Je voulais aller voir ma fille, et mon ex. Je désirais lui expliquer et pour le moment, je me demandais bien s’il habitait toujours au même endroit. J’avais juste l’envie toute simple de suivre le tout, et pour ma part, j’espérais bien que tout se passe bien. Je marchais pour y aller, et j’avais juste envie de pouvoir aider du mieux que je pouvais. Je me demandais bien pourquoi est-ce qu’il fallait donc que je panique mais bon, je préférais aussi essayer de le voir. Tout simplement parce que le FBI lui avait envoyé un dossier et que normalement cela m’aiderait à retrouver mon ex que j’aimais encore et ma fille, notre fille.

J’espérais bien qu’un jour, je puisse donc arranger le tout, tout en essayant de ne pas paniquer, je préférais pour une fois ne pas paniquer non plus. Je réalisais qu’il était bien aussi pour moi de trouver une piste à lui dire. Sauf que pour le moment, rien ne venait. Je constater juste que ma fille me manquait ainsi que l’homme de ma vie. Je réalisais qu’il était bien aussi que je fasse un effort. J’en avais fais un gros en venant, et tout en sachant que pour le moment, je trouvais le truc le moins drôle qui soit, je prenais donc la suite des choses à dire ou faire.

Je faisais un pas de plus vers la porte, et tout en m’arrêtant, je trouvais qu’il était bien aussi que je le fasse. Soufflant pour m’encourager, je frappais à la porte, et je me demandais bien ce qu’il allait se passer.

S’occuper de la petite. Pourquoi ? Cailin ne parvenait plus à s’en souvenir. Daniel avait eut quelque chose à faire. Actuellement, son esprit, à elle, restait centré sur sa petite personne. Tant absorbé par des questionnements incessants, elle ne parvenait plus à regarder le monde. Et si elle avait été plus vigilante ? Et si elle avait été plus solide ? Et si elle avait été différente ? Si elle avait fait d’autres choix ? Sa vie se nourrissait de rancœur et de culpabilité. Parfois, la douleur devenait intenable et elle se persuadait que jamais plus sa vie ne serait la même, qu’elle ne pouvait pas remonter la pente une fois encore pour mieux la redescendre. Parfois, elle pensait voir le bout du tunnel et elle virait presque hystérique. Une dépression passagère, une réaction post traumatique… elle lisait une montagne de magasines pour se renseigner sur son état sans jamais oser reprendre contact avec un psychologue ou autre spécialiste. Ce fait annoncerait un échec de ses précédents efforts. Cailin avait alors perdu une dizaine de kilogrammes. Ses tenues s’étaient métamorphosées pour des passes partout bien plus discrets. Ses camarades Delta et Bêta ne comprenaient pas réellement ce changement. Parfois, elle craignait de se faire mettre à la porte d’une confrérie qu’elle avait harcelée pour parvenir à entrer.

Aussi, elle tentait de faire des efforts dernièrement. Les cheveux avaient appréciés un tour chez le coiffeur. Une légère manucure redonnait vie à ses doigts et un passage dans une boutique lui permettait de parfaire sa tenue. Le tout restait simple mais élégant. Une jupe droite laissait admirer de longues jambes perchés sur des talons aiguilles digne de ce nom. Son haut se cachait sous une veste cintrée qui accentuait sa taille. Bref, Miss avait revenue au goût du jour le célèbre tailleur féminin.

Une serviette sur l’épaule pour éviter tout rejet indésirable, bave, larmes ou autre, sur sa tenue, Cailin berçait délicatement la jeune fille qui sanglotait doucement sur son épaule. Un mauvais rêve peut être. Une main apaisante et une petite chanson permettraient d’arranger le tout. Quand on frappa à la porte, Cailin cru maudire la personne qui venait troubler la tranquillité du lieu. La petite recommença à chouiner et de plus belle. C’était l’heure de la sieste ! Tirant la porte vers l’intérieur, la blonde jeta un coup d’œil à l’inconnue sur le pallier.

