Bruce & Sawyer
Pardon pour ton portable

La journée avait plutôt bien commencé, une belle matinée plutôt bien reposante sans cours, puis un repas seul dans son logement, un sandwich, pour changer ! Enfin comme d'habitude quoi, puis la routine, relire quelques cours, celui de la semaine dernière, préparer un sac rapide avec quelques stylo, quelques morceaux de papiers et son petit ordinateur pour pouvoir prendre des notes. Il se dirige alors vers le bâtiment des amphithéâtre pour suivre son cour d'art dramatique. Une journée plutôt ensoleillée, mais froide, nous sommes en décembre, il s'apprête comme à son habitude, un vieux jean, des chaussures façon toile, un t-shirt par dessus lequel est porté une veste plutôt décontractée avec une écharpe bien entendue vu le froid. Il arrive donc à son cours, ne troublant la concentration, ni l'attente de personne, solitaire, comme un étranger dans cette fac, même s'il croise des visages familiers, quelques bribes de personnes, des fragments d'une promotion avec qui, il a un jour bavarder quelques minutes. Bien souvent pour récupérer un cours suite à une absence ou pour un autre intérêt similaire divers. Comme d'habitude, il prends place au fond de la grande salle, et se dévêti légèrement, il pose son écharpe sur la table ainsi que sa veste pour se retrouver dans son t-shirt d'un vert foncé orné d'un motif artistique incompréhensible si on ne prends pas plusieurs minutes pour l'analyser et le décrypter.

Ah ce cours des arts dramatiques, depuis le début de l'année Bruce y allait non pas par obligation mais par réelle envie, une envie d'apprendre, de jouer la comédie et surtout le drame, une des choses les plus dur à jouer, réussir à retranscrire véritablement de vrais émotions, c'était une chose parfois difficile. Le cour d'aujourd'hui était comme souvent, une leçon avec une mise en scène du professeur qui faisait passer un élève devant tout le monde pour l'aider. Bien entendu un volontaire et Bruce n'y était jamais passé, loin d'être volontaire, toujours tapis au fond, dans l'ombre à coté de ceux qui sont là par obligation, par hasard qui jouent aux cartes ou qui regardent leurs portables tout le long du cours.

Ah l'amphithéâtre, des dizaines de personnes entassés à écouter un prof et faire semblant de le comprendre, ça lui rappelait son année à sa faculté anglaise, le coté soporifique en moins. Solitaire, il ne causait à pas grand chose, quelques sourires, quelques regards, quelques bonjours, mais ça s'arrête là, pour preuve personne à sa droite, personne à sa gauche. Après 2 heures de cours plutôt passionnant et palpitant sur la façon de ressortir ses émotions, en expliquant la méthode actor studio notamment. Bruce se met une fois la cloche sonnant la fin de cet amphithéâtre à sortir comme souvent dans les premiers, bousculant au passage une jeune femme sans même y faire attention. Le portable de cette dernière tomba lourdement sur le sol, mais le jeune homme n'y preta guerre attention continuant sa marche forcée et déterminée pour descendre le long de l'escalier et sortir au plus vite de la salle.

Alors qu'il était sur le point de franchir le seuil de la porte, il senti une main l'attraper par le bras et le retenir... Ce mouvement le bloqua, puis il se retourna croisant le regard d'une jeune femme, celle qu'il avait bousculé ! Au fond de lui plusieurs sentiments s'entremêla mais sa première réaction fut de balancer son bras en arrière comme pour sortir de son emprise se doutant qu'elle viendrait lui demander des comptes ou des excuses si par chance son portable n'est pas brisé...

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Bruce & Sawyer
Pardon pour ton portable

Le regard de Bruce toisa celui de la jeune femme, elle n'était pas vilaine, loin de là, une jolie crinière qu'elle déposa sur son épaule, un regard assez triste, singulier mais qui gardait tout son charme. L’œil du jeune étudiant se posa sur l'écran brisé de son portable qu'elle enfourna dans son sac. Faisant mine d'abord de l'ignorer, Bruce détourna les talons et commença à s'éloigner, mais un sentiment de compassion l'envahit, il venait de faire une connerie, sans même s'expliquer, sans même s'excuser, il se retourna alors quelques mètres plus loin, la dévisageant, elle n'avait pas bougée, attendons blasée presque des excuses au moins du jeune homme. Après tout dans le monde dans lequel on vit, des excuses seraient un minimum syndical pour ce fait, pour lui avoir bousillé son gsm.

