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« you weren't supposed to be a james bond girl, actually. »

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MessageSujet: « you weren't supposed to be a james bond girl, actually. » « you weren't supposed to be a james bond girl, actually. » EmptyMer 9 Oct - 21:24



Répondeur. "Maisy, c'est encore moi. J'aurais aimé qu'on parle de manière plus constructive que lors de ce cours fabuleusement interrompu par la dépravation sordide de tes camarades. Rappelle-moi, même si c'est pour inonder ma boîte vocale d'insanités." Je raccroche en soupirant alors que je me repose sur l'appuie-tête de ma voiture. Depuis mon retour à San Francisco avec ma famille saine et sauve, j'enchaîne les faux pas et les mauvaises nouvelles. Après avoir perdu le manoir de mon défunt frère aîné, seul vestige restant de son existence désormais perdu au milieu des abîmes de l'océan, je suis retourné à une vie professionnelle pompant toute mon énergie. Je sue sang et eau pour sortir ma maison d'édition de la faillite à laquelle elle est quasiment promise depuis qu'on l'a piratée pour en faire disparaître les fonds. A côté de cela, ajoutez une ex compagne enceinte, un fils aîné qui va également devenir père, sans parler d'un frère de cœur présumé mort mais désormais revenu d'entre les morts comme une fleur. Si mon naturel britannique m'impose de rester imperméable à l'idée d'être débordé d'une quelconque manière, je dois bien reconnaître que les choses me paraissent se dégrader jour après jour. Ce qui me manque ? Cette jeune demoiselle qui a su rendre chacun de mes coups au moral moins désagréable que de prime abord. Maisy. Au-delà d'être cette maîtresse et favorite dont tout homme s'autoriserait à rêver, elle avait été le havre de paix nécessaire à mon équilibre… un havre auquel je tenais au point d'avoir voulu la préserver en rompant brutalement avec elle. Je me suis montré déplacé, humiliant et terriblement cruel d'une manière soigneusement organisée. Le briseur de cœurs par excellence. Si faire pleurer mes conquêtes en raison de ma lassitude récurrente une fois mon désir consumé l'espace d'une nuit ne m'a jamais posé de cas de conscience, je me suis toujours mordu les doigts d'avoir imposé pareil traitement à une jeune Lady brillante comme elle. Pourtant, si je devais faire marche arrière, je ne retoucherai pas à ce que j'ai fais. Je l'ai protégée et lorsque je vois la virulence avec laquelle les traqueurs des agents du MI6 ont voulu éliminer ma famille et celle de mon collègue William Clives, je me dis que j'ai bien fait. Cependant, réparer les pots cassés semble des plus compromis à en juger par la force de la rancœur de la jeune femme. Comment lui en vouloir ? Je l'ai traitée comme la dernière des gamines du village, libre à elle de me considérer comme l'enfoiré suprême, toutes catégories confondues. Après avoir passé une main sur mon visage, je range mon téléphone puis je repose mon attention sur l'entrée de cet hôtel que je surveille depuis maintenant quatre longues heures. Heureusement qu'on m'a appris à être patient en tant qu'espion, autrement j'aurais été découragé depuis bien longtemps. On m'a chargé d'une mission : intercepter la transaction entre un mafieux local et un grand parrain italien qui consiste en un trafic d'informations, dont une liste d'agents supposés infiltrés dans des organisations gouvernementales diverses. Aucun témoin. Cessons de croire au Père Noël, la diplomatie étrangère est un masque que portent les autorités pour dissimuler leur besoin de tout savoir sur leurs voisins. Si cette liste tombe dans les mains de qui que ce soit, des têtes pourront tomber. Hors de question d'avoir le droit à l'échec. J'ai déjà repéré les angles de tirs possibles, les issues à couvrir et celles à emprunter en cas de problème, ainsi que les allers et les venues des différents membres du service de l'hôtel. C'est en caressant rêveusement le cuir du volant de ma voiture que j'aperçois un véhicule aux vitres teintées se garer face à l'entrée pour en faire sortir trois mastodontes taillés comme le Colosse de Rhodes et le fameux parrain italien en question, des lunettes noires sur le nez et un chapeau sur la tête. J'affiche un mince sourire narquois : être parrain mafieux implique-t-il de manquer cruellement d'originalité au niveau du look ? Son client étant déjà rentré à l'intérieur une heure plus tôt, j'attends que tout le monde soit sorti pour observer la voiture repartir pour se garer un peu plus loin, à l'abri des caméras de surveillance de l'entrée. Je descends de ma voiture à mon tour puis je rentre à l'intérieur… sans remarquer qu'une paire d'yeux féminins me scrutent à distance. Je suis vêtu de façon sobre et chic, un t-shirt gris en col tunisien avec une veste noire, un pantalon coupe droite et des chaussures noires vernies. British, please. Je pénètre donc à l'intérieur de l'hôtel en passant par une porte de service afin de ne pas alerter la réception, puis je cherche le numéro de la chambre où la transaction doit s'effectuer. 302, 303, 304… Ah, 312 ! Au détour d'un couloir, je repère deux des gardes du corps qui font des rondes régulières sur tout l'étage. J'attends que l'un d'entre eux soit à ma portée pour plaquer ma main sur sa bouche, l'entrainer brutalement dans un coin, le faucher pour lui faire perdre l'équilibre et enfin enrouler mon bras autour de son cou. Il suffoque, se débat, perd le peu d'oxygène qu'il a en tentant vainement d'appeler au secours. Mes traits sont impassibles et lorsque je sens qu'il est au bord de la rupture, je force sa tête à tourner. Un craquement caractéristique se fait entendre et soudain, ses bras tombent dans le vide. Aucun signe vital. Sans sourire, je le traîne en grimaçant légèrement vu le poids du gaillard, et je réceptionne le second au détour d'un autre couloir, d'une balle dans l'arrière de la tête avec mon silencieux. Je l'attrape par les épaules avant qu'il ne rencontre le sol puis je l'enferme dans une chambre dont je force la serrure. Après avoir réajusté ma veste comme si de rien n'était, je me rends en direction de la chambre dans laquelle la transaction est supposée s'effectuer. Lorsque ma main se pose sur la poignée, j'ai la curieuse sensation d'être observé, pourtant je ne vois personne dans les parages. Est-ce bien vrai…?
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MessageSujet: Re: « you weren't supposed to be a james bond girl, actually. » « you weren't supposed to be a james bond girl, actually. » EmptyDim 20 Oct - 15:48


Aussi longtemps qu'on médite sa vengeance, on garde sa blessure ouverte.

