the great escape
Vous souhaitez réagir à ce message ? Créez un compte en quelques clics ou connectez-vous pour continuer.



 
AccueilAccueil  Dernières imagesDernières images  S'enregistrerS'enregistrer  ConnexionConnexion  
Le Deal du moment :
Display Star Wars Unlimited Ombres de la Galaxie : ...
Voir le deal

Partagez

This music is ours. (Ft. Nicola)

Voir le sujet précédent Voir le sujet suivant Aller en bas
AuteurMessage
Invité
Invité
avatar

This music is ours. (Ft. Nicola) Empty
MessageSujet: This music is ours. (Ft. Nicola) This music is ours. (Ft. Nicola) EmptySam 12 Avr - 22:56

This music is ours.
Nicola & Hazel


Les yeux fermés, je suis au summum de ma concentration. Cette symphonie est la clé de mon agacement de toute la semaine. Pénible, irritable. C’est ainsi que j’avais été ces derniers jours. Je ne parvenais pas à maitriser cette mélodie qui devait me donner les points nécessaires pour terminer première ce semestre. Et cela me mettait dans une rogne impossible. Le piano sur lequel je jouais était vieux, abimé mais l’usure des cordes me rassurait. Il n’y avait plus que lui qui était accordé correctement. Je m’étais trop laissé aller sur les autres instruments, si bien que mon professeur m’avait menacée de me recaler si je faisais du mal à cet instrument magique que j’avais à présent entre les mains. Je n’avais rien vu de magique jusqu’au moment où j’avais réussi à passer un pont particulièrement difficile. Ce piano avait ce qui manquait à ma musique depuis toujours, une âme. Ma rigueur, mon perfectionnisme étaient dans cette discipline mes ennemis. D’ailleurs, le fait que je me trompe d’une note, n’embêtait personne d’autre que moi. C’était juste moi le problème. Et je rageais, je rageais parce que d’autres bien moins techniques parvenaient à des résultats bien plus émotionnels que moi. Car la technique ne prouvait rien. Cela m’apportait des crédits supplémentaires, bien sûr. Mais ma musique n’avait toujours pas d’âme. Et ce que je pouvais inventer n’avait rien d’extraordinaire, trop nul considéré aux œuvres de ceux que j’aime tant jouer. Une fois de plus, une fausse note, je grimace et je m’arrête de jouer en pestant. Un rire cristallin me sort de mon élan de colère et aussitôt je reprends ma maitrise prête à en découdre. Faisant demi-tour sur mon tabouret, je finis par sourire alors que je n’ai fait que de râler cette semaine. « Nico ! » Je m’exclame plus qu’heureuse de voir mon amie ici.

Nico est Américaine, je l’ai rencontrée en arrivant ici. Bien sûr, ma mère c’est renseignée sur elle dès lors qu’elle a entendu dire que l’on passait beaucoup de temps ensemble. De bonne famille, elle plait autant à ma mère qu’elle me plait à moi. Une personne charmante avec qui il fait bon passer des moments raffinés. La musique nous rapproche, et ce soir, je me dis qu’elle me sauvera peut-être de la folie qui me guette si je ne parviens pas à maitriser cette maudite symphonie. Une idée germe rapidement dans mon esprit quand je vois son instrument fétiche. « Est-ce que tu veux me sauver la vie ? Parce que là, je suis à deux doigts d’échouer en musique. Tu es mon dernier espoir. » Je prends un air dramatique, car je sais qu’il en faut moins que ça pour la faire craquer. Elle aime trop jouer pour me dire non, et cela fait partie de notre duo que j’aime tant.


Code by Silver Lungs
Revenir en haut Aller en bas
Invité
Invité
avatar

This music is ours. (Ft. Nicola) Empty
MessageSujet: Re: This music is ours. (Ft. Nicola) This music is ours. (Ft. Nicola) EmptyDim 27 Avr - 16:56

« La musique adoucit les moeurs n'est peut-être pas une connerie »