« Bonjour. »

Peut être est-ce une amie à Kitty ? Une amie à Daniel ? Il avait une fille qui lui tournait autour non ? Cailin ne se rappelait pas bien. Kitty semblait assez proche de Daniel, même si la journaliste n’avait jamais réussi à savoir quel était la nature de leur relation. Peut être qu’ils finiraient en couple. Si Daniel ne remarquait pas toutes ses filles qui lui tournaient autour, Cailin l'avait constatée sans difficulté.

« Daniel n’est pas là pour le moment. Kitty est sortie aussi. Les jeunes couples ont besoins de se retrouver, parfois. »

Parfait. Espérons que Miss inconnue ne lui tienne pas la patte durant trois plombes. Elle avait d’autres chats à fouetter. Surtout que Cailin restait particulièrement méfiante et sur ses gardes. Au moindre faux pas, elle lui refermerait la porte sur le coin du nez. Son propos avait tenté de faire comprendre à cette fille que ni Kitty ni Daniel n'était disponible et que l'homme de la maison avait assez de prétendantes sur le dos.

Tout en entendant la jeune femme, je lui répondais : « Bonjour, vous permettez.  » N’attendant pas qu’elle me donne son avis, je prenais ma fille, et lui parlant en Ojibwés, je regardais ma fille, qui mettait sa tête dans mon cou. Elle devait sans doute se souvenir de mon odeur, et elle se calmait alors doucement. Souriant à la jeune femme, je gardais ma fille dans mes bras. Je souriais à mon interlocutrice, et tout en ayant ma fille qui commençait à s’endormir. Je me demandais bien comment est-ce qu’elle allait réagir.

Ne disant rien pour le moment, je continuais de chanter dans ma langue natale. Sammy mettant son pouce dans sa bouche, elle fermait les yeux un peu plus. Contente de voir ma fille comme ça calme, je répondais. « C’était Daniel que je venais voir, je vais l’attendre sur le porche assise sur le banc. » Me dirigeant vers le banc, je posais mes fesses dessus. Prenant la couverture qui se trouvait là, je la mettais sur ma fille. Et donc, tout en étant regardée bizarrement, je continuais ma berceuse amérindienne. J’étais toujours calme et douce. Sauf lorsqu’on commencer à me titiller un peu plus.

Je me trouvais bien, et il ne manquait plus que je dorme aussi. Tout en remettant la couverture. Ma fille dormait dans mes bras, et je disais à l’inconnue : « C’est bon, elle dort, je vais la garder. Sinon, elle va pleurer et pour le moment, elle est bien au chaud. »  Ayant noté le nom de la jeune femme, je savais que pour le moment cette Kitty n’allait pas trop être bien face à moi. Mais bon, je ne disais rien de plus, et je continuais de parler en Ojibwés à ma fille : « Papa va arriver tu vas voir. En tous les cas, je suis contente de voir qu’il s’est bien occupé de toi. Tu as reconnu Maman petite filoute. » Une langue amérindienne pas parlé par les Blancs et donc, je pouvais parler à ma fille tranquillement. Elle souriait et elle suçait son pouce tout en dormant.

Je savais que pour le moment Sammy s’accrochait aussi à mon pullover. On pouvait voir ses petites mains qui s’accrochaient avec force. Calme, je me demandais bien comment est-ce que Daniel réagirait en voyant notre fille dans mes bras. J’avais toujours sa bague de fiançailles. Et je ne l’enlevais jamais.  Je berçais ma fille, et Sammy dormait complètement. Je me doutais que Si Daniel me l’enlevait qu’elle allait pleurer. Je la berçais comme ça lorsqu’elle était plus petite.

Cette femme était une parfaite inconnue. Elle pouvait toujours crever la bouche ouverte pour ne serait-ce que poser un doigt sur l’enfant. Aussitôt, Cailin recula lorsqu’elle s’approcha pour prendre la petite. Maintenant sa prise sur l’enfant de ses deux bras, Cailin recula d’un pas tout en envoya de son pied la porte en pleine figure de l’intruse. Qu’elle n’approche pas. Si elle était réellement attentive aux besoins de l’enfant, elle n’aurait jamais prit le risque de l’arracher ainsi, comme si ce n’était qu’un vulgaire jouet. Evidemment que Cailin ne l’aurait pas cédé si facilement. Aussitôt, elle tenta de refermer la porte à clef pour s’assurer que cette folle ne tenterait pas de lui voler la gamine.