Comment en étaient-ils arrivés là ? La jeune se le demandait toujours. L’été passé et cette page tournée, elle pensait y être arrivée. Maisy avait profité de ses vacances et de cette chaleur. Elle avait eu le cran de l’oublier, de ne plus revenir sur ses souvenirs qu’ils avaient partagés. Finalement, Joe avait été une belle conquête. Un bon moment et puis, c’était tout. Tous les sentiments qui étaient sur le point de prendre de l’ampleur avaient été stoppés. Au bon moment. Au mieux qu’il soit. Assez rapidement pour que seulement la colère l’envahisse. La jeune femme n’avait connu que ce sentiment lors de leur rupture. Elle avait été en colère. Elle ne comprenait pas comment, il pouvait la traiter de cette manière. Surtout après l’avoir traité comme une princesse pendant plusieurs mois. Il avait été à ses soins, à son écoute. Joe s’était toujours montré disponible, jusqu’à ce jour. Jusqu’à ce qu’il décide de mettre un point final à leur relation. La jeune femme pouvait comprendre ce choix. Ce qu’elle ne comprenait pas, c’est la manière qu’il avait utilisé pour l’éloigner. Certes, avec ce ton et cette froideur dans les mots, il avait misé juste. Elle ne reviendrait pas. Elle ne reviendrait jamais. Maisy était rancunière sur cette façon de faire, sur ce manque de respect dont il avait fait preuve. En quelques minutes, le gentleman était devenu le plus gros des crétins. Un homme qui ne méritait plus qu’on s’y intéresse ou même qu’on prenne la peine de répondre à ses appels. Car depuis les olympiades, le professeur cherchait à revenir sur le devant de la scène. Il souhaitait la retrouver ou simplement lui parler. La jeune femme n’en savait guère davantage. Elle avait déjà dû prendre sur elle, lors des olympiades. Elle avait dû faire avec et ce n’est pas parce qu’elle avait évité de l’étrangler, qu’elle pouvait lui pardonner. Loin de là. Joe pouvait plutôt commencer à ramper, s’il cherchait à la récupérer, que ce soit en toute amitié ou plus si affinités. Il pouvait toujours courir et couvrir son répondeur de messages assez flous. Portant l’appareil jusqu’à son oreille, elle l’écoutait. Elle retrouvait le son de sa voix. Celui qui l’avait bercé pendant de belles soirées. Ce timbre qui cherchait à se faire pardonner. Joe essayait par tous les moments de retrouver un contact. Il voulait une discussion. Sauf, qu’elle n’était pas prête à faiblir. Maisy prenait peut-être même cette situation avec plaisir et sourire. Le voir parler à son répondeur. Le voir seul dans sa voiture devant cet hôtel. Qu’est-ce qu’elle faisait là ? La jeune femme voulait juste trouver les réponses à ses questions. Elle voulait connaitre les raisons de leur rupture, celles qu’avaient dissimulées Joe lors de leur dernière discussion. Elle savait que c’était indispensable pour son bien-être. Elle avait besoin de les connaitre. Même s’il était retourné dans les bras de sa femme, même s’il y avait une autre personne derrière toute cette histoire. Elle avait besoin de savoir. On ne quitte pas quelqu’un sans raison et surtout de la manière dont il a choisi de faire. Est-ce que Joe cherchait vraiment à la dégouter ou est-ce qu’il avait fait tout ceci pour l’éloigner ? Peut-être qu’il avait des sentiments pour elle et que cela devenait trop dangereux à gérer. Peut-être qu’il ne l’appréciait pas réellement et qu’elle avait juste été un divertissement. Qu’importe la réponse, qu’importe la peine que cela pourrait encore lui faire, elle voulait en être certaine. Elle voulait connaitre le fin mot de cette histoire. C’est pour cette seule et unique raison, qu’aujourd’hui, elle avait décidé de le suivre. D’abord, elle l’avait croisé par hasard. Puis en voyant sa voiture filer sous son nez, cette évidence avait éclatée. C’était peut-être pour elle, le moment de savoir, le moment de chercher. Un signe ou une erreur. En tout cas, elle était prête à avancer, à suivre chacun de ses pas. Au point, de devenir cette ombre parfaite qu’il ne remarquerait même pas. Pénétrant dans l’établissement comme si tout était normal, Maisy ne le quittait pas des yeux. Elle se posait un millier de question mais, elle n’y renonçait pas. Il y avait quelque chose à dénicher. Il y avait trop de silence dans cette relation qu’ils avaient menée. La jeune femme se rendait enfin compte, qu’elle avait beaucoup plus parlé. Sans le réaliser sur le moment même, elle comprenait qu’elle avait été la seule à se confier, sincèrement. Alors qu’importe, si elle s’est trompée sur la personne, si elle s’est fait de fausses illusions, elle devait avoir une opinion finale. Savoir si Joe était un gentil ou un méchant. Sur la pointe des pieds et cachée comme jamais, elle continuait de marcher dans ses pas. Quand tout à coup, il s’en prend à cet homme. Mais qu’est-ce qu’il fait ? Posant sa main sur sa bouche pour qu’aucun bruit ne se fasse entendre, Maisy devient spectatrice de cette violence. Qu’est devenu Joe ? Il tue des gens quand il n’a pas assez de boulot. La jeune femme se retrouve alors face à une réalité qu’elle n’avait osé imaginer. Elle se demande à cet instant, si elle connait vraiment cet homme. Celui avec qui elle a passé de belles soirées, partagé de beaux voyages. Cet homme avec qui elle se sentait en sécurité, prisonnière volontaire de ses étreintes. Respirant un grand coup et le voyant nettoyer sur son passage, elle continue de le suivre du regard. Au fond de son couloir, derrière cette armoire, elle voit tout. Elle réalise tout. Joe venait de tuer un homme, puis un second, à l’aide de son silencieux. Qu’allait-il faire en s’avançant vers cette porte ? Est-ce qu’il allait tuer un enfant et ses parents ? Est-ce qu’il allait s’en prendre à sa femme et son amant ? En tout cas, une chose était sûre, elle ne pouvait plus rester cacher. Une partie d’elle voulait le forcer à renoncer. Comme si, elle savait ce qu’il faisait. Comme si, elle cherchait à sauver quelqu’un qui semblait savoir où aller. Sortant de sa cachette, Maisy se tenait dans le couloir. Au milieu pour être précis. Elle le regardait et elle attendait qu’il se retourne. Joe allait sentir cette attention. Il allait sentir ce regard pesant sur sa personne et surtout cette incompréhension qu’on pouvait y lire. La jeune femme se retenait de pleurer. Elle essayait de ne pas penser à ce qu’elle venait de voir. Un homme tuant de sang-froid deux autres personnes. « Qu’est-ce que tu vas faire ? Tu as d’autres personnes derrière cette porte, à qui tu veux ôter la vie ? » déclarait-elle la voix tremblante. Maisy était désemparée. Loin de trouver les réponses qu’elle cherchait. Elle rencontrait un homme qu’elle ne connaissait pas, qu’elle n’avait jamais réellement connu. Un inconnu. Un tueur. Une personne qui d’un seul coup se révélait. La jeune femme était confuse. Elle ne savait plus quoi faire. Elle ne savait plus de quelle manière penser. Peut-être même qu’elle devrait s’enfuir, avant qu’il ne lui fasse subir la même fin, la même tragédie.  
