I SHOULD PROBABLY SAY THAT I'M UNSURE WHY I'M
RUNNING, RUNNING AWAY FROM THE ONLY THING I WANT.

I should probably say that I'm unsure why I'm running, running away from THE ONE I LOVE. ► Dans ses bras, plus rien ne semblait avoir de l’importance. C’était lui et personne d’autre. Il avait saigné mes plais et guérit mon cœur par son seul soutient, et de nouveau, j’avais l’impression de vivre. L’amour, sur moi, avait les effets les plus bénéfiques au monde. Je n’avais besoin de rien d’autre pour me sentir bien. Avoir quelqu’un à mes côtés me suffisait. Il me suffisait. Hunter était venu en ce mois de Janvier sur ce pont et je l’avais rejoint. En venant, j’étais pleine de doutes et d’incertitude mais j’étais aussi nerveuse et excitée. J’étais comme une enfant qui va rencontrer pour la première fois le père noël, comme si je voyais en Hunter, tout ce que j’espérais avoir, tout ce que je n’arrivais pas à avoir, comme s’il était le seul, aujourd’hui, à être capable de me protéger de mes peurs, le seul qui était capable de combler mon cœur. J’étais finalement très vite arrivée, et nos échanges n’étaient pas si timides que je les avais imaginés puis sa main toucha la mienne, puis ce fut ses lèvres qui se joignirent aux miennes et à ce moment j’ai su. J’ai su que c’était avec lui que je voulais passer les prochaines heures et bien plus encore si c’était réciproque. Un bien être indescriptible, celui qui donne envie de chanter, d’agir de la manière la plus niaise qu’il soit et bien que je ne sois pas très expressive, ne montrant pas si facilement mes sentiments, j’avais envie de le prendre dans mes bras et de ne plus jamais me séparer de lui. Je voulais le garder jalousement pour moi et ça, rien ni personne ne pouvait le gâcher, pas même Jayan. Jayan faisait partie de ces personnes que l’on souhaite avoir dans notre vie parce que sa seule présence nous procure plus de bonheur que n’importe quoi. Un bonheur indicible, une épaule, une oreille et parfois un rire partagé. Jayan était comme mon frère, celui que je n’avais jamais eu. Un être dont je ne pouvais plus me passer, un Epsilon qui n’a jamais réellement fait référence à notre différence au niveau de l’argent, un beau garçon qui n’a jamais essayé d’aller plus loin que ce que je souhaitais et même si nous nous étions rencontré plus tard, je pense que nous serions quand même resté amis. Meilleurs amis car c’est ce qui nous convenait le mieux, ce qui nous correspondait. On se correspondait oui. Une amitié sans faille qui n’a jamais connu de crise. Une amitié que tout le monde rêve d’avoir et qui était la nôtre et on nous la jalousait souvent mais on le savait, les autres le savait, rien ni personne ne nous égalait. C’était nous et rien d’autre, envers et contre tout. Et même son geste me paraissait pardonnable, excusable car il n’était rien d’autre que le garçon le plus important à mes yeux. Pourtant, aujourd’hui, je me sentais de nouveau capable de donner ma confiance à l’un d’eux. Hunter. Je ne pouvais expliquer ce qui me poussait à avoir foi en lui, en ce futur nous. C’était quelque chose que je sentais, que je ressentais. J’espérais que tous ces sentiments étaient réciproques. Je ne voulais pas aller vite, je préférais aller doucement, je ne nous imaginais pas tout de suite avec des enfants et passer déjà les prochains mois à ses côtés me paraissait suffisant bien qu’un futur plus lointain se profilait devant mes yeux, dans les siens. Ma confiance était devenue une chose que l’on acquière difficilement et ce fameux Sam en avait fait les frais. Un début plutôt charmant qui avait très mal tourné et qui aujourd’hui ne signifiait plus rien à mes yeux et ça, même les conseils d’Hunter ne pouvait le changer. Je pense d’ailleurs qu’il réagirait autrement s’il connaissait vraiment la nature de mon lien avec ce faux demi-frère que je détestais au plus haut point. Je ne le portais pas dans mon cœur et c’était réciproque. Tout le monde était content, il n’y avait donc aucune ambiguïté quand on se croisait à Berkeley ou même dans cette maison qu’ils appelaient –la maison familiale-. Pour moi, aucun d’eux ne faisait partie de ma famille. La mienne se constituait de ma mère et ma propre personne. Personne d’autre. Cela a toujours été comme ça et j’espérais encore que cela continue. La seule chose qui me poussait à faire des efforts, c’était de