Du côté de Joseph, la journée avait nettement moins bien commençée... Ce n'était pas une musique rythmée qui l'avait réveillé ce matin à sept heures, mais la sonnerie habituelle et strident du réveil. Joseph avait eu beaucoup de mal à s'endormir, la veille au soir. Si bien que la nuit avait été rudement difficile pour lui, et du coup, le réveil avait été légèrement aplati d'un coup de poing violent destiné à le faire taire. Le jeune homme s'était levé quelques minutes plus tard, dans son petit appartement. Aujourd'hui, jeudi, une belle journée qui s'annonçait. Joseph s'étira les membres devant sa grande fênetre du quatrième étage. La vue était magnifique. Par la suite, il laissa échapper quelques baillements bruyants, puis alla prendre son petit déjeuner. Cela ne dura pas très longtemps : pour cause, la matin, il picorait à peine quelques biscuits et buvait un verre de jus d'orange. Ensuite, il se dirigea vers la salle de bain, prit une douche chaude et se prépara rapidement. Il enfila une chemise claire et un jean délavé, ainsi que des converses. Il avait les cheveux assez long en ce moment, et il songea à aller chez le coiffeur très prochainement.

Aujourd'hui, les cours se passèrent plutôt bien. L'histoire de l'art fut relativement barbante mais les autres matières toujours plaisantes et enrichisantes pour Joseph. Ce matin, il avait monté un nouveau projet en arts plastique, qui semblait plaire au professeur. Sa dernière heure de cours de la matinée avait été riche en évènements, car le professeur (lui aussi de très mauvaise humeur) avait donné une interro orale et écrite sur la photographie, chose dans laquelle Joseph n'excelle pas du tout. Heureusement, l'heure du midi était enfin arrivée. A la cafet, tout avait été banal et typique d'une journée de semaine habituelle. Le plat du jour était tout sauf appétissant, et Joseph n'avait pas touché à son assiette. Il avait profité de son heure de permanence suivante pour aller s'acheter un sandwich, histoire de combler son estomac qui gargouillait depuis huit heures.

L'après midi se passa plutôt bien, tranquille. Dessin, design et permanence. Joseph termina à 15h50, et passa rapidement à la bibliothèque rendre ses quelques livres qu'il avait emprunté. Par la suite, il regarda sa montre et prit le chemin du parking, pour rentrer chez lui. Il y arriva vers 16h10, et s'approcha de sa voiture, une Honda noire, cadeau d'anniversaire de ses parents. Tête en l'air comme personne, Joseph passa quelques minutes a faarfouiller dans toutes ses poches pour trouver les clefs. Ah ! Enfin, il parvint à les récupérer, et il dévérouilla sa voiture, en ouvrant la portière. Sauf qu'il ne rentra pas à l'intérieur. Il venait d'entendre, derrière lui, ce qui semblait être un moteur. Sauf qu'a un bon nombre de reprises, elle n'avait pas démarré. Intrigué, il fut un demi tour sur lui même et se trouva face à une vieille cocinelle, conduite par une jeune fille brune. Très jolie. Celle-ci semblait agaçée. Normal en même temps, avec une voiture pareille...

Enfin, la demoiselle sortit de la voiture, l'air terriblement énervée par ce qui lui arrivait, et Joseph ne bougea pas de sa place, devant sa portière, indécis. Il se demandait ce qu'il était en train de faire. En fait, il hésitait à lui proposer son aide, et à s'en aller. Mais de toute façon il ne pouvait pas partir comme ça ! La jeune fille leva le capot en provoquant un très gros bruit, ce qui fit sursauter Joseph. Une si vieille voiture ! Il se pencha un peu sur le côté pour voir l'état, mais il n'était pas vraiment un as de la mécanique... Alors, il s'approcha un peu de la jeune fille, en fermant sa voiture a clefs au passage, puis posa sa main contre sa cocinnelle, en lui lançant:

« Vous voulez un petit coup de main, mademoiselle ? »

Joseph passa sa main dans ses cheveux et fronça les sourcils amèrement. Il pourrait toujours appeler une dépanneuse ou la ramener chez elle, vu qu'il n'était pas mécanicien. La mine déçue, il attendit la réponse de la jolie brune.

L'incident qui était arrivé à la jeune demoiselle lui rappellait bien quelque chose. En effet, il lui était arrivés quelques cas similaires il y a des ça un bon moment. Avant qu'il ai sa Honda noire, il avait une vieille voiture tout déglingué qui avançait à deux à l'heure et qui calait tout le temps. Normal, il se l'était payée tout seul, avant que ses parents lui pardonnent ses bêtises et acceptent de lui reverser de l'argent. Mais à partir du moment où ils accèptèrent ses fautes, le jour de ses vingt deux ans, il lui offrirent une belle voiture, classe et qui tenait la route ( c'est le cas de le dire). Et depuis qu'il l'avait, sa jolie voiture n'avait jamais eu de problème technique, quel qu'il soit. C'est tout simplement de la qualité, et la qualité ça ne trompe pas. Il croisa les doigts intérieurement, priant pour qu'il n'ai ni accident ni défaillance du système.

