the great escape
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you're only in trouble if you get caught. i'm in trouble (s)

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MessageSujet: you're only in trouble if you get caught. i'm in trouble (s) you're only in trouble if you get caught. i'm in trouble (s) EmptyMer 8 Mai - 18:25


L’amour, on le surmonte, on s’en remet, on peut vivre sans et aller de l’avant. Le perdre et le retrouver.
Cela ne peut pas m’arriver.


Nous sommes au mois de mai. La période réputée ensoleillée, fleurie et fraîchement parfumée. Un soleil discret arrose le parc de Berkeley en ce milieu d’après-midi. Les étudiants (pour la plupart) ont terminés les cours et se reposent dans l’herbe ou sur les bancs. Rudy est en compagnie d’Alisea, sa magnifique meilleure amie. Ils discutent brièvement, parlent de choses et d’autres, mais un détail semble contrarier le Gamma. A quelques pas d’eux, un jeune homme blond se dispute avec son père au téléphone.

Rudy Nicholls fait parti de ses personnes qui ne râlent jamais (sans raison valable s’entend). Là où certains s’insurgent pour la moindre contrariété, lui se dit tout simplement qu’il existe toujours pire. Sa situation financière, son travail, ses relations amoureuses. Sa vie entière peut se résumer en une courbe sinusoïdale. Il existe parfois des pics d’un bonheur intense et ultime, et d’autres fois où malheureusement le sort s’acharne pour lui envoyer toutes les merdes du monde en pleine figure. Mais ce qui prime sur tout le reste en matière d’exaspération pour le Gamma sont les adolescents et jeunes adultes qui pensent que la liberté est synonyme d’éloignement familial. Passer l’âge fatidique des vingt-et-un ans marque le début d’une vie sans papa et maman pour les trois quart de la population américaine. Pour Rudy, c’est beaucoup plus qu’un pur et simple abandon. C’est une trahison, une honte. Ils ignorent quelle chance ils ont d’avoir leur mère qui pleure encore chaque fois qu’ils quittent la demeure familiale. Que donnerait-il, lui, pour recevoir ne serait-ce qu’un petit sms de sa mère désirant savoir si tout va bien. Les Berkeléens sont pour la plupart des fils et filles à papa et maman. Des gosses pourris jusqu’au cœur et qui n’ont pas le moindre mérite. Et ça l’énerve Rudy, ça le rend fou. Ses yeux glacials dévisagent d’un air mauvais les petits cons trop exigeants de l’université. Depuis son adolescence, cette fameuse période de rébellion contre le monde entier, il s’efforce de corriger certains comportements jugés selon lui trop insolents. En d’autres termes : les Epsilons ne font pas bon ménage avec ce rebelle de garnement. A première vue, Rudy peut passer pour un étudiant parfaitement stable, voir même inoffensif. Gueule d’ange, timide en apparence (voir même maladroit), il n’aurait pas été réputé pour être une forte tête si on l’avait uniquement jugé par son physique. L’habit ne fait pas le moine. « Où est-ce que tu vas ? » Alisea le dévisage un instant tandis qu’il se lève et attrape son sac d’un geste nonchalant. « Me divertir, respirer, enfin tu sais quoi… » Il la gratifie d’un sourire confiant et elle comprend. Les mots ne sont plus nécessaires entre eux. Ils ne font qu’illustrer leurs pensées, mais jamais rien ne sera plus précis qu’un regard parlant. Il la connait par cœur, et elle le connait sur le bout des doigts. Alors elle accepte sans rechigner de le laisser apaiser ses tensions à sa façon. Il n’est d’ailleurs pas conseillé de le retenir lorsque ce genre de situation arrive, au risque de recevoir les foudres d’un Gamma contrarié. Malgré cela, ce n’est pas un méchant garçon aigri. Juste un enfant caractériel qui n’a pas encore tout à fait grandi. Mais qui pourrait se mettre à sa place ? Qui pourrait comprendre ce que ressent cet orphelin en voyant des cons insulter leurs parents par téléphone ? Pour se détendre il se met à parcourir les ruelles de San Francisco à la recherche de son bar préféré. L’Absinthe Bar. Son visage est caché par la capuche de son gilet noir. Il n’a pas particulièrement envie de croiser une tête connue dans ce genre de lieux. Que dirait sa nourrice si elle savait que son précieux garçon fréquente régulièrement un endroit habituellement réservé aux alcooliques ? Ses DVDs Disney finiraient sans