the great escape
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« no happy ending. »

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MessageSujet: Re: « no happy ending. » « no happy ending. » - Page 3 EmptyDim 24 Nov - 22:00


joe & noah & james
no happy ending



Une fois à l’hôpital, nous sommes séparés, bien malgré moi. Deux médecins et infirmiers s’occupent des soins de Joe, en l’emmenant en salle, tandis que deux autres me conduisent dans une autre pièce, soit disant pour s’occuper de ma brûlure au bras. J’ai beau protesté, rien n’y fait. « C’est une brûlure au deuxième degré, pourquoi est-ce que tu n’écoutes jamais ! » rumine mon collègue en aspergeant la plaie d’antiseptique. « Je vais bien, d’accord. C’est plutôt Joe qui m’inquiète. Tu crois que tu pourrais m’avoir un rendez-vous avec Anne, pour ce samedi ? » Il soupire et lève les yeux au ciel. « Noah, tu m’as écouté ou tu fais semblant de ne pas comprendre ? » Oui, j’ai écouté. « Tu vas avoir une cicatrice. Je te pose un bandage pour deux semaines, le temps que tu récupères. Et oui, j’ai entendu. Je vais voir ce que je peux faire pour Anne. Elle est très prise mais je pense que pour toi, elle fera un petit effort. » souligna le médecin en s’éloignant pour laisser le soin aux infirmières de me bander le bras. Plus tard, alors que Joe vient tout juste de se réveiller, je suis prié de sortir de la chambre, le temps qu’il soit informé personnellement de son état. Et si d’ordinaire, je suis plutôt l’homme doux et avenant que tout le monde connait, la situation qui me dépasse depuis plusieurs semaines déjà, commence sérieusement à m’agacer. Rien que le geste ultime de l’éditeur aujourd’hui prouvait combien j’avais échoué à l’aider comme il se doit. Je ressentais de la culpabilité, certes, mais pas seulement. Lorsqu’on me permet de revenir, je l’observe sans dire un mot, attendant qu’il parle le premier. Ses paroles me laissent d’abord sans voix, tandis que la colère s’empare peu à peu de mon self-control. Je lutte, mais en vain. Il faut que ça sorte. « Je ne t’ai pas frappé parce que tu m’en as mis une le premier, je t'ai frappé parce que tu es un con. You're bastard ! » Pour une fois que je m’emportais, je devenais vulgaire. Il l’avait bien cherché, non ?! De toutes façons, mes nerfs étaient tellement à vif que même mes poings se mettaient à trembler sous l’émotion. « D’égarement ? Tu brûles la maison, les affaires de Connor, celles de Sophie, tu manques de nous tuer tous les deux, parce que tu étais égaré ? Va te faire f*** Joe, je n’irai nulle part, je te l’ai déjà dit. » Marchant de long en large dans sa chambre, je veille à peser mes mots, la respiration altérée, et les traits déformés par la colère que je ressentais à son vis-à-vis. « Comment as-tu pu faire ça ? Commettre la même erreur que moi, à la mort de ma femme ? Comment as-tu être aussi stupide ? Le passé ne t’a-t-il donc rien appris ? » grognai-je en m’arrêtant de marcher pour le fixer, ma main libre agrippée au rebord de son lit. « Je suis conscient que tu me détestes, et laisse-moi te dire que tu peux continuer de me haïr autant qu’il te plaira car je n’ai pas l’intention de m’excuser jusqu’à la fin de mes jours. » Premier point. « Sophie est morte, c’est malheureux, tragique, tout ce que tu veux, mais c’est comme ça. Et ce n’est pas en jouant les incendiaires qu’elle va te revenir. ET REGARDE MOI QUAND JE TE PARLE !! » Je hurle presque, indifférent au personnel médical qui s’arrête parfois, les yeux ronds, derrière la porte de la chambre. « Sophie est morte, mais elle t’a laissé une fille. VOTRE fille. Comment peux-tu te montrer aussi égoïste ? Connor et Camille ont besoin de toi et toi tu passes à côté de tout ce qu’ils te réclament. Penses-tu vraiment que tu es le seul à souffrir de son décès ? Crois-tu que ta fille ne souffrira pas lorsqu’elle saura que sa mère est morte en lui donnant la vie ? Est-ce que tu as seulement pensé aux conséquences de ton geste ? A ce qu’aurait pensé ton fils si en plus d’avoir perdu sa mère, son père disparaissait lui aussi ? »



