the great escape
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❝ I find myself searching the crowds for your face - I know it's an impossibility, but I can't help myself. ❞

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❝ I find myself searching the crowds for your face - I know it's an impossibility, but I can't help myself. ❞ Empty
MessageSujet: ❝ I find myself searching the crowds for your face - I know it's an impossibility, but I can't help myself. ❞ ❝ I find myself searching the crowds for your face - I know it's an impossibility, but I can't help myself. ❞ EmptySam 9 Fév - 22:46












For the past few weeks, waking up has actually hurt. Cold realization that I’m still here slowly sets in. Only fools could possibly escape the simple truth that now isn't simply now: it's a cold reminder. One day later than yesterday, one year later than last year, and that sooner or later it will come. Looking in the mirror staring back at me isn’t so much a face as the expression of a predicament: Just get through the goddamn day. Bit melodramatic I guess, but then again, my heart has been broken. I feel as though I’m sinking, drowning, I can’t breathe.

Dans un cliquetis sinistre, l’immense porte métallique coulissa derrière elle jusqu’à se fermer avec un bruit sourd. Momentanément paralysée, Alaina scruta les alentours, incapable de percevoir quoi que ce soit avec précision dans la pénombre ambiante. À en juger par l’écho qui retentissait aux quatre coins de la pièce, celle-ci devait être vaste, et dotée de hauts plafonds. Elle jeta un coup d’œil derrière elle. La porte était en métal, peut-être du plomb, et le mur qui l’englobait était constitué de tôle, qui formait ces petites vagues caractéristiques. Elle leva les yeux, scruta le plafond, fait d’un matériau qui était sans doute originellement transparent, mais si sale qu’il peinait à laisser transpercer les faibles rayons de la lune. Une sorte de hangar, probablement. Ses yeux n’eurent pas le temps de s’adapter complètement qu’on lui empoigna le bras, la forçant à avancer. Ses talons aiguilles claquaient avec un bruit retentissant sur le sol de béton. À l’opposé, une porte, à peine distinguable du mur dans lequel elle s’encastrait, tant c’était sale. Dans quoi s’était-elle fourrée ? Elle se laissa guider avec une certaine mauvaise volonté, dérangée par le contact que lui avait imposé l’homme qui lui avait ouvert la porte et qui lui enserrait maintenant le bras, avec une poigne semblable à un étau. Lorsqu’ils quittèrent le hangar et pénétrèrent dans la pièce voisine, elle se dégagea avec un geste impatient. La pièce était tout aussi glauque, un peu mieux éclairée, beaucoup plus petite que l’autre. L’homme qui la jouxtait émit un sifflement peu subtil en découvrant son physique dans la l’éclairage froid et verdâtre que dégageaient les néons du plafond. Elle ne lui accorda pas un regard, rivant celui-ci sur l’autre homme présent dans la pièce. Celui-ci était attablé, assis confortablement dans un siège de cuir. La table, quant à elle, était grande, ronde, faite de bois. Elle croisa son regard avec un air froid et incalculable, scruta le visage de l’inconnu. Grand, mince, doté d'un charme certain mais également d’un air presque effrayant. Le teint, les cheveux et les yeux clairs – les traits parfaits, une beauté classique, quelques cicatrices altérant toutefois celle-ci. Les bras tatoués – elle distingua un dragon, une inscription calligraphiée, probablement des initiales, une date, 1967, un aigle, le tout s’imbriquant dans une espèce de fresque encadrée de flammes bleues. Il ne prit pas la même peine qu’elle et préféra regarder l’autre homme, qui dévorait Alaina du regard. « Assez, Malcolm. Laisse la demoiselle tranquille. » Dans sa voix, suave mais inquiétante, retentissait l’accent traînant du Sud. Il n’eut pas à se répéter, et Alaina regarda, arborant un regard toujours aussi froid, l’autre reculer. Puis elle reposa ses yeux d’un bleu perçant sur l’homme assis, qui, pour la première fois, soutint son regard plus de deux secondes. Il inclina brièvement la tête, l’invitant à s’asseoir. Elle obtempéra, s’installant en face de lui, sur une chaise nettement moins confortable que la sienne. « Scotch ? », demanda-t-il, dévissant la bouteille posée à côté de lui sur la table. Lui-même était déjà servi. Une bouteille, deux verres, un cendrier dans lequel fumait un mégot dégageant une odeur âcre – c’était tout. Alaina ne répondit pas, se contentant de l’observer alors qu’il versa le liquide dans un verre, avant de le faire glisser sur la table jusqu’à elle. Sans détacher son regard de l’inconnu, elle s’en empara, le porta à ses lèvres, but une gorgée. Son cœur battait à tout rompre, elle tenta de se calmer. Heureusement pour elle, sa fébrilité n’était qu’intérieure – à l’extérieure, elle était fidèle à elle-même : calme et froide.

