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| « The point between rage and serenity » •• Hot | |
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Auteur | Message |
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Invité Invité
| Sujet: Re: « The point between rage and serenity » •• Hot Lun 18 Juin - 8:31 | |
| Kilian savait bien qu'il n'avait que peu de choses - sinon rien - à se reprocher dans cette histoire, mais le simple fait de voir Louna aussi triste et James dans cet état-là l'avait naturellement poussé à s'excuser du malentendu suscité par le tableau dont il était l'auteur. Assis à côté de la petite fille, il repensa à la figure adoptée par le propriétaire des lieux, cet air à la fois blessé, colérique, triste et surpris. Tandis qu'il caressait distraitement les cheveux de Louna, le fils Salaun repensa à la déception qui l'avait hanté des années durant lorsque son père l'avait délaissé pour aller s'engager dans l'armée, fuyant son chagrin pour ce qu'il pensait être la meilleure solution pour son enfant. Sur ses treize années d'absence, Kilian avait passé les cinq premières années à devenir fou en se demandant ce qu'il avait bien pu faire de mal dans cette histoire pour que son héros, son idole masculine le délaisse si brutalement. Il en avait même été rendu à s'accuser lui-même de la mort de sa mère alors que seul le cancer l'avait emportée... Ce n'était pas à ce degré de culpabilité et de tristesse que la jeune châtelaine était rendue, mais il comprenait parfaitement cette profonde incompréhension et ces regrets qui étaient les siens à cet instant. Lorsqu'on a cet âge et qu'on est aussi brutalement lâché en pensant faire plaisir, c'est hallucinant le nombre d'excuses blessantes et farfelues qu'on peut inventer pour expliquer un tel comportement. Il s'écarta un peu et afficha un léger sourire en voyant enfin père et fille renouer, chacun faisant un pas vers l'autre pour mieux se pardonner mutuellement. Heureusement qu'il en fallait beaucoup pour le rendre sentimental, autrement il aurait presque pu avoir sa petite larme à l'oeil. A les voir ainsi l'un contre l'autre, il ne put s'empêcher qu'il y en a qui pouvaient en prendre des notes... mais bien que Logan tente de s'excuser à la manière de James, il avait bien de trop blessé son fils pour que celui-ci daigne lui pardonner aussi facilement que Louna. Il n'avait plus sept ans... à vingt ans, il avait développé un vrai caractère de teigne qui lâchait rarement le morceau quand on lui avait fait du mal. La rancune tenace, il l'avait. Et cela pouvait durer des jours, des semaines, des mois et, dans le cas présent, des années. En son for intérieur, le Breton espérait vivement que les O'Malley sauraient continuer à se pardonner de la sorte à la moindre faute, à reconnaître les torts de l'un et de l'autre, car c'est le secret d'une relation durable. "Je t'en prie." avait répondu Kilian en hochant la tête. Il avait failli laisser échapper un « merci » de la part de Louna, mais il parvint tout de même à le retenir. Le Sigma se leva et passa une main affectueuse dans les cheveux de la petite avant de la déposer sur l'épaule de James pour la serrer légèrement en signe d'appréciation mais également de soutien.
Aux alentours de vingt-deux heures, Kilian se trouvait dans le parc du château. Une fois que James eut réussi à le convaincre qu'il ne vivrait plus d'épisode menaçant avec Darling et Maestro comme cela avait été le cas dans l'après-midi, il avait finalement consenti à remettre les pieds dehors tout seul. Le repas avait été somptueux, une fois encore, bien qu'Alfred ait tenu à le virer personnellement de l'entrée de la cuisine en le menaçant avec une louche en fer. C'était d'ailleurs devenu un jeu particulièrement distrayant, de voir jusqu'où le majordome pouvait aller pour défendre son territoire et les tâches qui lui incombaient en ces lieux. Le Breton s'était installé sur une grosse branche d'un chêne massif, allongé avec une jambe qui pendait dans le vide. Ses appuis étaient assurés, il ne tomberait pas, même si on le surprenait. La lune se reflétait dans son regard bleu azur, tandis qu'il observait l'obscurité envelopper progressivement les lieux. Le calme qui régnait dans ce parc était bien plus reposant qu'on pouvait l'imaginer, et il en avait besoin avec ce que l'incident du tableau avait fait ressurgir sans qu'il s'y attende. Après une bonne promenade une fois qu'il eut sauté de son perchoir, il sentit son portable vibrer dans la poche de son jean. Sur les marches du parvis menant à l'intérieur du hall d'entrée, il l'attrapa et décrocha sans regarder l'auteur de ce coup de fil. "Allô ?" Ah merde, il aurait mieux fait de regarder de qui il pouvait bien s'agir avant de répondre. C'était le géniteur. Oui, autant l'appeler comme ça : à ses yeux, il n'était qu'un mâle reproducteur trouvant amusant de culbuter les femmes deux par deux pour se multiplier. C'est crû, mais il ne le voyait plus que de cette façon. "Bonsoir, vous êtes bien sur le répondeur de Kilian Salaun. Il est actuellement fermé aux appels des gigolos et ne voit pas l'utilité qu'on le rappelle plus tard." Le sarcasme mordant de ses propos ne parvint toutefois pas à faire taire la détermination de Logan. "Mais j'en ai rien à battre que tu veuilles parler ! T'as qu'à parler au chien, au moins t'es sûr de pouvoir parler sans qu'on te contredise ! Ouais, je sais, j'te laisse même pas en placer une, figures-toi que j'en fais exprès !" Le sang commençait à battre dans ses tempes avec de plus en plus de puissance et la colère lui faisait hausser le ton, si bien que sa voix portait dans le château sans qu'il s'en rende compte. "J't'ai déjà dit de me laisser tranquille, j'ai plus rien à te dire ! Non, j'te dirai pas où j'habite en ce moment ! Alors maintenant, tu retournes voir tes pétasses et tu m'oublies ! Fous-moi la paix, merde !!" Dans un élan de rage complètement incontrôlée, Kilian ne raccrocha pas : il lança son téléphone avec violence contre le mur du hall d'entrée. L'appareil éclata à l'impact et se retrouva en pièces détachées au sol, l'écran également brisé tant le jeune homme y avait mit toute sa force. Le corps soulevé par une respiration rapide, il fronça les sourcils puis regarda ses mains... c'est dingue de voir à quel point cet homme était capable de lui faire perdre tous ses moyens. Kilian était de nature impulsive malgré un calme olympien la majeure partie du temps, mais depuis ce qu'il avait surpris à l'appartement de son père, il lui suffisait d'entendre le son de sa voix pour avoir des poussées d'agressivité.
Pendant qu'il ramassait les morceaux de son téléphone, il leva la tête et croisa le regard de James. Celui-ci était assis dans le salon, un verre de vin rouge à la main et à proximité de la cheminée. Un instant, Kilian déglutit et resta immobile, comme si on l'avait pris en flagrant délit d'une grosse bêtise. Le milliardaire avait lui aussi ses problèmes à gérer, certainement encore tourmenté par l'accrochage qu'il avait eu avec sa fille. Il ramassa les morceaux restants puis quitta le hall d'entrée sans un mot pour aller rejoindre sa chambre au plus vite. Le jeune homme s'arrêta juste devant la chambre de Louna puis colla son oreille. Respiration régulière, aucun bruit suspect. Dieu merci, elle n'avait pas entendu la voix de Kilian, il s'en serait voulu de l'avoir réveillée à cause de cette brève dispute téléphonique. Il rentra dans sa chambre et déposa les morceaux du téléphone sur la table de la pièce puis s'assit devant en passant une main sur ses lèvres pour essayer de se calmer. Alors qu'il s'était bien détendu dehors, il allait dormir complètement crispé grâce à Salaun père. Il lui avait manqué de respect ? Il n'en avait pas eu davantage à son égard le jour où il avait vu ce qu'il aurait préféré ne jamais voir.