Bruce poussa un profond soupire avant de se rapprocher d'elle. "Je suis désolé", le son sorti à peine, à peine audible surtout avec le tumulte des étudiants qui passaient autour. Le jeune britannique prit alors le soin de s'éclaircir la gorge avant de reprendre d'une voix cordial, presque remplit de compassion. "je suis désolé, il est vraiment mort ?"

Le jeune homme se montre pensif un instant, quoi faire ? Lui repayer son téléphone ? Ou autre ? Elle est plutôt mignonne, la draguer ? Non, non Bruce... Le jeune homme sauvage d'habitude se mit à la regarder, puis à l'observer avant qu'une idée lui vient. Il se frotte la nuque un instant puis réponds sur une voix moins emplit de pitié que lors de sa précédente phrase, et presque sur un ton espiègle même "Il me semble que j'ai encore mon ancien téléphone, je peux te le filer en compensation si tu veux."

La main qui frottait sa nuque se place alors sur le dessus de sa tête avant de redescendre et de se placer à nouveau contre son corps, son regard fuyant dévisageait sans conviction la jeune femme, l'air un peu dans le vide cherchant à rassembler les éléments dans son esprit pour se souvenir du dernier endroit où il l'avait rangé.

"Par contre, il est chez moi" il prit une voix hésitante, inviter une fille à venir chez lui, si brutalement, même dans un contexte comme ça, c'est pas ce qu'il y a de plus doué, de plus intéressant ni de plus fin à faire, il se met alors à sourire montrant une certaine gêne qu'il avait de lui proposer ça, puis sans trop savoir pourquoi il lui rétorque d'une voix plutôt amical et cordiale. "Bon je sais, que venir chez un homme comme ça, c'est compliqué, mais je ne suis pas un type méchant", Bruce marque alors une pause "enfin malgré les apparences..."

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Bruce & Sawyer
Pardon pour ton portable

La jeune étudiante retourne chercher son manteau, son sourire ne trahissait pas ses intentions, si Bruce s'enfuyait, c'était surement un homme mort ensuite, ou en tout cas il aurait une furie furieuse qui le poursuivra jusqu'à la fin de ces jours, il attend quelques instants tournant en rond dans le couloir qui commençait à se vider étant donné que d'autre cours reprenaient et que par respect pour les étudiants présent dans les salles d'amphithéâtre il n'était pas conseillé de rester vagabondé dans les couloirs. Après une petite minute la jeune femme revient, et ils prirent ensemble le chemin de son appartement, le jeune homme souris à la remarque de la jeune femme. Bruce prit un air sérieux puis rétorqua d'une voix platonique et sans aucun sous-entendu "je te rassure, je ne compte pas abusé de toi", il se met alors à rigoler avant de répondre d'un ton assez provocateur et ironique "puis tu n'es pas mon genre de toute façon".

Le chemin jusqu'à sa chambre prit une petite dizaine de minute, sans dire un mot, le couple improbable avança dans les allées de la faculté, les mains dans les poches le regard droit et pensif, le jeune homme emboitait le pas à la jeune femme, ne sachant toujours pas son prénom d'ailleurs, c'est justement cette question qui l'interpella "au fait tu as un prénom ? Enfin je suppose mais c'est quoi ?", non sans arrêter sa démarche, il continua à avancer jusqu'au bâtiment contenant son logement, au pied de ce dernier il reprit d'une voix douce et cordiale "mon nom est Bruce, et j'habite là-haut", une phrase totalement ridicule qui faisait presque site de rencontre, il s'en amusa légèrement en pensant intérieurement que c'était la chose la plus ridicule qu'il avait sorti de sa vie. Il monta alors la bonne dizaine de marche puis se retrouva devant la chambre du jeune britannique, il pénétra alors dans la chambre lançant sa veste et ses clefs sur un divan. A l'intérieur, un studio relativement simple, sans vraiment de décoration, il n'a pas eu le temps encore, trop pris par les études, trop pris par les sorties nocturnes, quand peut-il trouver du temps pour tout ça ? C'est donc un petit salon avec un divan, une petite table, une bibliothèque, un pc portable et une tonne de dvd dans un coin rangé aléatoirement sur une bibliothèque, au fond on trouvait une petite pièce avec une chambre assez sombre, on observait depuis l'entrée quelques vêtements posés en vrac sur le lit, montrant qu'il avait hésité dans sa tenue pourtant banale, avant de sortir ce matin.

