Les olympiades. C'était drôle de voir à quel point je n'avais pas du tout l'esprit d'équipe. Encore pire, je ruminais sans cesse devant la tâche à accomplir et sans me préoccuper nullement de savoir si c'était bien ou non. En faîtes, je me fichais éperdument de savoir si les gens me détestaient ou pas, me trouvaient trop hautains ou non et surtout, étaient dégoutés que je leur fasse perdre un temps précieux. Parce que je leur en faisais sûrement perdre. Il n'y avait qu'à voir la tête d'Aidan toujours tourné vers moi comme si j'étais un parasite en plein milieu d'une magnifique journée et les regards des hommes dont les petites amies et compagnes s'avançaient pour venir me prendre dans leur bras. Arrêtés de bouder tous autant que vous êtes, vous ne pouviez être parfait. Moi, ça m'avait prit du temps alors patience ! Sourire narcissique en coin, j'étais toujours en proie à des humeurs noirs. Effectivemment, voila que Lubja m'avait laissé dans les bras d'un inconnu à qui je devais apparemment payer une glace. Ben voyons, il n'y avait pas plus gay comme action. Je refusais immédiatement de mon regard présompteux et pendant que je fixais les alentours de mon regard sombre à la recherche de quelque chose de plus intéressant, l'homme continuait à m'engueuler sans aucune problème, ne prenant pas en compte le fait que je n'avais clairement rien à voir dans ses histoires de glace à la con. Au bout d'un moment, le son de sa voix me sortit par les trous de nez et je soupira longuement. Il se prenait pour qui celui-là ? On lui avait jamais dit que lever le ton sur des rois ça amenait à la guillotine ? Si seulement c'était encore possible, je l'aurais fait sûrement enchaîné pour cette terrible fin. J'ouvris la jaquette que je portais pour venir chercher dans la poche secrète un billet pour lui mettre dans la main. Voila que j'en sortais un d'une somme assez élevé pour qu'il me regarde avec de grands yeux ronds devant cette grande générosité. Voila qu'il ne pourrait sûrement rien dire et pourrait passer son temps à s'acheter des choses qu'il n'aurait jamais pu faire s'il n'avait pas acheté cette foutue glace. Youhou histoire palpitante. Et puis les sujets tournaient encore et sans cesse et j'en venais à attraper quelques brides par ci par là. En commençant par Lubja que je comprenais avoir fait du porno. Il m'avait suffit que je lui demande d'un air déconcerté pour que son regard me donne pleinement confirmation des dires de l'homme qui avait lancé ça devant les caméras sans s'intéresser de savoir si cela aurait pu la gêner ou non. Apparemment pas mais qu'importe, elle m'avait lâché une nouvelle bombe en parlant d'Aidan. Le père de son enfant qui plus est. Non mais on aurait tout vu. Pour enchaîner les mauvais choix elle était très forte. Bien plus que je n'aurais pu l'être même avec de l'entraînement. Oh tant pis pour elle après tout, c'était sa vie qu'elle détruisait auprès de ce prétencieux que je ne supportais absolument pas. Le temps passait encore et encore et je ne pus m'empêcher de suivre l'attroupement général qui s'était fait autour de Juliet. Me plaçant derrière Leyna qui semblait elle aussi, en train d'écouter, je ne pus me permettre de voir rouge. Jouer au gentleman ? Pas mon truc et pourtant, je n'avais pu m'empêcher d'y mettre mon grain de sel sans demander l'avis à qui que ce soit. Ha parce que c'est de sa faute ?! Première nouvelle. Maintenant que t'as finit de faire le show tu devrais vraiment t'écraser au lieu de parler pour rien dire.

True friends stab you in the front.