« Si vous la voulez, vous attendrez que Daniel  et Kitty soient de retour. En attendant, effectivement, retourner dehors, posez vos neurones de dégénérés sur le banc.» Protesta Miss Watson d’un ton sec et cassant.

Le regard sombre, elle continua à bercer la petite perturbée par le changement de ton et les mouvements plus vifs de la journaliste. Elle se calmerait. Cailin connaissait la petite maintenant. Ce n’était la première fois qu’elle la gardait en l’absence de Daniel. Ce dernier avait plutôt intérêt à entrer et vite. Cailin commençait sincèrement à prendre peur. Après une agression et une tentative de meurtre, la jeune femme restait continuellement sur ses gardes, incapable de rester calme.

Chilali ne choisissait pas le bon angle d’attaque pour approcher l’enfant. Qu’importe qu’elle parle une langue bizarre ou qu’elle n’est pas l’air bien menaçante, elle n’approcherait pas et Cailin veillerait au grain.

« Vous n’avez qu’à lui téléphoner pour qu’il vienne. » Murmura à nouveau Cailin alors que la petite reprenait son pouce plus calmement.

Inutile d’affoler la petite parce qu’une pimbêche avait décidé de jouer les gros durs. Dans le fond, ce n’était qu’un test pour s’assurer que la femme connaissait effectivement Daniel. Si elle n’avait pas son numéro, ils n’étaient pas amis.

Me prenant la porte au nez, je voyais tout en me retournant que mes collègues du FBI étaient là. Leurs faisant un signe de tête, je les voyais venir. Et je leurs disais : « Tiens vous tombez bien tous les deux. Dites à cette guenon que je veux voir ma fille. » Je m’asseyais sur le banc, et j’entendais mes collègues : « FBI ouvrez cette porte de suite ! Vous avez intérêt à le faire à moins que vous ne vouliez-vous retrouver dans nos locaux.  » Allant poser mes fesses sur le banc sur le porche, je me demandais bien comment est-ce que la guenon de service allait réagir.

« Ouvrez cette porte immédiatement ! » Ferme et sérieux, je savais qu’ils me suivaient pour me demander sans doute un truc. Je leurs disais : «  Bon pendant que vous vous occupez avec cette sale guenon qui tient ma fille, je vais voir le dossier que vous avez pour moi. » Un dossier dans les mains, je commençais à lire. J’étais frustrée, calme, mais il ne fallait pas non plus me prendre pour une imbécile. Je ne m’attendais pas non plus à une demande de la part de ma collègue : « Tu as parlé en indien, hein, avoue ?  » Souriant doucement, je lui répondais : «  C’est la berceuse que je lui chante depuis qu’elle est née.  »

La voyant qui essayait toujours d’ouvrir la porte, je patientais. Le dossier était assez épais, je lisais qu’il y avait encore eu des vols et meurtres dans la réserve. Enfin, une des réserves qui étaient situées dans le nord des Etats-Unis. Je soupirais doucement, et je voyais que mon collègue commençait à perdre patience. « Vous ne voulez pas ouvrir, ce n’est pas bien grave, vous allez nous suivre dans nos locaux.  » Poussant la porte, il l’ouvrait, voyant la jeune femme en face de lui, il lui montrait sa plaque. Ma collègue étant là disait à la sale guenon : « C’est la mère biologique de Samantha Alexander. Vous êtes obligé de lui laisser sa fille. Donnez-là moi je vous prie. »

Restant à ma place, je continuais de lire le dossier. Je prenais le temps de tout analyser comme il le fallait. Attendant que tout se passe bien, je patientais gentiment. Il ne fallait pas non plus me prendre pour une imbécile et me fermer la porte au nez. Ma collègue me demandait : « Ton nez ça va ?  » Faisant une grimace, je répondais : « Apparemment, vous n’allez pas me lâcher la grappe ici, alors, tu rajouteras une plainte pour moi s’il te plait. » Elle approuvait de la tête, et je continuais de lire le dossier.

