Après une énième connerie sortie à son double alias mister Adriel, Zachariah raccroche en ricanant avec légèreté. Même si son meilleur ami n'est plus présent à l'université, ces deux-là ne perdent pas contact. L'omega lui raconte toujours ses bêtises enfantines et sa vie plus ou moins merveilleuses à Berkeley. Le dernier sujet de conversation en date repose sur l'invitation d'Aislynn au bal. Elle a fait le premier pas et malgré une réticence énorme au début, Adriel avait trouvé les bons mots afin que Zachariah comprenne qu'il était temps d'arrêter de se défiler et que certaines décisions étaient à prendre s'il ne souhaitait pas qu'elle lui échappe complètement au profit d'un autre. En d'autres termes : si tu as un minimum d'affection pour elle, bats-toi sinon tu te retrouveras seul pendant qu'un autre aura le loisir de l'avoir à son bras. Plein de bonnes résolutions, le doyen des jaunes s'était consciencieusement préparé avec l'aide des filles de sa confrérie qui l'avaient aidé à choisir une tenue correcte pour la soirée dansante. Il appréhendait vraiment de la revoir parce qu'ils ne s'étaient pas quittés en très bons termes. Et depuis ce jour fatal où leurs éclats de voix avaient retenti dans l'enceinte de tout le complexe sportif, ils ne s'étaient plus parlés. Limite plus vus. L'un de ses acolytes omega qui ne participe pas au bal vient le prévenir que son carrosse est avancé. Plutôt la voiture et le chauffeur qu'il a loué pour la soirée. Pour une fois, il laisse sa moto au garage et il se comporte comme un être civilisé. Pour un peu, sa sœur aurait pu être fière de lui. Il salue ses compagnons  de confrérie et part vers le lieu de leur rendez-vous. Le même que l'année dernière comme un fait exprès. Durant le trajet, Zachariah rumine les paroles qu'il est en devoir de prononcer pour apaiser les tensions. Tout finit par se bousculer dans sa tête et il renverse sa tête contre le dossier en soupirant. C'est le chauffeur qui lui signale qu'il peur désormais descendre et rejoindre sa compagne. L'omega le remercie et dès qu'il pose un pied par terre, il la remarque. La robe de la jeune femme est à tomber à la renverse. Aislynn est resplendissante et il en a le souffle coupé. Zachariah continue d'avancer en essayant de gardant un air impassible mais il lui est bien difficile de ne pas la dévorer des yeux. Elle a mis tous ses atouts de son côté et l'omega se retrouve ferré comme un poisson. Il finit par arriver face à la présidente des rouges et il lui attribue un sourire sincère, presque niais de constater qu'elle s'est faite belle juste pour lui. « Tu es magnifique. » Zachariah hésite quant à l'attitude qu'il se doit d'adopter vis à vis d'elle. Rester à sa place en ne la touchant sous aucun prétexte ou se pencher pour l'embrasser sur la joue ? Aislynn a beau l'avoir invité au bal de fin d'année, il sait pertinemment que leur dernière conversation ressemblait à la troisième guerre mondiale. Alors de là à ce qu'elle ait envie qu'il l'embrasse … Il y a certainement du chemin à faire auparavant. Néanmoins, pris d'un élan de courage ( ou de folie selon les diverses opinions ), le jeune homme dépose ses lèvres sur la joue couleur pèche de la blonde et y laisse un baiser. Il se redresse vivement pour échapper à un possible courroux. Zachariah fouille dans la poche de sa veste de costume pour sortir une broche en or blanc agrémentée d'une fleur dont la couleur rappelle sensiblement celle de sa cravate crème. En Amérique, il est souvent de mise que le cavalier et la cavalière soient accordés. Il essaye donc de faire au mieux pour que tout soit parfait. Il la pose au creux de la main d'Aislynn, n'osant pas le faire lui-même. Ainsi, elle a le choix de la mettre comme de refuser de la porter. « Écoute je ... » Les mots restent coincés au travers de sa gorge. Pourtant, ce n'est pas bien compliqué de confirmer ce qu'elle pense sûrement de lui. Écoute, je suis un véritable connard et même si je me mets à genoux et que je rampe vers toi en te suppliant d'être un tant soit peu indulgente envers moi, il y a peu de chance pour que ce miracle se produise. Voilà son monologue, tout prêt dans sa tête. En théorie c'est bien, la pratique se révèle plus douteuse. Zachariah ouvre la bouche avant de la refermer. Aislynn, quant à elle attend visiblement qu'il se décide à parler puis qu'elle l'observe sans piper mot. Il souffle un bon coup pour s'encourager et se jette