Twin Peaks. Voilà où j’emmenais Jim. J’y allais parfois surtout au début de ma maladie, je pouvais y retrouver un calme insaisissable, une vie magnifique et une solitude incroyable. Mais aujourd’hui j’y retournais pour une toute autre raison, celle de passer un moment avec celui qui fit jadis mon Grand Amour, pour un instant de retrouvailles, loin de tous, de la ville et des rues bondées de peuple. Nous serions seuls au monde, ou rien ni personne ne pouvaient venir nous déranger. Peut-être serait-ce le bon moment pour se dire tout un tas de choses, des révélations, des non-dits, et m’expliquer sur les véritables raisons de mon départ, ayant été floue sur les réelles raisons de mon départ… un retour en arrière obligé pour apaiser les mœurs et les rancunes même si cela n’effacera jamais le mal que j’avais bien pu lui causer…
La route se passa dans une bonne humeur même si nous n’échangeâmes pas beaucoup en paroles mais plutôt en regard. J’vais encore du mal à le croire à mes côtés. Qu’une fois arrivés au lieu-dit par Jim, je pris place sur le parking avant de descendre du véhicule  l’attendant et regardant le pied de cette petite montagne ayant vraiment hâte de me retrouver au sommet, loin de tout…
« Alors prêt ? Je te préviens ce n’est pas une mince affaire pour atteindre les hauteurs, mais je connais les petits sentiers qui feront que nous serons arrivés au pic en moins de temps que nécessaire ! »Un clin d’œil lancé à son encontre que nous voici débutant  notre escalade sur l’un des flancs de verdure couvrant la colline avant de rencontrer quelques difficultés avec les pierres glissantes ici et là et une montée des plus ardues que voulant passer devant pour montrer le chemin je dus faire une légère pause …
« On devrait peut-être faire une pause ? »Je pris place sur l’un des rochers regardant Jim, tout en remettant une mèche de mes cheveux en place, un sourire aux lèvres.
« Ça me rappelle les fois où l’on allait dans les bois près de chez ma grand-mère. »Pleins de souvenirs me revinrent en mémoire. Vivant à Paris nous allions souvent en Normandie où ma grand-mère vivait, pour les repas de famille ou encore pour y passer quelques vacances. Jim m’y avait accompagné parfois pour respirer le grand air et quitter la pollution de la capitale. Au final c’était comme si rien n’avait changé. Comme si le temps qui  m’avait paru si interminable ne l’était plus depuis sa venue à San Francisco ! J’étais plus détendue, plus souriante également qu’après u instant il nous faudrait reprendre le chemin pour atteindre le sommet afin d’y découvrir une vue des plus belles !
Je ne pouvais m’empêcher de le regarder intensément, comme ci tout remontait à la surface, un mélange de trouble et de bien-être…Que je finis par fuir son regard…me pinçant les lèvres…avec un sourire nerveux, regardant ensuite le paysage. De plus, je ne pouvais grimper sans faire une halte suite à ma maladie, cette leucémie dont je semblais guérir sans aucune rechute pour le moment, en voie de guérison …
 
 

J’avoue que je n’avais pas pensé sur l’instant à ma tenue qui pourrait ne pas me faciliter la tâche à grimper sur les hauteurs de cette colline. Mais tant j’étais enjouée de passer un bon moment comme jadis avec Jim, que je ne pus faire autrement et faisant donc avec. Les souvenirs emplissaient mon cerveau, heureuse, de me retrouver en sa compagnie après tout ce temps écoulé loin de lui et nous sachant de nouveau « ensemble » et non fâchés après l’avoir abandonné !
C’était comme si rien – a quelques détails près – n’avait changé, tel un retour en arrière comme s’il n’y avait jamais eu de coupure. Une continuité de notre grande histoire d’amour ou les sentiments ne s’étaient tout à fait effacés, mais faisant leur réapparition…Lançant avec un naturel quelques mots il rétorqua qu’il me suivrait jusqu’au bout du monde ! Mais n’était-ce pas ce qu’il avait fait en venant ici inconsciemment à Berkeley ? Je ne savais plus quoi penser au final, troublée mais si heureuse à la fois. Un sourire se dessina sur mes fines lèvres sans qu’il ne me voye, étant à mes arrières lui ouvrant le chemin du col.
