the great escape
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No one ever will love me better than your everlasting love ~ pv

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Nina Fitzmartin
there's no place like berkeley
Nina Fitzmartin
prénom, pseudo : julia
date d'inscription : 15/06/2013
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MessageSujet: No one ever will love me better than your everlasting love ~ pv No one ever will love me better than your everlasting love ~ pv EmptyMar 23 Sep - 22:52

“.We know full well there's just time, so is it wrong to toss this line ? If your heart was full of love, could you give it up ? 'Cause what about, what about angels ? They will come, they will go, make us special. Don't give me up, don't give me up. How unfair, it's just our love. Found something real that's out of touch. But if you'd searched the whole wide world, would you dare to let it go ?.” feat sandro pdv and micah ws. Prom, June 2014


 “Do you love me ?' I asked her. She smiled.
'Yes.' - 'Do you want me to be happy ?'
as I asked her this I felt my heart beginning to race.
'Of course I do.' -  'Will you do something for me then ? '
She looked away, sadness crossing her features.
'I don't know if I can anymore.' she said.
'but if you could, would you?' ”

sandro pelizza da volpedo and micah withmore-sinclair, prom 2014 ≈ Elle portait une robe noir très élégante et ajustée juste ce qu'il fallait. Assez prêt du corps pour souligner la superbe de ses courbes graciles, mais pas assez serrée pour la rendre vulgaire. Elle traînait à peine au sol, dissimulait ses bras fins sous de longues manches en dentelles et laissait ceux qui l'accostait de dos admirer la courbe de ses reins grâce à un décolleté subtil. Loin de s'imaginer qu'elle puisse être aussi élégante de toute son existence, Micah se regarda dans le miroir plein pied qui décorait sa chambre durant de longues minutes, silencieuse et contemplative. Roméo avait choisi cette robe cet après-midi même dans le plus grand secret, lui avait demandé de l'enfiler sans poser de question et se vantait, depuis qu'il pouvait l'admirer, d'avoir un goût inégalable en terme de mode. Et surtout un bon compas dans l’œil, puisqu'elle lui allait comme un gant, à la perfection. Seulement même si l'apparence se voulait enchanteresse, même si jamais elle n'avait été plus belle qu'à cet instant précis, Micah savoura cette vision non sans amertume. Elle en était pleine, d'amertume et se noyait en permanence dans une mélancolie grotesque qu'elle n'arrivait pas à, et ne voulait pas, chasser. Depuis bien longtemps, elle s'était habituée à vivre de cette façon et menait son existence fade mollement, sans conviction ni envie, mais juste parce que le devait au nom du miracle qui l'avait sauvée d'une mort annoncée. L'éclat niché dans le fond de ses yeux s'en était allé, et elle s'obstinait à ne pas vouloir rallumer la flamme, la passion, la joie de vivre qui l'animait auparavant, pour se souvenir qu'elle en aimait un autre qui lui échappait complètement, que la cicatrice ne puisse jamais se refermer et  qu'elle se souvienne de ce que c'était que d'aimer Sandro Pelizza da Volpedo et de ne jamais pouvoir guérir de lui. Roméo se rappela à elle en déposant un baiser sur sa tempe et le geste, bien qu'il ne lui parut pas naturel, pas acceptable, arriva à l'extirper lentement de sa tristesse rêveuse. Il faisait de nombreux efforts pour elle, quitte à fermer les yeux sur ses réticences, son humeur constamment maussade, son manque d'entrain et ses sourires forcés. Mais il lui faisait surtout l'honneur injuste d'ignorer les regards langoureux qu'elle jetait à Sandro lorsqu'elle avait le malheur de croiser, d'ignorer cet éternel spleen qui possédait tout d'elle lorsque ses pensées volaient vers Sandro et non vers lui. Il savait qu'elle ne pensait pas à lui comme elle pouvait penser à Sandro, voir qu'elle ne pensait pas à lui du tout, pourtant il ne disait rien et se contentait de faire semblant, de croire que cette relation fonctionnerait malgré que le spectre de l'italien ne gravite en permanence autour d'elle. Et Micah… Micah. Micah tentait parfois de se persuader que ça pourrait marcher. La vérité c'est qu'en d'autres circonstances, à une autre époque, cela aurait fonctionné. Elle-même savait qu'il était parfait pour elle. Roméo avait le mérite de la faire sourire, et même rire parfois, et elle pouvait avoir confiance en lui en sachant que jamais il ne la piétinerait comme Sandro avait bien pu le faire. Et pour elle, c'est tout ce qui compte finalement. Elle lui adressa un regard tendre, et s'essaya à un sourire qui, elle le savait très bien, n'avait rien de convaincant. « .Je n'ai pas envie d'y aller. Si ça se passe comme la ... » fusillade. Autre point noir au tableau. La dernière fois qu'elle s'était rendue à ce genre de soirée, elle s'était retrouvée prise entre des coups de feu, avec pour seule protection Peter Parker-Kennedy qui demeurait introuvable maintenant. Elle se souvenait de tout, de chaque détails, de l'odeur nauséabonde dans les couloirs aux images macabres qu'avait enregistré sa mémoire eidétique cette nuit et lui revenaient  sans cesse chaque nuit. Elle poussa un soupir, s'apprêtant à se dévêtir et à enfiler à nouveau son pyjama, sans compter l'intervention de Roméo qui vint la cajoler en la prenant dans ses bras. « .Dernière fois ? Micah je sais que c'est difficile pour toi, et c'est pour ça que je suis là. Tout va bien se passer, tu me fais confiance, non ? Pas de drame cette fois. » Intelligent, il échangeait volontairement le mot fusillade par '' dernière fois '', afin que son cœur ne fasse pas un bond qui lui serait trop difficile de supporter. « .Pas de drame cette fois. » répéta-t-elle à son tour pour s'en convaincre, tout en se blottissant dans son étreinte réconfortante. Pour lui faire plaisir et surtout se montrer à la hauteur des efforts qu'il avait fourni pour lui dégoter cette somptueuse robe qu'elle portait, mais aussi être à la hauteur de leur toute nouvelle relation, Micah décida de lui faire cette faveur. « .C'est promis. Allons t'exhiber dans cette superbe robe. » ponctua-t-il, avant de lui tendre galamment la main et de faire glisser sa veste sur ses épaules.

Jealousy is a sentiment which is born in love and which is produced by the fear that the loved person prefers someone else. Perdue au milieu des petits fours, des vases à punch et des seaux à champagne, Micah s'agrippa de toute ses forces au bras que Roméo venait de lui offrir. Il paradait tout sourire devant les convives, heureux d'avoir enfin l'opportunité d'affirmer par leur présences ce que tous murmuraient sans avoir de preuve : ils étaient ensemble. Vraiment, sérieusement. Il ne se tramait pas des airs de faux couple pour eux, mais plutôt une logique implacable. Ils s'entendaient sur tous les points, et étaient si proche que la frontière entre l'amitié et l'amour devenait plus mince à chaque aube. Ils formait un couple qui ne surprenait personne, tant il tombait sous le sens et c'est ce que Davy Lancaster ne manqua pas de faire remarquer à voix haute lorsqu'elle les croisa tous deux bras-dessus bras-dessous, le tout enrobé d'un sourire malicieux. Micah se contenta de se cloîtrer dans un silence contemplatif, alors que Roméo se répandait en salutations et en profitait pour dire à qui voulait bien l'entendre qu'aucune reine de promo ne trouverait grâce à ses yeux tant sa cavalière princière avait d'importance à ses yeux. Elle offrait quant à elle des sourires sans chaleur, et tentait de feindre le bonheur intégral à ceux qui la saluaient. Sa robe fit fureur, compte tenu du nombre de compliments qu'elle recevait à la minute. Micah avait fait l'effort de troquer sa paire de jeans et ses converses contre une robe, une vraie et l'effort était apprécié de tous. Pour Roméo, elle fit l'effort de sourire, et de rire une fois ou deux. Elle fit semblant de s'amuser, d'être heureuse, ce même si les regards portés sur elle lui pesaient et qu'elle se sentait épiée dans ce bonheur feint, et qu'à n'importe quel moment, le masque pouvait se fissurer. Évidemment, elle ne remarqua pas Sandro faire son entrée triomphale, accompagné de son irrésistible fiancée comblée. Elle ne remarqua pas combien il pouvait être beau, et élégant lui aussi, ce même si elle s'en souvenait parfaitement. Elle accepta de danser un slow bref avec Roméo, et parvint même à rire aux éclats lorsque le maladroit manque de trébucher sur sa longue robe. Et ne le remarqua toujours pas lorsqu'elle se laissa docilement guider au milieu des couples, ni quand Roméo s'octroya le droit de la prendre dans ses bras pour la faire virevolter en rythme. C'est seulement par-dessus l'épaule de son cavalier qu'elle remarqua enfin sa venue. Qu'il se pointait là où personne ne l'attendait, surtout pas elle et qu'elle était là, avec lui, sa fiancée. Elle eut l'impression de s'éteindre, comme ça, rongée par un mélange de jalousie et de chagrin fulgurant. « .C'est pas possible. » murmura-t-elle, complètement désœuvrée, écorchée à vif prête à pleurer. Sans doute ne l'avait-il pas remarquée. En même temps vu la beauté hypnotique qui l'accompagnait, il ne pouvait être qu'obnubilé par sa compagnie et non pas par elle, ce même si elle revêtait une tenue la rendant particulièrement désirable. Pourtant elle espérait sans vouloir l'admettre qu'il l'avait vu et s'était lui aussi régalé du spectacle, comme les autres. Qu'il la trouvait jolie dans sa robe au point d'en crever de jalousie, et de vouloir l'avoir elle dans ses bras plutôt que de la laisser à un autre. Elle l'aimait beaucoup plus que ce que cette Carmen pourrait même espérer ressentir pour lui, puisqu'elle l'aimait à s'en rendre complètement malade, à la limite du supportable et n'avait plus les épaules assez fortes pour supporter ce trop plein de sentiment, et la douleur qu'il apportait avec lui. Sans pouvoir détacher son regard de lui, Micah s'arrêta net de danser et planta ses talons au sol. Qu'était-elle maintenant ? La spectatrice de son union avec un idéal que jamais elle ne pourrait égaler, ni talonner ? Et quoi après ? Elle devrait à son tour s'engager dans une relation qu'elle n'aurait de cesse de comparer avec son premier amour, condamnée à se noyer toute entière dans cette nostalgie qui lui était à présent insoutenable, et c'est tout ? « .Je veux rentrer à la maison. » supplia-t-elle, une fois concentrée à nouveau sur Roméo. Ses prunelles brillaient, mais pas d'un éclat joyeux comme ils auraient du. « .Mais nous venons juste d'arriver !. » protesta-t-il. « .Je veux rentrer chez moi, s'il te plaît. » lâcha-t-elle à la va-vite, tout en se concentrant pour ne pas pleurer bêtement, ici, maintenant, comme ça. « .Je ne peux pas. » ajouta-t-elle d'une voix éteinte, la mine basse, tout en agrippant la veste de Roméo de ses doigts frémissants. « .Micah tu sais que j'essaye vraiment de tout faire pour toi, vraiment. Mais... » - « .Je suis désolée. » le coupa-t-elle, vraiment navrée. Navrée d'être si bêtement amoureuse d'un sale type, d'un menteur qui ne respectait jamais ses promesses. Son cœur battait la chamade, à tel point qu'elle manqua de s'étouffer en essayant de retrouver de sa contenance. « .Viens par là. » murmura-t-il, tout en la prenant dans ses bras. Il déposa le bout de son menton sur le sommet de sa tête, reniflant le parfum de ses cheveux et y déposa un baiser protecteur qui la rasséréna. Elle retrouva peu à peu de sa vigueur, ses mains cessèrent de trembler et elle s'arrêta progressivement d'inspirer et expirer afin de chasser le mal-être. Ça va mieux, ça va aller, le mieux c'est encore de l'ignorer et de prétendre que tu t'en moques, parce que t'es avec un mec sensationnel ma petite Micah, pensa-t-elle.  
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MessageSujet: Re: No one ever will love me better than your everlasting love ~ pv No one ever will love me better than your everlasting love ~ pv EmptyDim 5 Oct - 22:16

