqu'un du même sexe, il y a une différence avant tout psychologique. Mais rapidement, James la dépassa pour laisser parler sans doute son instinct et sa propre envie. Kilian se mordilla la lèvre inférieure tandis que sa main dans les cheveux de James se crispa davantage. Ainsi commença la longue bataille pour ne surtout pas se laisser déborder par l'extase et lutter pour prolonger le plaisir d'un moment intime partagé. Néanmoins, le fils Salaun veilla bien à ne pas s'empêcher de montrer qu'il appréciait, prouvant de cette manière à l'Irlandais qu'il s'y prenait à merveille. Sûrement ragaillardi par l'effet qu'il procurait à Kilian, il remplaça sa main par des lèvres brûlantes et, après un temps de timidité au départ, aussi conquérantes qu'on peut l'imaginer. Un sourire gagna même les lèvres du Breton qui laissa échapper un râle rauque de sa gorge tandis qu'il se cambrait légèrement, appuyant sa main à l'arrière de la tête de James. Et c'était l'une de ses premières fois ? Ou la toute première ? Une question traversa brièvement l'esprit du jeune homme : était-il arrivé à James de se concentrer sur les façons dont ses précédentes maîtresses s'étaient occupées de lui pour savoir comment s'y prendre à son tour avec un autre homme ? Personnellement, c'est exactement ce que Kilian avait fait, avant de laisser parler son propre instinct. Pour éviter de réveiller tout le château - et en particulier Louna - Kilian tâcha de veiller activement à ne pas faire trop de bruit, mais un gémissement franchit le mur de ses lèvres humides dont James reprit possession à nouveau. Ils partagèrent ce goût et cette odeur singulière, un parfum masculin et viril très particulier qui apporta encore davantage de désir au Breton.

Usant de sa force, il plaqua une main sur l'épaule de James, l'autre sur sa cuisse et usa d'un mouvement habile pour retourner la situation et inverser les rôles. Assis sur le propriétaire des lieux qui demeurait trop habillé à son goût, désormais, Kilian lui accorda l'un de ses fameux sourires ironiques. Un sourire qui laissait entendre qu'il espérait que James s'était bien amusé... car c'était à lui de devoir lutter, maintenant. En à peine quelques gestes, il dévoila le corps tout entier du puissant milliardaire. Un corps comparable à celui d'un félin, c'est la première chose qui lui traversa l'esprit. Il se courba en restant à califourchon sur lui, laissant leurs deux intimités en contact pour distiller de nouvelles sensations dans le corps et la tête de son partenaire. Sa bouche et sa langue attaquèrent avec faim et volupté la peau brûlante de James, s'attardant sur les formes de ses tatouages pour découvrir ses zones les plus sensibles. Des cicatrices parsemaient son corps, mais Kilian ne s'en formalisa pas. James était beau. Tout simplement, pas besoin d'en faire des tonnes. Il était particulièrement attirant, et dans une telle situation, c'était d'autant plus vrai. Il descendit avec une langueur aussi frustrante que délicieuse, atteignant enfin l'objet de sa convoitise. Après quelques caresses manuelles et appuyées, il fit disparaître l'épicentre du plaisir de son amant entre ses lèvres, le fixant droit dans les yeux pour se délecter de la vision qu'il allait lui offrir. Ses mains courraient encore sur sa peau, remontant le long de ses flancs et de son torse dans des caresses tantôt tendres et tantôt plus viriles, plus masculines. Quelque chose qui puisse lui faire sentir la différence d'un moment similaire partagé avec un homme plutôt qu'avec une femme. Après s'être amusé quelques instants à varier la pression et la vitesse de ce traitement si particulier, Kilian enjamba à nouveau le corps de son amant, mais dans l'autre sens. Ainsi, ils pourraient se prodiguer exactement le même plaisir en même temps... et se défier l'un l'autre de faire mieux, juste pour voir et surtout sentir qui serait prêt à craquer en premier. Après tout, un peu de jeu et de compétition, c'est ce qu'il y a de mieux pour motiver deux hommes. Surtout deux hommes de leur trempe.