« J’avoue ne pas y avoir pensé sur le coup mais maintenant qu’on est là, interdiction formelle de faire demi-tour ! »Je n’avais nullement pensé au fait qu’il pouvait se réjouir de cette vue que je lui offrais. La pause fut la bienvenue ressassant une partie de notre passé en commun, ou certaines scènes me revinrent en mémoire, toujours ce sourire béat dessiné sur mon visage angélique. Perdu dans son regard pendant un temps et me sentant quelques peu gênée de toute cette effervescence, qui remontait en moi, je pus fuir son regard non sans mal, nous reprîmes notre excursion quand soudain ne prêtant guère attention à ce qui pouvait recouvrir le sol, que je glissais basculant en arrière et me retrouvant désormais dans ses bras…
Réagissant et ayant eu plus de peur que de mal, je repris mes esprits et me raccrochais fortement à sa personne. Peut-être plus qu’il ne fallut que me redressant je me retrouvais face à lui avec une proximité si infime que je pouvais sentir son souffle venir se plaquer contre ma peau. Je scrutais son visage, de son menton à sa bouche, remontant jusqu’à plonger mes yeux dans ses prunelles. J’étais comme déconnectée de tout, ou seul ce moment comptait au milieu de nulle part, en pleine nature, retirés du monde actif de la ville. Seule la nature faisait office de témoin à cette scène.
« Merci…sans toi je …je me serrais probablement brisé les os… »Tentant tant bien que mal de reprendre mes esprits, je pris une profonde inspiration, ne pouvant me détacher de son regard profond. C’était encore mieux que dans mes rêves. Il était bien là, devant moi, étant dans ses bras…Mais pouvait-on faire du présent l'un de ces moments du passé ? Je n’en savais rien et était totalement comme à sa merci. Un léger sourire crispé se dessina sur mes lèvres avant de reprendre appui sur la terre ferme afin de ne pas rechuter sans toutefois le lâcher promptement. C’était le premier rapprochement si intense que nous avions depuis nos retrouvailles…
Entre le cœur et la raison je ne sus que faire, que dire…mais une chose était certaine, j’aimais Stephen mais Jim je ne l’avais jamais oublié, car je n’avais jamais pu le ôter de mon esprit ni de mon cœur…Pourquoi me torturer ? Et si pour une fois je laissais faire les choses ? Jim était-il une épreuve à mon amour pour Stephen ou bien un chapitre qui se clôturait ?

Tout semblait s’être figé, que je n’eus pu réagir sur l’instant, comme si mon corps se laissait aller contre le sien…Dans ce lieu désert en pleine nature nous nous rapprochâmes sans même s’en rendre compte que mes lèvres se plaquèrent contre les siennes pour un baiser fougueux comme par le passé…Laissant place ensuite à un échange de regard confondu en tant de sentiments, que nous semblions perdus par ce qui venait de se produire.
La montée de la colline se fit dans un éternel silence sans toutefois se lâcher. J’étais incapable de réfléchir ou de penser à autre chose qu’à cette scène troublante…La descente en fut de même, toujours aussi apaisante et dans un calme total.
Reprenant le chemin du retour, toujours aussi perdue et silencieuse, je semblais flottée comme dans un rêve ou plus rien ne comptait, jusqu’à me perdre sur les routes de San Francisco dans une petite station-service retirée des pleines contrées de la grande ville. Le son de la voix de Jim me fit comme revenir à la réalité me parlant de cette fichue jauge affichant un signal d’alerte. Comment avais-je pu ne pas me rendre compte de tous ses kilomètres roulés ? Moi qui était d’habitude si organisée et préventive ? Troublée, voilà pourquoi je n’avais pas fait attention que nous aurions pu, s’il n’avait rien dit, tomber en panne d’essence au milieu de nulle part.
« Oui tu as raison… »Prenant donc le petit décroché pour stationner devant la pompe à essence d’où sortie une jeune femme afro-américaine vêtue telle une mécanicienne avec sa salopette j’affichais un sourire tandis qu’elle fit le pleine de ma luxurieuse voiture. Je regardais ici et là mais il ne me semblait pas reconnaitre ces lieux, mais nous n’étions pas perdus grâce à cette petite machine qu’était le GPS.
« Non, du tout. J’ai dû m’égarer dans mes pensées…tout en conduisant… »Dis-je tout en lui lançant un léger sourire, avant de me murmurer que j’étais une « belle idiote » alors que Jim semblait mourir de faim, ce qui n’était pas mon cas surtout après cet échange inattendu…
La jeune femme, acquiesça et nous fit signe de prendre place sur ce qui servait de parking, un endroit poussiéreux mélangé de sable et de gravillons avant de rejoindre ce motel pour s’y restaurer.