" Doesn’t matter how tough we are, trauma always leaves a scar. It follows us home, it changes our lives, trauma messes everybody up, but maybe that’s the point. All the pain and the fear and the crap. Maybe going through all of that is what keeps us moving forward. It’s what pushes us. Maybe we have to get a little messed up, before we can step up."



Debout, face au miroir, je regardais le reflet que celui-ci me renvoyait. Le constat était sans appel : j'aurais pu rester planter là pendant des heures, à me demander qui était la personne qui me faisait face. Je restais muet, presque pétrifié d'effroi devant tant d'ignorance. Cette personne avait tout du physique d'un Pelizza da Volpedo : les yeux clairs mais profonds, les traits fins, un corps élancé. Un charisme certain, bien que dissimulé. Une prestance amoindrie, presque disparue sous le poids de la fatigue et de la lassitude. Ma main droite glissa lentement sur ma nuque, que je massais pendant quelques instants. D'instinct, mes yeux se fermèrent. J'appréciais le moment, en sachant pertinemment que cette cécité temporaire ne parviendrait pas à chasser tous mes maux. Mais une fois, juste une fois ce soir, je préférais fermer les yeux sur ce qui se passait, ou pourrait se passer. Une bulle de paix, fragile et éphémère, dans un océan de galères et d'inepties. Littéralement. Je n'avais plus envie de voir le désastre, l'hécatombe, l'enfer. C'était devenu trop pénible, trop lourd à porter. J'avais perdu toute envie, tout espoir. Je ne vivais plus ; je survivais. « Sandro ? » Une voix, devenue timide avec le temps à cause des craintes et des incompréhensions, me rappela que je n'étais pas seul. Carmen me tirait de ma rêverie, comme elle n'avait cessé de le faire depuis quelques semaines. Elle était là, toujours, tout le temps. Elle me suivait comme mon ombre. À la trace. Et c'était bien là un des drames de ma vie : je n'avais même plus le loisir d'être seul. Moi qui avais toujours apprécié l'absence d'une quelconque compagnie, moi qui avais toujours aimé les longs silences, je me retrouvais piégé avec une fiancée. Certains riraient de ma situation, pointant du doigt le fait qu'être coincé dans une villa à quelques centaines de mètres carrés, en bord de mer qui plus est, et avec une superbe fiancée à mes côtés, il y avait pire. J'aurais seulement haussé les épaules : être né Pelizza da Volpedo m'avait, c’etait certain, doté de certains avantages. Ça n'empêchait pas le malheur, la souffrance, ou la détresse. Ça ne m'empêchait pas de dépérir, de subir de plein fouet les ravages d'une éducation trop stricte, d'être mal considéré par sa propre famille. Je ne m'en formalisais plus ; j'avais appris à vivre avec les regards lourds de reproches, les piques glaciales, les sous-entendus assassins. « Sandro ? » Carmen réitérait son appel, attendant visiblement une réponse qui tardait à venir. Mes yeux se rouvrirent, et mon regard croisa indirectement le sien, grâce au miroir. Je ne fis même pas l'effort de me retourner vers l'italienne. Si celle-ci en fut blessée, elle eut la délicatesse de ne rien dire. Comme à son habitude, Carmen acceptait le maigre intérêt que je lui offrais sans même s'en plaindre. Elle restait discrète. Jamais un mot plus haut que l'autre. Jamais un regard noir. Jamais une remarque blessante, jamais une question embarrassante, jamais un semblant de reproche. Elle évoluait – ou tentait de le faire – en   retrait, effacée. Sa bonne éducation le lui imposait, et son tempérament doux et calme collait parfaitement avec ces manières de bonnes familles. « J'aurais besoin que tu m'aides. » Demanda la voix chantante de Carmen. Une pensée injuste me traversa l'esprit, après que j'eus constaté qu'elle prenait ses aises. J'avais accepté – certes de mauvaise grâce, mais tout de même, j'avais accepté – de me rendre à ce bal de promo qui célébrait le début de l'année scolaire deux mille quatorze. Et voilà qu'elle m'en demandait plus. Un peu plus, toujours un peu plus. J'ai arqué un sourcil, l'invitant à continuer. « Ma robe se ferme dans le dos, et je n'arrive pas à le faire complètement. » Je ne dis rien pour ne pas la blesser, mais je soupire intérieurement. Est-ce là un véritable problème, ou simplement une façon subtile d'essayer d'éveiller mes sens ? La première option me paraissait étrange : l'italienne avait rarement fait preuve de superficialité. La seconde me semblait encore plus improbable : les semaines avaient passé, et je n'avais toujours pas posé une main sur le corps gracile  de Carmen. « J'arrive. » Dis-je en me détournant du miroir pour m'avancer vers elle. C'est ce moment là qu'elle choisit pour pousser davantage la porte, et donc me dévoiler l'entièreté de son corps. Elle a enfilé une robe bleu nuit qui lui va à ravir. Elle n'est pas encore coiffée, pas encore maquillée, mais elle est déjà splendide. Superbe, même. Mon géniteur ne s'était pas moqué de moi, en choisissant la fille Di Foglio. Il avait non seulement assuré l’association familiale, l'héritage culturel, mais s'était surtout débrouillé pour me dégoter une fiancée qui faisait tourner les têtes sur son passage. Oui, vraiment, mon géniteur avait tout fait pour me détourner de mes vieux démons, et de mes goûts qui ne le satisfaisait pas. Il avait voulu s'imposer, montrer qu'il était bien celui qui, en coulisses, tirait les ficelles. Il avait pensé que le temps ferait son œuvre, et éloignerait définitivement sa rivale de toujours. Il avait pensé, à tort, que les fantômes du passé finissaient toujours par s'estomper, pour finalement complètement disparaître. Il avait pensé que je me laisserais de la rebelle et indomptable Micah Withmore-Sinclair. Sans succès. « Voilà. » Lançais-je après avoir remonté la fermeture éclair de la robe de Carmen. Elle se retourna vers moi et me remercia, me souriant sincèrement. Elle prit un instant pour m'observer de haut en bas, ce qui me mit aussitôt mal à l'aise. Un mot pour décrire mon apparence ? Débraillé. Les cheveux en bataille, la chemise encore ouverte, la cravate qui gisait sur le lit, échouée. Elle ne fit pourtant aucun commentaire. À la place, elle me fit un petit sourire qui se voulait encourageant, et prononça des mots empreints d'une ambiguïté qui me laissa songeur. « Cette soirée va bien se passer, Sandro. Tu verras. Nous nous amuserons, et pendant ce court laps de temps, peut-être que tu oublieras tes démons. » Elle ne me laissa pas le temps de répliquer. Ses paroles résonnaient encore à mes oreilles lorsque la porte de notre chambre claqua, me laissant seul avec mes méditations.


La petite main délicate de Carmen se glissa dans la mienne, m'arrachant, une fois de plus, un contact physique que je rechignais à lui donner. Ce bal de promotion serait notre première apparition publique officielle. Notre premier événement, ensemble, en tant que couple. Carmen, sans jamais me lâcher, se posta face à moi. Instinctivement, mon regard se baissa sur elle, et elle me sourit en retour. Sa douceur et son apparente gentillesse me blessaient souvent. Je me rendais compte, tous les jours un peu plus, que je ne pouvais rien lui apporter de bon. Elle méritait mieux qu'un homme épris d'une autre. Mieux qu'un homme qui ne pourrait jamais l'aimer comme elle devait l'être, mieux qu'un homme qui finirait par lui faire découvrir les joies des scandales, mieux qu'un homme incapable de lui accorder ne serait-ce qu'une once d'attention. Les doigts de Carmen glissèrent avec tendresse sur ma joue, alors que pour la seconde fois de la journée, l'italienne me laissait entendre qu'elle était peut-être plus lucide qu'elle en avait l'air. « Ne te tire pas une balle dans le pied avant même d'entrer. Ce serait la clé de la réussite de cette soirée. » Sous-entendu, donne-nous une chance avant de t'avouer vaincu. En guise d'encouragement, elle posa ses lèvres sur les miennes et reprit sa place initiale. À mes côtés. Pendue à mon bras. Et nous fîmes notre entrée.

