the great escape
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playing with fire.

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MessageSujet: playing with fire. playing with fire. EmptyLun 22 Juin - 21:31


• • • charley & holden • • •
Sa blouse imprégnée de sang, elle avait regardé ce patient mourir. Les dernières minutes de sa vie avaient défilé devant une dizaine de paires de yeux se trouvant dans le bloc opératoire. Anesthésiste, infirmiers, médecins, internes, tous avaient assisté à cet embarquement vers la mort, un ticket sans retour, une croisière qui finirait sous terre sans que les électrochocs administrés au patient puisse faire revenir cette barque funèbre. Charley releva ses prunelles vers l'équipe qui était soudainement devenue silencieuse. Tous avaient été surpris par cette hémorragie émanant de nulle part, par ces litres de sang quittant le corps du défunt sans que le médecin n'eut une quelconque chance de les retenir. Une complication opératoire exceptionnelle, la chirurgie réalisée était pourtant pratique courante et possédait un taux de mortalité très faible. Un pourcentage si insignifiant que l'on avait quarante fois plus de chance de se faire renverser par une voiture au détour de la 9ème avenue. Le chirurgien prononça l'heure de la mort et ils furent tous congédier à partir. Ôtant son calot, ses baskets arpentaient timidement un couloir désertique. Quelques heures plus tôt, elles réalisaient une course frénétique, ravies de se retrouver coincées dans un bloc, mais maintenant elle formaient des pas tristes. La mort était si imprévisible. Palpable aussi, elle résidait dans l'hôpital, s'allongeant dans les couchettes, se terrant sous les lits, glissant dans les couloirs et enlaçant dans les blocs. La mort jouait à cache-cache, elle se faisait discrète, choisissant les meilleures cachettes, s'abritant dans les meilleurs repaires et se faisant presque oublier. Puis elle venait valser parmi les vivants, volant les derniers rires, s'emparant des derniers espoirs et ne cessant de danser vivement jusqu'à récolter les premières larmes. Charley poussa un soupir et se laissa glisser contre un mur blanc. Pratiquement tous les murs étaient blancs ici, mais la mort était noire et elle discernait à présent les longues tâches qu'elle laissait sur la peinture après son passage. La faucheuse s'était déjà cachée dans son ancienne maison en Australie, silencieuse et invisible, elle avait crié et s'était révélée au moment où elle lui avait arraché son père. Charley colla son front contre ses genoux, ses boucles blondes se déployant autour d'elle en un rideau et l'isolant du monde. Son cellulaire vibra dans sa poche et au moins deux minutes s'écoulèrent avant qu'elle ne daigne lire le sms. Je t'attends dans le hall. Elle hoqueta presque d'étonnement en découvrant le message. De quel hall parlait-il ? Celui de l'hôpital ? Doucement, elle se releva pour aller le découvrir, se disant que Holden Carlisle était comme la mort, surprenant. Ses petits pas grimpèrent une farandole d'escaliers avant de déboucher vers la réception où ses yeux réceptionnèrent au passage la silhouette du new-yorkais. Quatre mois qu'elle habitait maintenant la grosse pomme et il lui en fallu même pas le dixième pour tomber nez à nez sur Holden ou alors plutôt bouche à bouche, elle ne savait plus très bien. Charmant au supplice, il avait été la première personne à lui avoir parler depuis son arrivée mis à part le chauffeur de taxi et le gardien de son immeuble. Et qu'elle douce voix il avait, il lui avait suffit de quelques notes pour que ses oreilles se mettent à danser tout en suivant le tempo imposé par son regard. Une allusion à Holden est son corps ondulait presque comme celui d'un serpent dont il était le charmeur. Elle plongea dans ses bras après quelques virées nocturnes. Après avoir sillonnaient la fraîcheur de new-york, ils se retrouvaient déjà à sillonner sa chambre avec ardeur. Il était longtemps resté célibataire à ses yeux jusqu'à ce qu'elle apprenne à la lecture du journal que monsieur était casé depuis que Beyonce avait sorti crazy in love. Bon elle exagérait mais suffisamment de temps avait filé pour qu'elle le soit vraiment, crazy. But not in love (yet ?). Elle abandonna ses songes pour se précipiter à sa rencontre, imaginant qu'il était un glaçon et non un bon feu auprès de la cheminée où elle aimerait se réchauffer. Qu'est-ce que tu fais ici ? Ses iris scrutèrent les alentours, s'assurant qu'aucun pavillon d'oreille ne se tende vers eux, ni qu'aucune oeillade ne les caresse. Les ragots d'hôpital courraient tellement vite, plus vite que les olympiens médaillés d'or même. Holden c'est mon lieu de travail, lui rappela-t-elle, comme si il n'était pas au courant. On peut pas faire ça ici. Elle le dévisageait avec appréhension, malheureusement trop proche de lui, si proche qu'elle pouvait humer son parfum à sa guise et s'en enivrer malgré elle. Ou alors on peut, poursuivit-elle faiblement, ses petits doigts appuyant inconsciemment sur les épaules de son amant, avides de faire voler le costume. Ses yeux bleus rencontrèrent les siens et leur parlèrent le langage du feu. Oh qu'elle était faible. Suis-moi. Sans plus attendre, elle s’empara de sa main et ils s’engouffrèrent dans le labyrinthe hospitalier. Prenant soin d'éviter les passages abondant de monde, elle bifurquait dans les routes désertées le plus rapidement possible. Sa paume se referma sur la poignée de la salle de garde et elle les projeta à l'intérieur. Alors Mr Carlisle, ça fait quoi de se retrouver dans un hôpital et de ne pas pouvoir être sauvé.. Sous-entendant de ses griffes, bien évidemment.


