the great escape
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Sun of my nights, moon of my days | Aliénore

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MessageSujet: Sun of my nights, moon of my days | Aliénore Sun of my nights, moon of my days | Aliénore EmptyMer 26 Fév - 16:34

Sun of my nights, moon of my days



Cela faisait une heure environ que je marchais à travers bois. Le temps était maussade. Le ciel gris recouvert par d’énormes nuages m’indiquait que la pluie n’allait pas tarder. Peu importe. Chaque jour, j’avais besoin de prendre le large, pour une journée ou deux. Voir autre chose, respirer un air nouveau. La pollution urbaine, le confort matérialiste et les hypocrisies incessantes m’asphyxiaient. Ici au moins, j’avais la paix. Aucune habitation à des kilomètres à la ronde. Juste cette forêt vierge, humide et sauvage à perte de vue. Et pourtant, il y avait ce sentier. Boueux certes, en friche et au milieu de nulle part, mais un sentier quand même. Avec ces traces de pneus ici et là. Certaines plus profondes que d’autres. Est-ce que cela voulait dire qu’il y avait des gens dans le coin ? Des terrains quelconques où l’Homme était maître de la Nature ? Cela ne m’étonnerait pas. L’Homme se croit tout permis. Il s’autorise lui-même à tout prendre, tout posséder, il n’en a jamais assez.

Je décide donc de quitter le sentier, par peur de découvrir ce qu’il y avait au bout. Au lieu de ça, je commence à descendre le long de la colline. Les sapins deviennent d’autres espèces de bois, moins solides, plus fins et nombreux. La boue devient de la terre et le sol se parsème d’herbes vertes. Seul le ciel est demeuré fidèle à ses habitudes : gris et menaçant.

Tandis que je m’enfonce de plus en plus dans la forêt, je vois une étendue à quelques mètres de là. Une étendue bleu-vert. Un lac. Caché en plein cœur de cette verdure, il s’écoule lentement sans crainte de la folie des Hommes. Un sourire étire mes lèvres et je m’approche vers lui pour faire sa connaissance. Soudain, je m’arrête et fronce les sourcils. Quelqu’un vit ici. Il y a une maison. Une villa plutôt vu sa superficie. Outre le fait que je considère que la forêt n’est pas le meilleur endroit pour bâtir, j’admire cependant les matières choisies pour la construction. Du bois, et du vitrage. Du marron et d’autres couleurs assorties toutes aussi chaleureuses. Sans faire un bruit, d’un pas hésitant je m’approche encore pour tenter d’apercevoir ne serait-ce qu’une ombre à l’intérieur. La villa semble déserte. Il n’y a aucun bruit, aucun jeu de lumières si ce ne sont les rayons de la Lune sur la surface du lac. Des rayons et …elle. Cette forme que je viens d’entrevoir. Concentré sur ma vision, j’avance presque en rampant dans les fourrés, souhaitant vérifier si je n’ai pas tout simplement rêvé. C’est là qu’elle a réapparu. Une forme, puis une autre. Certaines plus courbées que d’autres. Une taille fine, un corps de rêve, des cheveux d’ébène. Incapable de bouger de peur d’être repéré, je m’immobilise, obnubilée par cette…femme. De par mes origines africaines, je crois en l’existence de certaines créatures mystiques, tant et si bien qu’une partie de moi se demande si je ne suis pas en train d’assister au bain d’une sylphide. Quel est son âge ? Quel est son nom ? Que fait-elle ici ? Est-ce elle qui habite dans cette villa ? Oui, sans doute. Si non, elle ne se serait sûrement pas baigné nue ici. Seule. Au milieu de nulle part. A moins que comme moi, elle apprécia le contact de la nature, de l'eau, des grands espaces. Très vite, l'idée de la voir d'encore plus près m'empêche de me concentrer sur tout autre chose. Belle, tu es si belle, qu'en te voyant je t'ai aimé. Voilà qui résumerait bien mon état d'esprit à l'heure actuelle. Et puis, il y eut une autre pensée qui me traversa, presque aussi folle que la première. Et si elle me voyait ? J'avais suffisamment de problèmes comme ça pour ne pas rallonger mon casier judiciaire en étant déclaré coupable de voyeurisme.

Je songeai dès lors à fuir. Reculer tout doucement jusqu'à ce que je ne puisse plus être visible. Jusqu'à pouvoir courir jusqu'en haut de la colline, de marcher jusqu'à la ville, d'entrer dans ma chambre à l'université et de prendre une bonne douche d'eau froide pour me rafraichir les idées et ne plus y penser. Sauf que, dans mon souhait de bien faire, j'avais omis un détail capital : les branches craquent sous trop de poids. Et lorsque ma botte fit hurler l'une d'entre elles, mes paupières se fermèrent presque instinctivement avant de se rouvrir sur le lac. Là, je ne pus que constater avec effroi qu'elle s'était arrêtée dans son bain, et que ses yeux me contemplaient, fixement.



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MessageSujet: Re: Sun of my nights, moon of my days | Aliénore Sun of my nights, moon of my days | Aliénore EmptyJeu 27 Fév - 15:15

Sun of my nights, moon of my days | Aliénore Ongiara30  Sun of my nights, moon of my days | Aliénore Evajd01
Sun of my nights, moon of my days | Aliénore Ongiara27  Sun of my nights, moon of my days | Aliénore Evawk1b
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« sun of my nights, moon of my days. »





Sous ses doigts fins, l’argile humide roulait inlassablement. Elle travaillait le bloc de terre mouillée, désormais maniable et fluide. Au début elle ne savait pas ce qu’elle allait en faire, puis une esquisse avait fini par s’instaurer dans son esprit. Puis l’esquisse était devenue idée, et l’idée ébauche. Mais Aliénore était insatisfaite de son travail. Elle avait quelque chose d’autre en tête, quelque chose de plus statuaire, de plus massif, de moins androgyne. Les yeux fermés elle tentait de convoquer ses souvenirs d’Afriques, de ses moments passés auprès des femmes à observer certains hommes travailler, à déployer leurs muscles saillants, et presque dorés. Leur ossature, leur prestance physique l’avait alors subjuguée. Mais le souvenir qu’elle en avait gardé était trop imparfait, et trop dilué pour qu’elle puisse en faire une statue. Elle pouvait imaginer un buste dans ses traits communs, un visage fictif, mais rien ne l’intéressait plus que du singulier, qu’un caractère, qu’une présence. Sauf qu’elle n’avait pas de modèle sous la main. Encore moins un modèle qui pourrait correspondre à l’idée qu’elle avait en tête. On ne trouvait pas ce type d’homme à San Francisco. Tout du moins, c’est ce qu’elle pensait alors. S’armant donc de patience et d’ingéniosité, bientôt la silhouette d’homme qu’elle tentait de façonner devint femme. Les courbures des muscles s’arrondirent pour devenir formes voluptueuses. Elle était plus à l’aise lorsqu’il s’agissait de reproduire le corps d’une femme que celui d’un homme, allez savoir pourquoi. Peut-être parce qu’elle constituait elle-même une source d’inspiration ? Il était plus aisé de dépeindre un corps dans lequel on vit chaque jour que celui d’un étranger.