Le début de la soirée se passa sans accroc. Nous allions et venions, saluant quelques connaissances, bavardant avec quelques amis. J'avais suivi les conseils de Carmen : éviter de déprimer, avant même que l'occasion ne m'eût été donnée de le faire, afin que la soirée se déroule le plus paisiblement du monde. Néanmoins, je ressentis un léger pincement au cœur en remarquant l'arrivée triomphale de ma cousine Babi. Je la voyais, chantante et rayonnante, pendue au bras de son propre fiancé. Jace Plumridge. Un nom qui ne m'était pas inconnu, puisqu'il était lui-même issu d'un milieu tout à fait respectable, et qu'il était le meilleur ami de Babi depuis... Toujours, je crois. Je déglutis en songeant qu'elle avait eu droit à une punition nettement plus clémente que la mienne. On l'avait embarrassée d'un homme qu'elle appréciait et qu'elle aimait, elle. On m'avait collé une inconnue dans les pattes, m'arrachant douloureusement à mes espoirs de reconquête. « Sandro ? » L'appel de Carmen me fit redescendre sur terre. Ne pas me laisser envahir par les émotions. Fermer les yeux. Faire le vide. Oublier. « Danse avec moi, s'il te plaît. » Décidément, elle en demandait beaucoup ce soir. Elle m'entraîna sur la piste de danse, ne me laissant guère le choix. J'étais pris au piège, une fois de plus. Naturellement, mes mains se posèrent sur sa taille et l'enlacèrent étroitement, mais sans aucune chaleur. La technique était là ; pas l'envie. Mais cet effort sembla convenir à Carmen, qui décidait de vivre et de profiter du moment pleinement. Grand bien lui fasse. Dans une familiarité qui n'était qu'apparente, ma  douce cavalière posa sa joue contre mon épaule, m'offrant une vue imprenable sur le reste de l'assemblée. Et plus particulièrement sur une petite blonde aux courbes délicates, délicieusement mises en valeur dans une robe légèrement décolletée. Parfaite. Voilà ce qu'elle était. Idéale. Idyllique. Hypnotique. Son regard s'accrocha au mien pendant une fraction de seconde, avant de se défiler. Je la vis se rapprocher au plus proche de son cavalier, lui parler, et ses doigts jouer avec sa veste. La vision était cauchemardesque. Terrible. Affligeante. Meurtrière. Et mon cœur s'écrasa en mille morceaux après que j'eus reconnu Roméo. L'ami Alpha de Micah, qui avait toujours œuvré pour son bien. Mon sang ne fit qu'un tour, et l'impatience de quitter les lieux au plus vite me rongea aussitôt. Partir. Vite. Ou le premier scandale allait avoir lieu ce soir. Les dernières notes de musique s'évanouirent, et me laissèrent enfin le champ libre. « Merci pour cette danse. » Murmurais-je, en bon menteur que j'étais. « Excuse-moi une petite seconde, j'ai à faire. » Carmen hocha la tête, sans même chercher à comprendre. Elle semblait perdue dans un monde parallèle. Sous doute était-elle sous le choc d'avoir eu un contact aussi rapproché avec son fiancé pour la première fois depuis des mois. Elle ne resta pas longtemps seule, bien vite hélée par quelques connaissances italiennes. Et j'en ai profité pour quitter la salle de bal, cherchant à tout prix à me soustraire à mes obligations et mes peines. Je me suis engouffré dans les toilettes, me postant face au miroir. Une fois de plus, le reflet que celui-ci me renvoyait me paraissait étranger. Blanc comme un linge, les traits tirés, les épaules voûtées. Et cette vision, terrible, de Micah dansant amoureusement avec son cavalier. J'ai tiré avec rage sur mon nœud de cravate, alors que mon souffle devenait court. Mes doigts fébriles ouvrirent les robinets, et glissèrent en tremblant sous l'eau fraîche qui s'en échappait. Ma cravate tomba au sol dans un petit bruit mat, mais je ne fis aucun effort pour la retenir ou la rattraper. Je m'aspergeais de l'eau sur le visage, cherchant à masquer les stigmates de la vision que je venais d'avoir. Mes doigts s'agrippèrent ensuite aux parois du lavabo, et ma tête se baissa instinctivement pour ne pas avoir à m'infliger la vision de mon propre reflet. Mais un bruit de talons me fit tourner la tête vers le couloir. Et le silence se fit. Micah me regardait, et je regardais Micah. Le moment fut bref, mais dura suffisamment longtemps réveiller en moi diverses émotions. J'avais envie de lui dire de foutre le camp. De lui dire que le spectacle auquel elle avait droit n'était que la récolte de ce qu'elle avait semé avec Roméo. Que je la détestais d'être aussi à l'aise avec un autre, aussi vite, alors que je ne parvenais pas à me remettre de notre rupture. Que je l'aimais comme un fou, et que ça ne changerait jamais. Mille pensées me traversèrent l'esprit, mais Micah était déjà loin. Le bruit de ses talons résonnait de plus en plus faiblement dans le couloir, signe qu'elle s'éloignait. Et si je la laissais partir, je ne la reverrai pas. J'en avais l'intime conviction. Oubliant tout, je sortis en trombe des toilettes. « Micah ! » Mon cri résonna dans le couloir, empreint d'une détresse non feinte. Je partis à sa suite, oubliant les restrictions que m'imposait ma maladie. « Micah ! » La distance qu'il y avait entre nous se réduisait à chacune de mes foulées, l'Alpha étant grandement ralentie par ses hauts talons. Je tendis la main vers elle, mon doigt s'enroulant avec délicatesse autour de son frêle poignet. « Micah ! Je t'appelle depuis tout à l'heure. » L'entrée en matière était, pour sur, à revoir. Je n'enchaînais pas tout de suite, souhaitant avant tout reprendre mon souffle. « Je... Il faut qu'on parle. »  
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Nina Fitzmartin
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MessageSujet: Re: No one ever will love me better than your everlasting love ~ pv No one ever will love me better than your everlasting love ~ pv EmptyMer 15 Oct - 20:33

“You two are too cute,” the counter girl said. She had a sort of lopsided, open smile that made me think she laughed a lot.“ Seriously. How long have you been going out ? ” He let go of my hands to get his wallet and took out some bills. “Six years.” I wrinkled my nose to cover a laugh. Of course he would count the time that we’d been together. Whoa.” Counter girl nodded appreciatively. “That’s pretty amazing for a couple your age." He handed me my hot chocolate and didn’t answer. But his eyes gazed at me possessively — I wondered if he realized that the way he looked at me was far more intimate than copping a feel could ever be.  “Well, it was love at first sight.” The girl sighed. “That is just so romantic. Do me a favor, and don’t you two ever change. The world needs more love at first sight.” micah & sandro


 
“ - Are you scared ?
- To death...
- It's not funny.
- I'm scared of not being with you. ”