doute dans la grande cheminée du salon… « Nicholls. » « Carter. » Le patron des lieux accueille son client avec un large sourire. Il est gentil, Carter. Toujours aimable avec ses convives, et respectueux envers n’importe qui. C’est d’ailleurs aussi pour cette raison que son bâtiment entretien sa réputation d’or. Rudy traîne des pieds, et malgré le peu de monde présent, quelques visages curieux ne peuvent s’empêcher de se retourner vers lui. Le regard empli de rage, il leur jette un très bref coup d’œil sans rien dire. Conscient qu’il aurait été déplacé de leur proposer poliment de retourner à leurs verres, Rudy fait abstraction de son environnement et s’installe sur l’un des sièges près du comptoir. Ce besoin d’évasion qu’il ressentait devenait de plus en plus pressent au fur et à mesure que les minutes s’écoulaient. Et ça, le barman le compris sans qu’il n’eut à ouvrir la bouche. « Je te sers quoi mon garçon ? » « C’que tu veux, mais quelque chose d’alcoolisé. » Sa voix se faisait inhabituellement éteinte. Carter ne demanda pas plus de précisions et hocha la tête avant de partir préparer sa boisson. Rudy quant à lui fouilla dans son sac pour en ressortir un mp3 ainsi que son portefeuille. Ses écouteurs au fond de ses oreilles, il alluma directement le petit appareil sur les pistes qui avaient le don de calmer ses élans. Les musiques de ses dessins animés préférés. Les quelques rayons de soleil qui venaient lécher le ciel s’étendaient le long du bar sans même l’illuminer. Lorsqu’il ouvrit enfin son portefeuille pour payer, ses yeux s’humidifièrent aussitôt. Comme toujours elle était là, cette photo qu’il s’entêtait à conserver où sa mère le serre fort dans ses bras. Il n’a qu’une toute petite semaine sur ce cliché, mais il peut encore sentir ses baisers contre ses joues roses. Rudy ne pleure pas, mais il passe une main tremblante le long du visage de sa génitrice. Elle lui ressemble tellement : cheveux brun, yeux ébènes, et un sourire rare et unique que l’on n’est pas prêt d’oublier lorsqu’on le croise. Carter l’interrompt en déposant sur le comptoir sa boisson en échange d’un billet de sa part. Il pose sa grosse main contre l’épaule du jeune étudiant. « Ca va aller. » Ils disent tous ça. Ca va aller. Cette phrase toute simple et toute bête que prononce toute personne dépassée par une situation. La réalité veut cependant que ça ne se passe pas toujours aussi bien que prévu. Son père ne cessait de lui radoter ces mots chaque fois qu’il pleurait la mort de sa mère. Comme si le temps pourrait un jour guérir cette fissure grande ouverte qui parcoure son cœur. Cette notion restera un éternel mystère pour lui. Mais alors qu’il s’apprête à tremper ses lèvres dans son verre, la porte s’ouvre et une ombre attire sa curiosité. Son visage se relève pour se poser sur celui d’une Epsilon trop bien connue. Swan. Serait-ce devenu une habitude qu’elle le suive ou le hasard se jouerait-il de lui ? Quelle drôle de coïncidence. Leurs dernières rencontre remontait à il y a quelques jours à peine, lorsqu’il quittait le cabinet de sa psychologue. Pire qu’une honte, une abomination pour Rudy. Sa pire ennemie, cette peste d’intello était parvenue à découvrir un secret qu’il s’évertue à cacher aux autres depuis son arrivée à Berkeley. Ce jour-là, pris par la panique, il s’était contenté de l’observer un instant avant de prendre la fuite d’une marche rapide. Son seul espoir ? Qu’elle soit suffisamment futée pour ne pas risquer de rependre la nouvelle. Quand bien même elle le ferait, un Gamma ne se laisse pas si aisément marcher sur les pieds. Il les voyait déjà, ces banderoles affichant « Rudy le fou » partout le long des couloirs de l’université. Même sa meilleure amie n’était pas au courant de ses troubles bipolaires. Sa peine envolée, une boule d’angoisse se forma au creux de son ventre tandis qu’il décidait de reporter son attention vers son verre d’absinthe. Se saouler jusqu’à en perdre la tête et en oublier son insupportable présence n’était pas une idée déplaisante. Le liquide verdâtre coula le long de sa gorge, enflammant les moindres parcelles de son corps tout entier. Avec un peu de chance, peut-être ne s’attarderait-elle pas en apercevant la silhouette de son ‘’crétin congénital’’ préféré. Il ne s’en porterait que bien mieux.