à l'eau. « J'ai agi comme un con la dernière fois. Mes mots ont dépassé ma pensée, je n'ai jamais voulu t'offenser ni te blesser ... » C'est un peu raccourci par rapport à ce qu'il avait en tête de prime abord mais le fait est que l'effort de base est bel et bien là. Il lui adresse un sourire de gamin un peu gauche. D'autres étudiants arrivent pour se présenter au bal et Zachariah se décale pour les laisser passer au plus vite. Cette discussion est privé et il n'a pas la moindre envie d'être espionné par des curieux en mal de sensations fortes ou de scoop sur l'ancien couple royal de l'année précédente. « Tout ça pour dire que je suis désolé. » Désolée de s'être emporté alors qu'il n'a aucun droit de regard sur la vie et les fréquentations de la rouge. Désolé d'avoir perfidement insinué qu'elle jouait de ses charmes et de son corps. Désolé de ne pas avoir su correctement l'écouter quand elle le demandait … Et la liste est longue. Désormais la balle est dans le camp d'Aislynn. A elle de réfléchir et de voir si elle est prête à lui pardonner, à passer outre son comportement inqualifiable et se dire que ce soir est le soir de leurs retrouvailles. Les vraies. Pas les éphémères auxquelles ils ont eu le droit lors du match de la confrérie des iota. Le sort de cette nuit et des semaines à venir sont entre les mains de la jolie cheerleader. Quelque peu anxieux, Zachariah jette des coups d'oeil un peu partout sauf dans sa direction de peur d'être rejeté comme un malpropre. Il le mériterait mais bon, ce n'est jamais très agréable. « Quoi qu'il en soit, je suis ravi que tu m'aies invité. Je ne comprends pas trop comment tu as pu en avoir envie mais je suis heureux d'être là avec toi. » Ajoute-t-il en toute honnêteté. Il est vrai que c'est un mystère pour lui. Aislynn a osé l'inviter alors qu'ils avaient plus ou moins décidé de mettre une distance plus que gigantesque entre eux. Quand il a reçu son message, il n'en croyait pas ses yeux et pourtant elle l'a fait.

Dès qu'il la voit, il sait qu'il a fait le bon choix. Venir à ce bal qui ne représente pas des masses pour lui sachant qu'il n'est pas réellement en de bons termes avec Aislynn le laisse complètement froid. Mais lorsque ses pupilles s'accrochent à celles de la jeune femme et qu'il constate qu'elle a le sourire aux lèvres, Zachariah comprend alors la terrible erreur qu'il aurait faite en jouant à l'absent de service. Aislynn a mis tout son charme en avant et il est subjugué. Il a la furieuse envie de scander à tous les autres couples qu'elle est sienne, qu'elle est sa cavalière et bien plus encore dans son cœur. Cependant, il est un peu trop tôt pour affirmer de telles déclarations. Par avant, ils vont devoir se dire et s'échanger toutes les palabres qui sont restés bloquées il y a un mois. Face à elle, il se sent renaître et capable de se montrer sous son meilleur jour. Il laisse échapper un ricanement vaguement moqueur à sa propre encontre. Elle est bien indulgente à son égard et franchement, il n'y a pas de quoi l'être quand on sait toutes les paroles que Zachariah lui a balancé sans retenue. « Nous savons tous les deux que je suis plus imparfait que parfait. » Réplique-t-il avant de comprendre qu'elle lui parlait peut-être de sa tenue et non pas de ses agissements actuels. Néanmoins, il lui fait une petite courbette pour la remercier de son compliment sur son physique. Il s'est appliqué comme au mois de juin 2013 pour se donner un air plus propret qui ne ferait pas honte à la présidente des rouges. Le jeune homme se met par la suite volontairement en retrait de manière à la laisser choisir quant à mettre la broche ou pas. Il est légèrement étonné quand elle demande de l'aide pour l'attacher à sa robe. Son étonnement est néanmoins tout ce qu'il y a de plus positif et c'est avec le plus des sourires qu'il s'approche pour reprendre le bijou. Ses mains ne sont pas fortement très agile pour ce genre d'action, mais il met du cœur à l'ouvrage et après plusieurs secondes de bataille acharnée avec le fermoir, la broche est attachée. « Et voilà, c'est fini. » Annonce-t-il de façon mutine et également très fier de lui. Puis sans crier gare, il s'excuse platement. Pour tout et bien plus encore. C'est certainement très important pour Aislynn d'entendre ces mots mais cela l'est tout autant pour Zachariah. Depuis leur échange houleux, le jeune homme ne se sent pas à l'aise. Plus en accord avec lui-même. La