the great escape
Vous souhaitez réagir à ce message ? Créez un compte en quelques clics ou connectez-vous pour continuer.



 
AccueilAccueil  Dernières imagesDernières images  S'enregistrerS'enregistrer  ConnexionConnexion  
Le Deal du moment :
Cdiscount : -30€ dès 300€ ...
Voir le deal

Partagez

infiltrate my heart and take the pain away. (caleb)

Voir le sujet précédent Voir le sujet suivant Aller en bas
Aller à la page : 1, 2  Suivant
AuteurMessage
Invité
Invité
avatar

infiltrate my heart and take the pain away. (caleb) Empty
MessageSujet: infiltrate my heart and take the pain away. (caleb) infiltrate my heart and take the pain away. (caleb) EmptyLun 16 Sep - 19:21


" i need to be strong but you made me weak. I won't do you wrong, 'cause these feelings run deep. Where do we belong ? I know we'd search to find 'cause i'm powerless for your love. I think i'm losin' my mind. And after it all, would you still stand up and fight ? When you're hidden in darkness, would you run towards the light ? Even though I’m alone, I can feel you here with me. I try to block you out, but you’re all I see. " (rudimental, powerless) ~ caleb hasting-fields + pippa montgomery.

Les douleurs la reprirent un jour, sans prévenir. La veille, elle tentait de danser maladroitement en s'assurant que son dos ne prenne aucun a coup, le lendemain, elle se levait avec peine, manquant s'évanouir sous les coups de poignards qui la traversaient de part en part. Son corps lui faisait défaut, la trahissait, comme d'habitude. Persuadée que du paracétamol suffirait à la laisser tranquille pour le reste de la journée, elle avait essayé de continuer sa routine quotidienne sans parvenir à masquer les grimaces de douleur qui s'emparaient d'elle de temps à autre. Tout le monde n'y avait vu que du feu. Tout le monde, sauf Davy et Aurora, qu'elle avait rejointes à la fin de son cours de géopolitique. Prétextant de simples courbatures, elle n'était pas parvenue à les convaincre que tout allait bien, encore moins lorsqu'elle manqua hurler sous la douleur lancinante. Partagée entre frustration, colère et désespoir, Pippa avait fermement refusé leur ordre d'aller voir un médecin. Pas besoin, qu'elle répétait, elle avait achevé sa rééducation, son dos se remettait correctement, le kiné lui avait dit que cela prendrait simplement un peu plus de temps que prévu. C'était faux, il ne lui avait jamais dit ça, et avait au contraire insinué qu'elle était un cas 'problématique' comme ils disaient. Pour ne pas dire qu'elle avait une chance sur deux de se retrouver dans moins de cinq ans à se trimballer dans un fauteuil roulant, mais elle n'était pas assez stupide – ou assez naïve – pour ne pas voir ce qu'il sous-entendait par problématique. Fréquemment elle se laissait submerger par la colère envers son ancienne partenaire, incapable de la rattraper au moment fatidique, lorsque son corps s'était écrasé comme une poupée de chiffon contre les matelas durs du gymnase. Et puis elle se disait qu'à ce compte, elle pourrait blâmer la terre entière et que techniquement, si ça la soulageait, ça ne changeait strictement rien à son problème. Et le soulagement ne durait qu'un temps, avant de s'effacer au profit de l'extrême frustration qui s'emparait immanquablement d'elle. Davy et Aurora, charmantes comme toujours, l'avaient menacée de l'y traîner de force en veillant à ce qu'elle ait l'air parfaitement ridicule, histoire d'ajouter un peu à l'humiliation suprême et ce fut ça, plus que la réelle volonté, qui l'avait poussé à accepter, moyennant grognements et protestations, menaces de mort ainsi qu'un grand 'karma is a bitch' signifiant qu'elles lui paieraient. Aller à l'hôpital pour un truc aussi insignifiant qu'un mal de dos, si douloureux fût-il, la rabaissait au rang d'handicapée et elle n'avait définitivement pas besoin d'ajouter cette tare à la longue liste des raisons pour lesquelles on la raillait. Pessimiste, Pippa ? Si peu. Geignant durant tout le trajet vers l'hôpital (naturellement les deux avaient insisté pour l'y accompagner, prétextant qu'elles n'avaient absolument pas confiance en elle, même si elle savait que Davy y voyaiy surtout un prétexte très efficace pour ne pas se rendre en cours), Aurora la menaça de la bâillonner si elle ne cessait pas de se plaindre et de jouer les pauvres victimes et Pippa, bête et disciplinée, finit par se taire jusqu'à arriver au bâtiment qu'elle connaissait un peu trop bien à son goût. Ses meilleures amies ne poussèrent pas le vice jusqu'à l'accompagner dans la salle d'attente et c'est avec la démarche d'une vache se rendant à l'abattoir qu'elle avança au comptoir et donna son état civil. Aller à San Francisco General Hospital, c'était être certain de perdre trois bonnes heures de sa vie. A croire qu'il fallait être à l'agonie pour que l'on daigne s'occuper de vous. Docilement, et en dépit du ton glacial de la secrétaire qui lui inspira des envies de meurtre (la tolérance n'avait jamais été son fort), elle partit s'asseoir, prête à attendre son tour des heures durant, jusqu'à ce que mort s'en suive. Pas franchement drama queen, Pippa possédait néanmoins une très faible résistance à la douleur qui, au même titre que le stress ou le manque de sommeil, la rendait irascible, bougonne, et parfaitement insupportable. Une demi-heure plus tard, la situation n'avait guère évolué. De huit personnes avant elle, elle en était passée à sept. Optimiste, elle songea qu'avec un peu de chance, elle serait rentrée pour son premier cours le lendemain et la pensée lui arracha un sourire fatigué. Ouais, il ne fallait vraiment pas être pressé ici. Elle aurait définitivement mieux fait de rester dans sa chambre à mordre un oreiller pour ne pas crier (quoique ça aurait au moins eu le mérite de rendre fou Miles et cette idée l'amusa quelques secondes). Elle se replongea dans l'un des nombreux livres nécessaires à son année durant une heure de plus, jusqu'à ce que son nom soit enfin appelé. « Mademoiselle Philippa Montgomery. » Elle se leva, remit son livre au fin fond de sa besace et se dirigea avec un air d'enterrement vers la salle d'auscultation. La vérité, c'était qu'elle ne voulait pas entendre qu'elle aurait besoin de plus de rééducation. Elle avait passé les trois quarts de son été ici, et plus elle se tiendrait loin de cet hôpital déprimant à souhait, mieux elle s'en porterait. Sans qu'elle ne comprenne comment elle avait fait son compte – perdue dans ses pensées, probablement – elle percuta violemment quelque chose. Pippa releva la tête brusquement (réalisant seulement à cet instant qu'elle avait les yeux baissés jusqu'alors) pour constater que ce n'était pas quelque chose mais quelqu'un. Prête à s'excuser, se mortifier de sa maladresse qui n'était plus à prouver, elle s'arrêta tout net dans son élan lorsqu'elle reconnut le malchanceux. Elle ouvrit grands les yeux, partagée entre surprise et horreur. Pippa n'est pas une fille vulgaire, en temps normal, mais elle ne put retenir le « putain, c'est une blague » qui s'échappa de ses lèvres. Caleb Hastings-Fields, en chair et en os, juste sous ses yeux hagards. Le choc lui en avait même fait oublier la douleur dans son dos et elle se contenta de le fixer dans un mélange de stupéfaction et de colère. Dire qu'elle aurait voulu ne plus jamais le revoir de toute sa vie aurait été un euphémisme. Non, elle aurait plutôt voulu qu'il soit enterré six pieds sous terre et qu'elle aide à creuser sa tombe. D'un naturel plutôt pacifiste, il était l'un des rares à réveiller en elle les pires instincts humains. « J'étais partie pour m'excuser mais là je commence à regretter de ne pas t'avoir assommé » lança-t-elle froidement. Réalisant soudainement (et avec une horreur non feinte) qu'avec sa chance, les probabilités qu'il se trouve ici sans être à Berkeley soient particulièrement faibles, elle poursuivit. « Si tu me dis qu'en plus on est dans la même université, il ne me reste plus qu'à me trouver une corde et me pendre. » Elle mima le geste et prenant conscience qu'elle avait – une fois de plus – l'air d'une débile profonde, elle s'arrêta. « Tu sais quoi, je vais prétendre que je ne t'ai absolument pas vu ici et que la douleur me fait halluciner. Ouais, ça c'est un plan de génie. » Ou pas, Pippa, ou pas.
Revenir en haut Aller en bas
Catahleen Hammersmith
there's no place like berkeley
Catahleen Hammersmith
prénom, pseudo : Stéph'
date d'inscription : 27/07/2013
nombre de messages : 5350
disponibilité rp : nathaniel ;
avatar : shay mitchell

infiltrate my heart and take the pain away. (caleb) Empty
MessageSujet: Re: infiltrate my heart and take the pain away. (caleb) infiltrate my heart and take the pain away. (caleb) EmptyDim 22 Sep - 23:11


