“ On est devenus des experts dans le sabotage de notre bonheur. ”

La nuit tombait sur Berkeley. Une toute nouvelle journée de cours venait de se terminer. Certains étudiants se rendaient dans leurs chambres pendant que d'autre finissait de préparer une quelconque soirée. Le froid tapaient sur les carreaux pour venir y déposer une fine buée. Dehors, le feuillage des arbres remuait, signe qu'il y avait du vent. Sweeney terminait de rassembler ses affaires avant de s'emmitoufler dans une veste noire qui venait instantanément le réchauffer. Une écharpe autour du cou, le jeune damoiseau était prêt pour affronter le grand froid. Il traversait les couloirs de l'université d'un pas décidé, comme s'il était pressé. Pourtant, il ne rentrait pas dans sa confrérie et n'allait même pas rejoindre quelqu'un. Il semblait avoir envie de s'évader ailleurs, de ne plus penser à rien. Ses pieds le démangeaient. En passant devant la salle de sport le damoiseau jetait un coup d'oeil à l'intérieur de la pièce sans pour autant s'arrêter, en continuant son chemin. Il ne fallait pas qu'il s'arrête où sinon il allait se laisser tenter et finirait par passer des heures et des heures à laisser son corps s'épuiser et transpirer pour se changer les idées en faisant de la musculation. Poussant un soupir il se dirigeait vers l'une des nombreuses sorties. Le froid venait fouetter son visage. Ses joues devenaient roses tout comme le bout de son nez. Rien ne venait le stopper. Pas, même l'air glacial. Surtout pas l'air glacial. Ses pupilles scrutaient le trottoir, le bitume. Il souriait pour un rien. Il lui tardait déjà de retrouver l'Absinthe Bar pour passer une soirée de tranquillité autour de plusieurs verres à la suite. Les vitrines défilaient devant la silhouette du brunet. Il levait la tête qu'en passant devant un bar qu'il connaissait bien pour jeter un coup d'oeil par la fenêtre. Il y avait du monde, quelques têtes qu'il connaissait mais, personne de bien intéressant. Il ne faisait attention à rien. La preuve ? Sweeney venait heurter un passant avec tellement de violence que la jeune femme qu'il venait d'heurter finissait par se retrouver les quatre fers en l'air sur le sol. Le caractère de cochon reprenait bien vite le dessus et, c'était d'une voix agressive, presque hautaine que la jeune femme venait d'envoyer en pleine tronche de son agresseur en quelques sortes : « Punaise ! Vous ne pouvez pas regarder où vous mettez vos pieds ? Vous, les hommes vous n'avez aucune politesse. » meugla-t-elle ! La jeune femme ne savait pas sur qui elle était tombée et, parler ainsi à Sweeney pourrait engendrer une mauvaise réaction de sa part. Surtout qu'il n'était pas le seul fautif, elle, aussi ne regardait pas devant elle à ce qu'il saches. Laissant un petit silence s'installait entre eux, Sweeney qui se tenait face à sa victime du moins, elle s'était présentée ainsi, finit par prendre une grande respiration avant de répondre du même ton que la jeune femme. « Je vous signalerais que vous êtes en tort aussi. Et, si vous n'avez pas votre nez bloqué sur l'écran de votre téléphone, peut-être que vous m'aurez remarqué ! Et, je ne suis pas votre chien où je ne sais quel animal de compagnie vous devrez avoir dans votre bordel ... mais, parlez autrement aux gens que vous ne connaissez pas. Continuant à parler ainsi aux gens, vous finirez très mal un jour ... » Marmonna-t-il à sa jeune interlocutrice ! Après s'est bref paroles, le jeune homme finit par filer en laissant sa pauvre victime seule avec la bouche entre-ouvert, qui d'après lui aurait pu gobé des mouches à dix mille kilomètres de là. Il n'allait pas s'éterniser devant cette pauvre femme du moins, elle semblait être encore étudiante mais, il n'avait guère prêté attention à l'allure et le physique qu'elle avait. Il n'avait qu'une seule et unique hâte, c'est d'arriver dans ce fichu bar où il pourrait finalement passer une soirée de tranquillité du moins s'il arrive étant donné le début de soirée. C'est une dizaine de minutes plus tard, que le beau brunet arrive à destination sous ce grand froid Californien. Une fois à l'intérieur, celui-ci s'approcha sans plus attendre du comptoir tout en jetant un rapide coup d'oeil autour de lui. « Pourrais-je avoir un verre de vodka/ananas et, gardez la monnaie, c'est cadeau. » Meugla-t-il en déposant la monnaie sur le comptoir enfin que le serveur récupère son dû.