La journée avait été des plus banales. Les cours s’étaient enchainés jusqu’en fin d’après-midi. La brune avait alors prit le temps d’envoyer un texto à Juliet, la personne qu’elle aime particulièrement voir lorsque les choses vont mal. Parce qu’avec Juliet c’est critiques sur critiques, mais pas sur elles, bien entendu, sur les autres. Elles s’étaient alors assises sur un des nombreux bancs du parc de l’Université et avaient critiquées toutes les personnes qui passaient devant elles, qu’elles soient de sexe masculin ou féminin, vieux ou vieilles, tout le monde en avait pris pour son grade. Ce genre de moments était apprécié par Nicola. En ce moment, elle occupait un maximum ses journées pour éviter de penser à ses problèmes, à sa sœur toujours dans le coma depuis cinq déjà, à son père qui lui avait fait un virement bancaire (cela avait été le seul échange entre les deux), à sa mère en Europe avec qui elle n’avait pas eu de nouvelles depuis au moins deux mois, et à Gabriel bien évidemment, celui qui la faisait plus souffrir ces derniers temps. Elle soupira pour chasser ses mauvaises penser et se concentrer sur ce que son amie lui disait. Il y avait cette fille dans l’un de ses cours qui la regardait mal et qui se sentait supérieure à elle. Alors Juliet avait décidé de lui jouer un mauvais tour, de la ridiculiser et elle avait besoin de Nicola. Nicola n’aimait pas faire souffrir les gens mais seulement à l’intérieur d’elle parce qu’en surface, Nicola c’est la pire des pestes qui puissent exister. Elle ridiculise, tourne en dérision et se sert des personnes. En fait, très clairement, à part sa meilleure amie, personne ne la connaissait réellement. Elle est aux yeux de tous cette machine à blesser. Mais cela est juste pour se protéger, pour ne pas être blessée. Elle sait qu’un jour, tout cela se retournera contre elle et que plus personne ne sera là pour elle, ou presque. Mais pour le moment, elle profitait de ces personnes qui font de son quotidien, de ses personnes avec qui elle peut s’évader et tout oublier. Et ces personnes-là, voyaient un tout petit bout de la réelle personnalité de Nicola. Mais bien entendu, il ne fallait pas qu’ils voient tout.

La californienne avait reçu un texto d’Hazel, une autre de ces bonnes personnes qui font son quotidien. Elle lui avait répondu illico presto heureuse d’occuper sa fin de journée, heureuse de ne pas rester seule à broyer du noir. Elles s’étaient donné rendez-vous pour jouer, comme à leur habitude. Hazel, c’était cette fille de bonne famille, aisée et ayant les relations qu’il fallait. Elle venait d’Angleterre, une autre bourgeoisie que Nicola ne connaissait pas car évidemment, elle ne connaissait que celle de la côte ouest, elle n’avait jamais pris le temps de s’intéresser aux autres élites. Les deux jeunes femmes s’étaient rencontrées lors d’un opéra et Nicola, en s’asseyant, avait donné un coup de sac à main dans la perruque de l’homme assis en face d’elle. L’objet avait donc volé et l’homme s’était retrouvé la boule à zéro. Nicola, prise d’un fou rire, avait embarqué la jeune femme assise à côté d’elle et elles avaient été incapables de se calmer les obligeant même à quitter la salle. C’est depuis ce moment-là qu’elles essayent se voir de temps en temps pour jouer ensemble. Il est rare de trouver une fanatique de musique classique. Hazel était ce genre de jeune femme épanouie, souriante, spontanée et sérieuse. Nicola ne lui avait pas encore trouvé un seul défaut. Avec elle, elle était simple. Elle n’essayait pas de faire sa peste comme elle le faisait partout. L’entente était donc bonne.

La brune entra dans la pièce comme à son habitude en faisant le plus grand bruit. Elle avait prit l’habitude de faire des entrées fracassantes pour annoncer sa présence parce qu’évidemment, elle était Mademoiselle Weaver-Rhodes et que tout le monde devait savoir qu’elle était là. « Nico ! » s’écria Hazel. Nicola envoyer sa veste en jean sur un tabouret et déposa son sac de marque au pied de ce dernier. « Je suis désolée du retard, y’a un abrutit qui me draguait, j’ai eu du mal à m’en démêler même en l’insultant ! Il a dû être bercé trop près du mur celui-là encore. » dit-elle en s’approchant d’Hazel avec l’étui de son violon sous le bras. Elle évalua la situation et découvrit une Hazel incapable de faire la partition qu’elle désirait. « C’est toi qu’on entend du bout du couloir ? T’as mis des moufles pour jouer ? » fit-elle en rigolant pour la charrier. « Est-ce que tu veux me sauver la vie ? Parce que là, je suis à deux doigts d’échouer en musique. Tu es mon dernier espoir. » Nicola sourit, posa l’étui sur un autre tabouret, sortit son violon et passa la main dans son dos comme pour le calmer. Elle avait toujours fait du violon, aussi loin qu’elle s’en souvienne. C’était son amant. Elle l’avait appelé Jim à ses six ans, comme Jim Morrison. Parce que oui, Nicola aimait, adorait la musique classique, mais elle appréciait tout autant le rock des années 50 à 90. Et les Doors était l’un de ses groupes favoris. Jim Morrison était tellement possédé, chantait tellement bien, la musique coulait en lui tel un fluide, donner ce nom à son instrument était pour faire continuer de vivre cet artiste et sa musique, d’une façon différente bien entendu. « Je veux bien te sauver la vie mais tu me seras redevable alors. Donne-moi ta partition que j’analyse ça. »
Revenir en haut Aller en bas
Invité
Invité
avatar