We didn't have to look into your souls, we had to see if you had souls at all. ⊹ De toute ma vie j’ai toujours essayé de me trouver loin des affaires des autres. Et j’avais plutôt réussi. Jusqu’à aujourd’hui. On n’avait été plusieurs à cette épreuve des Olympiades, j’aurais pu aller voir les autres, mais non. Leyna était mon amie. Juliet aussi. Et Roman ? Je ne savais plus trop quoi penser de ce garçon. Peu importe, car à ce moment-là, nous avions un point en commun : on se retrouvait tous les deux entre les deux filles, Leyna et Juliet, sans vraiment qu’on le veuille, sans qu’on n’ait rien demandé. Ou du moins pour moi. J’en avais eu marre de tous ces mecs qui étaient venus vers moi, à cause de mon passé, mais avec ce qui allait suivre, j’aurais surement du les suivre. Pour me retrouver loin de toute cette histoire. Tout cela n’est qu’une histoire de famille, et à ce que je sache je ne fais pas partie de leur famille. D’ailleurs, j’avais beau apprécier Juliet, je ne comprenais toujours pas son choix d’annoncer la nouvelle à Leyna devant toutes ces caméras. Et moi, que suis-je supposée faire ? Dire ? Continuer à faire des câlins gratos à toutes ces personnes autour de nous ? Pas possible ! Je ne peux pas laisser Juliet continuer à provoquer ainsi sa demie -sœur. Et dire que c’était moi qui avais un peu poussé Juliet à tout dire. J’aurais surement du lui demander avant qu’elle était cette annonce. Juste de quoi voir si elle faisait bien de le dire à voix haute comme ça, devant toutes ces caméras. J’avais honte de moi. Mais de Juliet aussi. Je n’approuvais totalement pas cette manière de faire, ni sa façon de parler de Leyna. Elle lui reprochait tellement de choses, mais était-elle vraiment sûr que Leyna avait quelque chose à voir dans sa vie ? Il me devait de faire quelque chose. Je ne savais pas encore quoi, mais je ne pouvais pas laisser Juliet gâcher leur vie à toutes les deux. Poussant les deux filles, plus Roman, avec beaucoup de forces, malgré l’enfant que je portais, je leur dis en même temps. « Mais bon sang, fermez là un peu vous tous ! Attendez qu’ils soient tous partis. Et Juliet : t’as été des plus stupides sur ce coup. » Il fallait que j’éloigne tous ces journalistes, pour que les deux jeunes filles puissent se parler dans la plus grande intimité. Bien que Juliet n’ait pas du tout aidé pour ce faire. M’avançant vers les journalistes, je me retournais pour demander de l’aide à Roman. « Tu viens m’aider ou quoi, pour les faire dégager ceux-là ? » A deux, on y arriverait surement mieux, et plus facilement. Soit avec des paroles, soit avec de l’argent. Je vous avouerais que sur cette affaire-là, je serais capable de beaucoup pour les faire partir. Voir même à leur promettre une petite interview avec moi. Si ça peut aider mes deux amies à se parler en toute tranquillité –ce que j’en doute, vu le comportement de Juliet- pourquoi pas. Après avoir enfin pu les faire partir, après une bonne dizaine de minutes, je demandais à Roman « T’en penses quoi ? » Il savait que je voulais parler des deux filles ainsi que de leur lien de parenté. D’ailleurs, je les regardais de là où nous étions. La conversation ne semblait pas vouloir se terminer entre elles, encore moins dans le calme. L’après-midi allait être longue, très longue.

© Grey WIND.