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MessageSujet: Re: playing with fire. playing with fire. EmptyDim 28 Juin - 22:42

A bien des égards, Holden Carlisle semble mener une vie parfaite. Une situation financière idéale, un job passionnant quoique difficile, une petite-amie splendide et brillante auprès de laquelle rentrer le soir, et rien susceptible de venir noircir ce tableau. Oui, à bien des égards, Holden a tout pour être heureux. Tout ce à quoi les gens peuvent rêver le soir, en allant se coucher. Tout ce qu'ils voudraient avoir sans jamais l'obtenir. Il est un nanti, un de ces privilégiés, un golden boy qui a tout du gendre idéal sans même avoir à faire d'efforts. Et le voilà pourtant prêt à tout faire valser pour ce que beaucoup n'appelleraient qu'une partie de jambes en l'air. Ou deux. Ou trente – il a fini par arrêter de compter passé un certain stade. Elles sont nombreuses, celles qui viennent froisser les draps de sa garçonnière de luxe, qu'il préserve des regards curieux. Nombreuses, celles qu'il fait frémir de caresses, en amant appliqué qu'il sait être. N'importe qui pourrait le percer à jour, s'il ne se montrait pas prudent. Et pourtant, Holden continue en se souciant peu de pouvoir être démasqué. Peut-être que c'est ça qu'il veut, dans le fond, ça qui lui apporte la petite dose d'adrénaline indispensable pour le faire tenir. Ou alors, peut-être qu'il espère que ça ruinera son image, que son père le démettra de ses fonctions, déçu de son unique fils incapable de prendre la relève, et alors il pourra partir et rejoindre la Lola qu'il prétend ne plus aimer. La Lola qu'il retrouve parfois le soir, à l'abri des regards, pour s'offrir quelques instants volés avant de reprendre le cours de sa vie comme si de rien n'était. Aujourd'hui, c'est Charley qu'il vient voir. Charley occupe une place particulière dans son quotidien, une place qui grandit de jour en jour sans qu'il n'y prenne garde, sans même qu'il n'en ait conscience. Parce que, contrairement aux autres femmes, Charley est récurrente. Elle vient et revient dans ses journées, parfois dans ses soirées, et que ce simple fait est révélateur d'une différence entre elle et les autres. Bien sûr, il y a Lola, mais cela fait bien longtemps qu'il a cessé de croire qu'il rencontrerait quelqu'un capable de la remplacer. Lola est l'amour de sa vie, qu'il le reconnaisse ou non n'a pas la moindre importance, elle est celle qu'il dit ne plus aimer mais qui continue de faire s'agiter son cœur dans sa poitrine. Alors bien sûr, qu'elle est récurrente. Mais elle est la seule. Etait, du moins, jusqu'à ce que sa route croise par hasard (accident, ou destin, allez savoir) celle d'une jolie étudiante en médecine quelques temps plus tôt. Pourquoi elle et pas une autre, moins gentille, plus sauvage, rencontrée au détour d'une soirée alcoolisée ? Pourquoi elle, quand Thelma remplit déjà parfaitement ce rôle ? Holden ne se l'explique pas. En vérité, il ne se pose même pas la question. Pourquoi le ferait-il, alors qu'il n'y a, dans le fond, rien à expliquer ? Charley est là, dit oui, n'attend rien de sa part. Charley est une douce tentation à laquelle il ne fait pas l'effort d'essayer de résister. Peut-être qu'il revient toujours parce qu'elle est aux antipodes de Lola, et qu'il a besoin de faire ce grand écart permanent pour ne pas oublier qui il est. Lola, Thelma et Charley sont les trois facettes de sa personnalité : le garçon de la route, sauvage et passionné, l'homme d'affaire sérieux et golden boy, le prédateur carnassier qui recherche dans les plaisirs de la chair une raison d'exister. Holden s'est contenté de débarquer à l'hôpital, où il sait qu'il la trouvera, car Charley a cela de rassurant qu'elle est prévisible. Il connaît son emploi du temps mieux qu'il ne connaît le sien, et a simplement envoyé un message pour la prévenir. Et lorsqu'il l'aperçoit, ses yeux bleus plissés par la surprise – voire une pointe d'anxieté – il revêt le masque du chasseur ayant trouvé sa proie. Sourire assuré, il se contente de hausser un sourcil à sa question. « Je suis venu te voir » répond-il sur le ton de l'évidence. Il s'offre une pause méritée entre deux rendez-vous avec des investisseurs, et Charley lui a semblé être la meilleure distraction possible. Si elle s'escrime à prétendre qu'ils ne peuvent pas coucher ensemble sur son lieu de travail, son regard lui raconte une toute autre histoire, bien plus plaisante à écouter. Depuis qu'il est revenu à New York, il a pris la mauvaise habitude de ne jamais accepter un non, si ferme soit-il. Surtout lorsqu'il est prononcé entre les lèvres d'une si jolie jeune femme. « Et pourquoi pas ? » questionna-t-il, ses yeux animés d'une lueur de malice. Il ne lui faut pas plus de quelques secondes pour céder – un record, songe-t-il avec amusement – et l'entraîner à sa suite dans un dédale de couloirs jusqu'à une salle déserte, soudainement très encline à consommer le fruit défendu en sa compagnie. Sa remarque lui arrache un rire, et il profite d'une seconde d'inattention pour l'accoler contre le mur, sans lui laisser la possibilité de se détacher de lui. « Qui te dit que ce n'est pas ce que je viens chercher » murmure-t-il à son oreille d'un ton suave. « Me jeter dans la gueule du loup. A moins que ce ne soit l'inverse. » Car c'est elle qui se jette entre ses griffes et lui qui mène la danse. Peut-être le surprendra-t-elle un jour, en refusant les règles du jeu qu'il a instauré malgré lui, peut-être qu'elle cherchera à résister, l'obligeant à revisiter la perception qu'il a d'elle, mais pas aujourd'hui. Aujourd'hui, comme la veille, comme le lendemain, Charley s'offre à lui sans opposer la moindre résistance et Holden Carlisle n'est pas homme à refuser les plaisirs de la vie, surtout lorsqu'ils prennent la forme d'une jolie blonde aux yeux bleus.
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MessageSujet: Re: playing with fire. playing with fire. EmptyVen 3 Juil - 23:30


Les susurres de son amant se frayèrent un chemin au creux de son oreille, frappèrent à son tympan et se réfugièrent au sein de sa cochlée. Les ardeurs de son associé la faisaient frémir, son impatience la transportait d'extase, sa fougue la transperçait d'une envie irrépressible. Holden se définissait comme l'excitation propre, il la stimulait à l'aide d'une énergie qui lui était inconnue jusqu'à présent. Si exquise, cette dernière s'était camouflée pendant tout ce temps mais elle l'avait découverte en Amérique et se sentait plus Cristophe Colomb que jamais. Toutefois aucune possibilité de retour en Espagne, elle était coincée entre le mur et sa précieuse trouvaille new-yorkaise, le coeur en feu et prêt à incendier le reste de ses organes tel un début de flammes dans une forêt aux multiples végétations et baignée par un vent ravageur servant de souffleur. Je m'y jetterai plutôt deux fois qu'une, parvint-elle à articuler pendant qu'elle cherchait ses lèvres. Un loup si séduisant que sa seule ambition était de se faufiler derrière ses canines, courir sur ses crocs et épouser la morsure. Elle ne savait pas d'où lui venait le pouvoir qu'il exerçait sur elle mais avec Holden elle apprenait une sensualité inédite. Sa lingerie s'éclairait de fines broderies, dentelles et couleurs fatales. Son maquillage se perfectionnait et hélait la tentation tandis que ses cheveux rivalisaient la soie et invitaient tout passant à y plonger les cinq doigts. Ses jupes s'étaient raccourcies de quelques centimètres et ses