∞everleigh
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MessageSujet: Re: « no happy ending. » « no happy ending. » - Page 3 EmptyDim 15 Déc - 21:23



Et c'est parti pour la leçon de morale. Agacé et une fois encore ennuyé de ces grands discours à répétition, je lève les yeux au plafond et écoute la diatribe de Noah. Par moments, je tourne même ma tête vers la porte pour essayer de croiser le regard du personnel médical et les supplier - oui, c'est le terme - d'intervenir pour le faire sortir de la chambre. Rien à faire, il reste planté là à gesticuler et m'assommer avec ses paroles réprobatrices. Parfait, je suis un con, whatever. Va pour le pire con de la création si ça peut te soulager : c'est beau de le réaliser alors que ça fait des années que je m'applique à être ce "wonderful bastard" dans le monde du business et même en dehors. Oui, j'ai brûlé la maison, les affaires de Connor, celles de Sophie. J'attends sagement qu'il ait terminé pour répondre d'une voix lente et absente. Sans le regarder, par pur esprit de contradiction. "Connor n'avait qu'une farandole de jouets ridicules et je doute que Sophie tienne à récupérer ses affaires dans l'état où elle se trouve. Elle me les a léguées, j'en ai fait ce que je voulais et ce n'est pas à toi de me faire des remontrances à sujet. Personne n'a légalement le droit de le faire, d'ailleurs. Et note que tu n'aurais pas été brûlé si tu m'avais écouté quand je t'ai dit de sortir." Tu vas avoir une cicatrice et je considère que la seule personne responsable, c'est toi. Joe Shark dans toute sa splendeur. "Je n'ai pas commis la même erreur que toi, je n'ai jamais eu l'intention de me suicider. Et pour la dernière fois, il va falloir arrêter de croire que Sophie est la seule raison à tout ce qui se passe." Ce coup-ci, je braque un regard assassin dans sa direction. "Je ne suis pas le Noah romantique et pathétique qui veut mettre fin à ses jours pour rejoindre son grand amour. Je ne suis pas le Logan abattu qui va abandonner son fils pour l'armée afin de lui épargner un père dépressif. Ces discours commencent sérieusement à me taper sur le système..." Noah n'a qu'une chance : celle que je ne puisse pas me lever pour aller le faire taire en l'assommant avec une belle droite. Je tourne la tête, ma lèvre inférieure tremble légèrement. Je suis à bout de nerfs, le flegme anglais a disparu de mon attitude. Je suis au bord de crises successives, mais je lutte comme je peux pour me retenir, car c'est ainsi qu'on m'a élevé. Et il continue de crier encore et encore, je serre les poings. Non, je ne te regarderai pas. Quand il m'assène que je ne suis pas le seul à souffrir de ce décès, je constate que les tremblements ne s'arrangent pas. J'ai réussi à faire face à Logan, à lui dire clairement ce que je pensais sans faiblir ou verser dans le pathétique. Mais là, je n'y arrive pas. Je suis beaucoup trop lessivé et surmené pour y parvenir. "C'est vrai, j'oubliais que je suis destiné à consacrer ma vie aux enfants." notai-je d'une voix tremblante, rauque et profondément sarcastique. C'est quelque chose que Noah n'arrive pas à comprendre, lui, le grand amoureux des couche-culotte : dans son dernier soupir, on m'a à nouveau forcé à être père d'une fille que son petit frère accuse d'être la responsable de la mort de sa mère. Et je dois avouer que pour une fois, je suis d'accord avec Connor. Pire, Sophie m'a littéralement obligé à m'en occuper… et c'est le problème. Au cas où ça n'aurait pas sauté aux yeux de mes proches, je me retrouve forcé à faire beaucoup de choses depuis un an ou deux. Je ne contrôle absolument plus rien sur ma vie et je me retrouve à la traîne.
Soudain, sans interrompre Noah, je craque. Je plaque mes mains sur mon visage pour cacher des larmes qui coulent de mes yeux. Contre toute-attente et de multiples études semi-scientifiques élaborées par mes détracteurs ou employés, oui, je peux pleurer. La dernière fois que ce fut le cas, c'était lors de la mort de Bradford… soit il y a plus de vingt ans. "Tais-toi, tais-toi, tais-toi…" répétai-je dans un murmure exténué. Pour ainsi dire, Noah ne m'a jamais vu pleurer. A part ma mère, personne. Je ne retire pas mes mains de mon visage, cependant mes épaules sursautent au rythme de mes sanglots. Ca dure environ une minute complète au cours de laquelle un silence règne dans la pièce, entrecoupé par ma respiration saccadée. Finalement, je retire mes mains larges et révèle des yeux rougis ainsi que des sillons humides sur mes joues presque creusées. Sans mot dire, je prends un mouchoir sur la petite table à côté du lit puis je m'essuie avec pour ensuite me moucher. Je soupire et retrouve enfin ma contenance presque habituelle. J'avais juste besoin d'évacuer ça ? "Pardon pour ce déballage déplacé et inconvenant, cela ne se reproduira pas." Le digne britannique dans toute sa splendeur, la pudeur froide qui masque la ruine. Je daigne enfin le regarder droit dans les yeux pour lui parler avec un calme à toute épreuve. "Je suis tellement fatigué que je n'arrive même plus à te détester pour le moment. Je travaille d'arrache-pied jour et nuit pour une société que j'ai fondée et qui va sûrement s'écrouler… mais ça, tu t'en serais rendu compte si tu m'avais écrit un livre au lieu de me faire la leçon. Et quand je rentre chez moi, je dois m'occuper de deux gamins que je n'ai jamais désiré, qu'on m'a forcé à avoir et que je dois gérer du mieux que je peux en luttant contre tout ce qui me pourrit la vie lentement mais sûrement, à commencer par l'épuisement." Je soupire puis passe une main dans mes cheveux en toussant. "C'est vrai, je regrette que Sophie soit partie. Ca m'a ôté la possibilité de la haïr de son vivant." Je croise les bras et fronce les sourcils. D'accord, j'ai craqué et j'ai dévoilé un pan de tristesse, mais c'est tout. "J'en ai tout simplement marre qu'on choisisse tout à ma place depuis plus d'un an, j'enchaîne les échecs à tous les niveaux."
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MessageSujet: Re: « no happy ending. » « no happy ending. » - Page 3 EmptyLun 30 Déc - 1:04