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MessageSujet: Re: « you weren't supposed to be a james bond girl, actually. » « you weren't supposed to be a james bond girl, actually. » EmptyVen 25 Oct - 22:17



Décidé à en découdre pour mettre la main sur cette fameuse liste, je m'apprête à profiter d'un effet de surprise pour parvenir à mes fins. Reste à savoir comment l'orchestrer. J'approche mon oreille de la porte afin de déterminer l'état de la discussion, à savoir si la surprise sera de taille ou pas... et elle le fut. Pas pour eux, mais plutôt pour moi. Au moment où je tourne la tête en biais pour approcher de la porte, la sensation d'être scruté se fait encore plus forte : je fais volte-face, braque mon arme droit devant et j'écarquille les yeux. "Maisy...?!" Qu'est-ce qu'elle fait là ? Comment a-t-elle fait pour savoir ? Elle m'a suivi, c'est certain. Et je ne l'ai même pas remarquée. Pour un espion de vingt ans d'expérience, c'est un échec des plus cuisants. Je baisse mon arme et approche légèrement d'elle pour ne pas avoir à discuter près de la porte et faire trop de bruit. Sa remarque me fait fermer brièvement les yeux, elle a vu ce qui vient de se produire dans le couloir. La mort de parfaits inconnus a dû la choquer, elle qui fut déjà bien de trop exposée aux spectacles macabres de Berkeley, comme ce bal de fin d'année où nous sommes allés ensemble. A ceci près que je suis l'auteur de ces meurtres, cette fois-ci. "Écoute, ça n'a rien à voir avec ce qui est en train de se dessiner dans ta tête. Je ne suis pas un assassin, c'est plus compliqué que ça." Je lève une main devant elle en signe de non agression, mon arme calée à ma ceinture avec le cran de sécurité pour qu'aucun coup ne parte par accident et j'avance doucement dans sa direction. "Je peux savoir ce que tu fabriques ici ? La prochaine fois que tu veux me suivre, essaye le faire sur un trajet type Berkeley-domicile... Maintenant, je vais être obligé de..." J'entends un cliquetis de porte, je me précipite donc sur la jolie brune pour l'embarquer dans le couloir adjacent et plaquer ma main sur sa bouche tout en la serrant contre moi pour ne pas qu'elle s'échappe. Sait-on jamais, elle en serait bien capable et je ne me permettrai pas de laisser filer un témoin. Pas même Maisy. "Et ne t'avise pas de me mordre pour me faire enlever ma main, autrement je t'embrasse..." A une époque, j'aurais déjà senti ses dents sur ma chair juste pour m'arracher un baiser, mais vu le dégoût que je lui inspire depuis les vacances et en ce moment, autant dire que cette menace risque de l'inviter à se tenir à carreaux. Je l'espère, du moins. La porte est ouverte, les deux mafieux discutent sur le pas sans se presser, j'en profite pour chuchoter à l'oreille de l'étudiante afin de l'informer dans les grandes lignes pour qu'elle ne se sente pas lésée davantage. "Les hommes que j'ai éliminés sont les gardes du corps des mafieux que tu entends discuter. Cela peut te paraître fou, mais c'est pourtant la vérité. Maintenant, je vais avoir besoin que tu restes avec moi si tu veux qu'il ne t'arrive rien. C'est vital, Maisy." Si ma voix se montre assez ferme, ces mois passés ensemble lui laisseront clairement entendre le degré d'inquiétude sincère qui nuance le ton que j'emploie pour lui parler. Sa curiosité l'a menée dans un guêpier dont je me fais un devoir de la sortir. Indemne, si possible. Malheureusement, le calme est de courte durée car le dernier garde du corps, inquiet de ne pas voir ses comparses, est parti s'enquérir de leur position... fatalement, il tombe sur nous. Il prononce quelques mots énervés dans sa langue natale, reconnaissant mon visage pour m'avoir croisé une première fois, ainsi qu'en voyant mon arme. Je relâche Maisy pour la déplacer brusquement derrière moi, puis je charge le colosse avec vigueur pour le plaquer contre le mur. Déséquilibré, je le boxe une ou deux fois en plein visage avant de lui décocher un coup de pied dans la main pour le désarmer. L'arme glisse jusqu'à Maisy, alors un peu isolée. Je n'ai pas le temps de voir si elle reste à l'abri ou bien si elle en décide autrement...

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MessageSujet: Re: « you weren't supposed to be a james bond girl, actually. » « you weren't supposed to be a james bond girl, actually. » EmptySam 2 Nov - 19:29

Si la jeune femme avait imaginé ceci, elle ne saurait pas venue. Maisy n’aurait pas suivie Joe. Elle n’aurait pas pris autant de risques pour apprendre cette nouvelle. Il tuait des personnes de sang-froid. En le voyant, c’était limite naturel, limite facile à gérer. C’était surtout compliqué à comprendre, du point de vue de la jeune femme. Elle avait dû mal à le suivre. Jamais, elle n’avait imaginé qu’il puisse mener une telle double vie. Elle était déçue et à la fois dévastée. Elle s’était attachée à une personne qui ne l’avait pas très bien traitée. Surtout, quand il a fallu la quitter. D’un coup de revers de la main, il lui avait mis cette gifle. Il l’avait sonné au point de l’énerver, au point de réveiller ce qu’il y avait de plus mauvais en elle, de plus méchant chez la demoiselle. Aujourd’hui, elle cherchait toutes les réponses à ses questions. Elle voulait connaitre la véritable raison. Pourquoi Joe avait eu autant de faciliter à tourner la page ? Peut-être qu’il ne l’aimait pas, qu’il ne l’appréciait même pas. Maisy n’en savait rien. Tout ce qu’elle constatait, c’est qu’il était un bon menteur. Elle tombait sur cette réalité, comme il avait ôté la vie à ces deux hommes castards. Elle tombait de haut et pas forcément au meilleur moment. Quand Joe remarqua sa présence, il ne put cacher son étonnement. Qu’est-ce qu’elle faisait là ? Ça t’embouche un coin, qu’elle puisse te suivre sans que tu le remarques, pensait-elle. Néanmoins, très vite, elle était rattrapée par la peur, par l’angoisse. Est-ce que sa vie était également en danger ? Est-ce que Maisy avait trop cherché et qu’elle risquait de le regretter, bien plus qu’un sentiment.. Peut-être qu’elle aussi allait voir les images de sa vie défiler sous ses yeux. Comme les hommes que Joe venait d’abattre en quelques minutes à peine. C’est à cet instant, qu’il décidait aussi de s’approcher. La jeune femme ne pouvait pas contrôler toutes ses réactions, tous ses sentiments. Au premier pas qu’il effectuait vers elle. C’est un pas qu’elle faisait en arrière, s’éloignant de lui et de la personne qu’il pouvait être. Puis, il osait parler. Il osait s’expliquer. Elle avait du mal à y croire. Elle croyait rêver. La jeune femme se promenait dans un mauvais cauchemar. Elle se perdait. Elle ne savait surtout plus quoi faire, quoi croire. « Ah non et c’est quoi ?! Vous jouez à la marelle. C’est ça. » déclarait-elle énervée. La jeune femme parlait. Elle l’écoutait mais, surtout elle parlait sans baisser le ton. Tout simplement parce qu’elle n’avait aucune idée de ce qu’il se trouvait derrière cette porte. Elle ne connaissait pas les raisons, l’origine de ses actes. Même s’il n’y avait aucune excuse valable à ses yeux. Même si elle aurait dû courir et s’éloigner, au lieu de rester figée. Là, à l’entendre se justifier, à chercher peut-être à la protéger. « Tu vas être obligée de quoi ? Va s’y fini ta phrase. Tu vas me tuer. Tu vas me foutre dans un sac à poubelle et me taper dans un lac abandonné. Et tu continueras de vivre, de mentir.. » hurlait-elle, sans pouvoir finir sa phrase. Joe ne lui avait pas laissé cette possibilité. Il s’était avancé à une vitesse tellement importante qu’elle ne l’avait pas vu arriver. Maisy avait senti ses pieds se lever du sol. Elle n’avait plus aucun pouvoir sur sa personne. Elle sentait également la main de Joe se resserrer sur sa bouche. Elle était prise au piège. Elle était prisonnière de cette étreinte plutôt particulière. Elle ne comprenait rien. Encore moins cette torture qu’il lui infligeait. Plutôt mourir que de toucher à nouveau ses lèvres, cette bouche par laquelle sort cette ribambelle de mensonges, de conneries qu’il avait pu lui dire, qu’elle avait minablement crues. Sous cette menace, Maisy décidait évidemment d’obéir. Etrangement. Elle se faisait une raison. La jeune femme n’avait pas d’autre choix. Elle attendait la suite. Qu’avait-il prévu d’autre ? Qui étaient ces deux hommes qu’il avait tués ? Elle avait encore plus de questions, encore plus d’interrogations. Elle était envahie par ces incompréhensions, celles qui lui faisaient réaliser qu’il n’était pas celui qu’elle pensait, celui auquel elle s’était attachée. Dans le silence qui régnait dans ce couloir, elle était donc obligée de l’entendre parler, de l’écouter se confier. Même si chaque mot qui prononçait à son oreille, était pour la jeune femme, une souffrance supplémentaire, car il mentait. Il l’avait toujours fait et si ça se