FBI ? Cailin haussa un sourcil. Que venait faire le FBI dans cette affaire ? Ils n’avaient absolument rien à voir dans tout ça! Déposant doucement la petite dans son parc, Cailin se redressa pour se diriger vers la porte. Une main lissa sa jupe pour se faire présentable. L'autre passa la petite chainette dans la fermeture pour s’offrir une sécurité au cas ou ce n’était pas le FBI à sa porte mais des usurpateurs. Avec une folle, tout pouvait arriver. Autant se prémunir. Finalement, Cailin entre-ouvrit la porte.

« Que puis-je  pour vous ? » Interrogea Cailin en fronçant les sourcils.

Cette affaire allait beaucoup trop loin à ses yeux. Depuis quand est-ce que les femmes à moitié folles appelaient le FBI ainsi ? Depuis quand le FBI pouvait se permettre une intrusion dans n’importe quelle maison ou vie privée sans la moindre autorisation ? Sérieusement ? Ils n’avaient rien d’autre à faire ? Comme chercher son fiancé qui l’avait quasiment tué, qui avait volé des centaines de personnes, ou tout au moins l’ensemble de leur économie ? Cette pétasse aurait pu lui présenter une carte d’identité, attendre Daniel et résoudre ça au calme avec une explication. Non, elle décidait de passer en force sans le moindre tact pour son enfant. Quelle mère horrible que d’imposer une arrestation sous le nez de sa propre gosse. Quelle mère encore plus horrible que de négliger jusqu’à la sécurité de sa gamine ! Et si les choses avaient mal tournées ? Et si Cailin avait paniqué ? Un profond dégoût apparu sur le visage de la blonde. Ce genre de femme ne méritait pas d’avoir d’enfant.

« Vous suivre dans vos locaux ? Et pour quelle raison je vous prie ? Cette femme ne s’est absolument pas présentée et a tenté d’arracher Samantha de mes bras. Elle ne m’a pas dit son nom, son prénom et n’a pas prit la peine de m’expliquer son soi-disant lien de parenté avec Samantha. Son père, Daniel affirme que la mère de Samantha est morte. En revanche, vous pouvez vous arrêtez vous-même pour abus de pouvoir, diffamation et divers autres entraves aux droits de tous citoyens. Il me semble que pour m’arrêter, il faudrait que j’ai commis un délit, hors , je ne fais que garder une petite en attendant le retour de son père. Quant à elle, » Cailin désigna du menton, l’étrange femme en retrait. «  elle avait plutôt l'air d'essayer de kidnapper la petite. Appeler des autorités, certes absolument compétentes, pour… quoi ? Ah oui, pardon. Parce qu’elle ne sait pas ce qu’est la politesse et encore moins le monde réel ou juste pour satisfaire un égo démesuré.»

Redressant un sourcil, Cailin recula lorsque la porte céda sous la force de l’agent. Ils ne voulaient rien entendre donc. Ils entraient et la chainette avait cédé sous le mouvement. Ils pouvaient afficher leur plaque, Cailin savait parfaitement qu’ils n’avaient aucun droit d’être là. L’enfant n’était pas en danger. Elle ne pleurait même pas. Cailin ne menaçait pas de s’enfuir avec elle…Bref, Cailin pourrait citer une montagne d’entorse à la loi, d’abus de pouvoir ou autres petits travers qu’elle ne manquerait pas de faire savoir. Avant de s’en prendre à une journaliste ayant le bras long dans le milieu, il fallait réfléchir.