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| | | Invité Invité
| Sujet: Re: « The point between rage and serenity » •• Hot Lun 18 Juin - 10:30 | |
| Tout autour du château, de grandes lampes bleu fosforescent éclairaient partiellement la cour. Ce qui permit à l'homme assis dans son canapé de cuir, d'apercevoir une ombre par la fenêtre du salon. Juste une ombre, mais suffisamment claire pour qu'il puisse mettre un nom sur son propriétaire. Que faisait-il dehors à une heure pareille ? Heureusement que les chiens ne s'aventuraient jamais aussi près des murs du château la nuit. Ils favorisaient les limites du domaine, là où trônait le grand rideau de fer, et là où la forêt de sapins commençait. La nuit, les animaux qui hibernaient durant le jour, sortaient pour prendre leur premier repas. Et servir de proie à Maestro et Darling qui pourtant, pouvaient avaler plusieurs kilos de croquettes pour chiens au cours de la journée. Que voulez-vous, James les avait dressé à jouer. Il leur fallait bien un passe-temps une fois le soleil couché. En attendant, leur maître ne quittait pas son jeune ami du regard. Il n'avait pas envie d'écouter, les traits contractés de son visage parlaient pour lui. Celui qui était au bout du fil devait passer un sale quart d'heure. Son père ? Sûrement. James ne l'avait jamais vu dans un tel état autrement que lorsqu'il parlait de son 'géniteur'. Il réussit même à entendre quelques bribes de leur conversation « ...j'en ai rien à battre ...contredise ...laisse tranquille » parmi lesquels de nombreuses insultes. Nul doute que le Breton était aux bords de la crise de nerfs. D'ailleurs, une fois son téléphone raccroché, le pauvre avait voltiger jusqu'au mur d'en face, sous le regard étonnament calme du maître des lieux qui finissait tout juste son verre. C'est à ce moment-là que Kilian s'était retourné, et que leurs regards s'étaient brièvement croisés. Est-ce qu'il allait appeler la police pour tapage nocturne ? Non, mais il aurait aimé lui parler, savoir ce qui pouvait le mettre dans un tel état, même si la réponse lui paraissait évidente. James ne connaissait que le début et la fin de l'histoire. Si seulement le Sigma se montrait moins réservé concernant sa relation avec son père. Quoiqu'il pouvait bien parler, il était dix fois plus énigmatique que lui au quotidien. Mais c'était pour la bonne cause dans son cas. Qu'importe, il ne s'agissait pas de lui dans le cas présent. Sans se douter un seul instant que l'étudiant irait se cacher dans sa chambre, uniquement parce qu'il avait honte d'une conduite que n'importe qui aurait eu à sa place, James se leva à son tour après plusieurs minutes d'attente silencieuse, alla rincer son verre, refermer les portes du château, avant de montrer une à une les marches des escaliers. Ils devaient en parler. Cette situation ne pouvait pas durer. Il était curieux, c'est vrai, mais en l'état actuel des choses, c'était bien plus que de la curiosité qui amenait le milliardaire à cogner à la porte de son ami. C'était simplement une façon pour lui de lui témoigner son amitié, et de lui apporter le soutien dont il avait besoin – même s'il était trop borné pour l'admettre.
« Est-ce que ça va ? J'ai vu que tu avais ajouté l'application 'crash imminent' sur ton téléphone, il y a des survivants ? » Voilà comment James avait ouvert la discussion. Il savait que sans humour, Kilian se braquerait et penserait qu'il voulait s'incruster alors qu'au fond, il ne cherchait qu'à l'aider. - Spoiler:
ps - mon 501ème message est pour toi mon lapin.
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| | | Invité Invité
| Sujet: Re: « The point between rage and serenity » •• Hot Lun 18 Juin - 13:44 | |
| Le regard bleu azur de Kilian s'était posé sur la fenêtre de la chambre, observant les branches des arbres qui passaient devant, tout juste éclairés par la Lune. Pourquoi est-ce qu'il fallait qu'il ruine tout en l'appelant à un moment où il arrivait enfin à retrouver un élan de sérénité chez James ? Celui-ci avait eu l'immense bonté de lui permettre de loger ici et depuis qu'il s'y trouvait, il retrouvait une certaine forme de paix intérieure nécessaire pour qu'il puisse gérer le conflit avec son père en gardant la tête froide. Mais voilà, il avait fallu que l'impatient Salaun senior s'en mêle pour « prendre de ses nouvelles ». Autant dire qu'il voulait plutôt savoir à quel moment il allait pouvoir se placer pour tenter de reprendre contact. Il n'arrivait pas à imprimer qu'il n'aurait aucune envie d'entendre le son de sa voix tant qu'il n'aura pas au moins acquis suffisamment de sang-froid pour se tenir face à lui sans avoir l'envie monstre de le démembrer. Son poing libre, situé près de sa bouche, se fermait et s'ouvrait successivement, il s'agissait d'un moyen quelconque qu'il employait pour se calmer. C'est à ce moment qu'il entendit frapper à sa porte. Ses paupières se fermèrent brièvement. James. Évidemment, s'il avait choisi de péter une durite à l'écart dans le parc, il n'aurait certainement pas eu droit à la visite du maître des lieux. Et par correction, il se voyait mal l'envoyer paître dans sa propre demeure. Il lui signifia donc qu'il pouvait rentrer s'il le voulait. Dans un sens, le fait qu'il s'inquiète pour lui le touchait. Kilian avait sa fierté, oui, mais elle n'était pas exacerbée au point qu'il passe plus d'énergie à repousser les gens qu'à écouter quelques uns de leurs conseils triés sur le volet. Il n'avait ni la prétention ni l'égocentrisme d'affirmer qu'il avait toujours raison ou qu'il pouvait se débrouiller seul quoiqu'il arrive, voilà une valeur que ses grands-parents lui avaient inculqué et qu'il avait parfaitement intégré au cours de ces années. L'humilité. Malheureusement, lorsqu'il était en proie à la colère, le Sigma peinait davantage à faire preuve de lucidité, surtout sur l'épineux sujet familial. Un très vague sourire se profila sur son visage alors qu'il prenait la coque de son téléphone ainsi que quelques composants brisés dans sa main. "J'en doute... la carte SIM, peut-être. Il faut dire que c'est une application plutôt efficace." Kilian avait poursuivi sur ce même ton ironique sans adresser de regard à son interlocuteur. C'est vrai qu'avec cet accès de colère, il allait être bon pour s'en acheter un autre. Et l'assurance ne fonctionnerait pas dans le cas présent. A moins qu'il dise que James l'ait agressé, éventuellement. Ca fait un peu beaucoup pour frauder à l'assurance, mais tous les moyens sont bons. Il haussa les épaules et croisa les bras sur son torse. "Le bon côté, c'est que ça m'évitera d'être appelé à n'importe quelle heure... par n'importe qui." avait-il ajouté avec une froideur sans pareille, détournant le regard à nouveau vers la fenêtre.
