Allongé sur le sol de sa chambre, faisant rouler d’ avant en arrière son avion pour imiter un décollage de l’ aéroport sans avoir pour une fois envie de le faire voler dans les air à l’ aide de la télécommande, Elyott attendait un sourire aux lèvres le moment ou la baby sitter viendrait l’ appeler pour le diner. Ce soir Alcide était de sortie, et ce soir comme tout les moment ou son parrain n’ était pas avec lui, Elyott ne parvenait pas à se débarrasser de la sensation de nœud dans le ventre qui le tiraillait dès qu’ il songeait que n’ importe quoi pouvait arriver à l’ homme - s’ il espérait que comme toujours, Alcide reviendrait entier et bien en forme, il ne pouvait parvenir à s’ en convaincre définitivement. Le mieux c’ était encore de laisser passer la soirée, d’ attendre que son parrain revienne pour pouvoir encore et encore enlacer les jambes de l’ homme le plus longtemps possible et se sentir heureux juste par ce simple geste. Quand la mort de ses parents lui était tombée dessus, le fils Weelsher ne s’ était jamais dit qu’ il aurait peur par la suite pour toute les personnes auxquelles il tenait.. Et puis Emy était tombée malade et il avait commencé à se dire qu’ on pouvait sans le vouloir causer du malheur aux gens qu’ on aimait, rien qu’ en les approchait. Si son parrain par sa faute, avait un accident ? Devenait malheureux ? Plus Elyott essayait de se persuader qu’ il n’ y était pour rien dans la mort de ses parents comme l’ avait dit Emy, plus il s’ enfonçait dans l’ idée qu’ il n’ y était pas étranger. Mais non.. Tout irait bien pour Alcide, c’ était la seule chose à laquelle il devait penser. Et, en parlant de pensées d’ ailleurs, celles du jeune garçon avaient brutalement été interrompues par un coup de sonnette qui avait retenti. Sans réfléchir, sans même se demander si la baby sitter avait entendu la sonnerie, Elyott s’ était relevé d’ un bond et avait foncé hors de sa chambre.


« J’ vais ouvrir ! »


Le jeune garçon avait en fait tellement pensé à Alcide que maintenant il se persuadait que c’ était l’ homme qui attendait derrière la porte - alors que de toute évidence son parrain, s’ il voulait rentrer, avait les clefs. Ce fut pourquoi arrivé devant la porte d’ entrée, l’ enfant tourna le verrou sans réfléchir et bondit sur la personne se tenant devant la porte, enlaçant les jambes de cette personne en riant de bonheur avant de relever la tête pour montrer son sourire et de réaliser que.. Non. Ce n’ était pas Alcide qui se tenait devant lui mais un homme assez maigre, les cheveux bruns, dont la description physique rappelait quelques chose à Elyott sans qu’ il ne puisse parvenir à se souvenir quoi. Se recalant brutalement, lâchant d’ un coup sec les jambes de l’ inconnu en se retenant de pleurer tant il avait pensé que c’ était Alcide et hésitant à claquer la porte au nez de l’ homme qui se tenait devant lui, l’ enfant se rappella pourtant sa curiosité. Brun, maigre et assez marrant à regarder, l’ homme devant lui ne lui était pas inconnu - ou du moins sa description ne l’ était pas, il l’ avait entendue quelque part. Et ce fut en songeant à cela qu’ Elyott se remit à sourire, décidé à trouver qui lui avait parlé de cette personne. Il tendit donc sa petite main à l’ inconnu, dans un signe de politesse, puis lança sans attendre sa première question :


« Moi j’ suis le fils-leul à parrain et toi monsieur t’ es qui ? »