À mon signal, déchaîne les enfers.

- - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - La journée avait été longue. Interminablement longue. Aislynn s’était rendu à chacun de ses cours. Il n’y avait eu aucune exception, aucune excuse. Elle avait fait sa journée et elle était restée accrochée à son téléphone. En effet, la jeune femme a attendu un message important. Une réponse à sa candidature pour un stage à l’étranger. Etudiante en cinquième année de droit, elle souhaite mettre toutes les chances de son côté, pour obtenir ce bout de papier qui valide cette année. Donc ce texto était important et elle finissait par en devenir dingue. Quittant le campus et cette dernière salle de cours, elle se dirigeait vers l’est de San Francisco. Elle avait quelques courses à faire. Elle avait comme mission de trouver ces nouveaux tissus pour les tenues de ses cheerleaders, choisir la matière, la couleur et expliquer la découpe. Pas le temps de s’ennuyer. Puis son téléphone se mit à vibrer. Un numéro inconnu. Est-ce que ça pouvait être la réponse à son stage ? Elle en avait les mains tremblantes, jusqu’à ce qu’elle percute un individu. La collision lui fit presque glisser l’appareil des mains. Sa colère ne se contenait plus. Elle ne mâchait pas ses mots. Ce jeune homme encaissait tout ce stress qu’elle avait accumulé au long de cette journée et elle ne s’attardait pas sur son visage. Reposant son attention aussitôt, sur son téléphone, elle s’apprêtait à toucher l’écran quand ce dernier lui répondit. D’un ton aussi énervé que celui, qu’elle avait utilisé. Il lui fit réaliser la gravité de sa colère, sans prendre en considération, sa propre faute. La jeune femme fût bouche-bée. Le temps se refroidissait et le soleil commençait à descendre dans le ciel. Elle réalisait ce changement, à l’instant où le jeune homme s’éloignait. Elle n’avait pas eu le temps de lui répondre ou même de s’excuser. Il avait suivi sa route, repris sa démarche. Il s’était éloigné et impossible pour elle, de l’apercevoir. A croire, qu’elle n’avait peut-être pas été la seule à avoir une journée éprouvante. Se décidant enfin, à glisser son doigt sur l’écran de son téléphone, le message s’affichait sous ses yeux et cette terrible réalité par la même occasion. Sa candidature avait été refusée. Ils expliquaient avoir déjà pris leur décision sur le stagiaire à accueillir, bien avant de recevoir sa candidature. Enfonçant le couteau dans la plaie, il précisait qu’à un ou deux jours près, elle aurait probablement eu sa chance. A cet instant précis, la jeune femme avait cette folle envie de jeter l’appareil au loin. Est-ce que le fait de voir le téléphone s’exploser l’aurait apaisé ? Peut-être. Peut-être pas. Respirant un grand coup, elle agit plus intelligemment. Ouvrant son sac, pour le voir disparaître, Aislynn se décida à avancer, à marcher. Peut-être qu’elle finirait par se détendre. Déambulant dans les rues du quartier, elle avançait sans but précis. De temps en temps, elle posait son attention sur ces vitrines qui prenaient vie, une fois la nuit tombée. Le temps de quelques heures, les lumières éclairaient les mannequins et les vêtements qu’ils portaient. Cependant, elle ne s’arrêtait devant aucune. Cette annonce qu’elle avait tant attendue, l’avait déboussolée. Le sentiment qu’elle ressentait maintenant ; le dégoût avec un arrière-goût de déception. Tombant face à cette enseigne de l’Absinthe bar, elle y songeait et elle finit par pousser cette porte. Pénétrant à l’intérieur, il y avait déjà quelques personnes présentent autour des tables, au bord du comptoir et elle s’avançait. Aislynn effectuait quelques pas jusqu’à ce tabouret et elle y prit place. Bien sûr, le serveur s’approcha directement vers la jeune femme. Son charme n’avait