Finalement j'aurais dû ramener des popcorn car vu le tournant que prenait cette fameuse après-midi, il était clair que j'allais avoir le droit à un très joyeux spectacle. Non. Les scandales ne prenaient aucun repos et j'avouais être particulièrement affligé ou plutôt assez amusé de voir qu'ils s'installaient toujours autour de moi et que je les attiraient irrémédiablement. A quoi la faute aujourd'hui ? Sourire aux lèvres j'essaie toujours de déterminer si Juliet nous fait un cinéma digne d'une bêta ou si elle est réellement sérieuse. D'ailleurs je ne peux m'empêcher de me dire qu'elle est très forte. Elle fait ça devant tout le monde, devant les caméras pendant les olympiades. Elle a tout compris si elle veut faire du bruit. Ce n'est pas un geste inconscient, son coup était sûrement prémédité depuis un certains temps et j'envisageais l'idée que finalement, les bêtas avaient quelque chose dans le crâne autre que l'envie irrépressible de faire un enfant avec des apollons de mon gabarit. Je la détaille longuement pendant qu'elle continue à parler devant le trouble qui devient de plus en plus apparent sur le visage de Leyna. Sa bouche est pincé en un rictus des plus machiavélique et toutes ses paroles sont contrôlés. Elle fait un beau cinéma et ça paie puisque tout le monde est pendu à ses lèvres. Madame est une diva et elle montre ainsi ce pour quoi elle a été élevé toute sa vie. Son regard hautain n'en finit pas d'achever et mettre au plus bas la sigma qui lui fait dorénavant face et qui se demande tout comme tout le monde si cette blague s'arrêtera un jour ou l'autre. Avec Juliet, il est bien difficile de savoir si c'en est une ou non et j'avouais qu'avoir prit la défense de Leyna sans aucune réflexion au préalable avait été totalement stupide de ma part. Mais les paroles avaient surgit d'un coup comme si je ne pouvais m'imaginer me mêler de cette affaire. Comme si j'avais besoin de la protéger malgré ce que je pouvais lui en faire endurer et ma manière de me comporter avec la gente féminine. Mais je n'avais pas hésiter une seule seconde au point de pouvoir vexer Juliet dans une fierté des mieux placées. Je n'ai pas le don d'entendre toutes les paroles de Leyna pour se défendre ou arriver à encaisser la nouvelle si elle s'avère exact puisque Lubja se tourne enfin vers moi. Elle me parle mais ses paroles résonnent dans ma tête comme dans un vide des plus profonds. J'observe la scène et sens une tension si palpable entre les deux jeunes femmes que je met du temps à m'extirper de cette contemplation pendant que les journalistes n'en perdent pas une miette. ]Et pourquoi je ferais ça ? L'esprit de contradiction en premier. Inévitable. Mon regard balaie le regard de Lubja qui se demande sérieusement si je veux aussi envenimer les choses mais je suis du genre à ne pas apprécier qu'on me dise ce que je dois faire. Pourtant le visage rouge de Leyna me dissuade d'insister pour venir en rajouter une couche et je lève enfin les yeux au ciel, le regard bien plus sombre que tout à l'heure. Ok très bien. J'accepte l'idée que je suis pas totalement le parfait salaud que je semble être aux premiers abords et même aux seconds et tercio. Je balaie des bras l'espace comme pour signaler aux journalistes qu'il faut dorénavant s'écarter de la scène. Allez les gars, remballez votre matériel, il n'y a plus rien à voir. Peu m'écoute. Certains hésitent. Ok très bien je vais sûrement m'énerver à présent qu'on ne m'écoute pas. Je scrute d'un regard des plus noirs les deux caméraman qui filment la scène et m'en approche pour abattre la main sur les deux lentilles qui permettent la prise de vue. J'ai dit on dégage. Dis-je d'un ton sans équivoque en leur faisant comprendre que je peux être très perturbant quand je m'y met. Ils se regardent et ne s'éloignent pas. Ils connaissent les gens comme moi et savent que les scandales ce n'est pas bon. Mais par contre en vue de ma tenue ... Je passe ma main dans ma veste pour en tirer quelques billets. De combien ? Peu importe. Je leur lance à la figure et ça semble suffire malgré leur fierté piétinée à grands coups de chaussures italiennes. Lubja me rejoint enfin et je me tourne vers elle. Qu'on devrait sûrement les séparer. Quoi qu'un combat de fille c'est très vendeur ... Remarque à la con bonjour. Je m'avance alors. Les larmes qui roulent sur les joues de Leyna me perturbe de plus en plus. Non Roman casse toi, t'en mêle pas... Trop tard, je me place aux côtés de la sigma et lui sort un mouchoir. Montre pas tes faiblesses, je te préfère quand tu hurles, t'es plus sexy. Une remarque de goujat mais là pour la réconforter et je me tourne enfin vers Juliet en soupirant devant son attitude. Pourtant on peut pas dire qu'elle n'a pas de cran la bêta. Bon maintenant explique toi parce que j'ai l'impression que la demoiselle ici présente est pas vraiment au courant de cette histoire. Jouer à l'arbitre ? J'en avais toujours rêvé dis donc !...

True friends stab you in the front.

