Amerrissage imprévu.

Trace putain ! Mais trace bordel !!

Il doit être aux environs de minuit. Autour de moi, il n'y a que des bâtiments lugubres qui tombent à moitié en ruines mais qui sont d'autant plus imposants et glauques sous la faible clarté de la lune qui les pare ainsi faiblement de ses atours. Je me trouve en pleine nuit, à courir dans une zone d'usines désaffectées un peu à l'écart de la ville. Qu'est-ce que je fous là-bas ? Vous en avez de bonnes ! Je prends mes jambes à mon cou ! Voilà ce que je fous ! Ouais, si vous voulez savoir, disons que j'ai commis la bourde de cambrioler LA mauvaise baraque il y a quelques semaines de cela. Et des types me sont finalement tombés sur le coin de la gueule aujourd'hui même. Quels types ? Ceux faisant partie de la bande de ce caïd de cette pseudo mafia qui règne dans le coin. Au moins, ils sont déjà plus doués que les flics pour avoir réussi à me mettre ainsi la main dessus. Quoi que ils ont eu la chance avec eux sur ce coup-là. Je devrais peut-être faire gaffe chez quel genre de personnes je m'introduis à l'avenir ... . Croyez bien que je me serais passer de tomber chez un caïd de la mafia. En même temps, ça valait sacrément le coup ! J'aurais peut-être sans doute du également éviter de me taper la femme du type en question. Bah quoi, elle a fait irruption comme ça sans prévenir et puis ... ça a dérapé ! Délicieusement dérapé ... . Je dois dire que là encore, ça valait le coup ! Alors ouais, je me tape la course de ma vie mais je ne regrette rien. La seule chose que je peux regretter en cet instant, c'est de m'être fait prendre.

En effet, ces types me sont tombés dessus quelques jours plus tard après mes méfaits et ils m'ont embarqué dans cette usine désaffectée pour me passer à tabac. Pas de chance pour eux, ils ont voulu jouer aux malins et ont abaissé un instant leur vigilance. Un très court instant dont j'ai profité pour user de mon habileté. J'ai ainsi pu me défaire de mes liens et j'ai détalé comme un lapin sans demander mon reste ni sans vraiment chercher à leur mettre sur la gueule vu leur nombre. Ils m'avaient déjà bien mis sur la gueule à moi et je n'étais plus vraiment en état d'assurer. Autant jouer la prudence.

Enfin bref, me voilà présentement de l'autre côté de la quatre voies où j'ai bien manqué de me faire emplafonner par l'arrivée d'un camion en plein virage. Et me voilà m'engouffrant dans un bois. Les autres fils de putes me collent toujours au train même si je suis parvenu à les distancer d'une bonne centaine de mètres. Les branchages morts craquent sous mes pieds, c'est tout sauf discret, j'espère parvenir à les semer à travers bois mais si on compte que je ne vois quasiment pas là où je mets les pieds, c'est mal barré.
Je débouche bientôt sur un lotissement plutôt huppé à première vue, après avoir usé de ruse et être parvenu à attirer les types qui m'avaient considérablement rattrapés dans une autre direction. J'attends qu'ils soient à bien deux cent mètres de distance pour m'élancer en direction du lotissement. Dire que ces cons sont tombés tout droit dans le panneau. Il n'y en a pas un qui a eu la jugeote de proposer de se séparer en deux groupes. Ces types ne sont vraiment pas aidés dans leur genre ... . Enfin bon, ça arrange mes affaires pour ma part !