Inspirant profondément, Cailin attendit d’être sur le pas de la porte, tenue par l’un des agents pour pousser un soupir las. Les voisins n’allaient rien rater du spectacle.  A quoi pensait Cailin à l’instant ? Et bien elle s’imaginait que Joe Shark allait être furax. Son assistante chez le FBI ! Elle allait en entendre parler. Si ca devait lui coûter sa place, Cailin s’assurait aussi que ça coûterait celle de cette garce qui se croyait tout permis. Outre de passer sous silence tout sens commun en oubliant d’indiquer jusqu’à son nom, elle abusait de sa place d’agent du FBI ou simplement de ses connaissances dans le milieu. C’était un passage en force qui lui coûterait aussi cher à elle qu’à Cailin. Deux descentes de flics en à peine quelques semaines d’intervalles, c’était beaucoup trop pour un petit lotissement habituellement bien paisible. Que faisait la brune ? Cette petite peste continuait à lire son dossier sans même se préoccuper de sa petite. Pitoyable, il n’y avait pas d’autre mot. Mais ce n’était rien, comparée à ce que Cailin ferait d’elle une fois libre. D’abord, elle détruirait sa carrière, ensuite, elle trouverait un autre point faible pour la détruire. Rancunière. Un mot qui la définissait à merveille. Avoir une plaque ne faisait pas d’elle une femme au dessus des lois qui pouvait disposer de larbins pour faire son bon vouloir. Cette femme répondrait de ses actes. Une arrestation forcée ne ferait pas bonne presse au FBI. <

« Mme Reed travaillait et travaille toujours pour nous, c’est la raison pour laquelle elle n’a pas été présente. Elle s’excuse certes, mais, il me semble que sa fille pleurait. Sinon, elle ne vous aurez pas demandée pour la prendre.   » Ma collègue avait dit cela comme ça et amenant la jeune femme au sofa, elle lui disait : « On ne vas pas vous emmener/ Vous allez rester ici et nous écoutez attentivement.  » Elle s’asseyait en face d’elle et elle lui disait sachant que la porte était toujours ouverte : « Mme Reed, vous dite qu’elle est folle ? Elle a parlé dans sa langue natale ? C’est vrai elle ne vous a pas donné son nom mais étant donné que le dossier a été envoyé à Mr Alexander, tout le monde devrait être au courant. D’ailleurs, qui êtes-vous ? Et pourquoi vous vivez ici ? »

Mon collègue quant à lui rester sur le pas de la porte, lisant le dossier, je suivais attentivement le tout. Je ne m’attendais pas à ce qu’ils prennent ma défense. Remarque c’était de leurs fautes, et je remarquais qu’ils voulaient m’aider au mieux. Ma collègue disait à l’inconnue : « Vous êtes une inconnue à cette maison, vous n’avez pas à vous occuper de sa fille. Vous avez d’ailleurs aussi le besoin de vous calmer. Vous n’avez pas vu la photo de sa mère et de sa fille dans les journaux ? Vous n’avez pas l’air de savoir lire d’ailleurs. Vous avez crié haut et fort des choses sans nous demander, sans nous poser des questions. Il va falloir que vous vous calmiez si vous ne tenez vraiment pas à atterrir dans nos locaux. »

Ma collègue disait : « On vous cherchait aussi. On ne pensait pas que vous connaissez Mr Alexander. On va faire une chose, vous allez laisser Mme Reed voir sa fille, et on vous dit ce qu’on a trouvé sur votre ex-fiancé. Mme Reed nous aide, il est vrai qu’elle aurait dû se présenter, mais elle pensait que cela était bon pour elle.  » Puis venant, vers la porte, elle me disait : « Viens t’excuser Chichi.  » «Elle peut toujours rêver, je me suis prise la porte au nez, et en plus, elle ne m’a même pas laissé le temps de me présenter. Qu’elle rêve.  »

Mon collègue me regardant furieusement, il me montrait la porte. Me levant tout en prenant le dossier, je disais à l’inconnue : «  Je m’excuse, mais vous allez devoir le faire aussi. Vous n’avez même pas pris le temps de m’écouter. Et j’ai parlé en amérindien, je ne suis pas folle du tout, par contre si vous tenez à ce que votre ex-fiance soit en prison, prenez tout d’abord une attitude plus respectable.  » Montrant le dossier, je lui montrais le nom : « Il a eu le culot de se sauver la dernière fois…..Maintenant, cela ne risque pas d’arriver. » Mon collègue me regardait, et posant sa main sur mon épaule, je disais à l’inconnue : « C’est ma fille, vous n’avez pas le droit de m’empêcher de la voir. Je vais vous aider, si vous m’aider. »

Cailin se fichait bien de tout ça à présent. Lentement, elle leva une main pour obtenir le silence. Qu’ils se taisent. Tout ça restait d’un pathétique effroyable. Son avis était donné. Si Chilali avait pris trente secondes pour se présenter sur le pas de la porte et expliquer la situation, tout ça ne serait pas arrivé. La présence du FBI ne semblait pas indispensable.