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Swan Cartwright-Hansen
there's no place like berkeley
Swan Cartwright-Hansen
prénom, pseudo : brittany
date d'inscription : 16/04/2008
nombre de messages : 58111
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MessageSujet: Re: you're only in trouble if you get caught. i'm in trouble (s) you're only in trouble if you get caught. i'm in trouble (s) EmptySam 18 Mai - 20:05

. ❝ MARYLOU WAS A PRETTY BLONDE WITH IMMENSE RINGLETS OF HAIR LIKE A SEA OF GOLDEN TRESSES ; SHE SAT THERE ON THE EDGE OF THE COUNCH WITH HER HANDS HANGING IN HER LAP AND HER SMOKY BLUE COUNTRY EYES FIXED IN A WIDE STARE BECAUSE SHE WAS IN AN EVIL GRAY NEW YORK PAD THAT SHE'D HEARD ABOUT BACK WEST, AND WAITING LIKE A LONGBODIED EMACIATED MODIGLIANI SURREALIST WOMAN IN A SERIOUS ROOM. BUT, OUTSIDE OF BEING A SWEET LITTLE GIRL, SHE WAS AWFULLY DUMB AND CAPABLE OF DOING HORRIBLE THINGS ❞ . jack kerouac, on the road ;; marylou.
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« Pourquoi est-ce que vous jouez tant avec votre vie ? - Je ne joue pas. Je suis simplement dans l'instant, avec cette douleur étrange comme si c'était le chagrin d'un autre. Moi, je sais sourire. Moi, je sais séduire et puis m'enfuir. Et parfois, j'aimerai bien un tout petit peu pleurer, avoir quelques larmes, mais ça non, je ne sais pas faire. J'ai perdu l'envie, voyez-vous. » Le lyrisme noir de la nuit. La douceur et la fraîcheur d'une beauté scintillante. Un air de piano encerclant la chambre customisée à l'italienne. Étendue sur le ventre, la tête posée contre le matelas du lit, Swan était nue de bout en bout, seulement son postérieur restait enveloppé dans une légère couverture de loup. Son joli corps d'altesse se dessinait sur la toile de l'amant d'un soir : lui, la trentaine, belle gueule et silhouette de guerrier, autant friqué que pourrait l’illustrer sa grandeur de princier. Lui, amoureux des femmes, les corps des femmes surtout. Avec ses quelques pinceaux de couleurs, il redéfinit les contours de ses formes, la courbe de ses hanches, la pulpe de son doigt, le grain de beauté à la naissance de sa nuque, le soupçon couleur framboise peint sur ses lèvres bohémienne. Installée ainsi depuis plus d'une demie-heure, sa longue chevelure brune ramassé sur un côté, dénuant son épaule droite, Swan resta immobile en prenant soin de ne pas bouger d'un millimètre. Sous la lumière rose et or de la pièce, elle était splendide, semblable à ces héroïnes de l'antiquité grec d'une beauté à couper le souffle. Sa poitrine dansa contre sa chair brûlante, tandis qu'elle s'efforça de l'observer, lui, cet inconnu, qu'elle avait laissé l'inviter danser, l'emmener dans sa demeure d'héritier, puis dessiner avec toute l'entrain d'un peintre surdoué. Une bouteille de whisky jonchait encore le sol en marbre blanc de la chambre, et le goût brûlant de l'alcool s’amplifiait au fond de sa gorge. Aussi longtemps que mettra le jour à se lever, elle restera là, à ses côtés. Chaque soirs, ils portent tous des noms différents qui la font sourire, elle ne sait jamais lequel choisir. Elle n'est pas arrogante, ni prétentieuse, encore moins une allumeuse. Non, rien de tout ça. Swan, elle possède cette élégance naturelle qui fait frémir les papilles des hommes, cette manière de leur parler, de lire en eux l'attente et l'envie, ce désir qu'elle crée puis détruit. Et, il est bien rare si on n'en tombe pas amoureux de suite. C'est sa magie, son génie. Certains diront qu'elle joue pour se galber le cœur d'un vide passé, d'autres qu'elle est née ainsi. « Tu peux venir, j'ai fini. » lança t-il d'une voix de velours, un grand sourire plaqué contre sa bouche. Expirant un large soupir de soulagement, la belle s'enveloppa dans la petite couverture grise qu'elle remonta jusqu'à ses épaules alors que ses cheveux foncés se déversèrent sur ses épaules fines. Sur la pointe de ses pieds nus, vernis soigneusement de rouge, elle le rejoignit autour de son poste d'artiste. Et là, sous ses beaux yeux, elle découvrit cette image, ce double d'elle-même. Fascinant. La bouche