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the weight of us. (alexis)

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MessageSujet: the weight of us. (alexis) the weight of us. (alexis) EmptyJeu 11 Juin - 20:06

I took a chance, I took a shot and you may think I’m bulletproof, but I’m not.
You took a swing, I took it hard. And down here from the ground I see who you are.

Elle y a songé toute une semaine, avant d'enfin mettre son projet à exécution. Cece, qui a pris l'habitude de retourner à New York pour passer du temps avec sa mère, est montée dans un avion jusqu'à la Grande Pomme pour le weekend. Mais ce n'est pas sa mère qu'elle vient rejoindre. C'est lui. Alexis, qui lui a offert le double de sa clé en lui demandant de passer quand elle le voudrait et de le surprendre. Qui lui a suggéré de se venger de lui en le faisant patienter comme elle-même avait patienté. Cece a attendu. Pas par vengeance, mais pour être sûre qu'il ne regretterait pas. Elle ne connaît que trop bien les hommes dans son genre, capables d'agir sous le coup d'une impulsion pour faire marche arrière quelques jours plus tard. Mais Alexis n'a pas fait mine de vouloir y réfléchir, ni de reprendre son double. Il s'est excusé de ne pas pouvoir venir la voir, parce que son travail ne lui en laissait pas le temps, et Cece s'est contentée de répondre d'un message bref pour lui souhaiter bon courage. Elle lui a dit qu'elle ne viendrait pas avant un moment, simplement pour préserver la surprise de sa visite et lui offrir une distraction bienvenue pour deux jours. Toute la semaine, son ventre s'est noué à l'idée de faire le grand plongeon dans l'inconnu, de retourner dans une ville si familière pour d'autres raisons que la traditionnelle visite à sa mère. Elle s'est imaginée la scène des centaines de fois, se montrant tellement déconcentrée qu'elle s'est faite reprendre trois fois par un patron mécontent de la voir si tête en l'air. Des verres oubliés, des maladresses qui ne lui arrivent jamais, et un sourire béat sur les lèvres l'empêchant d'afficher son habituelle moue charmeuse auprès des clients. Ce matin encore, Alexis lui a envoyé un message. Quelques mots, seulement pour lui souhaiter une bonne journée et lui faire savoir qu'il pensait à elle. Le simple fait de le lire a fait s'agiter son cœur dans sa poitrine et a fait croître davantage encore – si c'était seulement possible – son impatience. La voilà dans les rues de la ville qui ne dort jamais, la découvrant comme s'il s'agissait de la première fois. La nuit est tombée, mais l'activité, elle, ne cesse de gagner en intensité. Elle n'a jamais aimé New York : trop grande, trop peuplée, lui rappelant trop de mauvais souvenirs. Et pourtant, ce soir, il n'y a pas un seul autre endroit au monde où elle souhaiterait se trouver plus qu'ici. L'adresse d'Alexis, Cece la connaît par cœur pour l'avoir lue et relue, pour la mémoriser jusqu'à pouvoir la réciter dans ses rêves. Devant l'immeuble, et pour la première fois, elle ne montre pas le moindre signe d'hésitation. Elle se laisse surprendre par sa taille – démesurée, comme tous les grattes-ciels de la ville – par sa majesté, par tout ce qui laisse entendre qu'il faudrait au moins un salaire entier pour avoir le privilège d'y résider. Et celle qui n'a jamais été fascinée par les rêves de grandeur, qui s'est toujours moquée de ces gens riches, cupides et étroits d'esprit, se surprend à s'imaginer ici, auprès d'Alexis. Son esprit s'emballe encore, comme il le fait à chaque fois, tandis qu'elle entre dans l'ascenseur l'amenant jusqu'à son étage. La nervosité la gagne, son cœur semble prêt à sortir de sa poitrine pour grimper jusqu'à ses lèvres, mais Cece ne recule pas. Et s'il n'est pas là, que fera-t-elle ? C'est une option qu'elle n'a pas envisagée. Elle restera probablement là, à l'attendre jusqu'à son retour, sans doute endormie dans des draps hors de prix pour qu'il la découvre au beau milieu de la nuit, attendri. Elle hésite quelques secondes à frapper à sa porte pour s'annoncer, mais le contact de la clé contre sa main l'arrête. Non, ce serait ridicule. Il lui a donné sa clé et lui a demandé de venir lorsqu'elle le voudrait. Cece tente d'afficher un semblant d'assurance mais l'esquisse niaise la trahit. On croirait lui avoir annoncé que le Père Noël passerait deux fois cette année. La clé tourne dans la serrure, la porte s'ouvre sur l'obscurité d'un appartement. L'impatience retombe, écrasée par la déception de le savoir absent. Allons, Cece, tu es ridicule. Profite de l'occasion pour le visiter dans les moindres détails, découvrir tout ce qu'il y a à savoir de lui. Alors Cece dépose son sac sur le comptoir, presque timidement, s'avance dans le salon désert, laisse une main caresser le cuir du canapé, détaille minutieusement la pièce, décorée sans fioriture, bien loin de l'image qu'elle s'en faisait. Un bruit lui parvient du couloir, un rai de lumière, à peine visible, perce d'une porte. Son cœur se remet à battre nerveusement. Elle jette un rapide coup d'oeil à son reflet dans un miroir, tente de discipliner ses cheveux blonds, et affiche un sourire conquérant lorsqu'elle ouvre la porte et découvre une chambre. Il lui faut quelques secondes pour réaliser ce qu'elle voit, à seulement deux mètres d'elle, et la fait se raidir presque instantanément. L'espace d'un moment, son cœur arrête de battre, et elle fixe la scène qui se déroule sous ses yeux sans même la voir. Ses yeux se sont ouverts brutalement sous la surprise et elle reste ainsi, stupidement, face à un Alexis visiblement très occupé à s'envoyer en l'air avec quelqu'un qui n'est, de toute évidence, pas elle. Alexis la voit, et dans l'infime seconde durant laquelle leur regard se croise, elle est presque certaine d'avoir senti son cœur se briser à nouveau. Alexis comprend, se détache d'une fille que Cece ne voit même pas distinctement. Son attention est concentrée sur lui, dont le visage s'est teinté d'appréhension. Il y a un tas de choses qu'elle voudrait dire, comme dans ces scènes de film où l'héroïne se met soudain à sortir les répliques qui font mouche et part, avec sa dignité intacte, mais sa gorge refuse d'émettre le moindre son. Elle a l'impression que la scène s'étire en longueur, pour le seul plaisir de la rendre plus cruelle. Il lui semble qu'Alexis lui parle, mais elle a déjà tourné les talons. Des bruits de pas résonnent derrière elle, mais Cece ne se retourne pas. D'un geste tremblant, elle dépose le double de la clé, récupère son sac et s'enfuit, presque en courant. Son esprit ne parvient pas encore à appréhender ce qu'elle vient de voir, alors même que la scène est gravée sur ses rétines. Tu vois, Cece, c'est ce qui arrive aux filles comme toi : à force de rêver à plus, elles ne se préparent jamais pour l'atterrissage, même quand il est brutal.

