|
| « The point between rage and serenity » •• Hot | |
| |
Auteur | Message |
---|
Invité Invité
| Sujet: Re: « The point between rage and serenity » •• Hot Lun 14 Mai - 10:06 | |
| Ces minutes semblèrent être les plus longues que Kilian ait jamais vécu. S'empêchant le plus possible d'émettre le moindre souffle ou le moindre mouvement qui puisse alerter une éventuelle soif de sang chez ces molosses, il fixait les chiens sans pour autant les regarder droit dans les yeux de peur de les énerver. C'est quand même vexant de se dire qu'un homme ou deux, le Breton se sentait capable de les maîtriser... mais deux chiens - ou même un seul, peu importe - comme ces deux-là, il préférait éviter de faire quoique ce soit pour les brusquer. Il allait donc devoir faire preuve d'une patience hors normes afin de pouvoir se sortir de ce mauvais pas, ou plutôt jusqu'à ce que James ne pointe le bout de son nez si, par un miracle quelconque, il était l'un de ces businessmen qui vivent en symbiose parfaite avec leur téléphone portable. C'est en entendant des bruits de pas précipités que le Breton ne put s'empêcher de laisser un très mince soupir franchir la barrière de ses lèvres : les divinités suprêmes avaient enfin entendu ses nombreuses prières... Cependant, il jugea que ces pas étaient un peu trop "légers" pour être caractéristiques de ceux de James. Non pas qu'il soit en surpoids, mais ça, c'était plutôt la course d'une... "Ah, Louna..." murmura Kilian entre ses dents. Comment diable cette petite avait eu vent du message de son paternel ? S'il avait su que cette chipie était du genre à piquer le téléphone de James, il n'aurait certainement pas eu l'idée saugrenue de lui envoyer un texto. Pourquoi ? Parce qu'il savait que Louna n'était pas la personne qui allait le sortir de ce pas. Elle allait être l'infâme petit monstre au visage d'ange qui profiterait de cette situation pour asservir un Breton insoumis de nature. Elle devrait avoir honte... mais à sa place, n'en aurait-il pas fait autant ? Ce surnom idiot lui fit grincer des dents, Kilian avait une sainte horreur qu'on l'appelle de cette manière. Combien de fois avait-il écrasé son poing dans la figure des crétins qui avaient eu l'impudence de l'appeler ainsi ? Malheureusement, le jeune homme se trouvait en face d'un nuisible qu'il ne pouvait pas réduire au silence de la façon "habituelle". La seule chose qu'il devait faire, c'était prendre son mal en patience le temps que Louna se décide enfin à lever cette épée de Damoclès qui le menaçait depuis sept minutes et quarante-trois secondes.
Dans le regard que Kilian adressait à la fille de James, on pouvait lire très clairement, en lettres clignotantes « Profites-en, petite. Profites-en bien... ». Vu son air blasé, il avait en horreur ce petit air suffisant arboré par Louna. Jusqu'ici, il avait fait preuve d'une patience hors normes que tous ceux qui le connaissaient pourrait surprendre. Cependant, ça, c'est presque la goutte d'eau qui fait déborder le vase. Silencieux, il arqua un sourcil : était-ce bien nécessaire de préciser qu'ils pouvaient le mordre ? Merci pour cette précieuse information, ignoble petite morveuse à la bouille de princesse, on n'aurait pas pu le deviner sans ton aide. Kilian ne put s'empêcher de baisser les yeux vers sa joue par réflexe. S'il pouvait loger ici quelques temps sans être défiguré à vie, ce serait bien... Quoiqu'il en soit, le jeune homme préféra faire confiance à la fille de James. Après tout, elle s'amusait avec lui, elle ne voudrait pas qu'il lui arrive un problème... pas vrai ? Elle ne voudrait pas, hein ? Enfin bon, avait-il seulement le choix ? Avec une docilité exemplaire, l'artiste s'exécuta et opéra quelques pas de recul sans quitter les chiens des yeux une seule seconde jusqu'à ce qu'il mette le pied sur un objet mou qui hurla un bruit strident. Le Breton s'arrêta tout net, les yeux grands ouverts, comme s'il venait de réaliser qu'il venait de signer son arrêt de mort. Lorsque les chiens foncèrent sur lui pour le faire tomber, il eut l'impression que son coeur lui était remonté dans la gorge et qu'il allait tambouriner carrément à l'air libre. Yeux fermés, digne, prêt à mourir en martyr dans le parc O'Malley, voyant une lumière au bout d'un long tunnel sombre... il sentit une curieuse sensation sur la joue. Des lèches ? De la bave ? Kilian rouvrit un oeil, tremblant de tout son corps, puis le second lorsqu'il s'aperçut que Maestro et Darling étaient en train de le débarbouiller joyeusement en imaginant qu'il allait jouer à la balle avec eux. Vous n'imaginez pas la force du soupir de soulagement qui émana de la bouche du jeune homme qui se prit même à rire en passant sa main sous le cou des deux chiens pour les caresser, comme s'il les remerciaient de l'avoir épargné.
