the great escape
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i want you to be my last and my first, my ending and my beginning. ▲ ddc&princeton

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MessageSujet: i want you to be my last and my first, my ending and my beginning. ▲ ddc&princeton i want you to be my last and my first, my ending and my beginning. ▲ ddc&princeton EmptyMer 9 Jan - 18:51

Le réveillon du jour de l’an, où le passage à la nouvelle année. Zéphyr n’était pas un grand fêtard, ni même quelqu’un qui avait l’habitude de s’amuser de tant de banalités. Peu de choses l’amusaient, il fallait le dire, par la même occasion. Cependant, le passer avec sa belle, mademoiselle Thaïs Jane Azylis Rose Carolane Dupont de Calendre, le faisait imaginer cette soirée un peu plus égayé qu’elle avait pu l’être par le passé. Déjà petit, il n’aimait pas cette fête, sans réellement savoir pourquoi, cela lui faisait penser à son défunt père, qu’il n’avait jamais réellement connu, qu’il n’avait même jamais vu, pas même lors de ses tous premiers instants en ce bas monde. Il était mort, là-bas, pendant la Guerre du Golfe. Il ne subsistait dans la mémoire de l’italien, rien de plus que quelques photos souvenirs, en smoking pour son mariage ou en tenue de soldat. Il était mort pour sa patrie, mais il était surtout mort pour son seul et unique enfant. Il n’aimait pas cette fête, et même si il savait qu’elle serait moins névrosée qu’habituellement du fait de la présence de la française, il savait très bien que cela ne changerait rien à son avis sur cette fête, comme sur le reste des fêtes de fin d’année, mais c’était toujours plus sympathique que de le passer seul à boire du scotch, il fallait bien qu’il l’avoue. Malheureusement, ils n’allaient pas être seuls, car, si Nattéo avait apparemment d’autres plans pour cette soirée -spéciale pour certains- ce n’était pas le cas du second frère, le iota, Matthias. Autant dire que, pour l’alpha, cela ne serait peut-être pas une réelle partie de plaisir, étant donné qu’il était -plus ou moins- au courant que, à l’opposé de Nattéo son meilleur ami, Matthias ne le portait pas particulièrement dans son cœur, et que c’était le moins que l’on puisse dire. Surprotecteur, envers sa sœur jumelle, c’était compréhensible, puis, de toute façon, sa relation avec la Dupont de Calendre se voulait sans accroc, alors, il ne s’inquiétait pas vraiment de devoir partager sa soirée avec le iota. Il était donc, en ce trente-et-un décembre, invité dans la maison familiale de sa belle, ce qui tombé bien car, après avoir passé Noël en famille, il se trouvait encore dans la capitale parisienne. Zéphyr avait reçu une éducation stricte, et c’était la raison pour laquelle, il était, ce soir comme toujours, parfaitement ponctuel. Il était même en avance, le temps pour lui de tirer quelques taffes d’une cigarette qui subsistait dans sa veste, histoire de se relaxer quelque peu, avant de frapper à la porte. Il se doutait bien que, malgré les énormes progrès qu’elle avait fait au niveau de sa rééducation, ce n’était pas Thaïs qui viendrait lui ouvrir, et il ne fut donc pas surpris de voir un grand blond lui ouvrir la porte, et il se permit de saluer Matthias en premier. « Les présentations n’ont pas réellement été faites, alors, enchanté, Matthias.» lâcha-t-il, avant de tendre sa main au français, qui la serra, froidement, avant de l’inviter à entrer. Rapidement, l’italien se dirigea vers la pièce où se trouvait sa petite-amie, et, après avoir déposé un doux baiser sur les lèvres de l’alpha, vint lui glisser quelques mots au creux de l’oreille. «.Tu es ravissante, ce soir. Mais, j’ai peur que ton frère ne m’aime pas beaucoup, princesse.» assura-t-il, avant de se fendre d’un fin sourire dont il avait le secret.
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MessageSujet: Re: i want you to be my last and my first, my ending and my beginning. ▲ ddc&princeton i want you to be my last and my first, my ending and my beginning. ▲ ddc&princeton EmptySam 19 Jan - 17:22