trouve, il continuait. Il n’avait pas assez de cran pour tout lui dire, pour trouver cinq minutes et lui expliquer tranquillement. « Mmh Mmh. » répliquait-elle, tout en levant les yeux au ciel. Quel autre choix ? Quand la pression de sa main empêchait la demoiselle de s’exprimer. A ce même instant où un visage vient se joindre à leur duo. Habillé de la même façon que les deux corps qui gisaient sur le sol. Maisy comprit directement qu’il avait vu ses amis et qu’il n’était guère content. Ils allaient payés le prix fort. Alors que l’innocence pouvait se lire dans ses prunelles. Joe n’attendait pas une seconde pour prendre les devants. Pour faire passer Maisy, derrière lui. Très vite les coups partent. Les coups s’échangent et la jeune femme reste figée. Voyant en plus à ses pieds, cette arme. Une arme. Reposant son attention sur Joe qui frappe, qui encaisse. Elle ne sait pas quoi faire. Elle pourrait s’enfuir et le laisser se démerder. En plus, se serait l’occasion de lui donner une leçon. Enfin, s’il s’en sortait sain et sauve. Puis, elle revient sur ce présent, sur cette violence qui s’échange. Elle réalise et ressent cette pointe au cœur, en voyant du sang couler du visage de Joe. C’est certainement le déclencheur, le sentiment qui lui donne cette force. Maisy s’abaisse et ne pense plus à rien. Elle attrape cette arme et essaye de la tenir entre ses deux mains. Elle ne sait pas de quelle manière ça fonctionne. Elle ne sait même pas si elle est chargée. La jeune femme ne réfléchit plus. Elle fait le vide. Elle respire une dernière fois et tire. Une balle qui traversera l’épaule de Joe mais qui finira dans la poitrine de son adversaire. Une balle qui le met à terre. Est-ce qu’il est mort ? Elle n’en sait rien. Revenant à la réalité, elle lâche cette arme qui cogne contre le sol. Un bruit qui résonne. Une action qui la fige. Maisy ne sait plus. Elle n’est plus ici. Elle n’est plus dans son corps. Elle vient de tirer sur quelqu’un, sans réellement savoir pourquoi, sans réellement tout comprendre. Pourquoi était-elle venue jusqu’ici ? Pourquoi s’intéressait-elle autant à Joe ? Pourquoi l’avait-elle aidé alors, qu’il avait tué deux hommes devant ses yeux ? Des questions, il y en avait un million. Elles tournaient et tournaient sans cesse dans sa tête. Même si son regard affichait une émotion étrange. Comme vide. Comme s’il n’y avait plus personne dans ce corps.. Comme si elle s’était abandonnée. Maisy s’était perdue dans cette folie, dans la pression du présent, le stress, l’angoisse de peut-être le perdre. Sans l'avoir choisi, elle-même.
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MessageSujet: Re: « you weren't supposed to be a james bond girl, actually. » « you weren't supposed to be a james bond girl, actually. » EmptyLun 4 Nov - 20:11



Je n'avais rien répondu, mais en réalité, oui. Le protocole de l'absence de témoins pour ma sécurité et celle du MI6 exigerait que je la fasse taire de manière permanente, et tout le monde sait en quoi consiste cette méthode. Cependant, je ne me vois pas arriver à une telle extrémité, pas avec elle. J'ai beau avoir une pierre froide à la place du cœur, je n'ai pas mis une croix sur ce que nous avons vécu ensemble et je ne peux décemment pas retirer la vie à une jeune femme qui n'a fait que se trouver au mauvais endroit au mauvais moment. Nous sommes interrompus par l'un des derniers gardes du corps sur lequel je fonds sans attendre après avoir poussé Maisy derrière moi pour la mettre à l'abri. Une confrontation musclée s'engage alors et, si j'ai été assez rusé pour supprimer les deux premiers avec efficacité, un corps à corps direct est bien plus complexe face à un type aussi entraîné que lui. J'ai beau encaisser et répliquer sans sourciller, je dois reconnaitre qu'il est plutôt coriace. Un coup qu'il m'inflige au visage me fait tituber de côté, du sang coule de ma tempe et de ma joue légèrement entaillée. J'ai réussi à le désarmer pour éviter d'être trop désavantagé, mais je remarque que les chefs en possession de la liste cherchent à s'échapper, ou du moins à se tenir à l'écart en espérant que du renfort va les tenir éloignés de moi. Je cherche à aller vers eux mais la main du colosse en costume me ramène vers lui. "Ok, I'm bored, now." lâchai-je avec un agacement perceptible malgré mon souffle accéléré par l'effort requis pour endiguer la force de ce garde du corps. Je lui assène un coup de genou entre les jambes avant de plaquer ma main gauche sur sa trachée et la seconde sur son bras droit afin de lui enlever la possibilité de fuir ou de répliquer. Cependant, il faut croire qu'il a une dernière corde à son arc : il cherche à atteindre sa ceinture de sa main gauche pour en sortir un poignard. J'ai à peine le temps de voir l'éclat de l'arme blanche pour entendre un coup de feu qui me fait rater un battement de cœur. Une douleur extrêmement vive irradie soudainement dans mon épaule gauche et me fait lâcher automatiquement ma prise. Sous mes yeux, le garde s'effondre, yeux écarquillés, et glisse sur le dos au sol. Je pose un genou à terre en serrant les dents tout en voyant une tâche rouge carmin s'agrandir sur le tissu de ma chemise blanche. Je n'ai pas le temps de réfléchir sur l'origine du tir que j'avise les deux mafieux qui tentent de prendre la fuite. Je sors ma propre arme et je tire de la main droite avec une froide dextérité. Deux coups. Deux corps qui tombent au sol sans plus de cérémonie. Je tente de me relever après avoir vérifié que le garde était bel et bien mort, mais un vertige m'oblige à coller mon dos contre le mur… et relancer la douleur dans mon épaule. "Son of a…" grognai-je entre mes dents serrées. Je tourne alors la tête vers Maisy qui se trouve à seulement quelques mètres. L'arme à ses pieds, elle semble tétanisée, absente. Pas besoin de lui demander, c'est évident qu'elle est l'auteur de ce coup de feu. Elle a tué un homme, s'est servie d'une arme pour le faire. Sans parler de son état de nerfs, le traumatisme peut être de taille. Je l'observe sans mot dire, attristé sans le laisser paraître. Si on pousse assez loin, je suis responsable de cette nouvelle donnée, mais je n'ai pas le temps de m'y attarder. Je marche vers elle en serrant fermement les dents pour éviter de tourner de l'œil à cause de la douleur. "Viens." Navré, je n'ai pas le temps pour les fioritures et les politesses, pour cette fois. Je la prends par le bras et l'invite à me suivre tout en ramassant l'arme. De toutes manières, elle va être trop chamboulée pour résister. J'en profite pour m'agenouiller entre les deux corps et les retourner pour les fouiller. Malgré la blessure qui me ralentit, je finis par mettre la main sur la liste sur format numérique. Je glisse la clé USB dans la poche de ma veste puis je m'aide du bras de Maisy pour me relever en grognant légèrement. "Il faut qu'on file d'ici au plus vite. On ne va pas être seuls bien longtemps." Un regard adouci et ferme à la fois se pose sur le visage de Maisy alors que je pose mon index sous son menton afin de l'observer avec attention. Si elle savait à quel point je m'en veux pour l'avoir mise dans une situation pareille… c'est bien l'une des rares fois dans ma vie où j'éprouve le moindre remord à l'égard de quelqu'un ou de quelque chose. Nous descendons les escaliers de secours afin d'éviter de nous faire repérer, et pour cause : je me fige dans mon élan et je plaque Maisy contre le mur d'un couloir avec mon bras. Sur le côté, plusieurs hommes en costume, un pistolet à la main, passent en courant pour rejoindre l'étage que nous avons quitté. Nous finissons par arriver au rez-de-chaussée pour courir jusqu'à ma voiture, mais un problème se pose. "Je ne vais pas pouvoir conduire…" Ma blessure me lance de plus en plus, brouille parfois ma vue, impossible de tenir un volant et m'enfuir d'ici comme j'aurais pu le faire. Je pose alors mes yeux azur sur Maisy puis je lui tends mes clefs de voiture, une main sur son épaule. "Tu peux nous conduire le plus vite possible hors de la ville ? Je ne peux pas aller à l'hôpital pour le moment, et il ne faut pas rester là." Je penche la tête en fronçant légèrement les sourcils. "Maisy, s'il te plait. Je te promets que si tu fais ça, je répondrai à tes questions, je t'expliquerai pourquoi j'ai agi comme ça aujourd'hui, pourquoi j'ai dû te faire autant de mal… Si tu le souhaites, tu n'entendras plus parler de moi et tu auras enfin la vérité… S'il te plait, Maisy, c'est vital. Juste dans un coin isolé en forêt. Il n'est pas question que de toi ou de moi, cette fois." Je pose mes clefs dans la paume de sa main puis je referme ses doigts dessus avec délicatesse. Mon visage porte les stigmates de la douleur, de la sueur commence à perler sur mon visage, j'ai du mal à tenir debout. Il faut que nous partions au plus vite.
