Cette conversation sur notre avenir incertain se déroulait de façon des plus calme, chose rarissime depuis tout ce temps passé ensemble, depuis notre rencontre ou tout avait été si explosif mais je devais me rendre à l’évidence, certaines choses devaient être prises en considération comme le fait d’intégrer bientôt u nouvel arrivant qu’était ce futur enfant de Stephen ainsi que ma guérison incertaine mais comme il venait de l’évoquer, cela en valait la peine, non ?
Prenant sa tête entre mes mains je voulais qu’il voye à quel point je tenais à lui, que je ne ferais aucune différence avec son enfant comme si c’était le mien, je m’étais résignée à vivre les évènements présents et puis avais-e réellement le choix ? Oui, je l’avais mais par amour j’étais prête à tout pour lui, pour nous.
« Je n’ai aucune crainte quand à cet enfant pour ma part mais je me demande quelle place j’aurai pour lui. Je ne serais pas sa mère, simplement la petite-amie de son père si toutefois le destin souhaite me donner une seconde chance, ce que j’ose espérer peut-être, enfin je n’en sais rien mais c’est aussi de toi dont il est question. Sauras-tu me trouver une place entre ton enfant et moi à part égale ? »
Voilà ce qu’était l’une de mes craintes, ne doutant nullement de l’amour de Stephen à mon encontre. Puis cette Jamie, il semblait l’apprécier, ce qui était aussi une angoisse pour moi. Cela les rapprocheraient ils avec le temps et cet enfant, leur enfant ? J’aurais pu évoquer le fait également que j’avais subi un prélèvement d’ovocyte il y quelques mois, mais à quoi bon si je n’étais pas sure de m’en sortir. Et puis cela aurait pu inciter Stephen à le faire espérer pour une chose qui n’arriverait probablement jamais, non ? Tant de choses me traversèrent l’esprit que je ne savais où donner de la tête.
Puis cette promesse que je lui avais explicitement demandée n’étais pas irréfléchie au contraire, sinon pourquoi aurais-je fait toutes se démarches pour qu’il garde la galerie ? Un don de mon vivant en quelque sorte, sachant qu’il en ferait bon usage. Et puis cette galerie avait été le début de notre historie en dehors de la maladie. C’était notre lien.
Le serrant fortement avec tendresse j’espérais qu’il comprenne, qu’il accepte ma demande pour mon bien-être pour me sentir rassurée si je devais partir. Puis vint ce murmure, qui me fit sourire malgré tout, ayant le cœur serré à ses paroles. « Notre galerie » avait-il dit ? Je me sentais apaisée au fil du temps que notre conversation s’avançait. Je me sentais bien mieux, plus sereine et plus légère à la fois. Telle une douce enivrance de l’entendre me dire tout ceci, même si tout cela avait une tournure des tragiques au final.
Puis nos regards plantés l’un dans l’autre, que je l’observais venant poser mes lèvres sur les siennes lui rendant son baiser qui se faisait ensuite de plus en plus intense avant de me détacher de lui doucement, me pinçant les lèvres, tête baissée avant d’inspirer profondément. Puis reprenant mon courage à deux mains, je soutenais de nouveau son regard.
« Je t’aime aussi et ça a toujours été le cas même si je ne l’ai pas toujours montré. Je suis désolée…
J’étais désolée d’avoir coupé les ponts, après avoir mis un terme à notre relation à nos fiançailles et à nous tout simplement sans compter le fait d’avoir eu une sale passe en trainant les bars plutôt que de venir vers lui pour discuter de ce qui n’allait pas, restant dans ma bulle jusqu’à faire n’importe quoi, avec l’alcool ou encore avec d’autres hommes…Mais cette séparation n’avait-elle pas été au final bénéfique ? Peut-être…La preuve en était qu’on était là, dans cette salle de bain tous les deux, enlacés.