Un parfum de Noël achevé, et le retentissement des dernières heures de l'année. Ses iris noisettes pétillaient depuis le début de la soirée, captaient la moindre lueur extérieure. La tête dans les étoiles, la petite Thaïs avait les bras chargés de guirlandes clignotantes, et achevait de décorer le grand salon de la famille parisienne. Son bras gauche enclavé par sa béquille d'argent, la jeune étudiante se mit à fredonner dans la langue de Molière, des chants de circonstance, à entonner ces mélodies épistolaires qui réapparaissent chacun fin d'année. « Jingle bells swing and jingle bells ring, snowing and blowing up bushels of fun. Now the jingle hop has begun. » L'air mélancolique des jours passés, ses prunelles encore éclatantes du soir de Noël, elle ne s'arrêta pas, intensifia l'intonation de sa voix d'enfant, insuffla cette gaieté qui entourait son coeur. Vêtue d'une ravissante petite robe bustier rouge, elle s’attela ensuite à dresser la table, parsemée de paillettes dorées et de couverts en argent. Une flûte légère et pétillante à la main, elle sentit ses narines frémir, son petit cœur en or s'exalter contre sa poitrine menue. Les joues veloutées rougies par l'excitation, Thaïs continua de s'émerveiller avec un enthousiasme redoublé à chaque seconde. Elle chérissait ces fêtes de fin d'année, ne tenait plus en place depuis des semaines, le cœur bien trop agité. Tel une petite enfant le jour de Noël, elle pestait contre les gros nœuds trop serrés, déchirait les papiers de ses deux mains séraphiques. Les yeux brillants de bonheur, le cœur rempli de trésors, la jeune française s'éclipsa dans sa chambre. D'une rapidité déconcertante, elle alluma ses bougies parfumées, tamisa ses lampes murales, et guetta toutes les dix minutes par sa grande baie vitrée, l'arrivée de son petit-ami. Bercée par ses pensées, Thaïs s'installa sur son lit d'enfance, retrouva ses draps à l'image des héroïnes de Walt Disney. Blanche Neige, Pocahontas, Cendrillon. Leurs jolies visages féeriques étaient dessinées sur ce tissu en coton, appartenaient à la forteresse de Princesse Courage, à son monde des rêves. Emmitouflée dans la profondeur de cette nuit, elle contempla l'étendu de sa chambre, toute en bois sombre et métal brossé, aux murs recouverts d'affiches de groupes de rock anglais, et d'auto-collants multicolores. Vaste époque de sa période d'adolescente rebelle, dorénavant révolu. Qu'importe, elle adorait cette chambre, rempli de ses souvenirs d'enfants, ses jouets, ses poupées, ses livres de contes. Elle adorait Paris, qui s'étendait devant ses yeux. Paris, qui l'avait vu naître, qui l'avait vu grandir, devenir sous la brume de chaleur d'un été, une jeune femme intenable, insouciante, à la Bonnie Parker. Elle adorait ce 31 décembre, jour de la Saint Sylvestre. Cette frénésie ambiante qui électrise les boulevards, enchante les cœurs des dépravés. Cette festivité alcoolisée et démente, qui dure jusqu'à des heures indues. Impromptue, un bruit saccadé provenant de la porte d'entrée de leur demeure familiale l'interpella. Le sourire aux lèvres, elle se précipita dans le couloir du premier étage, descendit marche après marche le grand escalier qui menait au salon. Elle vit la porte s'ouvrir, et apparut alors, juste derrière son frère jumeau, l'ombre de sa silhouette robuste. Thaïs, jolie comme un cœur dans sa robe écarlate, se hâta vers Zéphyr d'une démarche flageolante. Un long sourire étira ses jolies lèvres serrées, tandis qu'il lui vint confesser ses premières impressions. Elle l'écouta patiemment, et se mit à froncer des sourcils, avant qu'un court rire ne s'échappe de sa bouche. « Ne t'en fais pas. Il est souvent comme ça. » marmonna t-elle la voix chantonnante. Belle comme Blanche-Neige dans les bras de son prince charmant, la jeune française sautilla sur place, vint prendre le bras de son frère, et l'attira face à Zéphyr. De sa taille de fillette, elle dû relever la tête pour apercevoir leurs visages. « Que les choses soient bien claires, je ne laisserai pas l'un d'entre vous assombrir la soirée. Entendu ? » énonça t-elle sur un ton autoritaire qu'on ne lui connaissait pas. Les sourcils rehaussées sur son front, elle attendit leurs approbations, et s'extirpa du triangle qu'ils avaient formés pour regagner le salon. Sur la table basse, des desserts déposés dans de larges assiettes attendaient sagement leurs convives. Portant sur son avant-bras, trois verres sur un plateau, elle les remplit d'alcool fort, et esquissa un léger sourire de satisfaction. Un regard conquis lancé aux deux garçons restés sur le seuil de la porte. « Vous allez vraiment me laissez boire ça toute seule ? »
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MessageSujet: Re: i want you to be my last and my first, my ending and my beginning. ▲ ddc&princeton i want you to be my last and my first, my ending and my beginning. ▲ ddc&princeton EmptyLun 21 Jan - 22:15

« Tu viendras chez moi, pour la soirée du Nouvel An ? » m’avait demandé ma sœur, Thaïs, les yeux pétillants. – Non, avais-je eu envie de lui répondre avec force et fermeté. Non je ne viendrais pas, parce que ce genre de festivités, très peu pour moi. Parce que t’as déjà prévu ta soirée avec ton Alpha de petit-ami, parce que je suis sur que si je fais un effort, je peux trouver mieux. Avec une certaine méfiance, je devais bien le reconnaître, je m’imaginais déjà la scène : Thaïs, son copain que je ne pouvais pas saquer – question de principe plus qu’autre chose – et moi. Et dans ce petit schéma, devinez qui est la tâche, la teneur de chandelle ? C’est moi. Et je ne comptais pas passer pour le blaireau de service. Alors non, définitivement, je n’allais pas fêter le passage à la nouvelle année avec eux. « Allez Matty, s’il te plaiiiiit ! » S’exclama-t-elle, alors que je n’avais toujours pas formulé de réponse à haute voix. Je la voyais déjà arriver, avec ses sourires enjôleurs et ses mots qui me rappelleraient le bon vieux temps. Elle allait me faire craquer, elle allait réussir à me faire changer d’avis, j’en étais un peu prêt persuadé. S’il y avait bien une chose que l’on ne pouvait pas nier, c’était celle-là : Thaïs me connaissait par cœur, et par ce fait, elle savait donc que je n’étais pas foutu de lui résister. Il suffisait qu’elle insiste, le temps de quelques secondes, pour que j’accède à toutes ses requêtes. Cela pouvait d’ailleurs être une qualité, mais en ce moment, ça me semblait plutôt être un défaut, dans la mesure où ça n’allait pas dans mon sens. « Ça va bien se passer, et puis je vais pouvoir… » J’ai levé une main en soupirant, avant d’acquiescer. Elle avait gagné, je rendais les armes : j’acceptais. Après tout, si ça pouvait lui faire plaisir… Je pouvais bien faire quelques efforts. « Ne te fatigue pas, c’est d’accord. » Murmurais-je en soupirant. Qui est le meilleur des frères ? Moi, sans l’ombre d’un doute. Je ne reculais devant rien pour faire plaisir à ma sœur jumelle, et pour voir un sourire sincère illuminer son visage. Faiblesse, quand tu nous tiens. Mais mes doutes s’envolèrent à l’instant où les bras de ma sœur s’enroulèrent autour de mon cou, pour me remercier d’avoir accepté.