Le fils Salaun se releva en s'essuyant autant que possible avec son bras puis il saisit la balle en caoutchouc à qui il devait son salut. "Allez, va chercher !" Les deux Dogue Allemand partirent en courant pour aller chercher le projectile lancé plutôt loin par Kilian, le temps pour lui de passer une main dans ses cheveux afin de se remettre les idées en place. Ensuite, il adressa un regard noir à la petite qui se roulait par terre tant elle était fière de son coup. "Ce n'est pas drôle, Louna !" lança-t-il d'une voix un peu plus rude que le ton plus doux qu'il employait avec elle habituellement. Cette plaisanterie ne l'avait pas fait rire du tout... Ok, c'est surtout parce qu'il s'était senti vexé d'être à la merci d'une gamine de 6 ans. Le Breton soupira puis secoua la tête en faisant un geste de laissez-aller avec sa main. "Bon... ne recommences jamais plus un truc pareil, c'est d'accord ?" Il tourna ensuite la tête vers son chevalet. La toile était tombée par terre, renversée par les deux molosses et déchirée à cause de leur course folle. Un air déçu s'empara de ses traits pendant qu'il ramassait les morceaux, accroupi vers le sol. Le beau brun tourna la tête vers elle en fronçant un peu les sourcils. "Ca te dirait que je t'aide à faire un tableau pour accrocher dans ta chambre ?" Au fond, Kilian s'en voulait un peu d'avoir levé le ton sur elle, bien que cela soit plutôt mérité. Par ailleurs, il avait vite compris que pour calmer les ardeurs de certains enfants, mieux vaut les occuper avec soi. |
| | | Invité Invité
| Sujet: Re: « The point between rage and serenity » •• Hot Sam 19 Mai - 8:49 | |
| Ainsi donc, riant à s’en rouler dans l’herbe face à la réaction de Kilian – n’importe quel spectateur en aurait fait autant, le héros de l’histoire par contre … - Louna s’était ensuite relevée pour aller faire des papouilles à ses chiens, et attendre la sentence de Kilian. Finalement, n’étant qu’une enfant, elle ne s’attendait pas à grand-chose si ce n’est peut-être un rire communicatif. En vérité, le Breton avait mal supporté de se retrouver coincé entre deux monstres et une petite peste. Mais les enfants ont du mal à concevoir la peur chez l’adulte qu’ils croient au dessus de tout effroi. Une fois Maestro et Darling partis au triple galop derrière leur baballe, la fillette eut un mouvement de recul en voyant le regard noir du Sigma. Il faut dire que ce regard-là, elle n’y avait droit que très rarement. Même son père évitait de la regarder ainsi. Sans doute parce qu’elle était trop jeune pour comprendre les implications, sans doute aussi parce qu’elle savait très bien comment retourner la situation à son avantage avec ses deux grands yeux émeraude qui vous fixaient, tel le chat botté devant Shrek. Pour autant, elle n’aimait pas qu’on la fixe ainsi. Qui aimait cela, me direz-vous ? Certes, mais c’était surtout parce qu’elle n’avait pas voulu mal faire. Juste s’amuser un peu. Un amusement d’une boule d’énergie qui profitait de la présence de son nouvel ami. Kilian avait-il compris le message ? Pendant un moment, elle baissa la tête, honteuse. De légères rougeurs étaient même apparues sur ces petites joues tandis que ses mains se tortillaient entre elles.
« Pardon.. »
Une scène des plus touchantes que celle d’un petit bout de chou qui renifle sous vos yeux, la larme à l’œil, l’air dépité, et complètement paumée face à ce dont vous l’accusez. Les enfants ne voient pas le monde comme nous autres adultes. Et ce fut sans doute pour cette raison que Kilian s’était radouci. Et …qu’elle avait vivement relevé la tête, acquiescant avec force et conviction en lui promettant qu’elle ne recommencerait plus. Sauf que …vous avez déjà vu des enfants tenir leur promesse ? Oui, moi non plus. La fillette trouverait sûrement une autre façon de s’amuser aux dépens de l’artiste breton, ce n’était qu’une question de temps et d’imagination. Presque heureuse qu’il ne lui tienne par rigueur plus que ça, l’air de Louna vira tout à coup à la surprise, suivi d’une mine complètement atterrée en découvrant le chef d’œuvre de Kilian. En milles morceaux. Et si la petite fille aimait s’amuser et taquiner ses invités, elle n’en était pas moins consciente, du haut de ses six ans, d’avoir dépassé les bornes.
« Oh non, le joli tableau … »
Plus désolée encore que le peintre lui-même, elle ramassa avec lui les quelques morceaux qui traînaient encore dans l’herbe, une larme roulant sur sa joue alors qu’elle songeait déjà à en parler à son père. Sachant que tout était de sa faute, - ce qui avait toujours fait la fierté de son paternel – l’enfant savait qu’elle se devait d’être sincère et qu’elle méritait amplement la punition pour ses méfaits. C’est incroyable à quel point une éducation peut vous conditionner à suivre le droit chemin. Dans le cas de Louna, ici, à ne rien cacher de la vérité.
« D’accord. Mais avec tout plein de couleurs alors. Et je veux que Pantoufle soit sur le tableau aussi. »
Sans surprise, la proposition alléchante de Kilian avait réussi à faire oublier pour un temps les malheurs de Louna. Elle allait elle aussi lui montrer ses talents d’artiste. Même si dans son cas, elle avait tendance à mettre de la peinture davantage sur son visage que sur la toile.