Assis face à son psychologue, Caleb  attend patiemment d'obtenir l'autorisation de partir. Il es épuisé par cette séance dans laquelle il a dû raconter sa récente altercation avec sa colocataire. Forcément, son médecin n'était pas satisfait de l'attitude du jeune homme et il n'est pas gêné pour le lui dire. Une fois les remontrances passées, la conversation s'est diversifiée et à présent le lambda a juste hâte de quitter l'hôpital pour retourner à l'université. Il a passé trop d'heures dans ce lieu aux murs blancs immaculés pour se sentir à l'aise. L'heure arrive enfin et c'est dans un bond qu'il sort avec ravissement du cabinet. Il est tranquille pour deux semaines. Deux semaines de pur bonheur. Son iPhone vibre et le message qu'il reçoit lui indique que sa jumelle et sa cousine l'attendent pour passer le reste de la journée ensemble. Ravi de cette perspective, Caleb s'élance dans les couloirs en lisant les prescriptions du docteur Edhelin. Forcément son médecin lui a doublé les doses de ses anxiolytiques. Après la crise qu'il l'a frappé avec Babi, il ne fallait pas s'attendre à autre chose. Le nez dans son ordonnance, Caleb détaille avec précision son traitement. Qui s'est renforcé. De quoi le déprimer un peu plus. Il est tellement absorbé dans sa lecture qu'il ne remarque pas qu'il fonce vers une personne. Le choc est inévitable. Il est à la fois physique et psychologique. Quand son regard croise celui de Pippa, il croit tout d'abord à une hallucination. Un mirage monté de toutes pièces par son cerveau détraqué. Les paroles de la jeune femme sont bien réelles. Elle se tient devant lui et comme un con, il reste muet de stupeur. Sa grossièreté lui passe au dessus de la tête. Il se contente de la dévisager avec attention. Il pince les lèvres face à la colère qui émane de tout son être. Prends-toi ça dans la tronche mon gars et avale ces remarques acides comme tu le peux. « Charmant. Si tu veux, on rejoue la scène. Puis au lieu de me bousculer, tu m'écrases la tête contre le mur. » Il ne peut s'empêcher de répliquer avec irritation alors que dans l'histoire, le fautif c'est lui. Et uniquement lui. Ses yeux se lèvent au ciel avant de se reposer sur le sol. Il aperçoit alors son ordonnance par terre. Lors de leur confrontation, il a du la faire tomber. Une boule se forme au creux de son estomac et il se dépêcher de se baisser pour la ramasser avec hâte. Il espère qu'elle n'aie rien vu. Du moins pas son nom sur cette feuille. Méticuleusement, il la plie avant de la ranger dans la poche arrière de son jean's. Tandis que Pippa déblatère sur le fait qu'elle préférerait se pendre plutôt que de se retrouver à Berkeley avec lui. « Ne plaisante pas avec le suicide, c'est tout sauf drôle. » Lance-t-il sèchement. Et il est très bien placé pour le savoir. Rien qu'à l'évocation de suicide, Caleb sent ses poignets le démanger. Il se contrôle en fourrant ses mains dans mes poches de sa veste de manière tout à fait naturelle. Son visage, qu'il a voulu garder neutre tout au long de ce début de conversation se craquelle.  Ses traits se transforment et c'est brusquement une mine inquiète qu'il affiche sans honte. Dès qu'elle a prononcé le mot « douleur », Caleb s'est tout de suite senti concerné. Ce qui ne devrait pas être le cas quand on connaît le silence radio qui s'est installé entre eux depuis des années. Cependant Pippa reste Pippa. Quoi qu'il en dise. Sans réfléchir, il comble les centimètres qui les séparent. Ses mains attrapent fermement celles de la jeune femme. Puis il fait remonter les siennes pour prendre son visage en coupelle. Et la forcer à le regarder. « Tu as mal quelque part ? Pourquoi tu parles de douleur ? Qu'est-ce que tu fais ici ? » Les questions fusent à la vitesse de l'éclair et il s'exprime sans prendre la peine de reprendre son souffle déjà bien erratique depuis le moment où ses yeux sont tombés sur ses traits de poupée en porcelaine. Caleb n'est pas inquiet. Il est carrément passé au stade supérieur. Celui de l'anxiété. Il devrait se foutre de Pippa et de ses problèmes, si problème elle a. Elle fait partie de son passé. Et en débarquant à Berkeley, il s'est juré de faire une croix sur ses années galère pour recommencer une nouvelle vie. Simple et efficace. En théorie. La pratique l'est beaucoup moins. Surtout quand les émotions prennent le dessus de la raison. « Est-ce que tu es malade ? » Murmure-t-il faiblement. Non impossible. Quand ils se sont mutuellement laissés, elle avait une santé de fer. Une hygiène de vie irréprochable. Les prunelles bleutées de Caleb cherchaient vainement des réponses dans celles de Pippa. Sans le vouloir, il affermit sa pression contre ses joues et il put lire à travers elle. Elle revivait la soirée où il avait malencontreusement agrippé son bras avec trop de force. La soirée où tout a dérapé. La soirée où il a perdu à la fois l'une de ses meilleures amies et la fille qui faisait irrémédiablement battre son cœur plus vite. La pilule n'est pas encore passée et elle ne passera jamais. Ses doigts effleurent une dernière fois sa peau avant qu'il ne se dégage promptement. Puis, il se recule pour lui laisser de l'espace et lui faire ainsi comprendre qu'elle est à présent tranquille. Il ne va pas s'approcher de nouveau. « Je suis désolé, je ne voulais pas ... » Il agite sa main, un peu perdu face à la complexité de leurs retrouvailles. « Je ne voulais pas te faire peur, je ne voulais pas te faire de mal. Je suis désolé pour tout ... » Les paroles qu'il aurait du énoncer clairement. Il parvient à les retranscrire dans ses pensées mais les mots refusent de sortir de sa bouche. Il a un réel blocage pour exprimer ses sentiments. Sauf quand il doit parler du vide qu'elle a laissé dans sa vie depuis le jour où leur lien unique s'est brisé. « J'espère que tout ira pour le mieux. Je sais qu'on s'en fout et que je n'ai certainement pas le droit de le dire mais : tu m'as manqué. » « Et pour être tout à franc, tu me manques toujours autant. » La fin de sa palabre se perd dans les méandres de son subconscient. Il se sent honteux de s'être ainsi dévoilé alors il s'enferme dans un silence austère. Pippa le déteste. Elle le lui a répété et il le sait. Le problème majeur est que Caleb n'arrive pas à la haïr comme il le devrait pour se simplifier la vie. Non, c'est tellement plus amusant de se la compliquer.

« Tu n'es pas juste un choc. Tu es l'électrochoc de ma vie. - Caleb »
Revenir en haut Aller en bas
Invité
Invité
avatar

infiltrate my heart and take the pain away. (caleb) Empty
MessageSujet: Re: infiltrate my heart and take the pain away. (caleb) infiltrate my heart and take the pain away. (caleb) EmptyJeu 26 Sep - 22:20