Et comme je l’avais prévu, le jour J, j’étais d’une humeur massacrante. Perturbé par une soirée qui ne s’annonçait pas sous les meilleurs auspices, je regrettais amèrement d’avoir accepté. Comment avais-je pu me laisser avoir de la sorte ? Comment Thaïs, qui prétendait ne vouloir que moi bien, avait-elle pu être égoïste à ce point, et privilégier sa petite personne ? Bon, d’accord, j’exagérais un peu. Ma sœur n’avait pas eu une réaction purement égoïste et narcissique, mais seulement humaine. Et j’étais tombé dans le panneau, trop gentil que j’étais. Cependant, bien décidé à manifester ma mauvaise humeur sous toutes coutures, j’avais opté pour un pull noir et un simple jean. Hors de question que je m’habille comme l’un des pingouins qui défilaient sur le tapis rouge des Golden Globes : ce soir n’était définitivement pas une cérémonie festive pour moi. « Allez, courage Matthias, plus que quelques longues heures » Voilà ce que je me répétais, inlassablement, alors que j’arpentais les rues de la capitale pour rejoindre l’appartement de ma petite sœur. En avance, comme à mon habitude, je comptais bien profiter des heures qu’il restait avant le fameux décompte – histoire d’avoir l’occasion d’échanger quelques mots avec ma jumelle, avant que son cher et tendre copain ne vienne polluer notre air – et plus particulièrement le mien, je devais bien l’avouer.

Chose qu’il fit, à mon sens, bien trop vite à mon goût. A vingt heures, et sous les ordres autoritaires de ma sœur, je dus jouer au frère parfait, en allant ouvrir la porte à son invité. Apparence froide et distante, je voulais bien montrer à ce Zéphyr qu’il n’était pas en terrain conquis. D’ailleurs, il ne le serait sans doute jamais, mais ça, c’était une autre histoire. Poliment, je me suis écarté pour le laisser entrer. Il me tendit une main, que j’ai serrée sans y mettre la moindre once de bonne volonté. « Matthias. Mais je suppose que tu le sais déjà. » Déclarais-je sur d’un ton indifférent, bien peu intéressé par cette scène insignifiante. J’ai profité du fait que l’Alpha s’éloigne pour soupirer un bon coup, roulant des yeux au ciel. Va te faire foutre buddy, remballe tes manières, t’es grillé avec moi. Va pleurer dans les jupes de Nattéo, lui sera peut-être plus conciliant. Ma sœur commença par mettre directement les choses au clair. « Comme si c’était mon genre. » Lâchais-je en souriant. Et la vérité, c’était que… C’était parfaitement mon genre. Je pouvais rester calme, poli et maître de moi-même, tout en faisant de cette soirée un carnage. L’avantage d’avoir les nerfs solides. Hypocrite jusqu’au bout des ongles, j’ai esquissé un geste de la main pour que Zéphyr s’avance dans le salon, et prenne place. Non ma chère, je ne vais pas te laisser boire cet alcool fort toute seule. Parce que pour oublier la soirée merdique qui s’annonce, crois-moi, je vais devoir en vider des litres.

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MessageSujet: Re: i want you to be my last and my first, my ending and my beginning. ▲ ddc&princeton i want you to be my last and my first, my ending and my beginning. ▲ ddc&princeton EmptySam 26 Jan - 23:34