Le Breton regarda ensuite James qui demeurait bien silencieux. Il savait parfaitement pourquoi il était là. Il savait aussi que l'obstination irlandaise dont il faisait preuve dans des moments comme celui-ci le pousserait à ne pas vouloir quitter cette chambre avant d'avoir eu le fin mot de l'histoire. Ou s'il s'en allait, il ré-attaquerait de plus belle dès le lendemain matin. Il ne pouvait pas lui en vouloir pour ça et finalement, en parler ne serait pas une si mauvaise idée. Bien qu'il ait coupé court à cette discussion lors du séjour hospitalier du milliardaire, il en avait gardé un souvenir bénéfique. Kilian soupira et se redressa pour se retrouver face à lui. Quel le récit commence, et de façon objective pour commencer. "Je revenais d'un concert, je ne sais plus tellement quelle heure il était. Je suis rentré à l'appartement pour aller me coucher et je me suis trompé de chambre, j'avais pas tellement les yeux en face des trous. Donc je suis tombé dans la chambre de mon père..." Il prit une profonde inspiration puis arqua un sourcil. "Je l'ai surpris en plein ébat sexuel avec deux femmes." Kilian secoua la tête puis laissa ses doigts se perdre dans les composants brisés de son téléphone. "Alors j'ai décidé de faire ma valise avec le strict nécessaire et partir dans l'immédiat. Sans demander d'explication, sans lui parler. Ca n'aurait servi à rien, pas à ce moment-là." Il se souvenait même de l'énervement dont son père avait fait preuve : les deux hommes Salaun avaient un caractère similaire et lorsqu'une situation leur déplaît, ils s'obstinent à faire l'inverse de ce qu'on leur demande, quand bien même cela leur ferait également du tort. C'est stupide, mais c'est comme ça. Kilian s'avança un peu en posant ses cuisses sur ses coudes. "Qu'on se le dise, ce n'est pas tellement le fait de savoir que mon père s'envoie en l'air dans des plans à trois qui me gêne. On a tous des envies particulières... j'en sais quelque chose. Franchement, il fait ce qu'il veut. Mais c'est de voir avec qui il l'a fait qui m'a posé problème. Cheyenne Hutchinson et l'autre blonde, là, Khelos." Il secoua négativement la tête avec un air agacé. "Ces deux nanas m'ont mené en bateau pour me forcer à voir mon père à cette soirée de la St Valentin, à Berkeley... et je ne tolère pas qu'on me manipule. Il le sait, pourtant, que je ne peux pas les encadrer. Mais apparemment, il préfère réfléchir avec sa queue qu'en fonction de son fils." Oui, c'était plutôt crû, comme langage. Toutefois, Kilian était trop énervé pour faire preuve d'un langage d'ordinaire pourtant très mesuré. "C'était bien la peine de me prévenir que son appartement n'était pas un baisodrome, avant que j'emménage. Si ça, c'est pas un baisodrome, j'aimerai bien avoir une définition de ce que c'est pour lui." lâcha-t-il d'une voix mauvaise.
- Spoiler:
Félicitations et merci, mon canard
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| | | Invité Invité
| Sujet: Re: « The point between rage and serenity » •• Hot Sam 23 Juin - 8:11 | |
| Retenant un sourire face à l'humour dont faisait preuve le Sigma, ce qui présageait bien de la rage qui l'animait intérieurement – l'autodérision était la meilleure défense qu'un Homme puisse avoir pour dissimuler ses sentiments, même si dans le cas de certains, James y compris, ne rien dire était tout aussi révélateur – James observa les morceaux brisés du portable qui avait fait les frais de la colère de Kilian. Effectivement, il n'y était pas allé de main morte. Heureusement qu'il ne s'agissait que d'un objet matériel. Imaginez s'il avait eu son père à bout de bras à ce moment-là. Malgré la corpulence bien bâtie du professeur de théâtre, James n'était pas certain qu'il aurait réussi à s'en tirer sans quelques os en moins en la circonstance. Quoiqu'il en soit, le Breton avait besoin de deux choses. Premièrement : d'en parler. Il n'était jamais bon de garder de la rancoeur en soi. Et le milliardaire en parlait par expérience puisque lui-même, au décès de Cheryl avait eu tellement gros sur le coeur qu'il avait mis le feu à leur maison d'été, avait manqué de renier sa propre fille qui venait tout juste de voir le jour, et de faire une tentative de suicide. Bon, biensûr, Kilian n'irait pas jusque-là, mais cela faisait tellement longtemps que les deux hommes réglaient leurs comptes que le châtelain craignait par contre que la colère de l'un l'aveugle et surpasse des sentiments qu'il dénigrait mais qui demeuraient pourtant bien présents.
Les mains dans les poches de son pantalon, bien campé dans ses chaussures, James n'avait toujours pas bougé, près de la porte d'entrée. Bien qu'il soit chez lui, il n'était pas impoli au point de s'inviter dans la chambre du Breton sans sa permission. Même s'il ne s'en irait pas non plus tant que ce dernier n'aurait pas levé les yeux vers lui et ne se serait pas expliqué sur la conduite de tout à l'heure. Il était même prêt à prendre pour prétexte le mur qu'il avait explosé si cela lui permettait de rester à ses côtés. C'était dire à quel point l'Irlandais pouvait se montrer borné. Finalement, les mots s'échappèrent d'eux-mêmes, sans qu'il n'eut besoin de quelques tours de passe-passe. Immobile avec cet air sérieux qu'on lui connaissait sur le visage, James l'écouta sans l'interrompre, hochant de temps en temps la tête comme un réflexe acquis, réfléchissant de son côté à la manière dont il leur fallait aborder ce sujet sensible. Tour à tour, des questions venaient l'assaillir, aussitôt solutionnées par Kilian qui semblait deviner parfaitement le fil de ses pensées, signe qu'il y avait lui-même réfléchi depuis tout ce temps. « Des ébats sexuels ? Avec deux femmes ? Et alors, à chacun sa vie. Ne me dis pas que c'est parce que ton père a couché avec deux femmes que tu t'es mis dans cet état. » « Qu'on se le dise, ce n'est pas tellement le fait de savoir que mon père s'envoie en l'air dans des plans à trois qui me gêne. On a tous des envies particulières... j'en sais quelque chose. Franchement, il fait ce qu'il veut. Mais c'est de voir avec qui il l'a fait qui m'a posé problème. Cheyenne Hutchinson et l'autre blonde, là, Khelos. » « Sydney ? Tiens tiens ...je ne l'imaginais pas... mais qu'importe, là n'est pas le sujet. Nous verrons cela plus tard. Quant à cette autre femme, elle est professeur elle aussi, il me semble. Mais où est le problème ? Je ne vois toujours pas. Est-ce parce que tu les détestes ? Oui, je me souviens encore de ta réaction à l'hôpital, mon cher Kilian. » « Ces deux nanas m'ont mené en bateau pour me forcer à voir mon père à cette soirée de la St Valentin, à Berkeley... et je ne tolère pas qu'on me manipule. Il le sait, pourtant, que je ne peux pas les encadrer. Mais apparemment, il préfère réfléchir avec sa queue qu'en fonction de son fils » « Ah, la Saint-Valentin, voilà le problème. La fusillade, oui, je m'en souviens maintenant. » « C'était bien la peine de me prévenir que son appartement n'était pas un baisodrome, avant que j'emménage. Si ça, c'est pas un baisodrome, j'aimerai bien avoir une définition de ce que c'est pour lui. » En y regardant de plus près, James avait du mal à comprendre