C'était comme se trouver face à un fantôme du passé et l'espace de quelques secondes, elle oublia purement et simplement de respirer. Ce ne fut que lorsqu'il répondit qu'elle se rappela comment faire, et inspira, puis expira lentement. La douleur revint la submerger, par vagues d'une intensité extrêmes mais elle n'aurait su dire si elle n'était du qu'à son dos ou bien au choc que la vision de Caleb face à elle provoquait en elle. Un goût amer de nostalgie, de regrets et de rancoeur dans un mélange acide à vous en bousiller l'estomac. Sa réplique la piqua au vif – comment aurait-il pu en être autrement, elle si susceptible – et elle fronça les sourcils. « Ne me tente surtout pas » lâcha-t-elle avec colère. Si elle avait pu, il n'y a pas que sa tête qu'elle aurait écrasée contre un mur, ce qu'elle se garda bien de préciser. Son regard noir en disait bien assez long sur le fond de ses pensées. Caleb lui rappelait des souvenirs heureux mais surtout une fin douloureuse qui, des années encore, laissait une plaie à vif, pas tout à fait cicatrisée en plein dans sa poitrine et c'est elle qui se réveilla sous son regard perçant. Elle l'aperçut attraper avec précipitation un papier tombé au sol, probablement à cause de leur de collision et elle lui jeta un regard interrogateur avant de se rappeler qu'elle s'en fichait. Ou au moins qu'elle aurait du s'en ficher. Déterminée à ne surtout pas lui laisser l'occasion de percer une solide carapace de rancune forgée avec les années, elle croisa les bras contre sa poitrine, choisit de ne lui poser aucune question qui aurait été naturelle dans un autre contexte mais qui, ici, aurait rendu le tout délicat. Son ton sec ne fit que renforcer l'amertume de Pippa qui darda un regard noir à son encontre. « Pourquoi, tu te sens concerné Caleb ? » rétorqua-t-elle avec un sarcasme plus que malvenu. Elle réalisa à cet instant, pour la première fois depuis longtemps, qu'elle le connaissait encore si mal, que tout ce qu'elle avait cru savoir à son sujet n'était que mensonges et non-dits. La façon dont il disait cela laissait entendre que lui aussi y avait un jour songé et elle se sentit coupable d'avoir plaisanté aussi négligemment à ce sujet. Mais elle n'avait pas à se sentir coupable, pas vrai ? Elle n'avait rien fait de mal et le seul qui aurait du se sentir coupable de quelque chose ici, c'était lui. Elle regretta à l'instant où les mots franchirent ses lèvres d'avoir évoqué la douleur lancinante qui transperçait son corps de part en part. L'inquiétude s'empara de Caleb, si intense qu'elle en devint presque palpable alors qu'il soutenait son regard, ses mains entourant son visage dans un geste qu'elle ne l'avait encore jamais vu faire avec elle. Elle tenta de secouer la tête en signe de dénégation mais se retrouva à grimacer sous l'assaut des lames de poignard qui continuaient d'agiter sa colonne. Pippa ne savait pas mentir, et faisait au contraire preuve d'une franchise désarmante, souvent dure, parfois mauvaise. Il ne fallait jamais lui demander un avis lorsque l'on voulait une réponse diplomate (triste constat pour une étudiante en politique, avait souligné l'un de ses professeurs). Alors, incapable de nier, elle pinça les lèvres. « Non, je vais bien. » Espérant, en grande optimiste qu'elle n'était pourtant pas, que cela suffirait à ce qu'il laisse tomber, ses minces espoirs ne furent que bien trop rapidement déçus. Sa ténacité, qui auparavant la laissait presque admirative, ne fit que l'agacer davantage encore. Elle n'avait aucun compte à lui rendre, plus depuis des années si elle avait un jour eu à le faire, ce qui n'était pas le cas. Même lorsqu'ils étaient amis elle n'éprouvait pas le besoin de toujours tout lui dire, de se confier systématiquement à lui. Une certaine pudeur l'envahissait chaque fois qu'elle se trouvait en sa compagnie, et c'était cela, peut-être plus que le reste, qui lui avait fait prendre conscience qu'elle ne voyait pas en lui un simple ami, comme elle pouvait en avoir par ailleurs. Avec les autres, elle ne se gênait jamais pour faire part de ses histoires, généralement rocambolesques, souvent douloureuses et éphémères, mais avec lui... Elle n'y était jamais parvenue, comme effrayée à l'idée que cela altère leur amitié ou qu'il voit en elle une personne qu'elle n'était pas tout à fait. « Je ne suis pas malade » affirma-t-elle calmement. Elle n'était pas malade, elle était accidentée, bien que le résultat fût le même finalement. Dans un cas comme dans l'autre, il n'existait pas de traitement vraiment efficace et elle devait se contenter de s'abrutir avec des antidouleurs qui ne duraient jamais assez longtemps pour réellement effacer cela. Caleb raffermit la pression sur son visage, et ce simple contact, pourtant insignifiant, raviva en elle une terreur sourde prenait naissance dans son estomac. Automatiquement, ses yeux bleus se teintèrent d'inquiétude à l'idée de ce qu'il pourrait lui faire. Elle n'avait rien oublié de leur dernière rencontre, quand bien même elle l'avait voulu. Elle avait essayé, même, souvent, déterminée à ne garder de leur histoire que le beau, le meilleur, mais n'y était jamais parvenue. Non, il était si aisé de se remémorer avec une précision douloureuse des cris, de la colère, des objets qui volent. Elle avait cru, réellement cru, qu'il finirait même par lever la main sur elle et ce sentiment ne l'avait jamais quittée depuis. Il en aurait été capable, elle en était persuadée. « Caleb tu me fais mal » siffla-t-elle et il la relâcha automatiquement, presque penaud. Consciente du dégoût qui s'était infiltré dans sa voix, elle s'enjoignit à maintenir un calme relatif. « Je ne suis pas malade, fin de la discussion » acheva-t-elle. Ses mains tremblaient légèrement et elle se mit à les triturer nerveusement alors qu'il lui avouait qu'elle lui avait manqué. Les yeux rivés sur ses doigts qui s'agitaient, il lui fallut un long moment avant qu'elle ne trouve quoi lui répondre. La vérité, c'est qu'elle aurait voulu lui dire que lui aussi lui avait manqué, longtemps, avant qu'elle ne finisse par s'habituer à son absence et apprenne à faire avec. C'était triste, comme constat, et pourtant tellement vrai. Mais il lui avait manqué assez longtemps toutefois pour qu'elle se rappelle comme si c'était hier de la plaie béante qu'il avait laissée en elle. Elle hésita, songea même à lui répondre qu'elle aurait voulu pouvoir en dire autant, mais était-elle assez odieuse pour balancer ce genre de choses à celui qui avait compté parmi ses plus proches amis ? Sans doute pas, et c'est ce qui la poussa à ne pas le faire. Elle choisit finalement de dire la vérité, plus douloureuse peut-être, mais plus significative aussi. « Toi aussi. Un temps. Je suppose que c'est comme tout, on finit par oublier les gens et les liens qu'on pouvait avoir avec. » Elle laissa échapper un soupir, plus las qu'agacé. « Tu veux que je te dise ? Je suis aussi bien sans toi dans ma vie. Moi j'ai pas oublié ce qui s'est passé, je peux pas faire comme s'il n'y avait rien eu et que nos chemins s'étaient juste séparés. Tu ne te rappelles peut-être plus, mais moi si. J'ai eu peur ce soir-là, Caleb. Et c'est pas normal d'avoir peur de toi. »

Spoiler:
Revenir en haut Aller en bas
Catahleen Hammersmith
there's no place like berkeley
Catahleen Hammersmith
prénom, pseudo : Stéph'
date d'inscription : 27/07/2013
nombre de messages : 5350
disponibilité rp : nathaniel ;
avatar : shay mitchell

infiltrate my heart and take the pain away. (caleb) Empty
MessageSujet: Re: infiltrate my heart and take the pain away. (caleb) infiltrate my heart and take the pain away. (caleb) EmptyLun 30 Sep - 21:24

Il n'est pas préparé psychologiquement à la revoir refaire surface dans sa vie. Pas qu'il ne veut pas avoir affaire à Pippa, loin de là. Néanmoins, son apparition est synonyme des blessures de son passé. Et c'est ce dernier qu'il s'efforce avec acharnement de gomme petit à petit. La revoir lui fout en pleine face un coup de massue. Celui de ses erreurs, de ses conneries d'adolescent mal dans sa peau qui cherche à se faire accepter par tous les moyens. En ayant Pippa à quelques centimètres de lui, Caleb se rend compte qu'il a définitivement perdu l'une des personnes les plus chères qu'il avait. Et face à cette vérité, c'est le ciel qui s'effondre sur sa tête. « Peu importe que je me sente concerné ou non. Ne fais pas semblant de t'y intéresser. » Réplique-t-il sur un ton peu amène. Le fait qu'elle plaisante avec autant de désinvolture et d'ironie sur un sujet aussi grave, le fait bouillir. Selon lui, il n'y a pas matière à se moquer. Entre sa palabre et son geste de pendaison, il l'a trouvé ridicule à souhait. Cependant, il se garde bien de le lui dire. Jeter de l'huile sur le feu … Non, il vaut mieux éviter. Il eut envie de laisser échapper un rire sans joie quand elle lui certifia qu'elle allait bien. Elle était toujours ( comme dans ses souvenirs ), une piètre fabulatrice. Un sourire nostalgique naît sur ses lèvres mais il l'efface instantanément. Être nostalgique, c'est lui révéler qu'il n'a pas encore fait le deuil de leur ancienne complicité. Et ça, il n'a vraiment pas envie qu'elle s'en aperçoive. « Tu n'es pas une bonne menteuse. » C'est tout. Il n'en dit pas plus. Sa voix claire ne lui fait aucun reproche, il constate juste que de ce point de vue là, elle n'a pas changé. En soit, il l'admire de ne pas pouvoir, de ne pas avoir à mentir. Il soupire de frustration. Il ne comprend pas pourquoi, Pippa nie l'évidence. On ne vient décemment pas faire un tour à l'hôpital lorsque tout va bien. Elle a un problème, il le ressent. « Alors quoi, tu es venue pour une visite de courtoisie ? A d'autres Pippa. » Qu'elle ne veuille pas lui confesser ses secrets, à la limite, il le conçoit. Mais qu'elle le prenne pour le roi des cons en lui répétant toutes les trente secondes qu'elle va bien, qu'elle n'a rien … Non là, il le prend mal. Alors sans faire attention, il exerce une pression un peu plus forte que les autres sur sa jolie frimousse. Et c'est le début du cauchemar. Il se déteste pour lui avoir faire mal ( physiquement parlant ) et pour avoir ressenti un dégoût sans nom dans le son de sa voix. Il se déteste pour ce qu'il est et pour ne pas être capable de contrôler convenablement ses réactions les plus vives. Il n'ose plus la regarder, de peur de la voir énerver contre lui. Il hoche doucement la tête pour acquiescer à sa demande. Fin de la conversation. « D'accord. » Murmure-t-il. Tu ne fais plus parti de sa vie mon garçon donc te renseigner de ses moindres faits et gestes et un droit qui ne t'est plus alloué. Pour tenter d'apaiser un tant soit peu la tension qui règne entre eux, il prend la parole. Et essaye de s'ouvrir du mieux qu'il peut. Avant de se renfermer sur lui-même et redevenir muet. A vrai dire, il attend une réaction de sa part. Positive de préférence. Malheureusement, ce n'est pas lui qui décide. Les deux premiers mots qu'elle prononce lui donne un infime espoir … Qui s'éclate dès la phrase suivante. Boum. Il vient de se prendre une claque fictive en pleine face.Son regard bleuté s'assombrit imperceptiblement et il a du mal à avaler sa salive tellement sa gorge s'en retrouve serré. Les paroles de Pippa sont loin d'être fausses mais il ne peut s'empêcher de mal les vivre. « Tu as sans doute raison, on finit par oublier. » Ou pas Pippa. Pour lui, cette hypothèse est farfelue. Il n'est pas d'accord avec elle mais il n'est pas assez bien placé dans son estime pour émettre la moindre objection. Lui dire qu'elle a tort, reviendrait à la provoquer. Ce qui amènerait une nouvelle dispute entre eux. Et la jeune femme semble bien trop blasée pour cela. De plus, Caleb n'a pas la force de s'opposer à elle aujourd'hui. Sa séance avec son médecin a été bien trop intense moralement pour qu'il veuille se battre avec Pippa. Il se contente de reculer d'un pas, mettant un peu plus de distance entre eux. Ce mot résume à la perfection leur amitié d'antan. Distance. Il l'écoute et essaye de cacher une grimace gênée quand elle évoque le passé. Cependant, il ne lui en veut pas. Elle est bien mieux sans lui. Comme toutes les autres personnes qui le côtoient ou qui l'ont côtoyé un jour. Il baisse le nez avant de relever ses prunelles pour les ancrer dans celles de son ancienne amie. « Je sais que j'ai merdé. Deux fois. » Finit-il par avouer peu fier de ses actions envers elle lorsqu'ils étaient plus jeunes. Deux fois. Rien que ça. L'humiliation et son pétage de plombs. Pippa a vraiment de quoi le maudire. « Crois-le ou non mais si je pouvais revenir en arrière, j'enverrais au diable toute mon ancienne bande de pseudos potes. Et j'effacerai l'humiliation que je t'ai fait subir. J'ai fait une erreur Pippa. Une erreur monumentale. » Et depuis ce jour, il s'en veut. Il a perdu l'amitié d'une perle pour quelques mecs qui l'on traité de bizarrerie ambulante face à ses réactions. Il a choisi la facilité au détriment d'une Pippa qui a toujours été à ses côtés sans jamais le juger. Ses reproches sont fondés et même avec la meilleure volonté du monde, il sait par avance qu'il ne peut pas parvenir à lui expliquer pourquoi il a agi de la sorte ce soir-là. Il ouvre la bouche, cherche ses mots et la referme aussitôt. Il ne peut décemment pas lui dire la vérité. Et S'empêtrer dans un mensonge de plus ne l'enchante pas particulièrement. Cependant, il n'a pas le choix. « Je n'ai pas oublié non plus. » Dit-il complètement dépassé par le resurgissement de tous ces souvenirs. Comment pourrait-il oublier ? Cette soirée à été le début de sa chute aux enfers. Car après, il y a eu Georgia, et puis les moqueries incessantes, et puis les marques sur ses bras et puis la tentative, et puis, et puis, et puis … La liste est bien trop longue. Il n'a pas d'excuse valable. Et surtout, il ne souhaite pas se servir de sa maladie comme d'un bouclier. Lui dire « salut, je suis atteint du trouble de personnalité bordeline » pour ensuite voir de la pitié dans ses yeux … Jamais. Il est encore préférable de passer pour le salaud de service. Cela le tue mais au moins, il n'est pas dévalorisé à cause de cette putain de gangrène qui le ronge de l'intérieur. « Mes plus plates excuses ne mèneront à rien et … Je n'ai pas d'explication à te fournir. » Premier mensonge. Moins de dix minutes après leurs retrouvailles, il se piège déjà lui-même en omettant sciemment de lui mentionner la vérité. Son hésitation quant à son mensonge n'a duré un millième de seconde. Pas de quoi alerter Pippa. Du moins, c'est ce qu'il espère. Las de cacher sa véritable nature, il essaye d'abréger son échange avec la jeune femme. « Bon, on fait quoi ? On rase les murs quand on s'aperçoit à Berkeley ? On change de couloir ? » Il ne va pas jusqu'à proposer l'ultime solution, à savoir changer d'université parce qu'il a presque peur qu'il lui dise oui. « Si tu le désires réellement, je ne te parlerais pas et je ne t'accosterais pas non plus. Pose tes conditions, je les accepte. » Ajoute-t-il désireux d'en finir au plus vite. Il a une espèce de douleur qui lui entrave la poitrine. Et ce n'est pas du aux médicaments qu'il ingurgite quotidiennement. Non, ce poids qui l'accable, c'est le rejet de Pippa. Il est encore bien attaché à elle. Trop. Faible, voilà ce qu'il est. Elle fait partie de son passé. Elle se tue à le lui répéter toutes les deux phrases. Il serait grandement temps que cette réalité ( aussi funeste soit-elle ) rentre dans sa caboche. A cause de la faiblesse de nos sens, nous sommes impuissants à distinguer la vérité.
Revenir en haut Aller en bas
Invité
Invité
avatar