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MessageSujet: Re: the weight of us. (alexis) the weight of us. (alexis) EmptyMer 24 Juin - 5:37

Le hasard joue un rôle important dans nos vies, quoi que l’on dise. Le hasard choisit notre famille, notre milieu social, notre sexe. Le hasard envoie des personnes sur notre chemin, des personnes qui bouleverseront nos vies ou qui n’y feront qu’un bref passage. Puis le hasard nous fait pousser des portes, au bon ou au mauvais moment. Alexis est né avec son destin tout tracé. Il aurait toujours plus que ce dont il a besoin, n’aurait aucune notion de l’argent, reprendrait l’entreprise de son père et ferait parler de lui. C’était écrit, quelque part. Son environnement l’a fait devenir l’homme qu’il est aujourd’hui, mais il serait bien trop facile de dire qu’il n’a fait que subir son destin. Il aurait pu utiliser ses cartes autrement, ou décider de tout envoyer balader si cette vie n’était pas celle qu’il voulait. Mais il a choisi la facilité, sans doute trop angoissé à l’idée de tout perdre, du jour au lendemain. Il aurait également pu rebondir autrement, après la mort de Leïla. Il aurait pu faire son deuil comme un homme respectable, ou même se noyer dans l’alcool. Sauf qu’Alexis lui, il s’est noyé dans les filles. Mais il n’avait pas prévu l’ouragan Cece. Il n’avait pas prévu que cette jolie tempête vienne le bouleverser dans sa tranquille existence. Alexis l’homme à femmes, l’homme à la fortune inestimable, commençait à perdre le contrôle, pour la première fois de sa vie. En premier lieu, il est retourné la voir après leur première fois. D’habitude, les filles sont à usage unique avec lui. Mais pas Cece. Cece est devenue son addiction, sa dose de sensations, ces sensations qu’il pensait perdues mais qu’il a retrouvé avec elle. Puis il a éprouvé de la jalousie aussi, ce fameux soir à New York. Il a perdu le contrôle à cause de ça, et s’est comporté comme un con avec Cece. Mais ensuite, il s’est remis en question, lui qui ne le fait pourtant jamais. Et finalement, il a fait un gros pas en avant. Il s’est jeté dans le vide. Il a avoué qu’elle était plus. Plus que ces filles de passage, plus que ces prénoms chuchotés sous la couette et qu’on oublie au réveil. Cece, il l’a dans la peau. Elle lui tord l’estomac, affole son palpitant, bouillonne sous son épiderme. Il s’en rend compte, il le ressent. Et ça l’effraie, lui qui porte encore la cicatrice Leïla. Mais il essaie quand même d’avancer. Alors il a donné ses clés à Cece. Les clés sur sa vie, sur son passé, sur tout ce qu’il ne lui a jamais raconté. Et il lui a demandé de venir, n’importe quand, sans prévenir. De débarquer par surprise, et de pousser la porte de son appartement. Un peu l’air de dire viens Cece, j’ai rien à te cacher. Viens n’importe quand, même au beau milieu de la nuit. Fouille dans mes placards, visite chacune des pièces de l’appartement, tu peux même pousser les meubles, faire ce que tu veux. Mais ne prends pas la fuite. Ne prends pas la fuite Cece.