This music is ours. (Ft. Nicola) Empty
MessageSujet: Re: This music is ours. (Ft. Nicola) This music is ours. (Ft. Nicola) EmptyLun 5 Mai - 18:08

This music is ours.
Nicola & Hazel


J’ignore pourquoi je bloque ainsi. Sans doute parce que c’est ce que l’on ma toute ma vie enseigné à faire. Ne pas montrer mes émotions. N’être que grâce et douceur aux yeux du monde. J’espère trouver en Nicola quelque chose de salvateur. Car il n’y a qu’une autre personne qui pourrait me tirer de ce mauvais pas. Et en dépit de tout, je ne lui demanderais jamais de l’aide pour ça.
J’ai toujours reproché à Vitaly son manque de rigueur derrière un piano. Enragé à chacune de ces fausses notes jouées qui avaient le don de le faire rire. Même si, soyons honnêtes, ses fausses notes ne sonnaient pas fausses. C’est fou ça. Il arrivait même à faire des œuvres de plus grands les siennes. Des années plus tard, après tant de pratique, tant de professeur de renommée mondiale, je n’y parviens toujours pas. Jusqu’à présent, être parfaite sur un plan technique était suffisant. Seulement, le professeur Lati, mon très cher enseignant ici à l’université, trouve mes interprétations trop scolaires, trop froides. Je manque de sincérité d’après lui. Alors que je suis, je cite, une écorchée vive qui le cache par convenance histoire d’aller de pair avec les griffes de mes vêtements hors de prix.
Ma réaction primaire aurait été de lui encastrer la tête dans le mur. Simplement, malgré le fait que je fasse du sport chaque semaine je doute d’avoir la force nécessaire pour ce genre d’action. De plus, cela m’aurait probablement valut un renvoi immédiat. Et le respect éternel de tous ceux qui en ont marre de prendre des cours auprès d’un génie qui après trois heures abandonne toujours sa patience. Enfin bref. L’arrivée fracassante de Nico me sort un peu de ma transe totalement fausse. Et sa répartie me fait rire. Elle a l’inconvenance que je maitrise. Certains pourraient me dire hypocrite. C’est juste que je n’aime pas perdre mon temps en conflits inutiles en fait. Pleine d’espoir, je lui tends les partitions et prie pour que l’émotion qu’elle met à chaque fois qu’elle joue me donne l’inspiration d’en faire de même.
Au fond, je me doute bien qu’il faudrait que je m’abandonne derrière mon piano. Que je me laisse complètement aller. C’est simplement plus facile à dire qu’à faire. Je ne suis pas prête. Je doute pouvoir l’être un jour. Ce que je ressens ne regarde que moi. Un rire amer monte dans mon esprit lorsque je m’aperçois que les paroles de ma mère deviennent les miennes. Et j’ai un pincement au cœur en espérant que je ne serais pas comme elle plus tard. Impatiente, je tape doucement du pied cependant que mon amie déchiffre la partition. Puis je repense à notre rencontre et ne peux réprimer un sourire. Cette part de moi totalement étriquée par les convenances n’avait pu résister ce jour-là. Pour cause, la maladresse de l’Américaine lui avait fait penser aux bêtises qu’elle avait l’habitude de commettre en compagnie de son demi-frère étant enfants. Même si on ne fait pas les 400 coups ensemble, depuis ce jour nous sommes liées et j’aime passer du temps en sa compagnie.
« Tu vois quelque chose qui pourrait m’aider l’un dedans ? » Je demande sans trop espérer non plus. « Ce n’est pas grave si tu n’y parviens pas. Le prof ne me donnera pas les crédits, mais ce n’est pas comme si ça allait me discréditer. Mon semestre d’astrophysique est tout simplement sans erreurs pour l’instant. Je peux me permettre d’échouer… en théorie. » Je me tais, elle a beau ne pas me connaitre depuis des années. Elle sait bien qu’en pratique je ne peux pas me permettre d’échouer. Pas pour les autres, pour moi. C’est mon côté mauvaise perdante, c’est mon côté petite fille modèle. Je déteste l’échec quel qu’il soit. Cela me crispe, m’irrite, et me donne une profonde envie de destruction massive. Une chance que je réussisse toujours à m’en sortir à force de travail acharné, et d’amis adorables.