infiltrate my heart and take the pain away. (caleb) Empty
MessageSujet: Re: infiltrate my heart and take the pain away. (caleb) infiltrate my heart and take the pain away. (caleb) EmptyJeu 3 Oct - 20:01

« Je ne fais pas semblant » répliqua-t-elle, le regard pointé en direction du plafond. Le suicide était, comme beaucoup d'autres choses à ses yeux, inexplicable et inutile. Est-ce qu'on se sentait mieux libéré de la pression qui entravait au point de mettre fin à ses jours ? Non. On était mort, point. Pas d'au-delà, pas de réincarnation, pas de petit ange pour venir accueillir aux portes du paradis, seulement du noir, du néant et personne pour le réaliser. Le suicide était le summum de la lâcheté et personne ne l'en ferait en démordre, même avec les meilleures raisons du monde. Rien ne justifiait un tel geste et obtus comme jamais, Pippa avait une idée bien arrêtée sur la question qui la poussait à ne pas vouloir poursuivre sur le sujet et encore moins avec Caleb. C'était le genre de débat qu'on avait entre amis, dans des dîners qui viraient inévitablement sur la politique, la guerre et la mort après quelques verres de trop, pas le débat qu'on évoquait avec... qu'était-il au juste ? Un ancien ami ? Pas tout à fait. Mais pas tout à fait grand-chose d'autre non plus. Il ne lui en avait pas laissé le temps, songea-t-elle avec l'amertume caractéristique qu'elle éprouvait chaque fois qu'elle s'aventurait à y repenser. Il s'était contenté de la jeter hors de sa vie comme la dernière des malpropres, pour venir s'excuser avant de littéralement péter un câble. Ancien ami, donc. Un peu trop concerné par la raison de sa présence ici d'ailleurs. Non, Pippa n'était pas bonne menteuse et ne l'avait jamais été, et c'était un défaut aussi bien qu'une qualité. La vérité était systématiquement à double-tranchant, jamais aussi douce qu'un mensonge, mais toujours efficace pour résoudre les problèmes. Elle haïssait le mensonge et l'hypocrisie, et se faisait détester de balancer des vérités blessantes avec froideur. Pragmatique et les pieds sur terre. Mais lorsqu'on en venait à Caleb, elle préférait de loin de pas avoir à lui raconter toute sa vie comme s'il s'agissait d'un vieux pote qu'on retrouve par hasard. Il n'était plus un vieux pote, n'avait même jamais gagné ni mérité ce titre qu'elle lui retirait de fait. Alors non, elle ne se confierait pas sur les malheurs de Pippa, pas aujourd'hui, ni jamais. « Certaines choses ne changent pas » se contenta-t-elle de répondre en haussant les épaules. « Ouais, une visite de courtoisie. Je me suis dit que ça serait tellement plus drôle de passer ma journée à attendre à l'hôpital plutôt qu'à faire quelque chose d'utile de ma vie. » Son regard balaya une nouvelle fois le plafond. Si avec ça il ne comprenait pas qu'elle ne répondrait pas, elle ne voyait pas quoi faire de plus. Elle avait oublié qu'il pouvait être aussi tenace qu'elle, parfois. « Problème de dos, t'as pas besoin d'en savoir plus. » Et la discussion s'arrêterait là concernant la raison de sa présence au San Francisco General Hospital. Et avec un peu de bon sens, il noterait qu'elle-même n'avait pas daigné lui poser la question en retour. Que faisait-il ici ? Etait-ce réellement important de le savoir ? Elle l'avait sorti de sa vie sans ménagement, comme lui l'avait fait auparavant, et n'avait de fait plus aucun intérêt à tout savoir de ses agissements quand bien même la curiosité la piquait assez pour qu'elle se pose la question quelques secondes. Elle secoua la tête, comme pour chasser ces pensées de son esprit. Si elle aurait tout donné pour ne pas avoir ce genre de discussion, dans ce genre d'endroit, Caleb en revanche semblait déterminé à faire amende honorable, ici et maintenant, et cela qu'elle l'ait voulu ou non. C'était trop tard, voulut-elle répondre. Qu'est-ce que ça pouvait foutre, qu'il soit désolé ? Tout ça s'était passé il y a si longtemps qu'elle avait l'impression que c'était arrivé dans une autre vie. Une vie où elle n'était qu'une fille raillée pour son statut social dans une ville qui ne permet pas l'échec, qui ne permet rien d'autre qu'un simulacre de strass et paillettes pour seule preuve de réussite, histoire de mieux cacher les histoires moins reluisantes. Pippa avait changé, depuis l'époque Los Angeles. Elle s'était affirmée, s'était forgée une armure en béton armé capable de résister à toutes les tempêtes, toutes les critiques, toutes les moqueries. A présent, tout cela lui était égal et tout le monde pouvait la dénigrer, elle savait qu'un jour, elle finirait par leur rendre la monnaie de leur pièce. Ce n'était qu'une question de temps, et de patience. Pippa était étudiante dans l'une des plus prestigieuses universités au monde, un joli pied de nez à tous les idiots de son lycée sans doute perdus dans leur pauvre fac de quartier. Retour à Caleb et des excuses sans doute trop tardives pour être réellement prises en compte. Elle ne pouvait s'empêcher de noter combien il semblait sincère, et elle le croyait, elle le croyait vraiment lorsqu'il lui disait qu'il regrettait. Bien sûr qu'il devait le regretter, il n'avait rien d'un monstre d'égocentrisme. Mais il n'en restait pas moins que le temps avait fait son œuvre, avait nourri les rancoeurs puis l'indifférence et qu'à présent, leur relation n'était qu'un souvenir, encore un peu acide, mais un souvenir quand même. « L'important c'est pas que je le crois ou non, l'important c'est que tu l'as fait malgré tout. Je sais pas, je pensais que tu valais mieux que ta bande de pseudos potes, que tu vivais au-dessus des préjugés et surtout que tu étais assez mature pour les envoyer se faire foutre. Apparemment j'avais tort. » Elle disait cela sans la moindre colère, plutôt avec une facilité déconcertante qui masquait à merveille la souffrance qu'elle avait ressenti ce jour-là et qu'elle ressentait encore, même maintenant. « Je peux pardonner les gens, c'est dans mes cordes. Mais toi c'est pas le problème de te pardonner, c'est juste que la déception a été trop grande pour que je fasse comme si de rien n'était maintenant. » La déception, c'est ça le plus difficile quand on perd quelqu'un. C'est insidieux, ça se glisse en vous, s'infiltre par tous vos pores jusqu'à ce que vous finissiez par ne plus voir que ça, par ne plus éprouver que ça. Et alors c'est foutu, il n'y a pas de marche arrière possible. On se remet de la traîtrise, on ne se remet pas de la déception. « Quant au reste... des excuses ne suffiront jamais, je le sais et tu le sais, je ne comprends même pas que tu oses me les présenter aujourd'hui. T'as quoi, quatre ans de retard ? Cinq ? Peut-être plus, j'ai arrêté de compter les années. Ca aurait eu de l'importance si tu l'avais fait sur le moment, mais maintenant ça n'en a plus aucune. » Elle ne veut pas de ses explications, quand bien même seraient-elles les plus plausibles du monde. Elles ne justifiaient rien, n'excusaient rien. Il avait failli porter la main sur elle, elle aurait pu le jurer à son regard, et si ce n'avait été que des objets sans grande valeur qu'il avait balancés contre le mur à côté d'elle, il n'en restait pas moins que la violence dont il avait fait preuve à son égard justifiait parfaitement le fait qu'elle préfère rester à des kilomètres de lui pour le restant de ses jours. Elle releva la tête à sa question et poussa un soupir. Ce qu'elle aurait voulu, c'était n'avoir jamais à le recroiser, ni ici, ni ailleurs. De là à raser les murs en sa présence, non. Elle n'était pas mauvaise, pas à ce point, mais cela ne changerait rien. Le simple fait de se dire bonjour en se croisant dans un couloir ne présentait aucun intérêt s'il n'y avait rien derrière. « C'est pas une question de ce que je veux ou pas. Ce serait ridicule que tu changes de couloir simplement parce que tu me croises et clairement je ne le ferai pas. J'ai autre chose à faire que m'amuser à t'ignorer. Mais ça ne veut certainement pas dire que je suis prête à te reparler, ou à pardonner, ou quoi que ce soit d'autre. Ca veut juste dire que je suis capable de cohabiter dans une immense université avec toi sans pour autant prétendre que j'ai envie de te voir ou de te parler. Ca s'appelle l'ignorance, ça fonctionnait très bien toutes ces années et ça ne me pose aucun problème de continuer sur ma lancée. » Pippa est forte, très forte pour ignorer les gens, elle le droit à des années d'entraînements face aux moqueries de ses camarades. Et elle sait bien qu'il n'y a rien de pire que l'ignorance. Même la colère, même la haine valent mieux que ça, parce qu'elles témoignent d'un semblant d'intérêt. Et elle pourrait le faire. Elle a toutes les ressources nécessaires pour le détester, avec tout le passé qu'ils ont. Mais à quoi bon réveiller des émotions enfouies en elle, verrouillées dans un endroit qui n'est plus accessible à Caleb depuis cette nuit-là ? « Je suis désolée Caleb, quoique tu cherches à obtenir de moi, tu ne l'obtiendras pas. Ni pardon, ni acceptation. »
Revenir en haut Aller en bas
Catahleen Hammersmith
there's no place like berkeley
Catahleen Hammersmith
prénom, pseudo : Stéph'
date d'inscription : 27/07/2013
nombre de messages : 5350
disponibilité rp : nathaniel ;
avatar : shay mitchell