Pacey-Danyaël était le fils biologique d’Alcide. Et l’entente entre les deux hommes n’étaient pas au beau fixe. Très loin de là même. Le jeune acteur avait grandi sans son père et dans l’ignorance de ce dernier. Il avait perdu sa mère lorsqu’il était jeune à cause de la mucoviscidose. Après la naissance de son fils unique, Annaëlle fut rejetée par sa famille. Elle avait mis au monde un bâtard sans père. Et c’était contre la religion. Malade, la jeune femme travaillait péniblement pour gagner sa vie. Elle était serveuse dans un bar, ce qui n’était pas très réjouissant au niveau du salaire. Elle n’avait pas les moyens de se soigner. Les grèves étant extrêmement coûteuses, elle ne put même pas s’inscrire sur la liste d’attente. Après le décès de cette dernière, Pacey fut trimballé dans plusieurs familles d’accueil. Où il y connut des maltraitances jusqu’au jour où il entra chez un couple de personnes âgées qui voulaient l’adopter. Chez eux le garçon vécut heureux. Il avait tout ce qu’il voulait à l’exception de son véritable père. Annaëlle lui avait énormément parlé d’Alcide avant sa mort. Pacey lui promit qu’il retrouverait cet homme et qu’il deviendrait un fils modèle que l’aîné rêvait d’avoir. Hors, en rencontra Alcide, Pacey se rendit compte trop tard qu’il n’était pas ce fils rêvé. Lui il tenait énormément de sa mère. Stenfler était un acteur réalisateur talentueux devant comme derrière la caméra. Mais dans la vie, il n’était un garçon timide et casernier. Demeurant célibataire, il rêvait du grand amour. D’être fol amoureux d’une femme qui partagerais ses sentiments et qui voudrait l’épouser. Pacey voulait fonder sa propre famille. Voir grandir ses enfants… Bref un cadre bien idyllique devenu rare de nos jours. Mais il ne désespérait pas. En venant retrouver son père ici à Berkeley, le jeune professeur tomba sous le charme d’une de ses collègues. Une femme radieuse au sourire ravageur. Malheureusement cette dernière ne voulait pas de lui. L’acteur avait choisi le mauvais numéro. Brooke était l’ex femme de son père. Pour Pacey le coup fut très dur à encaisser. Il aimait une femme qu’il ne pourrait jamais avoir. Il devait se faire une raison. Alors en voyant perdu celle qui aurait pu être le femme de sa vie, le garçon décida sous l’influence de Sydney de renouer une dernière fois avec son père. Et pour cela, Pacey devait le confronter face à face. Mais comment faire ? Pacey avait déçu Alcide a plusieurs reprises. Alors comment se racheter ? Au niveau de la vie privée de l’acteur, Pacey ne pouvait rien faire. Il ne voulait pas briser tous ses rêves et ses projets pour un homme qui ne l’aimait pas. Pacey avait été éduqué sous certaines valeurs que sa mère lui avait apprises et le fils n’avait pas le droit de tout détruire comme ça du jour au lendemain. Donc sans trop savoir pourquoi il avait eu cette idée là, l’acteur décida au final de se rendre chez son géniteur. Là bas il rencontrera peut être l’enfant qu’Alcide a adopté. Enfin restait encore à voir si le professeur de psychologie accepterait de faire les présentations.

Arrivé devant la porte du professeur Van Stexhe, Pacey attrapait la boule au ventre. Et si son père lui claquait la porte au nez ? Le fils ne savait pas s’il se remettrait de ça. Lui qui avait toujours rêvé d’avoir un père, maintenant qu’il a rencontré son géniteur, il était prêt à tout – ou presque – pour qu’Alcide l’accepte et devienne enfin son papa tant attendu. Un coup de sonnette et quelques secondes plus tard, la porte de la demeure s’ouvrit. Pacey fut étonné de ne voir personne devant lui. Du moins jusqu’à ce qu’il sente quelque chose lui prendre la jambe. L’acteur manqua de trébucher. Il se retint sur le côté du mur de l’entrée puis se mit à rigoler.

Pacey : " – Wahoo doucement p’tit ! “

L’enfant le lâcha et se recula pour mieux le voir. Pacey s’accroupit pour se mettre à la hauteur du petit.

Pacey : " – Donc toi… Euh… Laisse moi deviner… Tu dois être Elyott. C’est bien cela ? “

Pacey aimait faire semblant de réfléchir lorsqu’il se doutait déjà de la réponse. Pensant qu’Alcide avait parlé de lui au gosse.

Pacey : " – Bonjour, je m’appelle Pacey. Je… Je suis le fils de ton parrain. Je suis enchanté de te connaître enfin. “

Le jeune Weelsher pensait la plupart du temps à Alcide. Quand il était à l’ école, il se demandait ce que l’ homme faisait, ce qu’ il mangeait, avec qui il parlait. Quand il était en face de son parrain, l’ enfant adorait se blottir contre l’ homme à tout moment, serrer les jambes de l’ adulte dans ses bras et lui sourire, les yeux brillants. Et quand Alcide n’ était pas - comme ce soir par exemple - Elyott se sentait involontairement nerveux. Il aurait voulu rester sans arrêt près de son parrain, le garder pour lui seulement mais il savait bien que ce n’ était pas possible. Il ne pouvait pas écarter toute la vie sociale de son parrain sous prétexte qu’ il avait le sentiment d’ avoir plus besoin de lui que les autres - Alcide avait le droit de se détendre, de pouvoir sortir quand il le voulait et pourtant, cela n’ évitait pas l’ angoisse enfantine que ressentait Elyott quand son parrain lui disait au revoir. Il devait trouver une solution pour cesser de penser à son tuteur à ce point, oui, mais laquelle ? Il n’ en avait aucune idée. Il avait peur, peur que le destin s’ acharne encore une fois sur celui qui était devenu la personne qui lui tenait le plus à cœur comme il s’ était acharné sur ses parents, comme il s‘ acharnait désormais sur Emy… Mais ce n’ était pas une raison. Tout irait bien pour Alcide ce soir comme tout les autres, l’ enfant s’ en persuadait.
Elyott, pensant donc à son tuteur, avait trop foncé pour réagir directement. Quand il eut d’ un mouvement dynamique et joyeux ouvert la porte, quand il se rendit compte que l’ homme duquel il étreignait les jambes pour lui faire un câlin n’ était pas son parrain, l’ inconnu s’ était déjà appuyé contre le mur pour éviter de tomber, et il avait en riant demandé à l’ enfant de faire attention. Le jeune garçon avait immédiatement reculé, observant l’ homme en hésitant à s’ enfermer à nouveau à l’ intérieur. Après tout, il n’ avait ni plus ni moins en face de lui autre chose qu’ un étranger, et si cela avait un côté assez bizarre, Elyott repris davantage son naturel curieux en constatant que l’ homme ne lui était pas inconnu : il avait entendu sa description quelque part. Piqué au vif par ailleurs en entendant le mot « petit », le jeune Weelsher se sentit rougir violement et renonça tout à fait à s‘ enfermer à l‘ intérieur - du moins le temps de rectifier l‘ erreur qu‘ avait fait l‘ inconnu :