Il commençait à se faire tard. Le soleil déclinait, disparaissant entre les pins qui cloîtraient sa maison de bois dans un univers à part, presque irréel lorsqu’on savait que quelques kilomètres plus loin se trouvait l’effervescence de la ville. Ici, le mot d’ordre était tranquillité, et les arbres semblaient absorber les bruits incessants de la ville. La nature régnait en maître, et même si sa maison, en soi, était une construction humaine, elle avait fini par se fondre dans le paysage avec le temps. Spacieuse, élégante mais pas disharmonieuse. C’est son père qui l’avait façonnée, rédigeant chaque plan lui-même pour avoir à détruire le moins possible la nature environnante. On avait l’impression que la maison avait juste été posée là, à moitié sur le lac, à moitié dans les arbres. Un environnement étrange, dans lequel elle avait passé certains étés de sa jeunesse. Elle avait toujours eu de l’amour pour cette maison, plus que pour nulle autre. C’était surement pour cela qu’elle en avait fait sa résidence principale, et qu’elle avait vendu toutes les autres propriétés, hormis le domaine familial, que sa famille possédait jusqu’alors.  Cours de patience et d’idée, la jeune femme essuya son front, les mains ternies et meurtries par l’argile qui, ici et là, avaient séché. Comme chaque soir, une envie irrépressible de fraîcheur et de liberté s’empara de tout son corps. Elle avait cette chance de demeurer aux pieds d’un lac à l’eau cristalline. Elle n’avait qu’à ouvrir la grande baie vitrée de salon, longer la terrasse et le ponton en bois, et elle était dans l’eau. Un rêve, une richesse absolue, une chance dont elle avait conscience et qu’elle souhaitait jalousement préserver. Aliénore n’était pas matérialiste, et le manque de confort ne l’avait jamais dérangée, mais cette maison était comme un trésor qu’elle protègerait toujours.

Pieds nus, seulement vêtue d’une chemise blanche tâchée ici et là de peinture, ou de terre, elle marcha tranquillement jusqu’à l’extrémité du ponton, détachant à chaque pas un bouton de sa chemise, laissant glisser le tissus fluide le long de ses bras puis de la courbure de ses reins. Ses cheveux suivirent le même mouvement, libérés de leur emprise. Un instant elle s’arrêta dans cet élan qui la poussait vers l’eau miroitante, observant avec une forme d’admiration secrète cette lune naissante qui commençait à se refléter sur la surface de l’eau, et qui même, laissait transparaître sa peau blanche plus albâtre et miroitante que jamais. Le tableau aurait pu être céleste si seulement elle ne s’était pas trouvée si imparfaite, meurtrie à jamais ici et là de traces qui marqueraient et lui rappelleraient ses fautes à tout jamais. Consciente que la lune était son seul témoin, et que, étant sa complice, elle ne révèlerait jamais à quiconque ces imperfections qui la caractérisait, elle disparue sous la surface de l’eau, réapparaissant plusieurs mètres plus loin. L’eau était fraîche, revigorante. Il n’y avait rien de plus plaisant que cela : se baigner alors que la lune se montre et que le soleil décline, sans personne pour venir troubler votre tranquillité. C’était mieux que de sortir au restaurant, que d’aller au cinéma, ou même de se divertir entre amis. Plusieurs mouvements de brasse plus tard, contemplant le ciel au-dessus d’elle, Aliénore cru percevoir un bruissement. Ou plutôt, un craquement. Habituée aux bêtes sauvages qui s’égaraient souvent dans le coin, elle se dit d’abord qu’il devait s’agir d’un cerf, ou quelque chose du genre. Mais le bruit se fit plus insistant, plus lourd, moins feutré. Cela ressemblait plutôt au craquement de branches sous un pas … D’homme. Stoppant sa nage, arquant un sourcil interrogateur et inquiet, son regard se porta sur l’orée des bois. Il y avait encore suffisamment de luminosité pour qu’elle puisse distinguer sa silhouette, là bas, entre les arbres, à la fois massive et …Inhabituelle. Son regard désormais ne le quittait plus, comme si elle le défiait de loin de s’enfuir dans un voleur, de se dérober alors même qu’elle l’avait pris sur le fait, entrain de l’observer dans son intimité. Elle n’avait même pas remarqué qu’elle s’était rapprochée de la berge, si bien qu’elle avait désormais pieds.

« Vous savez que vous êtes sur une propriété privée ici ? Approchez que je vous vois, ne vous cachez pas comme un loup sauvage …  » lui dit-elle doucement de loin sans le quitter des yeux, comme captivée par la noirceur intrigante de ce regard qui la contemplait de loin. Jamais personne ne l’avait contemplée ainsi, presque comme si elle avait été un songe, une silhouette irréelle. Elle n’en était pas gênée, juste … Troublée. Calmement elle sortit de l’eau, conscience qu’il allait la voir dans son plus simple apparat. Mais cela lui était égal. Aliénore n’était pudique que lorsqu’on lui demandait d’où venaient ses meurtrissures avec une curiosité mal placée, mais sinon, elle était sensuelle, presque inaccessible. « Vous avez trouvé ce que vous recherchiez ? » lâcha t-elle avec une forme d’amertume, se disant qu’après tout, au premier abord, ce devait juste être un voyeur. Dégoulinant de toute part, trempée, elle se saisit de sa chemise laissée de côté et la passa sur ses épaules, frissonnant légèrement à cause de la fraîcheur nocturne. « Je … » mais sa phrase se suspendit à son souffle alors même qu’elle se mettait à l’observer avec intensité, presque fascination. Elle ne le connaissait ni d’Eve, ni d’Adam, cela aurait pu être le plus sombre des hommes, et pourtant, elle n’avait pas peur. L’homme qu’elle avait eu en tête pendant des heures, qu’elle avait été incapable de dépeindre et de matérialiser se trouvait là, juste sous ses yeux. Il était grand, massif, aurait pu la briser juste avec une seule main. Et elle, elle était là, juste en face, presque nue, trempée, fragile mais captivée, subjuguée dans son esprit créatif par l’image et ce qu’il pouvait dégager alors même qu’elle ne le percevait pas en pleine lumière.