légèrement entrouverte, ses prunelles verdoyantes scrutèrent cette femme fatale entièrement dévêtue dont émanait un charme fou. Impressionnée, la jeune sud-africaine ne sut quoi répondre, si ce n'est le remercier. Ses mains de fée se déposèrent sur ses épaules, tandis que son regard ne put se détacher de cette toile merveilleuse. Dans un souffle, un échange, l'oeil de cet amant s'était accommodée au toucher de sa peau, au trésor de ses baisers, et parfums sucrés de leurs corps emmêlés. Et puis, il sut immortaliser son visage, souligner les formes velouteuses de sa bouche, rouge, toujours aussi rouge, colorer le gris ciel de ses prunelles. Quelle merveille. Au fond de son cœur barricadé, elle ressentit cette touche d'amour d'un inconnu, qui pourtant ne la connaissait pas, et qui était parvenu à saisir la profondeur de son âme. Il avait atteint du bout de ses doigts sa fragilité et sa douceur. Le songe secret de son passé. Stupéfaite, elle n'en laissa pourtant rien paraître, restant cette dame très droite et élégante. Dehors, il y a la nuit, le ciel gris-orangé du printemps à l'aube cotonneuse du monde. Au-dedans, il y a le baiser tout rond qu'elle déposa sur ses lèvres sèches. Signe d'adieu symbolique. La venue du soleil symbolisait le départ de sa Majesté. « Je dois m'en aller. » lui annonça t-elle à voix basse, dans un murmure virtuose et sans attache. Elle vit son visage s'obscurcir d'une seconde à l'autre, sa moue d'homme trentenaire se décomposer sous le poids de ses mots. Certes, il n'y avait pas de contrat à la ligne de départ de ses nuits passionnelles, mais jamais, non jamais, elle s'autorisait à s'offrir à ces hommes. C'était ça la clé au fond. Elle leur faisait croire qu'elle leur appartenait, qu'elle était la douce muse de leurs nuits. Et puis venait le temps de la lassitude et de l'ennui, le temps où elle se débarrassait d'eux, en leur disant merci, en leur disant au revoir. « Déjà ? » rétorqua t-il déçu, en enfuyant sa barbe naissance dans son cou. En grande habituée, elle s'installa sur ses genoux, passa un bras derrière sa nuque, et posa un doigt sur sa bouche pour le faire taire. En quelques mots, elle lui exposa sa théorie : premièrement, elle n'était pas faîtes pour lui, deuxièmement elle avait passée une très belle nuit, et dernièrement, leur histoire – si bien même avait-elle commencée – s'arrêtait ainsi. Ce fut un manège furtif et clandestin. Point. En silence, elle s'habilla, ramassa ses affaires, et laissa ses cheveux soyeux glisser sur son buste. « Tu le veux ? » qu'il lui fit en la regardant avec un sourire triste, le bout de son index porté vers sa toile. Face à la baie vitrée, Swan tourna sur elle-même en fermant délicatement la fermeture éclaire de sa modeste robe noire portée la veille. Tandis qu'une lumière rosée filtrait à travers l'épaisseur des rideaux, elle se retrouva à nouveau stoïque, sans le moindre mot à dire. Une dernière fois, ses yeux se posèrent sur cette image d'elle-même, cette fille à la barrière des sentiments, à la montagne de souvenirs. Cette fille aux yeux gris de mélancolie, un gris or fichu cette nuit. « Non, tu peux le garder. » répondit-elle avec un faux souvenir, préférant lui laisser le souvenir de sa présence. Comme à chacun de ses amants. Sur le pas de la porte d'entrée, elle le regarda dans les yeux une dernière fois, puis ajouta avec une grande sincérité. « Tu es très talentueux, tu sais. » Dernier aveu, et la porte de l'appartement se referma derrière elle. Dehors désormais, il y avait cette douceur matinale, mêlée au vent printanier de la Californie. Elle se mit à fumer sa première cigarette de la journée, sans la conscience du froid sur son corps, ni celle de l'incendie qui commence à se consumer au bout de ses doigts. Ses cheveux se mouvèrent sous l'impulsion de ses pas, et pendant ce temps d'errance, elle effaça l'image mentale de cet homme sans nom, de ce tableau qu'il avait fait d'elle, de cette fille précieuse qu'il avait façonné de ses mains. Pourtant, toujours, cette image lui revenait. Elle, à moitié ivre, nue entre ces draps, le regard