« Et après, on va voir Daidi ? Il est avec le monsieur bridé qui porte un pyjama. Daidi s’entraîne presque tous les jours avec lui. Tu l’as déjà vu se battre ? Moi aussi je prends des cours, mais Daidi dit que je dois faire plus attention. La dernière fois, je me suis cognée contre le mur. Tiens, regarde … »
Comme d’ordinaire, elle avait du mal à ordonner ses idées et à ne pas babiller. Lui tendant son avant-bras, Louna lui indiqua une petite cicatrice. Ne vous y trompez-pas. C’est qu’elle était fière de son combat la petite. Et plus encore de ce souvenir de guerre.
Dernière édition par James O'Malley le Sam 19 Mai - 10:10, édité 1 fois |
| | | Invité Invité
| Sujet: Re: « The point between rage and serenity » •• Hot Sam 19 Mai - 9:36 | |
| Kilian n'était pas totalement idiot, il savait bien qu'à partir du moment où il resterait au château, il n'était pas à l'abri des facéties incroyables de Louna... et puisqu'elle était chez elle, sans parler de ses six printemps seulement, c'était assez légitime. Pour autant, même s'il pouvait faire preuve d'une très grande patience à l'égard des enfants - beaucoup plus qu'avec les adultes - il n'était pas du genre à lancer un « Amen. » à chacune des bêtises dont il était le principal objet. Le simple fait qu'elle s'excuse et qu'elle promette de ne pas recommencer était suffisant pour lui prouver qu'elle pouvait s'amuser avec lui, mais avec certaines limites. La fille de James ne tiendrait pas cette promesse, il en était convaincu. Après tout, le Sigma avait été enfant lui aussi... et Dieu sait que malgré son irréprochable éducation, il en avait fait de belles à ses parents puis à ses grands-parents. Un vrai petit diable calculateur et déterminé, quand il s'y mettait... rien à voir avec l'ange de sympathie qu'il était devenu aujourd'hui. Arrêtez de rire, je vous vois. Qu'elle prenne conscience d'être allée un peu loin contentait suffisamment le fils Salaun pour qu'il passe l'éponge. Après tout, ce qui était plus à plaindre, c'était sa toile réduite à néant par les deux colosses canins, il était bon pour la refaire plus tard. Le jeune homme tourna la tête, agréablement surpris qu'elle vienne l'aider à ramasser les quelques morceaux et pans de toile déchirés, tant et si bien qu'il chassa la petite larme qu'elle avait avec son pouce en lui accordant un mince sourire réconfortant. Kilian n'avait peut-être pas aimé la blague, toutefois il n'y avait pas eu mort d'homme... ça avait failli, mais cela ne s'était pas concrétisé. C'est à cet instant qu'il réalisa que malgré son imagination débordante pour s'amuser, Louna observait une conduite très rigoureuse inculquée par son père. Comme il le lui avait dit, d'ailleurs. Et pourtant, il n'était même pas physiquement présent en ce moment, preuve qu'il était un père juste et pour le moins compétent.
La proposition de peindre une vraie toile effaça les dernières traces de ce moment de tension. C'est différent des dessins qu'on peut faire à l'école sur un papier, avec de simples crayons ou de la peinture de base : là, elle allait s'occuper avec du vrai matériel de professionnel, de quoi lui faire plaisir à n'en pas douter. Ils n'allaient certainement pas faire un travail d'une absolue précision, ou quelque chose de semblable à ce qu'il avait commencé, mais au moins Louna aurait un vrai tableau créé de ses mains sous la surveillance d'un artiste. Pas un artiste professionnel, mais un artiste chevronné, c'est déjà ça. En voyant son petit sourire sur ce visage de porcelaine, toutes les émotions négatives qu'il avait pu ressentir s'envolèrent presque instantanément. Surpris par son enchaînement de paroles, Kilian arqua un sourcil et posa ses yeux bleu acier sur la fameuse blessure que la petite portait au niveau du coude. "Ca c'est une vraie blessure de guerre... T'es une sacrée terreur, toi, pas vrai ?" Sur ces paroles taquines, le fils Salaun procura quelques petites chatouilles à Louna pour dissiper définitivement des réticences qu'elle semblait avoir déjà oublié. Sourire aux lèvres, le Breton se redressa en hochant la tête. "Oui, on ira voir ton Papa, t'en fais pas. Tu lui montreras ton joli tableau... et tu sais ce qui serait encore plus rigolo ?" Il s'approcha d'elle, comme un complice le ferait avec son partenaire dans les mauvais coups. "C'est qu'on l'accroche tous les deux dans ta chambre. Comme ça, tu emmèneras ton père dans ta chambre pour qu'il le voit avant tout le monde." Même avant Alfred... surtout avant Alfred, pour être exact. Si le majordome apprenait qu'ils allaient accrocher un tableau dans la chambre de la jeune châtelaine, il allait vouloir se précipiter pour l'accrocher lui-même. "Et pas un mot à Alfred, hein ? On lui fera la surprise aussi." ajouta-t-il en posant son index sur ses lèvres avec un petit clin d'oeil.
