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entre les fous, puis entre nous. (jake)

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MessageSujet: entre les fous, puis entre nous. (jake) entre les fous, puis entre nous. (jake) EmptyJeu 6 Mar - 17:44


Y’a rien que Billie n’aime pas, dans ce bar. Rien qui ne la dégoute ou lui donne envie de se barrer en courant. Ni l’odeur de tabac froid qui a infiltré jusqu’aux murs, ni les échardes qui se coincent parfois dans sa paume quand elle nettoie les tables en bois mal poncées. Même pas ces vieux cons, qui boivent trop et finissent par l’insulter. A chaque fois qu’on lui dit qu’elle ferait mieux de se barrer, qu’elle pourrait jouer sa musique ailleurs qu’au DNA Lounge et qu’elle pourrait même en faire quelque chose, de ces accords qu’elle garde pour elle, Billie se contente de hausser les épaules. La vérité, c’est qu’elle se sent chez elle, ici, qu’elle a même la sensation d’avoir toujours fait partie du décor. On ne connait pas son prénom, on l’appelle la gamine, parfois, on se moque un peu d’elle, mais chaque fois qu’elle n’est pas là, on demande où elle est, et si elle va bien. Et ça lui fait du bien, à elle, de savoir qu’elle existe aux yeux des gens, même si c’est qu’un tout petit peu, comme une goutte d’eau dans un vase. « Hé, y’a l’autre type qui te réclame. Le même qu’hier soir, qu’avant-hier soir et que tous les autres soirs. Tu veux que je le vire ? » Billie jette un coup d’œil au bar, un peu plus loin, et ne tarde pas à reconnaître la silhouette de Jake. Elle pourrait le reconnaître entre tous. Il fait un peu partie des meubles, lui aussi. Elle ne se rappelle même plus de la première fois où elle l’a vu débarquer dans ce bar. Ca remonte à des mois, p’tet même des années. Par contre, elle se souvient parfaitement du reste. De tous ces retours en taxi, de l’endroit où il range ses clés chez lui, de son rire au ralenti quand il a un peu trop bu, de la manière dont il la regarde avant de la serrer contre lui. Des éclats d’eux. Et puis surtout, de cette promesse un peu bancale qu’ils auraient dû laisser à quelqu’un d’autre. « Non, laisse. Je m’en occupe. » La main de Billie glisse sur les touches du piano à queue pour la dernière fois de la soirée, elle remercie les gens qui l’ont écoutée jouer pendant plus de quarante minutes et quitte l’estrade comme elle est venue : toute petite. Parce qu’elle est comme ça, Billie. Elle se sent toute petite, tout le temps, partout. Chez son grand-père comme en cours. Dans une boulangerie comme assise à son piano. Dans sa caboche, elle est insignifiante, anodine, effacée. Comme le dernier accord d’une mélodie, celui qu’on n’entend presque pas, qu’on oublie même certaines fois quand on passe à la musique suivante en pensant que la chanson est terminée. Dans sa caboche, Billie ne mérite pas qu’on s’intéresse à elle. Et par-dessus tout, elle ne mérite pas qu’il s’intéresse à elle. « Tu n’as pas autre chose à faire de tes soirées que de traîner dans les parages, Jake ? » Billie s’accoude au bar, à un mètre de lui environ. Assez loin pour ne pas avoir l’impression de briser leur promesse, mais suffisamment près pour s’imprégner de son parfum. Il a l’air d’avoir déjà bu quelques verres. Des verres de trop. Mais Jake ne fait que ça lorsqu’il vient ici : boire des verres de trop, jusqu’à atteindre celui qui obligera Billie à commander un taxi pour lui. Elle ne se rappelle plus du nombre de taxis qu’elle a dû appeler pour lui, à la fermeture du bar, parce que trop ivre pour retrouver son chemin seul. Par contre, elle se rappelle du nombre exact de fois où elle s’est forcée à ne pas grimper à l’intérieur avec lui, à cause de cette promesse débile. C’est un nombre beaucoup trop gros, trop grand, trop élevé. Un nombre à la gueule de géant d’ombre. De nuage noir. De nuage d’eux. « Ca fait seulement dix-huit jours, ce qui fait que tu dois encore patienter douze jours avant de pouvoir m’emmener quelque part avec toi. Tu le sais, pas vrai ?  » Elle demande, simplement. Mais bien sûr, qu’il sait. Autant qu’elle le sait. La vérité, aussi douloureuse et débile soit-elle, c’est qu’ils n’ont le droit d’être ensemble qu’une fois par mois, désormais. Qu’ils se sont promis ça un soir de désespoir, il y a quelque mois maintenant, et que Billie tient toutes ses promesses, sans exceptions. Même les débiles, même les dégueulasses qui la font se sentir toute seule, parfois, quand Jonas a foutu le camp sur son voilier et que la seule personne avec qui elle aimerait être –Jake-, elle n’a pas le droit. Elle finit par passer derrière le bar, après tout, c’est là qu’est sa place, quand elle ne joue pas l’artiste de la soirée. Et puis c’est mieux comme ça, ça met une certaine distance entre Jake et elle. C’est leur limite à ne pas franchir, ce fil très mince, transparent, fondu dans l’air, mais qui les sépare vingt-neuf jours sur trente. « Tu devrais partir Jake. De toute façon, ne compte pas sur moi pour te servir un verre de plus, je ne le ferai pas. » Parce qu’elle ne veut pas avoir à le jeter dans un taxi sans pouvoir s’assurer qu’il termine bien couché dans son lit. Parce que chaque fois qu’elle le laisse rentrer seul, elle passe la nuit à prier pour qu’il ne lui arrive rien, auquel cas elle serait l’unique responsable. Billie finit par s’éloigner, pour servir quelqu’un d’autre, quelqu’un avec qui elle a le droit de rire ce soir, de discuter. Quelqu’un qui n’est pas Jake. Jake, son échappatoire, un morceau d’elle, un morceau qu’elle ne retrouverait jamais plus si elle venait à le perdre.  
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MessageSujet: Re: entre les fous, puis entre nous. (jake) entre les fous, puis entre nous. (jake) EmptySam 31 Mai - 15:39


Ce qui rend les amitiés indissolubles et double leur charme
est un sentiment qui manque à l'amour : la certitude.  
Etre à ce bar, à cette place, sur cette chaise, ce n'était pas le fruit du hasard. Jake n'avait pas suivi une route sans destination. Il lui était impossible de marcher vers le vide. Impossible de ne pas être fixé et surtout s'il n'avait pas bu une goutte d'alcool. Voilà de quelle manière, il finissait toujours au dna lougne, sa seconde demeure. Il arrivait comme une fleur au milieu d'un champ. Naturellement mais, surtout très tranquillement. Prenant place à son habitude, au coin du bar. Il voyait tout.. Il entendait tout. C'était justement pour ces deux raisons qu'il n'avait pas besoin d'être accompagné. Il ne ressentait pas ce désir. Surtout quand il pouvait également compter sur la présence de Billie. Jake le savait, ils avaient fait un pacte. Un compromis idiot. Ils devaient se préserver de cette grande amitié. Ils ne devaient pas en abuser. Cependant, dire ceci à Jake, c'est comme lui dire.. Tu veux ce bonbon ? Je le mets au-dessus de l'armoire et quand tu arriveras à l'attraper, il sera tout à toi. C'était la même chose, Billie et lui. Cette fille, elle était une bouffée d'air frais. Elle était tout ce qu'il appréciait, dans la simplicité et la sincérité. On aurait pu lui donner le bon dieu, sans confession. Il aurait pu lui confier sa vie, sans même en être tracassé. Elle était authentique. Des filles comme on n'en trouve plus. La jeune femme l'avait également supporté dans des moments compliqués. Elle l'avait vu dans des états lamentables. Elle lui faisait toujours la conversation, même quand il s'endormait. C'était une relation complice, une amitié sans jugement. Un repère dans le monde ridicule de notre Fitzgerald. Elle le regardait comme personne ne l'avait jamais regardé. Comme s'il était important. Comme s'il était différent et que l'argent n'y était pour rien. Il aimait bien se retrouver à ses côtés. Il aimait se sentir utile et apprécié à sa juste valeur, sans superflu, sans objectif particulier. Billie était une alliée. Elle était une fidèle amie, qu'il comptait garder et protéger. Seulement, dans la plus part des situations où ils se retrouvaient.. Quand leurs chemins se croisaient, c'est qu'il avait outre passer les limites. Jake buvait énormément. Il buvait jusqu'à en oublier son prénom, à en oublier son histoire. Une porte de secours facile à emprunter et un chemin plaisant à parcourir. Quand notre corps est enveloppé par cet alcool. Quand la chaleur nous apaise et nous délivre des maux. Quand il réalise qu'il peut être fière, même quand il commet des erreurs. Prenant conscience à ce moment précis du chemin parcouru, parce que c'est l'essentiel. Cette distance qu'on effectue et ce bagage de déception, de révélation qu'on traîne. Il faut en avoir dans le ventre. Il