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MessageSujet: Re: « you weren't supposed to be a james bond girl, actually. » « you weren't supposed to be a james bond girl, actually. » EmptyMar 26 Nov - 15:59

Elle avait levé l'arme. Maisy ne savait pas par quel moyen, elle avait su s'en servir. Elle n'arrivait pas à l'accepter. Sans réfléchir, la jeune femme avait appuyé. Elle l'avait visé simplement parce qu'elle avait eu peur. Elle avait eu peur de le perdre. Joe était spécial. Il n'avait pas toujours été droit et franc. Il n'était pas parfait mais, c'était lui. Un homme qui savait la calmer, qui avait su lui faire vivre des moments uniques et malgré tout, un peu magique. Même si ça n'avait été qu'éphémère, même si leur relation avait trouvé sa fin, elle ne pouvait pas oublier le meilleur. Elle ne pouvait pas le laisser flancher devant ses yeux. Pour cette raison, Maisy avait tiré. Elle avait touché son adversaire en pleine poitrine. Ses mains en tremblaient encore. La pression était énorme. Elle n'avait jamais ressenti autant de craintes. Elle n'avait jamais vécu une telle situation. La jeune femme avait toujours été plongée dans la normalité. Elle n'avait jamais rien fait d'extraordinaire. Elle n'avait jamais sauté en parachute, jamais conduit une voiture et encore moins, elle n'avait jamais tenu une arme. Alors, quand il s'avançait à nouveau vers elle. Quand Joe lui expliquait qu'il fallait filer, la jeune femme restait figée. Ses pieds étaient ancrés dans le sol. Il y avait du sang partout. Son partenaire en perdait beaucoup. Comme si ça ne pouvait pas s'arrêter de couler, comme s'il ne pouvait rien y faire. Après quelques longues et interminables secondes d'attentes, elle engageait le pas. Elle cherchait la sortie. Elle cherchait à se réveiller de ce mauvais rêve. Plaquée contre le mur, Joe veillait à leurs arrières. Il fallait filer et sur la pointe des pieds. Il fallait y aller. Il n'y avait pas de temps à perdre. La jeune femme n'arrivait plus à parler. Elle se demandait même comment elle arrivait encore à marcher, à s'en aller. C'était tellement.. Tellement.. Qu'aucun mot n'arrivait à décrire cette situation et tous les sentiments qui la tiraillaient. Maisy était dans ses tourments. Ses pensées étaient vierges. Comme des feuilles blanches, il n'y avait rien d'écrit. Elle ne pensait plus à rien. Comme si son cerveau et son subconscient s'étaient éteins.Arrivée devant le véhicule, Joe réalisait la complication de cette blessure qu'elle avait causée. Il ne pourrait pas conduire. Il ne pourrait pas prendre le volant dans cet état. Se retournant évidemment sur la seule personne qui se tenait à ses côtés, Joe lui demandait. Il ne lui laissait pas le choix. Ils devaient prendre la fuite et elle était la seule capable de les emmener loin. A cet instant, où il reprenait la parole, Maisy se perdait dans ses prunelles. Elle le regardait sans réellement le voir. Elle le voyait sans réellement le regarder. Comme dans un autre monde, une autre dimension, la jeune femme n'était que là physiquement. Elle l'entendait mais, elle ne l'écoutait pas. C'était comme lointain, comme si on perdait l'audition. Cela devenait indescriptible, inaudible et en même temps, ça tournait en boucle. Ses paroles se répétait sans cesse. Jusqu'à sentir sa main ouvrir celle de la jeune femme. Joe y logeait ses clés. Il la forçait à prendre les devants, à les sauver. Il la suppliait avec ce regard, avec cette douleur qui se lisait sur les traits de son visage. Tournant son attention vers la blessure, Maisy réalisait doucement. Une larme s'échappait également de son regard. De ses prunelles, qui d'habitude, étaient brillantes. Un regard qui ne pleurait que rarement. Ce n'était pas elle. Elle n'était pas le genre de femme qui se laisse submerger par ses émotions. Sauf que cette tension, cette situation était beaucoup trop intenable. Elle avait tiré sur cet homme et peut-être qu'il allait y rester. Elle n'en savait rien. Elle n'en avait pas la moindre idée. Maisy ne savait même pas qui il était, comment il s'appelait. Elle n'avait aucune information, aucune explication de la part de Joe. Mêmes si ces dernières ne devraient pas tarder, elle était blessée. Quelque chose s'était fissurer en elle, quand elle avait appuyé sur l'arme, quand elle avait senti la puissance de cette objet, quand elle avait vu ce sang couler. Réalisant enfin le poids qu'elle avait dans sa la main, Maisy n'attendait plus. Elle ne répliquait rien. Elle était silence et elle n'avait jamais été comme ça. Elle n'avait jamais eu ce comportement et encore moins en présence de Joe. Montant donc à la place du conducteur, la jeune femme prenait sa décision. Elle allait l'emmener. Elle allait s'enfuir avec lui, comme il lui avait demandé. Le temps de s'éloigner, de savoir ce qu'elle voudrait faire. Discuter ou y renoncer ? La jeune femme n'avait pas encore décidé. Elle avait attaché sa ceinture et le moteur s'était réveillée. Filant à vive allure dans les ruelles de la ville, elle restait silencieuse. Maisy ne pouvait pas contenir les larmes qui encombraient ses prunelles. Ces dernières s'en échappaient. Elles glissaient le long de ses joues. Laissant sur leur chemin, quelques tâches sur son haut. Elle n'arrivait plus à les contenir. Elle n'arrivait plus à faire abstraction. Elle tenait à Joe. Sinon, elle n'aurait pas tiré sur cet inconnu. Elle y tenait encore, même avec ce qu'il avait fait, avec cette entaille qu'il avait laissé sur son être, sur son coeur. Il n'y avait jamais eu de relation comme celle-là. Eux, c'était particulier. C'était étrange et facile à la fois. C'était différent. C'était attachant. Après de longues minutes de silence, Maisy décidait de s'arrêter sur le côté d'une route. Joe saignait toujours. Il perdait moins de sang, mais il continuait de se vider, malgré tout. Une conséquence qui ramenait la jeune femme à la réalité, à la parole. « Tu veux qu'on ait dans quel hôpital ? Tu dois te faire soigner ça. » Sur un ton calme et neutre, à la fois, elle l'avait brisé le silence. Sans pour autant le regarder, Maisy attendait une réponse de sa part. Elle fixait l'horizon et attendait de connaître la suite des événements. Joe ne devait pas la reconnaître. Il devait se dire qu'elle lui avait caché ce côté. Puis, il fallait s'y attendre avec ce qu'elle venait de vivre. Ce n'est pas tous les jours qu'on se retrouve armé et qu'on décide de tirer. Regardant par la fenêtre, attendant qu'il lui dise quoi faire, Maisy parlait à nouveau. Le moteur éteint. Sa voix était le seul bruit qui les entourait. «  Après, je rentrerai. Je te laisserai régler tes problèmes. » déclarait-elle en s'arrêtant très brièvement sur lui. Elle n'arrivait pas. La jeune femme ne pouvait pas croiser son regard. Elle craquait (dans tous les sens du terme). Elle n'arrivait plus à gérer. Elle avait besoin de se retrouver, d'être seule pour pleurer, pour lâcher prise et se relever. Maisy se retrouvait en effet, face à une réalité qu'elle n'arrivait plus à gérer, à supporter. Joe l'avait attiré pour la tourmenter. Elle s'était piégée. Elle-même, elle avait ce choix. Elle avait pris la décision de le connaître, de l'apprécier. Ainsi, son attitude l'avait conduite vers la perte, la déception. Trop de sentiments, trop d'émotions pour la jeune femme..