Suite à cela, le Sigma posa une toile vierge sur le chevalet, s'installa sur le tabouret puis prit Louna afin de l'asseoir sur ses genoux et qu'elle soit à bonne hauteur pour pouvoir peindre sans trop se fatiguer ou lever les bras. "Alors, tu veux faire comment ? Avec des pastels ou de la peinture ? Avec un pinceau ou avec les doigts ?" La peinture tactile, c'est quelque chose qui peut paraître très amusant pour les enfants - pour Kilian également - mais peut-être la petite fille préférait-elle utiliser des pinceaux ou les pastels. Il préférait lui laisser carte blanche et ne ferait que l'aider ainsi que lui donner quelques indications. Le fils Salaun avait bien senti qu'elle voulait lui prouver qu'elle était une petite artiste dans l'âme, autant lui offrir la possibilité de se lâcher sur un tableau qu'elle s'appropriera totalement. |
| | | Invité Invité
| Sujet: Re: « The point between rage and serenity » •• Hot Sam 26 Mai - 16:03 | |
| Gonflant sa poitrine, un grand sourire empli de fierté sur son visage de poupée, la petite fille hocha la tête avec force et fracas, décidément reconnaissante que Kilian soit du même avis qu'elle, à savoir : qu'elle était une sacrée combattante. Il serait d'ailleurs surpris de connaître les talents que manifestait cette petite boule d'énergie lors d'une séance de boxe. James avait tenu, depuis un an déjà, à ce que sa fille apprenne l'art du combat. Certains diraient que ce n'était pas très responsable de la part d'un père d'entraîner sa fille à ce déchaînement de violence, surtout à son âge, d'autres auraient plutôt considéré son sexe en boudant le fait qu'il se comporte avec elle comme père et fils plutôt que comme père et fille, d'autres encore se mêleraient de leurs affaires. Etrangement, James n'avait pas eu besoin de tellement insister pour que Louna apprenne le self-defense. Sans doute parce que sa fille était fière de pouvoir se défouler autrement que dans un club de couture ou sur un piano. L'un de ses amis lui avait dit que c'était aussi une façon pour l'enfant de se rapprocher de son père et de partager ses hobbies.
« Oui, c'est vrai. »
Repoussant les mains de Kilian qui la chatouillaient, et parce qu'elle avait du mal à ne pas gesticuler et se tordre de rire, son regard se fit d'autant plus curieux quant à la suite que lui préparait son nouveau compagnon de jeu, j'ai nommé : Kiki the first.
« Quoi ? »
L'écoutant avec son sourire de petite peste avertie aux mauvais coups – notamment vis à vis des hommes sous la gouverne de son père – Louna acquiesca en silence, avant qu'au dernier moment, sans prévenir, elle ne dépose un bisou sur la joue de son invité, lui serrant la main comme le ferait un associé en affaires.
« Marché conclu Kiki. Il sera très surpris. Surtout que d'habitude, c'est lui qui accroche mes tableaux au mur. Il sera content qu'on l'aide pour une fois. »
Ajouta l'enfant sans se douter un seul instant du plan du Sigma, ni du fait qu'Alfred, bien loin de vouloir qu'on l'aide, allait le hâcher menu dès qu'il apprendrait la nouvelle. En attendant, bien calée sur les jambes de son maître chevalet, Louna réfléchissait longuement à la façon de peindre son chef d'oeuvre. C'est qu'elle ne voulait pas se tromper ou gaspiller de la peinture dans une horreur. Encore une chose que son père lui avait appris : être écolo. L'environnement et les concepts nouveaux en matière d'éco-technologie avaient toujours fait partie de ses priorités. Il avait d'ailleurs intégré récemment différents programmes au sein de sa société.
« Le pinceau pour commencer. Sinon je vais tout salir partout. Tu m'aides hein. Je veux des oiseaux avec des narbres, Pantoufle qui court après Alfred et Daidi qui me porte dans ses bras. »
Soudain, elle s'était tû. Songeuse. Une lueur triste avait jailli dans ses yeux. Relevant la tête vers Kilian en se demandant s'il allait accepter, elle ajouta, sur le ton de la confidence. Un peu gênée peut-être mais espérant malgré tout.
« Tu... tu crois que ...tu crois que tu peux faire le portrait de maman avec son corps et tout si je te montre une photo ? » |
| | | Invité Invité
| Sujet: Re: « The point between rage and serenity » •• Hot Sam 26 Mai - 18:42 | |
| Kiki. Elle ne s'arrêtera donc jamais avec ce surnom ridicule ? Elle avait de la chance de n'être âgée que de six ans : si Juno ou Elina - pour ne citer qu'elles - auraient jugé bon de l'appeler ainsi, une réplique incisive et sarcastique n'aurait pas tardé à franchir sa mâchoire serrée par l'agacement. Toutefois, ces émotions négatives se dissipèrent bien vite en la voyant agir comme une businesswoman qui vient de conclure l'un des contrats les plus juteux de l'année. Tu penses qu'il va être content, Alfred... Rien qu'à l'idée de se dire qu'il arriverait enfin à tromper l'irréprochable vigilance et diligence du maître d'hôtel, le Sigma souriait presque. Avant de se réjouir d'une possible victoire sur ce bon vieux responsable et gardien farouche des tâches ménagères au château, il fallait tout de même créer la toile qui allait bientôt embellir encore davantage la chambre de cette petite princesse. Confortablement installée sur ses genoux, Kilian avait approché son menton près de l'épaule de son "élève" du moment afin de rentrer dans son jeu et essayer de saisir au mieux ce qu'elle voulait voir apparaitre sur ce tableau. Choix numéro un : les outils. La petite demoiselle opta pour des pinceaux pour la bonne et simple raison qu'ils étaient moins salissants. Judicieux. "Mais peut-être faut-il autre chose pour éviter de salir cette jolie robe ?" Bien que la châtelaine se soit déjà roulée dans l'herbe en riant aux éclats face à un étudiant tétanisé devant ses deux molosses de garde. Il se pencha sans la faire descendre de ses genoux puis attrapa un petit tablier qu'il utilisait parfois lorsqu'il travaillait la matière avec les mains, le tissu blanc était d'ailleurs maculé de traces de peintures un peu partout. Sèche, évidemment. Il le déploya sur Louna sans pour autant l'indisposer et lui accorda un très fin sourire. "Te voilà habillée comme une vraie peintre !"
