"Promise me you'll always remember: You're braver than you believe, and stronger than you seem, and smarter than you think."

Il repose son téléphone sur son socle de batterie et s'allonge sur le canapé, son chien posé à ses pieds. Il vient de raccrocher d'une conversation d'une heure avec Reed qui lui racontait en long en large et en travers sa vie aux côtés de Zadig à Las Vegas. A en juger par l'excitation qui pointait dans le creux de sa voix, Reed semble heureuse et Zadig semble la rendre heureuse justement. Le Rosenbach a d'ailleurs plutôt intérêt à la traiter comme une princesse, auquel cas, Edison lui pètera toutes les rotules avant de briser ses dents une à une. Ce dernier a proposeé à Reed d'aller lui rendre visite dès qu'un weekend de trois jours s'offrira à lui. Parce que cela commence à faire un long moment que les deux meilleurs amis ne se sont pas vus, et Reed commence réellement à manquer à Edison. C'est la seule femme qui de toute sa vie, est restée constante, à ses côtés, sans jamais broncher un seul instant, à l'écouter râler sur Devan, sur Jake, sur son père. Amicalement parlant, Reed est la femme de sa vie, celle qu'il veut voir à ses côtés jusqu'à la fin des fins. Mais lorsqu'il remonte dans ses souvenirs, la personne qui revient immédiatement et inlassablement, c'est Ellie, sa fiancée, sa petite fiancée d'amour comme il aimait l'appeler. Les choses n'avaient pas tourné comme ils l'espéraient. De fiancés et amis, ils étaient devenus ennemis et se détestaient cordialement. La faute au scandale familiale des Allen de Sully, désormais moins fréquentable qu'ils ne l'étaient jadis. Ellie avait suivi ses parents, avait coupé les ponts sans prévenir, sans lui accorder le moindre bénéfice du doute. Ca avait été la douche froide totale, l'humiliation suprême de voir que même Ellie lui tournait le dos. Au final, il n'avait pu compter que sur son cousin Jaeden. A son arrivée à Berkeley, le Sully avait eu le désagréable surprise de découvrir qu'Ellie y était aussi étudiante. Les retrouvailles avaient été glacé et tonitruantes puisqu'ils avaient failli se faire renvoyer de la bibliothèque pour avoir causer trop de bruits. Depuis, les choses s'étaient calmées et ils ne s'étaient pas revus depuis des mois. Mais aujourd'hui, de l'eau avait coulé sous les ponts et la princesse de monaco manquait au petit prince de la nouvelle orléans. Alors c'est en mettant sa fierté de côté qu'il avait envoyé un message à la jeune femme, profitant d'un séjour à San Francisco. Bref message et ne prenant pas la peine de s'étaler, le jeune homme espère qu'Ellie va répondre à son invitation et se rendre à leur rendez-vous. Ellie lui manque terriblement, en dépit de la rage qu'il pouvait ressentir à son égard. Le pouvoir des souvenirs est terriblement puissant, et lorsque l'on a partagé autant de souvenirs qu'eux deux, c'est impossible de tirer un trait définitivement sans avoir une véritable claire et limpide. Finalement, Edison se rend au point de rendez-vous, espérant y trouver la jolie brunette. Il attend patiemment à l'entrée du jardin botanique, jusqu'à ce qu'il aperçoive sa silhouette se dessiner au loin. Une forme de soulagement se dessine au creux de son ventre, rassuré de voir qu'ils vont avoir la possible de finalement parler et échanger sur ce qui s'est passé. Le contact de sa peau sur la sienne le fait presque frissonner tant il en avait perdu l'habitude. « Je vais bien merci. Avoir retrouver ma vie à la Nouvelle Orléans a été un véritable renouveau. J'ai l'impression d'avoir retrouvé un peu qui j'étais. Et toi comment se passe ta vie à San Francisco? J'ai cru comprendre que tu avais beaucoup voyagé ces derniers temps. » Il est vrai que depuis qu'il a posé ses bagages à la Nouvelle Orléans, Edison revit. Il a repris ses habitudes néo-orléanaises, retrouvant ses endroits favoris en ville, sortant tous les vendredi soir avec son cousin dans le bar de Franky. Et surtout, il avait récupéré sa famille. Son père était de nouveau libre comme l'air, avait récupéré