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MessageSujet: Re: « you weren't supposed to be a james bond girl, actually. » « you weren't supposed to be a james bond girl, actually. » EmptyDim 15 Déc - 21:23



Maisy est en état de choc, c'est ce qui saute aux yeux lorsqu'on l'observe. Le regard absent, le corps mou malgré une stabilité profondément ancrée dans le sol, une audition aussi limitée que la concentration. C'est toujours la même chose lorsqu'on se sert d'une arme pour la première fois. Ce n'est pas comme dans les films, retirer une vie n'a jamais rien de banal ou d'inconséquent. Après vingt années de bons et loyaux services pour la couronne d'Angleterre, je ne m'émeus jamais de supprimer quelqu'un. J'y suis imperméable. En revanche, jamais Maisy n'aurait dû avoir à confronter cette triste réalité. Tout comme mon fils aîné Benedikt, contraint de tenir une arme pour protéger notre famille en Écosse lorsque des ennemis du MI6 ont retrouvé notre trace. Malgré l'affection charnelle et sentimentale que j'ai éprouvé - et que j'éprouve encore - à l'égard de l'étudiante, jamais je n'oublie qu'elle n'a qu'une vingtaine d'années. Et qu'elle n'a pas à devoir supporter cela. Pourquoi l'aurais-je éloignée avec autant de méchanceté s'il en avait été autrement ? Briser son cœur pour épargner sa vie, un lourd tribut à la réussite en demi-teinte, si on en juge par la pâleur cadavérique de son visage. "Maisy, s'il te plait..." soufflai-je à nouveau d'une voix douce, rassurante. Cette même voix qui, quelques mois plutôt, chuchotait ses louanges au creux de son oreille, lovés dans des draps de satin face à un feu de cheminée. Un souvenir doux amer marqué dans mon esprit. Enfin, elle réagit en silence et prend le volant. Je monte côté passager en essayant de passer la ceinture de sécurité sans me faire mal ou faire couler plus de sang. Le moteur démarre et elle engage le véhicule sur la voie, s'insérant dans la circulation californienne pour s'éloigner du tumulte de cet hôtel macabre. Derrière nous, les sirènes de police retentissent, la cavalerie arrive un peu tard pour appréhender les derniers suspects et nettoyer les dégâts. À mesure que nous nous éloignons du centre, je sens que je commence sérieusement à faiblir. Perdre du sang à vingt ans est une chose... En perdre autant à quarante en est une autre. Je déglutis et tâche de prendre mon mal en patience, stoïque pour calmer ma respiration et ne pas consommer davantage d'énergie en m'épuisant inutilement. Le silence règne dans la voiture, pesant et lourd comme une nuit d'orage. Je crains sa réaction. Pas envers notre relation, envers elle-même. J'ai peur qu'elle ait du mal à se remettre de ce choc car malgré cette indéniable force de caractère qu'elle a su démontrer au cours des mois que nous avons passés ensemble et qui a forgé tout mon respect, je sais qu'une fleur fragile se tient juste là, derrière la façade de confiance en soi. Ça n'a rien d'un cliché macho, ce n'est que la stricte vérité, et je m'en veux de cristalliser des défenses déjà sérieusement affaiblies par mes soins. La voir se perdre en ayant voulu me protéger instinctivement serait insupportable. L'instinct protecteur se déploie dans mon esprit, comme il en a toujours été avec elle. "Nous n'allons pas à l'hôpital. Je devrais expliquer pourquoi j'ai reçu une balle dans l'épaule et c'est impossible à l'heure actuelle." Non pas parce que je devrais cacher ma mission, mais plutôt parce que cela reviendrait à mêler Maisy à cette histoire. Qu'elle soit l'auteure de ce coup de feu doit rester entre nous, personne ne doit savoir. Personne ne doit pouvoir se servir de ce traumatisme contre elle, pas même des anonymes procéduriers comme les médecins ou la police. Je sors mon téléphone puis je compose un numéro. "Richard ? Shark à l'appareil. Rendez-vous au point de rencontre habituel dans cinq minutes, et amène ton matériel, tu vas avoir du travail." Je raccroche après avoir entendu l'approbation de mon interlocuteur qui doit déjà sauter dans son véhicule. Je tourne la tête vers Maisy. "C'est un collègue médecin, il va s'occuper de m'examiner, désinfecter et réparer ça." La sueur sur mon visage laisse imaginer que je commence à peiner à me retenir de ne pas laisser éclater la douleur. J'indique les directions à suivre à Maisy jusqu'à ce que nous débouchions à deux ou trois kilomètres de la villes dans une forêt de pins. Nous nous engageons sur une petite voie qui traverse le bois jusqu'à un cabanon en rondins, façon Canada. Elle coupe le contact. Richard ne devrait pas tarder à arriver. Et c'est ce temps que je vais mettre à profit pour enfin être honnête avec la jeune femme. "Je ne peux pas te laisser partir sans être sûr et certain que tu ne parleras à personne de ce qui vient de se passer." Je tourne la tête vers elle en me redressant légèrement. "Et je ne veux pas non plus te laisser partir avec toutes ces questions qui te trottent dans la tête. Maisy, je veux pouvoir tout te dire, mais à condition que tu le gardes pour toi. Si tu ne t'en sens pas capable, d'autres que moi pourraient veiller à te réduire au silence et c'est quelque chose que je ne pourrai pas tolérer." C'est effrayant, comme discours, mais il est malheureusement nécessaire. Je pose ma main libre sur la sienne, mon regard d'azur plongé dans le sien. "Après, tu feras ce que tu voudras, personne ne décidera à ta place. Mais en attendant, je veux que tu me promettes de garder le silence sur tout ceci." Et avec sincérité. Les services secrets britanniques ne peuvent se risquer à laisser filer un témoin qui en a déjà trop vu et qui n'est peut-être pas fiable. Pour l'heure, j'attends la promesse de Maisy. Ensuite, elle aura enfin les explications qu'elle mérite et le choix de réagir comme bon lui semblera.