« Je vous remercie pour cette explication. D’abord, je ne juge personne sur la langue qu’il parle mais uniquement sur ses actes. C’est ainsi que j’en ai déduit le peu de fiabilité de Madame Reed et rien ne me prouve qu’elle soit effectivement la mère de Samantha.  Il est donc hors de question qu’elle rentre et approche Samantha tant que je suis responsable de l’enfant. A présent, à moins de présenter un mandat en bonne et due forme, je vous serais gré de quitter les lieux. Je ferais part de votre passage à Daniel et vous pourrez voir avec lui tout ce qui concerne Samantha. En attendant, veuillez vous en aller, je vous prie. C’est une propriété privée, ici. Qu’importe les excuses ou les explications, ce comportement n’est absolument pas tolérable.  Mais pour montrer ma bonne foi, je vais appeler Daniel afin qu’il s’occupe de cette situation au plus vite. Bonne journée.»

Saluant d’un signe de tête les agents et le reste de la populace, Cailin pivota pour refermer avec douceur la porte. Inutile d’abîmer un autre nez. Attrapant son portable logé dans la poche de sa veste, la blonde composa le numéro de Daniel pour pouvoir mettre tout ça au clair. Non, FBI ou pas, ils ne rentreraient pas. Non, elle ne se laisserait pas démonter. Et oui, Cailin référait de cette intrusion dans le domicile de Daniel et des menaces faites par le FBI aux supérieurs de Chilali. Appeler le FBI pour une dispute de voisinage ou de couple, lui semblait particulièrement mauvais. Arrondir les angles ? Jamais ! Et avec le témoignage des voisins, Cailin pouvait récolter assez preuves.

Entendant l’inconnue, je gardais le dossier dans mes mains, et je souriais bien que pour le moment, cela m’agaçais fortement. Je reculais sachant que cette guenon vivait avec mon ex, dans notre maison, pour qui elle se prenait cette donzelle ?! Je reculais bien que pour le moment, j’avais juste une folle envie de lui foutre mon poing dans la figure. Enfin, descendant les escaliers, je leurs disais : « Bien, je vous suis pour le bureau, allons-y. » Ne disant rien de plus, je me contentais de me diriger vers la voiture.

Il ne fallait pas non plus que je m’attarde sur tout ce bazar. Mon comportement intolérable, j’avais aidé pour attraper son idiot d’ex-fiancé. Elle avait alors un grain ou quoi celle-là ?! Enfin, je réalisais que je l’aurais en la convoquant la prochaine fois au bureau. Je m’approchais plus de la voiture, et voulant marcher un peu, je leurs disais : « Je vous rejoins à pied, je vais marcher un peu. De toute évidence cette singée ne veut pas nous croire alors qu’elle aille se faire cuire un œuf. »

Leurs donnant le dossier, je mettais mes écouteurs dans mes oreilles. J’étais calme d’habitude mais le fait qu’on m’interdise de voir ma fille me rendait dingue. J’avais bien vu qu’elle m’avait reconnu. Et que mon odeur lui avait dit quelque chose. Elle m’avait même souris et tendu la main pour que j’aille la voir. J’espérais qu’elle allait faire un caprice à l’autre greluche qui osait mettre les mains sur ma fille. Commençant à descendre la rue, je marchais lentement, et j’avais mis des musiques amérindiennes dans les oreilles afin de ne pas péter un câble si vite. Je regardais devant moi, et j’espérais bien pouvoir rentrer à l’hôtel rapidement.