Zéphyr était, habituellement, une personne qui n'avait pas sa langue dans sa poche, et qui ne prenait pas souvent des pincettes avec les gens, en général, il n'aimait pas faire preuve d'hypocrisie avec qui que ce soit, ni les gens qu'il appréciait et encore moins avec ceux qu'il n'appréciait pas, il aimait mettre les choses à plat et dire les choses entre quatre yeux. Pour autant, ce soir, si tant est qu'il avait envie de délier sa langue, manieuse expérimentée des mots, qu'ils soient en russe, en français, en anglais ou en italien, il allait devoir se garder de toute remarque déplacée ou piquante, étant donné que le seul qui pourrait recevoir les foudres de l'alpha, n'était autre que le frère de sa petite-amie. Etant donné que son principal souci, en ce jour de la Saint-Sylvestre, était de faire sourire la parisienne, une altercation avec Matthias serait assez mal venu, aussi désagréable soit il au premier abord, Zéphyr n'était pas du genre à s'offusquer, il avait depuis toujours collectionné les marques de méfiance, ou de défiance, de la part des familles de ses ex petites-amies, aussi rares furent-elles. Même si il avait était prévenu par sa belle, sa Thaïs, que son frère, malgré un fond excellent, n'était pas toujours de la meilleure des compagnies ; il fut légèrement surpris de la froideur qu'il avait déjà à son égard, étant donné qu'il ne le connaissait ni d'Eve, ni d'Adam. S'il était souvent hautain et prétentieux, le milanais n'était pourtant pas du genre à classer les gens selon leur réputation. Zéphyr savait que la sienne le précédait, et que même si Nattéo était son meilleur ami, dans l'esprit du iota, cela ne changeait rien, il était un ennemi. Logique, comme il sortait avec sa soeur jumelle. Toujours est-il que l'italien ne s'en offusquait pas, il prouverait à Matthias qu'il était digne de confiance, pour ce qui en était de Thaïs, sur ce point là, il n'avait pas de souci à se faire, même s'il n'avait pas réellement besoin, selon lui, de prouver quoi que ce soit. « Oui, évidemment, Thaïs me parle souvent de ses frères, tu t'en doutes bien.» lâcha-t-il, sur un ton détaché. Il ne comptait pas devenir son meilleur ami, de toute façon, alors, il n'avait pas à faire comme si parler au iota lui plaisait plus que de raison. Il sourit, après les quelques mots que Thaïs lui avait chanté à l'oreille, avec son accent toujours si palpable dans la voix. « Il est ton frère, donc, je vais faire en sorte de l'apprécier, n'en doutes pas.» dit-il, laissant apparaître, sur ces derniers mots, l'accent italien qu'il avait hérité de sa mère. Quelques secondes plus tard, voilà la parisienne qui mettait son frère en face à face avec son petit-ami, elle, qui faisait bien quinze à vingt centimètres de moins que les deux hommes, toujours affublé de sa taille de fillette, qui ne faisait qu'accentuer son côté femme-enfant, la fragilité apparente qui contrastait la force de caractère de la demoiselle La situation pouvait paraître amusante, mais elle montrait que l'indifférence était de mise entre les deux hommes, mais, leur énorme affection pour Thaïs, à un moment ou à un autre, les rapprocherait. Tôt ou tard. « Ne t'inquiètes pas, mon ange, nous sommes de grands garçons, il n'y a pas de raison d'assombrir ta soirée.» dis-je, avant de déposer un baiser sur son front, tendrement. Il s'amusa de voir la petite fille qu'elle avait l'air d'être, en train de servir de l'alcool fort dans trois verres. Il la rejoint lentement, avant de s'asseoir, et de boire une gorgée de son verre. « Ca a été la rééducation, cette semaine ?» glissa-t-il, doux, tout en caressant le poignet de Thaïs. Elle avait fait de réels progrés, depuis quelques temps, surtout depuis cette soirée dans la salle de musique, où elle avait réussi ses premiers pas depuis très longtemps, à ses côtés, qui avait précédé leur première fois tous les deux. Chose qu'il ne fallait pas dire à Matthias, évidemment. Ni à personne d'ailleurs, c'était leur relation, les autres n'y trouveraient jamais leur place. Les gens ne comprenaient pas réellement ce que le ténébreux et mystérieux Zéphyr trouvait à Thaïs, et vice-versa, mais cela ne les dérangeaient pas, à vrai dire, ça les arrangeait même. Quand quelque chose nous dépasse, il est toujours plus difficile de le comprendre. Et lorsque l'on ne comprenait pas, l'amour qui se trouvait entre ses deux personnes, on ne pouvait rien comprendre de ce qui se passait entre eux. Tant pis, cela ne les empêcherait pas de vivre leur vie, et leur amour.
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MessageSujet: Re: i want you to be my last and my first, my ending and my beginning. ▲ ddc&princeton i want you to be my last and my first, my ending and my beginning. ▲ ddc&princeton EmptyVen 8 Fév - 20:52


. AND EVEN IF YOU PAY ATTENTION, THE PAIN WILL COME BACK
( ... ) LIKE NEEDLES, LIKE BROKEN GLASS . de rouilles et d'os
Promesses conciliantes, paroles rassurantes. Un léger sourire soulagé sur le bout de sa bouche framboise, Thaïs se réjouit un instant de ce bref consensus, entre ces deux grandes personnes avisées. Sa gaieté rebondit sur le sol en marbre blanc du salon, pointé par son rire enfantin éclatant. Petite maman Noël auprès de ses deux lutins complaisants. Satisfaite, elle déclina légèrement la tête, et porta à ses lèvres son verre d'alcool fort. Let the party begin. D'un air enjoué, elle s'approcha de l'immense poste de radio posé sur un meuble en bois ancien, s'apprêtant à y glisser l'un de ses disques préférés. Fastueuse compilation de chansons Disney, mélodies infantiles et puériles, de petits morceaux de piano, vague de souvenirs de ses années de danseuse prestigieuse, cette univers merveilleux qui emportait jadis sa vie dans ce qu'elle avait de plus dense, de plus précieux. Dans son monde chimérique, la française s'était toujours construite de tous ses amours gâchés, de son passé simpliste, de ses humeurs d'enfant, de ses compagnons d'un jour, tout ceux l'ayant à un moment de sa vie, aidée, ou bien meurtrie. Elle voulait conserver au fond de son petit cœur ses fragments d'humanité, ne jamais les oublier. L'entrain peignant son visage aux traits réguliers, ses mains de fée sortirent d'un coffret fraîchement décoré son fin disque de musique. Appuyant son élan sur sa béquille argent, elle retourna ses deux épaules comblées d'audace et d’héroïsme de ses récentes actions de vaillance, devant un Zéphyr placide, dressé juste en face d'elle. Caressant son poignet, il la dévisagea, de ses deux prunelles azurs, et de sa voix aimante prononça cette phrase, accablant Thaïs d'une mièvre mélancolie. « Ça a été la rééducation, cette semaine ? » De sa main, elle eut le temps de la tirer du mur de son emprise, là où, manifestement, elle ne sentit plus à l'abri. Dépourvue d'une réalité qui vint d'un seul coup s'imposer à elle, elle nagea en plein brouillard, mais n'en fit rien paraître. Son sourire, intact, resta stoïque sur ses lèvres, tout comme les deux fossettes creusées au dessus de sa bouche. N'a t-elle jamais imaginé que ses bonheurs trop joyeux, ses malheurs trop silencieux, finiraient par lui faire perdre pied ? « Oui, très bien. » s'empressa t-elle de répondre, faussant ce souffle intérieur qui porta l'émotion de sa voix, voulue intrépide et rassurante. Simple manière de dissimuler ses propres défaillances ou tenter, comme bien d'autres avant elle, de tenir bon, rester dans la vie. Replongée dans son vaste monde illusoire, la petite Thaïs esquiva le lourd regard de son petit-ami, et rejoignit son frère, tantôt absent, tantôt présent, jamais totalement là où elle le voudrait. Et, dans le fond de ses billes marrons, elle distingua cette lueur, bien à lui, mêlant le vrai au faux, mais ne préféra pas s'y attarder plus longtemps. « Tu vois, je te l'avais dis, tu es bien plus beau quand tu souris. » plaisanta t-elle, sa gueule d'ange emplie de drôleries. Rire pour cacher un mal-être ne cessant de grandir, et dont elle se laissa envahir, jusqu'à son paroxysme. Bien joué petite Thaïs. Là voilà déjà partit, refoulant sa peine entre les plumes de son passé. Parait-il. Musique propagée, elle se mit à chanter. Emportée dans le tourbillon de son rêve fané. Hakuna Matata, mais quelle phrase magnifique. Ce mot signifie que tu vivras ta vie, sans aucun soucis. Ribambelle d'hymne au courage, secouant son esprit engoncé dans sa propre vérité. Elle peut sourire, elle peut tenir. Regardez-là comme elle danse avec ses deux jambes à demi-brisées, comme elle montre ses petites joues rougies par l'effort, ses bras levés, ses yeux chocolats perchés dans un ailleurs. Elle tourbillonne, encore et encore, dans ces lieux qu'elle aime tant, inhalant ce parfum venu de Paris, venu de ce monde de feu et de lumière, embrasant son cœur d'or. Ne sois pas trop exigeante, petite princesse, la vie parfois, fixe la barre trop haute. Poussée par son élan, son corps, si fragile, fut emporté dans un mouvement de plongeon, glissant au sol, heurtant assiettes, verres et petits fours, tous, éparpillés sur le tapis du salon. Déposée par terre, sa robe écarlate recouvrant sa chair, Thaïs contempla le carnage tout autour d'elle, le visage fermé, le sourire dépouillé. Elle laissa passer un long silence, celui où ses prunelles ahuries croisèrent celles de Zéphyr, puis celles de Matthias, d'un même souffle coupé. « Désolé. » marmonna t-elle, sans joie ni tristesse. Sur un ton fade, dénué de sens. « Je vais tout ranger. » Elle s'empara de sa canne malheureuse, et se mit à ramasser les morceaux de verres juchant par terre. Bien sûr, elle aurait pu être triste de voir que cette scène festive s'était envolée sous la pression de ses émotions. Mais elle n'était pas triste, ou plutôt, elle ne voulait pas l'être. Cette année, elle avait vécu la période la plus bouleversante, et la plus symbolique de sa vie, douze longs mois peuplés d'épreuves, d'injustices, et de beauté, chaque instant tombés du ciel, venu éclairer sa vie d'un souffle nouveau. Bientôt, elle quitterait ces jours de non sens et de coup du sort, plongerait dans une nouvelle année, à la recherche du bonheur.
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MessageSujet: Re: i want you to be my last and my first, my ending and my beginning. ▲ ddc&princeton i want you to be my last and my first, my ending and my beginning. ▲ ddc&princeton EmptyMar 12 Fév - 22:16