hauts, jadis larges, centraient sa taille de guêpe tout en accentuant des courbes qui donnaient le vertige et déséquilibraient l'esprit des hommes. Son pouvoir de séduction s'accentuait vers chacun des deux bouts du trottoir sur lequel elle s'aventurait, médusant la vision masculine jusqu'à disparaître à l'angle de la rue et baigner un autre bitume. Testant sa patience, elle ne lui donna pas le baiser, préférant garder entre ses incisives un bout de bouche et faisant voyager ses phalanges dans ses cheveux, lui administrant caresses expertes et tirant quelques épis pour réveiller la bête. Leur corps étaient si collés qu'elle avait l'impression qu'on les avait embrochés et il lui fallut une certaine dose de force pour les décollés du mur. Je commence à avoir faim. L'une de ses mains se posa sur son ventre confirmant sa plainte et ses pieds s'avancèrent vers la porte de sortie, laissant son partenaire derrière elle. Sans un regard en arrière, elle ouvrit la porte, apparemment prête à se rendre dans la cafétéria du rez-de-chaussée et le laisser planté là mais elle la referma deux secondes plus tard avec fracas. Laisse-moi te dévorer Holden Carlisle, seul toi peut calmer cette faim si tenace. Ses pas s'étaient précipités vers lui et son corps fin avait réussi l'exploit à le projeter sur le lit de la salle de garde. Quoi ? Tu n'as pas aimé ma petite farce ? demanda-t-elle en enserrant sa taille à l'aide de ses cuisses. Ses poignets se dirigèrent vers les siens dans une tentative de le maintenir immobile sur la couchette. Allongée sur lui, leur nez se touchaient et leur respiration se rencontraient et se saluaient d'allégresse. Elle l'embrassa. Pas le genre de baiser furtif, celui à la vie éphémère qu'on envoyait dans le cercueil après deux secondes. Elle s'attaqua à ses lèvres avec fureur, entraînée par une passion ardente, elle combattait ses lèvres jusque ne plus avoir de souffle. Doucement, elle se redressa sur son séant, ôtant sa blouse d'interne et dévoilant une lingerie rouge parsemée de blanc. Le médecin va aller se reposer là bas pendant que je m'épuise avec toi. Le geste suivit la parole, elle envoya son uniforme dans un coin de la pièce avant de replonger dans la mer Carlislienne. Ses lèvres s'écrasèrent à nouveau contre les siennes quand elle entendit un cri étonné qui la fît se redresser aussitôt. Miguel Santos, un interne de deuxième année aux origines mexicaines, se tenait dans l’entrebâille de la porte et les dévisageait d'un air ahuri. Il aurait pu avoir vu un chaton avec des ailes échappant à un chien à trois têtes qu'il n'en serait resté plus ébahi. Charley fut soudainement envahie par la peur, une épouvante profonde qui était synonyme de renvoi. Elle doutait qu'un tel comportement au sein de l'hôpital soit applaudi par le conseil d'administration, encore moins approuvait. Elle se rendit compte qu'elle venait de foutre tous ses efforts en l'air pour s'y envoyait elle aussi quelques minutes. La scène était ridicule. Miguel était figé, la bouche béante, seuls ses yeux marchaient sur le cou de Charley, allant de son visage à son soutien-gorge. Holden n'avait pas encore esquissé le moindre geste. Quant à elle, elle était à califourchon sur sa monture dans une posture très Victoria's Secret. Referme la porte abruti. Venait-elle vraiment de le traiter d'abruti ? La flopée de mots avait jailli tout seul, précipitée par l'anxiété d'être vu par d'autres collègues ou pire. Tu.. Tu as quelqu'un ? Elle le regarda d'un air interdit, qu'est-ce que ça pouvait bien lui foutre à celui là, ses espoirs de réussite venaient de voler en éclat, explosant telle une bombe à eau et s'éparpillant sur les murs. Elle se redressa et partit en quête de sa blouse, mettant fin au spectacle sans saluer l'assistance. Non, répondit-elle simplement, adressant un signe de tête à Holden afin qu'il se relève. Son attention se reporta vers Miguel et elle fut surprise de le voir ainsi traversé par la colère. Le mexicain semblait recevoir des coups de poignards de rage et ses épais sourcils semblaient indécis entre le froncement ou garder une attitude naturelle. Tu peux pas faire ça. Je veux dire, tu peux pas faire ça ici. Elle n'entendait même pas la fragilisation de sa voix, trop préoccupée par le "mais que se passera-t-il si Miguel colportait sa petite aventure à tout l'hôpital." Avec Mr Carlisle en plus, ce même homme riche dont le coeur appartenait à une autre et qui faisait régulièrement un passage dans les magazines. Je le sais mais ce n'est pas un patient. Concrètement je viole aucun règlement et je n'ai pas déserté mon poste. J'étais en pause. Chacun faisait de sa pause ce qu'il voulait, n'était-ce pas un moment de détente après tout. Son regard attrapa Holden et elle ne put lui cacher son appréhension. Ses douces iris bleus l'imploraient presque de faire quelque chose. De user de son influence pour faire taire à tout jamais Miguel par exemple. Elle se rapprocha de lui afin de lui confier quelques paroles à voix basse, désirant toutefois être entendu par la tierce personne se trouvant dans la pièce. On devrait arrêter de se voir. Pour le bien de tous. Elle ne savait pas si elle le pensait vraiment mais elle voulait que son petit manège soit convaincant. Peut-être que si plus rien n'existait il n'aurait rien à rapporter. Hélas, elle était trop aveugle pour voir d'où venait le véritable problème. Trop myope pour réaliser qu'à chacune de ses apparitions, elle faisait le bonheur de Miguel et qu'en secret il avait apprit à l'aimer. Ce n'était pas une simple affaire de protocole et consignes hospitalières mais de la jalousie. Et la jalousie était une des choses les plus moches que l'on pouvait trouver sur cette planète, surtout que l'image de son soutien gorge dansait dans les prunelles de Miguel à présent.

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MessageSujet: Re: playing with fire. playing with fire. EmptyLun 20 Juil - 23:28

La réponse de Charley sembla le satisfaire suffisamment pour lui arracher l'un de ces rictus moqueurs dont il avait le secret. Et quand bien même n'auraient-ils pas été suffisants, ses gestes la trahissaient d'emblée. Même à quelques centimètres d'elle, il aurait juré avoir entendu son cœur s'accélérer à la seconde où il s'était rapproché dangereusement d'elle. Et cette sensation, il la connaissait mieux que personne. Holden n'avait jamais voulu devenir ce genre d'homme, capable de profiter des femmes sans leur accorder la moindre importance, mais force était de constater que malgré ça, il faisait un job formidable pour atteindre ce statut. Charley n'était qu'une parmi tant d'autres, un constat qu'il n'avait de cesse de se répéter, et pourtant il ne pouvait s'empêcher de revenir à elle. Peut-être aurait-elle du s'estimer chanceuse, là où il semait les cœurs brisés sur son passage, il se montrait étonnamment persistant avec elle. Mais peut-être n'était-ce pas de la chance, peut-être que le pire restait à venir, et qu'il se découvrait des talents de manipulation dont lui-même n'aurait pas soupçonné l'existence, dans la seule optique de vibrer encore un peu au contact d'une femme fébrile en sa présence, comme l'avait été Lola un jour. Mais Lola, désormais, n'était plus cette femme. Alors il cherchait des compensations dans toutes celles qu'il rencontrait, entre les cuisses desquelles il venait se perdre avec une innocence teintée de désespoir, en quête de l'impossible : retrouver une sensation unique qui ne reviendrait jamais. Holden s'y