Code by Silver Lungs
Revenir en haut Aller en bas
Invité
Invité
avatar

This music is ours. (Ft. Nicola) Empty
MessageSujet: Re: This music is ours. (Ft. Nicola) This music is ours. (Ft. Nicola) EmptyJeu 8 Mai - 22:57

« Seuls ceux qui prennent le risque d’échouer spectaculairement réussiront brillament»



La relation que Nicola avait avec la musique avait toujours dictée ses choix personnels. Lorsqu’elle devait prendre une décision difficile à concevoir et éclaircir, elle prenait son violon et commençait à en jouer. Quelques fois, quelques notes suffisaient. Tout s’éclaircissait dans son esprit. La musique dissipait ses peurs et ses craintes, elle était comme un souffle éparpillant le brouillard. Cette relation particulière qu’elle avait avec cette discipline elle ne pouvait la décrire. Seulement ceux qui aimaient la musique pour ce qu’elle était réellement et non comme une échappatoire pouvaient comprendre. Elle en était amoureuse. Et pourtant, cette passion enfantine lui avait été transmise par l’homme qu’elle déteste le plus au monde : son père. Issue d’une famille riche de la haute société, elle avait été obligée comme bon nombre de gamins de l’Elite de prendre des cours de musique, d’équitation et de danse classique jusqu’à l’âge de rébellion.  A ses treize ans, elle décida que s’en était trop, que les attentes de son père étaient trop grandes pour elle. Elle arrêta la danse classique et l’équitation tandis que sa sœur Charlie continuait ces deux disciplines. Les deux sœurs Weaver-Rhodes avaient toujours été complémentaires. Nicola ne se dévoile jamais, porte une carapace qui éclate seulement lorsqu’elle joue de la musique, a très peu de vrais amis sur qui elle peut compter et est une vraie peste. Charlie est tout l’inverse. Spontanée et calme, ses sentiments transpirent à travers ses pores. Elle ne sait jamais cacher ses émotions et a beaucoup d’amis sur qui compter. Les deux sœurs étaient l’opposées et pourtant se ressemblaient tellement. Dans le coma depuis maintenant cinq ans, Nicola laissait couler ses sentiments lorsqu’elle prenait son violon ou avait un piano sous les mains. Parce que la musique c’était ça, des sentiments, une tonne de sentiments, un bordel de sentiments inexplicables. Une mélodie réussie est une mélodie sentimentale, une mélodie transpirant de spontanéité.

Nicola posa ses coudes sur le piano, une main soutenant sa tête, l’autre caressant le dos de son violon. Hazel devait sûrement avoir besoin d’encouragements pour son épreuve pratique. Bon dieu, où était celui qui devait le plus lui en donner, Vitaly ? Ce mec-là avait toujours été incompréhensible aux yeux de Nicola. Elle n’avait jamais compris la relation de ses deux personnages frère et sœur par l’union de leurs parents. Mais cette relation était forte, la brune aux yeux clairs en était presque jalouse. Sa sœur lui manquait à son quotidien et évidemment, les encouragements qu’Hazel avait besoin, Nicola ne les aura jamais de la part de sa petite sœur. Chassant ses mauvaises pensées, elle se focalisa sur la brune tout en souriant en pensant à ce qu’elle disait dans le dos du frère de son amie. Elle avait besoin d’une couverture pour que personne ne la sache vierge. Elle avait alors prit des cours de piano avec lui alors qu’elle sait jouer du piano. Connaissant la réputation du jeune homme avec les femmes, sa couverture était assurée et elle disait à qui veut l’entendre que leurs cours de piano étaient remplies de séduction. Elle entretenait le doute et ainsi, ses amis de la haute société la pensaient en train de copuler sur le piano à queue. Cette pensée fit naitre un sourire à la Californienne. « Joue-moi ton morceau que je vois ce qui cloche. Je pense savoir ce qui ne va pas mais joue d’abord, que je vois si mon intuition est la bonne. » déclara la brune. Ce que tout musicien a comme problème à un moment dans sa vie c’est un blocage. Un blocage qui l’empêche de se mettre à nu en jouant, de se dévoiler par les notes, de se laisser aller. Hazel était toujours sur la retenu, fille parfaite à l’apparence parfaite, elle était de celle qui n’aimait pas ne pas réussir. Mais un jour, réussir devient une étape secondaire dans sa vie et on prend conscience que ce n’est peut-être pas le plus important. La perfection n’existe pas après tout. Le but étant d’être fière de soi et ne jamais rien regretter ô grand jamais !
Revenir en haut Aller en bas
Invité
Invité
avatar