voir ma mère envahit pas le bonheur et c’était la seule chose que je souhaitais pour elle alors je ravalais toutes mes remarques, je prenais sur moi et je gardais tout pour moi. C’était la meilleure chose à faire. « Lui donner une chance ? Tu prendrais le risque de me voir sympathiser avec un garçon que je vois presque tous les jours dans ma confrérie et même dans ma maison ? Tant de confiance, j’en suis flattée. » Mes bras valsaient autour de son cou, un sourire angélique sur mes lèvres, je me jouais légèrement de lui et j’aimais ça. J’avais cette constante envie de rire avec lui, que ce soit en chair et en os ou bien même à travers des échanges internet que l’on avait pu avoir le mois passé. Ce que je ressentais pour lui, ce n’était pas de l’amour, certes, mais tout de même un très fort attachement, un attachement intense qui s’était créé virtuellement et qui s’était renforcé à l’instant où nous avions échangé pour la première fois les yeux dans les yeux. Il est vrai qu’on pourrait douter car cacher derrière un appareil, on peut se laisser aller à toutes sortes de fantaisie et s’inventer une vie, se créer un caractère mais je n’avais aucun doute sur son honnêteté et sa sincérité. Mes yeux dans les siens, nos regards ne se quittaient pas et bien que mon sourire fût toujours présent, le sien s’effaça. « C’est bon.. Adriel et moi, on se connait depuis bientôt 3 ans. C’est un très bon ami. Rien de plus. » Mon regard se faisait rassurant. Je lui reprenais la main et nous avons continué notre marche, longeant le bord du lac du début à la fin. Le sujet de discussion changea plusieurs fois, parlant de tout et de rien, on apprenait à se connaitre plus ou moins bien, parlant de choses importantes comme de choses sans intérêts. Le seul but de cette balade était de rattraper le temps perdu, celui que l’on a trop longtemps laissé s’échapper. Tout semblait naturel avec lui. Je ne me forçais pas, tout était spontané et non calculé. C’était simple, c’était beau, c’était nous. Nous marchions sans cesse, allant et venant dans des directions différentes mais toujours ensemble, toujours sa main dans la mienne, les regards se croisant puis regardant dans la même direction. Et ceci continua pendant des jours et des jours. Quelques semaines. A peine un mois. Un mois passé et nous n'étions plus rien.

Dans l’aéroport, j’étais bercée de sanglots, Hunter tentant de me rassurer en me prenant dans ses bras. La tristesse s’emparait de moi et de nouveau, je voyais une personne quitter le pays, ainsi que ma vie mais pas mon cœur, ni mes pensées. Je savais que j’allais me retrouver prisonnière de souvenirs dont je ne voulais pas me débarrasser mais qui me rappelaient tout ce que je n’allais bientôt plus avoir. Il allait m’abandonner, lui qui m’avait dit qu’il ne le ferait pas. On me prouvait une fois de plus que la confiance est une chose surfaite et qu’au final, on ne peut faire confiance à personne. Je me retrouvais de nouveau dans la même situation, je me devais de dire aurevoir et moi, je restais ici, inerte, regardant les gens me fuir et mon cœur se détruire. Il me prenait dans ses bras comme si cela allait suffire pour que j’arrête mes larmes mais je souffrais plus qu’autre chose. Nos étreintes, nos baisers, son rire, les nuits passées à ses côtés, nos échanges, toutes ces choses allaient me manquer et je ne pouvais rien faire contre ça. Je ne pouvais même pas le retenir et j’aurais voulu le suivre mais son père était malade et il avait besoin de calme et surtout de son fils et non d’une fille qui allait le lui enlever un peu plus chaque jour. Je respectais son choix et je le comprenais parfaitement mais je me retrouvais de nouveau seule, face à lui et je le voyais s’éloigner petit à petit. Il se retournait parfois, me glissant un sourire, un regard puis continuait sans s’arrêter puis il finit par ne plus me regarder, par ne plus me sourire et il se noya dans la foule. J’étais seule dans l’aéroport, les gens couraient autour de moi et je ne bougeais pas. J’étais pétrifiée par les larmes, comme si toute la peine en mois m’empêchait de bouger car si j’osais émettre le moindre geste, j’allais tomber sur le sol et me briser en mille morceaux mais cela serait surement beaucoup moins douloureux que ce que je ressentais, moins douloureux que la peine que procurait ce nouvel abandon, ajouté à tous les autres.