« Vous êtes Jim ? » Elle posa le verre devant elle, ne prêta pas attention à l’écho qui répéta chacune de ses paroles, leur conférant quelque chose de lointain, comme si elle-même n’était plus qu’un souvenir. Après tout, n’était-ce pas là tout le but de sa venue ? Elle fixa toujours l’homme, un air presque défiant sur le visage. Il sourit – pas grand-chose, plutôt un tressaillement au coin de ses lèvres. Il acquiesça. « Comme mon père. C’était un assassin. » La phrase aurait pu paraître presque puérile si elle n’avait pas été balancée avec une indifférence glaçante. Elle finit son verre, fermant les yeux, rompant pour la première fois le contact visuel avec Jim. Lorsqu’elle le regarda à nouveau, il eut l’air impassible. Un silence s’installa, alors qu’ils se toisaient sans rien laisser transparaître. Un silence qui contrastait avec ce qui se tramait à l’intérieur. Un assassin. Un assassin. C’était ce qu’il était. C’était ce qu’elle était devenue, contre son gré. Elle l’avait assassiné, et depuis, elle était en train de se tuer à petit feu – un petit feu qui pourrait se transformer en explosion finale d’ici quelques minutes.

Elle se remémora la scène avant d’avoir pu s’en empêcher.

Une foule, une odeur de soufre, une onde de chaleur. Des cris, une panique naissante. Bientôt, les flammes pénétrèrent la pièce, léchant chacun des murs, chacune des poutres, consumant à une allure destructrice et effrayante tout ce qu’elles trouvaient sur leur chemin. C’était comme si le feu était sorti de nulle part. Partout, des hurlements, des pleurs – la folie humaine s’empara de chacun, les poussant à se précipiter avec un seul objectif : sortir. La fumée suffocante planait au niveau de leurs têtes, les empêchant de voir ou de respirer convenablement. La panique accroissait. Et elle, elle était coincée. En proie à cette folie incontrôlable. Hurlant tout son soûl, observant, paniquée, les fenêtres dont les vitres avaient éclaté, à quelques mètres seulement d’elle… Elle cria, cria, alors que tout le monde se précipitait vers une sortie, n’importe laquelle, n’ayant d’autre objectif en tête que de sortir d’ici avant d’être happé pour toujours par les flammes qui semblaient être venues directement de l’Enfer. Pleurant, s’égosillant, elle s’agita, en vain, jusqu’à l’apercevoir. Comment ne pas le reconnaître ? Il dépassait tout le monde d’une bonne tête, avançait, malgré la panique environnante, avec sa démarche habituelle, souple et rapide, comme s’il ne faisait aucun doute qu’il en sortirait vivant. Elle hurla plus fort. Il était sur le point de sortir, mais tourna la tête, croisa son regard. Elle le vit hésiter, comme si, en une seconde, il faisait défiler dans son esprit la longue liste des fois où elle l’avait déçu, trahi, blessé, mais aussi celles où elle lui avait arraché un sourire, un peu de joie, de paix. Le visage sali par les larmes et la suie, elle l’appela, d’une voix suppliante où perçait nettement la panique – celle de mourir s’il ne venait pas immédiatement. Il sembla se ressaisir, et sans une hésitation, se précipita vers elle, enjamba les quelques débris enflammés qui truffaient son chemin, déplaça sans grande peine les meubles renversés et autres obstacles qui empêchaient Lanie de se dégager toute seule – par chance, ce coin-là n’était pas encore envahi par les flammes. Il lui tendit une main, elle s’en empara, et après avoir échangé un bref regard avec elle, il la tira vers lui, la fit passer devant lui sans la lâcher et lui cria d’avancer. Elle se précipita, sa main glissante s’agrippant maladroitement à celle de Matthias. Quelques secondes après qu’ils se furent mis en route, une déflagration retentit et une poutre rendit l’âme, s’écrasant dans un craquement sinistre là où Lanie s’était tenue une seconde plus tôt – et là où Matthias se trouvait à présent. Avec un cri de douleur, il s’effondra sous le poids et la brûlure des restes de poutre enflammés. Tétanisée, elle le regarda, avant de hurler son nom avec désespoir. « Cours ! Va-t’en ! » hurla-t-il, mais elle n’en fit rien. À mains nues, elle s’affaira à le dégager de là, comme il l’avait fait avec elle, ne tiquant pas au contact brûlant qui semblait lacérer ses mains, s’efforçant de respirer malgré la fumée qui lui emplissait la gorge, des larmes de désespoir, de peur et de rage coulant le long de ses joues. Miraculeusement, elle parvint à le dégager suffisamment pour le tirer. Deux mètres, et ils y étaient. Elle employa toutes les forces dont elle était dotée, tirant le jeune homme avec l’énergie du désespoir. Elle eut du mal à y croire lorsqu’elle parvint à franchir le seuil du bâtiment en flammes, et s’écroula après quelques pas dans la pelouse qui l’entourait. Elle commença à secouer Matthias, qui avait fermé les yeux. Il était sévèrement brûlé, immobile. Alors que des pompiers s’approchaient d’elle pour la soigner, elle refusa de bouger, secouant Matthias, le giflant même, le suppliant, des larmes coulant à flots le long de ses joues salies par la suie. Et elle poussa le hurlement le plus déchirant qui fût en comprenant qu’il ne se réveillerait pas.