« Qu’est-ce que vous voulez ? Me faire du mal ou … ? » demanda-t-elle presque par instinct, au cas où. Et oui, elle avait beau avoir des tendances intrépides, elle avait quand même eu une éducation. Or, on apprenait souvent que se retrouver à moitié nue, devant un sombre inconnu, à l’aube de la nuit, dans les bois, n’était pas une situation tout à fait recommandable.
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MessageSujet: Re: Sun of my nights, moon of my days | Aliénore Sun of my nights, moon of my days | Aliénore EmptyJeu 27 Fév - 15:28

Sun of my nights, moon of my days



Le plus surprenant était que même nue, cette femme semblait n’éprouver aucune difficulté à se dévoiler. Nageant jusqu’à la rive sans me quitter des yeux. Deux iris bleus si intenses que j’avais l’impression d’être transpercé de toute part. A sa première question, seul le silence lui répondit. Non, je ne savais pas. Pardon, je ne recommencerais plus. Je peux partir ? S’il vous plait … Trop tard, à mon tour de me dévoiler pour ne pas être dévoré. Je me demande qui d’elle ou moi est le plus gêné de faire face à l’inconnu. Ecartant d'une main les branches qui me séparent encore du sol plus sablonneux sur lequel elle vient de poser pied, je m’avance la tête haute et les poings serrés. Mon débardeur beige me collant à la peau après de longues heures de marche. De fines gouttes de sueur dévalant parfois le long de mes biceps. Les muscles bandés de celui prêt à fuir au moindre danger. Même les mèches rebelles de mes cheveux qui recouvraient à moitié mon visage évoquaient le fauve. L’animal plus que l’humain. Le solitaire plus que le sociable. Et pourtant, je m’étais avancé, comme s’il avait s’agit d’un ordre et que je devais obéir. Coupable d’avoir plongé avec elle dans les eaux du lac, même si seul mon esprit y était encore, je lui fis face. Je la dépassais de près de trente centimètres et jugeais pourtant que mon erreur me rendait indubitablement inférieur dans la situation présente. « Je suis désolé. Je ne voulais pas vous faire peur. » murmurai-je de ma voix grave en restant à bonne distance pour qu’elle comprenne que je ne lui voulais aucun mal. Les traits fermés, le regard alerte, je l’observais avec attention. Jamais, je n’avais rencontré de femme aussi peu pudique.

D’ordinaire, les femmes blanches croient, quoique libertines, que la sensualité ne se remarque que dans l’intimité. Ce pourquoi elles cachaient chaque parcelle de leur peau nue le jour, pour se protéger de la perversité des mâles. Car, il est scientifiquement prouvé que l’homme éprouve plus de difficulté que la femme à maîtriser ses hormones. Les femmes noires que je n’ai connues qu’au cours de mon enfance, elles, répondent précisément au processus inverse. Les mentalités et les coutumes sont un fait, certes, chacun diffère. Mais les noirs pensent au contraire que plus on montre son corps, moins l’homme est tenté de le vouloir le posséder. Qui a tort, qui a raison ? Actuellement, j’aurai plutôt tendance à opter pour la première optique. Cette femme me fascinait littéralement. Serait-ce par sa beauté du diable qu’elle omettait volontairement de dissimuler à ma vue ? Au courage dont elle faisait preuve malgré le danger potentiel du loup envieux prêt à fondre sur sa proie pour la dévorer, ou à son inquiétant bien-être qui la rendait plus attrayante encore ?

Si j’avais eu de nombreux amants et maîtresses au cours de ma vie, aucun d’entre eux n’a jamais eu me toucher. M’émouvoir ou me troubler. Tous avaient perpétré le même schéma. Tous avaient pris sans donner en retour. Cette femme … faisait exactement l’inverse. Elle s’offrait, sans pudeur, sans malveillance et sans attente. Cela me bouleversait. Et ce regard … mon dieu ce regard imprégné de mystère et d’arrogance silencieuse. Ce regard posé sur moi qui m’attirait et me repoussait tout à la fois. « Je ne vous ferais aucun mal. » lui assurai-je dans un souffle. « Je…j’avais besoin de me vider la tête et ça faisait deux heures que je marchais. Je ne savais pas qu’il s’agissait d’une propriété privée. » continuai-je sans la quitter des yeux. « J’ai descendu la vallée et j’ai vu le lac. Je pensais ...Je … » J’aurai voulu m’y baigner, pardon. « Je ne suis pas un voyeur. » finis-je par énoncer en baissant brièvement les yeux au sol. « Je ne savais pas que quelqu’un habitait cette forêt. » Loin d’être gêné de contempler ses courbes féminines, mes yeux n’en parcouraient pourtant que leurs imperfections. Des marques ici et là, des traces blanches d’une mauvaise laissaient entendre que sa vie avait été mouvementée. Comment et pourquoi sont des questions que cependant, jamais je ne me serais permis de lui poser. « Est-ce que …est-ce que je peux partir maintenant ? » La question pouvait paraître stupide pour beaucoup. En effet, qui laisserait un homme s’en aller après qu’il l’eut vu dans son plus simple appareil, sans porter plainte pour le délit commis ? J’espérais naïvement que nous n’en arriverions jamais là. La police me soupçonnait déjà d’avoir agressé Cailin. Si je devais en plus de cela être accusé de voyeurisme, la prison n’attendrait sans doute pas.