This music is ours. (Ft. Nicola) Empty
MessageSujet: Re: This music is ours. (Ft. Nicola) This music is ours. (Ft. Nicola) EmptySam 17 Mai - 18:22

This music is ours.
Nicola & Hazel


Patiemment, je laisse Nico consulter les partitions. Enfin, je perds ma patience en quelques secondes. Je m'agace moi-même de se manque de contrôle sur ma personne. En même temps, cela fait plusieurs jours que je suis bloquée sur cette maudite mélodie. Je soupire doucement, tentant d'évacuer toute cette tension qui ne peut qu'être négative. Il faut que je me calme, il n'y a qu'ainsi que je parviendrais à un résultat convenable. Mes doigts savent parfaitement où se placer, il n'y a qu'à visualiser les notes et à jouer tranquillement. Cela n'est jamais un problème habituellement, cela ne devrait pas en être un. Sauf que si. Il n'y a pas d'âme à ma musique. Alors ma technique à beau être presque parfaite, cela ne change rien. J'ai une pensée pour le musicien qui a autant d'expérience que moi mais un milliard de fois plus d'âme lorsqu'il joue, Vitaly. Depuis toujours, ses compétences au piano m'irritent. J'ai beau toujours me dire que je suis plus rigoureuse que lui, cela ne change rien. Quand il joue, il y a quelque chose au plus profond de chaque être l'écoutant qui vibre, qui ressent. Il a cette capacité à saisir l'émotion d'un morceau et à transmettre. C'est fou, c'est totalement intéressant, et totalement impossible pour moi. Je l'ai longtemps détesté, et cela contribuait à ma haine contre sa petite personne à l'époque. A présent que nos chemins sont déliés, je lui envie encore cette facette de son être. Il est capable de communiquer ce qu'il ressent alors que je ne suis qu'une handicapée émotionnelle. Etre en retard sur quelque chose me rend folle, pire lorsqu'il s'agit de lui.

Finalement, mon amie me demande de lui jouer le morceau. Hochant la tête, je me retourne face au vieux piano. Et je suis de nouveau tendue. Comme si j'avais peur de jouer, peur de l'échec, peur de ne pas être capable d'aller plus loin. Puis, une fois de plus comme à chaque fois que je suis au bord de la tétanie, je prends les nerfs et décide que rien ne peut m'arrêter. Je ne suis pas que cette fille parfaite à qui tout réussit et qui souris constamment par politesse. Je suis une peste, je suis cynique, je suis ironique, je suis moqueuse, et téméraire à mes heures. J'aime mettre mes mains dans la boue, et revenir couverte d'égratignures. Un soupir. Je déglutis et me met à jouer les notes avec plus d'espoir que ces derniers jours, et je passe le premier pont à mon plus grand étonnement. Hélas, ce n'est que pour échouer au second. Elan de rage. Ma façade travaillée et étudiée pendant des années se fissure et la Hazel Pearl Montgomery que ma mère tente de cacher au monde entier émerge alors. Je me lève de mon siège et donne un violent coup de pied à la chaise la plus proche de moi. « C'est juste pas possible, nom d'un chien. Si je ne passais pas mes journées à étudier les sciences je dirais qu'il y a un maudit esprit qui me fait louper ce maudit pont. Rha, je vais finir par tuer quelqu'un à cause de ça. » Tremblante de rage, je me souviens alors que je ne suis pas seule et m'arrête de hurler comme une folle que l'on doit conduire à l'asile. Il faut cependant que je me rende à l'évidence, je ne serais plus jamais cet ange incapable d'être mis à mal aux yeux de Nicola. Je soupire, et me retourne vers elle avec une moue désolée sur le visage. « Désolée, je ne...» je ne prends même pas la peine de terminer ma phrase. Inutile de dire que je ne suis pas comme ça, que cela ne m'arrive jamais de perdre mon calme, que je ne ressens pas d'émotion, et que je suis totalement altruiste. Parce que c'est faux. Je ne m'autorise simplement pas à exprimer le fruit de mes ressentis en la présence d'autrui. Mais aujourd'hui, s'en était trop. Et ma mère me ferait probablement la morale si elle était là. En même temps, être un peu plus émotive me permettrait sans doute de ne pas être aussi mauvaise sur ce morceau. « Tu as une idée sur ce qui cloche du coup, ou pas ? » je demande tout de même, au comble de la gêne. Parce que personne à Berkeley ne m'a déjà vue m'enflammer d'une telle façon, enfin, personne ou presque.