« Et toi, poupée, tu as un nom ? » Sortie de ses pensées, Alaina mit quelques secondes à répondre. Elle tendit son verre vers Jim, et alors que celui-ci la servait, répondit simplement : « Perks. » Le patronyme de son père, celui qu’elle avait été contrainte d’abandonner depuis le jour où il avait assassiné sa mère. Mais maintenant, plus que jamais, elle lui ressemblait – ce physique qu’elle exécrait, non pas parce qu’il était ingrat mais parce qu’il était hérité en tous points de son père, ces yeux bleus perçants, et la mort de quelqu’un sur la conscience, ils avaient tout cela en commun. Alors, autant faire de même avec le nom de famille. Jim haussa un sourcil, arborant pour la première fois un air différent du masque qu’il laissait voir depuis le début de leur entrevue. Il s’agissait d’un amusement ironique, spontané mais franchement pas bienveillant. « Pas de prénom ? » Il lui fit parvenir le verre. Elle l’attrapa, but une gorgée. Au bout de quelques secondes de silence, au cours desquelles elle ne le quitta pas du regard, elle déclara, d’une voix plate et ferme : « Ça n’a plus d’importance. » D’ici quelques moments, la mort frapperait à la porte, et Alaina Selwyn, Perks, ou qu’importe, ne serait plus qu’un souvenir prêt à être oublié. Jim sembla réfléchir, mais finit par hocher la tête sans rien dire.

Il fut rapidement évident que les brûlures ne partiraient jamais. Pas totalement. Bien qu’hospitalisée d’urgence, Alaina n’avait pu échapper à cette fatalité. Ses mains et ses avant-bras étaient, une fois n’est pas coutume, les plus touchés par les brûlures et n’étaient, par endroits, plus qu’une masse de chair rosâtre complètement à vif. Au moins, les marques qui marbraient ses avant-bras ne seraient plus visibles, pensa-t-elle avec ironie. Le cou, le ventre étaient également touchés. Le visage avait été épargné. Quant à ses cheveux, qui dansaient d’habitude dans le creux de ses reins, ils furent rapidement réduits à une coupe au carré après cette bataille contre un adversaire arborant la même couleur qu’eux. Mais tout cela n’avait aucune importance aux yeux d’Alaina. Tout ce qu’elle pouvait faire, c’était penser à lui, ressasser cette terrible nuit, en journée ou dans des cauchemars si atroces qu’ils étaient parvenus à éclipser ceux qu’elle avait depuis presque dix ans et qui lui faisaient revivre l’assassinat de sa mère. Les jours passèrent, sans qu’elle adressât un mot à quiconque, refusant la moindre visite. Le jour de l’enterrement vint, mais elle ne bougea pas, incapable de se rendre à une cérémonie qui pleurait une mort dont elle était la responsable. Le remords et la culpabilité la rongeaient en permanence, alors qu’elle l’entendait encore hurler. Par une ironique coïncidence, les deux dernières fois qu’il lui avait parlé, c’était pour lui dire de s’en aller. Une fois, pour lui sauver la vie. Celle d’avant, pour lui annoncer qu’il ne voulait plus jamais la voir. Et pour cause – une fois de plus, elle avait agi comme une gamine, et cette fois-ci, cela lui avait définitivement coûté sa relation avec Matthias. Cette relation étrange qu’elle n’avait jamais su définir, et qui avait maintenant touché à sa fin, de manière terrible. Il avait donné sa vie pour sauver la sienne, alors qu’il la détestait. C’était bien là, une fois de plus, la preuve irréfutable qu’il était une bien meilleure personne qu’elle, et qu’elle ne méritait rien de ce qu’il pouvait lui donner. Une semaine passa, puis deux, puis trois. Elle finit par sortir de l’hôpital, et si physiquement, quelques améliorations pouvaient être notées, mentalement, elle n’avait fait que se détériorer.