Posté dans l’embrasure de la porte, j’observais la scène d’un œil inquisiteur et méfiante. Je décortiquais les moindres gestes, les moindres paroles prononcées. Avec une distance et une froideur quasi scientifique, j’analysais tout ce qu’il se passait dans ce foutu salon. Avant que l’Alpha ne débarque, j’avais promis à ma sœur de faire des efforts. Oui, j’allais me comporter en adulte. Non, je ne provoquerais pas volontairement Zéphyr. Oui, je resterai courtois et poli. Non, je ne déclencherais pas la troisième guerre mondiale pour fêter l’arrivée de la nouvelle année. Mais tous ces mot, toutes ces promesses lancées à la va-vite, me semblaient désormais bien futiles. Avais-je été aveuglé, momentanément, par la joie et l’entrain de ma petite sœur ? Avais-je eu la naïveté de penser que sa présence me suffirait, me comblerait ? Et la question à un million de la soirée m’était directement destinée : qu’est-ce que je foutais là ? Zéphyr n’était là que depuis quelques courts instants mais déjà, je m’étais mille fois posé cette maudite question. Qu’est-ce que je foutais là ? J’avais l’impression d’être plongé dans une intimité qui n’était pas la mienne, d’assister à de douces retrouvailles qui ne me regardaient absolument pas. Tout ça, cette mascarade, ce n’était pas moi. Les rires, les sourires, les mots gentils, ce n’était pas moi. Je faisais tâche dans le décor, complètement déconnecté de cette réalité qui ne m’appartenait pas, qui ne m’appartenait plus. L’intrus, comme je l’avais pensé au début, ce n’était pas Zéphyr : c’était moi. Moi, et personne d’autre. Plus le temps passait, et plus je réalisais que je n’avais pas ma place dans ce délicieux tableau. Ma sœur avait tout fait pour m’intégrer, pour que la soirée se déroule dans les meilleures conditions possibles. Elle avait fait ça bien, ma Thaïs : s’appliquant, jusque dans les détails. Elle voulait que ce soit une réussite, que chacun passe un bon moment. Mais je me tenais à l’écart, sincèrement et profondément incapable de prendre part aux festivités. Et c’est dans ces moments là, précisément, que je réalisais que j’avais un problème. Un sérieux problème, même. Distraitement, j’écoutais Thaïs rendre compte de sa semaine de rééducation. Un mince sourire étira mes lèvres, mais ça ne dura qu’une petite fraction de seconde, au cours de laquelle je fus réellement et sincèrement fier de ma petite sœur. J’avais l’impression qu’elle voulait de ses propres ailes, qu’elle affrontait le monde avec courage et détermination. Elle n’était pas faible, au contraire : c’était une battante, une étoile qui scintille malgré les aléas de la vie. Moi qui avais toujours mis un point d’honneur à la chérir, à la protéger, à l’idolâtrer – surtout depuis le décès brutal de notre petit frère, quelques années plus tôt – je la voyais s’éloigner de jour en jour, s’affranchir de mon étreinte et de mes regards tantôt inquiets, tantôt fiers. Que resterait-il de moi quand elle ne serait plus là, quand elle n’aurait plus besoin de moi ? Je serai plus démuni et plus seul que jamais, et je redoutais déjà ces durs moments qui, je le savais, allaient tôt ou tard finir par arriver. Mais l’instant présent chassa mes doutes, et les mots de ma sœur me firent légèrement secouer la tête. L’amertume au bord des lèvres, je ravalais pourtant toutes ces émotions qui, définitivement, n’avaient pas leur place ce soir. « Si tu continues, je vais finir par prendre la grosse tête. » Répondis-je en souriant, plaisantant à mon tour. Tu vois Thaïs, moi aussi je sais faire semblant que tout va bien quand rien ne tourne rond. Il n’y a pas que toi qui arrive à tromper ton public. Ma sœur avait beau sourire à tout va, danser et chanter comme si elle avait remporté le premier prix de je ne sais quelle compétition, moi, elle ne pouvait pas m’avoir. Ce qui était bien dommage, quand on y songeait : je lisais en elle comme dans un livre ouvert, et inversement. Ainsi, j’avais beau me présenter sous mon meilleur jour que déjà, Thaïs avait saisi le mensonge et la fausseté. Alors elle pouvait peut-être berner son Italien, mais à moi, elle ne me la faisait pas. Nous étions bien trop proches, bien trop liés. J’écoutais sa voix chantante, qui me renvoyait brusquement aux années d’insouciance que nous avions eu la chance de vivre. Je la regardais tournoyer, sans fin, alors qu’un sourire sincère animait ses lèvres. Ma danseuse étoile, la prunelle de mes yeux. Elle avait tout pour réussir. Si seulement… Mes pensées furent interrompues par la chute, aussi brutale qu’inattendue. La déchéance. L’histoire de notre vie, à tous les deux. En quelques enjambées, je rejoignais ma sœur, effleurant avec une douceur infinie son avant-bras. « Non, laisse. » Murmurais-je à voix basse, m’accroupissant pour ramasser les petits morceaux qui jonchaient le sol. J’ai relevé les yeux vers elle, lui offrant la paume de ma main pour qu’elle y déverse les quelques perles transparentes et tranchantes dont elle s’était emparée. « Je vais m’en occuper. » Je ne savais pas qui était la personne la plus chamboulée dans cette pièce. Zéphyr, et ses yeux écarquillés ? Ou moi, et mon regard épouvanté ? J’étais inquiet, j’avais peur pour elle. Cette sensation me quitterait-elle un jour ? J’en doutais fortement. Elle avait déjà trop souffert. Elle méritait mieux que ce que la vie lui avait offert.
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MessageSujet: Re: i want you to be my last and my first, my ending and my beginning. ▲ ddc&princeton i want you to be my last and my first, my ending and my beginning. ▲ ddc&princeton EmptyMer 20 Fév - 2:33