micah withmore-sinclair and sandro pelizza da volpedo ≈ Le regardant enlacer fièrement sa Carmen, Micah se rappela combien il avait été plus simple et moins douloureux de vivre entourée des murs de sa chambre, plutôt que d'affronter une vie dont elle ne voulait finalement plus, mais qu'elle s'obstinait à vivre par principe. Pour ceux qui n'avaient pas sa chance, pour le nombre de fois qu'elle avait prié une bonne étoile en laquelle elle ne croyait pas, trop rationnelle – et peut-être était-ce bien là ce qui l'avait perdue. Mais sa vie se résumait à ça. Profiter de la vue imprenable que lui offrait son seul véritable amour en train d'enlacer, de faire danser, sa fiancée mieux qu'elle sous tous les deux aspects. Était-ce donc le prix à payer pour se soustraire à un destin peu enviable d'une courbette ? Devoir prendre le bonheur de Sandro en pleine figure, avec une véritable bombe croisée avec un cadeau de sympathie par-dessus le marché ? Le regarder vivre la vie qu'ils auraient pu avoir comme on regarde la télévision, avec autant d'assiduité que d'impuissance ? Elle admira sa fuite de loin, toujours enfermée dans les bras de son Roméo attentionné qui en profita pour la câliner, sans qu'elle s'en rende tout à fait compte. Obnubilée par l'idée de savoir Sandro seul, quelque part non loin de là, elle fixa son attention sur un point invisible vers l'endroit même où elle l'avait aperçu pour la dernière fois avant qu'il n’échappe à sa vigilance et ne s'efface totalement de la soirée. Et elle ne détacha pas une seule seconde son regard de ce point grotesque, seulement bon à révéler son obsession maladive pour celui qu'elle chérissait tant, malgré leurs erreurs, malgré leurs compagnons, malgré le futur malheureux qui se profilait et qui semblait vouloir la dévorer toute entière sans qu'elle puisse s'y opposer ou même exprimer ses choix. Le choix de la raison, de l'esprit, qui s'appelait Roméo et dont le sourire éclatant lui donna le vertige, était celui qui s'imposait de lui-même, ce même si son cœur lourd, qu'elle tâchait de faire taire, en réclamait un autre. À bout de souffle, Micah prétexta vouloir se repoudrer le nez (comme si…)  afin de se soustraire à toute cette mascarade. Et tandis que Roméo la surveillait de loin, Micah en profita pour s'éclipser et marcher sur les pas d'un Sandro qu'elle retrouva caché chez les hommes, le teint blafard, les mains tremblantes. Elle planta ses talons sur le carrelage de façon net, et resta paralysée, durant un laps de temps qu'elle ne saurait compter en secondes, minutes ou heures, sur cette vision douloureuse et à la fois… rassurante. Un sentiment qu'elle ne pouvait pas expliquer, ni à elle, ni à d'autres. Mais il réagissait, et mal. Ce qui prouvait dans le fond que la page n'était pas tout à fait tournée, non ? Qu'il ne pouvait pas la voir avec quelqu'un d'autre que lui sans y laisser quelques plumes ? Pas vrai ? A moins que son malaise n'ait aucun rapport avec elle, bien sur… Peut-être se sentait-il tout simplement mal. Arrête ton cinéma Micah, il s'est fiancé, alors qu'il t'avait juré revenir pour toi, se sermonna-t-elle, se rendant finalement compte de combien elle pouvait être faible, idiote, et d'une naïveté à pleurer lorsqu'il s'agissait de lui. Elle resta un instant à le fixer, en silence, presque aussi blême que lui. Et finalement, elle trouva le courage dieu seul sait où de se retourner, de simplement s'en aller sans faire d'histoire et d'adopter la technique dites du « Sandro », sensiblement la même que celle de l'autruche : la fuite. S'enfermant dans une bulle hermétique, elle préféra presser le pas plutôt que de le laisser la rejoindre, et l'ignorer lui demanda tous les efforts du monde. Elle serra les dents et les poings pour ne pas ployer à ses appels, à sa façon particulière, atroce et poignante de prononcer son prénom alors qu'il la rejoignait et l'empêchait d'aller plus loin en s'emparant de son poignet. Elle se mura dans un silence désarmant, s'employant à fixer ses chaussures pour ne pas dire quelque chose qu'elle pourrait regretter et surtout, pour éluder le fait que Sandro la tenait presque par la main, et qu'elle pouvait sentir la chaleur de sa paume sur sa peau. « .Sandro, je refuse que tu m'interpelles de cette façon. » finit-elle par répondre, à la fois nerveuse et irritée. Et ce ne fut que le début d'une crise de nerfs grandissante, qu'elle tenta avec plus ou moins de succès de freiner afin de ne pas faire une esclandre en public. Mais son esprit, son âme, son cœur n'en pouvaient plus de vivre de cette façon, de se cantonner à sa relation fade avec Roméo qu'elle estimait pourtant au-dessus de bien des choses, et d'être à la merci de Sandro Pelizza da Volpedo, qui en plus d'être incapable de respecter ses promesses, lui enfonçait un couteau de plus dans le dos en se pointant avec une fiancée, et en plus se permettait le luxe de l'accoster. Une amertume lancinante qui la poussa à renchérir d'un ton hargneux. « .Et je refuse que tu puisses me regarder comme ça. Ne me regarde pas comme ça, t'as compris ? Ne m'adresse pas la parole et ne me touche pas non plus. Tu m'entends ? Ne m'agrippe pas de cette manière. » Ayant repris son poignet, elle en profita pour le masser, et se débarrasser de l'emprunte que Sandro venait de laisser sur sa peau fragile, mais surtout de cette sensation agréable que lui procurait la paume de sa main si proche de la sienne. « . Quelqu'un pourrait s'attarder trop sur nous. Quelqu'un qui serait ta fiancée, par exemple. » ajouta-t-elle finalement, mettant toute son amertume dans l'appellation '' fiancée '', comme si l'opinion des autres avait un jour compté pour elle. À sa demande, son palpitant s'embrasa. Lui parler ? Plus que ce qu'elle faisait déjà ? Non. Elle refusa même de s'imaginer de quoi cette éventuelle conversation pourrait être faite, préférant ménager ses nerfs et son cœur déjà trop  douloureusement cravaché .   « .Non, je regrette. » répondit-elle, d'une voix chancelante, mais assez ferme pour être crédible. Étreinte par une ténacité surprenante, Micah daigna enfin lui adresser un regard bref et pétris d'une animosité qui lui correspondait si peu qu'elle aurait pu se faire passer pour une autre. « Ne serait-ce que par respect pour ta fiancée, et pour Roméo. » ajouta-t-elle, cette fois beaucoup moins assurée. Roméo qu'elle prit le soin de ne pas étiqueter d'un statut, sans trop s'en rendre compte, ce même s'il était maintenant clair qu'ils étaient ensemble.  Roméo a qui elle ne pouvait faire aucun affront, comme celui de discuter avec son ex dont elle était encore clairement amoureuse, et qui se foutait royalement de sa gueule depuis bien trop longtemps. « .Tu as perdu le droit de m'adresser la parole le jour où j'ai fais la connaissance de Carmen, et tu sais très bien pourquoi. » marmonna-t-elle, tentant de rendre cette intermède transparent aux yeux des autres. Il lui avait promis de se remettre en état, pour elle. Et bête au possible, elle y avait cru jusqu'à ce qu'il ne fasse son grand retour les bras chargés d'une fiancée à la perfection effarante. Micah mettait un point d'honneur à être toujours vraie, et à respecter ses promesses lorsqu'il lui arrivait d'en faire. Lassée d'être constamment brisée par cet amour brûlant, et surtout pas ses trahisons, Micah jugea justifié le fait de ne plus vouloir avoir à faire avec lui. Avait-il au moins conscience du temps, et de l’énergie qu'elle mettait à se reconstruire à chaque fois ? Sachant qu'elle ne l'était jamais complètement, et que viendrait un moment où ce qui était brisé le serait définitivement.  Pourtant elle fut incapable de prendre ses distances et resta plantée sur ses talons devant lui dans l'espoir qu'il soit celui qui s'en irait. À force d'attendre que l'un s'en aille, c'est l'effet inverse qui se présenta en la personne de Carmen, radieuse. Damn. « .Bonsoir Micah, tu es superbe. » la complimenta-t-elle, toujours parée de son sourire le plus radieux. Carmen, alpha de son état, la connaissait de loin,, à force de convenances. Meleya s'était empressée de les présenter afin de mieux intégrer l'italienne, Sandro l'avait fait et Micah regrettait amèrement de la connaître assez pour que celle-ci ne vienne librement la saluer. Et là où n'importe quelle autre femme lui aurait rétorqué un magistral : va te faire foutre connasse, Micah s'efforça de lui accorder un sourire et de lui répondre un : « .Merci, c'est gentil de ta part. » très mesuré, et bienséant, et complètement idiot. Elle la gratifia même d'un faux sourire dans la foulée, incapable d'être méchante avec qui que ce soit. Comment pouvait-elle la détester ? Cette fille avait certes tout, mais définissait, tout comme elle, la gentillesse à son degré le plus sincère. Qui plus est : qui ne serait pas chanceuse d'avoir Sandro ? Plus à l'aise qu'elle ne serait jamais, Carmen en profita pour glisser son autour de celui de son compagnon, provoquant un sprint douloureux dans la poitrine de Micah qui dû se mordre les lèvres pour ne pas se fissurer toute entière un peu plus. « .Vous êtes très beaux tous les deux. » bafouilla-t-elle, trop gentille pour lui dégobiller son spleen au visage, et trop amorphe pour se rendre compte de l'ignominie qu'elle venait de dire. Et pendant que ces quelques mots s'échappèrent de sa bouche, elle pu sentir son cœur se briser en d'innombrables éclats et s’émotter au sol tout autour d'elle. Tant et si bien que les larmes fines vinrent brûler ses yeux clairs. « .Pardon, je suis un peu à fleur de peau ces temps-ci. » s'excusa-t-elle, tout en essuyant les quelques petites larmes capricieuses venues gâcher son maquillage d'un geste rapide. Un rire nerveux parvint à franchir la barrière de ses lèvres, malgré qu'elle essayait de faire bonne figure du mieux qu'elle le pouvait. « .Roméo et toi êtes fait l'un pour l'autre, vous aussi. » brrrrr, salope. Ses mots : une bonne claque. Ils heurtèrent Micah de plein fouet et surprise, elle manqua de s'étouffer et laissa s'échapper malgré elle un espèce de sanglot passablement étouffé. Tremblant comme une feuille, elle dévia un regard plein de détresse sur Sandro, afin qu'il se rende compte à quel point ce que son italienne venait de dire était grave. Au moins pour elle. Vous. Aussi. Comme si un jour elle pouvait être faite pour Sandro. Peut-être l'était-elle. Probablement qu'elle l'était,  au fond. Au moins sur le papier. Mais elle était parfaite pour lui comme on est parfaite pour un boulot, mais pas pour une relation. Elle n'était pas taillée convenablement, n'était pas ciselée avec assez de précision pour convenir à Sandro, de cœur à cœur au moins.  Micah ne pouvait l'imaginer se marier avec une autre, sous prétexte qu'elle ne pouvait pas concevoir épouser quelqu'un d'autre, bien qu'essayer de s'abandonner à la folie de l'amour avec un autre était devenue sa nouvelle lubie. Mais sa relation avec lui était ce qui la définissait presque, en tant que personne. Quoi qu'elle puisse vouloir, ses sentiments à l'égard de Sandro l'habitaient, la rongeaient et l'empêchaient d'envisager un futur sain loin de lui. Elle n'eut aucun mal à lire dans le regard de Carmen qu'elle pensait, elle aussi, être parfaite pour Sandro comme elle pensait Micah l'être pour Roméo. Ce qui rendit le tout d'autant plus tragique. Enfin, elle s'apprêta à offrir à Carmen un énième mensonge, à lui répondre qu'ils feraient tout pour l'être, et qu'elle appréciait le compliment, sans compter sur l'intervention du second concerné. « .Je sais, je sais ! On est plutôt pas mal. D'ailleurs, je vous l'enlève pour ce soir. » plaisanta Roméo venu se joindre au cortège des cœurs abîmés, enlaçant sans retenue une Micah incapable de détacher son regard de Sandro. « .Ou pour la vie. » ponctua-t-il, 'avant de l'emporter un peu plus loin, ce qui le fit rire un moment. Mais seulement lui. Peut-être exagéra-t-elle en s'imaginant que Roméo le faisait exprès, surtout devant Sandro. Qu'il se délectait de cette soirée, et en profitait pour affirmer la pseudo emprise qu'il pensait avoir, mais qu'il n'avait en réalité pas du tout, sur elle. Gênée, mais surtout malheureuse, Micah refusa de lui accorder une danse. Puis une seconde. Puis une troisième et s'appliqua à geindre qu'elle voulait rentrer, sans oublier d'admettre qu'elle n'avait plus la force. D'être ici, de supporter ce bal plus longtemps, les conditions qui l'enrobaient et … tout le reste. Seulement obstiné comme il pouvait parfois l'être, Roméo obtenu bien évidemment d'elle quelques minutes de plus, plus  une ultime danse, un sourire, et pourquoi pas un baiser… qu'il finirait par lui voler si elle n'en venait pas à céder. Après ça, ils pourraient rentrer, mais pas avant. Il déposa sur sa main tremblante un baiser réparateur, s'octroyant un sourire (faible, mais tout de même) de la part de Micah, et la danse qu'il désirait tant.