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Evidemment, je ne pensais pas un mot de ce dont je l’accusais. Non, il n’était pas un abruti fini comme je m’échinais à lui reprocher. Mais lorsque la colère parle pour la raison, que reste t-il ? Rien, si ce n’est nos yeux et notre âme pour pleurer. Brûlé ? « Ce n’est rien, une simple égratignure. Et oui, je sais. » Je n’avais jamais pensé que ma brûlure était arrivée là par sa faute. Evidemment qu’il m’avait prévenu. Je n’avais pas écouté, je ne pouvais donc m’en prendre qu’à moi-même. Ce n’est ps de cela dont il s’agit ici. « Alors quoi ? » Il n’a pas essayé de se suicider, et moi je veux devenir un fer à repasser. « Tu n’as pas essayé, tu as failli réussir. » Comment pouvait-il prétendre le contraire alors que je l’avais pris la main dans le sac ? « Tu t’attendais peut-être à ce que Satan remonte des enfers et te sortirait des flammes comme par magie ? » soupirai-je en me référant aux rumeurs qu’avait fait circuler Marc sur son compte, à savoir qu’il était le digne fils du diable en personne. Son ton abrupte, bien plus que ses paroles lui donnent raison, si bien que je préfère éviter de le bousculer encore. Avec Joe Shark, il faut savoir jongler entre patte de velours et main de fer selon les situations. Parfois même au cours de quelques minutes seulement, passer d’un état à un autre. Or, je sentais qu’il se braquait, une fois n’est pas coutume. Bien que touché par les mots qu’il me jetait à la figure, je fis mine de rien, gardant un air impassible, à la fois calme et patient, le temps qu’il crache tout son venin, et que je puisse reprendre la parole à nouveau. Ainsi donc, Logan était également venu lui rendre visite et avait fait chou blanc. On devrait peut-être monter un comité tous les deux.