Alexis pousse la porte de son appartement. Il pose machinalement son sac près du porte-manteau, retire ses chaussures et les range dans la foulée. Puis il visite chacune des pièces avec curiosité, espérant y trouver Cece, quelque part. Assise sur le canapé, en train de se faire couler un bain, endormie dans son lit. Mais elle n’est pas là. Et c’est la déception qui l’assomme, après cette abominable journée de boulot. Cela fait quelques jours maintenant qu’il est officiellement à la tête de l’entreprise. Quelques jours qu’il répond à des interviews similaires, qu’il se rend à des conférences barbantes, qu’il boit des coupes de champagne avec ses partenaires. Il a horreur de la vie qui l’attend. Il rêve parfois de faire ses valises et de s’envoler pour nulle part. Mais il a trop peur, Alexis. Il a trop peur de se retrouver sans rien, les poches vides. Puis y’a Cece qui doit venir. Il ne sait pas quand, mais elle doit venir. Alors il attend. Il subit ses journées en se disant qu’elle sera peut-être là quand il rentrera. Et ça le fait tenir. Sauf qu’elle est jamais là. Alors Alexis soupire, et se serre un verre de scotch. Il le boit d’une traite. Pour oublier sa journée. Il s’en sert un autre. Pour combler l’absence de Cece. Un troisième pour oublier Leïla. Puis il arrête de compter. Jusqu’à ce que la porte s’ouvre, une heure plus tard. Il a le regard vague, il sait plus trop où il est, s’il rêve ou s’il est éveillé. « Leïla ? » Non, c’est pas Leïla. C’est Lalou. C’est vrai qu’elle ressemble à sa soeur, Lalou, mais y’a pas vraiment de quoi les confondre. Sauf qu’Alexis, il sait plus. Il sait plus que Leïla est morte, et que Lalou vit ici. « Leïla ! Tu m’as manqué. » Il sourit maladroitement, avant de s’approcher d’elle d’un pas incertain. Et il l’embrasse, avec la passion de quand elle était encore là. Lalou sursaute, frémit. Mais elle ne le repousse pas. Alexis finit par éloigner son visage, pour mieux observer le sien. Il laisse ses doigts glisser sur la joue de Lalou, le regard empli d’amour à consommer avant l’an dernier. Puis il attrape la main de celle qu’il pense être sa future fiancée, et l’attire jusqu’à sa chambre. Il retire ses vêtements, avant de retirer ceux de Lalou, avec douceur, tout en l’embrassant de temps en temps. Tout va très vite. Ça ressemble à un vieux film. L’un de ceux dans lesquels les acteurs sont gênés de tourner les scènes d’amour. Parce que Lalou, elle est en équilibre, confuse, perdue. Et qu’Alexis, il est plus vraiment lui. Tout va très vite. Et le vieux film devient drame. Un drame qui commence lorsque Cece pousse la porte de la chambre. Elle aurait pu venir n’importe quand. Hier, ou même une heure plus tôt. De manière presque hasardeuse, Alexis croise le regard de Cece. Il s’arrête immédiatement, et réalise. C’est comme un électrochoc. Il regarde Lalou un instant puis s’éloigne d’elle, mais c’est trop tard. C’est trop tard parce que Cecelia s’enfuit. « Cece ! » Il ramasse son caleçon, et l’enfile tout en essayant de la rattraper. Sa tête est douloureuse, son esprit toujours confus. Leïla est morte. Il s’en souvient maintenant. C’était Lalou. Il ne pourra plus la regarder en face après ça. Mais ce n’est pas ce qui l’inquiète. Ce qui l’inquiète, c’est celle qu’il poursuit. « Cece, attends ! » Elle dépose son double de clé sur le comptoir, récupère ses affaires, et s’enfuit. Sauf qu’Alexis parvient à la rattraper, sur le pas de la porte. Sa main s’agrippe au poignet de sa tempête, pour l’arrêter. « Tu peux pas partir Cece ! Tu peux pas. » Il y a toujours l’alcool qui coule dans ses veines, l’alcool qui agit sur lui. « S’il te plait. » Il sait pas Alexis, que les coeurs brisés ne se réparent pas à coups de s’il te plait. Il sait rien des coeurs brisés en fait. Il sait juste comment on les obtient.


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MessageSujet: Re: the weight of us. (alexis) the weight of us. (alexis) EmptySam 4 Juil - 0:38

Elle en tremble encore, Cece, ses yeux avisant une scène aussi surprenante que blessante. Elle se sent stupide, encore plus que quand Stan l'a plaquée, encore plus que quand Twan l'a laissée tomber sous un prétexte fallacieux. Elle se sent plus stupide, parce qu'elle pensait avoir tout fait comme il le fallait, cette fois. Avoir patienté, sans doute pas aussi longtemps qu'elle l'aurait du, mais suffisamment pour laisser les sentiments s'installer et croire à la réciprocité. S'être montrée plus ferme qu'elle ne l'est d'ordinaire, imposant à Alexis sa façon de faire. Avoir aimé, enfin, parce qu'elle le sait maintenant. La douleur qu'elle sent, compressant son cœur dans la poitrine, c'est à ça que ça ressemble l'amour, dans ce qu'il a de plus dur, et de plus vrai. Désemparée, elle tourne les talons, s'enfuit presque en courant. La déception se faufile dans ses veines, à mesure qu'elle avance vers la porte. C'était stupide. Tout, tout était stupide. Même la colère ne