où se situait le noeud du problème qui embêtait le Breton. Le fait que son père ait couché avec ces femmes ne prouvait rien si ce n'était qu'il aimait les plans à trois, non ?! Remarquez, il n'était pas expert en la matière. « Pourquoi dis-tu qu'elles t'ont manipulé ? J'avoue ne pas comprendre, explique-moi. En quoi le fait que ton père ait pu coucher avec ces femmes prouve qu'il s'intéresse davantage à lui qu'à toi ? » Il n'était pas psychologue, mais James était persuadé que le mal résidait ailleurs, peut-être dans ses souvenirs, dans ce qu'il aurait voulu mais qui ne s'était jamais produit. Une rancoeur qui explose aujourd'hui pour des broutilles. « Kilian, d'accord, je veux bien admettre que ton père n'aurait pas dû ramener Cheyenne et Sydney à votre appartement. Surtout s'il t'avait fait la promesse que ça n'arriverait pas. Mais es-tu certain que tu n'es pas en colère parce qu'il ne t'a pas offert l'enfance dont tu rêvais, ni à ta mère, l'amour qu'elle réclamait ? Ne te fâche pas s'il te plait, j'essaie simplement de comprendre. Je ne te crois pas aussi puéril au point de détester une personne, même ton propre père, parce qu'il couche avec des personnes que tu méprises. Certes, elles ont voulu que vous vous rapprochiez tous les deux, en quoi t'ont-elles trahi après cela ? A cause du sexe ? Je ne vois pas le rapport, je suis désolé. Ton père est majeur, tu l'es aussi Kilian. Même si, je le répète, ce n'était pas très intelligent de sa part de ramener ces filles à l'appartement, tu ne peux pas lui en vouloir d'avoir pris du plaisir, même si toi-même tu ne peux pas les supporter. C'est sa vie, ses amies aussi, je suppose. Je crois plutôt que tu lui en veux aujourd'hui d'avoir agi comme par le passé, en faisant passer son plaisir avant toi. Mais non, Kilian. Tu ne dois pas voir les choses sous cet angle. Ce n'est pas parce que Logan a décidé de coucher avec Cheyenne et Sydney que cela veut dire que tu comptes moins à ses yeux. Ce n'était que du sexe, ou comme le disent les jeunes aujourd'hui, une pratique entre sexfriend. Je suis sûr que ton père n'a voulu te blesser en aucune façon en agissant de la sorte. » ajouta James pour finir en s'approchant de son ami et posant ses deux mains sur ses épaules comme pour lui intimer de lui faire confiance et le rassurer. |
| | | Invité Invité
| Sujet: Re: « The point between rage and serenity » •• Hot Sam 23 Juin - 10:09 | |
| Se libérer d'une traite de ce qui lui pesait sur la conscience le soulagea un peu. Vraiment un tout petit peu. Kilian n'aimait pas parler de ses émotions, et encore moins de sa famille. Sans doute était-ce lié au traumatisme qu'il avait vécu pendant son enfance. Toutes ces fois où on l'avait cuisiné afin de savoir pourquoi ses grands-parents étaient ceux qui l'élevaient, pourquoi est-ce qu'il était le seul enfant à n'avoir rien à faire à l'école dans les ateliers pour la fête des mères et la fête des pères, pourquoi est-ce qu'il ne participait pas à toutes ces compétitions père/fils organisées dans le milieu scolaire et extra-scolaire, pourquoi est-ce qu'il était toujours maussade à l'approche de son anniversaire... On l'avait brisé à force de curiosité, le forçant à rentrer dans une coquille dès qu'on commençait à aborder le sujet familial. Voilà pourquoi il avait un caractère aussi agressif par moments, grognon la majeure partie du temps et surtout très renfermé. Il était passé d'un enfant hyperactif et sociable à un jeune adulte distant et méfiant. Pourtant, il n'avait pas envie de hurler sur James comme pour tous les autres, simplement parce que ce dernier agissait différemment. Il faisait tout pour ne pas le froisser et, en contrepartie, Kilian faisait l'effort de ne pas s'emporter un peu trop. Les paroles de l'Irlandais le firent réfléchir car, au fond, il n'avait pas tort. Il n'était pas en colère après ce qui s'était passé - quoique si, un peu tout de même - mais ceci n'avait été que la goutte d'eau. Le dernier prétexte pour laisser éclater une colère sans fin qu'il avait retenue pendant treize longues années. Malgré tous les barrages qu'il s'était imposé, malgré toute sa retenue, la fréquentation de son paternel et les faux pas qu'il avait observé venaient de faire céder les digues bâties par le Sigma. Un véritable raz-de-marée de haine s'était déversé dans son esprit pour tenter d'engloutir Logan une bonne fois pour toutes... Maintenant, la simple vision de cet homme, une parole fugace suffisait à faire naître une incontrôlable fureur chez lui. Son téléphone en avait fait les frais... et effectivement, mieux valait pour Salaun père qu'il n'ait pas été à portée de bras de son fils.
Il secoua ses épaules pour se dégager des mains de James puis se leva du fauteuil pour marcher jusqu'à la fenêtre. La fuite. Voilà l'une des échappatoires dans lesquelles il s'était réfugié étant jeune. Dès que ses grands-parents essayaient de trouver des excuses à Logan, il les avaient évité et avait claqué la porte de sa chambre, n'acceptant d'en sortir qu'à condition d'être débarrassé de cette conversation. Il croisa les bras sur son torse puis soupira, tâchant d'oublier cette boule qu'il avait dans la gorge. "Elles m'ont menti, ce soir de la Saint Valentin. Et s'il y a une chose que je suis incapable de pardonner, c'est le mensonge. On m'a mené en bateau trop longtemps et trop souvent pour que j'accepte de faire preuve de clémence à ce niveau. Je préfère encore qu'on me dise clairement les choses et qu'on me laisse décider ensuite de la manière dont je pourrais réagir." Il avait fini par pardonner à ses grands-parents parce qu'ils avaient toujours été bons envers lui et, malgré tout, ils n'étaient que des complices « forcés » du mensonge autour de son père, en le confortant dans l'idée qu'il devait être décédé alors qu'il était militaire. Mais la preuve en est qu'après 13 ans d'amertume, Kilian ne pouvait pardonner à Logan ce dernier mensonge avant son départ, après la mort de sa mère. Hutchinson et Khelos pouvaient s'accrocher avant qu'il daigne les regarder autrement qu'avec du mépris. "Oui, tu as raison, je... ça m'arrive de chercher des prétextes pour l'éviter, c'est juste que... Pas sous notre toit. Il peut coucher avec qui il veut, où il veut, mais pas avec elles dans cet appartement. Du moins pas tant que j'y suis au même moment. J'ai... j'ai du mal à le montrer, mais je commençais tout juste à me faire à l'idée qu'on vivait à nouveau ensemble. J'ai besoin de temps, je ne lui ai même pas imposé mes propres conquêtes en respectant ses règles pour éviter de mettre quoique ce soit entre nous, et... et il a tout gâché. Comme d'habitude." ajouta-t-il avec une dose massive d'amertume. La seule chose qui était fausse, dans tout ce que James venait de dire, c'est l'amour qu'il n'avait peut-être pas accordé à sa femme. Il avait aimé Sasha, au-delà de l'imaginable. Et c'est en étant abandonné par son père à la mort de Sasha que Kilian s'était mis en tête que Logan ne l'avait aimé que parce qu'il aimait sa mère. Un enfant se cherche des raisons d'expliquer certaines choses, aussi idiotes soient-elles. Heureusement, en grandissant, Kilian avait cessé de croire cela.