« T’es encore avec moi, poupée ? » Une fois de plus, elle s’arracha à ses pensées noires. Il posa un objet sur la table, une expression indéchiffrable sur le visage. Impossible de dire ne serait-ce que si elle était positive ou négative. S’il était impatient ou appréhensif. Alaina, elle, se sentait étrangement détachée. Il la regarda observer l’objet avec une expression tellement neutre qu’elle n’en paraissait pas naturelle. Sans doute crut-il qu’elle était déstabilisée, sur le point de vouloir partir en courant. « Une chambre… », commença-t-il, visiblement prêt à lui faire un débriefing. « Je connais les règles », l’interrompit-elle sans cérémonie, et il se tut, étirant ses lèvres pleines en un rictus. Il la scruta, comme s’il sondait sa peur. Mais Alaina n’en laissa rien transparaître. Elle n’était pas venue ici sur un coup de tête – ou plutôt, ce coup de tête était la bonne chose à faire, indubitablement la solution à suivre, alors pourquoi perdre son temps ? Elle avait hésité plusieurs jours avant de venir, et avait fini par se décider, se refusant à mariner un instant de plus dans cette misère qui enveloppait son existence toute entière depuis la mort de Matthias. « Très bien », finit-il par déclarer. Il poussa l’objet vers elle sur la table, accompagnant son geste d’un sourire faussement galant, en réalité plutôt un présage de mort. « Honneur aux dames. » Alaina s’en empara. Sa main ne trembla pas. Elle déglutit, regarda l’objet qu’elle avait en main, surpris qu’il fût aussi lourd. Bien plus que ce qu’elle pensait. Soudain, la peur s’abattit sur elle, tel un voile noir et lourd. Elle sentit son cœur se serrer, puis s’affoler. Elle tourna la tête vers la porte, qui était fermée. Le sous-fifre qui l’avait fait rentrer était reparti sans faire un bruit pendant qu’elle était installée avec Jim. Elle regarda la porte, comme si celle-ci allait s’ouvrir. Comme si Matthias allait entrer soudainement et la sauver, une fois de plus. Où était-il ? Qu’attendait-il pour la tirer de là, avant qu’elle ne commette un faux pas ? Alaina sentit sa respiration s’accélérer. Il ne viendrait pas. Evidemment qu’il ne viendrait pas. C’était d’ailleurs précisément pour cela qu’elle était venue ici. Cette fois-ci, elle était livrée à elle-même. Elle s’était fourrée dans cette situation toute seule et il ne serait pas là pour l’en tirer.

Elle reposa son regard clair sur Jim, qui la fixait, impassible. « Quelques derniers mots, peut-être ? Je dois dire que je n’ai pas beaucoup entendu ta jolie voix, poupée. » Alaina ne répondit pas, baissa les yeux sur le revolver. Six chambres, une qui serait fatale à celui qui presserait la détente au mauvais moment. Elle observa ce qu’elle pouvait voir de son corps. Le décolleté de sa robe courte et noire, qui laissait deviner la forme exacte de ses seins. Cette robe, elle l’avait portée à la soirée des Omega. Cette soirée où, pour la première fois, il l’avait sauvée, la portant à la manière d’une belle au bois dormant alcoolisée pour la faire se reposer dans l’appartement de Thaïs. Il lui suffirait de faire diversion, de la retirer, et peut-être gagnerait-elle du temps. Peut-être parviendrait-elle même à partir. Après tout, il n’était pas insensible à son charme. Mais il allait de soi que Jim était bien plus insensible qu’il n’y paraissait. Ce n’était pas un prof de psychologie à qui il suffisait de faire un peu de pied tout en le forçant à loucher droit dans son décolleté dans l’espoir d’obtenir ses faveurs, comme elle l’avait fait lorsqu’il avait sanctionné Matthias et elle après leur travail en binôme catastrophique. Non, elle était dans la cour des grands maintenant. Elle pouvait bien se déshabiller, s’asseoir sur la table, les cuisses largement écartées – cela ne lui posait pas de problème en soi. Il ne restait plus grand-chose de la timide Alaina qui ne laissait personne l’approcher, et encore moins la toucher. Elle avait perdu Lenny, elle avait perdu Matthias. Elle avait perdu sa virginité. Alors, elle était officiellement devenue la fille la plus facile du campus. « T’es… T’es vierge ? Enfin, c’est tout à ton honneur, mais… J’suis choqué. » C’était ce qu’il lui avait dit lorsque, toute imbibée d’alcool et de Dieu sait quelle drogue, elle lui avait confié qu’aucun garçon n’avait encore eu l’occasion de la déflorer. Si cette révélation avait choqué Matthias, que dire de ce qu’il aurait ressenti en la voyant comme elle était désormais, écartant les jambes au premier venu, comme une pute en manque de crack ? À la différence près qu’il n’y avait aucun paiement, aucune récompense à la clé, à part peut-être l’espoir d’arrêter de penser à Matthias l’espace d’un quart d’heure – ce qui n’avait encore jamais fonctionné. Oh que oui, cela n’aurait été qu’une déception de plus pour ce pauvre Matty. Ce pauvre Matty qui avait donné sa vie pour qu’au final, Alaina jette la sienne à la poubelle… Car il ne faisait aucun doute que rien, pas même cette espèce de prostitution, ne la tirerait de là.