We didn't have to look into your souls, we had to see if you had souls at all. ⊹ Décidément je me trouvais vraiment de trop ici. Je ne savais même pas comment j’avais pu me retrouver dans cette histoire entre Leyna et Juliet. Avec Roman. Surement parce que les deux femmes sont deux amies à moi.  Et bien que généralement j’essaie de rester neutre, de ne pas prendre de partie, cette fois-ci ce n’était pas possible. Je trouvais que Juliet était allée trop loin. Certes, on devait gagner les Olympiades, et gagner cette petite bataille en créant le plus de buzz possible, mais je n’étais pas d’accord avec Juliet sur le comment. Les affaires familiales de ce genre, on les garde pour le privé, et non les caméras. Qu’est-ce qu’elle cherche donc à faire ? Créer du buzz ou anéantir sa famille, ainsi que celle de Leyna ? Il me semblait alors qu’elle était bien trop jeune pour comprendre toutes les conséquences de ce qu’elle venait de faire. Une fille pourrie gâtée. Pourtant je l’aime vraiment bien cette Bêta. C’est bien dommage pour elle, car là je ne sais pas trop si je pourrais continuer une quelconque amitié avec elle. Je ne comprends pas, et je n’ai même pas envie d’essayer de comprendre d’ailleurs. Elle est allée trop loin sur le coup. Et ça me faisait de la peine pour Leyna. La Sigma n’avait rien demandé. Elle n’avait rien demandé pour être projetée sous les projecteurs de cette façon. Mais apparemment sa demi-sœur qui se prend pour une princesse en a décidé autrement. J’aurais aimé être là pour la Sigma, mais apparemment Roman était déjà présent pour elle. Cute. Je me retournais vers Juliet, pour lui jeter un regard des plus noirs. Voyant qu’en plus elle n’avait même pas daigné me répondre. Ca y est, la miss met des hauts talons, et elle se sent supérieure à tous. Je la pris donc par la main, sans qu’elle ne puisse rien dire. Avant qu’elle ne dise encore quelque chose de pire à sa demi-sœur. « Tu joues à quoi là Juliet ? » Mon regard dans le sien, je n’hésitais pas à le soutenir, pour lui montrer qu’elle ne me faisait pas peur de ses hauts talons. Elle n’a que vingt ans, ce n’est pas une fille dans son genre qui va me stopper avec son insolence dont elle fait preuve. « Tu sais, il n’y a pas que toi que cette nouvelle va affecter ! Il y a Leyna, mais toute sa famille aussi. Ainsi que la tienne. Alors arrêtes un peu de penser qu’à ta petite gueule ok ! » Je ne savais pas trop ce qui me permettait de lui dire cela, mais j’en avais senti une obligation : de la remettre un peu sa place. Avant qu’elle ne raconte la suite de l’histoire à Leyna. « Alors maintenant tu vas raconter à Leyna toute l’histoire, mais gentiment. Sans te prendre pour la princesse de la famille ok, parce que là tu passes juste pour la pouffiasse. » Oh ça y est son comportement m’avait énervé, et je ne mâchais même plus mes mots. Surement parce que je me mettais à la place de Leyna. On m’aurait fait ça, j’aurais tout de suite agrippé la fille pour lui arracher tous les cheveux. Et enfin de compte, la Sigma avait très bien réagit. Mieux que ce que j’aurais pu faire. Pourtant Juliet ne m’avait pas paru aussi arrogante que cela, auparavant. Comme quoi tout le monde peut cacher une part de soi avant que cela sorte d’un jour à l’autre.

© Grey WIND.

Spoiler:

“Aren't sisters supposed to be as close as hand and feet ? Aren't sisters supposed to be inseparables ? Aren't sisters supposed to share everything and not just blood and a father ? What are we ? What is this ?”