Elle trouva un sujet à exploiter... ou plutôt une multitude de sujets concentrés dans une seule toile. Tant qu'ils faisaient ce qu'elle voulait, il n'y voyait pas d'inconvénient. Soudain, le ton de la discussion chuta à un degré qui marqua la surprise dans l'esprit de Kilian. Voilà que Louna faisait tomber les masques et son habituel pétillant enfantin pour laisser passer une expression grave et presque triste. Lorsqu'elle parla de sa mère, Kilian resta interdit. Pour tout dire, un éclair de compassion frappa son regard azur tandis qu'une boule serrait sa gorge. Il avait l'impression de se voir dans la même situation, un peu plus de treize ans auparavant. Ce gamin laissé à la garde de ses grands-parents et désormais orphelin d'une mère qu'il avait aimé sans la moindre retenue. Il connaissait cette peine, ce sentiment si particulier qu'éprouvent les enfants dans une situation similaire à celle de Louna. Sans le vouloir, cette petite fille venait de le faire voyager jusqu'à une période de son passé qu'il n'arrivait toujours pas à digérer. On ne se remet jamais vraiment de la perte de sa mère... on apprend seulement à vivre avec. Certains jours sont juste plus difficiles que d'autres. Ne sachant guère si son absence avait été remarquée, Kilian battit des paupières et retrouva un visage beaucoup plus serein, confiant et surtout rassurant. "Dans ce cas, nous allons faire deux toiles. Tu t'occupes de celle de ton choix et je serai là pour t'aider, tandis que de mon côté, je ferai le portrait de ta maman. Avec grand plaisir, même." Sur ces bonnes paroles, le Breton caressa la joue de la fille de James avec son pouce tout en lui accordant un sourire. "Ramènes-moi une photo, je m'occupe du reste." Le temps que son amie modèle miniature sorte une photo, Kilian prépara une seconde toile en l'humidifiant un peu afin que la peinture adhère davantage. Il lui tardait de voir à quoi ressemblait cette femme qui arrivait encore à tenir une place si chère dans le coeur de James. Il ne le montrait peut-être pas, mais Kilian connaissait suffisamment les ravages que peuvent provoquer la mort d'une conjointe. Il n'y avait qu'à voir le regard de son père lorsqu'il s'égarait sur une photo de Sasha, pour ne citer que cela. Parfois, il arrivait même au Sigma de surprendre Logan à le regarder d'une façon qui lui faisait penser qu'il voyait parfois sa défunte épouse à la place de son fils. C'est donc dans un état d'esprit sûrement adéquat à la requête de Louna qu'il s'apprêtait à faire un portrait de la mère de la petite tout en supervisant à côté d'elle le tableau qu'elle ferait aussi pour s'occuper et décorer sa chambre. |
| | | Invité Invité
| Sujet: Re: « The point between rage and serenity » •• Hot Dim 27 Mai - 9:32 | |
| Pauvre Kilian. A présent que Louna lui avait trouvé l’un de ses petits noms gâtés dont elle raffolait, il était pris au piège. Une chose qu’il ignorait cependant : la fillette ne donnait de surnoms qu’aux gens et animaux qu’elle appréciait. Si ce n’était pas le cas, elle se contentait d’un ‘monsieur, madame, le chat, le chien’ sans plus de formalités. En un sens, il était donc privilégié de faire partie de ses favoris. Même si le Breton ne voyait évidemment pas les choses sous cet angle. « Ah oui, ma robe. C’est Tata Blaith qui me l’a offerte. Tu la connais ? Elle est dans l’armée. Capitaine en plus. »
Avait ajouté l’enfant toute excitée, comme si elle venait de lui apprendre la formule quantique qui transformerait l’eau en vin. Pour autant, elle ne savait absolument pas distinguer les grades au sein de l’armée. Capitaine était pour elle, vu qu’il s’agissait de sa tante, le summum dans la hiérarchie. Quoiqu’il en soit, très fière d’arborer l’‘uniforme’ d’un vrai peintre en herbe, Louna leva le nez en l’air, faisant mine de chercher l’inspiration dans le ciel et les oiseaux. Peintre peut-être pas, mais comédienne, ça c’est sûr. Jusqu’à ce que le ciel s’assombrisse dans les yeux de l’enfant, qu’elle repense à sa mère. A cette photo que son père avait gardé durant six ans, bien cachée dans son bureau du troisième étage de l’aile Nord du château. Il y avait aussi ce tableau accroché au mur. Un tableau qui avait perdu ses couleurs et son éclat après l’incendie. Oui, il y avait eu un incendie. Volontaire. Perpétré par le propriétaire des lieux à l’époque. Alors que sa fille n’était pas à la maison. Alors qu’il ne pouvait supporter la perte de celle qui avait partagé sa vie durant deux années. Louna n’avait jamais su que son père avait tenté de se suicider à l’époque. Blaith lui avait dit qu’il ne s’agissait que d’un accident. Toutes les photos, les souvenirs de sa mère défunte avaient été perdus ce jour-là. Excepté ce tableau qu’on était parvenu à sauver des flammes, et cette photo jaunie que James gardait toujours enfermée dans un coffre.