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Découvrir James sous le jour d'un amant lui semblait aussi plaisant et différent que de le fréquenter quotidiennement comme l'un de ses plus proches amis. Ils avaient longtemps échangé sur l'épineuse question de la bisexualité, vue sous un jour plus interrogatif et presque honteux de la part de James qui n'avait pas spécialement eu l'occasion de pouvoir discuter de cela avec quelqu'un. Quant à en parler avec un psychologue, l'Irlandais ne donnait pas l'image d'un homme capable de parler de cela avec un inconnu, quand bien même il s'agirait d'un professionnel. Entre eux, il s'était donc agi de conversations à la fois intimes et franches, sans forcer ni aller jusqu'au tabou. Il n'était pas non plus question de vulgarité, mais simplement de comprendre les raisons pouvant expliquer les pulsions ressenties par le businessman envers les hommes et la façon dont il devait les gérer. Les accepter, même. Ce soir, c'était une finalité à la fois inattendue et délicieuse qui mettait un point d'honneur à cette complicité entre eux. Le Breton n'avait aucunement l'intention de feindre son plaisir ou bien d'en rajouter. D'une, c'est plus complexe pour un homme, et de deux, il ne voulait pas induire James en erreur pour sa première fois concrétisée. Ils n'auraient pas l'excuse d'être ivres, d'être en manque ou quoique ce soit : ils s'étaient offerts l'un à l'autre naturellement et, pour gommer toute forme de gêne ensuite - même si elle serait peut-être inévitable du côté du châtelain - Kilian faisait preuve de lâcher prise ainsi que de franchise dans sa manière d'être. Quand on connait leur différence d'âge, c'est assez paradoxal de constater que dans l'instant présent, c'est lui qui faisait office de guide, pas James. Néanmoins, il n'était pas là pour lui dire quoi faire et ne pas faire. L'étudiant le laissait simplement partir à la découverte d'un autre corps masculin et prendre ses marques pour savoir comment se faire plaisir en satisfaisant également un autre homme. Il voulait laisser James entièrement libre de ses mouvements et de ses envies afin que cette première fois reste gravée dans sa mémoire et ne puisse en aucun cas le bloquer s'il souhaitait recommencer plus tard avec un autre homme. Au contraire, il fallait lui laisser le temps de prendre confiance.

Et quelle confiance, ceci dit. En sentant sa virilité de nouveau disparaître entre les lèvres de James, un léger gémissement étouffé s'échappa de la bouche de Kilian qui offrait exactement le même plaisir à son partenaire. Après avoir senti l'Irlandais apprécier très nettement le traitement qu'il lui faisait en ayant agrippé son épaule tout à l'heure, il le sentait maintenant mû par le désir et l'envie de partager cet échange en rendant son dû au Breton. Les yeux fermés pour laisser tout simplement ces incroyables sensations mener leurs mouvements de va-et-vient sur leurs intimités respectives, il ne put que réaliser à quel point James était un amant attentif qui ne manquait pas de s'adapter à n'importe quelle situation, fût-elle aussi inédite que ce soir. Il était conquérant, puissant. Affamé et mesuré, sauvage et doux. De curieux amalgames qui ne laisseraient personne indifférent. Alors qu'il avait lâché son membre pour faire courir ses lèvres et sa langue à la naissance de l'objet de son désir, Kilian releva brusquement la tête en laissant échapper un grognement lorsqu'il sentit une autre partie intime stimulée par l'action de son partenaire. Il se coucha de manière à creuser un peu plus son dos afin de faciliter l'entrée à ces doigts aventureux, appréciant au passage cette attention de la part de James. Certains hommes, trop empressés ou ayant peur de mal faire, n'auraient pas pris la précaution de veiller à ce que l'autre n'ait aucun mal lorsque les ébats sont amenés à devenir plus 'sérieux' : dans la précipitation, un mal est vite arrivé. Pour distiller un brin d'excitation supplémentaire dans son corps et son esprit, Kilian reprit la virilité du châtelain en bouche, accompagnant ses mouvements avec ses mains comme pour également préparer James à ce qui allait suivre. Par moments, ses dents allaient même mordiller cette chair de plaisir, juste pour apporter un peu plus de jeu et de férocité à l'affaire.