accrochait, pourtant, il continuait de recréer un passé depuis longtemps disparu, cherchant peut-être une bonne raison de cesser de l'aimer, Elle, femme, reine, déesse d'un empire pâle. Une raison qu'il n'avait pas trouvée entre les bras de Charley, mais ils avaient eu le mérite de le détourner pendant au moins quelques minutes de ce quête vaine. On n'aurait pu trouver plus différentes qu'elles deux, et c'était peut-être là que se trouvait la clé : plutôt que de chercher Lola ailleurs, peut-être aurait-il du commencer par ne plus la chercher, et laisser ses rencontres le guider, sans autre motif. Il fronça les sourcils lorsqu'elle feignit de quitter la pièce, sous prétexte d'avoir faim, pour revenir vers lui d'une démarche langoureuse ne laissant que peu de doute quant à ses réelles motivations. Il se trouva projeté sur le lit de garde sans avoir eu le temps de réfléchir, et en quelques secondes, Charley captura ses lèvres d'un baiser vorace, et enserra sa taille de ses cuisses fines. « Je suis hilare » répondit-il entre deux échanges fiévreux, d'un ton étonnamment désabusé. Une plaisanterie de mauvais goût qu'il oublia bien vite sitôt son regard accroché par le rouge flamboyant de sa lingerie. Il esquissa un sourire satisfait. Non qu'il accorda grande importance à ce que les femmes portaient, lui qui les préféraient nues plutôt qu'habillées, mais il ne pouvait nier l'effet qu'une belle parure pouvait avoir sur lui. Ses mains glissèrent le long de son dos, jusqu'à atteindre des reins qu'il attira contre lui. L'une d'elle s'échappa pour se faufiler le long de sa nuque, s'emprisonnant entre ses boucles blondes, et ses jambes entourèrent les siennes pour s'assurer de ne plus laisser le moindre centimètre entre eux. Tout à son exploration du corps familier et ses baisers passionnés, il lui fallut un bon moment avant de comprendre que quelque chose, ou plutôt quelqu'un, venait d'entrer dans la pièce qu'il avait cru close. Seule l'interruption des baisers le fit relever la tête, pour aviser ce qu'il imaginait être un collègue de Charley, visiblement atterré par leur vision. Il sentit la pointe de panique dans la voix de la jeune femme, et il ne peut réprimer un rictus. Voilà qui promettait d'être particulièrement intéressant, songea-t-il avec amusement. Charley, qui tenait tant à sa réputation au sein de l'hôpital, et qui se trouvait désormais soumise au bon vouloir d'un type qui, il le devina sans peine, avait un faible pour elle. Il observa la scène de son poste de spectateur, pas inquiet le moins du monde à l'idée qu'il aille colporter pareil ragot. Qui y aurait-il pour le croire, contre le magnat des médias Holden Carlisle, à la réputation intacte et au couple envié de beaucoup qu'il formait avec Thelma ? Il aurait pu se sentir coupable s'il avait été effectivement surpris en train de tromper sa petite amie, mais étant donné la nature de leur relation, il avait choisi de se considérer comme célibataire et, de fait, libre de faire ce qu'il voulait, avec qui il le voulait. Sa voix murmura quelque chose à son oreille, et il haussa les épaules, poussa un soupir. « Laisse-moi m'occuper de ça, tu veux ? » Sans lui laisser le temps de répondre, il descendit du lit, indifférent au fait qu'il ne portait rien d'autre qu'un jean, et s'approcha de l'intrus. Affable, il lui accorda un sourire conquérant. « Allons Miguel... » fit-il, après avoir lu son nom sur son insigne. « Pourquoi faire tant d'histoires pour si peu ? Je suis sur que l'on peut trouver un arrangement qui nous conviendrait à tous les deux. Pourquoi pas... voyons voir... oui, j'imagine que ça fera l'affaire. Dix mille dollars, contre ton silence. Ca me paraît honorable, non ? » Il lui décocha une esquisse carnassière, content de voir que son argent servirait pour une fois à un but utile. Voilà une grande première qu'il pourrait cocher dans la liste des choses qu'il n'aurait jamais faites s'il n'était pas devenu CEO de Carlisle Telecoms : soudoyer un pauvre infirmier pour qu'il n'aille pas colporter la rumeur de sa relation avec Charley. En vérité, s'il ne l'avait pas sentie si inquiète, il n'aurait pas esquissé le moindre geste pour l'empêcher de quitter la pièce, mais il préférait s'assurer qu'elle soit dans de bonnes conditions, s'il ne voulait pas repartir de l'hôpital dans un état de frustration extrême. Miguel bégaya quelques mots, dont il ne saisit qu'une vague réponse peu convaincue. Holden prit ça pour un oui, en dépit de son hésitation, et se retourna pour sortir un carnet de chèques de sa veste. Il inscrivit le montant, signa, et le lui tendit avec une arrogance dont il n'aurait jamais soupçonné l'existence. « Mais soyons clairs, Miguel, si tu racontes ce que tu as vu à qui que ce soit, non seulement tu peux oublier le chèque, mais je veillerai personnellement à ce qu'aucun hôpital n'accepte de t'engager. » Miguel dut sentir que le ton menaçant était tout ce qu'il y avait de plus sérieux, car il se contenta d'hocher la tête en silence. « Brave garçon. Et si tu allais faire ton travail, à présent ? » A nouveau, il hocha la tête et quitta la pièce, ne laissant plus qu'Holden et Charley. Il se tourna pour lui faire face avec l'indifférence la plus totale. « Sache qu'il n'y a rien que je ne sois pas en mesure d'acheter. Tu veux toujours qu'on arrête de se voir, maintenant ? »
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MessageSujet: Re: playing with fire. playing with fire. EmptySam 25 Juil - 23:20



Elle l'observa s'avancer vers l'importun, évitant de s'extasier sur son dos nu et maintenant prunelles au dessus de sa nuque. Charley avait l'impression de dormir debout, faire un mauvais rêve qui se dissiperait quand son réveil aurait la gentillesse de se mettre à sonner. Malheureusement, aucune sonnerie ne vint perturber le tableau dans lequel elle s'enfonçait. La peinture de Miguel était rouge de colère alors que la sienne rosée par la honte. Seul Holden vaquait sans couleur, comme si le peintre n'avait pas voulu écraser son pinceau sur sa silhouette et l'épargner de ce coloriage agaçant. Elle espérait juste que leur petit rendez-vous ne finirait pas dans un musée aux yeux du public. La même pensée devait avoir frôlé l'esprit d'Holden puisqu'il se proposa à acheter la peinture. Elle resta silencieuse devant ce manège de l'achat humain, se demandant où est-ce qu'Holden pouvait s'arrêter. Mal à l'aise, elle se demanda si il faisait parti des arrogants qui voulait acheter la lune, de ceux qui dégainer leur chéquier à tout bout de champ et donner leur nom à des étoiles ou des îles paradisiaques. Ce fût au moment où il fixa la somme qu'elle se rendit compte qu'elle le connaissait que très peu. Elle ne savait rien de se que renfermait son enveloppe charnelle, pour tout dire, elle connaissait beaucoup mieux les formes de ses omoplates et la fermeté de ses abdominaux. Elle hésita même à s'excuser auprès de Miguel quand Holden prononça la menace ultime. Il déferlait sa puissante notoriété dans la salle de garde et lui rappela vivement l'image du loup dévorant le mouton. Elle ressenti que elle aussi n'était rien d'autres qu'un mouton pour lui. Elle soupira lorsque Miguel quitta la pièce et que son casse croûte fit volte face, elle n'avait plus très faim à présent et était pressée qu'il se réinsère dans son emballage. Qu'il achetait tout ce qui bougeait sur cette planète elle l'avait bien compris mais elle trouva son assurance démesurée ou alors sa confiance en la corruption bien trop forte. Holden, tu