« Tu n’as qu’à aller t’installer pendant ce temps-là, je vais aller régler pour la station. »Je me dirigeais donc vers le comptoir prévu à cet effet, avant de me diriger vers les toilettes afin de me rafraichir quelques peu et de reprendre mes esprits. Après un petit moment, je revins vers ce motel ou y était servis des petits plats du jour, rien ne valant un restaurant trois étoiles mais suffisant pour faire une petite halte afin de combler un petit creux. M’avançant à l’intérieur, je vis Jim assis à une table. Je pris place face à sa personne avant de voir une serveuse lui apporter sa commande.
Elle me demanda si je souhaitais quelque chose à mon tour.
« Non merci » J’étais donc là, à la regarder brièvement avant de jeter un œil par la baie vitrée ou les rues semblaient désertes, ne sachant que dire ou faire. Mais il fallait bien briser la glace non ?
«C’est moi qui t’invite, si j’avais fait plus attention nous n’en serions pas là. »
Certes, il n’y avait pas mort d’homme mais je tenais à tout prix à me rattraper. Même si ces quelques instants volés me faisaient plaisir mais soudain j’eus une pensée pour Stephen, ne comprenant toujours pas comment Jim et moi en étions venus à s’embrasser. J’étais mal par rapport à ex-fiancé avec qui j’étais temporairement séparée même si mes sentiments à son égard étaient toujours présents en moi tout comme ceux que j’avais envers Jim et ce depuis huit ans déjà. On dit que parfois la distance tue les sentiments, et bien pour ma part je ne l’avais jamais oublié, mais simplement repoussé cette idée que nous nus reverrions un jour dans de pareilles circonstances. Nous vivions de nouveau dans cette même ville à côtoyer la même université.
« Sinon parle-moi de toi, de ta famille ? »Lorsque j’étais en France Jim m’avait toujours connu vivant chez mes parents, Daria et Luke, u couple aimant et sans histoire jusqu’au jour de mon départ, où j’avais quitté la métropole pour venir vivre aux États-Unis. Laissant tout derrière moi sans un mot…d’où cette rupture, notre rupture…Seule ma mère était restée en France dans un état lamentable partageant son quotidien entre médicaments et alcool…L’ayant laissé pour compte après ce qu’elle avait osé me faire subir…L’éloignement était la meilleure des solutions à l’époque…

On se serait cru dans les vieux films américains avec un pareil décor, bien loin idyllique. Mais si j’avais fiat plus attention peut-être n’en serions-nous pas venus à ce point, à se retrouver dans pareil lieu aux personnages des plus crus et sans la moindre tenue de conduite. Étant assise devant Jim l’observant malgré tout, et ravie de le retrouver au final, bien que perdue, je tentais de lancer la conversation histoire de savoir ce qui avait pu se passer depuis mon départ de France.
Ses parents semblaient toujours poursuivre leurs carrières respectives dans leurs domaines que je leur connaissais déjà, ce qui m’étira un léger sourire avant de l’entendre me dire que l’une de ses sœurs avait poursuivi des études en facultés tandis que l’autre, la petite dernière passait en seconde année au Lycée. Et bien cela me fit bizarre, les ayant connu plus jeunes, plus petites il y a de cela huit ans…que le temps passe vite pensais-je alors qu’avoir retrouvé Jim avait été si soudain mais non si lointain pour moi. C’était comme si ces longues années passées sans lui, n’avaient jamais eu lieu. C’était si troublant que je ne sus quoi penser quand nous avions échangé ce baiser fougueux.
« Déjà ? Elles ont dû beaucoup changer depuis tout ce temps… »Je ne souhaitais pas m’étaler sur la durée, faisant référence bien évidemment à mon abandon, dont il devait toujours m’en vouloir même si nous nous étions retrouvés…Jim me retourna la question ou je tiquais légèrement même si je n’étais pas dupe, les gens avaient dû parler surtout dans les petits villages où tout se savait et où les racontars couraient bon train.
« Mon père a plutôt bien réussi dans les affaires, c’est un homme au portefeuille plutôt garni, sinon jamais je n’aurais pu rouler dans une telle voiture de luxe. Quant à ma mère… »Soupirais-je tout en regardant à l’extérieur du motel par le biais de la vie vitrée, je revins poser mo regard sur Jim pour poursuivre
«Paraitrait-il qu’elle va mieux, mais je n‘en sais rien au fond je ne la côtoie plus. Quelques nouvelles par mon père, qui s’obstine à ne pas vouloir la laisser à l’écart. Pourtant elle ne mérite pas autant de compassion du moins pour ma part. Peut-être se sent-il fautif? Je n'en sais rien et je ne veux pas le savoir… »Jim ne devait pas tout comprendre à mes paroles alors autant être franche avec lui, non ? Je le lui devais.