Direction la première palissade par-dessus laquelle je bondis souplement avant d'atterrir dans un jardin somme toute coquet. Jardin que je traverse avant de bondir par-dessus une autre et d'atterrir dans la cours d'une autre villa. Je passe ainsi plusieurs murs et palissades plus ou moins hautes de toujours au moins un bon mètre quatre vingt. Je peux entendre des chiens japper autour ainsi que les échos des types qui se rapprochent et se sont visiblement lancés à ma poursuite. Ils ont enfin capté ! Dommage pour moi. J'accélère l'allure et prends garde de ne pas me faire repérer mais ces foutues lampes de jardin automatiques qui s'éclairent au moindre mouvement avec leurs détecteurs ne sont pas des plus discrètes. Enfin soit, je trace et j'atterris bientôt dans un plus vaste jardin où se trouve pour mon plus grand malheur, un chien. Et un plutôt hargneux dans le genre ! Petit gabarit soit, mais il qui va me faire repérer à japper de la sorte, avec ça il a de la niaque, et ce con se met à mes trousses lui aussi ! Comme si j'avais besoin de ça ! Bordel, mais lâche-moi foutu clébard ! Je fonce droit de l'autre côté du jardin et alors que j'ai du mal à passer la palissade visiblement plus haute que les autres, le chien me choppe le mollet et il ne démord pas ce con ! Je finis tout de même par arriver à me défaire de ses crocs non sans mal et me pète royalement la gueule de l'autre côté. Mais ce n’en est pas fini de mes aventures. Certes, j'ai réussi à échapper au chien, malheureusement j'atterris sur une foutue chaise qui est déséquilibrée sous mon arrivée fortuite et me fait ainsi perdre moi-même l'équilibre et tomber dans la piscine dans un SPLASH monumental !

Plus discret tu meurs ! Je sors le plus vite possible de la flotte et repère bientôt l’une des baies vitrées de la baraque restée légèrement ouverte alors que j’entends les types se rapprocher dangereusement. Ils ne doivent plus être très loin et trempé comme je suis, ce n'est même pas la peine de songer à continuer ma course. Je m'introduis donc à l'intérieur et referme derrière moi avant de tirer les rideaux. La lumière s'allume bientôt et je vois alors une silhouette délicieuse en nuisette se profiler en haut des escaliers sans avoir malheureusement le temps de me planquer. Je ne peux reculer et ressortir car j’entends aussitôt les gars traverser le jardin. Et merde ! Je fonce alors droit sur la jeune femme et la choppe avant de lui plaquer la main sur la bouche et de lui faire signe de se taire.

- Calmos, des mecs en ont après moi. J’ai vu la verrière ouverte et je me suis glissé pour me planquer. Je suis pas là pour te braquer alors reste tranquille deux secondes, ok ? lui susurrais-je à l'oreille tandis qu'une de mes mains se fait légèrement baladeuse, l'air de rien.

(c) AMIANTE

Ce soir pour moi c'est détente et cocooning seule à la maison. De retour de mon voyage en Grèce, je n'avais qu'une envie prendre soin de moi. Au programme : gommage du corps et du visage, manucure et pédicure, et soin des cheveux bien évidemment. Je me déshabille, j'entre ensuite dans ma douche, je mouille tout mon corps ainsi que mes cheveux, j'applique mon gommage, que je rince pour ensuite me faire un shampoing à l'huile de monoï que j'applique sur mes cheveux afin de les hydrater après avoir pris le soleil et le sable, je le rince aussi pour ensuite appliquer mon après shampoing. Je sors ensuite de ma douche italienne, enroule une serviette autour de mes cheveux, et une autour de mon corps. Je me sèche, enfile ma nuisette en soie rose pâle et dentelle noire, sèche mes cheveux et prends ma trousse vernis pour ensuite m'asseoir devant la télé. Ce soir il y avait une émission que je suivais plus ou moins, " Dancing with stars ", il s'agit de stars dansant avec des professionnels de la danse, enfin bref. Installée dans mon canapé en daim, je lime mes ongles pour ensuite appliquer un magnifique vernis rose clair pailleté. Après que tout ai séché je file dans ma chambre, car il est déjà tard et le décalage horaire m'a totalement épuisée.