Code by Silver Lungs
Revenir en haut Aller en bas
Invité
Invité
avatar

This music is ours. (Ft. Nicola) Empty
MessageSujet: Re: This music is ours. (Ft. Nicola) This music is ours. (Ft. Nicola) EmptyMar 27 Mai - 22:56

Comme Kant le dit si bien : « la musique est la langue des émotions »




Les notes étaient lourdes, très lourdes. Ses doigts s’abattaient sur les touches dans un élan de désespoir. Ses fines mains terminées par de longs doigts osseux, signe d’un bon pianiste donnaient l’impression de porter toute la misère du monde. Et pourtant, dieu sait que cette jeune femme était une excellente pianiste. Il lui manquait seulement la passion, elle devait être trop pensive sur d’autres choses que sur la musique qui sortait de l’instrument. La fausse note arriva très vite ce qui fit grimacer Nicola : ses sourcils épais se rapprochèrent et sa tête partie en arrière dans un élan de dégout pour l’horrible note qui venait de sortir de ce noble instrument. Mauvais. C’est ce mot qui était sorti de la bouche de son professeur de solfège lorsque Nicola était petite. Mauvais, sa bouche s’est ouverte puis refermée dans une petite grimace qui exprimait le dégoût, la même que Nicola venait de faire instinctivement. Le vieil homme avait prononcé ce mot tout aussi instinctivement que sa grimace, de but en blanc, comme ça, sans crier garde. Ma mère avait essayé de cacher cette gêne dans laquelle elle était plongée à ce moment-là par un petit mouvement de main passé dans ses cheveux laqués. Le cliquetis de ses bagues qui s’entrechoquaient était le seul bruit qui régnait dans la pièce. Son sourire s’était crispé en une horrible grimace. Elle a alors regardé l’un des membres du jury en affichant un soupçon de sourire complice, chose qui accentuait encore plus sa grimace. Elle me regarda alors, droit dans les yeux et marmonna quelque chose entre ses dents lacérées et serrées. Son image parfaite venait d’en prendre un coup. Tout était parfait chez elle, son brushing était parfait, son maquillage qu’elle peaufinait durant de longues minutes était parfait, sa jupe plissée sans aucun plis autre que ceux admit était parfaite, son image était parfaite. Elle entretenait tout aussi l’image de famille parfaite. Mauvais. Le mot résonnait dans ses oreilles encore maintenant. Il résonnait dans sa tête comme une leçon qu’on se répète pour apprendre par cœur. Mauvais, mauvais, mauvais. Sa mélodie, sa partition, son jeu avaient été mauvais. L’intonation du mot, le nombre de syllabes, le nombre de lettres, son sens, la façon dont son professeur de solfège avait prononcé le mot, tout avait été analysé par la petite fille aux longs cheveux bruns et aux yeux clairs qui se tenait droite comme un « i » face à des vieux péquenots d’une réputée école de musique Londonienne. Les doigts de Nicola s’entremêlaient pendant qu’elle subissait le regard désapprobateur de sa mère face à l’échec. Son image venait d’en prendre un coup. Madame Rhodes questionna l’un des membres du jury. Ce dernier le répéta le mot prononcé par le professeur de solfège. Il résonnait dans les oreilles de la petite qui se mit à regarder ses chaussures. « Il doit y avoir plein de problèmes dans la tête de cette gamine pour que sa musique soit aussi parfaite et sonne aussi faussement. » Le sourire parfait de la femme brune disparait petit à petit. Elle venait de prendre conscience que sa fille si parfaite jusque-là avait échoué. « Tu dois vraiment mettre tes problèmes à la poubelle lorsque tu rentres dans la salle de musique. Ou alors, je sais pas, trouve une solution pour les arranger, les enfermer dans un tiroir le temps de ta partition mais fait quelque chose parce que bon dieu cette note-là était juste affreuse. » conseilla Nicola sur un ton strict. Son oreille en avait pris un coup et un sacré. Elle passa ses mains dans ses cheveux comme pour se décontracter, comme si c’était elle qui avait besoin de relâcher toutes les tensions. Elle abandonna Jim quelques instants pour aller ramasser la chaise qu’Hazel venait de faire voler d’un violant coup de pieds. « Je te connaissais pas comme ça, t’as pris tes médicaments avant de venir ? Essaye de transmettre cette violence dans tout ton corps et pas seulement dans tes doigts » déclara Nicola en la charriant tout en replaçant la chaise là où elle avait été avant le coup de pied. Donner des conseils n’avait jamais été le point fort de la Californienne mais pourquoi pas essayer car elle se trouvait bonne à cela. La salle de musique était vide et heureusement, sinon Nicola aurait dû se confondre en excuses de la part de son amie et fidèle à elle-même, elle en aurait même rajouté -quitte à dire qu’elle était sortie de rehab il y a quelques jours et était prête à fracasser quelques têtes s’ils ébruitaient le fait que Mlle Montgomery était en fait une turbulente- Nicola sourit face à la scène impromptue et s’assit sur le siège du piano. Elle fit signe à son amie de la rejoindre en tapotant légèrement ses longs doigts fins sur le velours du siège. Elle savait parfaitement ce qui allait mal dans sa partition pour répondre à la question d’Hazel. « Soit tu te décides d’oublier tes tracas pour transmettre ton énergie négative en énergie musicale positive, soit tu racontes tout tes problèmes à Tata Nico. Je peux te garantir qu’une fois libre, les émotions passent beaucoup mieux et la musique s’en ressent. » Au diable du son de l’horrible mot que son professeur avait prononcé il y a quelques années. Nicola était devenue une excellente violoniste qui savait autant jouer du classique que de la musique celtique. Au diable les prévisions des professionnels, on peut toujours choisir de s’améliorer pour devenir ce que l’on veut.
Revenir en haut Aller en bas
Invité
Invité
avatar