Joseph s'était donc rapproché de la jeune fille, qui avait l'air de s'énèrver de plus en plus. Au fond, il la comprenait. Parfois, on a vraiment envie de partir, on croit que tout va bien se passer et Clac la voiture démarre plus...Elle n'avait vraiment pas beaucoup de chance. Mais alors qu'il s'approchait lentement du capot, il la regarda plus en détail, et son visage lui rappela quelqu'un. Pour l'instant, il ne savait pas vraiment qui c'était, il se souvenait juste l'avoir déjà vue. Où; quand et pourquoi ? De ce côté là il restait totalement indécis. C'est alors que la demoiselle leva les yeux, et scruta Joseph d'un air hautain. Le jeune homme se sentit alors comme menaçé et arqua un sourcil de manière interrogative. Jusqu'à ce que cette fille ouvre la bouche pour lui balancer une phrase qui le remit à sa place.

Il se tut, étonné qu'elle lui parle ainsi. Elle n'avait pourtant pas l'air méchante, cependant lorsqu'elle lui lança ces paroles Joseph eut la mauvaise impression qu'elle était capable de mordre ! Sans savoir trop quoi faire, il resta à sa place, tout en regardant continuellement la fille qui tentait de regarder sous le capot, et qui devait avoir une tonne d'insulte en stock. Joseph ne fut pas vexé ou encore même déçu de sa phrase: il mit celle-ci sur le compte de la colère due à la voiture qui ne démarrait pas. Jusqu'à ce qu'elle en rajoute une couche.

Joseph, cette fois, ouvrit grand les yeux. Ok, elle était peut être énèrvée mais là c'était legèrement abusé. Il voulait faire une bonne action, aider une jeune fille en détresse et celle-ci le rembarrait complètement. Cependant il ne bougea pas, et la regarda de nouveau pour essayer de se souvenir de son identité. S'il la connaissait, ça lui paraissait vraiment bizarre qu'elle lui parle ainsi. A moins que ce soit une vieille ex à lui qu'il aurait plaqué sans raison... Non ça ne tient pas la route... Ah mais oui ! C'était la fille qui l'avait quasiment agressé l'autre jour dans les couloirs, vraisemblablement sans raison apparente, et qui s'en été allée, les yeux pleins de haine. Joseph l'avait même prise pour une détraquée. Ce qu'elle venait de lui dire n'améliora pas son opinion.

Mais que voulez vous, Joseph est un sauveteur, toujours prêt à rendre de service, alors il n'était pas près de lâcher le morceau. Il resta donc à sa place pour voir sa réaction, de toute façon elle ne faisait pas le poid contre lui., même s'il préférait quand même éviter d'utiliser la violence... Il l'observa qui tentait de bricoler un truc, sans savoir ce que c'était, et qui se brûla presque les doigts. Il laissa échapper un sourire maladroit, puis s'approcha d'elle et se mit face au capot, juste à sa gauche. Il déclara ensuite :

« Laissez moi vous aider. »

Il dit cela en souriant, et en jetant un oeil un peu partout, et il remarqua que la batterie avait l'air mal en point, et il toucha celle-ci du bout des doigts. Effectivement, elle n'avait pas l'air de bien fonctionner. Il fallait mieux appeller une dépanneuse parceque Joseph avait beau savoir quelques trucs en mécanique, il n'était pas capable de réparer. A moins de pousser la voiture et de la démarrer en route...

« Je peux vous appeller une dépanneuse, si vous voulez. J'pense que ca vient de la batterie »

Joseph n'avait jamais été un as de la mécanique. Bien sûr, comme tous les gamins de son âge, il avait joué au legos et au voitures mais ça ne l'avancait pas plus que ça. En général, la garçons apprennent la mécanique avec leur père, dans un moment de complicité. Lui n'en avais jamais eu. Son père n'était jamais là pour réparer une voiture avec lui. Il avait d'autre choses plus importantes à faire. Comme l'envoyer deux foutues années dans un internat au find fond de la brousse. Non, Joseph n'avait jamais digéré le peu d'intêret que lui portait son père. En fait, il se fichait royalement de lui, et Joseph s'était toujours senti rejeté. Par contre, dès qu'il faisait le moindre faux pas, il se prenait des savons monumentaux... Mais le jeune Joseph n'était pas du genre à se venger, alors il avait encore une fois décidé de se taire, et de ne quasiment plus parler à son père. Il n'entretient pour le moment que des relations avec sa mère, qui elle, a un peu de bon sens.