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MessageSujet: Re: Sun of my nights, moon of my days | Aliénore Sun of my nights, moon of my days | Aliénore EmptyJeu 27 Fév - 15:39

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« Sun of my nights, moon of my days. »




« Je n’ai pas peur de vous. » lâcha t-elle dans un souffle qu’elle n’eut pas le temps de refréner, presque empressé. Bien sur que sommeillait en elle une certaine inquiétude, c’était légitime. Seulement le mieux était à son humble avis de ne pas le montrer. Car si l’assurance peut énerver, elle peut aussi, dans une certaine mesure, désarmer l’adversaire. Cela semblait être le cas ici même si elle ne pouvait se résoudre à le considérer comme un « adversaire ». Pour l’instant, elle le percevait seulement comme un être à part entière. Elle se permettait de poser un regard sur lui plus insistant que jamais. Cela aurait été quelqu’un d’autre, elle ne se le serait jamais permis. On lui avait toujours enseigné que regarder trop fixement quelqu’un relevait de l’impolitesse, voire de l’audace. Mais là, c’était différent. Il avait pu la voir en tant que femme dans ce qu’elle a à la fois de plus captivant, de plus interdit, et de plus inaccessible en temps normal. Il avait pu, sans qu’elle le sache, l’observer. Et ce regard qu’il avait posé sur elle, il en payait désormais le prix en se faisant dévisager à son tour. Et rien ne lui échappait. Que ce soit cette anxiété latente qui crispait tout son corps, chaque tressaillement de ses muscles, rien n’échappait à son regard feutré, délicat, mais néanmoins désarmant. Et à mesure que s’insinuait en elle une idée, une envie, elle s’apercevait que le plus pris sur le fait des deux n’était pas celui auquel on pensait. La bestialité apparente de l’homme se révélait façade, faisant place à une humanité presque enfantine qui lui donna envie d’esquisser un sourire. Aliénore ne sut réellement par quel instinct lui était venu cette idée, mais alors que ses prunelles se perdaient dans les siennes, elle comprit qu’elle n’avait rien à craindre de lui. Voire même, qu’elle pourrait presque être davantage un fléau pour sa personne, que lui pour la sienne.

« Je n’habite pas cette forêt … Cette forêt me tolère. L’homme semble avoir l’audace de croire qu’il peut s’approprier la nature comme bon lui semble … La réalité c’est que c’est elle, à mon avis, qui ne fait que le tolérer malgré tous les méfaits qu’il peut lui causer. » elle s’interrompit, réalisant que peut-être, faire la conversation à un parfait inconnu, alors que la nuit tombe, n’était pas forcément une idée convenable. Convenable ? Tiens, voilà un mot qui lui avait toujours paru très … Inconvenant. A croire que tous les deux n’étaient vraiment pas fait pour coexister. « Ce que je veux dire par là c’est que, même s’il s’agit d’une « propriété privée », ce lac ne m’appartient pas. Ni cette forêt. Ni rien ici. En un sens, je me plais à penser que je ne suis là que pour préserver les lieux de prédateurs destructeur. Êtes-vous un prédateur destructeur de mère nature … Monsieur ? » l’interrogea-t-elle en arquant un sourcil, presque audacieuse (non, même complètement). Elle sentait déjà qu’il avait envie de prendre ses jambes à son cou, c’était assez drôle en soi de l’interloquer avec des paroles, qui, contre toute attente, étaient complètement censées dans son esprit. « Vous savez, je ne vais pas me mettre à hurler. » dit-elle en essorant vaguement ses cheveux, ayant déjà remarqué l’inquiétude qui sommeillait en l’homme. Elle voulait comme le rassurer, qu’il se décrispe un peu. Si elle avait voulu crier à l’agresseur, cela serait déjà fait depuis longtemps. Sauf qu’elle ne mangeait pas de ce pain là. « Vous pouvez partir … Ou rester et me laisser vous regarder à mon tour. » Direct, sans détour. Intrépide jusqu’au bout, quitte à s’en mordre les doigts. Ses voyages lui avaient appris l’audace. Ils lui avaient appris que lorsqu’on ne demande pas, on n’obtient jamais rien. Or, elle l’avait su dès qu’elle l’avait aperçu, c’était lui, l’homme qu’elle tentait de façonner depuis des jours entiers sans y arriver. Elle ne savait pas encore bien comment elle pourrait lui faire une telle demande, et pour l’instant, aborder le sujet semblait surréaliste. Et pourtant. « Cela fait des jours que j’essaie de façonner un corps dans l’argile, j’en ai une idée singulière, mais trop imprécise pour pouvoir la matérialiser seulement grâce à mon imagination. Je ne sais pas qui vous êtes, mais, vous êtes exactement cet homme que j’avais en tête. » En mieux. Mais elle n’ajouta pas ce détail, se disant que cela devait rester dans le domaine privé de sa conscience. Et même si d’un point de vue artistique, en un sens, seule son enveloppe charnelle l’intéressait, il avait un regard qui l’intriguait. Un regard qui, au-delà de l’enveloppe charnelle, lui donnait envie de percevoir l’humain. Mais cela, elle ignorait encore pourquoi, et ne le saurait certainement jamais. « Vous pouvez rester, profiter du lac, de l’endroit autant que vous le souhaité et juste … Me laisser vous observer quelques instants. Ou vous pouvez partir … Quel que soit votre choix personne ne saura jamais que vous vous êtes égaré ici. »
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MessageSujet: Re: Sun of my nights, moon of my days | Aliénore Sun of my nights, moon of my days | Aliénore EmptyJeu 27 Fév - 18:21

Sun of my nights, moon of my days



Deux petits mots et puis s’en vont. Pourquoi n’avait-elle pas peur de moi ? Pourquoi est-ce moi que la peur faisait frissonner ? Moi, toujours craint parce que je suis grand. Fort. Noir. Différent. Moi, parce que je ne me rebelle jamais contre ces gens qui veulent abuser de leur autorité pour me soumettre. Il est tellement plus facile de mettre l’animal en cage que de chercher à le comprendre, à l’apprivoiser. En outre, j’étais surpris de constater que nous partagions la même vision du monde qui nous entoure. La Nature nous tolère, supporte nos caprices alors que nous ne sommes que des insectes à ses yeux. Des étrangers qui viennent et repartent au gré du temps. Cependant, malgré notre apparente ressemblance, je demeurais à l’écart et ne prononçais mot. Les poils hérissés comme ceux d’un chat, je me méfiais toujours de ceux qui parlent trop bien. Non, je me méfiais de tout le monde en règle générale. Allez savoir pourquoi une femme nue m’inquiétait plus encore que si elle avait été vêtue. « Aro. » Je ne suis pas un monsieur. Je ne l’ai jamais été et je ne voudrais jamais le devenir. Les « Monsieur » sont pour les Blancs, et les personnes qui portent des costumes à trois chiffres. Et moi, je n’aime ni les costumes, ni les chiffres et je ne suis pas blanc non plus. « Je m’appelle Aro. » Que voulait-elle dire par là ? Me demandait-elle si j’étais l’un de ces pervers qui rôdent la nuit à la recherche de chair fraîche à se mettre sous la dent ? Non. Mais j’étais bien un prédateur. De mère Nature, oui c’est cela. Il y a quelques jours à peine, une amie m’a accompagné en forêt. Allez savoir pourquoi parce qu’apparemment elle aurait aimé être partout ailleurs sauf ici, mais passons : nous sommes tombés sur des braconniers qui chassaient un ours brun depuis quelques minutes déjà. En les voyant, le passé m’est revenu en pleine figure. Ce sang, Tara, …mon père. La rage de savoir que rien ni personne ne saurait leur crime m’avait envahi, tant et si bien que j’avais mis en péril la vie d’Aengus pour le plaisir de leur faire mal. Alors oui, je suis un prédateur. Plus vif et rusé que tous les autres dans mon environnement naturel. La Nature m’a fait naître. Les animaux ont été mes compagnons durant toute mon enfance. Je me comportais donc souvent comme un loup gris solitaire que comme l’homme qu’elle avait devant elle. « Ca dépend à qui j'ai affaire. » murmurai-je très sérieusement. J’avais conscience que mes paroles pouvaient être mal interprétées mais tant pis. Elle m’avait posé une question, je me devais donc d’y répondre en toute honnêteté. Et puis, aussi dénudée qu’elle soit, si j’avais été un prédateur tel qu’elle pouvait le concevoir, elle serait déjà couchée par terre, écrasée sous le poids de mes muscles bandants sur tout son corps. Au lieu de ça, je ne cessais de mettre de la distance entre nous, comme si je craignais que ce soit elle au fond, qui me veuille du mal.