dureté de ses paroles ne lui ressemblaient guère. Et il souhaite qu'elle comprenne qu'il n'était pas dans son état normal. Sinon, il n'aurait eu un tel comportement. Il accepte avec allégresse les excuses de la blonde. Les voilà sur un même pied d'égalité. Les bas ont été replacées et ils peuvent désormais s'ouvrir l'un à l'autre sans reproches entre eux. « L'invitation était tout ce qu'il y a de plus solennel, comment ne pas la prendre au sérieux ? » Certes, il avait fait en sorte qu'elle doute de sa venue jusqu'au dernier moment puisque son égo lui avait interdit de lui répondre. Il avait trouvé plus amusant de lancer quelques mots à l'un et à l'autre dans les couloirs de Berkeley afin que la rumeur se propage d'elle-même. Avec cependant une interrogation qui lui trottait en tête : Les échos parviendraient-ils jusqu'à la jeune femme ? Et serait-elle disposée à être sa cavalière alors que lui ne l'avait pas clairement affirmé ? Toutes ces questions se sont envolées en fumée dès l'instant où ses prunelles se sont posées sur elle. Ils ne se quittaient pas du regard et Zachariah aurait pu, sans mentir, passer la majeure partie de la soirée devant la salle de bal pour l'admirer. C'est sans compter sur Aislynn et ses idées toujours aussi farfelues. Ses sourcils se haussent d'étonnement à la demande pour le moins particulière de la jeune femme. Ainsi, il souhaite s'éclipser de la soirée avant même d'y avoir posé un pied. D'habitude, les demoiselles attendent ce genre de festivités en trépignant d'impatience mais Aislynn n'est pas comme les autres et Zachariah est bien placé pour le savoir. Lui-même n'est pas contre l'idée de partir au lieu de déambuler parmi tous les étudiants. C'est tout à fait son genre en plus. Ne pas faire ce que l'on attend de lui. De plus, c'est un bon moyen pour eux de ne pas se retrouver au milieu de toute cette agitation et de passer du temps ensemble. Ils en ont besoin. Le doyen omega n'hésite pas une seconde de plus. Il attrape la main de Aislynn et ce simple contact, ultra soft, lui provoque des picotements dans tout son corps. « Y-a-t-il en endroit où tu souhaites aller ? » Demande Zachariah par politesse. Lui a une petite idée derrière la tête. Il attend juste que la rouge lui dise qu'elle lui laisse carte blanche pour donner les directives au chauffeur de la berline qu'il a loué. Il ne regrette pas d'avoir investi dans une voiture pour les heures à venir. Zach' glisse quelques mots au conducteur en essayant d'être le plus discret possible. Qui à aller ailleurs, autant faire en sorte que ce soit un secret et que la jeune femme puisse profiter de la surprise. D'un hochement de tête, le chauffeur signale qu'il a compris les instructions et l'omega s'installe à côté d'Aislynn tandis que la voiture démarre. Il lui offre un sourire dont il a le secret et garde ses lèvres scellées. Même sous la torture, il ne lui dira rien du tout. L'automobile avale rapidement les kilomètres et il passe à côté de la falaise où Aislynn les avait emmené, il y a de cela plus d'un an afin de les faire sauter. Zachariah avait vu toute sa vie défiler, et même s'il en riait volontiers aujourd'hui, le souvenir de son anxiété quand il n'avait pas vu la iota remonter à la surface restait bien vivace dans sa tête. Il lui pointa du doigt l'endroit. « Tu te rappelles de notre saut ? » La question est rhétorique parce qu'il y a peu de chance pour que la jeune femme l'ait oublié. La voiture ralentit mais ne s'arrête. Le rendez-vous n'est donc pas ici. Le jeune homme se renfonce dans son siège moelleux et attrape la main de la iota pour jouer distraitement avec ses doigts. Le tout, dans un silence apaisant. Moins d'une quinzaine de minutes après, ils arrivent devant une plage. La fameuse plage où ils se sont embrassés pour la première lors du bal de l'année précédente. Ce lieu contient bien des réminiscences, toutes plus agréables les unes que les autres. Zach' est le premier à sortir. Il fait le tour de la voiture pour ouvrir la portière à Aislynn. Comme un parfait gentleman, qu'il est parfois loin d'être, il lui tend la main et congédie le chauffeur en lui demandant de repasser plus tard. « Je me suis dit que nous étions bien ici, il y a un an et que nous y serions de la même manière aujourd'hui. » Explique-t-il doucement. Loin de toutes les disputes et de tous les cris qu'ils ont pu échangé ces dernières semaines, la plage est leur petit plus.