Tout à coup, mes yeux s’agrandissent, avant de s’abaisser. D’abord surpris par ce qu’il venait de dire, je me rends rapidement compte de la situation devant laquelle il se trouve. Quel idiot je suis. Joe n’a jamais réagi comme le commun des mortels, jamais. J’aurai dû savoir que cette situation, quoique je me doutais bien qu’elle soit encore très douloureuse aux yeux de tous, paraissait insurmontable aux yeux du principal concerné. Mes propos reprennent, ses larmes abondent sur ses joues. J’ai mis une seconde ou deux avant de les remarquer, m’étant éloigné pour faire face au paysage derrière la fenêtre de sa chambre. Lorsque je me retourne, je ne peux que l’observer, le cœur gros, en luttant contre l’envie d’aller le prendre contre mon torse, comme le ferait un père pour son fils, un frère à son cadet. Entre nous, il a été toujours répondu présent pour moi, comme le frère que j’avais perdu. Pour autant, nous avons toujours été complémentaires, malgré nos différences. Il ne faut pas croire que ma sensibilité m’empêche d’être plus adulte, plus responsable que lui, par moments. Chacun ne réagit pas de la même manière, voilà tout. Et l’un a toujours pu compter sur l’autre, selon les situations difficiles qu’il était amené à rencontrer. « Pourquoi ? C’est normal de pleurer, Joe. Et si ça te soulage ne serait-ce qu’en partie, tu devrais le faire plus souvent. » murmurai-je en contournant son lit pour aller m’asseoir sur la chaise située en contrebas. Je ne l’ai jamais vu pleurer. Et à dire vrai, je n’aurai jamais cru pouvoir un jour assister à une telle scène. Sa souffrance me désemparait car je me sentais en grande partie responsable. Pour quelle raison ? La grandeur d’âme ou la naïveté pour d’autres, allez savoir. Nos regards se croisent et il reprend, reprenant son souffle. Ecrire un livre ? « Je viens de le terminer il y a peu. » l’interrompis-je comme pour m’excuser. Mais il y avait une autre raison, qu’il ne connaissait pas encore. Et puis, entre mon travail à l’hôpital et ma vie de famille, je n’ai pas eu le temps d’écrire. Il faut dire aussi que l’inspiration m’a manqué, ces derniers temps. Quant à sa société, j’avais été bien évidemment au courant depuis le jour de l’incident à la bombe. Sauf que Joe est trop … orgueilleux, et que parler de ce qui l’effraie, de ce qui le taraude, relève aujourd’hui d’un véritable défi à surmonter. Il m’arrive d’ailleurs de me demander depuis quand … depuis quand ne sommes-nous plus capables de nous conter nos malheurs, comme par le passé ? A croire que la survenue d’un enfant, ou de Kirby dans ma vie, nous a trop éloigné l’un de l’autre. « Mais tu les aimes tes enfants, Joe, et c’est le principal. J’admets que … Sophie n’aurait pas dû agir comme elle l’a fait. Pas plus que la mère de Benedikt. » A bien observer son histoire, on pourrait presque croire que Joe est maudit par la gent féminine. « Ne dis pas ça. Tu ne le penses pas vraiment. » ajoutai-je lorsqu’il fait référence à son ancienne petite amie défunte. « Des échecs ? Tu connais le proverbe : perdre une bataille, ce n’est pas perdre la guerre. Joe, je comprends que c’est difficile d’élever des enfants lorsque l’on est seul parent, mais tu n’es pas seul. Tu ne l’as jamais été. Tu as Logan, Cheyenne, ta mère, tu m’as moi… » Même si notre amitié semblait avoir du plomb dans l’aile ces temps-ci, jamais je ne le laisserai tomber. « Oui, ta société se trouve en grande difficulté, certes, mais tu as rebondir. Tu l’as toujours fait. C’est d’ailleurs pour ça que je t’admire d’ailleurs. Ta force de caractère, ton cran, ton sang froid à toute épreuve. » Doucement, presque timidement, ma main se pose sur la sienne, même si je sens qu’il n’est pas prêt à m’accorder son pardon. Qu’importe, ce n’est pas ce que je recherche actuellement. « Je suis là, on est tous là pour toi. Il suffit juste que tu nous le demandes. » ajoutai-je en mimant un faible sourire.



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MessageSujet: Re: « no happy ending. » « no happy ending. » - Page 3 EmptyMer 1 Jan - 15:14



