Nikkita remontait d’un pas précipité un des multiples couloirs de Berkeley, les bras remplis de cahiers, de classeurs et de livres de cours. Elle n’avait qu’une idée en tête, sortir au plus vite et se débarrasser de ses affaires quelque peu encombrantes dans le coffre de sa voiture. La jeune femme venait de vider son casier en prévision des deux mois de vacances annuels et, n’étant pas d’une nature très ordonnée, tous ces cours et son matériel scolaire s’y étaient entassés depuis le début de l’année. Aujourd’hui, Nikki avait entreprit de faire un peu de rangement. Enfin, c’était plutôt « je jette tout ce qui est froissé, abîmer, illisible ou recouvert de tâches de café et je garde le reste ». Après une heure de tri façon Nikki, son casier était complètement vide et la jeune femme avait réussi à récupérer la moitié de ses cours intactes. Maintenant, il ne lui restait plus qu’à traverser les couloirs bondés de Berkeley, ce qui n’était pas une mince affaire. En effet, beaucoup d’étudiants s’y trouvaient, certains comme Nikki, les bras chargés d’affaires, d’autres en grande conversation avec leurs amis qu’ils ne verront probablement pas durant deux mois. La jolie brune joua des coudes et réussit à traverser une bande d’étudiants se trouvant en plein milieu du couloir. « Vous pouvez pas vous mettre ailleurs ?! », rétorqua la jeune femme d’un ton agacé. Après tout, elle avait des choses bien plus intéressantes à faire que de jouer les boniches et de récurer son casier ! De plus, il faisait chaud dans les couloirs, une vraie fournaise, et le sac à main de Nikki ne cessait de glisser de son épaule, manquant à tout moment de lui faire lâcher ses affaires. Il ne manquerait plus que ça ! Il connaisse pas la clim ici ?!, se dit la jeune femme. Elle était d’une humeur plus que massacrante et le pire, c’était que ce n’était la faute de personne. La jeune femme s’était levée de très mauvaise humeur et était prête à passer ses nerfs sur quiconque la regarderait d’un peu trop près.

Arrivée à l’angle que formait deux couloirs, la jeune femme hésitait un instant puis reprit son chemin. Le campus était tellement grand qu’il lui arrivait souvent de se perdre et de tourner en rond pendant cinq minutes avant de trouver son chemin. Toute à ses pensées, Nikkita faillit heurter un jeune homme qui déboula sans prévenir et elle mit un certain temps avant de remettre d’aplomb cahiers et classeurs. Non mais j’te jure, les gens ici sont complètement taré !, pensa la jeune femme. Elle s’arrêta un instant afin de rattraper un de ses classeurs qui n’allait pas tarder à s’écraser sur le sol et en profita pour jeter un rapide coup d’œil aux étudiants alentours. Pour les plupart, c’étaient des inconnus mais Nikki reconnut quelques têtes, probablement des gens qui suivaient les même cours qu’elle. Son regard s’arrêta quelques instants sur une jeune femme qui lui semblait familière. Nikkita la regarda plus attentivement et se demanda où elle l’avait déjà aperçu. Bon sang, elle connaissait cette fille, elle en était certaine ! Il faut que je sache, se dit la jeune femme et elle avança d’un pas résigné vers la jeune femme qui attendait on-ne-sait-quoi.

- Excuse-moi !, la héla Nikkita. On se connaît non ?

Maintenant qu’elle était à la hauteur de l’inconnue, Nikki était sûre à cent pour cent de l’avoir déjà vu. Son visage lui rappelait vaguement quelqu’un qu’elle avait connu à New York. Peut-être une camarade d’école ou une voisine … En tout cas, cela remontait pour sûr à très longtemps et il était étonnant que la jeune femme ait gardé ce visage en mémoire. En règle général, Nikki ne se soucie guère des gens qui l'entourent et n'est pas du genre à se souvenir de votre prénom. Bien sûr, certaines personnes l'ont marqué et elle ne les oubliera pour ainsi dire jamais, à son plus grand désespoir, mais ces personnes se comptaient facilement sur les doigts d'une seule main.

corbeille, membre supprimé.