plus aucun secret. Elle plaisait. Beaucoup d’hommes appréciaient la regarder sous tous ses angles. Sa blondeur et ses airs d’ange, rares sont ceux qui pouvaient y résister. Alors, sentir les regards, les attentions se poser sur sa silhouette, elle n’y était pas habituée parce que ça aurait été hypocrite de sa part, de le penser. « Mais, c’est vous. Ce gars qui m’a remis en place, il y une heure. » répliqua-t-elle avec étonnement. Cette veste, elle la reconnaissait. En même temps, c’était la dernière chose qu’elle avait vu, avant qu’il s’éloigne de leur altercation. Peut-être qu’elle allait pouvoir s’expliquer. Le jeune homme pivota son visage et elle laissa tomber son regard dans ces yeux chocolats. Elle les connaissait, reconnaissait. Il faisait partie des iotas. « C’était toi ! » Décidée à s’avancer, elle faisait glisser son verre et supprimait cet espace qu’il y avait entre eux. En fond, la célèbre chanson de Chubby Checker, let's twist again se faisait entendre. Elle souriait et visiblement, elle ne lui en tenait pas rigueur. Aislynn avait entendu quelques rumeurs au sujet de Sweeney. Enfin, plutôt quelques compliments, émanant de certaines jeunes femmes de la confrérie. Il avait du succès mais, il n’avait jamais laissé paraitre le moindre intérêt, depuis son arrivée et cela l’intriguait. « Ne me dis pas que tu attends la compagnie du jeune femme ? Je n’aime pas me sentir de trop. » lâcha-t-elle avec innocence dans la voix. Retrouvant ce petit défi qu’elle s’était donné. Si le jeune homme avait peut-être d’être décoincé, elle voulait s’en charger. Aislynn aimait être étonné et c’est tout ce qu’elle souhaitait être en sa compagnie. Déceler qui il était, voir s’il jouait un double jeu en restant sur sa réserve et en ne profitant pas de son succès. Elle voulait le savoir et elle allait tout faire pour le découvrir. Déterminée, plus que jamais. La jeune femme retrouvait peu à peu la bonne humeur, oubliant même les colères de cette journée qui est désormais terminée. Bonjour très chère amie, soirée.

“ la vie n’est pas un sport qu’on se contente de regarder. ”

« Ressers-moi la même chose que tout à l'heure. » Il avait bu le contenu de son verre d'une seule traite. C'était une boisson amer qui vous brûlait la gorge et, vous enflammait le cerveau. Tout ce dont il avait besoin. Lyséa, son ex fiancée, continuait de l'appeler, il continuait à l'ignorer. Il ne savait pas pourquoi il agissait de la sorte. Il était beaucoup trop tard maintenant, il avait décidé de tirer un trait sur son passé, ses amours. Rectification. Son faux-amour. Et, puis d'un seul coup, tout recommençait à surgir dans sa vie, à commencer par Lyséa. Il ne savait pas quoi faire avec elle alors, il avait décidé de sortir, encore une fois et, à sa grande habitude. Mais, cette fois, ce n'était pas pour chercher une nouvelle conquête, cette fois, c'était seulement pour oublier. Tout oublier. Il se demanda encore une fois pour quelle raison Lyséa persistait à l'avoir au téléphone. Elle continuait de l'appeler une dizaine de fois par jour, il ne lui répondait pas, elle insistait mais, elle n'envoyait jamais de textos. Dieu merci. Mais, la question qui persisté était « pourquoi essayer tant bien que mal à le contacter ? » lui restait en mémoire. C'était d'un accord commun, qu'ils décidèrent de rompre leurs fiançailles seulement, quelques jours avant le grand mariage organisé par les parents de la jeune femme. Il avait tant de questions qui resteraient irrésolu en tête. Sweeney préférait tant bien que mal de profitait de cette soirée, loin de toute cette pression incessante, loin de tous ses appels incompréhensibles, loin de tous les problèmes qu'il avait accumulés depuis des années. Il pensait réellement passer une soirée d'une tranquillité