ailleurs, absent. Une scène poussière d'antan, qui la ramenait à ses souvenirs. Le noir. Le noirLe noir. Le noir. Du mal et de l'épreuve. Seule, entre ses allées cossues de San Francisco, elle se mit à courir, sentant une petite boule se former dans sa gorge. Sa clope tomba sur le trottoir, ses cheveux s'éparpillèrent sur son visage, et son souffle, court, de plus en plus court, la laissa vide à l'intérieur. Rentrée chez elle, essouflée, en début de matinée, son petit corps en lambeaux d'or glissa le long de la porte d'entrée. La gorge sèche, elle ferma les yeux, incapable d'enlever cette image d'elle. Dans ce décor d'un luxe tapageur, Swan se ressaisit, monta les grandes marches de l'escalier pour atteindre sa chambre. Qui est-elle ? Un hérisson rebelle traversant une autoroute en fermant les yeux. Pour ne pas avoir à admettre la force qu'il faut pour éviter chaque voiture, sans blessure. Il y a cette petite fille aux grands sourires, avec sa robe en crêpe, pour qui tout réussit. Il y a cette femme, charmante et frivole, en qui bout un volcan. Le cadran de sa vie se noie dans ces larmes qu'elle n'a jamais su verser. Le cœur enserré, elle brûla les photos de sa mère, toutes celles qu'elle avait prise d'elle. Celles qui la hante et la déchire, celles qui lui rappelle qu'elle sera à jamais amputer d'une famille. Les morceaux de papiers brasillaient dans l'ombre, consumant tout ceux qui avaient fait sa vie. Sa mère, belle même dans l'épreuve, son père, autoritaire et impulsif. Une fois électrisée par une douche froide, Swan dévala à nouveau les rues ensoleillées, aspirant à un renouveau meilleur. Dans sa petite jupe en cuir brune épousant ses formes de femme soleil et sa chemise blanche transparente aux manches retroussées jusqu'aux coudes, elle ressemblait à cette petite adolescente qu'elle fut un temps. Petit trésor de l'après-midi, elle poussa les portes de l'Absinte Bar. Une odeur familière égaillant ses papilles, elle pénétra dans ce lieu qu'elle a tant vu - surtout la nuit – et croisa le regard médusé du Gamma grincheux en capuche. Nicholls, c'est son nom. Pour sûr, celui-là, elle ne l'oubliera pas. La gueule rebelle, la langue sifflante, bref, un emmerdeur, un con comme jamais elle n'eut le plaisir d'en rencontrer. En silence, elle s'installa au comptoir sans lui prêter la moindre attention. Et pour cause : la dernière fois qu'elle l'avait croisée, il sortait tout juste d'un cabinet de psychologue. Swan ne s'était pas acharnée à savoir pourquoi cet imbécile voyait l'une de ces pimbêches qui passe son temps à enregistrer le désespoir des autres. Peut-être qu'il couchait avec, qui sait. « Et voilà pour toi, beauté. » lui lança le barman en lui gratifiant un sourire. Un petit verre de whisky posé sur la table. Elle n'avait même plus besoin de passer commande : être une habituée avait bien quelques avantages. Saisi entre ses mains manucurés, elle goûta à cette saveur familière en prenant conscience qu'ils n'étaient que deux clients à errer ici en plein milieu de l'après-midi. « Sois tranquille, je ne dévoilerai à personne ce que j'ai vu l'autre jour. » déclara t-elle sans le regarder, ses lèvres imbibées d'alcool . D'ordinaire, elle l'aurait ignorer, ou aurait fait mine de ne pas l'avoir aperçut. Sauf qu'aujourd'hui était un mauvais jour. Le genre à adresser la parole, même à son pire ennemi. Le genre à vouloir s'enfuir dans sa vieille voiture et parcourir des kilomètres pour se fondre dans la nature. A la ' Into the wild '. « On a tous nos secrets. » Une phrase de trop, sans doute. Celle dans laquelle on pourrait lire entre les mots, et déceler ce semblant de faux qui la guette sans arrêt. Cul sec. Elle avala le contenu de son verre d'une traite, et replaça sagement ses mèches brunes derrière ses oreilles. Un léger soupir s'échappa de sa bouche vermeille. Aujourd'hui, elle a atteint le cratère des souvenirs. Des éclats passés qui lui restent sur la peau, comme un tatouage que l'on ne saurait effacer. Aujourd'hui, elle ressemble à un petit hérisson percuté sur l'autoroute.
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