Alors, elle leva le revolver, appuya sur la languette de sécurité pour désactiver celle-ci, et le pointa contre sa tempe. Elle ferma les yeux, peu désireuse que la dernière image qu’il lui fût donné de voir soit celle du visage malveillant de Jim. Elle pensa à Matthias, chassant l’image déçue, blessée et énervée qu’elle avait vue sur son visage lorsqu’il l’avait congédiée pour toujours, chassant aussi la scène de son agonie, se concentrant péniblement sur les autres expressions qu’elle avait, quelques fois, réussi à susciter sur le beau visage du Iota. Un sourire, un regard turquoise pétillant, une touche d’ironie bienveillante, parfois même de l’affection. Elle inspira, s’exhorta au calme, compta jusqu’à trois.

Un.
Deux.
Trois.
Clic.

Elle ouvrit les yeux. Un sourire aurait dû se former sur ses lèvres, mais au lieu de cela, elle se sentit frustrée. Au moment où elle avait pressé la détente, elle s’était sentie sereine, enfin débarrassée de toute la douleur qui l’accablait en permanence. Elle avait eu l’impression qu’il était là, plus près d’elle que jamais. Eberluée, elle abaissa l’arme, mais ne la tendit pas à Jim. Au lieu de cela, elle la garda fermement en main, alors qu’il la regardait, visiblement surpris de ne voir aucune trace de joie ni même de soulagement sur son visage pâle. Silence de mort. Puis elle parla. « Laissez-moi une deuxième chance. » Chance, elle avait employé le mot chance. Comme si cette probabilité, ce sixième, était la probabilité d’un succès, d’un but à atteindre, et non pas celle d’une épée de Damoclès. Jim haussa un sourcil. « Non. » Elle le regarda sans comprendre. Pourtant, c’était tout bénéfice pour lui. Elle était même prête à tirer six fois. Elle voulait juste retrouver cette sérénité, ce sentiment de tranquillité et de plénitude qu’elle avait ressenti pendant une fraction de seconde. Elle insista. Il secoua la tête, tendit la main pour récupérer le revolver. Au lieu de cela, elle plongea la main dans une poche de sa veste. Elle en ressortit une liasse de billets, incapable de se départir du sentiment qu’elle était dans un mauvais film de gangsters. Ce hangar glauque, ce bellâtre tatoué aux cheveux ras et à l’accent texan, les dialogues réduits au strict minimum, la tension, et maintenant ces vingt billets de deux cents dollars. Elle les lui tendit, mais il secoua une nouvelle fois la tête. « J’ai dit non, poupée. Maintenant arrête tes conneries et rends-moi ce flingue. » Au lieu de cela, elle le leva à nouveau, le dirigeant vers sa tempe. Aussitôt, il se leva, rapide comme l’éclair, contourna la grande table et s’empara de l'arme. Il agrippa le poignet d’Alaina et la força à se lever, se rapprochant d’elle, réduisant la distance qui les séparait au strict minimum. « T’as rien à faire ici, fillette. T’es pas faite pour ça. Ta mission suicide, tu la fais ailleurs si tu veux, mais pas ici. Maintenant dégage, allez ! » Malgré la dureté de ses paroles, elle n’eut pas de mal à percevoir la faille dans son regard. Elle l’avait troublé. Le calme avec lequel elle était venue, s’était assise, avait bu, avait répondu à ses questions, et avait voulu se flinguer, ce n’était pas quelque chose qu’il lui était donné de voir tous les jours. Il avait cru qu’elle se dégonflerait, comme tous les autres qui voulaient se tirer et qui réalisaient trop tard que c’était impossible. Mais elle l’avait détrompé, et maintenant, elle semblait prête à accueillir la mort – elle semblait même vouloir l’accueillir. Elle l’avait troublé. Et il ne voulait pas avoir ce sang-là sur les mains. Pas le sien.

Il la relâcha brutalement. Réitéra son ordre en désignant la porte du menton. Elle recula lentement, sans le quitter des yeux, et lorsqu’elle atteignit la poignée de la porte, elle articula silencieusement un « Merci » auquel il ne répondit pas. Elle sortit, laissa le hangar à tout jamais derrière elle.