Me …regarder ? Pourquoi ? Pourquoi voudrait-on me regarder, je ne comprends pas. Serait-ce une vengeance parce que j’avais osé la contempler dans son plus simple appareil. Oui, sûrement. Elle poursuit et je continue de l’entendre sans vraiment écouter. Mes sens aiguisés à l’extrême m’incitaient à rester prudent, à ne pas plus me dévoiler, car j’ai appris depuis longtemps à ne pas estimer un adversaire sur sa seule apparence physique. A ses derniers mots, pensant avoir mal compris, mon regard recherche le sien. L’eau contre le feu. Un affrontement inégal. Je peux partir ? Vous ne porterez pas plainte, vraiment ? Sur le moment, mon réflexe fut celui d’un animal chassé. Mon cœur s’est emballé, mes jambes ont suivi le mouvement. Une dizaine de mètres plus tard, et je me retournais pour lui faire face. Elle ne m’a pas poursuivi, n’a même pas esquissé un geste pour me rattraper. Coupable d’avoir vu et d’avoir –oserais-je l’avouer – faibli en l’admirant se baigner nue dans les eaux du lac, je suis pourtant libre comme l’air. Ce n’est pas juste. Malgré son pardon accordé, une partie de moi rejetait l’idée de la quitter ainsi, sans lui donner ce qu’elle, m’avait offert inconsciemment.

Mon sac échoue mollement au sol, étouffant avec lui le bruit métallique de mon canif et quelques bricoles récoltés sur le sentier. Puis, c’est au tour de mes bottes en cuir de suivre le même chemin, mes chaussettes, et mon débardeur pour finir. Bientôt, il ne me reste plus que ce bout de tissu beige. Mon hésitation s’en va pour de bon au moment où mon intimité s’affirme devant elle. Seuls quelques fils tressés en bracelet, des tatouages et quelques cicatrices recouvrent encore certaines parties de mon anatomie. Retombant en cascade sur mes épaules, mes cheveux dissimulent d’ailleurs certaines d’entre elles, plus anciennes que les autres. Sans plus faire attention à Aliénore, j’avance lentement vers le lac comme si j’étais seul au monde, serein et bienveillant. Le ponton de bois fait office de plongeoir à peine quelques secondes, le temps que l’eau m’étreigne. Imberbe, les gouttes roulent sans mal sur mon torse et le long de ma colonne à chaque fois que je remonte à la surface. Après quelques minutes à profiter du calme et de la solitude, je m’immobilise. Seules mes jambes, invisibles alors, continuent à frapper l’eau pour empêcher le corps de couler. Elle est toujours là, sur le sable, l’inconnue. Je ne la quitte pas des yeux. Si le regard pouvait parler, nul doute qu’elle aurait compris que sa présence et son attitude envers moi me fascinaient autant qu’elles m’e troublaient. Que fais-tu ? Pourquoi ne dis-tu rien ? Je ne saurais dire au fond si j’aurai préféré qu’elle reste éloignée de moi, ou qu’au contraire, elle me rejoigne tant elle me paraissait insondable …



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MessageSujet: Re: Sun of my nights, moon of my days | Aliénore Sun of my nights, moon of my days | Aliénore EmptyJeu 27 Fév - 18:31

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Aro ? D’où venait ce nom ? Aro. Il avait une consonance particulière. Ce n’était pas de l’américain, ni de l’anglais ou même de l’hispanique. La tonalité de ce prénom la ramenait malgré elle vers des contrés plus lointaine, plus inabordables.  Etait-ce du perse ? du yiddish ? Cela avait presque à son oreille une connotation hébreuse ou africaine. Il était typé, c’était clair. Sa prestance, ses cheveux drus, son teint hâlé. Elle parierait pour un pays d’Afrique. L’Egypte peut-être ? Ou pourquoi pas l’Angola ? C’était si vaste, il lui était impossible de deviner par instinct. Mais il n’était pas foncièrement noir. Il était plus … Couleur café, un ton chaud et qu’elle imaginait miroitant sous un soleil cuisant.  Même si elle avait passé quelques temps en Afrique, d’abord plus longuement au Kenya puis très brièvement en Tanzanie, elle était loin d’avoir pu côtoyer tous les types de populations et de métissages. Mais, une chose était certaine : elle admirait sa stature. Elle la lui enviait presque. Une telle puissance naturelle, cela ne se trouve jamais. Oh bien sur en cherchant bien, aux Etats unis, vous pourrez trouver bon nombre de culturistes ou de consommateurs invétérés de protéines, mais ce n’était pas naturel. Cela n’avait rien à voir. En tout cas, il faisait apparemment fi des convenances. « Monsieur », c’était l’appellation la plus usuelle et la plus basique du monde, celle qu’on emploie en société, qui veut à la fois dire tout et ne rien signifier en même temps. Il semblait refuser farouchement cette appellation, comme si cet état de « monsieur » ne lui correspondait pas. Et pourtant, quel était-il ? Elle avait sous ses yeux un être de chair et de sang. Et s’il voulait se revendiquer bête, il ne resterait jamais ni plus ni moins qu’un homme quoiqu’il fasse. Mais il était vrai que dans une certaine mesure, on pouvait considérer l’être humain comme un type de bête.  Elle était tellement absorbée dans ses questionnements internes qu’elle en avait oublié de lui répondre, oublier de se prénommer à son tour. Mais  à la réflexion ce n’était pas plus mal ainsi. Chaque fois qu’elle se présentait à un homme, Aliénore avait cette crainte implacable d’être trompée. Car un homme ne s’intéressait jamais à elle ne la même façon lorsqu’il savait qu’elle était Aliénore McCawley, détentrice de l’une des plus grandes fortune d’Irlande. Pour qui s’intéressait un peu à la haute société, et plus globalement à l’histoire des arts et à la photographie animalière, tout le monde savait qui elle était. Cette notoriété était ce qui un jour, finirait par la détruire. Elle l’avait toujours su. C’était peut-être pour cela que son existence n’était qu’une fuite en avant perpétuelle.