Il revint s'asseoir sur le lit puis soupira en posant sa tête entre ses mains. "Je le veux, ce père que j'avais auparavant, je veux le retrouver... mais... mais j'ai cette colère qui me domine à chaque fois que je le vois ou que je l'entends... Je n'arrive pas à m'y retrouver. Je veux le faire souffrir, je veux lui faire comprendre à quel point je lui en veux de m'avoir menti comme ça, j'aimerai juste qu'il mette deux secondes ses besoins entre parenthèses pour penser un peu à ce que moi je veux..." Il se mordilla la lèvre inférieure. Logan l'avait abandonné à cause d'un trop grand chagrin à la mort de Sasha... avait-il pensé une seule fois à ce que Kilian voulait ? Il transposait ce problème de fond sur cette histoire de sexe, comme il l'aurait fait avec une autre situation. Son regard se mit à briller alors qu'il détournait la tête pour sortir James de son champ de vision. "A chaque fois qu'il promet quelque chose, il fout tout en l'air... j'arrive plus à lui faire confiance. Et j'ai plus envie d'essayer. J'passe peut-être pour le méchant de l'histoire, mais moi, au moins, j'ai des raisons d'agir comme ça. Pas lui. J'lui demande pas d'être irréprochable, je veux seulement une preuve sincère qu'il a envie de recoller les morceaux parce qu'il... parce qu'il tient à moi, pas pour se donner bonne conscience." Il repensa à ce compte bancaire qui dormait depuis des années. Un compte que Logan avait rempli pendant son absence et que Kilian avait pu toucher à partir de ses 18 ans... une somme assez colossale à laquelle il n'avait jamais touché. Pour lui, il ne s'agissait que d'argent sale : treize ans d'absence ne peuvent être remplacés par quelques milliers de dollars. On n'achète pas Kilian Salaun, quelque soient les circonstances. Quelques larmes roulèrent ses joues, qu'il chassa rageusement. "J'ai l'air d'un con, maintenant..." maugréa-t-il à voix basse en attrapant un mouchoir.
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J'adoooore ton nouvel avatar
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| Sujet: Re: « The point between rage and serenity » •• Hot Dim 24 Juin - 6:38 | |
| Kilian, comme tous les Bretons vous me direz, n'était pas le genre d'hommes à se laisser être rassuré, ou épaulé, sans essayer de se dégager de cette situation. Certains qualifiaient cette attitude en faisant référence à l'orgueil qui émanait de toute personne. James préférait y voir une forme de timidité qu'il parviendrait à vaincre, au bout du compte. Lui non plus n'aimait pas que l'on se mêle de sa vie privée. Et son cas était sans doute encore plus désespéré lorsque l'on sait que lui les virait carrément à coups de pieds dans le derrière pour avoir la paix. Kilian lui, essayait de coopérer. Maladroitement. Sa confiance en son père venait d'être mise à l'épreuve et finalement, c'était tout ce en quoi il avait cru pendant tout ce temps qui faisait défaut et lui indiquait de se méfier des 'adultes' qui lui étaient proches. Sans compter que tout le monde n'a pas la faculté innée de se laisser convaincre et traiter comme un gamin de 20 ans. A cet âge-là, et quoique peuvent en dire certains énergumènes trop sûrs de leurs coups, on a besoin de son père et de sa mère. Or, la mère de Kilian était décédée, son père lui, avait pris le large. Il avait donc appris à se débrouiller par lui-même dès le plus jeune âge. De quoi vous endurcir un adolescent et le rendre plus homme, plus responsable que la plupart des jeunes de 20 ans. Et c'était sur ce point que Kilian se rapprochait de lui. James n'avait jamais connu sa mère. Etait-elle encore de ce monde ? Avait-elle refait sa vie ? Avait-il des frères et soeurs ? Sincèrement, il s'en fichait. Son père avait été son point d'ancrage durant sa prime enfance, jusqu'à ce qu'on le lui prenne, à son tour. Il n'avait alors que quatre ans. Son père était mort dans ses bras, sans qu'il n'ait jamais compris celui qui avait pu commettre un tel geste, la raison de son acte, et qu'il se soit juré, après avoir fui sa famille d'accueil à l'âge de sa majorité, de le venger, un jour ou l'autre. Finalement, ils avaient tous les deux un manque à compenser. A la différence près que James avait aussi perdu sa compagne, la mère de Louna, et qu'il s'était endurçi avec l'âge et l'expérience, ce à quoi Kilian n'était malheureusement pas encore 'habitué', pour peu que l'on puisse être malchanceux au point d'en faire une habitude.
« Tu penses que ton père avait prévu de les ramener jusqu'à son appartement ? » Ce n'était qu'une simple question, mais qui pouvait répondre à bien des interrogations, à tous ces doutes qui devaient l'assaillir depuis la nuit de la Saint-Valentin. James lui, n'avait pas de réponse à lui apporter, si ce n'est d'en parler avec son père. Une solution facile pour le professeur de théâtre si l'on considérait le fait que son fils avait décidé de couper les ponts, mais la seule façon de démêler le faux du vrai, plutôt que de claquer la porte et d'attendre que ça se passe. « Tu le voulais pour toi seul. » murmura James à son ami. Un début de piste ? Une façon de lui faire comprendre que Cheyenne et Sydney n'avaient rien à voir dans toute cette histoire, que n'importe quelles autres femmes auraient rencontré le même problème avec le Sigma. Face à la détresse du jeune homme, James patienta un moment, le temps que le puzzle se forme dans son esprit, qu'il soit plus à même de calmer ses nerfs et de revenir s'asseoir à ses côtés, sur le lit. « Tu ne pourras jamais le retrouver, Kilian. » Les mots étaient durs, aucun enfant n'avait envie d'entendre la vérité au sujet de ses parents. « Il a changé, tout comme toi tu as changé après toutes ces années. Kilian, tu n'es plus un enfant. Tu as vingt ans aujourd'hui. Ton père ne peut pas, même s'il le voulait, se comporter avec toi comme autrefois. Vous avez vécu tellement de choses tous les deux sans que l'un y soit pour quelque chose. On dit souvent que l'on peut rattraper le temps perdu. Je suis d'accord, uniquement du point de vue des sentiments. Ton père t'aime, sinon il n'aurait pas même fait l'effort de t'appeler ce soir, même si tu penses que c'était une solution de facilité pour lui. Ne crois pas cela. Il a dû mettre son ego de côté pour te parler, essayer d'arranger les choses. Et tu connais le caractère de Logan, je n'ai pas besoin de te faire un dessin. » ironisa James en glissant une main apaisante dans le dos de son ami. « Je ne dis pas non plus qu'il a agi pour ton bien, ou pour essayer de recoller les morceaux. Je ne suis pas ton père et je suis malheureusement incapable de t'apporter les réponses que tu espères. Mais Kilian, si tu as quelque chose à lui dire, si tu as envie de crier, de lui dire ses quatre vérités, fais-le. Non seulement pour lui, parce qu'il doit le savoir et comprendre ce qui ne va pas dans votre relation, mais surtout pour toi. Tu as le droit d'être heureux. Non, mieux que cela : tu le mérites. Alors ne gâche pas ta vie, ne garde pas toute cette colère à l'intérieur. J'ai déjà essayé, tu peux me croire, ce n'est pas la solution. » Le professeur ne l'avait pas quitté du regard une seule seconde. Protecteur comme toujours à l'égard de ses amis, il ne s'en irait que lorsqu'il serait certain que Kilian allait mieux, qu'il ne commettrait pas la même bêtise que lui, il y a six ans de cela. « Je