Alors que l’air frais de la nuit californienne lui caressa le visage, elle sentit ses jambes se dérober sous son poids. Ses genoux heurtèrent durement le sol, éraflant la peau. Mais elle ne ressentit aucune douleur, si ce n’est celle qui lui perça le cœur, violente, fulgurante et accablante. Elle ne chercha pas à se relever, comme si le poids de tout ce qu’elle avait eu à endurer au cours des dernières semaines, la tristesse, la rage, la culpabilité, le désarroi, l’incompréhension, la frustration, le regret, l’en empêchait. Elle émit une longue plainte, pâle reflet de toute la souffrance qui l’habitait, circulant comme un venin mortel dans ses veines. Un gémissement blessé et meurtri, alors que ses épaules se soulevaient et s’abaissaient par saccades, en écho à des sanglots silencieux et désespérément secs. Les larmes ne venaient pas, ne venaient plus. Elle resta plantée là, dans cette ruelle de San Francisco, bercée par la brise compatissante, recroquevillée comme si elle cherchait à se protéger d’une douleur extérieure, alors que celle qui œuvrait en son fort intérieur se suffisait déjà amplement à elle-même. Elle ne bougea pas, sans savoir pendant combien de temps. Sans s’en soucier. Elle aurait pu rester là pendant des heures que cela n’aurait rien changé à sa position, sa tristesse et sa peine. Difficile donc de savoir combien de minutes s’étaient déjà écoulées lorsque quelqu’un la prit par le bras pour la relever, avec une douceur à laquelle elle n’avait plus été habituée depuis bien longtemps. Depuis la mort de Matthias, tout n’était plus que violence et rage. Psychotropes plus ou moins forts pour chasser ses pensées noires, et amants d’un soir, indignes de ce qualificatif tant l’acte était devenu dénué de sentiment ou de tendresse, pour empêcher ces mêmes pensées de revenir. Il n’avait pas fallu bien longtemps à Alaina pour réaliser que cela ne fonctionnait pas. Que la douleur qu’elle avait à endurer cette fois-ci n’allait pas rendre les armes devant des solutions aussi faciles. Pourtant, elle continuait. Elle s’enfermait dans cette spirale infernale et sans fin de violence, y avait plongé tête la première sans jamais tenter de rejoindre à nouveau la surface. Alors, ce simple geste de douceur, alors même qu’elle venait de frôler une mort brutale, la déstabilisa. Elle leva les yeux vers la personne qui en était à l’origine et sentit son cœur s’arrêter. Il était grand, pas loin des deux mètres. Mince, quoique sa chemise trahit une musculature soigneusement sculptée. Plutôt pâle, blond, le regard vif. Même l’obscurité ambiante ne parvenait à les éteindre, ces deux turquoises qui la fixaient avec inquiétude. Incapable de bouger ne serait-ce qu’un cil, elle le fixa, droit dans les yeux, tétanisée. Elle connaissait ce regard. Elle l’avait connu joyeux tout comme elle l’avait connu sceptique, désabusé, agacé, triste, ironique. Se pouvait-il que… ? L’espace d’un instant, elle se sentit heureuse. Puis la réalité lui revint. Les cris, l’incendie, l’inacceptable, l’éternelle souffrance. Elle cligna les yeux, sentit une main invisible lui presser le cœur, jusqu’à le réduire en confettis. Ce n’était pas lui. Évidemment que ce n’était pas lui. « Tout va bien, mademoiselle ? » Non, ducon, tout ne va pas bien. Tout va mal. Rien n’aurait pu être pire. Elle s’arracha à son étreinte inquiète et s’encourut, à toute vitesse, sans jeter un regard par-dessus son épaule. Et toujours pas une larme.







