Depuis peu j’étais sur une affaire assez basique. Une femme qui avait été assassinée empoissonnée il y a de cela déjà dix années. Les policiers avaient soupçonnés le mari de l’époque, mais n’avaient jamais réussi à le prouver. Pourtant tout conclue à ce suspect. Il n’avait pas d’alibi, mais avait un motif : l’argent. C’est un cas que l’on voit trop souvent dans New York. Pourtant cette affaire devient intéressante lorsqu’on se pose la question de savoir pourquoi on n’a jamais coffré le veuf. Les policiers n’ont même pas réussi à avoir un mandat, pourtant c’est très facile à avoir dans ces cas-là. Y aurait-il conspiration ? Si c’est le cas, je n’y arriverais surement pas non plus, mais ça vaut le coup d’essayer. Et pour mon succès, j’avais demandé de l’aide. Une très bonne aide : celle de Leyla. Je lui ai demandé de faire ce qu’elle sait faire de mieux : profiler. Et elle en a conclu comme moi : ça devait être forcément le mari. Et ça fait maintenant cinq jours qu’on essaie de collecter toutes sortes d’informations à son sujet. Des informations sur sa vie depuis sa jeunesse, de sa vie de maintenant. On essaie de retracer toute la journée qui a précédé la mort. Tout ce que font les policiers normalement. Malheureusement, les policiers qui étaient sur l’affaire à l’époque n’ont rien fait de cela. Ce qui prouve bien qu’il y a eu quelque chose qui a cloché dans cette affaire. Pourtant cela ne m’arrête pas. Ni Leyla. Alors que je bossais sur ce milliardaire, je remarquais des choses qui clochaient dans ses affaires, dans ses comptes bancaires. Et avec l’aide d’amis, la conclusion fut qu’il en détournait, et on soupçonnait un trafic. Au moins on pourrait tenter de l’arrêter pour ces raisons. Bien que Leyla m’a bien fait comprendre qu’elle ne serait pas satisfaite avec cet arrêt. Qu’elle m’a aidé pour arrêter un meurtrier et non un trafiquant. Oui, d’accord, mais des fois on fait avec ce que l’on a. Je l’aime bien la Leyla, mais des fois elle est trop ambitieuse. Ou alors c’est moi qui ne le suis pas assez (…) Ce soir, on le passe ensembles. Pas parce qu’on le souhaite, mais pour surveiller ce cher monsieur. J’ai su qu’il se rendait à une cérémonie au Bronx Museum of Arts. On ne pouvait donc pas passer à côté. On s’y rendait en couple. Ça passe toujours mieux lorsqu’un couple débarque plutôt qu’un homme seul. On s’était rejoint à l’entrée du musée. Et c’est dans une très belle robe qu’elle se présenta à moi. J’en fus presque subjugué. Je lui déposais un léger baiser sur sa joue. « Je ne te connaissais pas cette beauté… » Il faut dire que jusqu’à maintenant je ne l’avais vu que dans ses uniformes du boulot. Légèrement maquillée, et la plus part du temps les cheveux attachés. Or, maintenant se présentait à moi une très charmante femme, avec un corps de déesse, et le visage de toute beauté. J’étais totalement sous le charme. Décidément, prétendre être en couple avec elle n’allait pas être compliqué. Je lui présentais mon bras pour qu’on entre dans les lieux. Ne pas oublier pour quoi nous sommes venus ici. « Tu me dis si tu le vois. » Lui dis-je discrètement, tout en regardant autour de moi. Sans forcément tourner ma tête dans tous les sens. Il ne faut pas se faire repérer.

L’art est bien quelque chose qui me dépasse. Je n’ai jamais été baigné dedans. Il faut dire que mes parents n’ont jamais tenté de m’emmener dans un musée quelconque. Je crois que ça les dépassait aussi. De toute mon entière vie, je n’ai jamais été confronté à l’art. Je n’ai jamais vraiment mis un pied dans un musée pour le visiter. J’y ai déjà été pour une autre affaire, mais ça s’en arrêtait là. Je n’y comprends rien, et je ne fais pas partie du même monde que les gens qui fréquentent ces musées. Encore moins ceux qui sont conviés à une inauguration. J’avais espéré trouver en Leyla une amie qui m’aiderait à me fondre plus dans la masse de tous ces fortunés, mais quelle idée ais-je pu avoir là. On parle bien de Leyla là. Elle doit être tout comme moi. Aussi mal à l’aise que moi dans cette inauguration. Au moins, je trouvais que nous étions très beaux tous les deux. Elle dans sa belle robe, et moi dans mon costume. Si on ne nous posait aucunes questions, tout pourrait bien se passer. La bouche fermée, on peut très bien se fondre dans la masse. Mais si on commence à nous demander qui nous sommes, qu’est-ce qu’on pense de l’exposition, on risque bien de se faire repérer. Je pris la flûte de champagne qu’on nous servait. Nous n’étions pas censés boire durant le service, mais si nous refusions cela pourrait nous trahir. Bien qu’on peut trouver des excuses. Moi chez les AA, et Leyla enceinte. Nous formerions un drôle de couple. Je l’emmenais vers un tableau, pour ne pas que nous restions plantés là, au beau milieu de toutes ces personnes. « Ils vont bien être obligés de faire preuve de leurs présences. Il va surement y avoir une espèce de discours, et ils vont devoir venir. Non, tu ne crois pas ? » A vrai dire, je ne savais pas du tout comment se déroulait ce genre d’inauguration. Je pensais que quelqu’un allait couper fil pour nous laisser voir l’exposition. Mais soit on l’avait manqué, soit j’avais trop regardé de films. La seule chose sur laquelle je ne m’étais pas trompé, c’était que c’était d’un ennui à mourir. Qu’est-ce que les gens peuvent bien trouver à ce genre de petites fêtes ? On boit du champagne devant de l’art. Il n’y a rien d’intéressant là-dedans. « Je n’aurais jamais cru pouvoir dire ça, mais j’espère vraiment qu’il va se passer quelque chose. Je ne sais pas moi, un otage, un vol, un meurtre, juste pour que ça soit moins fatiguant. » J’aurais préféré me retrouver à surveiller le mec dans un bar, ou une boite de nuit. Malheureusement ce n’est pas le genre de lieu qu’il semble fréquenter. J’espérais au plus profond de moi à ne plus faire ce genre de surveillance. « Ah, attends, y a tout un groupe d’hommes qui descendent les escaliers. » Je nous tournais, pour me retrouver face à elle, et avoir tous ces hommes face à moi. Je les regardais du coin de l’œil. « Fausse alerte. » Eh merde. « Tu fais quoi après ? » La petite soirée n’allait pas durer toute la nuit, dieu soit loué.