This music is ours. (Ft. Nicola) Empty
MessageSujet: Re: This music is ours. (Ft. Nicola) This music is ours. (Ft. Nicola) EmptyJeu 29 Mai - 11:25

This music is ours.
Nicola & Hazel


Ma perfection aux yeux de Nicola était ébréchée. Sa surprise n’était pas palpable, cependant, j’avais bien assez de vécu avec des personnes issues de sa classe sociale pour pouvoir le dire. Elle n’hésiterait pas à juger cette part de mon tempérament. Cela avait d’ailleurs tendance à faire sortir cette part plus volcanique de mon être. Je me fichais éperdument de ma réputation, c’était à ma mère que cela faisait plaisir que je ne fasse pas de vagues. Quant à moi, être un élément perturbateur ou quelqu’un de totalement lisse ne faisait aucune référence. Tant que les résultats étaient là. Ma quête de perfection afin de satisfaire ma génitrice diminuait de jour en jour. Je ne souhaitais plus être une parfaite poupée qui peut rester de marbre face à toutes situations. C’était cette perfection qui me bloquait à présent, et j’en étais parfaitement consciente. Finalement, Nico se moque gentiment de moi en évoquant une prise de médicament. Immédiatement, cela me fait penser à celui que je devrais considérer comme mon demi-frère et je me crispe. Mon comportement actuel n’est en effet pas sans rappeler celui de Vitaly. Je me suis laissée débordée par la colère, comme lui peut le faire parfois par son hyperactivité. Simplement, la colère n’est pas encore considérée comme pathologique, pas chez moi du moins. Même si, je me demande si elle ne devrait pas l’être certains jours. Lorsque je pense à ma mère, et à sa frigidité vis-à-vis de toute émotion, quand j’imagine ce que fais mon père qui n’a eu de cesse de se désintéresser de moi au fil des années. Je me sens esseulée et pire encore dans ce monde qu’est Berkeley. Bonne élève, je finis par m’assoir auprès de mon amie en dépit de la tension qui émane de tout mon être. Je l’écoute, un sourire légèrement ironique aux lèvres. Puis je finis par défaire mon chignon, et ouvrir les deux premiers boutons de ma chemise une fois mes pinces jetées sur la table la plus proche. « Le problème, c’est l’image, les faux semblants, l’hypocrisie du monde dans lequel nous évoluons toi et moi Nico. » Mes propos sont vagues, flou, incompréhensible pour quelqu’un qui ne me connait pas depuis au moins une décennie. Regardant les touches du piano, je pose deux doigts sur la partie la plus grave de l’instrument et me contente de jouer trois ou quatre notes. « Le problème, c’est que les émotions sont à bannir mais que l’on enseigne aux enfants la musique comme s’il était possible d’exceller vraiment sans se laisser déborder parfois. » Finalement, un soupir, et je stoppe la course folle de mes doigts sur ces quelques touches avant de faire une fausse note, une de plus, une de trop. « Le soucis, ce