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MessageSujet: Re: No one ever will love me better than your everlasting love ~ pv No one ever will love me better than your everlasting love ~ pv EmptyJeu 30 Oct - 0:40

L'incompréhension se lisait clairement sur mes traits, mais je refusais de poser des questions qui ne feraient que déclencher une tempête sous-jacente. « Je... Je peux pas. J'arrive pas à te regarder autrement. » Soufflais-je en secouant la tête, encore un peu essoufflé par cette course dans le couloir. Mon ton hésitant s'opposait à celui ferme et tranchant de Micah. Elle me rejetait, me repoussait de toutes ses forces, physiquement et spirituellement. Cherchait-elle à oublier, à effacer ce qui avait un jour pu nous arriver ? Ou voulait-elle avancer, et construire quelque chose de nouveau ? « Excuse-moi, je ne voulais pas te blesser. » Ajoutais-je aussitôt, faisant un pas en arrière pour lui prouver mes bonnes intentions. J'adorais Micah. Je l'adulais. Plus que ça encore, je l'aimais à en crever. Je n'avais jamais voulu lui faire peur, ou cherché à la blesser. Mais ses propos m'indiquèrent que sa réelle blessure n'était pas physique, mais mentale. Comme je l'avais crains. « On ne fait rien de mal. Juste parler. » Dis-je, moi-même peu convaincu par mes propres paroles. La tension était palpable, et n'importe qui se pointant à l'improviste s'en serait rendu compte. La vérité étant, jamais Micah et moi n'avions plus parlé en tant que simples amis depuis que nous nous étions séparés. Lorsque je l'avais aperçue pour la première fois à San Francisco, apparaissant tel un rêve éveillé, j'avais fini à moitié avachi dans ses bras. Nous nous étions disputés dans une réserve de musée avant de nous embrasser jusqu'à ce que le souffle nous manque. Et la dernière en date : je lui avais promis de me battre pour elle. Recommencer à manger sainement, avoir une hygiène de vie correcte, prendre mon traitement avec rigueur. Je l'avais promis, et je n'avais pas jeté l'éponge. « Je n'ai pas failli. Je n'ai pas abandonné. J'ai juste eu un contre-t... » Mais je n'eus jamais le temps de finir ma phrase. Des talons claquèrent sur le sol, et je me suis retourné pour voir qui osait s'approcher de nous. Cette personne n'avait-elle pas compris que nos deux vies étaient en train de se jouer ? Cette personne n'avait-elle pas compris que ce n'était pas le moment ? Mais la silhouette familière qui se rapprochait avec un large sourire me suffit. Si, cette personne avait parfaitement compris ce qui était en train de se tramer. Et c'était d'ailleurs pour cela qu'elle se faisait un plaisir d'intervenir. Mes lèvres se pincèrent d'agacement, mais je retins mes paroles acides. Et j'assistais, en tant que spectateur impuissant, à l'échange entre l'officielle et l'officieuse.

Je la regardais, les yeux écarquillés, incrédule. Tellement surpris et blessé par de tels propos, j'en perdais mon latin. J'avais l'impression de faire une chute interminable, dont l'issue me serait fatale. Comment osait-elle ? Comment pouvait-elle déclarer d'aussi parfaites inepties, avec autant d'aisance ? Carmen s'était lovée contre moi, dans une habile manœuvre. C'était elle la patronne, c'était elle qui avait officiellement mes faveurs, et elle semblait déterminée à le montrer. Les bras ballants, la mine défaite, j'accusais le coup. Jusqu'à ce que des larmes commencent à perler au coin de ses yeux. Voyant sa détresse, j'esquissais un pas vers elle pour aller la réconforter. Comme d'habitude, comme toujours. Parce qu'il m'avait toujours été impossible de voir Micah pleurer. Malheureusement pour moi, la poigne de Carmen me retint de justesse. Une poigne brutale et ferme, à l'opposée du tempérament calme et délicat de l'italienne. Une poigne qui me surprit tellement que je posais un regard dessus pour m'assurer que ceci était bien arrivé. J'ai froncé les sourcils, interrogeant du regard ma cavalière. Elle ne faillit pas, ne faiblit pas. Elle ne baissa pas les yeux, et au contraire, se redressa. Acquiesçant, et osant en rajouter une couche. Comment ça, ma blonde était faite pour l'insipide Alpha ? Hors de question que je laisse passer ça. « C'est étrange comme nos opinions peuvent parfois différer. » Déclarais-je avec froideur, sans quitter Micah du regard. La remarque venait de claquer dans l'air, alourdissant une atmosphère déjà tendue par les mots que nous avions préalablement échangé. Je m'opposais clairement à ce que ma fiancée venait de dire, sans aucune forme de délicatesse ou de sympathie. Parce qu'elle est là, la vérité : Sandro, il n'est pas gentil. Sandro, il est blessé, malheureux, et il se sent pris au piège. Il sait que la situation lui échappe, et qu'il est enfermé dans des attitudes conventionnelles et patriarcales datant d'une autre époque. « Carmen s'il te plaît, veux-tu nous... » J'esquissais un pas vers Micah, mais son gai luron d'Alpha choisit ce moment inopportun pour se montrer. Comme si les choses n'étaient pas suffisamment compliquées comme cela, il fallait que la pièce manquante de ce quatuor sordide fasse son apparition. Et me ravisse la seule personne qui comptait à mes yeux. Mes poings se serrèrent automatiquement alors que l'Alpha prenait ses aises, enlaçant et entraînant à l'écart la petite blondinette qui avait rythmé ma vie amoureuse ces dernières années. Le cœur en miettes, les yeux vides, l'air absent, je regardais mon destin s'éloigner au bras d'un petit brun insipide. « Allons danser. » La voix de Carmen résonna dans les couloirs désormais vides, mais seul le silence lui répondit. Je restais planté là, hébété, ne songeant même pas à avancer d'un pas. Et c'était là le symbole de toute ma vie : j'avais toujours attendu. Attendu que quelqu'un vienne et me tende la main, pour me guider. J'avais attendu qu'on s'occupe de moi, qu'on m'encourage, qu'on soit à mes côtés. J'avais attendu, trop effrayé à l'idée d'avancer seul. Trop effrayé de faire un pas, qui pourrait se révéler être un échec. J'ai baissé les yeux, regardant le sol avec un tout nouvel intérêt. Mettre un pied devant l'autre. Ce n'était pas si compliqué après tout, n'est-ce pas ? Carmen m'avait déjà lâché, et m'attendait au milieu du couloir, les mains sur les hanches. Elle me sourit largement lorsque, finalement, j'osais combler la distance qui nous séparait. Nous fîmes, pour la deuxième fois de la soirée, notre entrée dans la salle de bal. Et les premières notes d'un slow résonnèrent. Considérant qu'il s'agissait du moment parfait pour confirmer et prouver à tous que notre couple n'était pas sans légitimité, Carmen m’enlaça et se rapprocha de moi, allant même jusqu'à nicher sa tête au creux de mon épaule. Mais où se trouvait la légitimité, quand on savait que mes pensées n'étaient dirigées que vers une seule et même personne, qui n'était pas ma cavalière, mais celle d'un autre ? Où se trouvait la légitimité lorsqu'on savait qu'il m'était impossible de détacher mon regard du couple d'Alpha dansant lentement, à quelques mètres à peine ? J'avais l'impression de les voir danser sur les cendres de notre relation, et cela m'était insupportable. Trop, c'en