❝ I find myself searching the crowds for your face - I know it's an impossibility, but I can't help myself. ❞ Tumblr_mb5sn69LB61qevfjvo2_250Arrivée chez elle, elle ne prit pas la peine de ranger le désordre apocalyptique qui régnait dans les deux pièces qu’elle habitait. Bouteilles, paquets de cigarettes, paquets d’autres trucs, feuilles volantes, meubles renversés, objets tombés ou brisés, le sol était jonché de débris en tous genres. Elle se mit directement au lit, et pleura. Elle pleura, encore et encore. Elle pleura tout son soûl, pleura toutes les larmes qui étaient bloquées dans sa gorge depuis des semaines et qu’elle n’avait jamais su laisser sortir. Elle agrippa son oreiller, le trempa de ses larmes, le souilla du maquillage qui coulait de ses yeux en même temps que chacune des gouttes d’eau salée. Elle pleura toute sa tristesse, son désespoir, sa culpabilité et sa détresse. Dans un mélange confus de couleurs, de sons, d’odeurs, elle se laissa submerger par les souvenirs. Ses souvenirs. Leurs souvenirs. Les disputes avaient été nombreuses. Mais au final, elles n’avaient fait que rendre les réconciliations plus douces. Elle n’oublierait jamais le premier sourire qu’elle était parvenue à lui arracher. Matthias était d’ordinaire plutôt renfrogné, froid, et gardait jalousement ses émotions. Lorsqu’il souriait, c’était un autre homme que l’on pouvait entrapercevoir, entre toutes les mailles de la souffrance et des épreuves qu’il avait traversées et qui avaient à tout jamais transformé l’homme insouciant qu’il avait un jour été. Elle repensa à sa mine stupéfaite, lorsqu’elle l’avait félicité pour quelque chose qu’il avait dit dans l’attente de l’énerver et de s’attirer ses foudres. Elle repensa aux quelques plaisanteries anodines, à leur course-poursuite dans les couloirs de l’université, ces petits moments d’insouciance qui avaient marqué la genèse de leur relation. Elle repensa à cette soirée dont elle ne savait à présent presque plus rien, si ce n’est qu’il avait pris soin d’elle comme une princesse. Elle repensa aux inquiétudes qu’il avait, avec raison, manifestées au sujet de Lenny, et à la façon dont elle avait refusé d’écouter un traître mot de ce qu’il avait tenté de lui faire comprendre. Elle repensa comment, à chaque fois, elle s’était comportée en gamine finie et comment il avait été capable de la pardonner, encore et encore. Elle songea à ce qu’aurait pu être leur fin à tous les deux si elle n’avait pas laissé son orgueil l’empêcher de venir le supplier, à genoux s’il le fallait, ou en rampant, de lui pardonner une ultime fois ses erreurs. Elle pleura, pleura, pleura. Appela son nom dans une plainte déchirante, encore et encore, avec le silence pour seule réponse. Elle serra de toutes ses forces la seule photo qu’elle avait d’eux, une photo qu’elle avait prise des mois auparavant et qui immortalisait leurs plus belles grimaces, une photo désormais totalement chiffonnée, aux coins éraflés, tant elle l’avait prise en main au cours des dernières semaines. Dans son esprit, le tourbillon poursuivait sa route, retraçant avec une acuité effarante chacun des moments qu’elle avait passés à ses côtés, n’ayant à se reprocher qu’une chronologie quelque peu douteuse. Elle se recroquevilla, le corps entier parcouru de secousses à chacun des sanglots qu’elle émit. Elle pleura, et pleura encore. Elle ne s’endormit qu’aux aurores, épuisée mais bien plus sereine qu’elle ne l’avait été depuis le soir où elle l’avait perdu. Et quand elle émergea du sommeil, elle se réveilla complètement sobre pour la première fois depuis tout ce temps. Elle n’hésita pas, jeta tout ce qui jonchait le sol à la poubelle, changea ses draps, prit une douche, ouvrit le pot de crème cicatrisante jusqu’alors inutilisé et en appliqua sur chacune de ses brûlures. Lorsqu’elle eut terminé, le soleil couchant rougeoyait déjà, projetant une lumière aux tons chauds sur San Francisco. Il lui restait une dernière chose à faire.


❝ I find myself searching the crowds for your face - I know it's an impossibility, but I can't help myself. ❞ Tumblr_mh156kst0n1qlgnv9o4_250
What started as a whisper slowly turned into a scream

Searching for an answer where the question is unseen... I don't know where you came from, ❝ I find myself searching the crowds for your face - I know it's an impossibility, but I can't help myself. ❞ Tumblr_m7z8fvGAOd1qd7fc3o4_250 and i don't know where you've gone. Old friends become old strangers between the darkness and the dawn... Amen, omen, will I see your face again? Amen, omen, can I find the place within to live my life without you? I still hear you saying all of life is a chance, and is sweetest when at a glance... But I live a hundred lifetimes in one day; but I die a little in every breath that i take... I listen to a whisper slowly drift away, silence is the loudest parting word you never say. I put your world into my veins, now a voiceless sympathy is all that remains... Amen, omen, will I see your face again? Amen, omen, can I find the place within to live my life without you?








Un peu perdue, elle arpenta les chemins du cimetière, en quête d’une tombe dont elle ignorait aussi bien l’apparence que l’emplacement. Elle la trouva alors qu’elle n’y croyait plus, et s’agenouilla, frôlant la pierre tombale du bout des doigts. Elle était grande, sobre mais belle – à l’image de l’homme qui reposait en dessous d’elle. Ses doigts dessinèrent le tracé des lettres qui formaient le nom de Matthias, ses dates, l’épitaphe. Elle s’assit au pied de la tombe, la contempla un long moment en silence, sans savoir exactement comment agir. Sa mère avait été incinérée, les cendres éparpillées en mer, aussi n’avait-elle jamais eu l’occasion ou le besoin d’aller au cimetière. Au loin, un oiseau chanta. Elle ferma les yeux, prit une profonde inspiration, et se lança.