réussit pas à l'atteindre, alors qu'elle est incapable de dire si elle lui en veut à lui, ou bien à elle pour avoir cru quelque chose qui, de toute évidence, n'était qu'un mirage, une belle histoire sur le papier, une de celles qu'on prend plaisir à lire mais dont on sait qu'elle ne restera que cela. Elle entend la voix d'Alexis qui l'appelle, à quelques mètres d'elle, mais elle refuse de se retourner. A quoi bon ? Pour l'entendre proférer de piètres excuses au goût amer de mensonge ? Pour l'entendre lui dire que ce n'est pas ce qu'elle croit ? Ou pire, lui servir un grand rictus moqueur, satisfait d'avoir piégé la romantique naïve qu'elle est ? Clés déposées sur la table, Cece tourne les talons, prête à quitter un endroit dans lequel elle n'a jamais eu sa place. L'erreur monumentale se trouve donc là : vouloir entrer dans ce monde auquel elle n'appartient pas, découvrir des morceaux de vie qu'Alexis préservait jusqu'à présent et comprendre enfin pourquoi il ne tenait pas à ce qu'elle les découvre. Mais alors, pourquoi lui donner les clés ? Pourquoi prendre la peine de lui demander de passer à l'improviste, lorsqu'elle le voudra ? Est-ce la hasard qui a choisi de la mettre sur le chemin de cette scène, ou bien est-ce récurrent, chez lui, de se taper n'importe qui dans un appartement dans lequel il ne l'avait pourtant jamais invitée elle, celle dont il clamait encore quelques semaines plus tôt qu'elle comptait plus que les autres, plus qu'il l'aurait même imaginé ? Elle atteint le pas de la porte, en même temps qu'Alexis saisit son poignet sans doute trop violemment. Contrainte de lui faire face, elle se retourne vers lui, une expression indescriptible, mélange de chagrin, de douleur, de colère et de déception, sur le visage. Il lui demande de ne pas partir. Pire, lui dit qu'elle ne le peut pas et le regard qu'elle offre en guise de réponse remplace aisément les mots coincés dans sa gorge. « Alexis lâche-moi tu me fais mal » parvient-elle finalement à prononcer, sourcils froncés. Il relâche son emprise mais ne fait pas mine de partir. « Pourquoi ? Tu préfères que je reste là à vous regarder ? » Elle tente une pointe de sarcasme qui se brise sur la fin de sa phrase. Elle n'y arrive pas. Elle n'en a jamais été capable. Cece n'est pas de ces femmes dignes qui peuvent partir la tête haute sans un regard en arrière. Elle, elle est l'oiseau fragile aux ailes si aisément brisées que c'en est navrant. « Je comprends pas, Alexis » reprend-elle, d'une voix tremblante. « Pourquoi me demander de venir si c'est pour t'envoyer en l'air avec la première nana que tu croises ? C'est ça que tu fais, quand je suis pas là ? C'était pour ça que tu voulais que je vienne te voir, pour que je sache que moi ou une autre, dans le fond, c'est pareil ? » Ses yeux se voilent d'un écran d'eau mais elle ne pleure pas. Pas encore. Preuve qu'elle n'a pas encore touché le fond du pathétique achevé. Elle se croirait dans le mauvais scénario d'un mauvais film romantique. Sauf que c'est bien réel, et qu'elle sent toujours la douleur qui compresse sa poitrine, et qu'Alexis continue de lui faire face, plus hagard qu'inquiet. « Tu veux savoir le pire ? Le pire c'est que je peux même pas t'en vouloir. Tu l'as dit toi-même, pas d'exclusivité, t'as pas menti, je peux pas dire que j'étais pas prévenue. Mais tu vois, dans le fond je pensais que c'était pour te protéger toi, pour garder encore une petite barrière entre toi et moi parce que ça te faisait peur d'avoir des sentiments. Cece, la fille qui se croit dans une comédie romantique ! » Elle rit, d'un rire qui sonne faux, qui sonne creux, qui sonne la tristesse plus que la joie. Ses grands yeux fixent Alexis, cherchent à trouver une réponse qu'il n'a pas l'air de vouloir lui donner. Elle sent l'odeur d'alcool de sa place, et c'est encore plus navrant. « Ton double est sur la table. J'en aurai plus besoin maintenant. » Elle hésite, cherche ses mots, sent qu'elle devrait dire quelque chose d'autre mais ne sait pas quoi. Au lieu d'une belle phrase, elle se contente d'un « Bonne continuation Alexis ».
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MessageSujet: Re: the weight of us. (alexis) the weight of us. (alexis) EmptyMer 15 Juil - 4:02