Un homme restant un homme, aussi endurant soit-il que l'Irlandais ou le Breton, Kilian abandonna les caresses buccales et manuelles qu'il offrait à son amant pour se tourner et revenir face à lui, sur ses cuisses. Il l'embrassa fougueusement en plaquant une main sur son visage et l'autre dans ses cheveux, avant de les faire glisser sur son torse pour appuyer et lui faire comprendre de rester couché. Dans la mesure où il allait se retrouver dans une posture plus passive, il préférait prendre les commandes au départ le temps de s'habituer à la présence de James en lui. Simple mesure de précaution, non pas qu'il ne fasse pas confiance au businessman, mais disons qu'il s'agissait d'un réflexe qu'il prenait toujours avec ses autres amants. Après avoir passé une protection sur cette virilité triomphante qu'était celle du propriétaire des lieux, Kilian s'installa à nouveau sur ses cuisses et se laissa doucement posséder. Il contrôla la descente, gardant ses mains posées sur le torse de James tout en fermant les yeux et soufflant pour se détendre. A mi-distance du but, il se pencha sur lui et l'embrassa à nouveau. Délicatement. Passionnément. Une fois sûr d'être détendu, il rentra complètement l'objet de son désir en lâchant les lèvres de James afin de pousser un râle rauque. Immobile un instant pour s'habituer, Kilian entama ensuite une série de mouvements de son bassin afin de faciliter les futurs mouvements de James. Certes, la douleur était encore bien présente, mais le plaisir commençait doucement à faire son chemin, c'était le prix à payer pour vraiment prendre son pied. Ses deux mains posées sur les pectoraux de l'Irlandais, il le chevaucha donc avec de plus en plus d'assurance, laissant un sourire apparaître enfin sur son visage entre deux soupirs, signe que la détente était au rendez-vous. James pourrait varier de rythme et de positions comme il le souhaiterait, désormais, le plus difficile étant maintenant passé.

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Malgré son manque d'expérience avec les hommes, nul n'aurait pu douter que James n'était pas moins désireux d'en apprendre toujours davantage ce soir et tester jusqu'où le plaisir entre hommes pouvait conduire le plus fougueux des amants. Tandis qu'il commençait à se mouvoir au-dessus de lui, Kilian n'eut aucun mal à voir dans le fond des yeux pétillants de son partenaire que celui-ci était plus que demandeur, presque dépendant à une certaine mesure. Il avait besoin de ressentir, il avait besoin de le sentir contre lui et en lui, c'était plus qu'une évidence. Pas à un seul instant les mains du puissant milliardaire n'avaient quitté ses hanches, s'en faisant propriétaire pour cette nuit mémorable qu'ils s'offraient en ce moment même. De la même manière que l'Irlandais, notre Breton avait toujours plus de difficulté à contrôler ses pulsions lorsqu'il se trouvait avec un homme plutôt qu'avec une femme. Dans ce dernier cas, Kilian avait pris le pli de se refréner pour porter sa partenaire jusqu'aux confins du plaisir afin qu'elle puisse en profiter au maximum avant qu'il s'abandonne à son tour entre ses bras, puisqu'une femme nécessite bien plus d'attention dans ce genre d'ébats. Avec un homme, tout est différent. Il s'agit d'être direct, franc et même bestial. C'est du moins de cette façon que Kilian avait l'habitude d'apprécier ses amants. La douceur ou la tendresse, c'est ce qu'il lui arrivait de rechercher en passant un moment intime avec une femme... mais il attendait d'un homme qu'il se montre ferme, qu'ils puissent tous deux laisser parler leurs instincts pour se livrer l'un à l'autre sans la moindre inhibition ou la moindre retenue. C'est ainsi que le jeune homme se comportait avec un partenaire comme James : plus animal, et malgré cette position passive qu'il adoptait en laissant l'Irlandais le posséder, non moins viril.