« Coucou Matty, c’est moi… Alaina. J’aurais dû venir plus tôt – à commencer par ton enterrement… Mais j’étais… j’étais dans une chute sans fond. Je n’arrête pas de penser à toi. Matin, midi, et soir. Toutes les nuits, je te revois, allongé sur cette pelouse, brûlé comme pas possible… C’est tellement injuste, putain, tellement injuste. Et à chaque fois, je me déteste – encore là, maintenant. J’aurais dû venir plus tôt, j’aurais dû venir te parler, te dire ce que j’avais sur le cœur, et au lieu de ça… » Elle éclata en sanglots, la respiration sifflante. « Au lieu de ça, je me retrouve là, à parler à une pierre, sans savoir si tu peux m’entendre ou pas. Putain, j’ai été tellement conne… Si tu savais combien je regrette tout ce que je t’ai fait endurer, combien je regrette maintenant, et combien je regrettais déjà sur le moment même… J’ai été la pire de gamines et des égoïstes, et pourtant, t’es quand même venu, alors que t’aurais pu t’en tirer… » Sa voix s’éteignit, elle ferma les yeux, laissant de grosses larmes rouler le long de ses joues alors que son visage trahissait une intense douleur. « Je suis tellement désolée. Il ne se passe pas un seul jour sans que je souhaite que cette poutre me soit tombée dessus, au lieu de t’écraser toi… Jamais ça n’aurait dû arriver. C’est toi qui méritais de vivre, pas moi. Et la preuve, c’est que t’as été prêt à donner ta vie pour sauver la mienne. Si j’avais su… » Elle reprit sa respiration, soucieuse de ne pas perdre les pédales. Au bout de quelques minutes de silence, elle reprit, plus calme : « Je suis allée chez ce type, hier. Il se fait appeler Jim. Probablement le plus gros mafieux de la ville. Je suis allée chez lui, hier, et… j’ai joué à – est-ce qu’on peut même parler de jouer ? Putain, c’est tellement malsain… La roulette russe, voilà. J’ai failli péter un câble, quand j’ai réalisé dans quoi je m’étais fourrée. Je m’attendais à ce que tu arrives, pour me sauver… comme tu l’as toujours fait. Et puis, quand j’ai appuyé sur la détente… je me suis sentie heureuse. J’avais l’impression que j'allais te retrouver, que ce n’était plus qu’une question de secondes. » Elle baissa la tête. « Après le premier coup, j’ai voulu réessayer. Je voulais retrouver cette impression d’être près de toi. Mais il a refusé, et il m’a chassée. Oh mon Dieu, après, j’ai réalisé que si j’avais été jusqu’au bout, tout ce que tu avais fait pour moi n’aurait plus eu de sens… » Du bout des doigts, elle caressa la pierre, et sa voix gagna en stabilité, malgré les larmes qui lui nouaient la gorge. « Tout ça, c’est fini. Je te le promets. J’aurais voulu te faire cette promesse plus tôt, et te prouver que je suis capable de la tenir. Mais c’est trop tard… alors maintenant, tout ce que je peux faire, c’est chérir ce que tu as fait pour moi, même si je n’en suis pas digne. Tu es un héros, Matthias. Tu me l’as prouvé une fois de plus. Si seulement les conséquences avaient été moins lourdes… Je ne réalise toujours pas, je pense. Tu me manques tellement… tu me manques tellement que ça me fait mal, au cœur, au ventre, partout. Tu me manques chaque seconde de chaque instant, et tu me manqueras toujours. Tes sourires, tes piques, ton calme… Même les fois où tu m’as engueulée – même ça, ça me manquera. Tu as toujours su me remettre à ma place, même si je ne voulais pas l’admettre. Me forcer à me remettre en question. Tu m’as rendue meilleure – et même s’il y a encore du chemin à faire, je te promets de le parcourir aussi loin que possible. » Elle renifla doucement. « J’espère que tu es heureux, là où t’es. En paix, serein, débarrassé de tes anciens démons, de ta douleur, et de celle que je t’ai infligée. J’y ai jamais cru, à ces histoires de vie après la mort. Mais j’ai jamais autant voulu me tromper. » Elle se tut, contempla la tombe en silence, pendant de longues minutes. Autour d’elle, la nuit était tombée. Elle finit par se lever, et au moment de s’en aller, murmura, une main posée sur la pierre tombale :

« Je t’aime, Matty, et je t’aimerai toujours. »

A few times in my life I've had moments of absolute clarity, when for a few brief seconds the silence drowns out the noise and I can feel rather than think, and things seem so sharp and the world seems so fresh. I can never make these moments last. I cling to them, but like everything, they fade. I have lived my life on these moments. They pull me back to the present, and I realize that everything is exactly the way it was meant to be.



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Adriel Eynsford-Baxter
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Adriel Eynsford-Baxter
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