Parfois, il avait l'impression qu'il ne faisait pas assez d'efforts, pour la soutenir, la protéger de ses peurs et de ses faiblesses, pour l'aider à surmonter tout ce qui passait dans la vie de sa parisienne de petite-amie, la princesse de son monde. Il savait dés le départ que cela ne serait pas facile, parce que quand on sort avec une fille telle que Thaïs, on ne s'attend pas à ce que ce soit facile, mais c'était parfois très dur de gérer, à ses côtés, tous les tracas de la vie quotidienne. Parfois, il avait l'impression qu'il ne prenait pas assez de temps pour elle. Parfois, il se rendait compte qu'il ne possédait pas assez de temps pour tout régler, et cela lui brisait le coeur. Mais il n'était pas du genre à abandonner, bien au contraire, la ténacité est une des grandes qualités du milanais, et abandonner ne faisait pas réellement partie de son vocabulaire, ou de ses habitudes. Après tout, elle était et resterait à jamais, la première ayant détenu le coeur, jusqu'ici de pierre, jusqu'ici resté de marbre pour toutes, de l'italien, dont on vantait auparavant, l'inconstance et l'infidélité. Pour lui, les choses étaient simples. La fidélité n'existe qu'en amour. Si il n'y a pas d'amour pour l'autre personne, pourquoi faudrait-il obligatoirement lui jurer une quelconque fidélité ? Il jouait sur les mots, comme depuis toujours, mais c'était bel et bien vrai. La fidélité ne tient qu'à la force de l'esprit, parler de désirs physiques, est une hérésie selon l'alpha, et pour lui, dans son esprit, il n'existait d'autres pensées que de savoir s'il faut conduire Thaïs à la rééducation le mercredi après-midi. Ni plus, ni moins. C'était des questions et des réflexions débiles, mais quelques fois, il avait peur d'oublier quelque chose, et de la laisser en plan. Et si quelqu'un méritait bien son entière attention, c'était la Dupont de Calendre. Evidemment. Depuis longtemps, il avait peur pour elle, plus qu'il n'avait jamais eu peur pour lui même. Cela semblait idiot, mais c'était ainsi. Malgré tout le courage dont elle faisait preuve, jour après jour, elle dégageait toujours, inlassablement, ce sentiment de fragilité, physique comme mentale. Tout ce dont il avait envie, c'est qu'elle le laisse être une réelle partie de sa vie, qu'elle le laisse, parfois, s'affairer à lui redonner un sourire, qu'elle perdait, parfois, elle, la princesse courage. Si elle comptait beaucoup pour lui, cela semblait n'être rien à côté de ce qu'elle représentait pour le iota, qui se trouvait avec eux, le jumeau de sa petite-amie. Pourquoi fallait-il qu'ils se battent pour rien, alors qu'à leur côté, se trouvait une personne qui ne désirait que les voir s'apprécier, chose qui ferait son plus grand bonheur. Les guerres d'égos, c'était terminé pour l'italien. Puis, d'un coup, elle vacilla, laissant éclater la vaisselle à terre, tombant sur son corps blême et si fragile. Son frère s'empressa de l'aider à ramasser ce qui jonchait le sol, avant que je ne vienne l'aider à se relever, plongeant mon regard dans le sien, avant d'entourer ses épaules de mon bras droit, déposant un baiser sur son front, avant de venir chuchoter quelques mots à l'oreille, à nouveau. « Ce n'est rien, ce n'est pas grave. Tu ne t'es pas fait mal, au moins, mon ange ? » dis-je, accompagnant mes mots d'une infinie douceur, ne lâchant pas son regard, fuyant malgré mes mots. Je caressais ses cheveux, tentant de lui sourire, avant de venir déposer un baiser sur sa joue. « Je m'occupe de tout. Tout ira bien, d'accord ? Cette année qui arrive, c'est ton année. Je te le promets, Thaïs.»
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MessageSujet: Re: i want you to be my last and my first, my ending and my beginning. ▲ ddc&princeton i want you to be my last and my first, my ending and my beginning. ▲ ddc&princeton EmptyMer 20 Fév - 22:21