« Je…J’irais voir mon cancérologue dès lundi voir ce qu’il en est mais ça ne veut pas dire que j’accepte enfin je ne sais pas…je veux savoir ou je mets les pieds si je choisis de mener ce combat encore une fois…C’est difficile pour moi et… »
Je m’empressais de poursuivre avant qu’il ne me coupe la parole pour ne pas m’arrêter en si bon chemin dans mes révélations.
« Je sais que ça l’est tout autant pour toi comme pour mon entourage. Bon aller maintenant on arrête de pleurnicher. Et si on profitait de notre journée pour prendre un bon petit déjeuner ? Qu’ne dis-tu ? »
Sur ce, après un baiser chaste mais tendre, je me rinçais avant de sortir du bain et sort de la baignoire pour enfiler une sortie de bain de soie bleue nuit aux motifs asiatiques. Relevant la longue chevelure tout en me regardant dans le miroir.
« Je vais nous préparer tout plein de choses à manger, j’ai une faim de loup ! Tu me rejoins une fois que tu as fini ? »
Me tournant et me penchant vers Stephen je lui déposais un baiser sur le front avant de quitter la pièce en direction de la cuisine. À peine avais-je atteint le corridor que le téléphone sonna. De si bonne heure ? Cela ne m’inspirait nullement confiance. En direction du guéridon je pris le combiné en main et quelle ne fut pas ma surprise que j’en restais bouche bée, même après avoir raccrochée. Un signe du destin ? Je dus m’asseoir pour réaliser l’ampleur de cet appel…Je n’avais plus le choix désormais c’était une certitude !
Stephen arriva après un petit moment. Reposant le téléphone à sa place sans un mot je me tournais vers lui ne sachant par où commencer. L’estomac noué, je me décidais à parler, debout face à lui désormais, le teint blême par cette annonce inattendue.
«Tu sais ces signes dont tu parlais tout à l’heure et bien…C’était mon cancérologue il vient de me dire que...qu’un donneur était compatible. »
C’était tel un miracle mais cela me collait une de ses frousses allez savoir pourquoi, que j’en étais toute tremblotante. Je savais que je devais faire des analyses pour cette greffe avant le jour J si toutefois je me décidais à accepter de me faire soigner. Et le donneur n’était autre que Luke qui avant de retourner en prison allez savoir pourquoi d’ailleurs avait fait cette bonne action. Méritais-je réellement un tel traitement de sa part ?
« Si…si j’accepte je dois passer quelques examens encore et… »
Était-ce la fin de tout ce calvaire ? Je savais que c’était la dernière chance me concernant avant de retrouver un autre donneur. Je regardais de nouveau Stephen avant de baisser les yeux, le souffle court et rapide.

J’avais oublié pendant une fraction de seconde que cette « relation brève » avec Luke avait pu toucher pleinement Stephen mais j’étais passée outre ne pensant plus qu’au présent maintenant. Puis vint cette question inattendue. Je déglutis un instant avant de lui répondre. Le regardant dans les yeux je ne pus que lui avouer la vérité.
« Oui »
Je n’ajoutais rien de plus de peur de le froisser. Resserrant ma main dans la sienne je voulais me montrer rassurante. Ce fut à cet instant que j’arquais un sourcil. Une robe avec une paire de baskets ? Quelle idée ?! Très bien dans ce cas…je m’imaginais cette tenue mais pour quel endroit ? Allons-nous nous rendre en pleine nature ? Allions nous marcher ? Tant de questions qui me taraudaient l’esprit.
« Je n’en sais rien c’est toi qui sait où l’on va pas moi. Et j’avoue que je suis curieuse… »
Je n’aimais pas les surprises, je n’avais jamais aimé cela et pourtant j’allais abdiquer, me dirigeant vers la chambre ou se trouvait le dressing ou je ne mis pas longtemps à me vêtir. Une robe quelque peu ample arrivant au-dessus des genoux, une paire de converses ainsi qu’une petite veste en jean pour accompagner le tout. Tenue décontractée et simple. Passant ensuite de nouveau par la salle d’eau je dégageai mon visage en attachant les cheveux d’une pince, et le tour était joué ; sans oublier également une petite touche de maquillage léger pour avoir bonne mine. Me voilà fin prête tandis que je rejoignais Stephen dans le salon prenant mon sac à main, impatiente de savoir où il comptait m’emmener.