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MessageSujet: Re: « you weren't supposed to be a james bond girl, actually. » « you weren't supposed to be a james bond girl, actually. » EmptyDim 12 Jan - 21:37

Il la suppliait d’une voix si douce, qu’elle croyait retrouver son Joe. Celui pour qui elle avait craqué. Cet homme avec qui leurs différences n’avaient aucune importance. Elle fut projetée dans ses souvenirs où tu étais plus beau. Cet avion qu’ils avaient occupé et dans lequel, ils s’étaient laissé guider par quelques plaisirs charnels. Elle se rappelle toutes leurs soirées. Les compliments qui lui faisaient et chaque moment, où elle pensait faire la différence parmi toutes ses conquêtes. Maisy avait eu un coup au cœur pour cet homme d’expérience. Elle ne savait donc pas l’expliquer et ne cherchait pas à le justifier. On s’attache à des personnes sans pour autant le vouloir. Simplement, parce que ça se fait naturellement. Et finalement, dans ce genre d’histoire, il y a toujours quelqu’un qui se retrouve blessé, atteint par cette fin. La jeune femme avait été la seule à ressentir une certaine souffrance, un grand vide. Elle ne lui avait pas parlé et ne lui dirait jamais. Il ne méritait pas de le savoir. Surtout avec ce qu’il se passait actuellement. Pourquoi l’avait-elle suivi ? Pourquoi avait-elle agis sans y réfléchir ? Poussée par sa curiosité. Un jour, la demoiselle risque de réellement se retrouver dans une sale situation. Elle risque d’en payer le prix et surtout de ne pas être secourue à temps. Alors, montant dans ce véhicule, elle se pliait à sa demande. Elle allait le conduire où il le souhaitait et elle s’en irait. Jamais plus, elle ne cherchera à avoir de ses nouvelles. Maisy devait se faire une raison et tourner cette page. Elle devrait se faire à cette idée qu’ils n’étaient pas faits pour être ensemble. C’était trop de risque. C’était inhabituel. Même si on raconte que l’amour n’a pas d’âge, pas de sexe. On aime qui on veut. Fille ou garçon. De notre âge ou avec plus d’expérience. Sauf que parfois, ces différences qu’on pensait être des points forts dans une relation, deviennent des points faibles. Sans réellement comprendre ou l’accepter. Car Maisy n’avait rien fait pour que leur relation se termine. Elle ne l’avait jamais souhaité ou presque, parce qu’à cet instant, elle aurait préféré ne jamais croiser son chemin. Elle aurait préféré ignorer ses sentiments qu’elle ressentait pour la toute première fois. Juste pour s’en sortir indemne. Juste pour croire qu’aucune émotion ne pouvait l’abattre de cette manière, comme dans ces livres d’amours où le dernier chapitre n’est pas toujours ce que l’on aurait imaginé. Au volant de cette voiture, les pensées de la jeune femme ne faisaient que de la tourmenter. Elle n’avait pas regardé Joe depuis le départ. Elle n’y avait accordé aucune importance. Même si son cœur se rassurait de toujours de l’avoir envie à ses côtés. En effet, la situation aurait pu être plus complexe, voir tragique. Donc, il devait être soigné. Sa première idée était de l’amener dans un établissement où on pourrait soigner ses plaies. Sauf que Joe émettait un non catégorique. Il lui était impossible de rentrer dans un hôpital, dans cet état. Il y aurait trop de questions et trop de soupçons. Il attrapait donc son téléphone et passait un coup de fil. Bref et précis. Il connaissait quelqu’un qui allait pouvoir l’aider, qui n’allait pas l’interroger. Du moins, c’est ce qu’elle imaginait, écoutant à moitié, leur courte discussion. « D’accord. » finit-elle par répliquer avec réserve. Ni plus. Ni moins. Toujours en fixant la route, toujours ailleurs, égarée entre ses pensées. Maisy n’arrivait pas à oublier. Ses images défilaient dans sa tête, comme un mauvais film. Elle revoyait l’arme entre ses mains et puis le corps de cet homme allongé contre le sol. Elle l’avait tué. Elle n’avait pas longtemps hésité pour lui ôter la vie. Ce n’était pas ce qu’elle aurait voulu, ce qu’elle aurait imaginé en suivant son amant. Cependant, elle l’avait fait et elle ne pouvait pas revenir sur ses pas. Elle ne pouvait pas se réveiller et souffler en réalisant que tout ceci n’était que le fruit de son imagination. Car, c’était bien réel et elle le réalisait davantage en coupant le moteur du véhicule. Ils étaient arrivés à l’endroit où il devait retrouver son ami. Il ne fallait plus que patienter et tenir éveiller Joe. Une tâche qui était compliquée à réaliser. Car à chaque regard qu’elle osait brièvement posé sur lui, sa gorge se nouait. En plus de ceci, Joe n’y allait pas par quatre chemins pour s’expliquer. La jeune femme ne devrait pas parler. Il voulait qu’elle lui promette. C’était donc tout ce qu’il l’intéressait.. « Si tu veux liquide moi toute suite ! Comme ça, tu n’auras pas peur des fuites. Légèrement énervé, Maisy se réveillait à ses côtés et poursuivant de plus belle. Parce que c’est tout ce qui compte pour toi, que je me taise, que je ne dise rien à personne. A côté de ça, tu ne penses pas à moi ! Tu crois que je vais arriver à surmonter cette journée ?! J’ai tué un homme, Joe. Je l’ai abattu de sang-froid. Il était là devant moi et j’ai tiré ! Il avait peut-être une femme ou des enfants ! » Secouant sa tête, la demoiselle s’arrêtait de parler. Elle le regardait et ne trouvait aucune attache, rien qui ne pouvait la rassurer, lui confirmer qu’il serait là pour l’aider, pour la soutenir. Sous la colère et l’incompréhension, elle détachait sa ceinture. Elle plaçait de part et d’autre de son visage, ses mains. Suppliant le ciel de la réveiller, de lui faire subir une amnésie. Elle aurait tout donné pour un lavage de cerveau. Tout, vraiment tout, parce qu’elle ne savait pas de quelle manière gérer. Maisy allait devoir vivre avec ce poids sur la conscience, sans réellement comprendre la raison à tout ça. Qu’est-ce que faisait Joe avec ces hommes ? Pourquoi en avait-il déjà tué un ? « Je te promets, ce que tu veux. Finit-elle par déclarer. Je serais muette comme une tombe, ne t’en fait pas. Je sortirai totalement de ta vie, comme si je n’y étais jamais entrée. Je ne te chercherai plus des excuses. J’oublierai tout ! Tout ce que l’on a vécu. » Sur ces derniers mots, la jeune femme relevait son visage. Au coin de son regard, on pouvait y apercevoir une larme. Elle venait de signer la fin de cette histoire, de leur histoire. Maisy venait d’arracher la page de cette relation. Elle y renonçait. En même temps, la jeune femme n’avait pas d’autre choix. Elle avait perdu l’homme qui l’avait fait sourire, autrefois. Elle avait perdu celui qui lui avait rendu sa confiance. Un homme vrai et avec des valeurs. Rien avoir avec celui qui se tenait à ses côtés. Alors peu importe ce qu’il allait lui raconter pour lui faire croire qu’il n’en pouvait rien, qu’il n’aurait jamais voulu la mêler à tout ça.. Mais, peut-être qu’ils n’en seraient pas là, si Joe avait été plus précis au moment de rompre, au moment de renoncer à ses émotions. S’il lui avait clairement dit qu’il n’éprouvait rien pour elle, Maisy n’aurait pas cherché à en savoir plus, à trouver elle-même, les réponses à ses questions. Elle ne serait certainement pas là, dans cet état et avec du sang sur ses mains.