in every battle and with each slap you will think of it ( rust & bones )
. IF YOU BREAK AN ARM OR A LEG, THE BONE GROWS BACK TOGETHER BY CALCIFICATION .
. ▶ . Adossée à un immense meuble en bois nacré, les étagères garnies de livres tirés de la littérature française, la petite étoile de mer resta échouée sur le tapis du salon, entourée de ses morceaux de verres et ses pétales de fleurs. Une vague déferlante vint alourdir ses larmes intérieures. Décharné, affaibli, son visage doré semblait au bord du vide, décomposé d'une part d'elle-même. Tandis que ses mains frémissantes tachèrent de rassembler les fragments tranchants qui recouvraient le sol, l'ombre de son frère s'étira près d'elle. Dressé à sa hauteur, elle le vit ramasser à son tour le fatras qu'elle avait elle-même provoquée, puis sentit un cœur lourd et givré glacer sa poitrine. « Non, je vais le faire. C'est bon. » lâcha t-elle d'un simple souffle, en tâchant d'insister sans grand succès. Un court instant, elle resta plantée là comme une pitoyable petite fée privée de ses ailes séraphiques, des coupes de verres assemblés dans le cœur de ses mains jointes. Lorsque Thaïs ne quittait plus son fauteuil usé, et encore aujourd'hui, elle faisait preuve d'une incroyable capacité d'adaptation, refoulant les compassions des autres pour en extraire des graines de sourires. Elle voulait parvenir seule à exercer les tâches simples du quotidien, et ainsi percevoir ces petits morceaux de bonheur venir se fondre là où elle ne les attendait pas. Chaque geste enflammait son joli cœur d'une victoire époustouflante. Telle une couturière reliant ses fils de vêtements, princesse courage avait appris à transformer ses faiblesses en éclats de vie, sans ne jamais faiblir. Oui, c'était une véritable prouesse de la nature, aussi fragile que docile. Et aujourd'hui, sans doute pour la première fois depuis bien longtemps, elle s'avoua vaincue, dégustant amèrement le goût de l'échec. Résignée, ses mains vinrent attraper celles de Zéphyr, qui enveloppa son petit corps de ses bras. Ses épaules anguleuses touchèrent presque ses minuscules oreilles de gamine. Le visage niché au creux de son cou, elle n'entendit plus que les battements de son cœur, alors que les paroles rassurantes de l'alpha lui parvinrent dans un écho étouffé. Un déferlement de vagues infernales vint l'atteindre, mais elle se démena pour remonter vers la lumière, et ne pas laisser la vieille fissure de l'année dernière s'entrouvrir à nouveau en elle. Le regard perché dans le vide, Thaïs semblait ailleurs, emportée par le flot de ses pensées, par l'océan de ses peurs. Ce n'est rien. Ce n'est pas grave. Non, songea t-elle, l'air agacé. Tout ça n'est qu'un désastre. Un maudit petit désastre. Elle se sentit désarmée comme un guerrier dépourvu de son épée. Incapable de conquérir le monde, de contourner toutes ses douleurs, de guérir ses plus grands malheurs. « Non, ça va, je n'ai rien, je vais bien. » lança t-elle avec fermeté, comme si elle essayait de s'en convaincre elle-même. Et pourtant, au plus profond d'elle-même, elle le savait, oui, elle le savait. Elle déraillait. Comme un train lancé dans l'inconnu sans ses lignes conductrices pour le guider. Elle était là, face à elle-même, devant ses démons et ses faiblesses, et rien, même ses bras, ne pourraient y changer. Ce soir, la magie de cette évasion festive n'éclairait plus l'éclat étincelant de ses yeux . Tout en elle se chiffonnait, se glaçait, et son cœur, ô son si joli cœur, lui pleurait. D'un seul mouvement, elle se détacha de leur étreinte, manquant à nouveau de tomber. Mais cette fois-ci, son corps ne s'effondra pas. Pas lui, non. Son âme. « Arrêtez. » lâcha -elle intraitable, un râle engourdissant le fond de sa gorge encore imprégné d'alcool. « Arrêtez de vous occuper sans cesse de moi comme cela. Je ne suis pas une enfant. » Le corps raide, elle sentit la fureur traverser son visage et faire rougir son teint doré. Là voilà envers et contre tout, envers et contre tous. Le cœur réveillé d'une rebelle endormie depuis tant d'années. Une belle au bois dormant tirer hors de son univers bienveillant, venu découvrir ces éléments là, qui font souffrir. « Rien n'est grave, oui, rien n'est grave. Mais c'est des conneries tout ça ! Vous en savez rien, vous me voyez, c'est tout. Ça devrait me suffit c'est vrai. Ça devrait me rendre heureuse. Mais je ne le suis pas, je n'y arrive pas. Et pourtant, je le sais bien, il est là le bonheur, mais il ne veut pas de moi. Je suis encore malade. Vous comprenez ? » Petite fleur, au cœur léger, au corps brisé. Une Thaïs dévoilant sa peine pour la toute première fois. Sans qu'aucune perle de larme vint monter dans l'éclat brillant de ses yeux. Car, même au plus profond du malheur, sa force resta en elle, tenace, vibrante, vivante.
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MessageSujet: Re: i want you to be my last and my first, my ending and my beginning. ▲ ddc&princeton i want you to be my last and my first, my ending and my beginning. ▲ ddc&princeton EmptyVen 1 Mar - 23:25