« Alors ? J’espère que ça ira sinon je peux toujours aller me changer ! »
J’étais enthousiaste et peureuse face à cette surprise. Car cela en était bien une, vue qu’il ne souhaitait pas me donner le moindre indice.
« Plus vite partis, plus vite je serais rassurée, tu sais à quel point j’aime contrôler les choses et là, le fait que tu ne me dises rien me stresse. Alors je vais prendre sur moi et afficher un beau sourire jusqu’à ce que je découvre ce que tu mijotes ! »
Je lui lançais un clin d’œil avant de me diriger vers le hall d’entrée. J’avais eu beau retourner tout dans ma tête, je ne savais réellement pas où l’on irait. J’attendis donc le départ…

Tout était si inattendu depuis la veille qu’il me semblait vivre un véritable conte de fée. Mes retrouvailles avec Stephen, un amour incassable, une future vie à deux sous de meilleurs aspects avec l’annonce de bon matin de cette potentielle greffe si toutefois j’acceptais, puis ce réveil paisible en douceur aux creux de ses bras. Tout était parfait non ? Mais une surprise semblait encore m’attendre. Éprouvante journée à l’horizon ? À coup sûr ! En tenue prête à affronter le monde entier je ne pus que prendre sur moi attendant de savoir ou Stephen comptait m’emmener mais rien n’y fait ! Puis ce petit détail manquant ? Le bandeau. Cela avait un côté érotique non ? Il avait déjà utilisé ce petit morceau de tissu lors de nos ébats il y a longtemps déjà mais me montrant docile je me laissais donc faire, respirant son parfum et m’imaginant la satisfaction sur son visage de me voir le suivre. Je me faisais plus douce, plus approchante mais je devais avouer que cela me rendait grandement nerveuse.
« Tu comptes me séquestrer dans un endroit secret ? »
Tentais-je de lancer pour détendre l’atmosphère et me sentir plus sereine. Yeux bandés, dans un flou total sur la destination et ne sachant rien devant simplement les faire confiance à l’aveuglette…Mais étonnamment j’en étais capable au jour d’aujourd’hui. Lui ayant rendu son baiser je me laissais guider le sourire illuminant mon visage désormais bandé. Ah la flatterie, le meilleur moyen d’obtenir ce que bon nous semblait !
Assise je réglais mon siège afin de me reposer ne pouvant rien faire d’autre. Je sentais les moindres mouvements de Stephen au volant et cela me fit même sourire de façon salace. Je ne cherchais même plus à savoir où nous alliions le principal étant d’être avec lui en chaque lieux et en chaque heure passés. La musique sortant des enceintes de la voiture, fut telle une berceuse que j’avais redormie un peu avant de sentir le véhicule se mettre en arrêt. Je m’accrochais à lui faisant attention ne sachant ou je mettais mes pieds.
« Ok, je te suis ! »
Une légère touche d’humour ne pouvant faire autrement que de marcher à ses côtés et jouant le jeu. J’écoutais malgré tout autour de moi, à savoir si je reconnaissais quelque chose, une odeur, un son, mais rien de cela, excepté le bruit léger du vent et sentant les rayons du soleil sur notre peau. Je pouvais respirer l’odeur de la nature malgré tout mais rien de plus…
Puis je faillis lui rentrer dedans lorsqu’il se stoppa et me retira ce bandeau m’offrant de nouveau la vue. Les yeux toujours clos avant de les ouvrir doucement, le cœur battant. Mais quelle ne fut pas ma surprise de voir cet endroit de nouveau. La clairière ou il m’avait peint. C’était si significatif pour moi, pour lui, pour nous ! Je crus fondre en larme allez savoir pourquoi. Le point de départ de tout, de notre amour infini.