viens pas d'acheter un ours en peluche, souligna-t-elle calmement, connaissant la réputation de l’ego mexicain et la dignité des latinos qui rivalisait l'italienne. Puis pour connaître Miguel un tant soit peu, elle savait qu'il se rangeait dans la catégorie qui ne baissait pas la tête et lever le poing pour un oui ou pour un non. Le parfait stéréotype de l'Amérique du Sud, ils n'auraient pu rêver mieux. Il a des bras, des jambes, des hémisphères cérébraux. Tu penses vraiment qu'un chèque de dix mille dollars va étouffer sa fierté ? Il n'en était pas à traverser la frontière clandestinement dans un camion trois tonnes et avait une couverture médicale, même si un extra de quatre zéros pouvait être alléchant elle ne savait pas si ce chiffre pouvait servir de scotch. Certaines choses ne se marchandent pas, il pourrait être reparti faire ses sous-cutanés comme il pourrait déballer notre petite réunion dans la salle du chef. Ses derniers mots lui donnèrent le frisson, que ferait-elle si elle se faisait virer du programme ? Elle n'avait pas de beau chéquier derrière lequel se cacher et sa vie se résumait à son internat. Elle soupira une deuxième fois, le regard perdu figé sur Holden qu'elle regardait sans voir. Elle aurait pu rester comme ça plusieurs minutes, immobiles et protégée dans cet ankylose, indifférente au temps qui coule, mais elle finit par se réactiver, il fallait pousser le Carlisle vers la sortie. Tu ferais mieux de partir Holden, je suis dans une belle merde. Elle voulait se serrer contre lui, se faire câliner rapidement avant qu'il mette les voiles mais avait bien trop peur d'être surprise à nouveau. Toutefois elle voulut nourrir sa curiosité avant de le laisser franchir la porte. J'ai la mauvaise impression que je suis la seule à m'inquiéter, déclara-t-elle avec une surprise dans la voix. A part avoir signer sur un papier onéreux, il semblait peu perturbé par la situation dans laquelle ils étaient plongés, essayant à peine de remonter à la surface alors qu'il était celui qui risquait le plus de couler à ses yeux. Pourquoi tu n'es pas furieux ? Tu laisses les oreillers en place, tu démontes pas les draps, t'épargnes la poubelle.. Grosso modo tu pètes pas les plombs, tu te contentes juste d'imiter le pot de fleur dans le coin de la pièce. D'habitude les hommes pris sur le fait s'agitaient, ils étaient tous pris par la même danse du j'ai trompé ma femme, chorégraphiant la panique et livrant un ballet de l'infidélité où ils tournoyaient de détresse. Mais là rien, nada, que dalle, stoïque le Holden. Si tout ça venait à s'ébruiter tu récolterais une très mauvaise publicité alors que tu as l'image modèle du fils et de l'entrepreneur parfait. Tu voudrais pas qu'elle s'écaille j'imagine.. Elle lisait en lui comme dans un livre qu'elle n'avait jamais ouvert et cette lecture infructueuse commençait à la frustrer. Il participait au naufrage mais ne s'intéressait pas à quérir une bouée pour autant, ce qui n'apaisait en rien ses angoisses. Tant pis, elle décida qu'elle le déchiffrerait plus tard si elle en avait l'occasion, pour le moment elle se demandait si elle arriverait à couper les ponts et ne plus jamais recroiser sa route. Pour répondre à ta question de tout à l'heure, j'ai très envie de te revoir mais je doute que l'on trouve un quelconque gain au sein de cette liaison. Elle espérait avec force qu'il la contredirait, qu'il soit pris dans cette tornade de draps et d'édredons autant qu'elle. Elle voulait qu'il ne lui laisse pas le choix, qu'il lui enlève son vote et les sorte de cette démocratie. Elle ne comprenait pas pourquoi elle avait tant besoin de leurs petits rendez-vous, que plonger dans ses bras étaient devenus une nécessité et que quelques jours d'absence lui assurait la disette. Elle était devenue accro à leurs ébats amoureux. Pour la première fois dans sa vie, elle aimait un papier cadeau et se fichait éperdument de ce qu'il gardait à l'intérieur.
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MessageSujet: Re: playing with fire. playing with fire. EmptySam 1 Aoû - 15:41

L'argent était devenu sa solution miracle, sa réponse à tout. Il agitait les billets comme s'il s'agissait de moyen de régler tous les problèmes, y compris ceux qui nécessitaient davantage de tact et de diplomatie. Holden était devenu son pire cauchemar : quelqu'un persuadé de pouvoir se sortir de n'importe quelle histoire en fonction du nombre de zéros qu'il daignerait accorder. Pire, il ne voyait pas où se trouvait le problème à agir de la sorte, avec cette arrogance, cette condescendance qu'il méprisait chez les autres, ceux d'un monde dans lequel il n'avait jamais voulu trouver sa place, par défiance, par honte. Il n'était pas eux, n'avait-il cessé de se répéter. Il n'était pas eux, ne voulait pas le devenir, ne le serait jamais. Holden Carlisle valait mieux que cela. Visiblement, l'avoir répété si longtemps ne l'avait pas empêché de céder aux sirènes de sa nouvelle vie. Dans son monde, celui qu'il avait embrassé contre son gré et auquel il s'accommodait plus facilement qu'il ne l'aurait cru – et du – un chèque suffisait. L'argent achetait tout : la reconnaissance, le silence, l'admiration, peut-être même l'amour. Le calme retomba dans la pièce, et pendant un moment, Charley ne répondit rien. Pire, elle l'observait, incrédule, peut-être même blessée de sa réaction. Elle se montrait bien ingrate, considérant qu'il venait de lui sauver crédibilité, réputation, et accessoirement job, songea-t-il avec une pointe d'agacement. Elle brisa finalement le silence, arrachant un soupir impatient à un Holden franchement désarmé. Qu'avait-il fait de répréhensible, au juste ? Il venait de lui sauver la mise, et il aurait en plus du s'excuser de le faire ? Charley alignait une suite de commentaires d'un calme glaçant, vantant le machisme du dénommé Miguel qui ne manquerait pas de venir cafter en plus d'avoir récupéré un chèque de dix mille dollars. Il la laissa parler, sans se départir d'un froncement de sourcils agacé, sans l'interrompre non plus. Certaines choses ne se marchandaient pas ? Tout se marchandait, absolument tout. C'était la leçon qu'il avait appris de la manière forte, il suffisait de voir en combien de temps son propre père avait réussi à le rallier à sa propre cause. Il n'avait pas marchandé avec de l'argent – même Andrew Carlisle connaissait les limites à la décence et à l'éthique – mais avec ses sentiments. C'était peut-être pire, à bien y penser. Jouer sur la culpabilité, sur la peur de la déception, sur l'affection que quelqu'un pouvait porter à quelqu'un d'autre. Qu'aurait-elle fait, Charley, avec sa moralité gerbante ? Elle l'aurait supplié de ne pas en parler, et il aurait obéi par amour pour elle ? En quoi était-ce mieux que de payer quelqu'un pour s'assurer de son silence ? « Excuse-moi ? Je viens de régler, en trente secondes, une situation qui pouvait te causer du tort et tu me reproches de manquer de tact ? » Sa patience, déjà limitée, s'évanouit enfin, laissant libre court à son énervement marqué d'une voix forte. « Tu te plains d'être dans la merde alors que je viens, moi, et moi seul, de t'en tirer ? Je l'ai fait POUR TOI Charley » gronda-t-il, indifférent au fait qu'on pût les entendre. « POUR TOI, et t'es pas contente ? » Il laissa échapper un rire mauvais avant de reposer un regard glacé sur elle. « Je suis pas furieux, non. Tu veux que je te dise ? Je n'en ai même strictement rien à foutre. Qu'est-ce qu'il va faire, aller déballer une