Mis à part cette petite allusion au passé, actuellement Joseph n'en sait pas vraiment plus dans ce domaine. Il a , certes, quelques connaissance fondamentales qu'il a acquise au fil du temps, ce qui est quand même un peu normal, mais il n'en ferait ni son métier, ni son passe-temps. Disons que sentir le gazole à plein nez et avoir les mains noires tout le temps ne l'intéresse pas plus que ça. Il préfère largement acheter des voitures et rouler que réparer leur foutus problèmes.. Mais revenons à cet incident précis. Ici, il était cas d'un disfonctionnement de la batterie qui semblait avoir rendu l'âme. Ah misère... Pourquoi Joseph avait-il aidé cette pimbêche ( très jolie ), qui lui parlait comme à un chien et qui ne voulait même pas de son aide. Joseph se demanda pourquoi il était venu l'aider. C'était encore une fois grâce à sa bonté universelle,à son âme généreuse et sage...(a) Enfin passons. La jeune fille n'avait vraiment pas l'air de vouloir de son aide. Elle avait violemment refermé le capot lorsqu'il avait voulu vérifier son intuition. Qu'est ce qui lui prenait ? Joseph secoua la tête, fit un grimace qui traduisait sa stupeur, puis la regarda faire son petit numéro.

Joseph fut alors étonné qu'elle le tutoie, alors que lui, galant comme toujours ( hum hum), l'avait vouvoyé très poliment. C'était comme si elle parlait à un ami familier. Joseph eût soudain un frisson. Elle semblait le connaître, et elle lui parlait comme s'il lui avait fait quelque chose de mal. Bizaremment il n'avait aucun souvenir, et il n'avait jamais rien fait avec elle. Il en était certain. Alors pourquoi ?

«Mais qu'est ce que j'ai fait ?»

Joseph lui lança cette phrase, en criant presque, alors qu'elle semblait s'énerver. Attentif, il la regarda qui fermait sa voiture et prenait son sac. Elle allait partir. Il comprit qu'elle ne voulait pas lui répondre, alors il courut derrière elle, et l'attrapa par le bras, de façon à ce qu'elle se retourne face à lui.

« Pouvez vous me dire ce qui se passe ? Je comprends pas, je veux vous aider et vous m'envoyer ballader comme ça, sans raison. J'aimerais au moins avec une explication, s'il vous plaît. »

Joseph fronça les sourcils, puis lâcha doucement son bras. En étant si près d'elle, il la trouva vraiment jolie, Il lui avait parlé sèchement, et elle le méritait. Heureusement qu'il avait de la patience, parceque les gamines arrogantes comme elle, il les détestait. En espérant qu'elle ait une explication valable ou sinon, qu'elle soit en panne ou pas, il s'en foutait royalement.

Joseph était beaucoup moins amusé que tout à l'heure, il ne trouvait pas vraiment ça drôle, sa manière de se comporter avec lui. Ca va cinq minutes, quand on croit encore que c'est à cause de la voiture. Mais là ! Elle semblait vraiment remontée contre lui. D'un côté, il la haïssait de lui parler comme ça, d'être si pimbêche, et si hautaine ! Mais d'un autre il avait peur de la raison qui la poussait à lui parler ainsi. C'était peut être tout simplement son caractère, ou alors, il avait quelque chose à se reprocher... Et dans le second cas, ce serait vraiment très malheureux car il ne se rappelait de rien. C'est donc pourquoi, partagé entre deux avis, il avait tenté de la rattraper en lui tenant le bras. aussitôt, elle s'était retournée avec un air qui ne lui plaisait pas vraiment. Joseph attendit quelques instants quelle s'explique enfin. La jeune femme se décida enfin à lever le visage vers lui.

Alors il comprit tout, depuis le début jusqu'à cet instant précis. Ed, son salop de frère avait encore fait des siennes ! C'était pourtant la première fois qu'une telle chose lui arrivait. La première réaction de Joseph fut la surprise, et il resta bouche-bée devant elle, sans dire un mot, puis se calma un instant alors qu'elle le fixait toujours la mine haineuse. Edward avait encore du laisser tomber cette fille, comment toutes les autres, et Joe ne put s'empêcher de pouffer de rire et même de quasiment partir dans un fou rire. Sur ce coup là, son frère n'avait pas géré ! A cause de lui il s'était fait rembarrer depuis un quart d'heure. Joseph se dit qu'il allait passer un savon à son frère dès qu'il rentrerait... Mais alors qu'il riait toujours, la jeune femme repartit, visiblement très énervée de son comportement. Quel con ! Elle allait croire que Joseph se moquait d'elle... Rapidement, il courut jusqu'à sa hauteur et se planta devant elle, immobile. Il reprit une expression normale, et s'apprêta à prendre la parole:

« Excusez-moi, vraiment, il y a une chose terrible que je dois vous avouer... Je m'appelle Joseph. Ed, c'est mon frère. »

Joseph lui lança un sourire sincère et passa sa main sur sa nuque, vraisemblablement gêné de cette situation. Lui qui était plutôt du genre reservé, il venait de tomber dans le genre de situation qu'il détestait. En espérant que cette jeune demoiselle ne lui en veuille pas, et évidemment, qu'elle accepte de le croire.