D'un hochement de tête, il approuve les dires de la iota. Comment ne pas être d'accord avec ce qu'elle vient de lui signaler ? Effectivement, rien n'était rose pour eux. Les dernières semaines avaient été éprouvantes et même s'il rechignait à l'admettre, Zachariah avait compris ce que le mot « manquer » signifiait. A chaque pas dans l'université ou dans l'un des parcs, à chaque détour de couloir, il espérait fortement la voir. Ou ne serait-ce que l'apercevoir pour constater qu'elle était en pleine forme et qu'elle parvenait à construire sa vie alors qui lui ruinait la sienne en s'éloignant chaque jour un peu plus. Ce soir serait leur renouveau. Il s’attellerait à la rendre heureuse, même si ce n'est que pour quelques heures et qu'elle le quitterait ensuite. « Je sais mais … Ce soir on oublie les complications. Ce soir, c'est juste toi et moi. » Et c'est déjà pas mal. Juste eux. Pour une fois, pas d'élément perturbateur qui viendrait bousiller le semblant d'alchimie qu'ils peinaient à garder intact. C'est sûrement ce qui motiva Zachariah à accepter de partir avant même de faire acte de présence au bal de fin d'année. Des bals, il y en avait tous les ans, parfois même plusieurs. Des moments partagés avec Aislynn était bien plus rarissimes et précieux. Pas question de les gâcher au milieu de la foule. Et c'est ainsi qu'ils partirent. Le mot d'ordre est bien simple : la surprendre. Une idée germa dans l'esprit de l'omega et c'est les doigts entrelacés à ceux d'Aislynn qu'il mit son projet à exécution avec la complicité du chauffeur. La route ne serait pas longue. Juste de quoi papoter un peu ensemble pour se remémorer des souvenirs. « Je n'avais pas peur. » Lâche le jeune homme en espérant paraître crédible. « Bon … peut-être un peu. » Là encore, on était bien loin de la vérité. Il se souvient parfaitement des nœuds dans le ventre et du sang qui se retirait de son visage quand il ne l'avait pas vu remonter à la surface. Il avait cru la perdre. Il aurait dû se rendre compte à cette époque qu'il tenait énormément à Aislynn. Toutefois, aveuglé par sa fierté et sa non envie de se fixer avec qui que ce soit, Zachariah avait fait la sourde oreille à tous les signaux que la vie lui avait envoyé. « Je crois que je t'ai laissé nous embarquer là dedans parce que tu semblais réellement heureuse. » Et son bonheur passait avant tout malgré tous les ronchonnements de l'omega. Ce fait n'avait pas empêché la stupeur qu'il avait ressenti quand elle lui avait proposé ce nouveau défi. Il l'avait vraiment cru folle durant un bon moment avant de comprendre qu'elle était sérieuse dans sa proposition. La voiture s'arrêta sur le parking et c'est le cœur battant que Zach' sortit de la voiture pour ouvrir la portière qui permettrait à Aislynn de découvrir l'endroit où il a désiré l'emmener. C'était quitte ou double. Soit elle appréciait ce geste et les réminiscences qui s'imposaient d'elles-mêmes, soit elle lui demanderait très rapidement de rentrer. Alors que la jeune femme restait muette, Zachariah se surprit à croire qu'elle choisirait cette deuxième solution. Il brûlait d'envie de connaître ses impressions. Il fut rassuré quand Aislynn prit ses aises en enlevant ses chaussures. « Moi peur ? Ah laisse-moi rire. Qu'est-ce que tu crois ? » Dit-il en la suivant bravement. Il n'a aucune raison d'avoir peur de cette étendue et il l'a prouvé l'année précédente. Un sourire de conquistador étire ses lèvres. Eh