"C'est normal pour les autres, de pleurer. Ça ne soulage rien du tout." Je ne suis pas les autres. Ma voix est ferme, je m'en veux clairement d'avoir laissé paraître au grand jour la possibilité que je puisse être un humain comme les autres. Non. Joe Shark ne pleure pas, il ne souffre pas, il n'éprouve rien. Fin de l'histoire. J'ai toujours été l'épaule que Noah a eu pour pleurer et ma fierté exacerbée refuse que l'inverse puisse se produire. De l'Anglais pur et dur, j'en ai l'orgueil et la pudeur sur les sentiments au point d'être souvent difficilement déchiffrable, même pour mes propres enfants. Cependant, j'ai l'impression que tous ces échecs à répétition ont fissuré le rempart d'une citadelle jadis inviolable. Je souffle et fais tout pour garder le contrôle de mes émotions, quitte à somatiser plus tard. Je ne pleurerai pas plus souvent, c'est une faiblesse que je m'interdis pour que mes fils aient l'image d'un père solide, que mes proches puissent jalouser cette force de caractère et que mes employés la craignent autant qu'ils l'admirent. Je tourne la tête vers Noah quand il me dit avoir fini son ouvrage. "Mieux vaut tard que jamais." Non, il n'aura pas de plats remerciements. Si je m'écoutais, j'ajouterai même qu'il l'aurait terminé plus tôt s'il n'avait pas perdu son temps avec des souffreteux anonymes en s'étant mis en tête de devenir médecin, mais j'ai la décence de me retenir. Bras croisés, ses paroles glissent sur moi, mais je n'y suis pas sourd pour autant. Au contraire. Si elles m'apaisent, elles m'agacent dans le même temps. "Je dois demander, oui." Ce n'est pas une constatation, juste un constat amer : j'en suis réduit à demander de l'aide ou à en recevoir. J'ai passé ma vie à m'occuper des autres, à ne travailler que dans mon sens, à bâtir une carrière à la sueur de mon front. Et ce lion conquérant, le voici dans une chambre d'hôpital, réduit à attendre un coup de main. Noah n'a pas mon ego et, malheureusement, peut-être ne peut-il pas comprendre ce besoin viscéral de tout contrôler par moi-même. J'ai déjà envoyé Logan sur les roses malgré son envie de bien faire pour me faciliter la vie ou me raisonner. Toutefois, quand mon regard se pose sur sa main qui serre la mienne, je déglutis et plonge dans ses yeux. Je ne le dirai pas. Je ne demanderai jamais d'aide oralement, et je suis même prêt à râler et pester contre quiconque souhaitera le faire. Mais au plus profond de moi, je sens que j'arrive à un stade d'épuisement et d'accumulation qui m'empêche de lutter contre les rares qui se risqueraient à vouloir m'aider à leur manière. Sans prévenir, je serre la main de Noah et tire vigoureusement sur son bras en le faisant basculer de son fauteuil pour l'attirer jusqu'à moi. Mon bras se dépose autour de son dos et je le maintiens contre moi dans une étreinte fraternelle comme nous avions parfois eu l'occasion d'en échanger. À l'abri des regards, il ne s'agirait pas de montrer une part d'humanité aux manants. Je le serre dans mes bras pendant un long moment, en silence, juste pour le plaisir de l'avoir contre moi. "La prochaine fois que tu me fais croire que tu es mort, j'irai te chercher moi-même pour te tuer." C'est ma manière de lui dire qu'il est pardonné. Malgré cet orgueil mordant, je me rends à l'évidence : j'ai besoin de Noah pour être équilibré. Idem pour Logan. Je les ai laissé rentrer dans ma vie et y prendre une place non négligeable, chacun à leur manière. Noah est le petit frère que je n'ai jamais eu, celui que j'ai protégé contre vents et marrées sans ciller. J'ai besoin de sa présence, de son humanité pour continuer d'exister en tant que pire être vivant que la Terre ait jamais portée. Je viens même déposer un baiser sur ses boucles blondes puis je me redresse en le lâchant. Je ne veux plus qu'il parte. La prochaine fois, ce sera pour de bon. "Je veux rentrer chez moi." Mes pensées vont vers Connor, Camille. Heureusement que Benedikt n'est pas à la maison, maintenant. Car, ça aussi, même si je n'ai rien dit pour ne pas le freiner dans sa prise de responsabilités, j'ai eu du mal à l'encaisser. "Pas un mot à qui que ce soit." J'adresse un regard de biais à Noah. Personne, de mes fils au facteur du quartier, personne. Je descends de mon lit au moment où une infirmière entre. Avant même qu'elle ne parle, je lève la main pour interrompre le fil de ses pensées. "Je rentre. Mes poumons se portent à merveille. Vous ferez parvenir la note à mon assistant." Et on ne contredit pas le patron, merci. La demoiselle reste un peu hébétée puis tourne les talons sans chercher plus loin. J'attrape mon pantalon puis je m'habille rapidement, non sans jeter un œil à la jeune femme de dos. Le fait de reluquer le sexe opposé, c'est un syndrome de bonne santé chez le Shark senior.
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MessageSujet: Re: « no happy ending. » « no happy ending. » - Page 3 EmptyDim 5 Jan - 11:38