Après quelques secondes il prit alors un ton plus sérieux "je crois qu'il est dans la chambre", il se dirigea vers la chambre laissant son invité seule dans la petite entrée faisant guise de salon, et pénètre dans la chambre. Il se mit alors à farfouiller dans plusieurs tiroirs et sac de voyages pas encore défaits, puis perce le silence en balançant une question assez intéressante sur la provenance de la jeune femme, elle parlait avec un léger accent, et lui le bon britannique qu'il est, l'avait forcément repéré, il se mit alors à lui poser la question " Je note à ton accent que t'es pas d'ici, tu viens d'où ?", après deux petites minutes, il revient avec un petit paquet dans lequel se tiens un portable qui date de l'année dernière, un petit smartphone qui était il y a quelques mois encore la dernière tendance chez les accroc à la haute technologie.

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Bruce & Sawyer
Pardon pour ton portable

Elle se prénommait Sawyer, un nom pas forcément courant pour une britannique, enfin sauf si elle était Républicaine, de l'Irlande du Sud, le pays vert et orange qui ne fait pas parti de la Grande Bretagne, et même, le jeune homme, fils d'une député anglaise ne se souvient pas avoir entendu un tel prénom, mais il n'allait pas s'arrêter à ça, à ce petit détail d'un prénom. Il revient donc avec le téléphone dans une petite boite qui n'était pas du tout la boite d'origine, il fut surpris de voir que la jeune femme avait ôté sa veste et s'était installé sur le coquet canapé de la petite pièce qui fait office du salon. Comptait-elle restée ? Ou est-ce machinalement qu'elle s'était installée, perdue dans le flou et la torpeur de perdre son téléphone, quoi qu'il en soit, le jeune homme posa la boite sur une petite table qui faisait office de table de salon, il ouvrit le petit coffret et en sorti un smartphone tout à fait opérationnel, il saisit alors la puce de la jeune femme puis l'inséra délicatement dans le téléphone avant de lui passer en main, frôlant et sentant le contact des doigts fins de la jeune femme en lui donnant l'objet qui sera le sien désormais. Un sourire assez charmeur et sympathique se posa alors sur la tête du jeune homme. Après quelques secondes, détaillant la jeune femme qui allumait le téléphone, il s'éloigna un peu, pour prendre un petit tabouret qu'il installa non loin du canapé pour poser son postérieur dessus.

Voyant la jeune femme tapoter son mot de passe et allumer le téléphone, il se met alors à se pencher en avant, la regarder fixement pour voir si tout allait bien. "Il fonctionne toujours, ça te convient ?", les choses avaient totalement changé, du garçon totalement égoïste à la limite de l'hypocrisie croisé une demi heure plus tôt c'était devenu presque un jeune homme prévenant, presque un type sympa, ce changement de comportement si soudain était dans la personnalité de Bruce, non pas qu'il soit lunatique, mais simplement qu'aux premiers abords il était toujours sauvage, insociable avec les gens, à la limite de passer pour un type super con, et super arrogant, enfin c'était surement l'image qu'elle devait avoir de lui.

Il regarda alors fixement la jeune femme, le regard occupé et pris par le téléphone portable qui s'alluma, sur l'écran de ce dernier, le vide n'a visiblement pas encore été fait, et en fond d'écran on y trouve une vieille photo de Bruce avec des amis en soirées, mais ça Bruce ne le remarqua pas tout de suite. Lui commençait à être envouté par la jeune femme, sans trop savoir pourquoi, la voir là sur son canapé, manteau ôté avait provoqué quelque chose de différent que ce sarcasme qu'il lui avait exprimé jusqu'à son arrivée ici. Elle devenait magnétique, troublante, sans trop comprendre comment, ah les pulsions d'un homme sont si changeante, et finalement Bruce repensa à la phrase lâché il y a quelques minutes par son interlocutrice, que suivant la situation toutes les femmes devenaient le genre des hommes et il esquissa un léger sourire à cette pensée.

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