oh, c'est un bonhomme, un vrai, un dur, un solide avec des muscles bien les bras. La peur, il ne connaît pas. Bon si un peu, mais disons qu'il ne le montre pas pour ne pas passer pour l'andouille de service. Il parvient à l'être sans difficulté parfois. Il trouve amusant le fait que ce soit Aislynn qui le pousse aujourd'hui à s'avancer vers l'océan. Il se souvient sans faille des supplications qu'il avait dû avoir à son encontre pour qu'elle daigne le rejoindre. Au final, il l'avait même porté sur son dos parce qu'elle était incapable de s'avancer correctement pour mettre ne serait-ce que les pieds dans l'eau. En un an, on peut dire que des changements surprenants avaient eu lieu. A présent, la jeune femme était celle qui bravait l'océan et avec une risette en prime. De quoi faire chavirer un peu plus son cœur déjà bien amoché. Silencieux, il s'arrêta à côté d'elle et porta son regard à l'horizon tout comme Aislynn. Plus bavarde que lui, elle débute la conversation et instantanément, le jeune homme tourne son visage vers elle pour l'observer. La iota scrute la nature et ne semble pas déterminée à le regarder un tant soit peu. Ses paroles sont un baume sur son cœur endommagé. Est-ce qu'il se pourrait que cette soirée soit celle de toutes les réconciliations ? Au fond de lui, Zachariah y croit un peu. Pour ne pas dire beaucoup. Délicatement, il passe son index sous le menton de sa cavalière pour qu'elle se tourne vers lui et que ses iris rencontrent les siennes. Ses lèvres s'ourlent d'un sourire attendrie. « Est-ce que je rêve ou mademoiselle Woobleforth m'avoue qu'elle me fait confiance et qu'en prime, elle a apprécié ma compagnie durant cette soirée ? » Bon d'accord, il doit bien l'admettre, il s'amuse aux dépends de la jeune femme. Pas méchamment, juste de quoi la taquiner un peu comme il sait si bien le faire depuis qu'il s'est rapproché d'Aislynn. Toutefois, l'omega reprend bien vite son sérieux. L'heure n'est pas à la blague et il l'a bien compris suite au ton sur lequel la blonde s'est exprimée. S'il ne souhaite pas la perdre une seconde fois ( et peut-être même la dernière fois ), il ferait mieux de ne pas dire trop de bêtises à la minute au risque de la faire fuir. C'est bien là, la dernière chose que veut Zach'. Avec précaution, il replace une mèche de cheveux qui s'est égarée de la masse blonde face à lui et il se penche vers elle pour être à sa hauteur. « Si je te demande de rester avec moi, j'aurais un oui pour réponse ? » Quémande-t-il tout en douceur. Elle lui a certifié qu'elle était prête à la suivre n'importe quoi. Alors Zachariah veut en avoir le cœur net. Il lui demande à demi-mots de sceller son avenir proche à lui d'une manière ou d'une autre. Anxieux de la réponse qui se fait attendre, il a du mal à garder ses yeux dans ceux d'Aislynn. Il décide de commettre le geste qui pourra jouer ou sa faveur ou le tuer sur place. Avec une lenteur calculée, ses lèvres s'approchent pour se déposer en un chaste baiser sur celles de la jeune femme. Rien de bien poussé, rien de sexuel, juste de la douceur et un brin de romantisme au vu du cadre qui s'offre à eux. « Je ne peux pas être plus clair sur mes intentions te concernant. » Affirme l'omega d'une voix légèrement plus rauque qu'à l'ordinaire. Ce changement de ton doit être dû à l'émotion. Ou à la paralysie qui le menace à l'idée qu'elle puisse le repousser et le rejeter pour de bon. Oui, ça doit être un mélange des deux.