« Mais …qu’est ce qu’on fait là… ? »
Fronçant les sourcils étonnée de nous savoir en ce lieu. J’avais peur et était excitée à la fois. Voulait-il me peindre de nouveau ? Passer la journée ici pour n’être que tous les deux loin de tout ? Mais je n’eus pas le temps de poursuivre dans mes réflexions qu’il oppressait ses lèvres sur les miennes. Baiser émouvant que je lui rendis me rapprochant de sa personne, sentant la chaleur de son corps et son cœur battant. Puis cette petite chose qui se faufila jusqu’à l’une de mes mains. C’était de taille moyenne, doux au toucher de forme légèrement rectangulaire. Mais bien trop éprise de mon bellâtre jusqu’à ce qu’il rompt ce contact intense. Mes yeux se posèrent sur cette petite boite en velours noire bleutée, sachant désormais ce qu’elle contenait. Je souriais heureuse de son geste mais également de retrouver ce bijou qui avait une énorme valeur à mes yeux et à mon cœur. J’étais sienne et le lui prouverais en la portant mais la suite de ses paroles me firent tel un choc électrique. Les yeux écarquillés la gorge nouée et la respiration vive je ne savais plus que dire ou faire ? J’étais telle une statue de pierre, ouvrant l’écrin doucement…Tant de souvenirs remontant à la surface. J’avais déjà été sa fiancée par le biais de cette bague mais qu’il me demande officiellement d’être…sa femme ? Je devais paraitre vraiment idiote en cet instant…Me pinçant la lèvre inférieure et fermant un issant les yeux je dus réfléchir n’étant pas une question à laquelle il me fallait répondre avec précipitation.
« Si je comprends bien je dois pouvoir également te combler en restant à tes côtés ? »
Cela était une accroche pour la suite de mes paroles.
« C’est LA raison qui doit me faire accepter de me soigner ? »
Tout en relevant les yeux sur sa personne, perçant son regard. Après avoir inspiré .Tant d’obstacles malgré tout entre nous encore, comme ma fichue maladie, cet enfant avec cette Jamie et pourtant il voulait qu’on vive intensément pour nous en formant u duo. C’était la plus belle preuve d’amour qu’il pouvait m’offrir mais…
« J’veux pas me précipiter pas dans ces conditions…pas dans mon état…j’veux pas faire de toi un futur veuf, je ne le supporterais pas…tu me comprends n’est-ce pas ? »
Tout en posant l’une de mes mains sur sa joue. Et s’il prenait mal ma décision d’attendre ? Je ne savais pas quelles étaient mes chances à guérir après cette greffe.
« Même si j’accepte de me faire soigner ça ne voudra pas dire que je m’en sortirais automatiquement. Tu en es conscient ? »
Tout en fronçant les sourcils. Je voulais qu’il prenne en considération que subir la greffe n’allait pas régler tous nos problèmes, du moins ceux concernant ma santé et puis se marier veut également dire construire notre propre famille. Et puis à bat les « Si »…tout s’embrouillait dans ma tête alors je prie une parfonde inspiration et me demandait intérieurement ce que je voulais…ce que mon cœur désirait. Je repris un air plus serein et lui souriait timidement, revirement total de décision !
« Je pourrais garder mon nom de jeune fille pour les affaires ? »
Une façon détournée de lui dire « oui » le cœur battant prêt à exploser ! Après tout soyons fous et vivons pleinement notre amour !
Quelle sera sa réaction ? Ma peur n’était pas d’être avec lui mais sans lui. Autant vivre et ne penser à rien d’autre pour le moment se rendant heureux tous les deux et peut-être un jour trois sans prendre en compte sur l’instant son futur enfant d’avec Jamie…Chose dont je n’ai jamais parlé à Stephen, étant au plus mal à cette époque….La chance que j’ai des enfants, nos propres enfants étaient plus que possibles, même réalisables d’ailleurs !