ses titres et sa fortune, et surtout la reconnaissance de son nom. Alors forcément, sa vie allait beaucoup mieux que ce qu'elle n'avait été du temps de Berkeley. « Moi aussi Ellie, tu m'avais manqué. » Qu'il se contente sobrement d'ajouter. Il ne sait pas mentir, alors même s'il voudrait lui dire que non, sa présence et son amitié ne lui ont pas manqué, Edison est incapable. Il aurait aimé pourtant, lui faire comprendre par méchanceté qu'elle l'avait bien trop fait souffrir. Mais les choses ne marchent pas comme ça dans la vie, et le mensonge ne fait surtout pas parti des habitudes d'Edison. « Je suis venu rendre visite à Nina. J'essaie de la reconquérir même si la tâche s'avère plus difficile que je ne le pensais. » La jeune femme a beau ne plus être avec Devan, et a beau avoir succombé aux charmes d'Edison à la nouvelle Orléans, Edison sait parfaitement que Nina n'a plus confiance ne lui, et qu'il va devoir ramer pour réussir à convaincre la jeune femme de son honnêteté et de la sincérité de ses sentiments. Mais à force de persévérance, Edison le sait, Nina finira par le croire et par retomber dans ses bras, parce qu'ils sont destinés à être ensemble, à s'unir l'un à l'autre. « Et toi alors comment se passe ta vie ici? Tes parents ne t'en veulent pas trop d'avoir quitté le rocher et de ne pas reprendre la succession? » A terme, il sait qu'Ellie aura la dure tâcher de reprendre le trône monégasque. Un trône auquel Edison aurait pu accéder s'il avait fini par épouser Ellie comme tout était initialement prévu. Mais finalement, le destin avait pris une autre décision et ce n'était que pour le meilleur. Car son destin n'était pas de monter sur le trône monégasque aux côtés d'Ellie, c'était d'être avec Nina, et d'avoir Ellie à ses côtés, comme sa plus vieille amie.

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C'est étrange de revoir la jeune femme, surtout dans ces conditions si particulières. La dernière fois qu'ils se sont adressés la parole, c'était il y a des mois. Et les noms d'oiseaux avaient fusé tant l'un comme l'autre campaient sur ses positions, refusant d'admettre sa part de responsabilité ou non. Encore aujourd'hui, le Sully ne voyait pas en quoi il avait une quelconque part de responsabilité dans la fin de leur amitié. Mais un peu moins con qu'avant, le tournant de sa vie actuelle lui avait permis de prendre un peu plus de recul sur les choses, et l'empêchait ainsi de refuser tout contact avec Ellie. Alors étant de passage à San Francisco, le jeune homme décide d'enterrer la hache de guerre et de contacter la jeune femme, espérant se réconcilier avec elle. Bien sur que les choses ne seront jamais comme avant, elles ne peuvent pas l'être d'ailleurs. Mais avec un peu de chance, elles seront meilleures, et ne leur offriront que du positif dans l'avenir. Les retrouvailles se font sobrement et les premiers échanges sont standard, la famille, la vie de tous les jours. « Ca va, toujours aussi délurés et fous, mon père encore plus depuis qu'il a été libéré. » Edison ne se permet pas de demander à Ellie comment vont ses parents car … il s'en moque comme de la première pluie. C'est moche à dire et peut-être vexant pour la jeune femme, mais Edison ne ment pas et ne fait jamais dans les faux semblants. A quoi bon poser une question quand il se moque de la réponse? Finalement Ellie n'aborde pas ses parents et se contente d'expliquer comme est sa vie depuis quelques temps. Ca ne fait guère plaisir à Edison de voir que la jeune femme n'est pas heureuse. Car même si ses termes sont autres, Ellie n'a pas l'air épanouie ou même heureuse, et même si des années les ont séparés, Edison sait encore reconnaître les traits de joies sur le visage de la jeune femme. « New York t'as été bénéfique ou pas? Pourquoi rester à San Francisco si tu n'y es plus heureuse? Sans parle de retourner à Monaco, peut-être que tu devrais découvrir une autre partie des Etats-Unis. Tu peux toujours venir découvrir Nola si ça te tente. » C'est le premier pas qu'il fait vers