Tournant et gigotant dans mon lit, j'en ai marre, je n'arrive pas à m'endormir. Et il faut dire que c'est la pire des choses, je sors une jambe de ma couverture, je me tourne, une fois sur le ventre, sur les deux côtés, sur le dos, rien n'y fait. Quand tout à coup j'entends un énorme SPLASH provenant de ma piscine, inquiète je me dis que c'est peut-être un chien, ou alors un chat, je sais pas. Je me lève donc, allume la lumière de ma chambre et me dirige vers les escaliers allant jusqu'à mon salon, ce soir je n'avais pas pris le temps de baisser les stores électriques de ma maison, trop la flemme. Quand d'un coup, un homme se projette sur moi en mettant sa main sur ma bouche histoire de me faire taire. Et là, je sors de mes gonds, non seulement le mec s'incruste chez moi, en plus il me touche et EN PLUS c'est un connard en fuite, la totale ! Puis le mec se permet de mal me parler et de me mettre une main baladeuse. Et là je peux vous dire que c'est la goutte de trop. Sur ce, je plante mes ongles dans la main du mec pour ensuite me tourner face à lui « Mais tu t'es pris pour qui sale connard pervers ? Tu t'es cru chez ta mère ? J'en ai rien à foutre que tu sois poursuivis par des mecs ! T'es une tapette ou quoi ? » dis-je très énervée, je m'approchai ensuite très prêt de lui « Et t'avises plus jamais de mettre ta main n'importe où sur moi, sinon je te défonce ok ? » et oui il ne fallait pas me mettre en colère, car folle comme je suis j'étais prête à faire n'importe quoi, surtout avec un pauvre inconnu qui venait de s'introduire chez moi.

Amerrissage imprévu.

Putain, mais elle compte nous faire repérer exprès ou quoi ??!! Certes, j'aurais du m'y prendre autrement plutôt que de venir lui plaquer cette main sur sa bouche mais en même temps, quel autre moyen de la faire taire ?! Visiblement le fait que des types peuvent débarquer à tout moment et sans doute s'en prendre à elle aussi ne semble pas tilter dans son esprit. Sauf qu'eux sont armés et pas moi. Quoi qu'il en soit, ses répliques sont de haut vol.

« Mais tu t'es pris pour qui sale connard pervers ? Tu t'es cru chez ta mère ? J'en ai rien à foutre que tu sois poursuivis par des mecs ! T'es une tapette ou quoi ? »

- J'ai atterris en banlieue ou quoi ??! Tu vas la fermer deux secondes avant de nous faire repérer pauvre cloche ?! lui balançais-je en cherchant de nouveau à la faire taire.

Putain d'hystérique à la con ! C’est pas possible ça! Il a bien fallu que je tombe sur une pimbêche incapable de comprendre la notion de danger et par la même de discrétion. Le stress monte plus sûrement et me rend foncièrement mauvais. Peu m'importe ses menaces, ce n'est vraiment pas le moment de discuter ou quoi que ce soit, aussi, à la place j'essaye de porter une oreille attentive à ce qui se passe à l'extérieur tout en m'assurant de la faire taire d'une main ferme. Mais toujours incapable de se calmer, je la plaque alors rudement contre le mur et lui fait face en la surplombant de toute ma hauteur.

- Écoute-moi bien. Ces types ne feront pas de différence entre toi et moi. Ils tireront dans le tas au moment où ils pénétreront ici. Et crois-moi c’est ce qu'ils vont faire d'ici quelques secondes. Alors choisis, soit tu m'aides à me planquer et tu suis mes directives, soit tu décides de te la jouer en traitre et je te promets de faire en sorte qu'ils s'en prennent également à toi en te faisant passer pour ma copine. A toi de voir mais réagis vite parce que ces types sont armés et n'ont aucune limite.

Mon état actuel peut en témoigner vu les quelques ecchymoses qu'ils ont laissé sur ma peau, entre autres coupures. Sans parler de ma "blessure de guerre" assenée par ce foutu clébard. Mon mollet est d'ailleurs plutôt douloureux. Quoi qu'il en soit, tout se passe alors ensuite très vite, je me retrouve bientôt à la salle de bain pour me débarrasser de mes fringues dégoulinantes d'eau en ayant avant cela pris soin de me diriger vers la porte arrière de la maison histoire que les traces mènent bien à ce que j'ai en tête. Lorsque les mecs pénètreront dans la baraque et suivront les flaques d'eau, ils penseront donc que je n'ai fait que traverser la maison et me suis enfouis en traversant la pelouse. Quant à la jeune femme, elle est censée leur signifier qu’elle a vu un intrus traverser sa maison et ressortir par là.