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Il est vrai que pour le grand Shark, demander ou recevoir une quelconque aide, même de la part des personnes à qui il tient et qui tiennent à lui relève de l’inexplicable, de l’insensé. Et bien tant pis, prends sur toi my dear, parce que sur ce point il va falloir changer. L’orgueil… je me demande si ça ne finira pas par le détruire ce monstrueux et énorme égo qu’il manifeste dès que sa vie privée est sous le feu des projecteurs. Quoiqu’il en soit, dès que je fus projeté en avant par le coup de main de Joe, j’ai naturellement cru que j’allais encore m’en prendre une, comme à chaque fois avec mes proches depuis ce qui était arrivé. Nick, William n’allait sûrement pas tarder, ma mère, et maintenant Joe. Mais non, au lieu de ça, je me retrouve plaqué dans ses bras, et mes lèvres qui avaient frémi d’abord à ce contact que je n’attendais plus, s’étirèrent bien vite en un sourire soulagé. A mon tour de l’enlacer, évitant d’appuyer sur les brûlures qui ornaient ses épaules ou le bas de ses côtes. J’en arrive même à rire de son humour morbide. Certes, je conçois qu’il en est parfaitement capable, mais je me sens bien, et en sécurité, et surtout, je n’ai pas l’intention de retenter l’expérience de ces derniers mois, plutôt mourir. Tiens, à mon tour de faire un brin d’humour… « Comme nous tous. Mais Joe… tu sors tout juste du bloc. Tu ne penses pas que … » Ma question est stupide, je vous l’accorde. Lorsqu’il se trouve à l’hôpital, Joe ne PENSE à rien d’autre, qu’à en sortir. Et il estime sans doute que pour me faire pardonner ou parce que je suis médecin, je vais l’encourager dans sa démarche. God, rien n’a changé, merci. « Non, je ne dirais rien, sois rassuré. » S’il avait s’agit d’une maladie ou d’un accident, je ne me serais pas gêné pour « désobéir » aux ordres de monsieur, mais pas avec ce qui s’était passé. Car, bien que je croyais dorénavant Joe à 99% quant au fait qu’il n’ait pas cherché à se supprimer, demeurait ce petit pourcentage qui me faisait douter. Et en aucun cas, si ce pourcentage se vérifiait d’une manière ou d’une autre un jour prochain, les enfants ne devaient être mis au courant. Les deux derniers, parce qu’ils étaient bien trop jeunes, Benedikt, parce qu’au départ, il s’inquièterait et visiterait son père tous les trois quatre matins pour vérifier qu’il ne lui était rien arrivé, jusqu’à finir par détruire son couple, et finalement à le détester pour ce qu’il avait fait. « Mais je t’aurai à l’œil, mon chat, tu es prévenu. » Mon chat. Depuis quand ne lui avais-je pas donné ce petit affectueux qu’il haïssait tant ? Trop longtemps.

Une infirmière est maintenant sur le seuil, nous observant avec suspicion depuis que Joe s’était relevé. Je soupire en maudissant le jour où mon ami était devenu si présomptueux quand à l’état de sa santé, soit depuis sa naissance puisqu’il n’a pas fait de progrès depuis et se prend toujours pour Superman, et entraîne la jeune femme qui s’apprête à appeler ses médecins, à l’écart. « Je veillerai sur lui, ne vous en faîtes pas. S’il y a le moindre problème, je le ramènerai moi-même par la peau des fesses. » ais-je même l’audace d’ajouter, un peu plus fort que prévu afin que Joe soit au courant de ma ténacité. Une fois partie, nous nous apprêtons à quitter l’établissement de santé. « Je nous appelle un taxi. » J’oubliais presque que nous étions arrivés ici dans une ambulance. « Ecoute, ne te fais pas de souci, je vais m’occuper de tout concernant la maison, l’assurance etc… toi, je veux que tu te reposes, d’accord ? » Autant parler à une huître. « Quant à … tu sais, ce que tu m’as dit au sujet de ton entreprise… » Je lui souris, tristement. « Mon compte est à ta disposition. » Pour n’importe quel montant, même si je me devais me retrouver à la rue, Joe savait au fond de lui – même s’il en avait douté quelques minutes tout au plus – que je ne l’aurais pas laissé tomber. Après tout, c’était grâce à lui si j’étais devenu l’écrivain que j’étais aujourd’hui.

