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 |  Sujet: sick little games ✣ (hayden&autumn) Mar 12 Mar - 19:38 | |
|  Son simple nom la faisait frissonner d’une étrange horreur teintée de plaisir, sentiment incompréhensible dont elle s’amusait pourtant, en tirant l’élastique qui le forgeait, et l’entourait elle et le bellâtre anglais, les enserrant ensemble, les faisant souffrir tout en leur donnant l’appréciation mortelle de cette proximité dangereuse. Une lettre, une drôle d’association que, ni l’un, ni l’autre, n’avaient prévue. Les anglais sur le campus de Californie, arrivée massive de chair fraiche, avaient provoqué chez la jeune américaine une exaltation que beaucoup lui enviaient. Source de jalousies, de compétition évidente entre les deux nationalités et universités dont ils étaient originaires ; la blonde y voyait au contraire un moyen d’amusement infini, des nouvelles proies à profusion ne connaissant pas encore ses dons de persuasion et de manipulation, prêts ainsi à tomber entre ses filets. Le correspondant qui lui avait été pourtant attribué, n’était pas tout à fait celui qu’elle espérait…il était bien, bien mieux. En plus de ses atouts physiques, que quiconque ayant deux yeux en état de fonctionnement ne pouvait nier, l’anglais apporté sur un plateau d’argent était une infinie source de distraction. Comme à l’accoutumée, sourde aux protestations violentes des personnes qui avaient la malchance de se trouver sur son chemin, elle parcourait la ville un drôle de sourire posé sur ses lèvres, ses prunelles azur fixant tout sauf le chemin qu’elle était censée prendre, perdues dans un ailleurs dont elle seule avait la connaissance, perdue dans l’un de ces machiavéliques plans que seule Autumn Rowen-Glaswell était capable d’imaginer. Ses mains glissaient sur le volant, ses gestes peu précis manquèrent de la faire effleurer un trottoir, mais ce petit flirt interdit avec l’accident ne l’empêcha pourtant pas de continuer à accélérer, jusqu’à ce qu’elle reconnaisse les contours familiers de l’université. Ce soir, c’était séduction, ce soir, c’était jeu, ce soir, c’était la soirée de bienvenue des étudiants anglais en Californie. Un drôle de sourire posé sur ses lèvres, elle contempla de longs instants le campus s’étendant autour d’elle, puis finit par arriver à destination, le cœur battant d’une euphorie qu’elle seule pouvait comprendre. Quelques instants elle resta immobile, les yeux rivés sur la résidence silencieuse, bien trop silencieuse. Ses ongles tremblaient d’une impatience non dissimulée sur le volant de sa Porsche, ses prunelles se posèrent sur les chiffres digitaux une, deux, trois secondes. Les minutes s’écoulèrent, inlassablement, sans que son correspondant ne daigne se pointer. La simple idée de devoir venir le chercher l’horripilait, cependant elle s’était déjà imaginée un milliard d’idées pour rendre le trajet de cinq minutes trente, jusqu’à la salle des fêtes à l’autre bout de l’université, bien plus intéressante. Mais le jeune homme se faisait attendre, sans doute était-ce là l’une de ces multiples stratégies pour réussir à l’emmerder royalement. S’il commençait ainsi, la soirée risquait d’être fort prometteuse, Autumn n’était pas de celles qui se laissaient faire, surtout pas par lui. Les sentiments contradictoires qui l’habitaient à la simple mention de son nom, à la vision de ses traits qu’il imaginait sans doute parfaits, l’agaçaient au plus haut point. Elle voulait le pousser à bout de tous les vices possibles et imaginables, simplement pour s’en amuser, après tout elle en avait bien besoin. Elle voulait faire de sa vie un véritable enfer, sans doute parce qu’en fin de compte, elle se retrouvait bien trop chez celui qui lui avait été attribué arbitrairement, et elle refusait de s’entendre ainsi avec un autre membre de la gent masculine, cela lui rappelant bien