faut encaisser et c'est ce qui a toujours compter. Pas le nombre de coup que l'on donne mais, ceux que l'on supporte. Jake le savait, la vie n'avait pas été tendre avec lui et elle ne comptait pas lui faire de cadeau. Il ne s'y attendait pas. Et c'est souvent pour ça qu'il se retrouvait là. Dans ce bar qu'il appréciait, auprès des gens qu'il côtoyait. Ni plus, ni moins. Juste un verre de whisky à la main. Car, ce soir, Jake avait bu jusqu'à vider ses poches. Il avait claqué son budget d'une semaine, en quelques heures. Une réalité qui ne serait pas sans conséquence. La preuve était qu'il la réclamait. Le jeune homme voulait voir Billie. Il avait besoin d'elle. Il ne souhaitait personne d'autre et surtout, il n'était pas décidé à partir. Il le faisait bien comprendre, à la collègue de cette dernière. Et son souhait fût réalisé, une poignée de minute plus tard. A un mètre de lui, elle se tenait. Billie le regardait et ça changeait toute la vision sombre de sa soirée. Elle était la lumière au fond de son tunnel. Elle était sa bouée de secours lorsqu'il commençait à ce noyer dans ses tourments.  « Rien du tout, chef !  » répondait-il avec son air à moitié innocent, à moitié coupable. Il le savait, en agissant de cette façon, ça ne redorait pas son blason. Loin de là. Aucune fille n'était prête à le supporter et finalement ça tombait bien, car il ne pouvait pas non plus se voir casé. Il était un papillon de nuit. Il ne pouvait pas passer une soirée renfermé. Et là, quand il croyait la faire craquer, lui faire oublier ce pacte débile qu'ils avaient signé.. Elle revenait avec. Elle lui expliquait qu'ils devaient tenir le coup, avant de s'user, avant de se perdre réellement. Il secouait la tête face à cette remarque, comme s'il ne voulait pas y croire, comme s'il ne voulait pas l'entendre. « Arrête avec ça. Ne dis pas ça. On annule tout et on recommence. D'accord ?!  » la questionnait-il tout en lui tendant la main. Une action qui restait inachevée, lorsque la jeune femme s'en éloignait davantage. Derrière le bar, elle se cachait. Elle se préservait de tout cela. Des rires jusqu'au bout de la nuit. De ce parfum d'alcool qui pouvait l'aider à le retrouver. De ces soirées où ils n'avaient rien oublié. Dans le taxi. Dans le canapé de Jake. Dans ce minuscule loft où elle acceptait de pénétrer une fois par mois. Une malheureuse petite fois. Parce que dans un moment sain et clair d'esprit, il l'avait compris. On ne doit pas abuser des bonnes choses. On ne peut pas les obtenir à chaque fois qu'on les désire, sans prendre le risque de s'en lasser. Il se contentait donc de la regarder. Pendant que Billie retrouvait son job dans ce bar. Il ne la quittait pas du regard et répondait à sa dernière question par un signe de tête. Un pivotement qu'il effectuait de gauche à droite. Sourire aux lèvres et l'air légèrement idiot, il décidait d'attendre. Même si elle en servait d'autre, qu'elle discutait. Le jeune homme ne comptait pas l'abandonner. Il pouvait passer des heures à l'observer, à rester un minimum distant tant qu'il le pouvait. Pour le moment, ça allait, il gérait. Limite content de ne pas sauter au cou de la jeune femme pour la supplier de le raccompagner. Il allait rester. Il ne voulait certainement pas la déranger. Néanmoins, il ne pouvait pas se contenir de parler. Il en avait besoin et peu importe si elle décidait de lui répondre, en retour. « Tu fais quoi, après ? C'est toi qui ferme le bar, ce soir ? Est-ce qu'on t'a déjà dit que ce petit haut faisait ressortir la couleur de ta peau. » l'interrogeait-il, tout en respirant la mauvaise idée. Elle pouvait le sentir arriver, comme un boulet de canon. Avec ce compliment, ces questions qui n'étaient pas sans raison. Il avait sa petite idée et surtout, il saura jusque quand rester. Une chose qui serait également difficile à gérer, car, il n'avait plus un sous en poche et que la serveuse avait décidé de ne plus le servir. Il allait devoir s'y résoudre ou s'en aller. Cependant, Jake ne savait pas encore laquelle de ces fatalités le feraient craquer en premier.. Il ne savait pas. Mais, il s'accrochait à tout ce qui lui restait. Billie, sa bonne fée.
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Adriel Eynsford-Baxter
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