Son regard bleu azur se planta dans celui de James, ne le lâchant pas non plus. Sitôt qu'il gémissait ou qu'il soupirait de plaisir, il sentait les yeux du châtelain pétiller d'amusement... ce à quoi Kilian répondait par un mouvement de bassin plus intense de façon à lui infliger à son tour une vague de plaisir qui le faisait sourire. Entre eux, une sorte d'exquise compétition se déroulait, à savoir lequel des deux allait réussir à faire prendre le plus de plaisir à l'autre. Salaun bascula légèrement en avant lorsque James l'attira à lui, l'embrassant avec passion en quittant toute forme de rationalité qui germerait encore dans son esprit. Désormais, l'étudiant n'agissait plus que par instinct et rien d'autre. Soudain, James ne tarda pas à renverser la situation à son avantage. Kilian relâcha un râle de bonheur en sentant les lèvres de son amant dévorer la peau brûlante et sensible de son cou, son point faible par excellence. En moins de temps qu'il n'en faut pour le dire, il se retrouva à nouveau sur le dos, dominé en tous points par le businessman. Il sentit sa virilité aller et venir en lui, possessive et entreprenante, ne lui laissant de répit que pour grogner de plaisir. A chaque passage de James, Kilian raffermissait la pression autour de son membre en se contractant, désireux qu'il s'aperçoive que malgré cette position plus soumise, le jeune homme pouvait encore aisément lui faire prendre un plaisir supplémentaire qu'il n'aurait pas pu soupçonner. En sentant son torse à nouveau source des attentions du propriétaire des lieux, l'artiste plaqua sa tête contre l'oreiller en soupirant de belle, cambré autant que possible pour s'offrir encore davantage à son amant.

"J... James..." souffla-t-il avant qu'un nouveau râle ne le cueille. Le plaisir d'être passif, voilà ce que beaucoup d'hommes hétérosexuels avaient la manie de dénigrer... et pourtant, Kilian avait appris à apprécier cela, bien qu'il soit lui-même plus souvent actif. Pour une fois, un homme peut se contenter de laisser quelqu'un d'autre s'occuper de le satisfaire en lui offrant l'intensité d'une partie de jambes-en-l'air tout à fait normale. Lui qui avait eu besoin d'attention et de réconfort quelques minutes auparavant, le Breton se sentait particulièrement réceptif aux assauts répétés de James qui menait désormais la cadence au rythme de coups de reins de plus en plus rapides et profonds. En sentant un pic de plaisir s'emparer de tout son corps au point de le faire frissonner, Kilian agrippa presque brutalement le bras et une épaule de James pour le plaquer contre lui sans le moindre ménagement. Eh oui, l'étudiant avait beau être plus petit que le milliardaire, il était d'une nature assez trapue dans sa musculature. L'obligeant à rester collé à lui, Kilian s'empara fiévreusement des lèvres de son partenaire, mouvant son bassin comme pour se coller davantage à son bas-ventre et le sentir sous un angle encore différent. Il resserra l'étau de ses jambes autour des hanches en mouvement de James et pressa fortement son épaule en sentant le plaisir le fendre en deux. "Continues..." Lavé de tout sens commun, le jeune homme ne songeait plus qu'à une chose : que cette nuit ne s'arrête pas, qu'ils laissent parler leurs corps le plus longtemps possible tant il y prenait du plaisir. Gémissant au creux de l'oreille de James pour l'encourager à le posséder au même rythme, Kilian fit glisser ses mains sur le dos moite de son partenaire et sur ses fesses, accompagnant ses mouvements sans aucune retenue.