histoire ridicule à la presse, en disant qu'Holden Carlisle se tape une putain d'infirmière dont tout le monde se contrefout ? Pourquoi j'irais me taper une infirmière de merde quand je peux me taper n'importe quelle nana à peu près potable et avec trente fois ton compte en banque ? Mais tu te prends pour qui au juste ?! » Il déversa le flot de paroles acides avec un plaisir presque malsain. Voir les traits gracieux se décomposer à mesure qu'il poursuivait, d'un ton empli de condescendance, était particulièrement jouissif. « Qui le croirait, Charley ? Qui le croirait, franchement ? Personne. J'ai la terre entière à mes pieds, et ce n'est pas ce crétin, ou n'importe quel autre crétin, qui me fera tomber de mon piédestal. » Il s'interrompit enfin, satisfait de sa tirade. A présent, il pouvait enfin en avoir la certitude : Holden Carlisle était devenu l'archétype du pauvre connard persuadé d'être intouchable. « Tu es un passe-temps, Charley. Un putain de passe-temps, qui a le mérite de simplement changer un peu des autres nanas que je me tape. Tu n'es rien pour moi, tu veux savoir pourquoi ? Parce que tu ne vaux rien. Je me fous de ton job, je me fous de ta carrière, je me fous de toi, je me fous du tout. Alors navré si tu estimes que mon geste n'était pas digne de plaire à la conscience faite femme, parce qu'en attendant, grâce à moi, tu vas garder ton job de merde, ta vie de merde, et tout le reste. T'es pas sûre de trouver un quelconque gain à notre relation ? Tant mieux, parce que y en a pas. C'est déjà miraculeux que j'ai daigné te revoir après la première fois, t'es une privilégiée. Si ça te plaît pas, casse-toi, je te retiens pas. » Il la toisa de toute sa hauteur, le regard emplis d'un mépris total, et il ignora le dégoût qu'il éprouvait à son propre égard. Holden valait mieux que ça, il le savait, mais elle venait de lui donner l'opportunité de déverser toute la frustration contenue depuis des semaines, peut-être même des mois. Depuis qu'on lui avait demandé d'être un homme et de prendre des responsabilités qu'il haïssait. Depuis qu'on lui avait demandé d'être ce qu'ils étaient tous, parce qu'il fallait être le plus gros requin au milieu des autres, et qu'on ne pouvait pas concilier cette attitude et le moindre scrupule. C'était incompatible. Il appréciait Charley, il l'appréciait réellement. Elle était rafraîchissante précisément parce qu'elle ne faisait pas partie de ce monde-là et ne le comprenait pas. Mais elle avait le malheur de se trouver au mauvais endroit, au mauvais moment, et d'avoir surpris ce qu'il y avait de pire en lui, qui restait tapi dans l'ombre en attendant la bonne façon de se dévoiler. Il ne s'excuserait pas, parce qu'il ne regrettait pas ce qu'il venait de dire. Il venait simplement de lui donner une bonne raison de se tirer de toute cette mascarade avant qu'elle ne se fasse happer par quelque chose qu'elle ne maîtrisait pas.

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MessageSujet: Re: playing with fire. playing with fire. EmptyDim 2 Aoû - 14:23

Le choc. Une gigantesque vague de trente mètre de haut venait de la submerger et de la glacer jusqu'aux capillaires. Elle aurait pu s'en sortir mais pourtant elle restait là, à nager au creux de la vague, figée dans un après choc et le détaillant comme si il était dément. Même une schizophrénie ne permettait pas une attitude aussi lunatique. Ses douces joues s’empourprèrent et ses poings se serrèrent au creux de ses paumes, se gardant d'aller se promener sur sa figure de goujat. Finie la sensuelle léthargie au fond des draps, il venait de défaire le couvre lit et la sortir brusquement de ses couvertures duveuteuses. Elle l'avait observé s'emporter, créer du son aux quatre coins de la pièce et à présent un silence menaçant était retombé. La pièce était si calme qu'elle entendit une mouche voler, peut-être celle qui l'avait piqué. Pour elle, il disait. Comment pouvait-il faire quoique ce soit à son attention alors qu'il se fichait de sa vie, qu'elle n'était qu'un "infirmière" insignifiante et pauvre, se perdant dans la foule des milliers de nanas qui avait pour unique ambition de froisser les caleçons de Holden Carlisle. Elle hésitait entre la colère et le rire tellement la situation percutait le ridicule, ça n'en était même plus à l'étape du frôlement, il s'y enlisait carrément. Tu as été on ne peut plus clair Holden. En fait, tu n'as même pas besoin de déclarer ton je m'en foutisme, je l'aurai deviné aisément. Sa voix était calme, posée, mais voyageait dans la gravité extrême. Elle usait de cette même voix quand elle devait annoncer un pronostic défavorable à un patient en phase terminal. La preuve, tu ne sais même pas à qui tu t'adresses. Elle le toisa amèrement, une petite grimace sur le visage tant le spectacle était moche. Je suis interne en chirurgie, pas infirmière. Pendant que lui se complaisait de bains de champagne et flottait dans son héritage, elle se levait à l'aurore et se coucher deux petites heures avant l'aube pour garder une partie des new-yorkais loin de la mort. Pour répondre à tes interrogations je me prends pour une femme qui sauve des vies pendant que tu agites ton portefeuille à les acheter. Tant pis pour la modestie, elle n'allait pas le laisser lui attacher un boulet à la cheville qui l'emporterait au fond de l'eau. Elle prônait l'égalité entre individus mais ce genre d'attitude pousser à revoir ses principes puisqu'on était pas tous égaux dans la connerie, s'en était certain. Que fais-tu encore ici à jouer l'alto ? Va rejoindre ces nanas pétées de thunes qui te ressemblent tant. Ne dis-t-on pas qui se ressemblent s'assemblent d'ailleurs. Ils pourraient faire des activités épanouissantes ensemble, comme celle de comparer leur chéquier. Ses bras fins se croisèrent sur sa poitrine et elle arrêta de le regarder, il la dégoûtait à présent. Comment avait-elle pu lui accorder ne serait-ce qu'un grain de café d'attention, en plus elle détestait le café, on aurait pu voir là comme une prémonition. Je pensais que tu étais différent de tous ces cons aux boutons de manchette d'or mais en fait t'es encore pire qu'eux. A ses yeux il n'était plus qu'un gamin capricieux qui braillait quand on allait pas dans son sens. Il se pensait tellement puissant ses billets verts en poche mais qu'adviendrait-il une fois les billets disparus ? Une grosse masse de lamentations sans nul doute. Vous vous croyez invincibles jusqu'au jour où vous craquez pour la luxueuse voiture de sport  qui vous plonge une semaine plus tard dans les bras de la mort. Et à cet instant précis vous êtes heureux de voir l'infirmière de merde, l'interne de merde et le chirurgien de merde vous sortir de cette merde là. Ça faisait beaucoup trop de merde d'un coup mais elle resta indifférente à la tornade de grossièretés qui soufflait sur sa langue. Elle soupira bruyamment, constatant qu'ils avaient fait un bout de chemin ensemble mais qu'à présent ils étaient arrivés au pied d'un mur que seulement l'un d'entre eux pouvait grimper. L'autre repartirait dans la direction opposé et le Holden/Charley se terminerait ainsi. Elle avait appris que la mort ravissait les malades dans les hôpitaux mais elle ne savait pas que l'on pouvait également y assassiner des relations sentimentales. C'était peut-être mieux ainsi, elle garderait peloté dans ses songeries un Holden souriant, attentionné, charmeur, la panoplie du type bien. Tu t'inquiétais de m'extirper d'une situation qui pouvait me causer du tord tout à l'heure