Tout était fragile, fébrile. Tel un château de cartes en équilibre. Un château de cartes qui s’effondre, sous le regard impuissant d’Alexis. Il attrape le poignet de Cece, tente de la retenir, de sauver le peu qui reste à sauver. « Alexis lâche-moi tu me fais mal. » Elle a les sourcils froncés, et le coeur sans doute brisé. Alors il la relâche. Il ne veut pas lui faire mal. Il ne l’a jamais voulu. « Pourquoi ? Tu préfères que je reste là à vous regarder ? » Il secoue la tête, simplement. Tout va trop vite pour Alexis, il a perdu le fil. Il a l’impression d’être coincé au bord de la route, et de regarder Cece s’en aller à vive allure. Et même quand il court pour la rattraper, il n’est pas assez rapide. C’est trop tard. « Je comprends pas, Alexis. » Il ne comprend pas non plus. « Pourquoi me demander de venir si c'est pour t'envoyer en l'air avec la première nana que tu croises ? C'est ça que tu fais, quand je suis pas là ? C'était pour ça que tu voulais que je vienne te voir, pour que je sache que moi ou une autre, dans le fond, c'est pareil ? » C’est pas ce qu’elle croit, mais il sait pas comment le lui dire Alexis. Il a tellement de choses à lui expliquer. Leïla d’abord, puis Lalou sans doute. Il sait que c’est ridicule de se justifier, il sait qu’il a merdé. Mais il n’a pas l’intention de la laisser partir, pas comme ça. Pas sans tout lui dire. « Tu veux savoir le pire ? Le pire c'est que je peux même pas t'en vouloir. Tu l'as dit toi-même, pas d'exclusivité, t'as pas menti, je peux pas dire que j'étais pas prévenue. Mais tu vois, dans le fond je pensais que c'était pour te protéger toi, pour garder encore une petite barrière entre toi et moi parce que ça te faisait peur d'avoir des sentiments. Cece, la fille qui se croit dans une comédie romantique ! » Elle rit, et ça lui fait peur à Alexis. Ce rire sonne faux, il est empli de tristesse, et porte en lui les brisures du coeur de Cece. Alors il voudrait les rattraper au vol, ces brisures, pour pouvoir réparer son coeur ensuite. Mais il sait pas faire ça. Alors il la regarde rire sans bouger, la mâchoire serrée. « Ton double est sur la table. J'en aurai plus besoin maintenant. » Il regarde derrière lui, bêtement, cherchant les clés du regard. « Bonne continuation Alexis. » « Non ! » Il se place devant Cece, l’empêchant définitivement de quitter son appartement. Il est hors de question qu’elle s’en aille, pas avant qu’il ne lui parle. C’est la première fois qu’il ressent ça depuis Leïla. Alors quand il plonge son regard dans celui de Cece, Alexis voudrait qu’elle se rende compte de sa sincérité. Il voudrait qu’elle sache ô combien il est désolé d’avoir tant merdé, et ô combien il est prêt à tout pour les sauver. Elle et lui, ensemble. « Je suis un con Cece. Je suis un con c’est vrai, mais c’est pas ça que je fais quand t’es pas là, non. Je… je ne couche pas… plus… avec les premières venues. Pas depuis… toi. » Il lâche un soupir. « Il y a tellement de choses que tu ne sais pas… Je ne cherche pas à me justifier, je voudrais seulement te donner les réponses que tu es venue chercher en entrant ici ce soir. Toutes les réponses. » Il fronce les sourcils, et baisse la tête. Il s’apprête à évoquer Leïla, à évoquer son passé. Ce n’est pas facile pour lui, y’a toujours ce pincement, cette douleur. « Cette fille, c’est Lalou. Elle a… Elle avait une soeur, Leïla. » Un sourire nostalgique se dessine sur ses lèvres, le temps de quelques secondes, avant de laisser place à une moue pleine de tristesse. « Mais Leïla est morte, il y a plus d’un an. Accident de voiture. » Il relève la tête, plonge à nouveau son regard dans celui de Cece. « Leïla était ma petite-amie. Elle devait devenir ma fiancée quelques jours plus tard, j’avais réservé dans un super restaurant… J’ai même pas eu le temps de lui dire au-revoir. » Il s’arrête, réalise qu’il s’éparpille. Puis il essaie de déchiffrer l’expression de Cece mais n’y parviens pas. « Je t’en ai pas parlé plus tôt, parce que je ne parle jamais de ça. À personne. Je ne supporte pas la pitié des autres. Et si je t’en parle maintenant c’est parce que… » Il secoue la tête, nerveusement. « C’est ridicule… J’ai eu une semaine affreuse. Je viens d’être nommé pdg, officiellement. J’ai passé mes soirées à t’attendre. J’espérais te trouver là en entrant du boulot mais t’étais pas là. Alors j’ai bu… Puis Lalou est rentrée… » Nouveau soupir. « Elle ressemble à sa soeur tu sais… Et avec l’alcool, je me suis perdu et… » Il s’arrête, mais pointe son index en l’air, obligeant Cece à garder le silence. Il n’a pas terminé. Pas encore. « C’est vrai, j’ai dit pas d’exclusivité. Et t’as raison, c’était pour me protéger. Parce que j’ai peur. J’ai peur de tout ça, surtout depuis Leïla. » Il passe une main dans ses cheveux, nerveusement. « J’ai peur de mes sentiments… De mes sentiments pour toi. » Il avoue enfin ses sentiments pour Cece. Trop tard sans doute, puisqu’elle n’en a probablement plus rien à faire de ce qu’il ressent pour elle. « C’est la première fois que je ressens quelque chose pour une fille depuis que tout ça est arrivé. C’est la première fois que j’ai envie de changer pour une fille, d’arrêter mes conneries. Mais tu peux t’en aller Cece. Tu peux t’en aller et me laisser comme un con avec le goût amer de t’avoir perdue. Parce que je l’aurais mérité. Ou alors, tu peux me laisser une chance. Une chance de te prouver que je ne suis plus celui que tu penses. Peu importe le temps que ça prendra. » Il finit par faire un pas sur le côté, lui laissant la possibilité de s’en aller. Et il baisse la tête, conscient d’avoir trop parlé, et d’avoir tout mélangé.