infiltrate my heart and take the pain away. (caleb) Empty
MessageSujet: Re: infiltrate my heart and take the pain away. (caleb) infiltrate my heart and take the pain away. (caleb) EmptyJeu 17 Oct - 9:56


Il a oublié à quel point, elle peut être cynique quand elle s'en donne la peine et les moyens. La réponse à laquelle il doit faire face le prend de court et le laisse un instant sans voix. Pippa qui se fout plus ou moins de lui par rapport au fait qu'il se soucie d'elle. Comme s'il n'avait pas le droit. Quoi qu'il a dû le perdre depuis des années ce droit. Pour la deuxième fois en moins de dix minutes, elle lève les yeux au plafond. Si elle espérait passer inaperçue, c'est raté. « Le plafond a-t-il un intérêt soudain pour toi ou je t'emmerde tellement que tu le trouves plus intéressant ? » Simple question, certes, mais dite sur un ton mordant. Il hoche la tête en guise d'assortiment. Problème de dos, c'est vague mais au moins, il a eu une réponse de sa part. Ce qui constitue un net progrès dans leur discussion car auparavant Pippa est fermée à toute possibilité de le lui dire. Il meurt d'envie de savoir comment, pourquoi et autres détails, néanmoins, il ferme sa bouche. Rien de tel pour la braquer à nouveau et qu'elle se ferme comme une huître. Il est soulagé qu'elle ne le questionne pas en retour. Cela lui évite de lui mentir en inventant une excuse bidon dont il ne saurait pas se dépêtrer si jamais elle entrait dans le vif du sujet en posant d'autres questions. Pour une fois, son désintérêt pour lui est une source de soulagement. Il continue de blablater, cependant les reproches et commentaires qui fusent du côté de la brune le ramène brutalement sur terre. Ils ne sont plus amis. Et elle lui en veut. Cependant, il ne la blâme pas. Elle a raison. Entièrement raison. Il a foiré sur toute la ligne avec elle. Il a brisé leur amitié juste par peur du regard négatif des mecs avec qui il traînait à l'époque. Et aujourd'hui, il ne parvient pas à se faire pardonner de la jeune femme. Ce qui est, en somme, logique puisque lui non ne supporterait pas d'être trahi de la sorte. « Il faut croire que ton opinion était bien trop haute. Finalement je ne suis que comme tous ceux qui t'ont fait des remarques acerbes sur ta différence sociale. » Bien sûr que son opinion est faussée. Elle l'avait toujours vu bien mieux qu'il n'était en réalité. Elle lui avait trouvé des qualités et des points positifs qu'il n'avait pas. Forcément en découvrant son vrai tempérament la chute n'en avait été que plus rude. Toutefois il se permet d'ajouter. «  A leur différence, j'ai appris à te connaître et à t'apprécier. Je n'ai jamais eu de préjugés envers toi. » il a merdé certes, mais son affection pour son ancienne amie était réelle. Elle l'est encore aujourd'hui. Sauf qu'elle n'est plus partagée. Les mots de Pippa sont durs à entendre mais il les encaisse sans broncher. Il mériterait sa colère, qu'elle le frappe pour se soulager mais elle n'en fait rien. Car, comme elle le dit si bien elle-même : la déception est trop grande. Et contre ce sentiment, Caleb ne peut rien faire. Il est impuissant et surtout émotionnellement pas préparé à faire face. Malheureux de l'avoir faite souffrir alors que Pippa est la personne la plus douce du monde, il baisse sa tête, signe de repentance. Sans toutefois relever la parole. Il a quatre ans de retard. Peut-être qu'elle ne s'en souvient pas du tout mais lui, à compter les années. Cela fait quatre ans qu'il a pété les plombs sur elle après s'être « amusé » à l'humilier devant tous les mecs de sa pseudo bande. « Je te les présente aujourd'hui parce que je ne veux pas que tu penses que tu n'as pas compté pour moi et que je me suis joué de toi. Peut-être que ça n'a plus d'importance car tu es passée à autre chose mais c'est ainsi. Je te les présente que tu veuilles les entendre ou non. » Déclare-t-il sur un ton très calme. Il ne cherche pas plus à s'expliquer car la jeune femme ne semble pas très allante quant au fait de l'écouter. De plus, si jamais il lui apportait les informations nécessaires à la compréhension de son comportement, il serait obligé de lui exposer sa maladie. Et ça, c'est tout bonnement hors de question. Quitte à choisir, autant se faire détester de Pippa. Les paroles qu'elle prononce ne le rassure pas le moins du monde. Au fond de lui, il avait eu ( durant une infime seconde ) l'espoir qu'elle lui dise qu'ils pourraient se dire bonjour si jamais ils venaient à se croiser au détour d'un couloir. Ou un signe de tête dans le cas où les mots seraient de trop. Mais non. Ignorance totale. Elle énonce cette envie comme s'il s'agissait de l'action la plus facile à effectuer. Pour elle, probablement. Pour lui, c'est une toute autre affaire. « Moi, ça me pose un problème. Je ne suis peut-être plus ton ami et tu as sans doute facilement tiré un trait sur notre amitié mais sache qu'il n'en est pas de même pour moi. Désolé Pippa, l'ignorance, ça ne me convient pas. » Mais alors pas du tout. Il soupire en levant les yeux au ciel. « J'ai compris. Paria à vie sur la black list de Pippa Montgomery. » On pourrait croire qu'il s'en fiche car son visage reste neutre de toutes émotions mais le son de sa voix révèle une souffrance bien plus profonde. Penaud, il se balance d'un pied sur l'autre. Ils ne savent plus quoi se raconter alors qu'avant, les sujets de conversations pleuvaient entre eux. Les années sont passées et on sent bien que leur complicité d'antan s'est consumée. Caleb en est le premier malheureux et ce même s 'il faut tout pour le cacher aux yeux de Pippa. Il s'apprête à prendre congé quand une infirmière surgit devant eux avec un fauteuil roulant. Selon les dires de son ancienne amie, elle a juste mal au dos ... Alors pourquoi aurait-elle besoin d'un fauteuil pour se déplacer ? Perplexe, le lambda fronce ses sourcils tout en priant pour que l'infirmière en question ne lui fasse aucune remarque. Il vient depuis un certain temps et elle fait partie de celles qu'il côtoie assez régulièrement. Il lui adresse un pauvre sourire mal à l'aise et par chance, elle ne fait aucun commentaire. Le bonheur du secret médical qui doit être gardé en toutes circonstances. Avec un regard bienveillant pour Pippa, elle lui désigne le fauteuil. « On y va mademoiselle Montgomery ? » A ce moment, le bio accroché à sa ceinture se met à résonner fortement. Caleb comprend immédiatement qu'il s'agit d'une urgence et il saute sur l'occasion pour passer un peu plus de temps en compagnie de la jeune femme. Il pousse doucement l'infirmière pour se mettre aux commandes du fauteuil. « Allez-y, je m'occupe de l'emmener. Quelle salle ? » Toujours bon de se renseigner s'ils ne veulent pas tourner en rond durant un temps infini. Après avoir reçu les informations adéquates, le jeune homme fait rouler l'engin dans le couloir. Il voit bien que Pippa est loin d'être aux anges mais faute d'infirmière, elle va devoir de contenter de lui. D'abord silencieux, il finit par prendre la parole car devant la bouille refrognée de Pippa, il sait par avance que ce n'est pas elle qui va faire le premier pas. En bon gentleman, caleb s'y colle avec un semblant de bonne humeur. « C'est bon, je te conduis et je m'en vais. Ne fais pas cette tête là, tout le monde croit que je t'emmène à l'abattoir. » Et c'est vrai. Les patients dévisagent ce duo qui ne semble pas au sommet de sa forme. Forcément quand on voit une Pippa tirer une tête de six pieds de long, il y a de quoi s'interroger. Lui passe pour le bourreau bien évidemment. Zéro effort de sa part pour qu'il soit pardonné. Il en fait le constat. Et il est amer.