Il avait réussi. En une seule phrase, le jeune homme lui avait décroché son cœur. Deux mots raisonnaient encore à l'intérieur de son être. Deux mots qui lui suffisaient. Bien plus que les regards où tous ces jeux qu'ils avaient menés. Ce soir, Zachariah et Aislynn semblaient vouloir changer le cours de leurs existences. Ils semblaient avoir chacun leur petite idée pour y remédier. Ils semblaient se comprendre sans oser encore tout s'avouer. Mais, ça viendrait avec le temps. Elle comptait se livrer. La jeune femme ne savait pas encore de quelle manière mais, elle allait le faire. Prendre tous les risques possibles, tout en se rappelant tout ce qu'ils avaient vécu. Que pouvait-il encore leur arriver ? Qui pouvait encore oser se mettre sur leur chemin ? Car près de lui, près de son cavalier, elle se sentait pousser des ailes et c’était bien pour cette raison, principalement, qu’elle se laissait porter vers d’autres horizons. S’enfuir. S’évader. Se retrouver. Sans négocier, la jeune femme avait donc suivi chacun de ses pas. Montant dans le véhicule, elle se laissait guider par ses propres désirs. Où allait-il l’emmener ? Est-ce que Zachariah arriverait encore à l’étonner ? Pour le coup, elle s’était d’ailleurs, attendu à tout. Sauf, à ça. A ce petit parcours qu’ils effectuaient sur le chemin de leurs souvenirs. Un parcours qui n’avait pas été de tout repos mais, qui les avait rapprochés plus que jamais, autant qu’il les avait mis à l’épreuve. Désormais, l’essentiel était qu’ils pouvaient en rire. Se rappeler cette tension qui les avait amenés sur le haut de cette falaise. En effet, Aislynn n’avait pas arrêté de le repousser dans ses limites. Comme Zachariah l’avait provoquée dans ses sentiments. A chacun sa faiblesse. A chacun sa force. Ce soir, les cartes semblaient être redistribuées et il fallait savoir en profiter. « Je dois l'avouer, j'ai eu peur une fraction de seconde. Mais, l’adrénaline et les battements de mon coeur l'ont dissipée. Tu étais là. C'était tout ce que je voulais.. Je crois. » ajoutait-elle avec toute la sincérité qu'elle pouvait lui donner. Elle lui avouait son état d'âme, ce qu'elle avait ressenti dans cet instant de folie. Simplement et en un coup de vent. Comme si ça n'avait été rien. Comme si elle n'avait pas besoin de lui donner plus d'explication. Alors que Zachariah, de son côté, ne se cachait pas de lui faire comprendre que tout ce qui avait compté, tout ce qui avait toujours compté, c'était son bonheur. Pas le sien. Pas le leur. Juste celui de ce petit brin de femme. Celui qu'il osait ramener sur cette plage inoccupée. Ce petit morceau de terre. Un coin de paradis. Le leur, sans la moindre hésitation. Prise complétement de cours, elle ne s'attendait pas une telle destination. Même si elle l'avait espérée, même si elle en avait rêvé. Retourner ici et revivre cette magie. Cette nuit où ils avaient abandonné toutes les armes, toutes les frontières. Il avait été question de ne faire qu'un dans ses profondeurs, dans cette chaleur que ses lèvres pouvaient encore réclamée. Des baisers, des baisers et sa plus grande révélation. Cette plage. Ce sable chaud. Cette nuit où ils avaient oublié le reste et où elle comptait signer pour une suite.. Ne sachant pas encore de quelle manière s'y prendre, elle préférait rester un moment silencieuse. S'avancer vers l'océan, en contrôlant les battements de son coeur. Trouver les mots. Trouver la force de balayer ses peurs et d'oser. Oser l'aimer de toutes ses forces. De l'aimer comme personne. Oser s'avancer vers lui, comme elle l'avait fait vers cette immensité, vers la mer lorsqu'il l'avait portée. Lorsqu'il avait essayé de lui faire comprendre. D'un seul coup, tout devenait plus clair. Ces mois, ces heures, ces nuits passer ensemble. Ce n'était pas des défis. Ce n'était pas de la curiosité où de la fierté mal placée. C'était de l'attachement, de la passion. C'était un feu vif et ardent. C'était un trop plein de sentiments. C'était ce qui les avait conduit l'un