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MessageSujet: Re: the weight of us. (alexis) the weight of us. (alexis) EmptyMar 21 Juil - 19:34

Elle a le cœur qui bat, Cece, comme s'il voulait accumuler le plus de battements possible en prévision de l'absence d'Alexis dans sa vie. Elle va partir, aussi loin de lui qu'elle le pourra. La décision est prise, et elle continue d'essayer de s'en convaincre, même quand il l'apostrophe d'un non angoissé, la suppliant du regard de ne pas le laisser. Mais que pourrait-elle faire d'autre, alors qu'une fille se trouve encore dans son lit, attendant probablement qu'il revienne, peut-être même inconsciente de la scène qui se déroule dans la pièce à côté d'elle. C'est une lutte sans merci qui se joue dans son esprit, partagée entre l'envie de rester et la nécessité de s'enfuir. Elle l'a trop vécu, Cece, c'est peut-être ça le problème. Elle a senti si souvent son cœur être arraché sans merci de sa poitrine, écrasé entre des poings moqueurs, qu'un étrange orgueil, dont elle ne se pensait pas capable, s'est emparé d'elle et lui souffle sans relâche de ne pas rester, de ne surtout pas écouter ce qu'il a à dire. Même si c'est important, même si ce sont des mots d'excuse qu'elle aurait aimé entendre de la bouche de tous ceux qui lui ont fait mal avant lui, même s'il avait toutes les bonnes raisons du monde d'être avec une autre fille qu'elle. Alexis a coupé court à ses réflexions, en se postant entre elle et la porte pour l'empêcher de quitter cet appartement dans lequel elle suffoque. Dans son regard, elle lit mille émotions, semblables aux siennes sans qu'elle ne comprenne comment il pourrait avoir la moindre idée de ce qu'elle peut ressentir. Ce n'est pas elle qu'il a retrouvé en bonne compagnie, nue dans un lit. Et pourtant les occasions se sont présentées, plus d'une fois, et elle aurait eu toutes les bonnes raisons de céder aux sirènes enchanteresses. Mais elle ne l'a pas fait. Parce qu'elle aurait eu l'impression de tromper quelqu'un qui de toute évidence ne s'est pas posé tant de questions avant de passer à l'acte. Enfin, Alexis parle, déverse un flot de mots qu'elle écoute malgré elle, dans l'impossibilité de faire quoi que ce soit d'autres. Elle peut sentir combien il lui coûte de confesser tant de choses en si peu de temps, et il lui semble un instant qu'il ne s'arrêtera jamais. Même lorsqu'il se tait, il l'oblige à ne rien répondre avant d'avoir entièrement terminé un récit complexe dans lequel elle se perd. Tout ce qu'elle a compris, et c'est sans doute l'essentiel, c'est qu'il y a eu une femme dans la vie d'Alexis, et qu'il l'a aimée si fort qu'il a été capable de la confondre avec sa sœur ce soir. Une pointe de culpabilité a percé dans son cœur en l'entendant se justifier, en insinuant que son absence a conduit à ce naufrage. Elle le sait, qu'elle aurait du venir plus tôt, et elle n'est même plus certaine de savoir pourquoi elle ne l'a pas fait. L'effet de surprise lui semble bien risible, maintenant. Mais dans le fond, qu'est-ce que ça aurait changé ? Alexis se découvre enfin, meurtri et apeuré, si semblable et pourtant si différent d'elle. Cece a connu la perte, mais jamais à ce point. Ce n'est pas la mort qui l'a séparée des hommes, c'est eux, c'est sa naïveté et son besoin de trop donner, trop rapidement. Elle ne peut empêcher de compatir, et se retient à grand peine de s'approcher de lui et caresser son visage pour apaiser ses tourments. Mais au lieu de cela, elle reste plantée devant lui, immobile et silencieuse, les sourcils froncés et le cœur battant. Peut-être qu'elle aurait préféré ne pas savoir. Peut-être qu'il aurait mieux valu se contenter de croire qu'il pouvait allègrement coucher avec une fille lambda, et s'épargner ainsi ce genre de découvertes. Même l'aveu de ses sentiments lui laisse un goût amer, un goût de trop tard entre les lèvres obstinément closes. Il y a mille choses qu'elle voudrait lui demander, pourquoi ne pas lui en avoir parlé plus tôt, pourquoi avoir prétendu être quelqu'un qu'il n'était pas, plutôt que de se révéler tel qu'il était, qui est cette Lalou, qu'est-ce qu'elle représente pour elle, est-ce qu'il pense à Leïla quand il est avec elle, est-ce qu'il aime toujours Leïla, et elle, où est-ce qu'elle se situe dans cette histoire, qu'est-ce qu'elle représente pour lui, qu'est-ce qu'il veut, espère, attend ? Que doit-elle répondre, que peut-elle faire ? Péniblement, elle finit par prendre la parole, la voix rendue rauque par sa gorge serrée. « Je sais pas... » qu'elle murmure. Parce que tout ça vient de prendre une autre dimension, et qu'elle n'avait pas prévu ça. Tout lui semble plus clair, maintenant, et pourtant les choses ne lui ont jamais paru si complexes. Tant qu'il s'agissait d'être aimée plus fort que les autres femmes gravitant autour de lui, ce n'était pas si difficile, elle essayait, tant bien que mal, en s'obligeant à ne pas s'accrocher trop fort. Maintenant... Maintenant, c'est plus pareil. Maintenant, il aime une femme si fort qu'il prend sa sœur pour elle. Il aime une femme si fort qu'il a tout fait pour essayer de passer à autre chose et s'anesthésier le cœur. Ca change tout, qu'elle voudrait lui dire. Mais surtout, elle voudrait lui dire qu'elle est désolée de pas faire le poids, comparé à un amour perdu. « Comment t'as pu ne rien me dire ? T'as eu toutes les occasions du monde de le faire, j'aurais compris ou j'aurais au moins pu essayer de comprendre, parce que t'as un passé et que je peux pas te l'enlever, pas plus que je le voudrais. Mais là, tu me balances une bombe en plein visage, et tu voudrais que tout soit comme avant. C'est pas possible, Alexis. » Elle pousse un soupir, baisse le regard pour ne pas se confronter au sien. « Dans une autre vie, ou à une autre époque, peut-être que j'aurais pu faire avec. Mais plus maintenant. J'ai aimé si souvent, et souffert si souvent, je veux plus m'investir dans une histoire qui me fera souffrir. Je veux pas être la fille qui passe après le grand amour de ta vie en essayant de panser tes plaies, parce qu'en attendant, y a personne pour panser les miennes. » Elle veut pas avoir ce rôle-là, celui de la première fille après Leïla, qu'il croira aimer pour enfin passer à autre chose et tourner la page. « Je suis désolée Alexis. »