Spoiler:
Revenir en haut Aller en bas
Invité
Invité
avatar

infiltrate my heart and take the pain away. (caleb) Empty
MessageSujet: Re: infiltrate my heart and take the pain away. (caleb) infiltrate my heart and take the pain away. (caleb) EmptyJeu 24 Oct - 19:57

« Si tu tends le bâton pour te faire battre, aussi... » soupira-t-elle, se forçant à maintenir un semblant de contact visuel avec Caleb, puisqu'il le lui demandait aussi gentiment. Non, le plafond n'avait rien de passionnant, mais son interlocuteur l'exaspérait tellement qu'elle était incapable de ne pas le faire. Réflexe systématique, balayer les cimes du regard suffisait généralement à faire passer le message. Généralement. Elle sentait qu'il commençait à perdre patience, presque autant qu'elle, qu'il peinait à masquer la relative sérénité dont il avait fait preuve jusqu'à présent. Elle ne comprenait pas comment il pouvait encore rester face à elle, alors qu'elle n'avait fait aucun effort pour se montrer ni agréable ni même courtoise avec lui depuis le début. A sa place, elle n'aurait pas insisté plus d'une demi-minute avant de s'enfuir sans demander son reste. Ce qui la poussait elle aussi à rester malgré tout, malgré l'agacement qu'il faisait naître en elle et la nostalgie malvenue qui s'était emparée d'elle à l'instant même où leur regard s'était croisé? Elle n'aurait pu l'affirmer avec certitude. Peut-être était-ce ce besoin inné et parfaitement irrépressible de retrouver cette étincèle qui avait si longtemps caractérisé leur amitié. L'envie de s'accrocher à un fragment de leur passé, qu'elle avait pourtant enterré le soir-même de leur dernière entrevue. L'incapacité à tourner la page, malgré les efforts. C'était facile, de ne pas penser à lui, lorsqu'elle ne risquait pas de le croiser à chaque détour, au coin de chaque couloir. Pippa fonctionnait de façon relativement simple, du moins le pensait-elle, persuadée que loin des yeux, loin du cœur figurait parmi ses nombreux mantras. Lorsqu'elle n'avait pas à se plonger dans son regard azur, elle ne risquait pas de mettre de côté sa rancoeur et pouvait au contraire la nourrir de souvenirs déplaisants. A présent... et bien à présent elle-même n'était plus tout à fait certaine de ce qu'elle cherchait. Des explications, sans doute, bien qu'elle jurât ne pas vouloir les entendre ou s'en moquer éperdument. « C'est encore pire » répliqua-t-elle avec toute la froideur dont elle était encore capable. Il avait appris à la connaître, justement, il avait perdu de facto la possibilité de la railler et pire, de l'humilier devant tout le monde. Certains auraient dit qu'il s'agissait plus d'une blessure d'ego que d'une blessure de cœur, mais c'était faux. Pippa savait ce qu'elle avait ressenti lorsqu'il lui avait balancé son discours soigneusement calibré, maîtrisé au mot près. De la déception, de la colère, et la sensation que quelqu'un venait de s'emparer de son organe, au creux de sa poitrine, pour l'en arracher avec violence. C'était sans doute ça, d'avoir le cœur brisé. Elle n'aurait su le dire, c'était la première et la dernière fois qu'elle avait ressenti cela. Elle ne pouvait pas le comparer avec quoi que ce soit d'autre. Mais elle pouvait affirmer qu'elle avait eu mal, plus que les mots n'auraient suffi à le dire. « Toi, plus que tous les autres, me connaissais. Et malgré ça, malgré la soi-disante affection que tu me portais, tu n'as pas hésité une seule seconde à me faire du mal, sciemment. Tu imagines, ce que ça fait ? Non, tu n'as pas idée bien sûr, toi tu n'as jamais eu à vivre ça » cracha-t-elle. Il ne savait pas ce que ça faisait, Caleb. Lui avait toujours été entouré d'une foule d'amis, de gens parmi lesquels il se mêlait aisément. Il avait tout pour se faire apprécier des autres, le statut social, l'argent, le physique. Il ne pouvait pas comprendre ce qu'il avait représenté pour elle, en-dehors de l'amitié qu'ils partageaient ou des sentiments naissants qu'elle éprouvait pour lui. Il avait été son point d'ancrage, son repère, une raison de croire qu'elle arriverait à quelque chose. Il avait compté pour elle plus qu'il ne pouvait même se l'imaginer. C'était ça, plus que le reste, qu'elle ne parvenait à pardonner. « Ca n'a pas d'importance, pas parce que je suis passée à autre chose mais parce que t'arrives trop tard. Je te l'ai dit, j'ai changé, la gamine intello et rejetée n'existe plus, c'était elle qui avait besoin d'excuses et d'explications. Moi, je m'en fous. » Elle le défia du regard quelques instants mais, incapable de le soutenir, fut contrainte de baisser les yeux vers le sol, plus mal à l'aise que jamais. Sa remarque eut le mérite de lui faire relever les yeux encore plus vite, alors qu'elle lui jetait un regard choqué. Comment pouvait-il avoir le culot de lui dire ça ? Parce qu'il croyait quoi, que ça ne lui avait pas pris une éternité pour l'oublier ? Qu'elle s'était contentée de claquer des doigts pour le faire disparaître de sa vie du jour au lendemain ? Elle avait des millions de souvenirs pour se raccrocher à lui et à leur amitié, des tas de choses qu'elle voyait, entendait, sentait, des tas de choses qui la ramenaient sans cesse à Caleb, qu'elle l'ait voulu ou non. « Facilement tiré un trait sur notre amitié ? » Elle ne parvint pas à contenir la colère qui, grondante, menaçait de s'emparer entièrement d'elle jusqu'à lui faire hausser la voix dans les aigus. « Comment peux-tu dire ça ?! Tu sais ce que j'ai vécu toutes ces années sans toi ? T'en as pas la moindre idée, n'inverse pas les rôles veux-tu ! Tu crois que j'ai voulu t'oublier ? Non, j'ai du apprendre à faire sans toi, jour après jour, pendant des mois. Mais qu'est-ce que tu crois, que ça a été facile ? C'est toi le salaud de l'histoire, c'est pas moi ! » Pippa était prête à poursuivre, se moquant éperdument des regards que les gens commençaient à lui lancer, mais elle fut coupée en plein élan par l'arrivée d'une infirmière, munie d'un fauteuil roulant qu'elle trimballe gaiment. Elle jeta un regard horrifié, d'abord au fauteuil, puis à l'infirmière, pour terminer sur Caleb. Quoi ? Mais non, elle était en pleine forme, elle n'avait absolument pas besoin de cet appareil de torture. « Je suis pas infirme, bon sang ! » pesta-t-elle sous le regard bienveillant de son interlocutrice. Contrainte de s'y asseoir, en dépit de ses virulentes protestations, elle adressa un regard mauvais aux deux, comme si elle était persuadée qu'il s'agissait d'un complot contre elle pour la mettre complètement mal à l'aise. L'infirmière fut appelée ailleurs, les laissant, Caleb et elle, de nouveau seuls. De mauvaise grâce, elle s'installa dans le fauteuil roulant, bras croisés contre sa poitrine dans un parfait mimétisme des gosses qui boudaient. « J'ai pas besoin de cette connerie » maugréa-t-elle. Cela avait au moins le mérite de la distraire quelques secondes de Caleb, et de ne pas avoir à poursuivre ce qui s'apparentait à un règlement de compte à retardement. « Je suis en train de me faire pousser par un type qui est sorti de ma vie y a des années, dans un putain de fauteuil roulant comme si j'étais à l'article de la mort. Je crois qu'à choisir, je préfèrerais encore aller à l'abattoir tu vois. » Pippa ne se donna pas la peine de se montrer aimable, encore moins avec lui, et durant tout le trajet, elle continua à bougonner, furieuse d'être traitée comme une infirme sur le point de mourir. Elle avait des problèmes de colonne vertébrale, pas un cancer en phase terminale ! « Tu imagines ce que c'est d'être considérée assez à l'agonie pour qu'on me traîne en fauteuil roulant ? C'est humiliant, voilà ce que c'est. » Experte dans l'art de faire un drame de tout et n'importe quoi, elle aurait pu continuer des heures durant à se plaindre mais n'en eut pas le temps alors qu'ils arrivaient devant la porte. Elle s'appuya sur ses bras, prête à se relever, mais l'effort réveilla la douleur et lui arracha une grimace. Elle peina à contenir un cri mais rien n'aurait été plus humiliant que ça, aussi mordit-elle sa lèvre, jusqu'au sang. Elle jeta un regard désespéré à Caleb. « Aide-moi à sortir de cet instrument de torture... » murmura-t-elle, plus fragile qu'il ne l'avait jamais vue. « S'il te plaît... »
Revenir en haut Aller en bas
Catahleen Hammersmith
there's no place like berkeley
Catahleen Hammersmith
prénom, pseudo : Stéph'
date d'inscription : 27/07/2013
nombre de messages : 5350
disponibilité rp : nathaniel ;
avatar : shay mitchell