mais je suis loin de la détresse qui est la tienne. Ses prunelles replongèrent sur son visage désormais plus affligé par le cri mais étonnement calme, comme si les cinq dernières minutes n'étaient jamais arrivées. Tu sais, on voit une multitude de pathologies ici. On a des cancers, des démences, des infections, des hernies. Un tas de choses bien moches mais elles ont l'air presque splendides face à la divagation entraînée par les milliers de dollars. Si elle disait ça c'était pour lui. Il n'y avait rien de pire que de couler sa propre barque, se perdre totalement et se réveiller un jour en se rendant compte que l'on avait emprunté le mauvais chemin. Prendre conscience que l'on s'est changé en quelqu'un de malsain, que plus personne n'inspire à côtoyer et ne pas se supporter soi-même. Ce que je dis tu le prends ou tu le laisses, le choix t'appartiens. En tout cas moi c'est toi que je laisse, je me sens pas vraiment comme une privilégiée. Il l'avait poussée vers la sortie et elle n'allait pas reculer, les mots de Holden l'avaient écorchée et chaque syllabe lui piquait la peau. Elle n'était pas parvenue à esquiver toutes les injures et cette catapulte d'insultes la propulser en dehors de sa vie à lui. Elle aurait voulu lui dire de prendre soin de lui, de faire attention, de méditer un peu mais ses remarques avaient été bien trop cuisantes pour un dernier intermède amical. La main sur la poignée de porte, elle le regarda une dernière fois. Ses iris azures chatouillèrent les traits qu'elle avait tant aimé puis ses paupières s'abaissèrent.

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MessageSujet: Re: playing with fire. playing with fire. EmptyLun 3 Aoû - 22:52

Il était incapable de savoir pourquoi il s'était montré aussi odieux avec une Charley qui n'avait rien demandé. Probablement qu'elle avait eu le malheur de se trouver au mauvais endroit, au mauvais moment, et de dire la mauvaise chose. Peut-être qu'il avait voulu la conforter dans l'idée qu'ils n'avaient rien à foutre ensemble, si tant que leur relation ait pu y ressembler. Il était au moins certain de cela : Charley et lui n'avaient rien en commun, ne partageaient rien d'autre que des étreintes enflammées dans lesquelles il faisait passer son mal de vivre et son mal d'aimer. Il mentirait s'il disait que Lola n'était jamais venue se frayer un chemin jusque dans leurs ébats, s'il disait qu'il ne l'avait jamais imaginée dans ses bras plutôt que Charley, mais il aurait aussi menti s'il avait dit que Charley le laissait parfaitement indifférent et cela, même s'il venait de dire le contraire. Elle subissait le contrecoup d'une frustration trop longtemps contenue mais le pire n'était pas d'avoir dit ce qu'il avait dit, le pire était de réaliser qu'il se foutait de sa réaction, du fait qu'elle ait été peinée, de l'incompréhension sur ses traits. L'émotion qu'il avait suscité en elle le laissait parfaitement indifférent et cela au moins, il ne le feignait pas. La neutralité exemplaire de ses traits, calme après la tempête, n'avait rien d'une mascarade destinée à l'agacer davantage. Il l'écouta déballer sa rancoeur, ne prit pas la peine de l'interrompre pour la corriger. Passif, il lui prêtait une oreille vaguement attentive et l'idée de reprendre où ils s'étaient arrêtés avant Miguel lui traversa l'esprit. « C'est bon, t'as fini ? » se contenta-t-il de répondre, une fois certain qu'elle ne dirait rien de plus. Il afficha un vague rictus amusé. Tout comme lui l'avait fait en la qualifiant de simple infirmière, elle se permettait d'enchaîner une suite de préjugés tous plus ridicules les uns que les autres, des préjugés qui faisaient d'Holden à peu près tout ce qu'il n'était pas. Oui, les millions de dollars le corrompaient. Pas parce qu'ils montaient à sa tête – il avait toujours grandi dans un univers d'or massif – mais parce qu'ils allaient de pair avec tout l'univers qu'il avait accepté d'embrasser à contrecoeur. Charley ne voyait que la surface émergée de l'iceberg, lisse, dénuée de la moindre complexité. Elle n'aurait pu avoir plus tort. Contrairement à l'image de l'insolent connard qu'il prenait plaisir à lui renvoyer, sa personnalité entremêlait une infinité de couches différentes, nuancées, qui le rendait un rien plus crédible que les caricatures qu'elle décrivait. Charley parlait de ce qu'elle ne connaissait pas, de ce qu'elle avait vu, entendu, sans jamais pratiquer. Côtoyer Holden ne la transformait pas en experte de ce milieu. « J'aime beaucoup tes jugements de valeur. Tu vois, je me dis que dans le fond c'est un peu triste. C'est vrai, j'ai été un peu dur avec toi, j'ai dit des choses relativement mesquines, même si pas dénuées de fondement, mais toi... toi Charley, tu m'offres un festival de clichés enchaînés les uns à la suite des autres. C'est tellement cliché, tellement ridicule que ça en deviendrait presque comique, en fait. » Mais Holden ne riait pas, pas vraiment. Il trouvait cela plutôt navrant, à dire vrai, de faire de la moralité une telle étroitesse d'esprit. Il ne lui avait pas donné matière à le contredire, c'était vrai, mais il n'aurait pas cru qu'elle fût capable de se montrer aussi fermée. « Tu me dis que je ne sais pas à qui je m'adresse, mais crois-moi, la réciproque est aussi vraie. » Il hésita un moment à poursuivre. Charley valait-elle réellement la peine de s'appesantir plus longuement sur tout un pan de sa vie, et de sa personnalité ? Avait-elle assez d'importance que cela à ses yeux pour le justifier ? Non. Probablement pas. Mais l'épuisement d'être un autre le dévorait petit à petit, assez pour le pousser à continuer. « Tu me prends pour un de ces gosses de riches imbus d'eux-même, qui pensent que tout s'achète. T'as pas tort. Mais là où tu te trompes, c'est quand tu crois que j'ai toujours été comme ça. Tout s'achète, j'en suis persuadé. Et ça me navre, ça me navre sincèrement de me dire que ce type-là sera probablement plus capable de la fermer avec un chèque qu'avec de belles paroles. Mais tu connais rien de mon monde, et c'est tant mieux pour toi. Dans le mien, ça fonctionne comme ça. Je dis pas que c'est bien, je dis juste que c'est la vie. » Le trou béant qui régnait entre leurs mondes le frappa pleinement. De qui se moquait-il, en couchant avec une aspirante doctoresse qui ne lui apportait rien d'autre que quelques minutes de grâce, coupé du monde ? Elle était une bouffée rafraîchissante oui, mais à la fin, elle ne faisait aucune différence dans sa vie. « Il t'aurait plu, le Holden d'avant. Il te ressemblait un peu. Il était idéaliste, persuadé qu'on pouvait s'échapper d'un carcan trop étroit. Il a essayé de le faire, et puis le carcan a repris ses droits sur lui. » Il évoquait cela sans afficher la moindre émotion. « Tu peux juger autant que tu veux, Charley, je m'en fous. La vérité c'est que t'es pas à ma place et tu le seras jamais. Et peut-être bien que tu ferais les choses différemment si c'était le cas, mais on n'a aucun moyen de le savoir. Si ça fait de moi un pauvre con indigne de toi, alors que veux-tu que je te dise. Je vais pas me battre pour te retenir. » Il n'y avait qu'une seule femme pour laquelle il se serait battue, et même celle-là, il la laissait filer entre ses doigts sous des prétextes fallacieux. Charley ne tenait pas la comparaison, et il ne lui demandait même pas de le faire. Mais en retour, elle ne pouvait pas espérer de lui autre chose que la face qu'il affichait au reste du monde. Si celle-là ne lui plaisait pas, alors tant pis.