Sa proposition avait été lancée. Il n’avait pas répondu, la laissant dans l’attente d’un signe. Intérieurement elle espérait quelque chose, une approbation, un geste, une réaction. Il avait tourné les talons, il partait comme ça, comme un voleur finalement, la laissant intérieurement déçue. Finalement il n’aurait été qu’une brève apparition dans son existence, un songe éphémère dont quelques heures plus tard, on peine à revendiquer la réalité tant on se trouve incertain soi même. Elle aurait voulu le retenir, lui dire d’attendre, lui saisir le bras pour ne pas le laisser s’enfuir, pour qu’il reste réel et non juste une idée. Mais Aliénore n’esquissa pas un geste, son regard se perdant sur ses épaules qui devenaient plus petites à mesure qu’il s’avançait. Et puis il y eut ce retour inattendu qui fit sursauter son cœur. Là aussi elle demeura silencieuse, observant chacun de ses faits et gestes sans l’interrompre, sans le juger. Elle l’admettait, il était beau. Mais pas dans le sens plaisant et usuel du terme, pas dans ce sens superficiel que nous connaissons tous. Il était un bel homme dans le sens où son corps était statuaire, chacun de ses muscles se dessinait distinctement sous le miroitement de la lune. Il imposait de sa prestance, et pourtant, malgré cela, son corps était marqué, ici et là. Il était en un sens d’une beauté imparfaite, un peu comme elle. Mais à ses yeux, il n’y avait rien de plus vrai qu’une telle beauté. La beauté que l’on perçoit dans les magazines n’est que surface, et artifice. Lui était vrai parce qu’il vivait. Chaque muscle, chaque tressaillement de sourcil cachait quelque chose d’autre. Ce n’était pas juste une image. Aucun de ses gestes, tandis qu’il se déshabillait sous ses yeux, ne lui échappa. Son regard glissait sur son corps avec chacun de ses vêtements, mais ne semblait pas le juger, ou même le désirer. En cela elle ne pouvait considérer son acte comme du voyeurisme.  Ce n’était qu’une observation suscitant une envie irrépressible bien loin de ce que beaucoup pourraient imaginer. C’est peut-être pour cela, pour ne pas briser l’instant, elle ne dit rien, elle le laissa libre d’agir sans oser l’influencer de paroles quelconque. Cet Aro venait de disparaître sous la surface de l’eau, réapparaissant plus loin, la laissant spectatrice d’une nage toute en force, puisque justement, il semblait n’être que cela.

Aliénore disparue quelques instants dans sa maison, alors même qu’il était parti trop loin pour s’apercevoir de son départ. Elle revint quelques minutes plus tard, vêtue d’un grand pull en mailles lâches qui allait jusqu’au ras de ses cuisses et qui lui tenait un peu plus chaud. Un calepin en main, elle alla s’asseoir au bout du ponton, relevant ses cheveux mouillés avec une pince tandis que ses pieds fins faisaient des ronds dans l’eau fraîche. Et tout le temps qu’il se baignait encore, tranquillement et silencieusement, esquissant parfois un sourire de bien être, elle le dessina. Surtout son torse, ses épaules, sa nuque qu’elle percevait au loin alors qu’ils faisaient des mouvements pour progresser dans l’eau. Ce n’est que lorsqu’elle le vit se rapprocher de la rive pour sortir qu’elle lui tendit d’une main une serviette. « Tenez. Pour vous sécher. » Elle doutait qu’il soit du genre à attraper un petit rhume facilement en restant mouillé trop longtemps, mais c’était en un sens un geste d’hospitalité, pour le remercier. « Merci … Aro. » murmura t-elle en, contre toute attente, lui adressant un sourire sincère, se hissant sur ses jambes en refermant son calepin. Elle le remarquait mieux à présent puisqu’il était juste à côté d’elle : il était vraiment immense. Plus de deux têtes de plus qu’elle, alors même qu’elle n’était pas si petite que cela. Et ses épaules … Elles étaient si larges … Oui elle comprenait qu’on puisse s’inquiéter de sa présence. Il aurait vraiment pu la briser d’une seule main. « Vous avez faim ? » demanda-t-elle sans trop savoir pourquoi. Imprévisible cette femme.
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MessageSujet: Re: Sun of my nights, moon of my days | Aliénore Sun of my nights, moon of my days | Aliénore EmptyJeu 27 Fév - 18:33

Sun of my nights, moon of my days



Pendant que je l’observais au loin, un doute m’assaillit. Et si elle m’en demandait plus ? Une petite voix dans ma tête s’en amusait en songeant que, de toutes façons, elle ne serait pas la première ni la dernière à me réclamer un corps qui n’a que trop souvent servi. Une autre priait en silence pour que ce ne soit pas le cas. Elle était belle, désirable, certes, mais au-delà de l’aspect esthétique, c’était son âme qui me fascinait, m’attirait. Différente et que je sentais troublée par un passé difficile. Il me serait tellement plus facile de lui accorder ma confiance si je la connaissais. Mais pour connaître quelqu’un, il faut s’ouvrir sans réserve. Pour qu’elle accepte de me faire confiance, je devais moi aussi ouvrir mon cœur. Or, c’est là tout le problème. Je ne me confiais jamais à personne. C’est tout juste si mes professeurs et les étudiants connaissaient de moi mes seuls noms et prénoms. J’avais passé si longtemps enfermé que j’en avais oublié le sens pratique et social du genre humain, finalement.

Après être sorti de l’eau, j’attrape la serviette qu’elle me tend. Durant quelques secondes, je la garde en main, sans rien faire. J’étais nu devant elle, je l’étais depuis dix minutes maintenant et cette vision ne semblait pas la gêner outre-mesure. C’est étrange. Finalement, je tamponne le bout du tissu sur mon visage, mon torse et le haut de mes cuisses, sans chercher à me soustraire à sa vue pour autant. Je hoche ensuite la tête, brièvement, en réponse à son remerciement. C’est moi qui devrais la remercier d’avoir bien voulu que j’aille me baigner et sans jamais avoir cherché à intervenir. Mes affaires étant à deux mètres de là où nous étions, je ne peux encore me rhabiller. Seule la serviette que je tiens négligemment couvre mon entre-jambe et une partie de mes cuisses.