infiltrate my heart and take the pain away. (caleb) Empty
MessageSujet: Re: infiltrate my heart and take the pain away. (caleb) infiltrate my heart and take the pain away. (caleb) EmptyVen 1 Nov - 17:54

Une micro seconde. Voici ce qu'elle lui accorde. Une micro seconde pour apercevoir les prunelles de son ancienne amie. Avant que le plafond ne les harpent de nouveau. Il a l'impression d'être un moins que rien à sa façon d'agir. Mais qui est-il pour lui faire des reproches ? Plus personne maintenant. Il tente une vaine explication mais ses idées s'embrouillent dans son cerveau et au final il aggrave son cas. Comme à chaque fois qu'il ouvre la bouche pour s'exprimer depuis qu'il a retrouvé Pippa. Il se demande si le mieux n'aurait pas été de l'ignorer royalement et de tracer son chemin. Solution de lâcheté. Cette envie lui tiraille encore le ventre mais il sait que ce n'est pas la bonne attitude à adopter. Ils ont besoin de parler. Lui, en tout cas en a besoin. Tant pis si tout explose entre eux. Rien ne peut être pire que des années de silence à se questionner sur la vie de l'autre. « Il n'y a pas de soi-disante affection. Mon affection n'était pas feinte mais sincère. Tu peux m'accuser de tous les maux de la terre mais pas de celui-là. Qu'est-ce que tu en sais que je n'aie jamais eu à subir quoi que ce soit ? Me semble pas que tu aies été à mes côtés pour le vivre. » bien évidemment qu'elle n'était pas là. Pas là quand il a dû subir les moqueries de son « meilleur ami » dès l'âge de dix. Pas là quand Georgina l'a lâchement abandonné dès qu'elle eut découvert sa maladie. Pas là pour le consoler à chaque séance chez le psy qui se terminait mal. Pas là quand sa lame a heurté et déchiré son épiderme la première fois. Ni toutes les autres fois. Pas là pour l'aider à cacher ses cicatrices. Lui aussi est désespérément seul. Alors oui, il imagine très bien les souffrances de Pippa, cependant il ne continue pas sur sa lancée. Ce serait une perte de temps. « Tu as changé. Je préfère la Pippa de mes souvenirs. Peut-être qu'elle était plus fragile mais elle n'aurait jamais dit je m'en fous pour parler de nous. » Dès que les mots sortent de sa bouche, il sait qu'il vient de commettre une autre erreur. Il la voit à la façon dont elle se met à le dévisager alors que ses traits fins se crispent. C'est le début de la tempête. Il s'est exprimé avec maladresse et à présent, la voilà prête à lui sauter à la gorge. Il commence par grimacer avant de se tendre complètement. Ce qu'elle lui dit est injuste. Il sent que les prémices de la colère sont en train de l'envahir. Elle est forte pour lui envoyer une montagne de réprimandes. Qu'elle se tienne bien sur ses gardes car lui aussi. Jusqu'à présent, il a tout pris sur lui, bien conscient de ses tords mais là c'est trop. « Et toi, tu sais ce que j'ai vécu sans toi ? Tu sais ce que j'ai dû traverser ? Tu crois que j'ai voulu t'effrayer à mort cette nuit-là ? Non bien sûr que non. Tu te postes dans le rôle de la victime parfaite sans songer que moi aussi j'ai souffert. Oh surprise Pippa, j'ai un cœur et il a salement été amoché quand j'ai vu la peur et le dégoût dans tes yeux ! » Il clame tout haut tout ce qu'il retient dans son for intérieur depuis des années. Il le clame tellement fort que des dizaines de paires d'yeux les dévisagent avec curiosité. Ils sont comme deux bêtes sur la piste du cirque que les spectateurs observent avec plus ou moins d'intérêt. Caleb déteste se sentir épié, surtout par des inconnus qui jugent en un seul regard. Il poursuit sur le même ton désabusé mais un ton au dessous. « Je suis le salaud, c'est de ma faute. Te fatigue pas à te répéter, je l'ai assimilé. » Il est fatigué. Plus mentalement que physiquement. Il aimerait tout lui raconter, qu'elle sache la vérité, qu'elle comprenne qu'il n'est pas forcément toujours maître de ses actions. Même si elle ne l'accepte pas, lui pourrait essayer d'avancer si il parvenait à le lui dire. Néanmoins, il sait qu'il n'en a pas la force et qu'il ne l'aura jamais. Leur crise mutuelle est arrêtée dans son élan par une personne du service médical. Tant mieux. Ils se sont balancés assez de saloperies pour la journée. Silencieux, Caleb écoute les paroles des deux femmes. Pas infirme, pas infirme … Apparemment si d'après le jugement de l'infirmière. Le jeune homme se garde bien se lui profiter de ses réflexions. A la place, il demande le numéro de la chambre dans laquelle il doit la conduire. Moins dangereux comme sujet. Il hoche la tête face à ses directives tandis que Pippa bougonne de bon cœur. Il ne réplique rien et se contente de pousser le fauteuil. Pippa a le don de toujours mettre sa mauvaise humeur en avant. Cependant, Caleb a décidé de passer outre et de ne pas se disputer à nouveau avec elle. Ils se sont donnés en spectacle une fois, c'est bon, cela suffit. « Je sais. » sont les deux seuls mots qui traversent sa bouche pour se perdre dans le couloir blanc. Il sait que c'est humiliant d'être traité comme le dernier des moins de rien parce que l'on est malade. Il sait que les autres ont tendance à voir une petite chose fragile sur le point de se casser à chaque mouvement. Il comprend ce qu'elle ressent coincée dans cet engin. Toutefois, il n'épilogue parce qu'il ne veut pas passer de sa situation à lui. Ils arrivent rapidement devant la salle adéquate et Caleb stoppe le fauteuil roulant. Il garde les mains crispées sur les poignées. Comme s'il avait l'espoir fou qu'elle lui demande de rester. Il rêve tout éveillé le lambda. Il se recule quand il la voit prendre appui pour se lever et se détourne, près à s'en aller. Il a déjà effectué quelques pas que le son de la voix de Pippa lui parvient distinctement. Il s'élance immédiatement à sa rencontre en pinçant des lèvres. Elle est à sa merci, s'il peut s'exprimer ainsi, car sa supplice l'informe directement qu'elle est incapable de se lever toute seule sans son aide. Par rapport à leur dispute, il est presque tenté de lui rétorquer de se débrouiller comme bon lui semble pour s'extirper de son fauteuil car après tout, ce n'est pas son problème. Ce serait une juste vengeance après tous les reproches qu'il s'est pris en pleine face. Cependant sa rancune est bien moins tenace que son affection pour elle. « Ce n'est pas un simple mal de dos. » Dit-il comme simple constat. Sa phrase n'est pas interrogative car il sait par avance que Pippa ne répondra pas aux nombreuses questions qui lui trottent en tête. Avec délicatesse, le jeune homme met l'une de ses mains autour de sa taille tandis que l'autre vient se placer sous ses genoux. Il la soulève sans grand effort. Un coup de pied dans la porte l'ouvre et il marche jusqu'à la table d'auscultation pour que Pippa puisse s'y installer. Le médecin n'est pas encore arrivé. Caleb se gratte la nuque avant de fourrer ses mains dans les poches de sa veste. « Tu as besoin de moi pour autre chose ? » Il se trouve stupide de poser une telle question. Il va se prendre un refus sec et net qui va le blesser. A croire qu'il cherche le bâton pour se faire battre comme elle le lui a si bien dit, quelques minutes auparavant. « Je peux attendre dehors le temps que tu te fasses ausculter et t'aider à rentrer chez toi ... » Il propose sans grande conviction. Ou partir aussi c'est bien. Pippa et son caractère têtu vont l'envoyer bouler vite fait bien fait. Une moue défaitiste prend place sur ses traits et ses pas se dirigent automatiquement vers la sortie de la salle. Il a fait ce qu'il avait à faire et elle ne va plus rien avoir à faire avec lui. C'est clair comme de l'eau de roche.
Revenir en haut Aller en bas
Invité
Invité
avatar

infiltrate my heart and take the pain away. (caleb) Empty
MessageSujet: Re: infiltrate my heart and take the pain away. (caleb) infiltrate my heart and take the pain away. (caleb) EmptyDim 10 Nov - 17:09