vais lui parler. » Ce n'était pas une question ou un a-propos. Il ne recherchait même pas son assentiment. Mais peut-être que Logan se montrait plus agressif envers lui qu'envers son fils. C'était même une certitude. James avait l'impression que l'un comme l'autre avaient besoin d'évacuer leurs tensions. Il avait écouté les supplications de Kilian. C'était au tour du père de s'expliquer. Et il avait intérêt à bien écouter ses conseils – ou ses menaces qui sait – quant à ce qu'il projetait pour l'avenir de son fils. Hors de question que le Sigma souffre toute sa vie de la maladresse – de la stupidité faite homme même – de son paternel. Il ne le permettrait pas. « Chut, arrête de dire des bêtises et viens par là. » Sans prévenir, James avait ramené le Breton contre son torse, caressant son dos avec la tendresse qu'un père aurait pour son fils dans des moments comme celui-ci. Il espérait ainsi que Kilian finisse par fermer les yeux, écouter la petite voix dans sa tête qui lui criait de se détendre, et s'endorme totalement pour le pays des songes, bien moins amer que la réalité. - Spoiler:
ps – ohh, merci mon lapin, je vais te laisser l'admirer encore un peu alors *out*
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| | | Invité Invité
| Sujet: Re: « The point between rage and serenity » •• Hot Dim 24 Juin - 11:03 | |
| Non, Kilian ne croyait pas que son père les avaient faites venir dans le but de coucher avec elles. Du moins, il espérait que non. La colère pouvait lui faire faire beaucoup de choses, il se connaissait assez pour savoir que son calme olympien et son sens des responsabilités pouvaient brutalement basculer en raison de son impulsivité naturelle. « Capable du meilleur comme du pire » lui avait-on souvent répété lorsqu'il était enfant. A 20 ans, c'était encore tout à fait vrai, et dans vingt ans, cela le serait certainement autant. Il y avait évidemment une pointe d'orgueil et de fierté dans ce refus à se laisser aller, mais comme James l'avait perçu, il y avait aussi de la timidité. Peut-être même aussi de la honte. Kilian se voyait agir comme une véritable teigne avec son père, il se voyait faire comme on observerait son reflet dans la glace... et il s'étonnait presque de cette méchanceté dont il pouvait faire preuve lorsqu'on le blessait. Il y a une marge entre être grognon en permanence, et être mauvais. Quoiqu'on en dise, un caractère grincheux se gère... mais la haine, c'est déjà bien plus complexe. Le Sigma était fatigué d'être ce jeune homme rongé par ses blessures, rongé par la tristesse, l'abandon et la colère. Il fallait que ça sorte, autrement il allait en perdre la raison. Ce soir un portable, pourquoi pas un homme qui l'aura regardé de travers, demain ? Il pouvait devenir dangereux, très dangereux quand il s'énervait pour de bon. Et, clairement, il ne voulait pas voir ce côté de sa personnalité se développer davantage. James avait raison sur beaucoup de choses, mais avant tout sur ceci : il voulait avoir son père à lui seul. C'est un élément que Kilian n'avait lui-même jamais réalisé à voix haute et qui pourtant était totalement vrai. Que son père ait des amis, des amantes, des collègues, peu importe... Il avait une vie, ils en avaient une chacun de leur côté. Mais lorsqu'ils se trouvaient l'un en présence de l'autre, c'était différent. Grâce à l'aide providentielle de l'Irlandais, il put mettre un nom sur la raison de tant de ressentiment : la jalousie. Ca peut paraître puéril, mais il ne voulait son père que pour lui tout seul quand il était avec lui. Pendant treize longues années, il avait renoncé par défaut à cette relation fusionnelle qui avait été la leur. Inconsciemment, il avait enterré cette jalousie sous une montagne de colère. Et en quelques coups de pelle, le businessman avait su retrouver la raison de ce comportement. Il hocha donc la tête, les yeux baissés, un peu comme s'il avait honte de ce genre de puérilité qui, objectivement, ne lui ressemblait pas. "Je... ça ne me plait pas de le voir avec d'autres quand je suis avec lui. Ca fait treize ans qu'il m'a tenu à distance, alors maintenant qu'il est revenu, je n'arrive pas à le tolérer." Étant enfant, Kilian avait toujours été très possessif avec son père. Confortablement calé entre ses bras musclés, sans cesse prêt à se coller à lui pour un câlin père/fils ou n'importe quelle activité qu'ils auraient pu partager. Il y avait cet étrange paradoxe en lui : le jeune homme de vingt ans extrêmement responsable, mature, droit et assuré... puis cet enfant traumatisé et blessé qui recherche la présence rassurante d'un père qui l'a abandonné à un moment critique. On dit souvent que chacun a une âme d'enfant, peu importe son âge... celle de Kilian tentait désespérément de récupérer un lien brisé depuis trop longtemps.
La franchise de James lui fit du bien, même si c'était difficile à entendre. Le châtelain avait ainsi parfaitement intégré qu'il préférait endurer une vérité douloureuse, plutôt que de se fier à quelques mensonges qui sont supposés apaiser les tensions. A choisir, autant accuser le coup dès le départ plutôt que d'être déçu et trahi à nouveau. Une boule serrait sa gorge atrocement en lui donnant l'envie de pleurer... depuis combien de temps n'avait-il pas craqué pour de bon ? Pas juste quelques larmes, mais les vrais sanglots qu'on ne retient plus lorsqu'on est à bout de forces ? Depuis son premier départ de Berkeley. Le jour où son père s'était matérialisé comme par enchantement dans cette salle de classe et que Kilian s'était enfui pour aller pleurer dans les toilettes. Sous ses airs distants, froids, derrière un sale caractère de Breton grognon et sarcastique, se cache en réalité une âme extrêmement sensible et même fragile. Comment serait-il artiste, s'il en était autrement ? James avait trouvé le portrait de Cheryl très beau, un peu plus tôt dans l'après-midi... mais il n'avait jamais vu les toiles « intimes » soigneusement dissimulées par Kilian. Au-delà du beau ou du laid, il n'y avait que des sentiments sur ces toiles. De la tristesse sans bornes, jusqu'à une béatitude totale, passant par une violente colère jusqu'à l'angoisse, on lui avait appris à peindre avec ses « tripes ». La technique, oui, mais le sentiment en premier. Kilian consentit à relever ses yeux humides vers James lorsque ce dernier lui signifia - au lieu de lui demander - qu'il allait parler avec Logan. Était-ce vraiment une bonne idée ? Même s'ils avaient été séparés longtemps, le Sigma doutait fort que son père accepte de recevoir des tuyaux pour s'occuper de son fils de la part d'un simple collègue de travail qu'il connaissait à peine. Pour peu qu'il envoie balader le milliardaire, il n'y avait pas des kilomètres... "Tu n'es pas obligé de faire ça." lui répondit-il simplement. Mais au fond, Kilian le remerciait quand même d'essayer. Rares étaient les gens qui se préoccupaient vraiment de lui de la sorte. Selon vous, pourquoi Kilian se montrait aussi serviable la majeure partie du temps ? Pour oublier ses problèmes et pour qu'on évite de lui poser des questions. S'occuper des autres pour ne pas avoir à s'occuper de lui. Certes, il n'agissait pas pour rechercher de la reconnaissance ou de l'inutile flatterie - son ego était loin d'être démesuré - mais il agissait quand même de façon plus ou moins intéressée.