Louna n’avait pas vu le visage de Kilian se creuser, trop accaparée par sa propre souffrance. C’est pourquoi, lorsque le Sigma lui accorda cette faveur, la petite ne put que le serrer contre elle, toute reconnaissante, avant de filer aussi rapide que l’éclair jusqu’au château pour lui rapporter la fameuse photographie. Il lui fallut pour cela déverrouiller la porte du bureau, toujours fermée à clé lorsque James n’y était pas, de fouiller à droite et à gauche dans des dossiers d’affaires, et de finalement dénicher son trésor, rapporté aussitôt à l’artiste. Plus tard, lorsqu’elle revint au jardin, Louna tenait fermement entre ses petites mains la photo de sa mère, qu’elle ne se lassait pas de regarder. Une larme de joie avait même roulé sur sa joue, qu’elle chassa bien vite d’un geste de la main.
« Tiens, c’est elle ma maman. Elle est belle, hein ? » La photo avait souffert par l’effet du temps. Plus jaune que d’ordinaire, un peu par endroit, on avait du mal à distinguer clairement les traits de la jeune femme qui s’y trouvait. De longs cheveux blonds, un peu roux par endroits. Elles n’avaient pas les mêmes yeux, mais ce sourire….ce sourire, James le retrouvait dans celui de sa fille.
|
| | | Invité Invité
| Sujet: Re: « The point between rage and serenity » •• Hot Lun 28 Mai - 6:31 | |
| Kilian s'était contenté d'esquisser un sourire en entendant Louna lui raconter le bref historique de la robe qu'elle portait aujourd'hui. Les enfants ont ceci d'amusant - ou d'agaçant pour les gens qui manquent de patience - de sauter d'un sujet à l'autre avec un naturel tout à fait déconcertant. Un simple mot suffisait à les faire parler de tout et de rien. C'est quelque chose que le Sigma avait vite appris à faire lorsqu'il se rendait à l'hôpital afin de divertir les enfants auxquels il venait rendre visite une fois par semaine : leur parler pour les inciter à raconter des anecdotes, les faire se sentir importants, presque un peu "adultes". Tout simplement normaux pour la plupart. Il regarda la petite fille s'éloigner avec un air amusé sur ses traits... l'un comme l'autre semblaient s'apporter quelque chose. Si ce surnom était un moyen pour elle de lui témoigner de l'affection - bien qu'il ait surtout tendance à haïr les surnoms de ce genre - la présence de la fille de James lui apportait un réconfort qui se lisait à travers les airs sympathiques, souriants et détendus qu'elle pouvait créer chez lui. D'ordinaire fermé, stoïque et grognon, elle faisait ressortir un Kilian bien plus serein et détendu qu'il ne l'avait été au début de son séjour. Louna contribuait très largement à lui regonfler un peu le moral, moyennant évidemment des bêtises comme celle de tout à l'heure avec les chiens.
Lorsque la jeune châtelaine revint vers lui en tenant une photo comme s'il s'agissait du Saint Graal, l'étudiant prit la fameuse photo qu'elle lui tendit pour la regarder avec une attention toute particulière. La qualité n'était peut-être pas formidable mais c'était sans doute dû à la date à laquelle avait été prise la photo puisqu'elle ne semblait pas très récente. Il s'abstint soigneusement de ne poser ne serait-ce qu'un doigt sur sa surface pour éviter de l'abîmer, Kilian sortit même une pochette plastique transparente afin de la glisser à l'intérieur et s'assurer ainsi qu'elle ne serait pas abîmée ou qu'elle recevrait quelques gouttes de peinture involontaires. Cette femme était splendide, réellement. Les blondes n'étaient pas forcément celles qu'il préférait, avouant sans complexe une large préférence pour les brunes, mais les traits de cette femme avaient quelque chose d'extrêmement gracieux. Avec discrétion, il regarda à plusieurs reprises la photographie ainsi que le visage de Louna. Pourquoi ? Parce que les enfants tenaient forcément de leurs parents : physionomiste et redoutable lorsqu'il s'agit de regarder quelqu'un en détail, le fils Salaun connaissait déjà le visage de James par coeur. Ca peut sembler étrange, mais c'est vrai. La moindre petite courbe de son visage, la forme de son nez, le creusement de ses joues ou de ses fossettes, le reflet de son regard... rien ne lui échappait. Il pouvait donc repérer ce qu'il avait transmis à sa fille. Ne lui restait donc qu'à comparer la mère et la fille avec un maximum d'attention. Lorsque cela fut fait, Kilian passa son index sous le menton de sa jeune amie dans un geste à la fois affectueux et complice. "Ta maman est magnifique... vous avez le même sourire, toutes les deux. Je suis sûr que quand tu seras grande, tu seras tout aussi jolie qu'elle, même si tu es déjà ravissante." Précisons qu'il n'y a bien qu'aux enfants auxquels le Breton peut tenir un discours pareil. Les enfants et les femmes - ou hommes - qu'il lui arrive de baratiner afin de les mettre dans son lit lorsqu'il était d'humeur à séduire.