Un instant, le fils Salaun fut tenté de demander à James si une « véritable » inversion des rôles l'intéresserait, par simple curiosité. L'attrait pour le plaisir entre hommes avait peut-être davantage de limites chez lui que chez le Breton. Après tout, il n'oubliait pas que le sexe est souvent un reflet de la vie des gens, notamment de leur vie professionnelle, or James était un businessman puissant, un chef d'entreprise accompli et posé sur une solide réputation. Il avait besoin de dominer, d'être possessif, exclusif, de sentir qu'il était l'objet principal du plaisir de ses partenaires. Sa forte personnalité dirigeante n'apprécierait peut-être pas de sentir un homme également prendre possession de son intimité. A moins que James ne lui en fasse la demande, le Sigma préféra ne rien lui demander pour éviter de le couper dans son élan. Il se contenta donc de faire glisser un doigt jusqu'à la porte de cet accès si peu usité que James était en train d'ouvrir chez lui à force d'assauts bestiaux et réguliers. Kilian le fit glisser par-dessus cette entrée mais sans jamais tenter quoique ce soit pour y pénétrer tant que le businessman ne manifesterait aucune envie de ce côté. Ce simple toucher était là pour le stimuler dans ses mouvements de bassin, Kilian sachant pertinemment qu'il s'agissait d'une zone particulièrement érogène en règle générale, rien que par une caresse subtile de ce genre.
Dans le même temps, le jeune homme relâcha sa tête en arrière dans un nouveau gémissement en prenant sa propre virilité entre ses doigts, s'activant dans un va-et-vient plutôt lent destiné à entretenir sa vigueur quasi intacte grâce au puissant désir que James provoquait en lui. Il ne voulait pas se laisser aller dans l'immédiat, voilà pourquoi il mesurait ce contact. Entre temps, il avait agrippé légèrement les cheveux de James pour les tirer légèrement en arrière afin de pouvoir embrasser ses lèvres avant de le relâcher pour mieux mordiller la peau de ses épaules saillies par l'effort. Son doigt frottait toujours contre son intimité, cherchant à le rendre encore plus ivre de plaisir afin de le sentir redoubler d'excitation.

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Kilian avait légèrement souri en entendant les paroles de James. C'est précisément pour cela qu'il apprécie tant la compagnie des hommes dans un lit : le changement de sensation que cela peut procurer. Entre hommes, pas besoin de se concentrer trop précisément sur les besoins de son partenaire, pas besoin d'un exercice d'attention particulier. Par instinct, un homme sait très exactement ce qui plaira à un autre homme. C'est ainsi que malgré son manque d'expérience en la matière, James savait comment s'y prendre pour porter Kilian aux confins d'un plaisir inouï. De la dureté, un brin de bestialité et des mouvements percutants, voilà quelque chose qui le satisfaisait au plus haut point, à en juger par la mélopée de grognements et de gémissements qui franchissait l'espace de ses lèvres lorsque celles-ci n'étaient pas férocement capturées par un Irlandais plus impétueux que jamais. Le Breton l'avait brutalement immobilisé afin de ne pas qu'ils mettent un terme prématuré à cette étreinte charnelle. Cela devait être la seule chose pour laquelle ils se montraient prudents : un homme reste un homme, et aussi endurants soient les deux amants, le degré d'excitation commençait à les catapulter un peu trop haut pour qu'ils parviennent à redescendre et à se contrôler avec facilité. Sensiblement plus doux et plus tendre envers son partenaire, Kilian l'avait ensuite engagé à reprendre ses mouvements de bassins, relâchant sa tête en arrière avant d'aller s'aventurer en territoire certainement vierge de tout contact de ce type.