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MessageSujet: Re: playing with fire. playing with fire. EmptyJeu 6 Aoû - 21:14



Si elle avait fini ? Ses lèvres s'étaient refermées, déposant les armes au silence et boudant le combat un instant. A quoi bon ? Chacun d'entre eux défendrait ses arguments jusqu'au bout et elle ne voyait pas la moindre fin s'incruster dans leur dialogue. Leurs paroles lui semblaient comme l'univers, infinies. Ils repasseraient devant les mêmes étoiles et les mêmes constellations encore et encore, tournant en rond jusque se perdre dans un trou noir. Elle lui en voulait de s'être montré aussi arrogant, d'avoir enfilé un costume abominable et de lui avoir tiré toutes ces vacheries en pleine figure. Elle avait pris place dans sa barque parce qu'il la faisait sentir spéciale, presque importante, elle aimait naviguait à ses côtés, dans son parfum elle croyait découvrir Venise et ses gondoles jusqu'à ce qu'il ne la coule. Foutu Holden. Il avait bien porté son masque vénitien celui là. Elle ne daigna même pas lui répondre, lui distribuant un regard perçant à la place. Heureusement elle avait su trier ses sentiments, enfermer l'amour dans une boîte pour ne pas qu'il l'envahisse et l'abîme à nouveau. Elle pouvait aisément l'envoyer se faire foutre après tout, qu'est-ce que ça changerait à sa vie si ce n'est quelques parties de jambes en l'air en moins. Ses oreilles sifflèrent quand il reprit la parole, elle avait l'impression de vadrouiller dans un conte de Lewis Caroll, discutant avec un chat violet à rayures. C'est vrai que dire qu'on a le monde à nos pieds ne fait pas cliché du tout, Holden. Elle n'avait pas inventé ses paroles, il venait de les prononcer tout juste, s'enfermant lui même dans cette satanée photographie de millionnaire impitoyable. Il avait lui-même appuyé sur le flash et maintenant il retournait son appareil photo la blâmant elle. Pourquoi elle s'était réveillée ce matin déjà ? Elle aurait préféré profiter de cette journée de merde au fond de son lit. Ne t'étonnes pas à être jugé coupable, c'est ta plaidoirie qui est en faute, tu montres un visage d'accusé. Il avait crié sa culpabilité dans toute la pièce, même les couloirs l'avaient entendu. Elle secoua la tête de gauche à droite, décontenancée par la tournure de la conversation. Ils étaient mieux l'un dans l'autre, discutailler ne faisait que tuer l'érotisme. Et ne fais pas de moi la mauvaise personne, tu sais très bien que ce n'est pas dans ma personnalité de me prononcer si vite. Ce qui était vrai, elle ne s'arrêtait pas sur les ragots d'hôpital, ne relevait pas les extravagances vestimentaires quand elle en croisait, elle se fichait des histoires de machin ou des erreurs de bidule, elle s'occupait d'elle même et c'était déjà un travail à plein temps. Elle était pour donner sa chance à tout le monde, même une seconde si il le fallait. C'est juste que tu m'as tellement tiré dessus.. J'étais obligée de répliquer. Considère ça comme de la légitime défense. Elle haussa les épaules, remettant son stéthoscope autour de son cou. Au bout d'un moment on en avait marre d'éviter les balles après tout, il pouvait bien comprendre ça. Elle resta un moment silencieuse face à la description de son monde à paillettes, apparemment il brillait moins qu'il ne paraissait. Elle ne savait pas ce qu'il vivait, si sa position professionnelle testait ses plombs et elle éprouva une once d'empathie à son sujet. Ne te fais pas bouffer par ce monde là. Tu es un grand garçon, tes choix t'appartiennent. Si il voulait claquer la porte il pouvait toujours. Redémarrer une nouvelle vie, respirait sous ses propres lois, ces tentations étaient à la portée de ses doigts. Ses tympans se tendirent quand il aborda son passé, décrivant un ancien Holden égaré qui gagnait à être connu, lui donnant l'espoir qu'il retrouvait un jour le chemin de la maison. Pourquoi tu ne fais rien pour le récupérer ? Je pense qu'il doit manquer à pas mal de personnes, répondit-elle sur le même ton neutre, attentive à la moindre de ses réactions. Elle ne l'avait jamais vu sous cet angle mais le Carlisle pourrait presque être un patient. Peut-être avait-il besoin tout simplement de parler, d'évacuer toute sa frustration allongé sur un divan. Elle se décida à rectifier son nouveau flux de paroles, relâchant la poignée de la porte et se ré-avançant dans la pièce. Tes attaques gratuites font de toi le petit con indigne de moi, la réceptionniste, la fleuriste au coin de la rue et un autre paquet de nanas. Je veux bien que tu sois dans un monde surréaliste qui pèse trop lourd sur tes épaules, mais c'est un motif pour se montrer aussi salaud ? lâcha-t-elle, ses prunelles effectuant un cercle dans leurs orbites. Tu trouvais pas qu'on était bien à deux ? Une histoire sans complications, sans charge émotive. C'était comme dans ce film sexe entre amis sans cette couche de romance prévisible. Un bonjour, un bisou, un câlin et au revoir, rien de plus simple. La prochaine fois passe tes nerfs sur tes assistants. Quand tu viens me voir je veux juste que tu t'embrouilles avec les draps. Elle ne lui avait réclamé qu'un baiser, pas une panoplie de reproches et de paroles cuisantes. Qu'il s'en tienne à sa part du contrat si il voulait que ça marche. Et si tu dis encore une fois que je vaux rien, je te pète la dentition. Tu ne serais pas là sinon. Ose dire le contraire pour voir. Comme il disait, elles étaient des centaines dehors et pourtant il se trouvait là, dans son hôpital, le torse toujours dévoilé à l'air libre. Elle arqua un sourcil à son attention, le défiant de la contredire. Allez Holden, arrête de jouer les grincheux et décoche une ribambelle de bisous pour commencer à te faire pardonner.
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