Gardant un moment le silence, je déglutis plusieurs fois en m’apprêtant à poursuivre, mais je m’arrête à chaque fois, un peu gêné par l’aveu que j’ai à lui faire. Pourtant, au bout d’un moment, je finis par murmurer, les joues rouges et mes traits tendus par l’appréhension de sa réponse si jamais il me refusait ce plaisir. « Comment … comment va ta fille ? J’aimerai beaucoup…euh…la voir…enfin, pas seulement la voir elle, mais aussi Connor et … » God, je ne pensais pas qu’il serait aussi difficile de faire comprendre à mon frère de cœur combien sa famille m’avait manqué.




∞everleigh
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MessageSujet: Re: « no happy ending. » « no happy ending. » - Page 3 EmptyDim 5 Jan - 14:55



Un regard appuyé et condescendant en direction de Noah lui fait comprendre que bloc ou pas bloc, je ne resterai pas plus longtemps dans cet hôpital. Mettre les pieds dans le mouroir du bas-peuple me donne déjà de l'urticaire, pire quand je dois y être examiné, alors qu'on n'attende pas de moi que j'ai la faiblesse de vouloir y rester. Je ne supporte pas flâner avec les petites gens qui souffrent de mille et un maux dont je me moque éperdument… Tiens, j'ai l'impression que le moral revient. Lorsque le manque de pitié s'applique tant envers moi que l'humanité, cela signifie que je reprends déjà du poil de la bête. Comme quoi, il suffit que Noah soit dans les parages pour que je redevienne ce requin insensible que tout le monde connaît. Je lève même les yeux au plafond quand il ose m'appeler par ce surnom de félin ridicule… bien qu'au fond, je dois admettre que l'entendre s'adresser à moi de la sorte m'a manqué. Le lui dire ? Et puis quoi, encore ? Il m'a déjà vu pleurer, autant dire qu'il va falloir attendre une bonne vingtaine d'années avant qu'il ne me voit sous un jour potentiellement sensible, à présent. "Tu n'as pas suffisamment de poitrine et trop de poils sur les jambes pour avoir le droit de poser ta main sur mes fesses, Noah." rétorquai-je dans un grognement détaché. Ce qu'il peut être borné… puisque je dis que je vais bien ! Qu'importe ces quelques brûlures et autres irritations. Je ne suis pas en sucre, j'ai connu pire au cours de certaines missions. J'attrape ma chemise et me mets de dos afin qu'il ne me voit pas lutter pour éviter de grimacer à cause d'une légère douleur qui tire sur une brûlure bénigne. Il ne manquerait plus qu'il s'inquiète et me force à rester ici. Jamais. Je le laisse régler quelques détails, décidant de ne lui offrir qu'un soupir quand il me parle de tous ces détails qu'il reste à régler. "De toutes manières, il n'y a plus de maison. Je vais vendre le terrain au plus offrant, je ne veux plus rien avoir à faire avec cette zone de la ville." A la manière des Romains qui ont détruit Carthage avant de prononcer le territoire comme interdit de reconstruction, j'en fais autant avec le domicile de Sophie. Trop de souvenirs douloureux, trop de témoignages d'une humanité qui m'a coûté beaucoup trop cher. Elle a été la seule femme avec qui j'aurais pu envisager un mariage ou ce genre de choses, et elle en a décidé autrement sans même me consulter. L'affaire est close, je préfère de loin profiter de ma vie comme je l'entends jusqu'à ce que la mort vienne me chercher. Et pas trop rapidement, si possible. "Garde ton argent, tu m'apporteras ce livre que tu as écrit quand tu pourras." Je n'accepterai aucun prêt ou même don de la part de Noah, c'est absolument hors de question. J'ai déjà eu un mal fou à me décider à emprunter de l'argent à James, collègue et ami, autant qu'on se mette d'accord tout de suite pour dire que je n'accepterai pas un seul cents de mon bichon. Tiens, bichon, ça faisait longtemps. Quoiqu'il en soit, j'ai bâti cette entreprise seul et de mes mains : je me battrai seul jusqu'au bout, quitte à ce que le capitaine coule avec son navire. L'orgueil britannique à son apogée. Je passe ma veste et observe mon reflet dans le miroir avant de partir. God… j'ai une mine à faire peur. Heureusement que Benedikt ne me voit pas dans cet état. Quand j'entends parler de Camille, mes mains s'arrêtent sur le col de ma chemise. S'il avait eu la moindre idée du peu d'intérêt que j'ai accordé à ce bébé, il en deviendrait malade… Lui qui les adore. Je reste silencieux pendant quelques instants, ne sachant honnêtement pas quoi répondre. Finalement, quand nous sortons, je pose ma main sur son épaule. "Pourquoi ne pas venir la voir par toi-même ? Tu rentres chez toi pour te changer, je vous invite à manger à la maison ce soir, Kirby et toi." Malgré mon visage fermé et naturellement stoïque, c'est une invitation qui va nous permettre de renouer un peu, de changer les idées à la famille Shark car je sais que les choses n'ont été faciles pour personne. Une fois dans le taxi, je donne l'adresse au chauffeur et nous roulons en direction de la maison où, je l'espère, Connor ne s'en fait pas trop. "Tu sais, j'envisage de proposer à Logan et Cheyenne d'être le parrain et la marraine de Camille. Un français et une anglaise, ça me paraît approprié pour les origines de la petite." Je tourne ensuite mon regard bleu azur sur Noah. "Quant à Connor, j'ai pensé à toi pour être son parrain. Je n'ai pas encore songé à la question mais, avec la disparition de Sophie, je réalise qu'il faut que ces enfants puissent légalement compter sur quelqu'un de confiance, et il est hors de question que Benedikt ait la charge de toute la famille Shark, il est beaucoup trop jeune et trop peu expérimenté." J'ai confiance en mon fils, là n'est pas la question, et je gage même qu'il sera meilleur père avec sa fille que je ne le serai jamais avec trois enfants. Cela étant, je ne veux pas gâcher sa vie en ayant tout à gérer si j'étais amené à disparaître, choix mûrement réfléchi au cours des insomnies liées à ce qui a accablé ma famille ces derniers temps. Connaissant Noah, je suis à peu près convaincu que se retrouver parrain officiel de Connor ne sera qu'une formalité sur papier, vu qu'il est déjà considéré comme un oncle à part entière.
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MessageSujet: Re: « no happy ending. » « no happy ending. » - Page 3 EmptyMer 8 Jan - 12:09