était trop. Il me fallait agir, et maintenant. « Je suis désolé. » Finis-je par murmurer, lâchant la taille de l'italienne. Ses doigts fins retinrent ma manche, tandis qu'elle tentait sa dernière chance. En vain, je le savais déjà. « Je t'en prie Sandro. Fais semblant, au moins ce soir. Au moins cette chanson. » Sa voix était suppliante, et son ton désespéré. J'ai secoué la tête, sincèrement peiné. « Au cours des dernières semaines, tu as fait un sans-faute. Mais tu auras beau essayer, et essayer encore... Ça ne fonctionnera jamais. Parce que tu n'es pas elle. »  Des larmes roulèrent sur les joues de Carmen, mais l'italienne resta silencieuse. Digne, même dans la peine et la souffrance. Digne, même lorsqu'elle est bafouée et humiliée. Ses doigts finissent par relâcher ma manche, et je profitais de ma première seconde de liberté pour m'enfuir. Je me sentais plus léger, soulagé d'avoir enfin révélé la vérité à Carmen. Et, forcément, mes pas me menèrent tout droit vers Micah. Peu inquiété par la réaction que son cavalier pourrait avoir, je me suis arrêté à leur hauteur, alors que les dernières notes du slow résonnaient dans la salle. « Tu permets ? » La question pouvait sembler amicale et bienséante – elle ne l'était pas. C'était un ordre, ni plus ni moins. Et l'idiot eut l'indélicatesse de ne pas le comprendre. « Non. » Erreur, grave erreur. On ne refuse rien aux Pelizza da Volpedo, c'est presque une règle d'or.  « Excuse-moi ? » Sifflais-je, posant un regard noir sur l'insecte que j'allais m'empresser d'écraser du bout de mes chaussures vernies hors de prix. « Ce n'était pas une question, en réalité. Laisser les adultes parler entre eux et terminer leur conversation, et va voir ailleurs si nous y sommes. » D'ordinaire plutôt calme et discret, je n'ai pas l'habitude de me donner en spectacle. Les étudiants s'accordent à dire que des deux jumeaux, c'est Augusto qui est connu pour ses frasques, ses joutes verbales, et son ton mordant. « Vous les Pelizza da Volpedo, vous vous croyez les maîtres du monde. Vous vous pensez les meilleurs, invincibles et indétrônables. Mais ici, vous n'avez aucune légitimité.  Surtout toi, le roi de la fuite et de l'abandon. Tu reviens comme une fleur après des mois d'absence et tu voudrais que le monde se soit arrêté en ton absence ? Tu voudrais pouvoir reprendre les choses là où tu les as laissées, comme si rien ne s'était passé ? Tu voudrais tout avoir, mais tu ne sais même pas ce dont tu as réellement besoin. Tu ne la mérites pas, et elle mérite tellement mieux qu'un type dans ton genre. T'es qu'un gamin pourri gâté. Un enfant qui joue avec ses jouets, les casse quand il en a marre, et pleure quand il s'ennuie. T'es un monstre d'égoïsme, un individu abject et un petit con préten... » Roméo n'eut pas le temps d'aller au bout de ses propos. Ma main droite avait agrippé le col de sa chemise, et je m'étais rapproché de lui pour le stopper. Le poing et la mâchoire serrés, je luttais contre mon instinct animal, qui me dictait de lui coller une bonne raclée devant le parterre d'étudiants. « Je refuse de me faire insulter de la sorte par un étranger. Tu ne me connais pas, tu ne sais rien de moi ou de ma famille. Tu n'as aucun droit de jugement. Tu n'es rien, tu n'es personne. Tes petites leçons de morale, tu peux te les garder, ou aller les dispenser à mes détracteurs. Maintenant, tu nous fous la paix. » Ajoutais-je avant de le relâcher, le poussant en arrière sans ménagement. Je n'avais pas pour habitude de faire preuve de violence, mais Roméo me poussait à bout. « Casse-toi, ou je te jure que je me ferai un plaisir de te refaire le portrait. » Sifflais-je, le regard noir. Comprenant qu'il ne gagnerait pas sur ce coup, l'Alpha recula d'un pas. Mais avant de s'éclipser, il proféra une dernière menace. « Tôt ou tard, tu le payeras. » Un doigt habile remonta sur son torse, et s'arrêta sur son cœur, qu'il tapota discrètement. Je ne m'en offusquais même pas, trop content qu'il me laisse enfin une opportunité de discuter avec Micah. Et puis... Plus le temps passait, et moins cette maladie demeurait secrète. Entre la fusillade et mon début de crise en plein amphithéâtre, les plus vifs d'esprit avaient dû comprendre qu'il y avait anguille sous roche. « Désolé. Je sais que tu n'aimes pas les démonstrations de force, mais il fallait absolument que je te parle. » Dis-je en posant une main sur la hanche de ma nouvelle cavalière. Trois minutes. C'est le temps imparti que j'avais pour la convaincre, et lui prouver ma sincérité. « Et comme tu refusais de m'écouter, je ne voyais pas d'autre solution que de te  kidnapper pour une danse. » Et après, elle pourrait faire ce qu'elle souhaitait. Une fois qu'elle aurait toutes les cartes en main, elle pourrait prendre une décision. « Après notre discussion à l'hôpital, je suis retourné en Italie pour les vacances. Tradition oblige. J'ai passé deux mois à respecter scrupuleusement ma parole, comme je te l'avais promis. Tu peux demander à Francesca, je l'ai rendue dingue. » J'ai légèrement souri, me souvenant que ça n'avait jamais été le grand amour entre ma sœur et Micah. « Bref, peu importe. Le temps a passé, mon état s'est amélioré, et la fin de l'été approchait. Je me faisais une joie de rentrer à San Francisco. Pour te montrer que j'avais tenu parole. Que je m'étais battu pour toi. Pour nous. » Soufflais-je, alors qu'instinctivement, ma main qui s'était logée au creux de son dos raffermissait sa prise. « Mais mon père a tout gâché. Deux semaines avant de rentrer, il a organisé une rencontre. Carmen était là, avec ses parents. Et nos deux familles se frottaient les mains du petit arrangement qui avait été conclu. » Je revoyais encore mon père, et son petit sourire fourbe. Le père de Carmen, dont les traits rouge témoignaient de sa satisfaction. « Chacun y a trouvé son compte. Même Carmen, je crois. Au début, en tout cas. » Parce que depuis que nous étions rentrés à San Francisco, ça avait été de mal en pis. Après, elle avait commencé à me trouver suspect. « Elle a vite compris que quelque chose clochait. Je ne parlais jamais, et ne voulais jamais sortir. Elle n'a rien dit à ce moment, mais ce soir, j'ai compris qu'elle avait observé. Et compris. Compris que ce ne sera jamais elle, malgré tous les efforts du monde. Compris qu'il n'y avait pas d'espoir, que notre relation était vouée à l'échec. Compris qu'il n'y avait que toi, que je ne voyais que par toi. » Avouais-je, la regardant droit dans les yeux. Je ne me défilais pas. Je me mettais à nu, comme je ne l’avais jamais fait. Je posais des mots sur ce que je ressentais au plus profond de mon être, me dévoilant entièrement. Prenant le risque d'être rejeté, et laissé pour mort. Mais c'était un risque à prendre, et c'était maintenant ou jamais. « Je t'en prie Micah, dis-moi qu'il n'est pas trop tard. »
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Nina Fitzmartin
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MessageSujet: Re: No one ever will love me better than your everlasting love ~ pv No one ever will love me better than your everlasting love ~ pv EmptyDim 16 Nov - 21:45