n’est pas la colère qui fait rage en moi, c’est que je ne sais pas comment l’utiliser pour devenir meilleure. Je connais quelqu’un, qui a appris le piano en même temps que moi, et qui est capable de jouer ce morceau en dormant probablement. Parce qu’il y a quelque chose en plus lorsqu’il joue. Moi, c’est toujours insipide, et au bout d’un moment, je sais bien que ça ne passera plus. Ce fichu pont, dans cette partition, c’est la symbolique parfaite du fait qu’être parfait est ennuyeux, et totalement idiot. » Oui, le vrai problème était là. Tant de liberté dans cette mélodie complexe et rythmée. Tant de liberté entravée par la perfection, car être vivant, être libre, être tout simplement suggère un minimum d’imperfection. Sinon, plus rien n’a de sens, sinon on ne peut être meilleur ou exceller, car si tout est parfait, il n’y a plus d’unité de mesure. Je soupire, perdue dans l’amalgame entre perfection et absence d’émotions. Car ces notions ont toujours été abordées de concert, car les violentes remontrances de ma mère à mon plus jeune âge à propos de ma proportion à pleurer ma tristesse, à laisser mon rire raisonner trop fort, à être quelqu’un de normal et non d’exceptionnel comme ce qu’elle souhaite. Bien consciente que le problème est là, la dissension entre ce que l’on souhaite que je sois, et ce que je souhaite être. Je suis cependant trop pudique pour l’aborder de front avec quelqu’un que je ne connais pas encore assez pour parler de ce genre de souffrances. De plus, je ne préfère pas aborder le sujet. Je dois juste faire en sorte de pouvoir faire passer un minimum d’âme dans cette partition. Et de gérer mes autres soucis en musique au fur et à mesure qu’ils viendront. Ou de ne pas me réinscrire à l’automne prochain pour cette matière, qui sait ?
Code by Silver Lungs
Revenir en haut Aller en bas
Jake Fitzgerald
there's no place like berkeley
Jake Fitzgerald
prénom, pseudo : elo, lodiie
date d'inscription : 22/10/2009
nombre de messages : 37026
avatar : sam claflin

This music is ours. (Ft. Nicola) Empty
MessageSujet: Re: This music is ours. (Ft. Nicola) This music is ours. (Ft. Nicola) EmptyVen 8 Aoû - 16:07

:out:
Revenir en haut Aller en bas
Contenu sponsorisé

This music is ours. (Ft. Nicola) Empty
MessageSujet: Re: This music is ours. (Ft. Nicola) This music is ours. (Ft. Nicola) Empty

Revenir en haut Aller en bas

This music is ours. (Ft. Nicola)

Voir le sujet précédent Voir le sujet suivant Revenir en haut
Page 1 sur 1

Sujets similaires

-
» what a silly game we play •• nicola&jorden
» Jessiann&Nicola .Rich kids of San Francisco.
» Music is the only thing I want
» Please don't stop the music. ~ Milena
» pv• music is my savior & you are my remedy

Permission de ce forum:Vous ne pouvez pas répondre aux sujets dans ce forum
the great escape :: flood and trash :: corbeille rp-