Surpris, il se laissa aller et trouva refuge contre le torse de James. Presque instinctivement, il entoura le dos de son ami avec son bras et ferma les yeux en soupirant, quelques nouvelles larmes s'échappant de ses yeux. Oui, il était Breton, donc très fier de nature. Oui, il était un homme, donc doublement fier. Mais il connaissait assez son ami pour savoir qu'il n'irait jamais répéter cette marque de profond chagrin à qui que ce soit. Il avait mis trop de temps à forger son sale caractère pour laisser qui que ce soit l'entailler sans vergogne. "Merci, James... ça... ça m'a fait du bien..." Kilian n'était toutefois pas orgueilleux au point de ne pas reconnaitre certaines choses. Malgré ses réticences, il avait bien fait d'obéir à cette demande de la part de l'Irlandais car cette discussion le libérait déjà d'un poids conséquent. Et James serait certainement l'un des seuls - sinon le seul - envers qui il se montrerait aussi franc sur ses problèmes. Kilian se redressa un peu puis croisa le regard de son ami, silencieux. Puis, sans signe avant-coureur, il approcha son visage et déposa ses lèvres sur celles du milliardaire dans un baiser très tendre et affectueux. Combien de temps cela dura ? Aucune idée. Mais lorsqu'il quitta doucement les lèvres de James, il s'aperçut qu'il était allé peut-être trop loin. Non pas qu'il ait eu envie de le séduire, il ne s'agissait que d'un réflexe qu'il peina à expliquer. "Excuses-moi, c'était déplacé. C'est juste que... je... toute cette tension qui s'évacue... désolé." Ne sachant guère comment le businessman prendrait cela, il préférait anticiper pour éviter qu'il se fourvoie. James lui-même avait un peu de mal à se situer à ce niveau-là, c'était l'un des sujets de conversation les plus intimes qu'il avait accepté de partager avec le Breton. C'est pourquoi ce dernier se garda d'insister d'une quelconque manière.
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| | | Invité Invité
| Sujet: Re: « The point between rage and serenity » •• Hot Dim 24 Juin - 13:09 | |
| La jalousie. L'un des sentiments qui vous fait tourner la tête à 360 degré et oublier tout le reste. Que ne fait-on pas par jalousie ? Ce sentiment va de pair avec l'orgueil et l'égoïsme. Or, qui pouvait jeter la pierre aujourd'hui en prétendant ne pas l'être, ne serait-ce qu'en partie ? Même James l'était. Il suffisait de le voir montrer les crocs lorsqu'un gosse de 11 ans s'approchait de trop près de sa petite poupée de porcelaine pour s'en rendre compte. Oui, il s'agissait de l'attitude surprotectrice d'un père. Pour l'instant. Mais la jalousie était bien présente au fond de lui. Et lorsqu'elle aurait atteint la majorité, lorsqu'il lui sera impossible de lui refuser certains petits plaisirs des jeunes de son âge, lorsque son premier petit copain la portera sur ses genoux, chose que jusqu'ici, il était le seul à faire, ...C'était la raison pour laquelle personne ne pouvait s'autoriser à juger le monde. Parce qu'au fond de nous, à différents degrés, nous sommes tous les mêmes.
« Je comprends. Et il devrait également le savoir, en un sens. Mais puisque vous ne vous êtes retrouvés que récemment, puisqu'il ne t'a pas vu grandir, il ne peut pas deviner que son fils a envie de se retrouver seul en sa compagnie. Il le devrait parce qu'il est ton père. Mais il n'est de ce mot que le titre. Ses repères en la matière, ce qu'il avait connu lorsque vous formiez encore une famille s'en est allé en même temps que lui. Laisse lui du temps pour réapprendre. » Des conseils, toujours, parce qu'il n'y pouvait rien y changer, malgré sa volonté. Même s'il lui avait promis de rendre une petite visite privée à son paternel, James n'était pas certain de pouvoir faire évoluer leur relation vers des cieux plus propices à la discussion. Le milliardaire craignait même que le professeur de théâtre l'envoie sur les roses avec un coup de poing bien placé. Il était connu pour avoir une attitude presque aussi surprotectrice que lui-même, envers son fils. Qu'importe ce qu'en pensait Kilian au fond, puisque James savait que Logan l'aimait comme un fou. Il avait juste oublié les bases d'une bonne relation père-fils. « Tu n'es pas obligé de faire ça. » « Je sais. » lui répondit calmement le châtelain avec un sourire, lui faisant implicitement comprendre que ce n'était pas une obligation. Qu'il agirait pour son bien, pour son bonheur, parce qu'il l'estimait. Parce qu'ils étaient amis. Logan avait beau ressembler à l'homme de cro-magnon lorsqu'il se mettait en colère, il n'en était pas moins un père qui avait mal agi et qui ne savait pas s'y prendre pour avoir le pardon de son breton de fils. Et cela, James pouvait le lui donner, à condition qu'il l'écoute, sans rechigner, et qu'il accepte un autre avis que le sien. De toutes façons, il n'aurait pas vraiment le choix.
Serrés l'un contre l'autre, le silence s'installa pendant plusieurs secondes, peut-être une minute ou deux, dans la chambre de l'étudiant. Kilian reprenait peu à peu le contrôle de ses nerfs, James lui se surprenait à se sentir bien dans ses bras, comme reposé après une dure journée de labeur. C'était cela l'amitié, non ?! Tout donner à l'autre sans rien attendre en retour. « Ne me remercie pas. C'est normal d'être présent en cas de coups durs pour ses amis. » énonça James avec un petit sourire. Sans s'en rendre compte, sa main gauche s'était déplacée, descendant vers le bas de sa nuque pour atterrir sur sa joue. Et étrangement, elle n'avait pas envie de se retirer, tout comme le professeur qui le dévisageait, l'air désormais sérieux et presque ...confus par l'ambiguïté qu'il venait lui-même de créer en se rapprochant de l'étudiant. Kilian en avait-il seulement conscience ou toutes ces choses n'avaient lieu que dans sa tête ? La fatigue peut-être, qui lui jouait des tours. Soudain, la distance qui le séparait encore du Sigma n'était plus. Ses lèvres avaient heurté les siennes avec une infime délicatesse. On aurait dit de la timidité, ou de la crainte. La peur sans doute qu'il le repousse brutalement. Pourtant, l'homme n'avait pas bougé, ses yeux étaient restés grands ouverts, ses lèvres s'étaient refermées pour apprécier le velouté de sa bouche frôlant la sienne. « Excuse-moi, c'était déplacé. » « Ah, ça l'était ? Et pourquoi ? Je n'ai rien senti...recommence...s'il te plait. » Des mots sans queue ni tête qui se bousculaient dans son esprit. Une seule vérité demeurait cependant : il lui manquait déjà. « ...c'est juste que... je... toute cette tension qui s'évacue... désolé. » « Tais-toi et embrasse-moi. » Son corps avait décidé pour lui. La raison avait été mise au placard. Qu'on se le dise : il n'y avait rien de plus que de l'amitié entre eux. James n'avait jamais rien éprouvé d'autres que l'affection pour le Breton. Pourtant, ce soir, lorsque ses lèvres accaparèrent les siennes, il avait ressenti autre chose. Qu'il avait déjà ressenti par le passé mais qu'il avait toujours rejeté en bloc, mettant cette attirance sur le compte d'une folie passagère. La bisexualité. Ils en avaient déjà parlé. A vrai dire, Kilian était le seul à être au courant qu'il appréciait également la compagnie des hommes. Un sujet qu'il avait pourtant toujours évité, de peur d'être confondu avec l'un de ces pervers insatisfaits de leurs conquêtes passagères. Et voilà que l'étudiant se montrait attentionné...si désirable par sa vulnérabilité qui l'avait conduit à vouloir le rassurer, le protéger …
Sans réfléchir, James se pencha à son tour, entourant le visage du Sigma de ses mains, pour capturer ses lèvres une nouvelle fois. Cette fois-ci, ses paupières s'abaissèrent, lentement. Si Kilian avait peur de sa réaction, lui en revanche ne désirait qu'une seule chose ce soir. Comme le petit garçon qui voulait avoir son père pour lui tout seul, James se découvrait un côté possessif à l'égard du jeune homme. Son regard en disait déjà long sur le désir qu'il ressentait. Inutile de baisser les yeux sur la bosse qui relevait déjà son pantalon, ni sur la fièvre qui prenait peu à peu ses reins. - Spoiler:
ps - Il faudrait peut-être marquer /!/hot/!/ près du titre, qu'en dis-tu, mon lapin ?