Et pour le coup lorsque je me trouve alors planqué à l'étage, il ne leur fat pas moins d'une minute pour débarquer sur les lieux. C'était moins une. Je compte vraiment sur elle pour qu'elle ne me trahisse pas au dernier moment. Mais dans le cas où ils viendraient à s'en prendre à elle comme elle le crains, j'interviendrais alors. Je ne peux décidément pas la laisser dans la panade alors qu'elle m'aura offert son aide. Bientôt, je prête donc une oreille attentive à ce qui se passe en bas et j'entends alors la jeune femme leur balancer ce qu'on a convenu. Je me tiens prêt au cas où ils débarquent ici mais un instant plus tard, ce sont les échos de leurs voix que j’entends dehors tandis qu'elle s'assure de son côté d'abaisser les volets électriques pour bloquer toute nouvelle intrusion de leur part. Depuis la fenêtre, je les regarde ainsi discrètement s'éloigner et se séparer en deux groupes. Bon, au moins, ils sont tombés dans le panneau. Je ne pense pas qu'ils reviennent et s'ils le font, ils ne pourront pas pénétrer de nouveau sur les lieux. Par contre, ils peuvent bien surveiller discrètement la maison au cas où ils se doutent de quelque chose après coup. Ce pour quoi je ne sortirais pas tout de suite d'ici.

Attrapant la serviette dont je me suis emparé plus tôt pour me sécher alors qu'elle arrive dans la pièce, je me sèche plus consciencieusement avant de ma parer du tissu éponge à hauteur de la taille histoire d'être un peu plus descend que simplement revêtu d'un caleçon. Il va désormais me falloir des fringues de rechange le temps que mes vêtements sèchent. Je lui balance ainsi un merci, même si je sais qu'elle l'a fait quelque peu contre son gré.

(c) AMIANTE

Non mais là, je croyais rêver, non seulement le gars débarque chez moi comme si tout était normal, pour se planquer de soi-disant " bandits " et ensuite il se permet de m'insulter. Les gens sont vraiment de moins en moins culotter putain. « Détends-toi, t'es encore chez moi vieux chnoque ! » dis-je bruyamment en croisant les bras. Je n'étais pas du tout du genre à me laisser faire et ce depuis que j'étais toute petite. J'avais passé mon enfance dans un orphelinat au beau milieu de nombreux enfants abandonnés par leurs parents, donc traumatisés, j'avais d'ailleurs été moi-même traumatisé, ne pas recevoir l'amour de sa mère et de son père était une chose qui restait gravé à jamais comme cicatrice en soi-même.

Par la suite, l'homme qui se trouvait chez moi, me plaqua contre le mur d'une façon sèche et rude, apparemment il en avait marre que je parle fort car nous nous ferions alors démasquer et les bandits viendraient de suite dans ma maison pour nous tuer. Je fis alors les yeux ronds tout en étant noyer dans les yeux bleus perçants du mec en face de moi, il faut dire que pour le coup il m'avait convaincu et rester discrète, ouais j'avais pas prévu de mourir tout de suite et encore moins pour un inconnu. « Ok mais c'est bon tu peux me lâcher là ! » dis-je en chuchotant. « Va dans la salle de bain de ma chambre, enlève tes fringues et mets les sur le sèche serviette et prends une serviette propre dans le placard. Moi, j'me charge des mecs. » A ce moment-là je me dis que le mec n'avait pas l'air si méchant et brute que ça. Un fou m'aurait séquestrée et attachée dans mon lit en attendant que les bandits se soient enfuis. Puis j'avoue que jouer les Mr & Mrs Smith me faisait trop craquer.

En entendant du bruit, je descendis les grands escaliers qui menaient jusqu'à ma grande baie vitrée. Je vois alors six mecs habillés en noir, armés de matraques et de flingues, je fais mine d'être perturbée par ce qu'il vient d'arriver et leur précise que le mec a traversé toute ma maison et est sorti par la porte arrière. Cons comme ils sont ils me remercient et se mettent à la poursuite du vide. Quant à moi, j'appuie sur le bouton qui se contentera de baisser tout mes volets électriques et je verrouille toutes mes baies vitrées pour ensuite tirer mes beaux rideaux blancs, au moins on est sur. Je remonte ensuite dans la salle de bain de ma chambre. « Et voilà, plus de cons à ta poursuite ! » dis-je fière de moi. Je n'avais jamais eu peur de ce genre de situation, c'était plutôt quelque chose qui m'amusait.