Tous ces gens autour de moi commençaient à m’étouffer, je ne sais même pas pourquoi d’ailleurs, c’était ce que je voulais pourtant puis en temps normaux être sous le feu des projecteurs est ce que j’apprécie le plus. Mais pourtant, me voilà qui étouffe au milieu de cette foule curieuse et toutes ses émotions, incontrôlables qui s’emparaient de moi, sans que je puisse en faire quelque chose. C’est comme si moi et Leyna avions échangé nos personnalités pendant quelques fractions de seconde. Heureusement, je me reprends en main, vite et à temps. J’inspirais, puis expirais ensuite l’air de mes poumons d’un coup décisif. Bon maintenant explique toi parce que j'ai l'impression que la demoiselle ici présente est pas vraiment au courant de cette histoire. Je ne savais plus quoi en penser, moi-même au fond je ne savais pas trop ce que je faisais, je me contentais de sortir des mots de ma bouche qui n’avaient peut-être aucun sens. Je perdais conscience à nouveau, j’avais envie de pleurer, la personnalité de Leyna s’emparait de moi. Je me rends compte que ce n’était pas seulement la sienne, mais également celle de notre père, mon dieu. Je le reconnaissais à travers ces paroles, ses actes, j’avais envie de pleurer. Je me reprends. Leyna lançait des contre attaques que j’ignorais complètement, je ne voulais pas vraiment entendre ce qu’elle avait à dire. Ses paroles qui faisaient guise d’insulte ne me touchaient absolument pas, ce n’était pas une sigma qui allait pouvoir toucher mon cœur, comme elle l’espérait. Ensuite, elle est Roman jouaient à un jeu de séduction, mon dieu que j’avais envie de vomir. Beurk, vous me donnez la nausée. Disais-je en déviant mon regard pendant quelques secondes, le temps qu’ils finissent avec leurs confessions intimes plutôt nauséeuses à mon avis. Encore une fois du Juliet tout craché. Depuis quand était-ils devenus si complices ses deux là ? Mon dieu, faites que ce jeu de séduction à deux balles s’arrête, godness. Je t'écoute. Je ne savais plus quoi penser, serait-elle en train de faire sembler ou n’était-elle vraiment pas au courant de la double vie que menait notre père ? Enfin son père –correction– cela faisait maintenant des semaines qu’il n’était plus tellement quelqu’un digne de ce nom pour moi. Je voulais tout lui expliquer à Leyna histoire qu’elle comprenne à quel point j’ai souffert, même si en vérité je ne suis pas sûre qu’elle comprenne, je ne suis pas sûre que personne ne puisse comprendre. Il faut vraiment l’avoir vécu pour comprendre et elle était loin d’en avoir fait l’expérience. J’espérais au moins que tout ça servirait à quelque chose et qu’elle détesterait son père aussi, au moins un petit pourcentage du combien je le déteste moi. Tu joues à quoi là Juliet ? Tu sais, il n’y a pas que toi que cette nouvelle va affecter ! Il y a Leyna, mais toute sa famille aussi. Ainsi que la tienne. Alors arrêtes un peu de penser qu’à ta petite gueule ok ! Intervient Lubja. Son instinct de maman prenait le dessus, ce qui sur le moment avait fort le don de plus m’agacer qu’autre chose, mais bon je l’aimais tellement ma Lubja que je faisais un effort de ne pas lui mettre une gifle sur le moment. Je la regardais d’un air noir et tranchant également, mais désolé dans un sens. Son regard tranchant coupait le mien en petits morceaux, ce qui ne m’impressionnait pas plus que ça. Elle essaye de me faire revenir à la raison, mais pas moyen de me dissuader. Alors maintenant tu vas raconter à Leyna toute l’histoire, mais gentiment. Sans te prendre pour la princesse de la famille ok, parce que là tu passes juste pour la pouffiasse. Apparemment elle non plus, n’avait pas encore compris. J’étais la princesse de la famille, mais aussi la garce. Elle ne mâchait plus ses mots et j’avais franchement envie de la taper, mais bon j’avais beaucoup d’arguments pour ne pas le faire. Fallait tout de même rester une bêta et ne pas agir trop brusquement, ni sur un coup de tête. Puis c’était quand même Lubja, demain on serait amies à nouveau, mais je comprends c’était son humeur de maman qui changeait, ses hormones étaient incontrôlables. Oh seul Dieu sait à quel point le fait qu’elle soit enceinte l’avait sauvé, sinon je l’aurais probablement déjà envoyée bouler. Je