la jeune femme. Peut-être pas le dernier mais aujourd'hui ce sera peut-être le seul, parce que le plus gros. Lui proposer de venir à Nola quelques jours se ressourcer n'est pas anodin, c'est lui proposer de se réconcilier avec l'ensemble des Allen de Sully. Les connaissant, Edison ne doute pas un seul instant qu'ils vont l'accueillir à bras ouverts. Finalement les deux se mettent à aborder le sujet Nina et Ellie se montre particulièrement optimiste quant à ses chances de reconquérir Nina. C'est une situation très étrange que celle-ci. Parler de la femme qu'il aime avec son ancienne fiancée. Bien sur les sentiments qu'il éprouvait pour Ellie à l'époque n'était pas les mêmes. Ils avaient beau être fiancé, ils n'étaient pas amoureux pour autant. Ils acceptaient juste ces fiançailles car ils s'entendaient à merveille et se voyaient vivre ensemble de la sorte. Jusqu'à ce que bien sur, Roman entre dans la vie d'Ellie et que Thea intègre celle d'Edison. les choses avaient commencé à évoluer à partir de ce moment là. Ils avaient commencé à avoir d'autres envies, d'autres désirs pour leur vie future et surtout étaient parfaitement d'accord dessus. Et puis finalement, l'emprisonnement de son père avait fini par régler ce souci et mettre un terme à ses fiançailles. « J'espère … Mais j'ai fait le con en voulant bien faire. Alors je sais pas si ça suffira à la faire revenir … » Ah pour avoir fait le con … Mais même encore maintenant il reste persuadé d'avoir agit au mieux et d'avoir pris la meilleure décision. Mais Edison est têtu, et lorsqu'il s'agit du bien être de ses proches, rien d'autre n'a plus d'importance que ça.  « Et toi tu as quelqu'un dans ta vie? Je suppose que non sinon tu serais heureuse. Ou alors c'est un connard qui ne te rend pas heureuse et qui surtout ne te mérite pas du tout. » qu'importe tout ce qui les a séparé, tout ce qui compte pour le jeune homme, c'est le bonheur de la jeune femme. Et si un homme ne la rend pas heureuse, alors c'est qu'il ne mérite pas de l'avoir à son bras. Mais Edison est, a été et sera toujours très critique vis-à-vis des petits amis de la jeune femme. En tant que fiancé, il avait toujours pensé avoir son mot à dire dans le choix qu'Ellie faisait, et surtout pouvait être à même de la conseiller au mieux. « J'ai appris que ton frère s'était marié il y a peu. Ca a du être un mariage fantastique. Tu retournes suffisamment souvent là bas pour te ressourcer? » Cela lui fait bizarre de mentionner le mariage du frère d'Ellie avec qui il avait été jadis proche. Petit ils s'étaient tous imaginés au mariage de l'un et de l'autre, et finalement, rien de tout cela ne se réalisera. Parce que même si Edison fait un pas vers Ellie et est prêt à l'avoir à nouveau dans sa vie, il n'en est pas de même pour le reste des Grimaldi. Les rancunes sont tenaces, et Edison a parfois du mal avec le pardon.

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Reparler du passé de la sorte avec Ellie emmène Edison se perdre dans les méandres de ses souvenirs. Et des souvenirs avec la jeune femme, -il en a des tonnes. Ils ont tellement partagé, que le Sully ne se souvient pas de tout et il ne doute pas qu’il en est de même pour la jeune femme. Des bons comme des mauvais, les moments qu’ils ont vécus étaient forts de sens. Alors évidemment, lorsqu’Ellie mentionne les actes de James Allen de Sully à l’époque où elle était enfant c’est une dizaine de possibles souvenirs qui viennent à l’esprit du jeune homme. « Crois moi, ce serait pire aujourd’hui. Il fait tout ce qui lui chante, les trucs les plus fous en tête de sa liste. Mais bon, qui peut le lui reprocher ? » Certainement pas lui. Edison sait à quel point son père a souffert de sa vie en prison et c’est désormais de sa liberté qu’il souhaite profiter un maximum, quitte à paraître fou. Même s’il faut bien l’admettre, cette impression qu’il donne ne change guère des habitudes. Finalement, avant même que la conversation ne prenne cette tournure, Ellie entame des excuses au sujet de tout ce qu’il