« Quelques temps avant mon départ, ma mère s’est sentie délaissée par mon père qui construisait son avenir, entrant enfin dans le cercle fermé des hommes d’affaires américains, alors elle a cru à je ne sais quoi, elle s’est consolée avec de la vodka et des antidépresseurs…mon père est parti pendant un temps mais un soir elle s’est vengée sur moi et tout est allé de travers. Mon père est revenu et m’a prise avec lui prenant le premier vol pour les États-Unis. »Voilà, il savait maintenant pourquoi j’étais partie précipitamment de la France sans le moindre mot et étant si perturbée également. Je savais que cela ne changerait rien au fit qu’il avait énormément souffert par le passé mais je tenais à ce qu’il y ait enfin une explication à ma fuite…
Se levant ensuite pour aller se laver les mains j’aurais dû me sentir soulagée mais il n’en était rien qu’au moment de vouloir me lever, un homme la quarantaine passée vint prendre place à mes côtés, avec ses airs d’ours mal léché. Je n’étais pas du genre à me laisser faire ni à persécuter mais je savais toutefois me défendre. Ayant demandée poliment s’il pouvait se pousser de mon chemin celui-ci me lança un sourire de satisfaction, voulant signifier qu’il n’en ferait rien. Soupirant légèrement je tentais de garder bonne mine pour rétorquer de nouveau mais Jim réapparut, faisant remarquer qu’il m’accompagnait. Mais la suite tourna bien vite au vinaigre ! Ce routier probablement, au vue de ses tatouages et de sa façon d’être, me considéra telle une fille de joie ?! Fronçant les sourcils voici donc que j’étais prête à l’expédier sur le champ mais Jim fut plus rapide que moi, qu’il mit cet homme à terre en moins de temps qu’il ne fut pour le dire ! J’étais des plus impressionnée surtout quand l’homme quitta les lieux !
Réglant la note laissant un billet sur le comptoir je marchais aux côtés de mon ancien amour de jeunesse pour rejoindre le parking.
« Ne t’en fais pas je suis tombée sur bien plus coriace que celui-là. Je sais me défendre mais merci de t’être interposé… »Je pratiquais la boxe depuis des années déjà, que j’aurais su en venir aux mains s’il aurait fallu même devant cet homme trapu. Soulagée de nous savoir hors danger, quelle ne fut pas la surprise de voir la voiture à plat.
« C’est pas vrai ! Manquait plus que ça ! »Énervée par le geste immature de cet homme je regardais de nouveau Jim.
« Il va nous falloir de nouveaux pneus, j’espère qu’ils ont ce qu’il faut à la station, ne sait-on jamais ? »Se dirigeant vers la station revoyant cette femme afro-américaine je le lui demandais mais elle disait ne pas avoir cette dimension dans l’immédiat. Que faire ? Et laisser ma berline ici n’est pas très recommandé à moins de passer la nuit ici ou encore de se faire remorquer.
La pompiste nous fit savoir que la prochaine livraison ne serait pas avant ce soir autant attendre pour repartir dès le lendemain matin…et aller se réserver une chambre ce qui ne devait pas manquer en pareil lieu…même si cet endroit n’était guère rassurant…

Et bien à croire que cet après midi idyllique tournait au drame...tout ceci à cause de mon inattention mais maintenant que nous étions ici autant faire avec tous ces désagréments. Nous dirigions vers le comptoir je crus tomber des nues ! Me prenaient-ils tous pour une fille de trottoir ?! Je me retenais pour ne pas gifler cette jeune femme mâchant son chewing-gum telle une dévergondée. Mais je préférais garder mon self-control pour ne pas faire d’esclandre et partir d’ici au plus vite, une fois la voiture réparée le lendemain matin à la première heure. À croire que les gens ne voyaient pas le côté décontracté lorsqu’on se vêtissait un peu court, mais bel et bien ce côté de pétasse ne cherchant qu’une seule chose ! Quelle mentalité avaient-ils dans ce coin perdu ?! Jim avait du mal à se contenir, il avait toujours ce côté impulsif, tout comme je l’étais également que cela me rappela par le passés nos prises de tête, ou chacun campait sur ses positions, plus têtu l’un que l’autre, ce qui étira malgré les insinuations de cette blondasse, un sourire aux lèvres.
Suivant Jim nous passions à l’étage au-dessus pour y découvrir un endroit pitoyable mais qui ferait l’affaire pour la nuit malgré tout. Faute de gout certain, cela me rappela ce fameux soir ou avec Stephen nos nous étions arrêté dans un endroit similaire, bien que quelques peu plus potable. Sans un mot je fis le tour de la pièce du regard, en écoutant les propos du jeune homme. Certes, ce n’était pas un palace mais au moins je n’étais pas seule et étais en sécurité avec lui.