irréprochable mais, le début de soirée qu'il avait eut en disait long. Sweeney avait percuté accidentellement une jeune femme qui ne regardait pas où ses pieds la guidaient. Étant aussi fautif que lui, la demoiselle commençait à monter sur ses grands chevaux sans laisser un fragment de second à Sweeney de s'excuser correctement. N'ayant pas apprécié, l'habitude de celle-ci, il répliqua aussitôt sa façon de voir les choses et, ne lui laissa pas à son tour le temps de répondre, qu'il avait aussitôt disparu de la circulation en un seul et unique claquement de doigt. La seule chose que la jeune inconnue aurait pu apercevoir du jeune homme serait peut-être bien sa veste qu'il portait sur ses épaules. Du moins, si elle arrivait à retrouver la trace de celui qui venait de la bousculer au milieu de cette foule immense. Sweeney avait continué son chemin, comme-ci rien ne c'était produit, ils laissaient ses pas le guidaient à l'endroit où il devait se rendre. La nuit commençait à tomber, le soleil rejoignait doucement son repair pour laisser place à la Lune. L'Absinthe Bar. C'était ici que Sweeney avait décider de se rendre. Il y songeait à rentrer dans cet enseigne et finalement, il finit par pousser cette fameuse porte pour laisser place, à l'endroit idyllique qu'était ce bar. Pénétrant à l'intérieur, il y avait déjà quelques personne présentent autour des tables, au bord du comptoir et, il s'avançait soigneusement. Cela faisait une bonne dizaine de minutes, que le jeune homme avait poser ses fesses sur ce tabouret et, qu'il avait déjà bu d'une seule traite un verre de vodka/ananas quand, une jeune femme vint à l'interrompre de ses pensées. Une voix qui lui semblait familière, c'était la voix qu'il avait entendue y a très d'une heure maintenant. C'était donc elle, la fameuse femme qu'il ne lui avait même pas laissait le temps de s'excuser. « Et, je suppose que vous êtes la femme qui m'a remballer sans que vous me laissez le temps de m'expliquer ou encore m'excuser. » Répliquait-il avec étonnement ! Jamais, ô grand jamais, il ne l'aurait pensé la retrouver ici, à cette place précisément. Après avoir légèrement pivoté du tabouret pour essayer d'entrevoir le visage de sa jeune interlocutrice, il resta néanmoins bouche-bée. Il la connaissait, enfin connaissait était un très grand mot. Du moins, il l'avait remarqué à plusieurs reprises à l'université, elle était la coprésidente des Iotas. La confrérie de Sweeney bizarrement, pourtant ils n'avaient jamais eu l'occasion de se présenter ou encore moins de se parler calmement cette fois-ci. « Y en a l'air Mlle Woobleforth. » Encore une fois, il n'avait pas eu le temps de lui dire de s'approcher, ni quoique ce soit, qu'elle avait déjà pris l'initiative de s'asseoir à ses côtés. En fond sonore, la chanson de Chubby Checker, let's twist again, se faisait entendre. Une chanson que Sweeney appréciait particulièrement et, il essayait de l'écoutait dès qu'il en avait l'occasion. C'était assez étrange, parce qu'il avait la certitude que la belle blonde qui se tenait à côté de lui, lui tenait pas rigueur de l'intercation, qu'ils avaient eu y a plus d'une heure de cela. « Même si c'était le cas, maintenant, c'est un peu tard, tu ne crois pas ? Puis, tu viens d'y prendre sa place à la malheureuse, elle t'en voudras certainement. » lâcha-t-il avec un sourire en coin. Il n'avait pas eu le temps de dire quoique ce soit, qu'elle s'était déjà permise de s'installait. En tout cas, si la demoiselle pense réellement qu'elle peut réussir à peser la carapace que Sweeney s'est forcé avec les années. Elle peut se mettre le doigt dans l’œil la petite, personne n'avait réussi à ce jour, a découvrir qui était réellement Sweeney Haugen-Dahl et, ce n'est pas près d'arriver croyez-le.