Le Sigma avait appréhendé la réaction de James, de peur qu'il se vexe ou qu'il se sente humilié par le fait qu'un homme s'approche précisément de cette porte vers une intimité encore inexplorée. Jusqu'ici, ils passaient un excellent moment qui gonflait la fierté de Kilian. Il avait la satisfaction d'être l'un des premiers - sinon LE premier - partenaires masculins du businessman, il avait donc tout fait pour que cette nuit soit mémorable pour eux. Qu'elle donne confiance en James pour qu'il puisse réitérer plus tard avec d'autres hommes si l'envie le prenait, sans avoir à se soucier de la moindre peur à ce niveau. Le sentir réceptif à ce contact fit sourire Kilian qui sentit l'effet qu'il lui faisait grâce aux coups de reins redoublant d'intensité, lui tirant même un cri léger qu'il étouffa en plaquant sa bouche contre l'épaule de son amant. Cependant, celui-ci l'obligea à cesser cette stimulation avec une certaine force tout en cherchant ses mots. Kilian l'observa longuement en silence, le visage neutre. La possession. Voilà ce qui caractérisait davantage James, autant qu'il aurait pu l'imaginer de lui-même.

Kilian l'embrassa à son tour puis prit doucement son visage entre ses mains, se mordillant la lèvre au gré de la cadence infernale que l'Irlandais avait repris entre ses cuisses. Un sourire se dessina sur le visage légèrement brillant de l'étudiant qui lui fit un clin d'oeil. "Faut pas m'en vouloir d'avoir essayé..." Voilà ce dont il avait été question, un simple essai, il ne voulait le contraindre à rien. Quand bien même il l'avait senti plutôt accueillant et stimulé par cette perspective, cela ferait un peu trop pour la même soirée, peut-être. Kilian respectait ce choix et ne tenta pas d'insister davantage.
En revanche, il n'excluait pas la possibilité de s'amuser un peu aux dépens de son amant. Profitant d'un léger écart du bassin de ce dernier, Kilian le repoussa avec force sans pour autant se montrer brutal. Dégagé de la possession de la virilité du trentenaire, il glissa du lit et se retrouva debout à côté, tournant brièvement autour sur un pas lent, lascif. Une démarche très masculine et provocante à la fois. "Tu devrais pourtant savoir que j'suis pas un type qui se laisse faire bien longtemps." Ca, ce n'était pas faux. Une position plus 'soumise' ne le dérangeait pas outre mesure, encore moins si on en juge par le plaisir sonore qu'il avait pris entre les bras du châtelain. En revanche, qu'on l'oblige à quoique ce soit était quelque chose de totalement impossible envers l'artiste. Debout au milieu de la chambre, sans prêter attention aux meubles ou à quoique ce soit d'autre, il fixa James droit dans les yeux, arquant un sourcil pour appuyer ses propos. "Si tu me veux vraiment pour toi, il va falloir y mettre du tien, O'Malley." Un sourire en coin s'était dessiné au coin de sa bouche. Défiance, insolence et taquinerie. Voici les maitres mots du fils Salaun qui lança un regard plus qu'ardent au propriétaire des lieux. Il voulait prolonger leur plaisir commun, et la meilleure façon de s'y prendre était de varier toutes les possibles. Contre un mur, sur une table, à même le sol, pris au piège ou libres de leurs mouvements... Qu'importe. Plus Breton que jamais, Kilian était en train d'exhorter James à faire sortir le fauve de sa cage. Si l'amour entre hommes est une question de rapports directs, bestiaux et musclés, alors place à la virilité. Il savait que c'était son petit côté farouche et insoumis qui amusait le plus son ami et partenaire... Pour une provocation supplémentaire, il lui fit signe de la main de venir le confronter, un peu comme un boxeur inviterait son adversaire à lancer le combat. S'il n'osait pas encor tester le plaisir qu'on peut éprouver à être passif, James n'hésiterait sûrement pas à venir assouvir sa soif de contact physique et le désir brûlant qui consumait son corps tout entier.