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| | | Invité Invité
| Sujet: Re: « The point between rage and serenity » •• Hot Dim 24 Juin - 19:10 | |
| Cela ne servait à rien de le remercier, peut-être. Mais Kilian avait tout de même tenu à le faire. Des amis comme James, il n'en avait pas cinquante et il n'en cherchait d'ailleurs pas une quantité faramineuse. Loin de ceux qui ont besoin d'être entourés d'une masse conséquente de personnes insignifiantes dont on retient à peine le nom, il préférait se contenter de peu, mais de personnes de qualité. Comme il se plaisait à le répéter : « Quand on trouve les meilleurs, on s'épargne la médiocrité. ». C'est une citation qui, bien qu'elle soit issue d'une série télévisée, lui plaisait énormément. Elle résumait son état d'esprit en terme de relations humaines. James avait réussi à lui faire comprendre qu'il n'avait pas entièrement raison de se montrer aussi impitoyable envers Logan car, malgré ses faux pas, il tentait tout simplement de rejoindre les mêmes objectifs que ceux de son fils. Retrouver un lien fort, renouer avec la complicité qu'ils avaient eu par le passé. Cela prendrait du temps, des années peut-être étant donné l'amertume qui résidait dans le coeur de l'artiste. Toutefois, cette conversation et le soutien de James l'engageaient à faire preuve d'un peu plus de souplesse à l'avenir. Il n'obtiendrait jamais ce qu'il voudrait en continuant à cacher ses émotions pour la simple envie cruelle de faire souffrir son paternel. Aussi complexe que cela puisse-t-être, il allait devoir baisser sa garde pour faire preuve d'honnêteté et relâcher toute cette pression qu'il contenait depuis tant d'années. Qu'avait-il voulu dire par « J'ai déjà essayé, tu peux me croire, ce n'est pas la solution. » ? Faisait-il allusion à son propre passé ? Avait-il lui aussi été soumis à une telle rage et un tel chagrin ? Kilian dût reconnaitre qu'il était assez curieux de savoir si c'était le cas... mais c'est une conversation qui tiendrait peut-être lieu un autre jour.
Non, ce soir, quelque chose d'autre s'était produit, quelque chose que Kilian n'avait prémédité en aucun cas. Embrasser James avait été une finalité qui s'était imposée à lui, comme une dernière recherche d'affection et de réconfort. Voilà, c'était ça, le réconfort. L'étudiant s'était excusé plus pour la forme que pour le reste car, au fond, il ne s'était jamais excusé de faire des avances à quelqu'un. Il le regarda un moment sans bouger, cherchant dans ce regard vert émeraude ce qui pouvait bien traverser les pensées d'un milliardaire qu'il trouva étonnamment silencieux. Et c'est donc sans rompre cette absence volontaire de paroles qu'il vit James approcher pour reprendre un baiser fugace auquel ils avaient à peine goûté. Du jour où il l'avait croisé dans ce restaurant parisien dans lequel il travaillait comme sous-chef, le regard de Kilian avait été absorbé par le charme que dégageait cet homme. Il émanait de lui comme un magnétisme singulier, un charisme qui l'avait mis immédiatement à l'aise, sans parler pour l'heure de son physique en lui-même. Entre eux, c'est une amitié très sincère qui était née. Malgré un fossé social et financier, malgré un décalage de plus d'une décennie qui les séparait l'un de l'autre, malgré des nationalités et des origines différentes, ils avaient développé un lien remarquablement solide et efficace. Et Kilian n'avait jamais rien attendu de plus malgré cette attirance nocturne et partagée. Si ambigüité il y avait, James savait que l'attirance du Sigma pour les hommes ne s'exerçait que sur le plan physique. Quant aux sentiments, ils n'étaient faits que d'une sincère gratitude envers un ami qui le soutenait sans faiblir.
Peu à peu, Kilian se laissa doucement basculer sur le dos en attirant James sur lui sans rompre leur baiser, une main déposée derrière sa nuque et l'autre sur son bras pour l'entraîner avec lui. D'ordinaire, le jeune homme appréciait davantage le sempiternel rôle du dominant dès que le désir l'envahissait en compagnie de quelqu'un. Néanmoins, le jeune homme n'était pas contre un changement de rôle. Au fond, il n'était pas question que d'une fusion charnelle quelconque, il était avant tout question de confiance. Ce remède à la solitude et à la détresse, James était celui qui l'aidait dans un de ses très rares problèmes affectifs et plus que jamais, sa présence lui était des plus agréables. Ce soir, elle semblait se traduire par un rapprochement effectif de leurs corps, significatif dès l'instant où il sentit la virilité de l'Irlandais rentrer en contact avec la sienne. Demain, elle se traduirait par un regard d'une sincère reconnaissance. Non, Kilian n'était pas amoureux. Mais le charme de James le rassurait et leur lien solide les conduisait maintenant à une intimité que ni l'un ni l'autre ne préméditait. Et qu'aucun des deux ne voulait rompre. Allongé sur le lit sous le corps du châtelain, Kilian fit vagabonder ses mains dans son dos pour s'emparer délicatement de son haut et le remonter jusqu'à lui retirer lorsque James l'y aida en levant ses bras pour faciliter l'enlèvement de ce tissu. Ses mains revinrent glisser sur la peau claire de son partenaire, appréciant d'autant plus ce contact direct dans sa continuelle recherche de réconfort. Il se sentait bien entre les bras du businessman, il touchait enfin à cette quiétude et à cette tranquillité qui lui avaient été trop longtemps interdites. Toutefois, il n'oubliait pas que cette expérience était somme toute encore assez nouvelle pour James. C'est pour cela qu'il ne quitta pas ses lèvres, comme pour lui offrir un témoignage supplémentaire du plaisir qu'il prenait avec lui, le mettant en confiance autant que possible. L'azur effleura l'émeraude tandis que leurs regards ne se quittaient plus, attisant un désir commun qu'ils comptaient satisfaire tant qu'ils resteraient éveillés l'un contre l'autre. Et déjà, la main de l'artiste se perdit dans les cheveux courts du trentenaire, cherchant à le découvrir toujours davantage au gré d'une douceur passagère qui témoignait de la fragilité par laquelle il était passé quelques minutes plus tôt.
- Spoiler:
Bien vu, je le change de ce pas :cadeaucoeur: Et je n'ai pas pu m'empêcher de mettre cette image, elle m'a tout de suite plu quand je l'ai vue
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