Les quelques morceaux tranchants dont je m’étais déjà emparés glissèrent au fond de ma paume, alors que je me tâchais de faire rapidement disparaître les éclats de verre qui jonchaient le sol. Zéphyr, affairé à consoler Thaïs et à la couver des yeux, ne porta même pas un regard sur les débris qui venaient tout juste de gâcher notre soirée. Peut-être m’étais-je un peu trop précipité en pensant qu’elle allait bien, que sa rééducation se passait à merveille, et qu’elle redeviendrait incessamment sous peu la Thaïs d’antan – celle heureuse, enjouée, presque naïve. J’ai serré les mâchoires, réalisant que j’avais sans doute négligé ma sœur, ces derniers temps. Trop occupé par mes propres soucis, par mon besoin urgent de revenir à une vie normale, j’avais privilégié mon bien-être au sien. Cruelle erreur, et j’allais m’en mordre les doigts pour les semaines à venir.

Toujours accroupi, à ramasser les quelques morceaux de verre qu’il restait, j’ai rapidement relevé les yeux à l’entente de ses mots. J’étais blessé ; non, plus que cela même, j’étais vexé. Mon regard clair se teinta d’une subite noirceur, tandis que je retenais avec difficulté les mots tranchants et assassins que j’avais cruellement envie de prononcer. Lui dire que si, bien sur que si, ce n’était rien d’autre qu’une enfant, qui avait besoin d’attention et de protection. Qu’elle était bien trop frêle et fragile pour affronter un monde hostile, qu’elle serait brisée au premier coup de vent. Cependant, j’ai gardé pour moi ces dures paroles, qu’elle ne méritait pas. Au fond, le problème dans l’équation, c’était moi. Moi qui étais inquiet à l’idée qu’elle revive ne serait-ce qu’un tiers des horreurs qu’elle avait déjà dû surmonter. Moi qui refusais catégoriquement de la laisser partir, de peur d’être à nouveau abandonné. C’était moi, le problème. Ses mots me saisirent à la gorge, et aussitôt, je sentis une boule se former au creux de mon estomac. Relevant les yeux vers elle, nous avons échangé un regard pendant une courte seconde. J’ai finalement baissé les paupières, refusant d’avoir un contact prolongé avec ma sœur jumelle. Je m’enfermais, seul, dans un monde qui n’appartenait qu’à moi – un monde où elle n’avait pas sa place. Jusqu’à maintenant, j’avais toujours tout partagé avec Thaïs, à peu de chose près. Seulement, maintenant, je me rendais compte que nous avions pris des chemins très différents. Alors oui, elle restait ma sœur, ma jumelle, la prunelle de mes yeux, mais elle avait aussi grandi, changé, évolué. Elle n’était plus cette petite fille que j’avais l’habitude de protéger (surprotéger ?), de couver des yeux, de serrer dans mes bras jusqu’à ce que sa douleur se dissipe. Je ne pouvais rien faire pour elle, rien faire pour l’aider à sortir du gouffre. Non, là, c’était bien plus profond, bien plus triste, bien plus noir : elle se battait contre son pire ennemi. Elle-même. Impuissant, et terrassé par sa peine, mes doigts se refermèrent sur mes paumes, dont l’une était couverte d’éclats de verre. Trop tard, le mal était fait – déjà, quelques perles rougeâtres vinrent contraster avec l’extrême pâleur de ma peau. Mais je ne ressentais rien, trop occupé à contempler ma sœur. C’était bien vrai, la douleur physique n’était rien comparée à celle, morale, qui me déchirait les entrailles. « Thaïs… » Soufflais-je à voix basse, en secouant légèrement la tête. J’avais envie de lui répéter le désormais classique « ce n’est pas grave », mais je m’abstins, choisissant avec minutie mes mots. « Je… On ne t’en veut pas. » Lâchais-je en soupirant, incluant l’Alpha dans mes propos après une brève hésitation. Prends ton temps Thaïs, nous saurons être patients. « Qui mieux que moi pour te comprendre ? » Lâchais-je en haussant les épaules, entièrement convaincu par sa douleur. Et j’étais sincèrement, profondément désolé pour elle. Posant ma main blême sur son avant-bras, j’ai soufflé, à peine audible : « J’aimerai tellement pouvoir te promettre que tout va s’arranger, que tu vas aller mieux, que tout se passera au mieux. » J’en ai même cruellement envie, mais la vérité, c’est que je n’en sais strictement rien. Mes doigts serrèrent légèrement son bras, pour lui montrer que j’étais bien là, bien présent. Si elle avait besoin de parler, de se confier, ou tout simplement de compagnie, je serais là. « Je vous abandonne quelques instants. » Déclarais-je après quelques secondes de silence, avançant vers eux un poignet rougi par le sang. Joignant le geste à la parole, je me suis détourné de cette scène affligeante, presque morbide, pour me rendre à la salle de bain. Dans le couloir, je profitais de ma solitude pour contempler le désastre – je n’y avais pas été de main morte, c’était le moins que l’on puisse dire.

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