« Oui. » J’aurai dû refuser. Je ne savais rien de cette femme, ni de ce qu’elle projetait de faire mais quelque chose me retenait ici, à ses côtés. Connaître et comprendre son histoire, peut-être. Qui elle était et ce qu’elle faisait ici, en plein cœur de la forêt. Car je ne connais pas grand monde qui viendrait s’exiler sans une bonne raison. Or, sans dire que nous étions similaires en tous points, il me plaisait de croire que nous nous ressemblions un peu. Peut-être cherchait-elle elle aussi à échapper à quelque chose, ou à quelqu’un. Peut-être elle aussi avait-elle l’impression de ne pas vivre à la bonne époque ou dans le bon corps.

Je n’avais pas faim, mais je me forcerai. Juste pour passer un peu plus de temps à ses côtés. Pour entrer dans cette maison du lac et de pouvoir apprécier petit à petit, sa propriétaire, dans ses qualités comme dans ses défauts. Dans ses paroles comme dans ses silences. En attendant, je récupère mes vêtements avant d’enfiler au moins mon pantalon avant de la suivre, respectant toujours cette même distance – de sécurité dirons-nous – entre elle et moi. « Ca fait longtemps que vous vivez ici …madame ? » lui demandai-je sur le chemin du retour. Elle m’avait qualifié de « monsieur », il me semblait légitime de la qualifier de « madame », même si une partie de moi eut plutôt songé à une demoiselle.  



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MessageSujet: Re: Sun of my nights, moon of my days | Aliénore Sun of my nights, moon of my days | Aliénore EmptyJeu 27 Fév - 18:40

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aro & aliénore  

« Sun of my nights, moon of my days. »





S’ils s’étaient rencontrés quelques années plus tôt, sa façon d’agir, et de le percevoir, aurait été très différente. Avant de voyager à travers le monde, Aliénore avait eu une éducation puritaine et conservatrice dans les règles de l’art. Et même si sa personnalité l’avait souvent amenée à enfreindre la plupart des règles, sa perception de l’homme avait longtemps été celle que le monde occidental lui avait appris à avoir. Aujourd’hui, tout est différent. Même son rapport à l’être humain, au corps et à la nudité avaient changé radicalement. Combien de semaines avait-elle passé à observer des femmes noires qui, se baladant bien souvent les seins nus, n’avaient aucune notion de la pudeur du corps que les gens d’ici avaient. Elle se souvenait d’ailleurs d’une image qui l’avait touchée profondément, alors même que la notion de maternité n’avait aucun sens pour elle. Elle se souvenait de cette femme enceinte, au sein de sa tribu, qui avait accouché seule, et qui avait porté son enfant sur son dos jusqu’à ce qu’il sache marcher par lui-même. Elle se souvenait de ce même enfant qui, vadrouillant à quatre pattes complètement nu dans l’ocre rouge, venait parfois voir sa mère, saisissait l’un de ses seins nus parce qu’il avait faim et le portait à sa bouche tout naturellement avant de s’en retourner à ses occupations de petit bambin. Loin du confort matérialiste, était-il plus malheureux que tous les autres ? Elle se souvenait de son regard, de son rire, de ses petites mains qui s’étaient posé bien des fois contre ses joues blanches. Mais cela datait d’une autre vie tout cela. Une vie qui n’avait plus lieu d’être aujourd’hui. Mais au moins, elle gardait des souvenirs précieux, de véritables trésors. Tout cela pour dire qu’elle avait appris à percevoir l’homme différemment. Et c’était pour cela aussi, que la nudité de l’homme face à elle ne la gênait pas, tout comme le fait qu’il l’ait vue dans la même tenue. Pourquoi cela devrait-il la gêner ? Ils étaient tous deux de chair, et de sang, aucune tension sexuelle ne pouvait régner entre eux puisqu’ils ne se connaissaient pas et qu’elle n’avait pas du tout tenté de le séduire, et lui non plus.

Et contre toute attente, alors même qu’elle n’y avait pas vraiment songé, il avait répondu « oui ». Pourquoi ? fut la première question qu’elle se posa, et manqua d’ailleurs de la formuler à voix haute. Stupide Aly, tu fais une proposition de ce genre, tu dois pouvoir t’attendre à deux réponses ! Mais non, elle n’aurait jamais pensé qu’il accepterait. A croire que finalement, l’intérêt qu’il lui portait n’était pas si désintéressé que cela. D’ailleurs, pourquoi la regardait-il toujours ainsi ? Son regard la sondait, presque la désarmait même si cela ne se voyait pas. C’était un regard peu familier, très inédit pour elle qui était habituée aux simples prédateurs qui en voulaient plus à son compte en banque qu’à ce qu’elle pouvait avoir de vrai en tant que personne. « Je m’appelle Aliénore. » répondit-elle automatiquement à son « madame » qui dans ses lèvres, sonnait presque faux, voir irritant. A croire qu’il n’était vraiment pas fait pour les monsieurs/madames et autres formules d’usage. « Certains m’appellent Aly, d’autres ne m’appellent pas du tout, je vous laisse en décider par vous-même. » dit-elle en levant les yeux vers le ciel. Le temps se couvrait, il allait probablement pleuvoir durant la nuit, mais la lune était encore visible et tellement belle.  Ce qu’elle avait voulu dire par là c’est qu’il pouvait la nommer comme il le voulait, hormis « madame ». Trop formel à son goût. « C’est mon père qui a fait construire cette maison il y a bien des années maintenant. Je n’y vis en permanence que depuis quelques mois. Il y a quelques rénovations à faire à l’intérieur, mais c’est un endroit intemporel. » dit-elle en lui emboîtant le pas, avançant d’un pas feutré jusqu’à la baie vitré du salon qu’elle fit coulisser pour qu’ils puissent entrer. « J’avais prévu de faire du poulet, au lait de coco et à la citronnelle. J’espère que ça vous ira. » ajouta-t-elle distraitement en posant son calepin sur la table basse qui était recouverte de photos qu’elle devait trier et qu’elle n’avait pas eu le temps de ranger avant de disparaître dans une pièce à côté. D’ailleurs, en parlant de photos, il y a en avait partout. Des paysages grandioses, des tables couvertes d’épices colorées, des femmes voilées au regard intense, des enfants jouant avec des chèvres, que de témoignages de cultures et de mondes bien différents de celui de San Francisco. « Je n’ai pas pour habitude d’inviter qui que ce soit dans cette maison. Mais … Il faut une première fois à tout, après tout. » dit-elle de loin, alors même qu’elle se trouvait dans la cuisine. « Vous voulez boire quelque chose ? » dit-elle en revenant vers lui, pouvant le distinguer pour la première fois depuis leur brève entrevue dans une lumière tamisée qui lui permettait de découvrir distinctement son visage. Il avait des traits assez rude, une cicatrice sur l’arcade, un regard plus intense encore qu’elle ne l’avait imaginé. Et peu à peu elle s’apercevait que ce n’était même plus son corps en soi qui la fascinait, mais plus simplement, ses traits, ses expressions, à la fois impassibles et subtilement tristes. « Vous savez, je ne vais pas vous manger. C’est vous le plus coriace des deux. » lâcha t-elle en le toisant sans ciller, voulant voir s’il était capable de se décrisper un peu. Pas très bavard cet homme. M’enfin il valait mieux ça qu’un homme qui parle pour ne rien dire.
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MessageSujet: Re: Sun of my nights, moon of my days | Aliénore Sun of my nights, moon of my days | Aliénore EmptyVen 28 Fév - 15:15