« Oui vas-y de toute façon je ne bouge pas d’ici »Et ceci dit, la chambre était si étroite qu’il était presque impossible de ne pas se marcher dessus…Entendant en suite la douche couler, je dus ‘occuper à penser à autre chose, qu’a cette imagination des plus débordantes. Le savoir, LUI, mon Amour de toujours à quelques pas de moi, sans aucun vêtement sur le dos, ressassant nos moindres souvenirs, notre première fois ou toutes celles où nous avions faire l’amour passionnément…Fermant les yeux, et sentant ma respiration se soulever, j’osais m’aventurer à refaire plus proprement ce qui servait de lit, aux draps fripés mais apparemment propres. Il ne devait sans doute pas y avoir de femme de ménage c’était certain ! Au moins je ne pensais à autre chose, ce qui m’aida d’ailleurs, jusqu’à cet instant ou je le vis là, à demi nu. Je ne pus faire autrement que de poser les yeux sur lui. Il était le même, bien qu’avec une musculature plus développée, devenu un vrai homme, que mon rythme cardiaque s’accéléra avant de plonger mon regard dans le sien. L’atmosphère se faisait plus pesante…se fuyant l’un, l’autre, mais il y eut ce contact ensuite…comment résister à cet appel ? Toujours perdue, entre vouloir rattraper tout ce temps perdu, fêter nos retrouvailles, sentir de nouveau ses sentiments m’envahir, mais cette crainte de perdre à tout jamais Stephen par la même occasion, prise entre deux feux…Comment peut-on aimer et désirer deux hommes à la fois ?! Soudain Jim me fit cette confidence, tentant de lui faire comprendre à travers mes yeux que j’étais aussi troublée que lui.
«Tu ne vas tout de même pas me laisser passer seule, la nuit ici ?! »Telle une pauvre brebis égarée, bien que je savais parfaitement me défendre mais je ne pouvais aller contre sa décision, si ? Mais ici c’était mon cœur qui s’était emballé à répondre suivi de ma raison.
« Très bien fais comme tu le sens … »Mais sans pouvoir me contrôler me voici donc à me rapprocher de lui. Me plongeant dans son regard azur avant de sentir son souffle se plaquer contre ma peau et vice versa. Cette vision d’homme à moitié vêtu me fit frissonner, lui aussi était un devenu un bien bel homme. Quelle femme n’aurait pas eu cette intention s particulière à le dévisager, ou encore à admirer son être. Il était différent de Stephen, il n’avait rien à voir en commun mais pourtant je ne pus m’empêcher de faire cette comparaison. Retrouvant ce corps jadis qui avait été la source de tant d’émoi et de désir perdu pour enfin le retrouver des années plus tard et s’offrant à moi ? Mon dieu Emy pense à autre chose. Retiens-toi, ne te laisse pas aller à la tentation…Pourtant mon corps semblait l’appeler et le réclamer, que c’était difficile de résister.
« Tu as raison c’est peut-être préférable avant que quelque chose ne se produise et qu’on ne puisse plus faire marche arrière…Je ne suis pas ce genre de personne… »Non je n’étais pas ce genre femme à se laisser aller à tout va, à passer la nuit avec un parfait inconnu, sans le moindre sentiment. Même si à mon arrivée sur le sol américain, j’avais eu ce côté Bad Girl durant un temps pensant que cela m’aiderait à oublier Jim mais ce ne fut pas la meilleure solution. Cela ne faisait qu’augmenter ma culpabilité de l’avoir abandonné…
Remettant une mèche de cheveux en place, signe de stress chez moi…et un léger sourire gêné en coin, je pris une profonde inspiration avant de relever les yeux sur sa personne et de le fuir…
« Je devrais peut-être prendre une douche moi aussi… »Pour éteindre ce feu ardent qui m’envahissait de plus en plus, voyant les gouttes perler de ses cheveux bruns sur ses épaules jusqu’à avenir terminer leur course sur son torse longeant le reste de son corps dénudé…
Passant à ses côtés, il me fallait vite reprendre mes esprits, m’enfermant dans la salle d’eau, et me posant contre la porte, inspirant profondément et me déshabillant à la hâte pour passer sous l’eau froide, histoire de calmer tous mes sens. Bien entendu dans u tel endroit les verrous ne semblaient pas être approprié, que j’étais désormais en tenue d’Ève laissant les jets d’eau épouser la forme de mon corps…sans même avoir repensé que les vêtements de Jim se trouvait dans cette même pièce également…