Le mec que je venais de " sauver " me remercia alors. « Oh, bah de rien ! J'suis pas si une peste que ça en fait ! » dis-je en rigolant. Je pris ensuite alors un air gêné tout en regardant la serviette qui se trouvait autour de la taille du grand blond. « Hum, j'ai aucuns vêtements de mecs pour te dire, j'suis célibataire, j'ai pas de frères, ni de père, ni de cousins, j'habite toute seule, donc tu devras te contenter de ça.. A moins que tu veuilles porter un de mes jolies string » dis-je en éclatant de rire, et oui me voilà en personne Sinead Mersey, petite idiote rigolote. J'adorais taquiner les gens, c'était dans ma nature, ça faisait partit de moi, de mon caractère bien trempé.

Amerrissage imprévu.

Pour moins que ça, j'en aurais déjà collé une en travers de la gueule, homme ou femme confondus. Putain que ça m’agace ce genre de gonzesse ! Mais j'ai autre chose à foutre que me prendre à la tête avec elle et après lui avoir vite fait donné une directive, je la laisse ainsi rejoindre le rez-de-chaussée tandis qu'ils s'apprêtent à pénétrer sur les lieux. De mon côté, je prends la direction de la pièce qu'elle m'a indiqué et me pare bientôt d'une serviette autour des hanches une fois que je suis certain que les autres se sont éloignés. La fille a eu le réflexe rapide d'abaisser les volets roulants, empêchant toute nouvelle intrusion de leur part. Autant dégonder des volets est assez facile, autant parvenir à bout de ce genre de volets roulants est bien moins aisé. Il faut s’acharner quasiment dix minutes pour venir à bout de ce type de volets, sachant que 95% des cambrioleurs abandonnent au bout de cinq minutes. C'est une vraie saloperie et une considérable perte de temps.
Quoi qu'il en soit, ça m'arrange bien dans mon cas. La fille me rejoint très rapidement.

« Et voilà, plus de cons à ta poursuite ! » dit-elle très fière d'elle.

J'arque légèrement un sourcil face à son débordement d'égo. Mais je ne crois pas qu'elle aurait ainsi fait la fière si ces types n'avaient pas été dupes et qu'ils lui avaient mis le grappin dessus.

- Juste un coup de pot. Mais merci pour le coup de main.

J'ai poussé le sèche-serviette à fond et mes fringues ayant subit un bref essorage devraient sans doute mettre maximum une vingtaine de minutes à sécher. Je ne prête pas vraiment d'attention à sa remarque ou plutôt, je ne réplique rien avant que la suivante ne me tire alors un sourire.

« Hum, j'ai aucuns vêtements de mecs pour te dire, j'suis célibataire, j'ai pas de frères, ni de père, ni de cousins, j'habite toute seule, donc tu devras te contenter de ça.. A moins que tu veuilles porter un de mes jolies string » dit-elle alors en éclatant de rire.

- Fais gaffe à qui tu dis ça. T'exposer ainsi comme une personne qui n'a ni famille ni amis et vivant seule, aurait vite fait de t'attirer des ennuis. Les choses vont vite. Il suffit d'en parler à quelqu'un qui va en parler comme ça à un autre alors qu'il parle gentiment de toi sans mauvaise attention, jusqu'à ce que ça tombe dans la mauvaise oreille.

J'esquisse un sourire en coin alors que je m’appuie un instant contre l'évier.

- A ton avis, qu'est-ce qu'une pareille bande de types pouvaient avoir après moi ?! Qui te dis que je suis pas un sale type qui a simplement eu des emmerdes avec des types pires encore ? ... Qui te dis que ... maintenant que je connais ta situation "chérie", je ne vais pas avoir envie de profiter de la situation ?