Sun of my nights, moon of my days



« C’est un beau prénom. Est-ce qu’il a une signification particulière ? » Les mots étaient sortis tout seuls, sans que je n’ai eu le temps de les retenir. En Afrique, aux pays du Soleil-levant et parfois en Orient, les noms n’étaient pas donnés à la légère. Chacun avait une signification particulière, un destin, une vocation pour son propriétaire. A son accent, je devinais qu’elle n’était pas américaine. En revanche, j’étais incapable de tomber juste sur ses origines. Allemandes peut-être. Ou Russes. Ou Irlandaises, pourquoi pas, puisque je savais aujourd’hui que la rousseur n’était pas une condition sine qua none de l’Irlande. En outre, elle me laissait le choix. L’appeler par son prénom ou son surnom. Puisque nous venons à peine de nous rencontrer, son prénom suffira. Un surnom à mes yeux, est une forme d’affection nominale d’un proche envers un autre. Or, nous n’étions encore que des étrangers l’un pour l’autre et rien ne dit qu’il en sera autrement dans le futur. Je l’écoute m’expliquer la construction de sa villa, et analyse chaque mot dans un silence religieux. Son père « avait fait construire ». En admirant de plus près le bois utilisé, les matières, le lieu choisi et la coupe architecturale, j’en déduisais que sa famille avait de l’argent. « Quelques-mois » avait-elle dit, ce qui m’informait du fait qu’elle ne connaissait sûrement encore personne ni rien à San Francisco. Enfin, elle avait parlé d’ « endroits intemporel ». Or, le lieu qu’elle avait choisi d’habiter était reculé du monde, pratiquement à l’écart de toute trace de civilisations. J’en concluais donc qu’elle favorisait la solitude. La question que je me pose est : pourquoi ? Est-ce un trait de caractère ? Ou quelque chose l’obligeait-elle à s’exiler ainsi ?

La suivant dans la maison, je dois me baisser pour ne pas toucher le haut de la baie vitrée coulissante. A l’intérieur, l’ambiance était pour le moins…personnelle. « Je ne savais pas que vous étiez déjà allée en Afrique. » Par coutume et politesse à la fois, je retire mes bottes une fois entré, les laissant à l’extérieur tout en marchant en direction de ces visages peints posés dont les portraits m’attirent irrésistiblement. « Le poulet au lait de coco, c’est bien un plat africain ? » lui demandai-je plus comme question rhétorique qu’attendant véritablement une réponse de sa part. Une fois éloignée, dans la cuisine, je m’immobilise en plein milieu du salon après avoir lâché la photo que j’avais emprunté. Tout autour de moi, des sourires de femmes, d’hommes et d’enfants dont la culture différait l’une de l’autre. Chinoise, orientale, malgache, européenne…avec un paysage de fond absolument grandiose. Pas de doute, cette femme était photographe. Profession ou loisir, elle savait capter l’émotion comme personne. Les lumières aussi, et le jeu des ombres. Avait-elle vraiment visité tous ces pays ? Les yeux grands ouverts, sans prononcer le moindre mot, je me rapproche de certaines photographies dressées en un cadre accroché au mur et mes doigts caressent bientôt le corps d’une vieille à la peau noire et au sourire étincelant. Un enfant lui agrippait la jupe et se cachait à moitié dans sa jupe rapiécée. Cette vision me ramena soudain vingt ans en arrière, tant et si bien que mon cœur loupa un battement et que je sursautais au moment où Aliénore réapparut au salon. « J…juste de l’eau, merci. » J’ai la gorge sèche mais je n’ai pas soif. De toutes façons, je ne bois que de l’eau et du … lait. Pas du chocolat chaud, café au lait ou cappuccino. Juste, du lait blanc. Mais je ne me serais pas vu lui réclamer du lait à une heure pareille, surtout que l’on se connaissait trop peu encore pour que je me permette de choisir ma boisson sous son propre toit. Peu après, sa remarque me fit sourire. Enfin, un sourire. J’en oubliais quelques secondes la profonde mélancolie qui m’avait animée en contemplant ces photographies. « Soit vous me surestimez, soit vous vous sous-estimez. » répliquai-je avec humour. « Excusez-moi. Je ne suis pas…je n’ai pas l’habitude de … » De quoi ? Lui avouer que je ne côtoyais pas, d’ordinaire, les hommes blancs ? Que c’était par instinct et non réellement consenti ? Que j’étais plus souvent solitaire et peu loquace et qu’elle n’obtiendrait rien de moi à moins de m’interroger ? L’idée était stupide et triste avant même de l’avoir formulée. « …d’être un invité sans qu’il y ait une contrepartie en échange. » ne puis-je m’empêcher de murmurer en gardant néanmoins mon regard ancré au sien. Suis-je trop insolent à ses yeux de me montrer aussi franc quant à la condition que j’occupais parfois ? Celle d’homme à tout faire. « Tout » étant un pléonasme pour qualifier le travail que mon corps fournissait dans l’effort, au creux des draps. « Elles sont magnifiques. » finis-je par reprendre pour changer volontairement de sujet et ne pas la mettre mal à l’aise. J’observe alors à nouveau les photos au mur, et reporte mon attention sur la jeune femme en souriant. « C’est vous qui les avais prises ? »  



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