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MessageSujet: Re: « you weren't supposed to be a james bond girl, actually. » « you weren't supposed to be a james bond girl, actually. » EmptyJeu 16 Jan - 4:40



Comprimé par la chaleur, un froid paradoxal qui s'insinue dans mes muscles et la douleur, je ne peux m'empêcher de grincer des dents en l'entendant s'emporter d'une manière qui, bien qu'excessive, demeure justifiée. Elle a commis un acte qui répugne ceux qui n'ont pas eu le malheur de s'y accoutumer. Si retirer la vie d'un homme dangereux ne me pose aucun cas de conscience grâce à cette insensibilité qui fonde les bases de ma personnalité, la force des sentiments de Maisy ne peut la contraindre à prendre une distance suffisante avec ses émotions. Oui, elle a tué et je le regrette amèrement. Cependant, elle l'a fait d'instinct et, me semble-t-il pour me protéger. Ce n'est pas un acte anodin d'avoir tiré sur cet homme, et sur plusieurs plans différents. J'essaye de me redresser en grimaçant, craignant que le cuir du véhicule de l'étudiante se retrouve maculé de mon sang. "Je peux t'assurer qu'il n'avait ni femme ni enfant." commençai-je, les dents serrées pour ne pas faire étalage de cette blessure qui irradiait dans mon épaule. Et ça n'a rien d'un mensonge pour la calmer, c'est la finalité de l'étude des dossiers du MI6 qui ne comporte généralement aucune faille. Les gardes du corps de ce mafieux étaient célibataires et dévoués à la protection de feu leur patron. Finalement, je plonge mon regard dans le sien, imperturbable et fort afin de lui offrir ce dont elle avait souvent besoin quand nous étions ensemble : un roc sur lequel s'appuyer lorsque tout n'allait pas aussi bien qu'elle aurait aimé. "C'est une expérience traumatisante, je le sais, Maisy. Crois-moi, je ne pense qu'à toi à ce moment précis. Tu vas voir et revoir cette scène dans ton esprit, tu vas en faire des cauchemar la nuit si tu n'arrives pas à évacuer tout ce que tu ressens. C'est pour ça que même si tu ne dois en parler à personne, tu peux toujours m'en parler à moi. Jette-moi tous les reproches qui te passeront par la tête, parle-moi de ce qui te fait peur ou que sais-je, mais il faut que tu lâches la pression uniquement sur quelqu'un qui pourra être en mesure de recueillir ces mots." Dans un soupir, je prends sa main avec la mienne et la serre légèrement avant de la lâcher, m'apercevant que la mienne est moite et tremblante. Son visage trahit sa confusion et ce qui la tourmente sans relâche. Rares sont les fois où je daigne me sentir coupable de quelque chose, mais tout est différent avec Maisy. Ce n'était pas qu'une question de sexe, entre nous. Je n'ai jamais commis l'affront de la considérer d'une façon aussi réductrice et jamais je ne le ferai. Elle n'a rien de commun avec ces femmes qui ponctuent mes soirées pour ne m'offrir que la distraction de leurs bras. Je la fixe droit dans les yeux puis je sors difficilement une carte de l'intérieur de ma veste. Elle est légèrement tachée de sang elle aussi, mais reste tout à fait visible. Je la pose sur le volant, devant elle. "Je ne suis pas qu'un éditeur et un businessman. Je suis un espion sous couverture pour les services secrets britanniques depuis un peu plus de vingt ans. Ce que tu vois, c'est la carte qui m'a été remise par le MI6, jumelée avec le permis de tuer. Je suis arrivé à Berkeley par ordre de mes supérieurs pour surveiller l'université suite à la fusillade de la Saint-Valentin." J'arque un sourcil sans la lâcher des yeux. De l'honnêteté et de la vérité, c'est tout ce dont elle a besoin. Je me damnerai pour qu'elle retrouve cet homme sur lequel elle pouvait se reposer, ce rocher immuable où elle pouvait coucher ses peurs et ses pensées les plus secrètes sans crainte d'être trahie. "Tu n'es pas sans savoir qu'avant notre rupture, ma maison d'édition a été victime d'un attentat. Il s'agissait d'un terroriste qui s'était mis en tête de détruire tout ce que je possédais, de mon domicile à mon business en passant par chaque membre de ma famille. Lorsque j'ai appris ses véritables intentions, j'ai dû contraindre mes proches à une fuite dans un lieu sûr le temps de régler cette affaire en assurant leur protection." Pas à un seul instant je ne parlais de William, mon collègue également professeur à l'université et mêlé de près à cette histoire puisqu'il a encouru les mêmes risques. "Ils ont cherché à abattre mon ex-femme et mes enfants... Alors, j'ai compris que toi aussi, tu courrais le même danger. Je ne voulais pas te mêler à tout ceci, j'ai donc agi pour te sortir de ce guêpier sans que tu ne puisses être au courant de cette histoire, et ainsi être considérée comme une cible au même titre que ma famille. J'ai volontairement mis un terme à notre relation et j'ai veillé de près à te faire le plus de mal possible afin d'être certain que tu m'en voudrais suffisamment pour ne plus avoir rien qui puisse te relier à moi. Manifestement, j'ai atteint mon objectif." Je baisse les yeux, visiblement gêné pour ne pas dire honteux de voir dans quel état extrême mes mots ont pu la mettre. "Aujourd'hui, je réalise que mon comportement t'a menée à une finalité terrible et je te prie de bien vouloir m'excuser." Je pose à nouveau ma main sur la sienne et cligne un peu des yeux, luttant pour rester conscient. Dormir, c'est mourir. "Je veux que tu saches qu'aucun des mots que j'ai pu prononcer ce jour-là, dans notre chambre d'hôtel, n'était vrai. Non, je ne te considère pas comme une gamine, je te vois comme une femme forte et bien plus intelligente que certains idiots pourraient le croire. Je n'ai jamais vu notre relation comme un divertissement, tu es la seule femme qui, depuis une bonne dizaine d'années, a su me donner envie de m'investir pour apprendre à te connaître, à te faire plaisir et à discuter même en dehors d'un lit. J'ai partagé tes craintes et tes espoirs sans jamais avoir à jouer un rôle, et j'ai toujours été aussi honnête envers toi que je ne le suis en ce moment-même. Les seuls mensonges que j'ai pu t'asséner sont ceux qui t'ont blessée dans cette chambre. Jamais je n'ai voulu rompre avec toi, jamais je n'ai voulu que tu m'oublie... mais je t'ai forcée à le faire pour te protéger, Maisy." Mon pouce se lève et vient chasser la larme qui roule sur sa peau de porcelaine, tandis que l'azur de mes yeux brille légèrement. "Ce que tu as fait tout à l'heure... Tu l'as fait pour me protéger, c'était de l'instinct. Mais il faut que tu saches que tu as permis au MI6 de remettre la main sur une liste de noms de code d'agents infiltrés qui allait être vendue au criminel le plus offrant. Tu viens de sauver la vie d'une bonne soixantaine de personnes qui, pour la plupart, sont mariés, ont des enfants, une vie en dehors des services secrets, et qui ont dédié leur existence à protéger leur pays. Ce que tu as fait a peut-être l'apparence sale d'un meurtre, mais tu as en réalité tout d'une héroïne, aujourd'hui." Maigre consolation, j'en conviens, mais il fallait qu'elle le sache. Je quitte son regard, puis retombe sur le dossier du siège, exténué. Il est grand temps que Richard arrive, je sens que j'ai de plus en plus de mal à garder les yeux ouverts, j'ai perdu beaucoup trop de sang. "Maintenant, tu es libre de tes choix. Tu connais toute la vérité, je n'ai rien inventé ni caché. Si tu veux me rayer de ta vie, je le comprendrais. Mais je veux que tu saches que ma porte te sera toujours ouverte. Tu as une place unique dans mon cœur qu'aucune femme en ce bas-monde ne saurait te ravir. Tu es la plus belle rencontre que j'ai faite depuis ma première compagne, et j'ai déjà été honoré que tu me laisses passer ces moments avec toi. Quoique tu fasses, mes sentiments pour toi n'ont jamais changés et ils ne changeront jamais. Désormais, c'est toi qui décide... qui mène le jeu... C'est toi... que j'a..." Mes paupières sont de plus en plus lourdes, je sombre peu à peu. Juste avant que je ne prononce trois petits mots célèbres qui caractérisent à merveille la portée de mes sentiments.
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» are we supposed to hug now ? ◊ is this THE truth.

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