"Allez, il est temps de nous mettre au travail si on veut avoir fini avant la fin de l'après-midi !" Une chance pour eux, la chaleur permettrait au tableau de sécher rapidement. Il suffirait ensuite de passer une couche de vernis afin de solidifier et protéger l'ensemble des effets du temps ou de la poussière ainsi que de la lumière, avant de pouvoir enfin les accrocher. Avec la photo protégée déposée sur le chevalet à côté de la toile, Kilian se lança sans plus attendre dans la confection d'un portrait qu'il espérait à la hauteur. Ce qu'il ne savait pas, c'était d'où cette photo pouvait venir... le Sigma pensait qu'il s'agissait d'un souvenir que Louna avait de sa mère, n'ayant donc pas la moindre idée de ce qu'elle avait fait pour l'obtenir. Quoiqu'il en soit, l'étudiant était déjà très concentré dans sa tâche, d'autant plus qu'il adorait confectionner des portraits, il en avait fait peut-être une bonne centaine lors de son année à Paris. Après avoir légalement acheté une place pour s'installer au milieu des artistes de Montmartre, Kilian avait énormément appris au contact des professionnels présents depuis des années. Sa maîtrise du portrait, il la devait autant à ses cours qu'à ces artistes parisiens. "Tout se passe bien, miss ?" demanda-t-il en tournant la tête, gardant toujours un oeil sur la toile qu'était en train de faire Louna afin de l'aider en même temps. "Elle s'appelait comment, ta maman ?" Une simple question qui entraînerait sans doute d'autres flopées de paroles incontrôlables venant de Louna. |
| | | Invité Invité
| Sujet: Re: « The point between rage and serenity » •• Hot Lun 28 Mai - 7:36 | |
| Immobile, mains derrière le dos, Lounz observait Kilian, attendant qu'il lui dise ce que tous enfants, - il avait deviné juste – rêvent d'entendre au sujet de leurs parents. A savoir, qu'ils leur ressemblent. Aussi, lorsque le Sigma se pencha en avant pour lui faire ce compliment, la petite n'avait pû s'empêcher de rougir, tortillant ses doigts entre eux en baissant les yeux sur ses chaussures, devenue soudainement toute timide.
« Merci. Toi aussi tu es beau tu sais. J'aime beaucoup la couleur de tes yeux. »
Etait-ce parce que son père lui avait toujours appris à répondre à un compliment par un autre compliment que Louna se montrait aussi sincère avec son invité ? Non, elle le pensait véritablement. Preuve en est qu'elle avait toujours tendance – depuis qu'il séjournait au château – à le regarder dans le 'blanc des yeux', sans s'imaginer un seul instant que sa conduite pouvait être insolite, voire dérangeante. Sur ce, acquiescant sur les bonnes paroles de son artiste peintre préféré, Louna commença à s'inspirer du décor pour sa toile, oubliant complètement le pépiement des oiseaux, Maestro et Darling qui étaient revenus avec leur baballe et fixaient Kilian avec grand intérêt, oublié le bruit du vent, l'odeur des fleurs. Elle était si concentrée qu'elle fronça légèrement les sourcils lorsque la question de Kilian – après être passée par une oreille et ressortie par l'autre – la tira enfin de sa rêverie.
« Cheryl. C'est pour ça que Daidi m'a donné son prénom quand elle est partie. En fait, je m'appelle Louna Cheryl O'Malley, tu sais. »
Souriant dans sa direction avant de retourner à son oeuvre d'art, la petite n'en fut pas moins soucieuse des implications de son prénom, et ce, malgré son jeune âge. Elle l'avait toujours été. James se disait d'ailleurs parfois qu'il aurait mieux valu qu'il ne lui parle pas aussi souvent de sa mère. Qu'elle aurait peut-être été moins protectrice à son égard, moins jalouse des femmes qu'il côtoyait s'il n'avait pas révélé une souffrance bien réelle lorsqu'il lui en parlait.