prends la sage décision de ne pas lui répondre, sinon je n’aurais dis que des choses bien trop méchantes et qu’elle n’aurait franchement pas mérité, alors je me retiens, je prends sur moi, parce que c’est bien Lubja, malgré son comportement et malgré le fait que je n’avais qu’une envie : la cogner. Lâchez-moi un peu, voulez-vous ? Implorais-je. Je n’ai rien à prouver à personne, surtout pas à la Leyna, si j’ai envie de lui parler avec arrogance je le fais, après tout, elle ne mérite ni ma gentillesse, ni aucun autre adjectif positif qui puisse bien exister dans mon sang d’ailleurs. Tu veux que je lui raconte l’histoire gentiment ? Mais vous vous foutez de moi j’espère. Susurrais-je entre un soupir tout bas, qui c’était à peine fait entendre. Je levais les yeux au ciel, comme pour demander de l’aide à celui qui me regardait. Nous étions désormais loin de la confusion, des paparazzis et de la vue d’étrangers, c’était juste moi et eux, eux et moi. Pour répondre à la question de Lubja et pour être tout à fait honnête avec vous, je n’en avais aucune idée. Ce que je faisais ? Alors, là : absolument aucune idée. Je parlais, parlais, parlais. Je n’étais même pas sûre de dire ce qu’il fallait. Qu’est-ce que tu ne comprends pas ? Papa m’a laissé toute seule, il m’a abandonné, moi et maman pour aller vivre avec toi et ta putain de mère, c’est si compliqué ? Vous avez ruiné ma vie. Lubja s’apprêtait à m’interrompre, sûrement pour éclaircir ce qu’elle voulait dire par ‘expliquer gentiment’ et que l’adjectif que j’avais utilisé pour qualifier sa mère, n’était peut-être pas des plus gentils. Je pose mon index sur ses lèvres aussitôt pour la faire taire. La vie que j’essaye de faire du mieux que je peux. Disais-je d’un air désolé. Il ne fallait pas trop m’en demander aujourd’hui et le pire c’est que j’essayais vraiment d’être quelqu’un de bien tout de suite là. J’essayais du mieux que je pouvais d’aimer cette sœur, après tout, beaucoup de gens disent que c’est un cadeau, mais je n’arrivais pas, je la détestais, sur le moment je la détestais, je détestais papa, je voulais tout casser, tout détruire. Je voulais détruire son cœur comme il avait détruit le mien. Je sentais mes sentiments déborder, mon cœur saigner. J’étais en pleurs. J’avais envie de la prendre dans mes bras, mais mon envie de la briser, de la détester était bien trop forte. J’avais mal. J’avais de la peine. Je me sentais évoluer tout au long de cette discussion. Je sentais que mes sentiments voulaient montrer leur vrai visage de plus en plus et je remarquais que je ne pouvais plus les empêcher de se cacher. La vraie Juliet faisait surface. J’ai peur maman. Disais-je tout en regardant le ciel. Je me rends compte que je l’avais dis à voix haute, je ne savais pas quoi faire. Je perdais mes moyens. Les larmes coulaient. Je me perdais. Ils me regardaient sans comprendre. Peut-être en me voyant comprendraient-ils la peine que j’avais ? D’un coup un sentiment bizarre s’empara de moi. Je fixais le ciel, je vis une étoile filante ou j’eus l’impression d’en voir une en tout cas, même si le jour c’est assez rare comme phénomène. J’espérais que ce soit un signe de maman. Qu’elle me fasse venir à la raison. Je ne savais pas quoi faire. J’étais perdue. Pendant une fraction de seconde j’eus une envie fracassante de rejoindre maman. Papa m’avait brisé le cœur en 82619263937393 mil morceaux, j’étais complètement irréparable de l’intérieur. J’ai peur maman, j’ai tellement mal. Je n’y arrive pas. Je n’y arrive plus. Maman, s’il te plaît. Répétais-je, implorais-je même. Je ne contrôlais plus mon corps, je contrôlais plus ce que je disais. J’étais au plus bas. Je me sentais faible. Pleurer devant Leyna, mon dieu, quelle honte cela représentait pour moi, mais je n’y arrivais plus, je ne pouvais plus m’arrêter. Il y avait trop de peine, beaucoup trop. D’un coup je tombais au sol, je casse le talon de mon louboutins droit. Je suis à terre. Je perds conscience. J’avais peur, mais au même temps je n’avais plus peur, je crois que ma mère avait écouté mes prières. J’allais la rejoindre. J'y croyais. Je sentais plus mon corps, je sentais mon âme et mon corps se séparer en deux et non plus qu'un. Je fermais les yeux, tombée sur le sol.