trop l’une de ces relations désastreuses ayant fini dans un bain de sang le soir de la saint valentin. Après deux minutes de trop d’attente, la jeune femme finit par laisser échapper un soupir, puis sortit du véhicule. L’endroit vibrait d’un silence étrange, du calme avant cette tempête qui ne tarderait pas à tomber, comme cette affiche qui se décrochait sur le panneau juste à côté d’elle, portée par une brise de vent. Elle ne frissonna pas, malgré sa robe légère qui ne manquait pas de dévoiler tous ses atouts ; de toute manière, elle n’avait pas le temps d’avoir froid, son pas déterminé claquait sur les pavés jusqu’à la maison omicron, plus qu’impatient à l’idée d’entamer enfin les choses sérieuses. Evidemment, elle était en retard, la résidence était quasiment vide, tous les étudiants se trouvant déjà au ‘what’s up’ et ayant déjà descendu trois coupes de champagne. Les rares anglais attendant encore leur moitié de la soirée, lui jetèrent des regards désapprobateurs, intrigués, intéressés, agacés, envieux. En même temps, sa robe couleur sang, ses jambes interminables et son regard glacial dardé à tous ceux n’étant pas son correspondant ne pouvaient laisser indifférents. C’est paisiblement installé sur l’un des canapés de la salle commune qu’elle le trouva, un sourire se dessinant sur son visage à sa vision. Loin de montrer son agacement face à celui qui tentait de la battre à son propre jeu, elle esquissa à son tour un sourire. « Excuses-moi, je t’ai fait attendre ? demanda-t-elle d’un air moqueur, s’installant une seconde à ses côtés, ses jambes presque posées sur celles du jeune homme. Effleurant le danger, illustrant cette nouvelle partie du jeu qu’ils avaient entamée, et qui corserait encore plus leur relation. Je sais que tu préférerais rester sur ce canapé avec moi toute la nuit, mais il est temps de faire notre entrée, Snow. », poursuivit-elle d’une voix suave qu’il ne lui connaissait sans doute pas lors de leurs premiers abords. Taquine, méchante, sarcastique à souhait, elle lui avait offert toute la panoplie pour l’instant, sauf celle de la séductrice. Celle qu’elle ne manquerait pas d’appliquer ce soir, histoire de l’agacer encore plus…voir de mettre du piment dans sa relation avec lui. Elle brisa le contact qui s’était installé entre eux, lui jetant un dernier regard avant de quitter la pièce, sachant pertinemment qu’il la suivrait. Ils ne pouvaient manquer cette première soirée, obligatoire pour tous les duos étudiants-correspondants. Non, ils ne pouvaient y échapper, mais ils allaient à coup sûr la rendre plus qu’intéressante. Se glissant derrière le volant à nouveau, elle posa ses yeux sur le jeune homme, appuyant sur l’accélérateur, donnant une pression de plus à cette relation qui allait, ce soir, partir sur les chapeaux de roue. « J’espère que tu es prêt…cette nuit s’annonce riche en émotions, dit-elle d’une voix mystérieuse, ses yeux ne quittant pas la route. A lui d’interpréter cela comme il le désirait. Conductrice enragée, coups de klaxon et dix kilomètres heures du delà du seuil autorisé, ils parvinrent à destination et, se penchant légèrement en avant vers le jeune homme dans le véhicule, elle lui adressa un sourire encore plus obscur que ses paroles. Je voudrais te dire, préparons-nous à une bonne première soirée ensemble…mais je pense que l’adjectif ne sera pas approprié. » Sans plus d’information, elle ouvrit la portière et sortit, l’air glacé lui coupant le souffle quelques instants. La soirée, droit devant. Entrée remarquée, à coup sûr, puisqu’ils étaient déjà tous présents. La musique pulsait déjà dans sa poitrine, comme ce sentiment d’exaltation à l’idée des promesses offertes par ces premiers défis lancés, ces premiers cauchemars, ces premières séductions, cette première utilisation de ce petit jouet anglais. |
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