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MessageSujet: Re: the weight of us. (alexis) the weight of us. (alexis) EmptyDim 26 Juil - 21:56

« Je sais pas... » Alexis est suspendu à ce murmure. Elle ne sait pas. Lui non plus, il ne sait pas. Il ne sait pas si elle serait capable de lui pardonner, il ne sait pas si elle voudrait encore de lui, il ne sait pas ce qu’il ferait si elle décidait qu’elle ne voulait plus le voir. Il arrête de respirer, de cligner des yeux, son coeur bat au ralenti. Cela fait des mois qu’il n’a pas ressenti ça. Cette peur qui lui remue les tripes. Des mois voire des années. Il n’est même pas sûr d’avoir ressenti ça avec Leïla. Elle est tombée amoureuse de lui, tout était beau et sans bavures. Même aujourd’hui, sa vie est tellement facile. Il a un boulot qui lui est tombé tout droit dans le bec le jour de sa naissance, a de l’argent à se demander quoi en faire. Y’a que des certitudes dans la vie d’Alexis. Il n’y avait que des certitudes dans la vie d’Alexis. Maintenant, il y a Cece. Cece est comme un ouragan dévastant l’île Alexis. Oui, elle a tout dévasté Cece. Alors il faudra tout reconstruire. Mais tout reconstruire en mille fois plus beau, et tant pis si ça prend cent fois plus de temps. « Comment t'as pu ne rien me dire ? T'as eu toutes les occasions du monde de le faire, j'aurais compris ou j'aurais au moins pu essayer de comprendre, parce que t'as un passé et que je peux pas te l'enlever, pas plus que je le voudrais. Mais là, tu me balances une bombe en plein visage, et tu voudrais que tout soit comme avant. C'est pas possible, Alexis. » Là encore, il ne sait pas. Il ne sait pas pourquoi il n’a rien dit. C’était sans doute plus marrant de jouer au Don Juan, plus facile aussi. Il suffisait de se cacher derrière un masque un peu trop grand, et de faire comme si. Comme si tout allait bien, comme si séduire n’était qu’un jeu sans conséquences. Alexis sent son coeur se serrer lorsque Cece lâche un soupir, et qu’elle baisse finalement la tête. C'est pas possible, Alexis. Il essaie de ne pas se concentrer sur ses dernières paroles. C'est pas possible, Alexis. Mais elles résonnent, en vain. « Dans une autre vie, ou à une autre époque, peut-être que j'aurais pu faire avec. Mais plus maintenant. J'ai aimé si souvent, et souffert si souvent, je veux plus m'investir dans une histoire qui me fera souffrir. Je veux pas être la fille qui passe après le grand amour de ta vie en essayant de panser tes plaies, parce qu'en attendant, y a personne pour panser les miennes. » Il voudrait l’arrêter, la couper, tout lui expliquer une nouvelle fois. Mais ses mots sont comme des vagues que rien ne peut arrêter, des vagues trop hautes, qui l’éloignent de la rive et le noient doucement. « Je suis désolée Alexis. » Cette dernière vague l’achève. Alexis s’échoue sur l’île dévastée par l’ouragan Cece. Il est seul, avec les ruines de sa vie d’avant. Alors il se relève et regarde derrière lui. Au loin, y’a les vestiges du bébé prodige qu’il était - ou du moins qu’il était sensé être. Puis il y a ses premiers jours à l’école, à la fac, sa première copine, et Leïla, enfin. Mais à ses pieds, il y a une nouvelle épave. Une épave qui a pris vie dans un bar quelconque de la Nouvelle-Orléans, et qui a pris la mer pour finalement sombrer sur les côtes New-Yorkaises. Une épave de bois blond, arborant une mine triste et perlée de larmes d’eau salée. Une épave qui s’appelle Cece. Mais y’a un sursaut qui réveille Alexis. « Et si c’était pas Leïla mon grand amour ? » Il fait un pas en avant, et relève le visage de Cece, plongeant son regard dans le sien. Et si c’était toi Cece ? Il sait toujours pas, Alexis. Il sait pas pourquoi il lui dit tout ça maintenant, alors qu’il était à mille lieues de lui livrer ce genre de choses quelques jours plus tôt. Peut-être que c’est l’alcool. L’alcool qui lui donne la force de se jeter dans une bataille perdue d’avance. « Tu vois, avec elle, tout était facile. Y’a jamais eu d’histoires, de coups durs ou d’épreuves. Je ne me suis jamais battu pour elle. » Il s’arrête une seconde, avant de reprendre. « Avec toi, c’est différent. Je suis en train de te perdre, mais je suis prêt à me battre, quitte à me perdre avec toi. » Il s’arrête à nouveau, laissant place au silence. Un silence vertigineux. Et si tout était perdu d’avance ? Et s’il essayait de retenir quelqu’un qui était déjà parti ? Alexis réalise, petit à petit, au fur et à mesure du silence qui s’écoule. Cece veut s’en aller. C'est pas possible, Alexis. C’est pas possible. Elle l’a dit elle-même. Elle veut s’en aller, et lui, il s’entête à essayer de la garder pour lui. Mais c’est trop tard. Alors c’est lui qui baisse la tête. « Je me rends compte que les plus belles choses sont celles qui sont difficiles à atteindre. Celles qui nous bouleversent, qui nous blessent aussi parfois. Celles qui nous glissent entre les doigts, mais qui valaient la peine qu’on les effleure…   » Alors il fait un pas sur le côté, reste immobile quelques secondes, et murmure enfin. « Je suis désolé Cece. J’espère que tu trouveras quelqu’un qui saura panser tes plaies… » Et il retourne à l’intérieur de son appartement, laissant Cece seule face à la porte grande ouverte. Il se retourne, brièvement. « Fais attention à toi… » Fais attention à ne plus tomber sur des gars comme moi.