 
“.You look into my eyes, put me out of my misery.
I have never told lies, I want that you come back to me.
No matter what happens, we must stick together.
Come on trust in my words,  give me your heart back again.
We walk through a world where nobody has been before.
Turn back the hands of time open every door.
I swear I wouldn't let you down and sure I love you more.”


micah withmore-sinclair ≈ Il y a bien longtemps qu'elle n'avait pas ressenti ça. Ce mélange grotesque de crainte et de soulagement, qui se propageait lentement en elle tel un baume réparateur, à l'odeur bizarrement infecte. Mal à l'aise dans l'étreinte de Roméo, elle tenta au moins de feindre un sourire afin de rendre justice à son inexplicable persévérance. Elle réalisa à son tour que ça ne fonctionnerait jamais entre elle et lui. Que malgré  qu'ils soient parfaitement parfait ensemble, si peu de choses en lui égayait ses sentiments à son égard. La frontière entre l'amitié et l'amour peinait à être franchie, et lui semblait ce soir plus insurmontable que jamais. Un coup d’œil au-dessus de l'épaule de son cavalier lui permit de flirter avec les silhouettes de Carmen et Sandro, discutant plus loin, et de réaliser combien ses sentiments pour lui demeuraient indomptables, et que dans son malheur, elle s'avérait être infatigablement amoureuse de lui. À la recherche d'un réconfort dont elle avait cruellement besoin pour faire face à son amour brûlant et maladif pour Sandro, Micah s'apprêta à se rapprocher inconsciemment  et très injustement de Roméo qui n'attendait qu'une chose :  pouvoir l'enlacer avec plus de fermeté, afin d'asseoir sa position de petit-ami une bonne fois pour toute, sans pour autant prendre l'initiative de le faire vraiment sans son accord, et ainsi de la bousculer. Son menton posé dans le creux de sa nuque, c'est tout en essayant de s'extraire de cette réalité pesante qu'elle réalisa que Sandro se trouvait prêt d'eux, quémandant sa main (pour une danse tout du moins). « .Non. » s'empressa-t-elle de répondre, à l'unisson avec Roméo. Bien trop audacieuse pour ce que sont cœur l'autorisait, elle afficha une mine basse et honteuse l'instant d'après, se rendant coupable d'un crime qui n'en était pas un, et qui était qui plus est largement justifié. Comme si lui refusait quoi que ce soit, dans l'état actuel des choses, pouvait lui porter préjudice. Mais quel préjudice après tout ? Entre sa relation à sens unique avec Roméo, et sa relation inexistante, reposant sur trop de félonie, avec Sandro, Micah n'avait à l'heure actuelle plus rien à perdre sentimentalement parlant. Fébrile, elle espéra que ces deux '' non '' catégoriques suffiraient à le repousser, et constata, plus tourmentée encore, que ce n'était pas le cas, bien au contraire. « .Mais pour qui tu te prends Sandro ?. » questionna-t-elle, entre ses dents et sans le quitter du regard. Pour qui diable se prenait-il ? À les interrompre de façon si irrespectueuse, comme si le monde lui appartenait, et surtout le sien. Il se prenait pour un Pelizza da Volpedo à qui on ne refuse rien, bien sûr. Cette fratrie indisciplinée, et bornée comme pas permis, qui n'admettait pas qu'un '' Non '' puisse être une réponse correcte. Et si elle se voyait déjà lui dire qu'il allait bien trop loin, qu'il devait se contenter de son refus de danser, ou même discuter avec lui, et surtout qu'il n'arrangeait pas son cas en intervenant de la sorte, elle fut rapidement coupée dans son élan par un discours mal-pensant et trop peu judicieux de la part d'un Roméo… changé. « .Roméo !. » le gronda-t-elle, mortifiée qu'il puisse tenir pareil discours, et surtout animé d'une telle vigueur. Qu'il puisse avoir raison ou tord ne l'effleura pas une seule seconde, sachant qu'elle se concentrait uniquement sur le contenu de ce speech trop acerbe et trop virulent pour elle qui définissait, de part sa seule existence, la sagesse. Tout en portant ses mains sur sa bouche, elle assista à la scène impuissante, trop pétrifiée pour tenter de se glisser entre les deux opposants. « .Arrêtez ça tout de suite. » ordonna-t-elle, sans trop insister non plus, mais prête à en découdre avec le premier qui oserait provoquer l'autre de nouveau. Consciente du ridicule de la situation, et sentant déjà les regards de curieux se poser sur ce trio infernal, Micah préféra encore rester en retrait et prier pour que Sandro ne relâche Roméo, et que ce dernier obtempère. « .Tu sais quoi ? Peu importe. Je rentre chez moi, tu fais ce que tu veux. » Roméo accompagna sa maxime désinvolte d'un regard écœuré, avant de s'en aller. Et avant qu'elle puisse réaliser l'ampleur de la situation, il était déjà dehors, et elle dans les bras d'un Sandro se répandant déjà en excuses. « .Mais... » débuta-t-elle, sans quitter du regard la porte par laquelle Roméo s'était évaporé, puis Carmen sur ses talons, toute aussi bouleversée que n'importe lequel d'entre eux pouvait l'être. À refuser de lui donner la parole, Micah se retrouvait piégée et contrainte d'entendre une énième série de justifications, d'excuses qu'elle jugeait maintenant bidon à force d'en avoir entendue. Et quel délicieux piège. Sandro sentait si bon, était si beau que son cœur fit un loupé tel qu'elle suffoqua quelques secondes, en oubliant sa raison dans un abîme d'amour pour lui et son cœur quelque part sur le carrelage froid. Profitant malgré elle de cette proximité, elle s'imagina entrelacer ses doigts avec les siens, et faire glisser la main qui se trouvait à présent sur son épaule jusqu'à sa nuque. Il n'avait qu'à presser un peu plus la paume tiède de sa main dans la courbe de son dos, mise à nue par sa robe décolletée, pour la séduire de nouveau et la posséder toute entière. « .Et tu crois vraiment que je vais t'accorder une danse, après ça, sans broncher ? . » bafouilla-t-elle d'une petite voix éteinte, cherchant par la même à reprendre de sa contenance. Faut croire que oui, puisqu'ils dansaient. Sans qu'elle s'en rendre tout à fait compte, et donc ne puisse s'y opposer que partiellement, Micah dansait un slow timide et maladroit avec lui. Ses mains frémissaient dans l'étau ferme, mais tendre, des siennes et il était désormais trop tard pour se soustraire à son étreinte. Il était trop fort pour elle, sous tous les aspects à présent. Comment résister à ces yeux ? Et cette voix ? Toute sa force fut mise à contribution pour l'empêcher de sombrer bêtement de nouveau. Et même si elle s'obstinait à ne pas vouloir écouter, elle y fut contrainte par l'intimité qui s'était installée autour de leur duo. « .Oui c'est ça, bien sûr, je vais demander à Francesca. » se mit-elle à railler, amère. Comme si. Comme si elle pouvait un jour pouvoir espérer avoir une conversation décente et civilisée avec Francesca, qui prenait un plaisir malsain à la détester de chaque fibre qui la composait. Pour ça, toujours fallait-il que Francesca soit décente et civilisée, ce qui était, selon l'humble opinion de Micah, loin d'être le cas. Et dans l'hypothèse où cette dernière accepterait de discuter avec elle, jamais elles ne pourraient évoquer Sandro sans que ça tourne au vinaigre. Demander à Francesca, elle est facile celle-là, songea-t-elle tout en le dévisageant. Sans être hermétique à ses explications, Micah décida de se murer dans un silence désarmant et de faire semblant de ne pas être intéressée par des mots qu'elle attendait depuis longtemps. Depuis peut-être trop longtemps. Blessée, elle réalisa que tout ceci n'était qu'une mascarade dont elle venait de connaître la chute, un jeu qui se jouait dans son dos et dans lequel elle était reléguée au rang de spectatrice, ou de joueuse passive et désarmée. Elle voulut blâmer le père Pelizza da Volpedo, et chacun des membres de la famille tour à tour, pour s'obstiner à vouloir la laisser de côté sous prétexte qu'elle n'était pas digne de Sandro. Pour enfin réaliser que le problème ne venait pas de là. « .Donc si je comprends bien, toi aussi tu y trouvais ton compte finalement...» finit-elle par lâcher, morose et probablement trop sensée. Elle n'inventait rien, il venait lui-même de le souligner et Micah, du fait de sa subtile intelligence (qui ce soir s'avérait être un fardeau indiscutable) ne pouvait que le relever. Son père ne faisait que jouer, disposer les cartes de la manière la plus avantageuse possible, celle qui lui ferait le plus de profit. Seulement il jouait avec chacun de ses enfants, par logique, pourquoi s'obstiner sur Sandro après tout ? Augusto, Camélia et Francesca devaient bien avoir eux aussi quelques démêlés avec le paternel, en toute logique. Seulement elle devina que si les trois autres avaient un(e) fiancé(e) dans les jambes, ils chercheraient à s'en débarrasser coûte que coûte dans la minute. Et Micah, elle, tombait donc sur celui qui subissait sans rechigner et ainsi revenait le débat sur '' Sandro, et sa faculté innée de baisser les bras, de ne pas se battre ''. Face à cette triste constatation, une mine effroyable vint décolorer son teint d’albâtre. Et même si elle était en quelques sortes soulagée de savoir que cette union était basée sur un arrangement et non sur des sentiments, le trouble persistait.   « .Trop tard pour quoi au juste ?.» questionna-t-elle alors, de la suspicion sur les traits. « .Pour nous ?.» Partagée entre l'envie de pleurer de la façon la plus pitoyable possible, celle de rire jaune, ou bien encore l'envie de s'énerver un bon coup, Micah préféra opter pour la sagesse d'un soupir malade. Se frottant l'arête du nez de la pulpe de ses doigts flageolant, rompant ainsi la danse, elle s'accorda le droit digérer la question. Si seulement elle-même savait. Mais non. Prudente comme elle l'était, mettant de longues réflexions dans tous les sujets, Micah n'avait aucune réponse à lui fournir. À ses yeux, un '' Non, il n'est pas trop tard '' aussi aussi juste, et à la fois aussi faut qu'un '' Je suis désolée, mais c'est terminé entre nous ''. Elle était constamment à la recherche de réponses, pour tout, et aujourd'hui, aucune ne convenait, car même s'il était coutume de dire que l'amour devait suffire, dans ce cas-là, elle n'était plus sûre d'être assez forte pour supporter les drames plus longtemps. « .Ce que tu peux être culotté parfois.» finit-elle par lâcher, dans un soupir. « .Tu m'as présenté ta fiancée sciemment, tu m'as laissée vous voir passer du temps ensemble, vous tenir la main, et tout un tas d'autres choses, et tu n'as rien dis. Et rien fais.» lui reprocha-t-elle, à juste titre, sa voix commençant à nouveau à dérailler à cause d'un sanglot qu'elle tenta de contenir. « .Et ne me dis pas que ton père te force, parce que tu aurais pu me dire la vérité depuis le premier jour de ton retour et ne pas me la présenter. Mais tu ne l'as pas fait, et tu m'as laissé subir tout ça.» Désormais complètement détachée de lui, mais pas moins proche pour autant, elle réalisa qu'elle serrait les poings avec force pour ne pas fondre en larme littéralement, sachant déjà très bien ce que serait sa propre révélation, celle qui était toute à lui et dont il était libre de tirer les conséquences, et que d'oser dire celle-ci à voix haute lui serait meurtrier. « .Tu m'as brisé le cœur.» avoua-t-elle. «.Encore.» qu'elle insiste, pour qu'il se rende compte de la gravité de la situation et que sa peine n'était pas anodine, ni bénigne, et ne pouvait être pansée par quelques aveux. Elle lui avait tout pardonné, même l'impardonnable, mais les fiançailles étaient peut-être le coup de trop. « .Et le pire c'est que tu ne comptais même pas me dire la vérité. T'es venu au bal comme ça, dans l'intention de jouer le parfait petit couple et la seule chose qui t'as décidé c'est Roméo. T'es jaloux, c'est ça ?  L'idée que je puisse vouloir me donner une chance avec quelqu'un d'autre, ça t'énerve au point d'en faire une esclandre ? .» À la fin, elle ne se souvenait même plus de ce qu'elle disait au début, tant elle avait de choses à dire. Seulement son self control s'égrainait, et elle se félicita silencieusement de ne pas avoir pleuré plus que quelques larmes le temps de débiter ses mots. « .Après tout ça, franchement, qu'est-ce que tu attends  ? Allez, vas-y, dis-moi. Tu espères qu'il n'est trop tard pour quoi ?.» questionna-t-elle finalement, tout en osant un regard humide et bourré de détresse vers lui. « .Il va te falloir plus que quelques explications passables  et une crise de jalousie, pour arranger les choses, Sandro. Si c'est vraiment ça que tu veux.» À ce moment-là, elle réalisa que la chanson était terminée, peut-être même depuis un moment, ou peut-être pas. Que les étudiants dansaient, mais plus un slow et que la lumière jusqu'alors tamisée se ravivait pour une ambiance plus pétillante, auquel elle n'avait plus le coeur de participer. Esquissant un pas, puis deux en arrière, elle jugea que sortir et s'échapper serait peut-être pour elle la meilleure des cures. « .Si tant est que tu veuilles quoi que ce soit dans la vie, en fait.» le provoqua-t-elle, consciente qu'elle allait trop loin, mais pas navrée pour autant. Il avait besoin d'être bousculé, et de se rendre compte qu'il pouvait la perdre pour toujours, et elle avait besoin de lui faire comprendre que c'était allé trop loin pour elle et qu'elle n'avait pas les épaules. Le tout avant de s'éloigner, sans le quitter du regard, prête à aller prendre un bon bol d'air mérité et indispensable dans les jardins de Berkeley.