Je suis joueur pour l'occasion, même si je sais qu'elle préfèrera jouer d'arrogance et de provocation plutôt que d'admettre qu’en effet, ça pourrait bien être le cas et qu'elle a commis une erreur. Elle a tout du genre de fille qui déborde de fierté et qui use de provocation et d'agressivité pour dissimuler nombre de faiblesses. Qui s'amuserait si facilement de voir des types débarquer chez soi sans craindre pour sa personne ? Qui n'a pas peur du genre de mauvaises intentions dont ces sales types peuvent être animés. Des sales types dans mon genre si ce n'est que moi, j’ai pour ainsi dire bon fond. Le cambriolage c'est une habitude que j'ai prise depuis l'adolescence, une sorte de jeu dangereux auquel j’ai pris goût et dans laquelle je vois désormais une source d'adrénaline sans pareille et une distraction certes hors norme. Elle est bien sûr aussi la source d'un revenu considérable qui ne fait naitre le moindre regret chez moi. Je vole les sales types et les bourgeois dégueulant de flouze ou bien ceux qui s'avisent de me jouer des sales tours. Avec ça, je suis parfois colérique, impulsif et bagarreur mais je ne m'en suis jamais pris à une femme contre sa volonté. S'il y a quelque chose que j’exècre par-dessus tout dans ce monde, c'est qu'on puisse abuser physiquement d'une femme. Alors je suis parfois prêt à tout mais pas à ça. Ô grand jamais.

Quoi qu'il en soit, pour en revenir à son petit manège du "je fais comme si la situation n'avait rien d'inhabituelle", disons qu'elle pourrait presque duper son monde si elle ne surjouait pas de la sorte. En tout cas, se montre-t-elle au moins plus agréable qu'un peu plus tôt. Elle m'apparait somme toute sympathique mais je ne suis pas ici pour faire connaissance. Quoi qu'après tout, j'ai un peu de temps. Et puis elle se montre agréable envers moi et prévenante alors qu'elle se propose bientôt de soigner mes plaies. Elle remarque bientôt celle que j'ai au mollet et comprend que celle-ci ne résulte pas de mon léger passage à tabac avec les fameux types. Et en effet, je lui raconte ma brève aventure avec le chien du voisin.

- Ce foutu clébard n'a rien trouvé de mieux que de se pendre à mon mollet. Moi qui attire pourtant toujours la sympathie des animaux ... .

(c) AMIANTE

En effet je n'aurais pas du faire la gentille aussi vite. Pourquoi avoir aider un mec aussi con que lui sérieux ? On peut vraiment plus faire confiance à personne dans ce monde de brut. « Alors déjà qui t'as dis que je n'avais pas d'amis ? Pas de famille oui, mais des amis j'en déborde, alors mêle toi de ta vie, sinon je rapplique vers les mecs et je dis même que t'as essayé de me violer ! » Peste dans toute ma splendeur, j'avais attiré des ennuis à beaucoup de monde avec mes mensonges en tout genre. Je détestais ce genre de mecs qui croyaient avoir une position sur moi, alors qu'en fait pas du tout. J'avais été sympathique de le cacher et de l'accueillir et voilà comme il me remerciait.

Il me fit ensuite un mic mac totalement louche, maintenant qu'il connaissait ma situation, n'aurait-il pas envie d'en profiter. Mais qu'il essaye tiens, il ne sait même pas d'où je viens, ni où j'ai eu tout cet argent. Je ne me suis même pas battu pour avoir ce fric, un simple battement de cils et hop plus d'un million de dollars dans la poche, il se prend pour un caïd mais apparemment il ne sait pas à qui il s'attaque.
Je me mis alors très près de son visage, affichant un sourire au millimètre. « Et bien essaye si t'as envie, profite de la situation autant que tu veux, mais après il faudra pas courir comme une tapette chez la première venue pour semer une bande de vingt mecs. » Je le regardai, attendant une réponse de sa part. Il pensait dominer, mais moi je lâchais rien, jamais. Durant mon enfance et mon adolescence, j'avais vécu de sacrés aventures, dès qu'on me faisait une crasse je rendais en dix fois pire que ce soit adultes ou gens de mon âge.

Je regardai ensuite son mollet bien amoché, avec un air de dégoût, je mis la main devant ma bouche. Il m'expliqua ensuite d'où venait la blessure et je souris bien évidemment. « J'ai toujours su que ce chien était bien élevé » dis-je en me faufilant sur mon gros lit. « Bon, tu comptes faire quoi de ta nuit ? » dis-je en soufflant.