« Moi je suis grand d’ abord ! Pas autant que toi hein, mais quand même ? »


Le jeune inconnu s’ était agenouillé près de lui et Elyott put donc davantage l’ observer. En dépit de l’ air bizarre qu’ il avait trouvé à l’ homme auparavant, le garçon lui trouvait surtout un air presque doux, amusé sans doute par la confusion qui avait eu lieu quelques poignées de secondes auparavant. Se dressant sur la pointe des pieds pour confirmer ce qu’ il venait de dire, Elyott lança encore un « hein ? » pour demander à l’ homme son avis sur sa taille - qui ne comptait pas vraiment puisque le jeune Weelsher se grandissait volontairement et se rattrapa en posant les pieds à terre avant de trébucher sur l’ inconnu.


« Oui comment tu sais ? C’ est qui qui t’ l’ as dis mon prénom ? »

Elyott regardait l’ homme en attendant la réponse, même s’ il se doutait que c’ était probablement Alcide qui avait informé l’ inconnu - la confirmation d’ ailleurs, ne tarda pas à venir lorsque l’ homme confia s’ appeler Pacey et être le fils d’ Alcide. C’ était cela ! Même s’ il n’ avait vu l’ adulte devant lui, Elyott sut que son intuition était bonne : c’ était son parrain qui lui avait décrit l’ attitude de Pacey à laquelle l’ enfant avait pensé quelques temps auparavant en se demandant ou il avait connu ou entendu la description d’ une personne avec une allure pareille. Souriant à l’ homme et lui tendant encore sa petite main pour le saluer, le garçon se mit à rire en lui parlant :


« AAAH ! C’ est toi l’ grand maigre bizarre que m’ avait dit parrain, et qui devait venir me garder un jour ? »

Il n’y avait pas à dire, le petit garçon était vraiment marrant. Voilà que ce dernier ne voulait pas qu’on dise qu’il était petit. Mais bon Pacey n’avait pas pensé dire mal en l’appelant comme ça. Pour lui ce mot n’était en loin péjoratif. Petit par la taille certes, mais surtout en âge. C’était ce que voulait dire exactement l’acteur.

Pacey : " – Tu as le temps de pousser et je ne doute pas que tu seras aussi grand, peut être même plus grand que moi quand tu seras adulte. Sinon bien sûr que non, tu n’es pas petit en taille. Juste en âge. Tu es encore qu’un enfant donc tu es tout jeune par rapport à moi. Tu comprends ce que je veux dire ? “

Pacey-Danyaël était un jeune homme qui n’était guère doté de beaucoup de confiance en lui. Mis à part lorsqu’il voyait les jumeaux de son cousin Swen – qui n’étaient encore que des bébés de bs âge – l’acteur n’avait aucune expérience avec les enfants. Mais ce n’était pas pour autant qu’il n’aimerait pas en avoir à lui plus tard. Il espérait même qu’un jour ce jour là viendrait.

Pacey : " – C’est ton parrain Alcide qui m’a dit comment tu t’appelles. Il m’a déjà parlé un peu de toi tu sais. Et maintenant que je te vois, je suis content de faire ta connaissance. “

Pacey se présenta à l’enfant. Apparemment son père avait bien parlé de lui au gosse. Il était vrai que l’acteur devait garder un jour Elyott. Mais il avait eu un empêchement de dernière minute. L’enfant rigolait en donnant une description du fils d’Alcide quelque peu… Etonnante !

Pacey : " – Oh tu sais, je ne suis pas si maigre que ça hein. Je suis mince c’est tout. Sinon oui c’est bien moi. Je devais te garder un soir pendant que ton parrain était de sortie. Mais j’ai eu du retard sur mon planning. Je devais me rendre ailleurs avant de venir ici et comme il était trop tard pour mon père, il t’a fait garder par une autre personne. J’espère que tu ne m’en veux pas trop pour ça. Ofet Alcide est là ? “

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