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MessageSujet: Re: No one ever will love me better than your everlasting love ~ pv No one ever will love me better than your everlasting love ~ pv EmptyJeu 1 Jan - 16:55

Très bonne nouvelle année ma Julia :plop: :plop:


Les réactions successives et fortement empreintes d'indignation de Micah ne firent ni réagir Roméo, ni moi-même. Tous deux embarqués dans un combat de coq, il n'était plus question qu'une tête bien pensante ne vienne interrompre cette mise à mort potentielle. Il n'y avait pas suffisamment de place pour deux, et ce soir, ce serait la loi du plus fort. Je disposais d'un avantage certain sur l'Alpha – j'avais l'habitude d'évoluer dans un monde de requins. Mon père, mon frère, mes sœurs : tous avaient un caractère fort, et n'avaient pas pour coutume de se laisser faire ou de plier aux désirs d'autrui. À force de les côtoyer, mais aussi et surtout par la force des choses, j'avais développé une certaine résistance aux attaques verbales, et un répondant tranchant. Que je montrais rarement, puisque mon côté défaitiste et pessimiste avait souvent pris le dessus. Mais pas ce soir. L'enjeu était trop important. J'avais l'impression que toute ma vie serait écrite en fonction de ce qu'il adviendrait dans les prochaines minutes. Roméo, Micah, Sandro. Un triangle impossible, contre-nature. Un triangle où aucun des membres n'y trouvait son bien-être. Un triangle qui finirait tôt ou tard par nous plonger dans l'horreur, si Roméo et moi n'en décousions pas ce soir. L'Alpha capitula rapidement, écœuré. Un léger flottement se fit ressentir, alors que mon rival quittait théâtralement la scène. Une petite voix dans ma tête me souffla que ce soir n'était probablement que le premier acte d'une très longue pièce, mais qu'importe : j'étais prêt. Prêt à en découdre, prêt à m'affirmer et à prendre mon destin en main, prêt à être plus égoïste que jamais. Profitant de l'incertitude régnante, mes doigts glissèrent dans le dos de Micah, pour ensuite l'entraîner sur la piste de danse. « Ils s'en remettront. » Dis-je rapidement, alors que je voyais le regard suivre tour à tour Roméo, puis Carmen. Roméo a visé juste, lorsqu'il m'a décrit. Je suis un gamin pourri-gâté, un monstre d'égoïsme, un individu abject et un petit con prétentieux. Pour l'une des première fois de ma vie, j'avais été digne d'un Pelizza Da Volpedo. Une casquette qui, à mon humble avis, ne me collait pas. Mais elle ferait l'affaire pour ce soir ; aux grands maux, les grands remèdes. « La danse n'est qu'un prétexte. Le seul que j'ai trouvé pour que tu acceptes, sinon de me parler, au moins de m'écouter. » Ce qu'elle n'avait pas fait dans le couloir, préférant fuir, jusqu'à être sauvée par l'arrivée de Carmen, puis de Roméo. Je nous accordais un peu plus de temps, pour tout lui expliquer. Cet été, mon père et ses idées, Carmen. « Moi ? Moi, j'y aurais trouvé mon compte ? » Répétais-je, incrédule. Je pouvais comprendre que l'Alpha soit en colère, qu'elle me déteste, qu'elle me trouve ingrat et lâche. Mais de là à croire que je m'étais complu dans une pareille situation ? Non, ça, ça me dépassait complètement. « Tu plaisantes j'espère ? » Sifflais-je, désormais agacé qu'elle puisse penser une telle chose. J'étais bien loin d'être parfait ; pour autant, jamais je n'aurais promis la lune à Micah juste avant les vacances, pour ensuite profiter de celles-ci pour retourner ma veste. « Cette fille est arrivée de nulle part comme un cheveu sur la soupe, et elle a tout foutu en l'air. Tu crois réellement que si j'y avais trouvé mon compte, je serai là, à San Francisco ? Non, certainement pas. Je serais resté à Rome pour finir mes études, et je l'auras épousée l'été prochain. Facile, sans bavure. Mon père aurait sans doute eu la délicatesse de t'envoyer un faire-part avec une jolie photo, et voilà. Terminé. Adieu. » Je n'aurais pas été là à essayer de discuter, à essayer de convaincre l'Alpha de ma bonne foi. Pour une fois, j'avais choisi d'affronter mes problèmes. Pour une fois, je n'allais pas laisser quelqu'un prendre de décision à ma place. Pour une fois, je ne baisserais pas les bras face à l'adversité et aux difficultés. Quoique Micah puisse en dire ou en penser, c'était pour elle, et uniquement pour elle, que j'étais là. « Oui. Pour nous. » Murmurais-je à voix basse, alors que la réponse de l'Alpha se faisait attendre. Ce qui, en toute objectivité, n'était pas bon signe. Cherchait-elle un moyen poli et délicat de m'envoyer paître ? Peut-être bien. « Tu voulais que je fasse quoi au juste ? » Demandais-je, connaissant pertinemment la réponse à cette question. Elle aurait voulu que je lui dise la vérité. Forcément, évidemment. Et l'envie ne m'avait pas manqué. Je n'avais seulement jamais eu l'occasion de le faire, trop accaparé à échafauder des plans pour me débarrasser de l'encombrante italienne. « Carmen ne connaissait personne, et me collait partout. Crois-moi quand je te dis que je n'ai pas eu une seconde de répit depuis son arrivée. Elle était partout, tout le temps, et jamais décidée à me lâcher. » Un calvaire, pour moi qui appréciait, de temps à autre, des moments de calme, de paix, et de solitude. « Penses-y : quand m'as-tu vu seul pour la dernière fois ? » En Juin, avant que je ne parte.  « Quand on s'est croisé pour la première fois de l'année scolaire, et que je t'ai présenté Carmen... J'y croyais pas. Je t'annonçais des trucs délirants, je te parlais de fiançailles, et tu ne disais rien. Pire encore, t'y croyais. Ça m'a tué, sur le coup. » Je revoyais encore le doux visage de Micah se décomposer, petit à petit. Je revoyais ses yeux s'inonder de larmes, alors que j'expliquais les raisons de la présence de Carmen. Je l'entendais encore nous souhaiter tout le meilleur du monde. Sans sourciller, sans penser un seul instant que tout ceci aurait pu être une vulgaire mascarade. « Après tout ce que je t'avais dit avant de rentrer en Italie, Micah ? Franchement. » Dis-je en secouant la tête. Ça n'avait eu aucun sens, sauf pour elle. L'Alpha, dont l'intelligence n'était plus à prouver, était tombée dans le panneau. Trop crédule, trop naïve ? Non. Trop habituée à être blessée par mes soins, sans doute. « Je ne voulais pas blesser Carmen. » Avouais-je à voix basse, honteux. L'italienne était une bonne personne. Une proie facile, pour le requin qu'était mon géniteur. « Ne te méprend pas. Simplement, je ne suis pas sur qu'elle eut un jour su que tout cela n'était qu'une mascarade organisée par nos deux familles. » J'ai roulé des yeux, avant de lâcher un petit soupir. Mon père avait bien orchestré la chose, lui faisant croire que je l'avais repérée lorsque j'étais au lycée, et que je n'avais eu d'yeux que pour elle. Que j'avais attendu pour être sur de mes sentiments, que j'avais ensuite négocié avec son paternel directement – comme on le faisait habituellement dans les grandes familles. Carmen avait été charmée, ce qui ne l'avait pas amenée à se poser de question. « Elle n'y est pour rien dans tout ça. Je voulais une pseudo rupture en douceur. » Comme si ça pouvait l'aider à aller mieux, à encaisser la nouvelle. Mais rien ne s'était passé comme prévu ; et la rupture avait été brutale, froide, tranchante. « Mais t'es arrivée au bras de Roméo et j'ai... » Commençais-je, ne sachant trop comment finir. Déchanté ? C'était le moins qu'on puisse dire. J'avais bien remarqué le rapprochement entre les deux Alpha, mais jusqu'à la dernière seconde, j'avais voulu croire que l'impensable ne deviendrait pas réalité. « Pété les plombs. » Je le voyais encore arrivé tout sourire, joyeux luron, se pavanant devant un parterre d'étudiants au bras d'une fille que j'aimais à en perdre la raison. « Jaloux ? Mais c'est pire que ça encore. » Avouais-je en relevant les yeux vers elle, assumant ce côté noir que j'essayais de masquer le plus possible. « J'avais envie de lui régler son compte ce soir, et la seule chose qui m'en a empêché, c'est le public ici présent. T'imaginer être bien avec lui me donne des sueurs froides, parce que je sais que ça m'éloigne de toi, et qu'on pourrait atteindre un point de non retour. Le voir se pavaner à tes côtés, te couver du regard, te serrer dans ses bras pour te consoler, t'embrasser le soir avant de te quitter me met dans une colère noire. L'imaginer ne serait-ce que posant un petit doigt possessif sur toi me donne des envies de meurtre. Ça me tue de te savoir avec un autre, parce que te perdre à nouveau, que ce soit physiquement ou amoureusement, m'est absolument intolérable. » Tout se jouait ce soir ; c'était désormais une évidence. Et il était hors de question que je laisse ma chance passer. Je savais que si l'issue de la soirée n'était pas en ma faveur, je scellais mon destin. Je serais condamné à errer, sans trop savoir quoi faire, sans trop savoir vers qui me tourner. Je ne serais que l'ombre de moi-même, comme je l'avais été lorsque j'avais été loin de Micah. Un pauvre malade inintéressant, qui zappait son traitement un jour sur deux, qui se laissait dépasser sans sourciller, et qui crèverait seul avant l'âge, probablement délaissé et oublié de tous, à cause de sa négligence latente. Ce qui me sembla être les dernières notes de la chanson tintèrent, et Micah profita de cet entracte pour quitter la salle. En douceur, sans précipitation. N'avait-elle donc rien entendu de ce que je venais de lui dire ? Ou voulait-elle que je montre, une fois de plus, à quel point je pouvais tenir à elle ? Parce que ça, j'aurais pu le lui dire tout au long de la nuit, si ça pouvait la rassurer. « Maintenant tu vas m'écouter. » Dis-je sur un ton ferme, sans appel, après l'avoir rejointe au niveau de l'entrée de la salle. « Et après, tu feras ce que tu veux. » Ajoutais-je, abattant ma dernière carte. Ma pièce maîtresse : la vérité. « Ce que je veux dans ma vie, c'est toi. Hier, ce soir, demain, et les jours suivants. Je te veux toi tout entière, et tout le temps. Je veux que tu sois la première chose, la première personne que je vois quand j'ouvre les yeux le matin. Je veux te distraire quand tu révises, te porter sur mon dos quand t'es trop fatiguée pour marcher, t'embrasser pour te faire taire. Je veux qu'on finisse nos études ici, et qu'on retourne à Rome. Je veux qu'on s'installe ensemble, qu'on s'engueule pour la décoration de notre appartement, qu'on fasse des compromis pour trouver nos lieux de vacances. Je veux qu'on se marie, qu'on reparte en Sicile, qu'on fasse toutes les choses que l'on avait jadis prévues de faire. Je veux qu'on soit heureux, ensemble. Voilà ce que je veux. » Elle avait toutes les cartes en main. À elle de voir ce qu'elle voulait en faire.
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