« Et bien si elle était sincère, c’est d’autant plus désolant » se contenta-t-elle de répondre, le regard fuyant. Parce qu’elle, elle ne lui aurait jamais fait ça. Elle avait beaucoup de défauts, Pippa, et elle en était parfaitement conscience, mais elle ne manquait pas de loyauté. Peut-être était-ce parce qu’elle n’avait eu que peu d’amis durant l’enfance, et qu’elle les comptait encore maintenant sur les doigts d’une main, mais elle n’avait jamais trahi, jamais brisé la confiance de son entourage et accordait une place particulièrement importante à ce trait de caractère qui avait manqué à Caleb. Oui, elle lui en voulait, évidemment qu’elle lui en voulait, parce qu’elle pouvait affirmer qu’à sa place, elle aurait choisi mille fois lui plutôt que d’autres. Mais si elle avait eu à choisir, elle l’aurait sans doute fait pour les mauvaises raisons, pas en vertu de la grande amitié qui les liait l’un à l’autre mais en vertu de quelque chose d’autre, quelque chose d’aussi intense qu’effrayant qu’elle n’avait compris qu’une fois la trahison passée. Alors oui, peut-être que si elle s’estimait incapable de lui faire ce qu’il lui avait fait, c’était à cause de sentiments que n’avaient rien d’amicaux envers lui. Peut-être que de son côté à lui, une amitié telle que la leur pouvait être jetée dans l’oubli parce qu’il ne s’agissait que de cela, d’une amitié, le genre qui va et qui vient avec le temps. Sa réponse lui fit l’effet d’un douloureux coup de poing dans le ventre et le toisa d’un regard peu amène. « Nous ? Mais il n’y a pas de nous, Caleb, je me demande même s’il y en a eu un jour ! Tu sais… je croyais vraiment qu’il se passait quelque chose de fort entre toi et moi, quelque chose qui n’était peut-être même plus de l’amitié. Tout ce que t’as réussi à faire, c’est me montrer que j’avais été stupide de croire à un truc aussi débile. » Pippa avait été incapable de retenir des paroles qui avaient menacé de franchir ses lèvres à l’instant-même où elle l’avait percuté. Elle regretta ce geste, presque instantanément. Il ne devait pas le savoir, il n’avait pas à le savoir, même. Se giflant mentalement pour cette erreur de débutante, elle détourna le regard, incapable de soutenir le poids de ses yeux bleus sur elle. Ce qu’elle venait de lui dire, là, tout de suite, elle ne lui avait jamais dit, n’avait même jamais essayé de le lui faire comprendre. Il aurait été dommage de gâcher leur amitié pour des sentiments dont elle n’était même pas certaine, se disait-elle. En vérité, elle préférait surtout avoir un peu, que pas du tout, préférait se contenter de leur amitié quand bien même elle désirait plus plutôt que d’entendre qu’il n’y avait aucune réciprocité dans ses sentiments. Son ego en aurait pris un coup. Son ego, et peut-être aussi son cœur, qu’elle essayait pourtant de faire taire. Pour toute réponse, elle se contenta de secouer la tête, visiblement mécontente, mécontente d’elle, de lui, de réponses qui venaient cent ans après la bataille lorsqu’elles ne servaient plus à rien, qui n’avaient pour seul but que de rouvrir des plaies à peine cicatrisées. « Mais tu t’attendais à quoi exactement ? A ce que je t’excuse ? A ce que je te…pardonne ? » Elle insista sur ce dernier mot. « Alors quoi, je dois compatir parce que tu te sens coupable d’avoir failli me frapper ? Ou parce que ça t’a fait mal au cœur ? Tu réalises que ce que tu dis est parfaitement ridicule, pas vrai ? » Elle leva une nouvelle fois les yeux au ciel, un geste décidément bien trop ancré dans ses habitudes. A ce rythme-là, bientôt il faudrait plaindre les psychopathes qui, les pauvres, tuaient par ‘accident’. « Je ne compatis pas Caleb. Si les choses avaient été différentes, si j'avais pas ressenti ce que j'ai ressenti, peut-être que j'aurais pu mais je n'en suis pas capable à présent. » Pourtant Pippa était, en-dehors de tous ses défauts, aussi douce et compatissante qu'il était permis de l'être, elle n'avait rien à voir avec ces filles qui portaient haut et fort leur rancoeur comme si ça leur permettrait d'être plus fortes. Pippa ressentait. Et elle en était fière. Pas un automate démuni de cœur parce qu'avoir un cœur semblait être un signe de faiblesse ces derniers temps, mais bien une fille qui ressentait la moindre de ses émotions avec une puissance décuplée. Amour, amitié, peur, déception, colère. La rancoeur qu'elle nourrissait n'était pas innée chez elle, c'était Caleb qui l'avait provoquée et entretenue toutes ces années, si bien que finalement la déception ne disparaissait plus et l'empêchait de passer à autre chose ou bien de prétendre s'en moquer royalement. Elle secoua la tête à sa réponse. Non, Caleb n'était pas un salaud, il ne l'avait jamais été. Qu'il le prenne comme ça montrait qu'il ne comprenait clairement rien. « Tu n'es pas un salaud. Tu es un idiot » conclut-elle avant que l'infirmière ne les interrompe. Le trajet lui sembla interminable, sans doute à cause des regards que d'autres portaient sur eux. Ils en faisaient, une belle équipe, songea-t-elle amèrement alors qu'elle maugréait d'être ainsi traitée. La lancinante douleur refit son apparition, cette fois-ci bien plus délicate à masquer alors qu'elle se trouvait incapable de se lever du fauteuil roulant. Une douleur qui effaçait le reste, qui lui faisait oublier jusqu'à la colère qu'elle ressentait pour Caleb, pour ne plus laisser que des coups de poignard dans son dos et l'obligation de lui demander de l'aide. Elle si fière d'affirmer qu'elle n'avait besoin de personne et se gérait toute seule, comme une grande, se retrouvait à murmurer, larmes aux yeux, pour qu'il la tire de cet engin de malheur. Elle releva ses prunelles sur lui, lui offrant durant quelques secondes autre chose qu'un regard noir. A sa question, qui sonnait plus comme un constat qu'une réelle question, elle secoua la tête. Bien sûr que non, ce n'était pas un simple mal de dos. Autrement elle ne serait pas à l'hôpital, mais plutôt en train de se bourrer de médicaments pour faire passer la douleur. « Non » se contenta-t-elle de confirmer sans entrer dans les détails, alors qu'il la déposait sur la table d'auscultation. Elle le remercia d'un regard bien plus clair qu'un merci oral et grimaça de plus belle. Caleb s'apprêta à partir, à présent qu'il avait fait bien plus que le travail requis et Pippa réalisa que le laisser s'en aller serait témoigner d'une immense ingratitude alors que s'il n'avait pas été là, elle serait encore en train de se lever avec difficulté pour mieux s'écrouler sur le sol. « Je... oui, je veux bien. » Elle détourna le regard, beaucoup trop gênée pour croiser le sien. Elle l'entendit plus qu'elle ne le vit quitter la pièce et ce n'est qu'à ce moment qu'elle releva la tête, juste au moment où son médecin faisait son entrée dans la pièce. L'auscultation ne dura que quelques minutes, durant lesquelles il examina dos, cervicales, vertèbres avant d'en venir à la conclusion qu'il n'y avait pas grand-chose à faire si ce n'était patienter et se gaver d'antidouleurs. Tout ça pour... ça. Incapable de masquer son mécontentement (elle aurait préféré avoir quelque chose qu'on puisse soigner, plutôt que d'être dépendante du bon vouloir du temps), elle le salua froidement avant de sortir. La douleur s'était estompée, comme elle le faisait chaque fois, allant et venant sans qu'elle ne pût rien y faire. Elle en avait presque oublié la présence de Caleb, qu'elle retrouva assis sur un siège, juste à côté de la porte. « T'es encore là ? » Perspicace, Pippa, perspicace. « Je pensais que tu serais parti ». Aucun doute qu'à sa place, c'est ce qu'elle aurait fait. Preuve que quelque part, Caleb méritait peut-être de gagner à défaut de son affection, au moins un peu de son attention.
Revenir en haut Aller en bas
Contenu sponsorisé

infiltrate my heart and take the pain away. (caleb) Empty
MessageSujet: Re: infiltrate my heart and take the pain away. (caleb) infiltrate my heart and take the pain away. (caleb) Empty

Revenir en haut Aller en bas

infiltrate my heart and take the pain away. (caleb)

Voir le sujet précédent Voir le sujet suivant Revenir en haut
Page 1 sur 2Aller à la page : 1, 2  Suivant

Sujets similaires

-
» [HOT] « When the pain dies down » • Logan
» the pain is there, in the middle of our heart – (l)
» « She's maybe a pain in the ass but it's MY pain in the ass » ★ SWAYSON
» Love is worth the pain.
» no feelings, no pain ζ ezio

Permission de ce forum:Vous ne pouvez pas répondre aux sujets dans ce forum
the great escape :: flood and trash :: corbeille rp-