joe & noah & james
no happy ending



« On fait des miracles avec la chirurgie de nos jours. » répliquai-je avec grand sérieux à mon frère de cœur lorsqu’il fait référence à mon corps qui semble ne pas être à la hauteur de ses espérances en tant que dominatr « rice ». L’humour m’est revenu, même si je n’en fais pas aussi souvent que je le devrais, en tant que britannique, c’est malgré tout une preuve que les choses s’arrangent. « Tu en es sûr ? » Occupé à faire sa valise – les vêtements restants ne sont pas les seuls devant être rapportés, il y a aussi les médicaments, et autres instruments utiles au bon rétablissement de notre grand requin blanc – je n’avais pas levé les yeux du lit sur lequel était étalé ce que je comptais amener, pourtant très attention aux propos rapportés de Joe. « Tu devrais y réfléchir. Tu as quand même vécu certaines choses dans cette maison, non ?! » Oui, je sais que contrairement à moi, Joe n’est pas un romantique. Encore moins lorsqu’il s’agit de choses pécuniaires. Pour autant, je jouais mon rôle en lui rappelant combien il pourrait souffrir d’avoir vendu une partie de sa vie avec Sophie – car au fond, c’était bien ça, non ?! – parce que les mauvais souvenirs auraient pris le pas sur les bons. Le laissant réfléchir à la question, sans insister au risque de l’agacer par mon sens de la dévotion toujours trop développé, je ne peux retenir un vigoureux hochement de tête et un sourire révélateur de l’état de bonheur dans lequel je me trouvais, lorsqu’il me propose de passer dîner chez lui le soir même. « Oh non… j’oubliais… on est déjà invité par des amis à elle … » - dont les noms m’échappent totalement d’ailleurs. Prenant le temps de la réflexion, je me demande si Kirby le verrait d’un mauvais œil si je m’éclipsais au bout de quelques minutes pour … Non, voyons Noah, ça ne se fait pas. Tu es Anglais, souviens-toi. « Je t’appellerai dans la semaine, plutôt. » Histoire d’être certain de faire enfin la connaissance de ma petite nièce, à toutes fins pratiques.




∞everleigh


FIN
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MessageSujet: Re: « no happy ending. » « no happy ending. » - Page 3 EmptyMer 8 Jan - 13:44

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