à l'autre et ce qu'elle comptait avouer, en un monologue court et précis. Il n'était plus question de tourner en rond. Ils n'avaient plus besoin de se chercher, parce qu'ils s'étaient trouvés. A cet endroit. L'un côte à côte, en train de fixer cette horizon, de décider de leur avenir. Portée par cet index qu'il posait sous son menton, elle lui faisait désormais face. Elle tombait dans ses prunelles et ce sourire, mon dieu, elle aurait pu tuer pour qu'il lui appartienne. Si charmeur, si doux et si dangereux. Zachariah à son tour, prenait la parole et son coeur s'emballait. Il cicatrisait en quelques secondes toutes les plaies qu'elle n'avait pas réussi à soigner. Toutes celles qu'elle avait jugées jusqu'ici, incurables. « Il en faudrait un peu pour redorer le blason de Monsieur La Tour Dubois ? Parce que si c'est le cas, je ne vais pas m'en priver. avouait-elle à quelques centimètres de lui, laissant un minuscule instant pour se lancer, pour se faire désirer. Je ne vais plus me cacher. Parce qu'au final, j'ai tout apprécié. Tout. Les instants où tu m'as complétement rendus dingue, où j'avais envie de t'étrangler et d'abandonner ou d'autres fois, comme ce soir.. Où rien ne peut remettre en doute, ce qu'il y a eu. En résumé. Affirmatif, j'apprécie énormément ta compagnie et je n'aurais voulu être avec personne d'autre pour ce dernier bal. » Et voilà une chose de faite. Aislynn n'avait presque plus aucun secret pour lui. Elle était mise à nue et elle appréciait. Elle ne s'en serait jamais doutée, mais, elle se sentait si légère. Si heureuse, que ce sourire ne pourrait jamais disparaitre. Accordant au jeune homme toute l'attention qu'elle avait. Toute la joie qu'elle ressentait. La satisfaction d'être là où elle aurait voulu être. Avec lui. Avec ces révélations qui ne cachaient qu'une chose. Cette évidence. Leurs sentiments. Leur attachement. Aislynn retenait sa respiration face à ce touché, à cette mèche qu'il dégageait pour lui en avouer davantage, pour lui poser cette question. Elle ne trouvait plus la parole. D'un seul coup, elle restait muette et remarquait la fuite de Zachariah. Il allait s'enfuir. Son regard s'était détaché du sien et il ne pourrait pas supporter plus longtemps cette attente. Portée par ses lèvres qu'il venait poser sur les siennes. La jeune femme fermait les yeux. Elle ne souhaitait pas que ce doux baiser soit le dernier. Elle ne souhaitait pas y renoncer. Peu importe les risques que cela pouvait engendrer. Car on avait tous besoin de quelqu'un. Aislynn avait également besoin de quelqu'un qui pouvait l'aider à atteindre ses rêves, et à la protéger de ses craintes. Elle avait besoin de quelqu'un qui la traitait avec respect, qui aimait chaque partie d'elle, en particulier ses défauts. Tout le monde devrait être avec quelqu'un qui pouvait le rendre heureux, vraiment heureux. Et pour elle, c'était lui. Brisant alors le silence interminable, attrapant sa main, entrelaçant ses doigts aux siens. « Oui. » affirmait-elle clairement. Pendant que les vagues se déchainaient et qu'un léger vent venait la soulever. Décidant dans la foulée, également de lâcher sa main, pour pouvoir les poser sur son visage. Pour pouvoir continuer. Se livrer. C'était ce qu'elle s'était promis à elle-même et c'était ce qu'elle comptait aussi atteindre. « Tu as tout fait pour que je tombe amoureuse de toi. Je ne sais pas comment, ni pourquoi.. Mais, une chose dont je suis certaine, c'est les sentiments que je ressens. Zachariah, tu as réussi.. Je suis à toi. » finissait-elle de dire avec le plus grand des sourires du monde. Avec cette pointe de jeu qu'ils avaient utilisé depuis plus d'une année. Il était temps pour eux de marcher sur le même chemin. Il était temps pour eux d'officialiser leur relation. Pour eux. Pour leur santé et pour voir ce que cela pourrait donner. Même si c'était compliqué, même si c'était osé, les deux jeunes gens appréciaient les paris. Alors, allons y. Laissons les s'aimer. Une nuit. Une année. Une éternité..