a pu se passer entre eux à l’époque du scandale des Sully. Du fait qu’elle ait trop écouté sa mère et pas assez son ami, qu’elle ait coupé les ponts de la sorte quand il avait besoin de sa plus proche amie. C’est tout ce qu’Edison a toujours voulu entendre de la part d’Ellie. Parce que durant toutes les multiples disputes qu’ils ont eu, Ellie ne s’était jamais autant ouverte et mise à nue qu’aujourd’hui. Et c’était quelque chose que Sully ne pouvait nier et mettre de côté. « Je ne vais pas dire que j’accepte les actes de ta mère parce que  c’est faux. Mais je comprends l’attitude qu’elle a eue. Ca m’a pris du temps pour en venir à penser ainsi, mais avec le recul, je me dis que j’ai rompu avec Thea pour les mêmes raisons, pour la protéger du scandale. Et c’est ce que ta mère a fait, elle vous a protégé du scandale. Je ne lui pardonne pas, je n’accepte pas mais je comprends. Et je te pardonne Ellie. Tu as écouté ta mère, tu as été docile, qu’est-ce que j’y peux ? J’aurai préféré bien sur que les choses tournent autrement, et qu’on ait la même relation qu’à l’époque. Mais ne tient qu’à nous de rattraper le temps perdu et de récupérer notre amitié d’antan. » Leur fiançailles ne seront bien sur plus jamais d’actualités parce qu’ils ont chacun quelqu’un dans leur vie et qu’ils tenaient à les respecter simplement pour des histoires de familles. Aujourd’hui, les pactes familiaux n’ayant plus aucunes importances, il n’y avait plus aucune raison qu’ils se marient, simplement qu’ils redeviennent ce qu’ils ont toujours été : amis. « Et il te traite bien ce meilleur ami ? Entre amis ça ne devrait pas être compliqué, sinon ce n’est pas un ami. » Du moins c’est la conception de l’amitié selon Edison. La seule complication amicale qu’il a eue a été avec Ellie et à cette époque là, ce n’était pas une complication mais une rupture, nette. Bien sur, Edison soupçonnait cette histoire d’être bien plus  qu’une amitié, mais il laissait à Ellie le soin de lui dire la vérité. « Bien sur, tu viens quand tu veux ! J’ai l’avantage d’avoir un nom qui a récupéré de l’importance et donc un certain pouvoir sur les autres. Si je veux m’absenter quelques jours, je n’aurai aucun souci. Et puis, si je dis que je rencontre la princesse de Grimaldi, je pense qu’on ne m’en voudra pas trop. » Il sourit en prononçant le mot princesse parce qu’à ses yeux, Ellie n’a rien d’une princesse. Elle pilote un avion, porte des converses et des jeans comme tenue de tous les jours, jure autant qu’un homme, c’est l’opposé d’une princesse à ses yeux, et il l’a toujours connue ainsi. Finalement, les deux en viennent à parler de Nina, et Ellie semble confiante quant aux chances d’Edison de récupérer la jeune femme. Comme le dit Ellie, il y parviendra, il n’a pas de dotes à ce sujet. Et finalement le moment tant attendu arriva, le moment où la Grimaldi s’ouvre à l’Allen de Sully. Bien sur qu’elle est amoureuse de son meilleur ami. Lorsqu’elle l’a mentionnée un peu plus tôt, ses yeux pétillaient, avaient cette petite étoile que seul l’amour est capable de provoquer. « Et lui ? Il t’aime aussi ? Il devrait, tu as tout pour rendre un homme heureux. » Mais Edison n’a qu’un avis purement subjectif dans cette histoire, il en a parfaitement conscience. Ellie a toujours eu tellement d’importances à ses yeux, qu’il l’a toujours imaginé terminer avec le prince charmant, l’homme bien sous tous rapports, qui saurait s’en occuper comme la princesse qu’elle est. Mais à en juger par leur relation, la réalité n’a pas été à la hauteur de ce qu’il espérait pour elle. « Oui c’est vrai que vous avez  toujours été chien et chat. J’avais juste pensé qu’avec le temps, elle se serait assagie, aurait appris de ses erreurs et aurait fait un pas vers toi. » Mais encore une fois le jeune homme se trompait. C’est là qu’il se rendait compte à quel point il s’était fourvoyé, à quel point leur relation avait pris un tournant qu’il ne pensait pas. Ne tenez qu’à eux d’inverser la situation et de rendre à leur relation la gloire d’antan.