« Je veux que le portrait que tu feras de maman soit pour Daidi. Je suis sûre qu'il sera content. Il a plus beaucoup de photos d'elle. C'est parce qu'elles ont toutes brûlé dans l'incendie de la maison, en Irlande. »
Décidément, la petite n'avait pas sa langue dans sa poche. Et bien qu'elle ne cherchait pas à divulguer les secrets farouchement gardés de son paternel, ce n'était encore qu'une enfant. Et il fallait aussi le dire : elle avait rarement l'occasion de pouvoir parler de ces choses-là avec quelqu'un. |
| | | Invité Invité
| Sujet: Re: « The point between rage and serenity » •• Hot Lun 28 Mai - 8:19 | |
| Kilian émit un petit rire conquis en voyant Louna devenir toute timide et ravie à la fois face au compliment qu'il lui avait fait. Il semblait évident qu'elle ressemblerait beaucoup à sa mère en grandissant, elle avait quelques détails physiques qui ne demandaient qu'à se développer au fil des années. En revanche, n'ayant jamais connu la mère de la petite, il ne pouvait augurer des ressemblance au niveau de son caractère. Ce qu'il pouvait affirmer, c'est qu'elle avait déjà la prestance et l'élégance des gens de la haute société, un trait qu'on peut aisément retrouver dans l'attitude de James au quotidien. Observateur et soucieux des détails, il n'avait pas échappé à Kilian que son ami Irlandais marchait d'une façon légèrement différente. De la mesure, voilà ce qui caractérisait le mieux sont attitude. Cette façon qu'elle eut de lui répondre fut adorable et le Sigma ne prit pas ce compliment pour un trait de politesse. Il y en avait sans doute, mais Louna était bien de trop honnête avec lui pour ne se contenter que de manières orales enseignées par une éducation irréprochable grâce à son père. "Merci, c'est gentil. Ils me viennent de mon grand-père, ils sont aussi bleu que les miens." Ce regard était l'arme de séduction par excellence dont le Breton était doté. Depuis tout petit, il lui suffisait souvent de jouer avec cette couleur bleu azur inimitable pour se mettre quiconque dans la poche... et en grandissant, cela lui avait valu un bon nombre de conquêtes charmées par ses paroles tout en étant captivées par son regard presque hypnotique. Après avoir parlé de son grand-père, Kilian avait détourné les yeux, justement. Il ne connaissait pas son grand-père paternel, Logan avait toujours refusé qu'il prenne contact avec les parents de Salaun senior. Ce qu'il savait d'eux, c'était tout juste ce que Logan avait bien voulu lâcher à leur sujet.
"Cheryl ? C'est joli comme prénom, tu le portes très bien aussi." lui fit-il remarquer tout en peignant aussi avec adresse et concentration de son côté. Pourtant, ses pensées commencèrent à se faire distraites. Etait-ce dû aux deux Dogues revenus près d'eux et qui le fixaient avec une intensité certaine ? Peut-être... mais pas en majeure partie. Depuis qu'il vivait ici, il avait remarqué de nombreux signes qui pourraient expliquer que James ne parvienne pas à tourner totalement la page sur sa défunte compagne. Il vivait beaucoup au travers de sa fille... et vu la ressemblance, il vivait aussi au travers du souvenir de Cheryl. Cheryl. Rien que le choix du deuxième prénom de Louna était une preuve supplémentaire qu'il n'arrivait pas à passer à autre chose. Aucune situation n'était comparable mais pourtant, Kilian ne pouvait s'empêcher de faire quelques parallèles avec ce que vivait son père. Lui aussi était encore si amoureux de Sasha qu'il n'arrivait à trouver aucune autre femme capable d'atteindre son coeur. Egoïstement, Kilian ne s'en plaignait pas pour le moment, pour des raisons qu'il préférait garder pour lui. Néanmoins, les deux hommes semblaient avoir des points communs assez remarquables. Peut-être que ce séjour lui ouvrira les yeux sur la peine vécue par l'homme qui l'avait abandonné treize ans plus tôt. Il sortit de ses pensées en entendant Louna parler d'un incendie. Kilian fronça les sourcils et regarda sa jeune amie avec perplexité. Elle était bavarde et James manquait cruellement de conversation lorsqu'il s'agissait de parler de lui. Il avait donc une source incroyable d'informations sur le businessman à portée de main. Quelques mots suffisaient pour en apprendre toujours davantage... "Très bien, je le remettrai à ton père. S'il manque de photos, il sera content, je l'espère." Pourtant il ne chercha pas à poursuivre cette conversation trop intime, même si Louna n'en faisait pas exprès. Le Breton n'avait aucune envie de se servir de la complicité entre le père et la fille pour assouvir sa curiosité : James avait déjà la bonté de l'héberger quelques temps, il n'avait donc pas à trahir cette confiance et cette amitié. Il avait des questions, évidemment... mais il préférait respecter la vie privée du cousin d'Edward.
Environ deux heures plus tard, avec quelques pauses pour se détendre un peu, les deux tableaux furent enfin terminés. Kilian venait de vernir la toile de Louna fin prête. Une explosion de couleurs et déjà quelques détails qui laissaient imaginer qu'elle avait une fibre artistique ne demandant qu'à se développer. Une graine d'artiste à n'en pas douter. Tandis qu'il appliquait une première couche sur le portrait, il le désigna d'un mouvement de tête à la petite fille. "Alors, tu penses qu'il est réussi ? Le portrait ressemble à ta maman ?" Pas de fioritures, juste un fond uni pour mettre en valeur le portrait en lui-même. Kilian avait tout misé sur le réalisme et le dessin afin d'accentuer chaque détail du faciès de Cheryl. Restait à savoir si la principale critique d'art ici présente trouverait cette peinture à son goût. |
| | | Contenu sponsorisé
| Sujet: Re: « The point between rage and serenity » •• Hot | |
| |
| | | | « The point between rage and serenity » •• Hot | |
|
Sujets similaires | |
|
| Permission de ce forum: | Vous ne pouvez pas répondre aux sujets dans ce forum
| |
| |
| |