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MessageSujet: Re: the weight of us. (alexis) the weight of us. (alexis) EmptySam 1 Aoû - 17:11

Elle sait pas vraiment ce qu'elle attendait, Cece. Qu'est-ce qu'elle voulait lui entendre dire, qu'est-ce qu'elle voulait ressentir, comment elle aurait voulu conclure la soirée compte tenu de ce qui s'est passé. Elle suppose qu'une partie d'elle voulait entendre Alexis lui dire précisément ce qu'il est en train de lui dire, qu'elle voulait qu'il se dévoile enfin, lui et les sentiments qu'il a fait semblant d'enfouir pendant toutes ces semaines avec elle. Parce qu'elle les connaissait, ses sentiments pour elle. C'était peut-être pas flagrant, peut-être même qu'elle n'en avait pas conscience, mais elle savait qu'elle imaginait pas les sentiments d'Alexis, qu'ils étaient là, quelque part, ne demandant qu'à s'échapper enfin. Mais maintenant qu'il les dit, qu'elle les entend rebondir contre son oreille, elle y reste étrangement imperméable. C'est sûrement parce que c'est trop tard, et qu'il aurait du y penser avant, sans doute parce qu'elle a envie d'être un peu plus orgueilleuse pour une fois, capable de se montrer un peu plus rancunière et de pas laisser les autres dicter ce que doit être sa vie. Elle lui en veut pas, à Alexis. Elle n'a jamais été vraiment en colère contre lui. Blessée, oui un peu. Bouleversée, surtout, en découvrant l'envers du décor et tout ce qu'il a tu pendant des mois. Elle lui reproche même de lui avoir rien dit, parce qu'elle sait qu'elle aurait sûrement fait la même chose à sa place. Non, Cece comprend, elle comprend, accepte, pardonne. Elle aime, aussi, elle aime probablement trop. C'est ça le problème. Ca commence par trop d'amour, ça finit par trop de larmes, et elle veut pas que sa vie ressemble à ça. Elle l'a trop souvent vécu, et pour la première fois, sa vie prend vraiment forme. Elle est stable, c'est peut-être pas la panacée, mais elle est stable, et Cece est contente de la façon dont elle la mène. Elle a grandi, c'est plus la gamine qui a quitté New York le cœur brisé, désireuse de se chercher et d'enfin se trouver. Cece veut de la simplicité, parce qu'elle a passé l'âge des drames, des histoires intenses et passionnées qui se terminent toujours mal. La passion, ça dure qu'un temps, ça finit par se faner et quand on se retrouve du mauvais côté de la relation, on met longtemps à s'en remettre. L'investissement démesuré qu'on y met n'en vaut plus la peine. Maintenant, et pour la première fois, elle le réalise pleinement : elle veut une jolie histoire. Pas une de celles qui font battre le cœur à cent à l'heure et qui vous laisse à la fois heureux et vidé. Ce sera peut-être moins beau, moins grand, mais ça sera plus durable. Elle voudrait se poser, une bonne fois pour toutes, même si ça durera pas l'éternité. Et Alexis, il n'est pas dans cette phase, pas encore. C'est sûrement trop tôt, et elle lui en veut pas. Le timing, c'est la moitié de la réussite d'un couple, elle en est persuadée. Mais voilà, lui il est encore capable de trop boire et de coucher avec sa colocataire parce qu'il a pas oublié son ex. C'est pas stable. Pas sain. Ca appelle à encore un tas de complications et Cece veut pas avoir à se demander sans cesse s'il est enfin passé à autre chose, s'il l'aime enfin elle, pour ce qu'elle est elle, et pas parce que c'est la première à passer après son grand amour. « Et si c'était elle ? » qu'elle finit par répondre doucement. « Si c'était elle, ton grand amour ? Qu'est-ce qu'on ferait ? Je m'investirais, pendant que tu penses encore à elle et que tu compares toujours ce qu'on vit à ce que tu vivais avec elle ? » C'est ce qu'elle craint le plus. La comparaison qu'elle ne tiendrait pas, parce que Cece doit sans doute rien avoir en commun avec Leïla. Ou qu'il cherche à reproduire ce qu'ils avaient, à faire de Cece un double qui serait toujours imparfait. « J'ai besoin de temps, Alexis. » C'est la seule demande qu'elle a à faire, la demande qui a un goût de peut-être, de rêve et d'espoirs. Pas tout de suite, mais peut-être un jour, quand ils sauront tous les deux où ils en sont et qu'ils tenteront pas de construire à la va-vite une histoire qui mérite de prendre le temps. Elle sait qu'elle est en partie responsable, parce qu'elle voulait précipiter les choses entre eux. Mais elle sait aussi que c'est pas la bonne chose à faire, pas avec Alexis. « Peut-être que c'est toi qui panseras mes plaies. Mais pas avant que quelqu'un ait pansé les tiennes, et je crois qu'il y a que toi qui puisses le faire. » C'est une quête qu'il doit mener avec lui-même, seul à seul. La porte est grande ouverte face à elle, mais Cece est apaisée. C'est plus le tourbillon d'émotions qui l'avait envahi en le voyant avec une autre. Et comme elle l'avait fait à New York, quand elle lui demandait de chercher à savoir ce qu'il voulait avant de venir la retrouver, elle se retourne pour déposer un baiser sur sa joue, avec tendresse. « Fais attention à toi aussi. » Ils se reverront. Elle sait qu'ils se reverront, d'une façon ou d'une autre, dans un mois, un an, une vie. Mais pas tout de suite, parce que c'est pas le bon moment pour eux. C'est pas grave, ça fait un peu mal, mais elle survivra Cece. Elle a survécu à pire.
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MessageSujet: Re: the weight of us. (alexis) the weight of us. (alexis) EmptyDim 9 Aoû - 13:33

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