L'année dernière, le bal leur avait donné une jolie surprise en les couronnant roi et reine pour une année entière. Cependant, durant les trois cents soixante cinq derniers jours, des événements plus ou moins dramatiques les avait parfois séparés, parfois rapprochés. Aujourd'hui était le jour ( ou plutôt la nuit ) qui allait tout changer. Zachariah le ressentait au plus profond de lui. Il avait prévu une ballade au lieu de rester cloîtrer dans une salle de bal où ils devraient jouer les potiches. Il avait décidé qu'ils se rendraient dans le lieu qui avait réussi à tout changer entre eux. Peut-être qu'ainsi la flamme qui semblait s'éteindre au fur et à mesure, referait surface. C'était plutôt bien parti. Aislynn semblait conquise par la démarche du jeune homme et il n'était pas peu fier de lui. « Moi aussi, c'est tout ce que je voulais. » Dit Zachariah en écho à Aislynn. Être avec elle et rien qu'avec elle. Voilà ce que le doyen des fêtards souhaite le plus au monde. Sur cette plage, en pleine nuit, tout lui semblait possible. Peut-être était-il porté par le moment présent ou tout bonnement par la magie de cet endroit. Quoi qu'il en soit, les obstacles qui se sont présentés à eux ne sont plus que des mauvais souvenirs, rangés dans un coin de sa mémoire. Le jeune homme espère que tout est derrière eux. Du moins, il y croit. « Tu as vraiment tout apprécié ? » Demande-t-il quelque peu perplexe par le fait qu'elle garde au final de bons souvenirs de tout ce qu'ils ont pu vivre. Zachariah est un peu sceptique sur ce point parce qu'il a déjà vu à quel point Aislynn pouvait lui en vouloir à cause d'une parole malheureuse par exemple. Il se souvient de ce fameux match qui a débouché sur une dispute des plus houleuses. Néanmoins, il ne souhaite pas épiloguer plus que cela concernant cette partie là de son monologue. Non, il se concentre sur des mots bien plus flatteurs à son égard. « Ah ouais je te rends dingue ? C'est bon à savoir ça. Je ne pensais pas avoir autant de pouvoir sur tes humeurs. » Il parle avec légèreté parce qu'il se sent en confiance et sait qu'elle ne prendra pas la mouche. Sinon, elle ne lui aurait pas parler à cœur ouvert. Et lui en profite pour se faire mousser un peu. Il aime bien rouler des mécaniques de temps à autre, c'est bon pour le moral. Avec fébrilité, il attend qu'elle argumente un peu plus son oui. Un espoir naît dans son cœur. Celui que la jeune femme veuille bien de lui. Qu'elle oublie un tant soit peu le trublion qu'il est pour finalement se concentrer sur l'homme qu'il est réellement. Il espère qu'ils sont sur la même longueur d'onde et que toute cette histoire se terminera en happy end. Dès que les mains d'Aislynn touchent son visage, Zachariah ferme les yeux et se concentre sur la sensation de chaleur qui émane d'elle. Peu importe que le vent se soit lever et que la température se soit simplement rafraîchie ou qu'elle ait baissé de vingt cinq degrés en deux secondes. Tout ce que l'omega ressent c'est le fait que la iota se soit rapprochée de lui et qu'elle lui montre de l'affection. Finalement il soulève ses paupières et ses prunelles se retrouvent accrochées à celle de la jolie blonde. « Aislynn je … Je tiens réellement à toi et même si je n'ai pas toujours été un exemple, j'espère qu'à l'avenir je saurais te convaincre que je suis quelqu'un de bien. » murmure le doyen des omegas avec un sérieux qui n'est pas très habituel chez lui. Effectivement, il n'est pas considéré comme le garçon le plus réfléchi quand il s'agit de s'impliquer dans une relation amoureuse. Pourtant avec Aislynn, c'est différent. Depuis le premier jour où ils ont cherché à se taquiner mutuellement et à se provoquer pour savoir qui était le meilleur des deux. Quand Zachariah y repense, il s'aperçoit qu'il est probablement amoureux d'elle depuis plus d'un an mais il n'a jamais osé se l'avouer à lui-même. Du bout des doigts, il caresse le visage de la jeune femme comme s'il redécouvrait ses traits. Le toucher est aussi léger que les ailes d'un papillon. « On va être heureux, tu verras. » dit-il en lui souriant. Il a confiance en eux et en leur avenir. Pour Zachariah, de belles choses se produiront et leur couple vaincra toute les difficultés. Optimiste comme toujours, l'idée que des ombres pourraient venir ternir et assombrir considérablement le tableau ne lui traverse même pas l'esprit. En cet instant, il est heureux et amoureux. C'est là, le plus important.

pour moi