Assise sur son lit, une jeune Iota téléchargeait des films, ou du moins essayait de le faire. Le logiciel qu'elle avait pour habitude d'utiliser venait de la planter et ça l'agaçait profondément; du coup elle tentait tout ce qu'elle pouvait bien trouver sur le net, fermant au passage toutes les pubs pour des plans culs qui s'affichaient. Elle en ferma une avec un air écœuré, une deuxième légèrement agacée, une troisième blasée, une quatrième intriguée, une cinquième légèrement intéressée. Quand arriva la sixième, notre jeune pucelle de son état resta bloquée dessus. Elle jetait des petits coups d'oeil à la porte du dortoir toutes les quatre secondes histoire de ne pas se faire choper et cliqua finalement sur un lien menant directement à un site de ventes coquines. La blonde ne put s'empêcher de rougir, son visage se rapprochant alors de la couleur de son uniforme de cheerleader. Elle avait peine à lire les noms d'objets en entier, comme si son cerveau lui disait "stooooooop, arrête de lire ça bon sang !". Elle hésita un petit moment avant de refermer la fenêtre, réellement gênée, et finalement elle la laissa ouverte. Ce n'était pas qu'elle n'avait jamais voulu coucher avec un garçon, non non, c'était plutôt que son égo surdimensionné lui avait mis en tête qu'elle était trop bien pour la plupart des mâles l'entourant. De fait, elle n'était que rarement sortie avec des mecs, les larguant aussi vite que Bib Bip trace le Coyote. Puis bon, maintenant avec ses vingts ans atteints, elle se sentait comme dans une impasse. Plus personne autour d'elle n'était vierge, elle se sentait un peu comme l'exception dans ses moments de doute; bien que dans ses moments de gloire à elle-même, elle se sentait comme une femme digne et parfaite. Bref un sacré bordel dans sa tête.

Ainsi dix minutes plus tard elle était encore sur le site, gambadant de sections en sections. Ses joues rouges étaient passées au rose bien que la blondie continuait encore et toujours de jeter un coup d'oeil à la porte et de tendre l'oreille. Sait-on jamais ! Elle tenait à sa réputation de jeune femme insaisissable et inatteignable, il n'était donc pas question que qui ce soit la surprenne en train de s'imaginer affublée de certaines tenues ou s'armant de certains objets. Ahem. Peut-être allait-elle se laisser tenter. Ou peut-être pas. Ca pourrait être sympa. Ca n'engageait personne d'autre qu'elle. Mais si elle commandait, elle allait recevoir le paquet à la résidence. Et tout le monde le saurait. Non. Non. Non. Puis de toute façon elle n'y connaissait rien à tout ça, elle allait commander dans le vent, c'était inutile. Effectivement vous avez bien entendu, elle n'y connaissait rien; elle avait passé plus de temps ces dernières années à se préoccuper de la danse et de ses performances que de tous les petits plaisirs charnels. La jeune femme ferma la fenêtre bien décidée à laisser tomber cette lubie passagère; elle ferma même son mac. Et finalement elle se pinça la lèvre, hésita un instant, rouvrit le mac et chercha "sex shop san francisco" sur le net. Elle retint l'adresse, effaça l'historique, attrapa son manteau, son écharpe et ses lunettes de soleil pour qu'on ne puisse la reconnaître au premier coup d'oeil et elle sortit.

Arrivée devant l'établissement, elle s'arrêta (sur le trottoir d'en face) faisant mine de regarder son téléphone. Elle réajusta ses lunettes, baissa la tête lorsque quelqu'un passa tout près d'elle et la releva ensuite pour examiner la façade de la boutique. Le pire dans tout ça c'est qu'il ne s'agissait pas d'un magasin vulgaire; quelques couples y rentraient sans gêne aucune tandis qu'Apo restait plantée là. Elle respira soudainement comme un boeuf pour se donner du courage et se plaqua la main devant la bouche en se rendant compte du bruit monstrueux qu'elle venait de produire. Mission infiltration ni vu ni connu. Un petit pas vers le bord du trottoir. Un coup de tête à droite, un coup de tête à gauche, pas de voiture, pas de piétons, on traverse en vitesse, un coup de tête à gauche, un coup de tête à droite, la voilà rentrée dans la boutique. La bienséance voulait qu'elle retire ses lunettes mais elle avait du mal à se décider. Finalement, elle les enleva, regarda à peine les vendeuses qui lui lançaient un joyeux "Bonjouuuuuur" comme si elle venait acheter des pommes au marché et s'avança dans les rayons. DVD, objets étranges de toutes les formes et toutes les couleurs, jeux de cartes, tenues en tous genres... Elle ne savait où donner de la tête et surtout elle n'osait pas demander de l'aide. La vendeuse allait lui dire quoi ? Lui lire l'intitulé du godemichet ? Lui expliquer où le mettre et comment l'agiter ? Non non hors de question. La cloche d'entrée tinta. Apolline n'y fit pas attention, il ne s'agissait que d'un client de plus et surtout elle ne percuta pas qu'elle pouvait éventuellement le connaitre, ne serait-ce que de vue. Elle s'approcha timidement d'un ensemble sexy tout en feignant une assurance infaillible puis tout à coup elle entendit un "Bon choix" suivit d'un petit rire étouffé. La Iota se décomposa, elle reconnaissait cette voix, c'était celle d'un type Alpha qui s'était fait royalement emboucaner par quelques Iotas au masculin sur le terrain de sport, et Apolline n'avait pas bronché d'un poil pour calmer les ardeurs de ses confrères. Elle en avait même sourit. La jeune femme se retourna donc doucement, sourit hypocritement et lança un On se connait peut-être ?. Elle ne savait pas du tout ce que l'Alpha avait en tête: la mettre mal à l'aise ? la faire chanter ? Apolline n'imaginait pas d'autres scénarios, elle était dans une bien mauvaise situation. Pas question de se compromettre à la fac pour un accro des bouquins et un raté de la vie sociale. No way ! Comme il la regardait en souriant légèrement, elle haussa les épaules de dédain et s'éloigna la tête haute. Elle n'allait pas sortir, elle n'était coupable de rien après tout !

Make me wanna die. Bizarrement, les situations gênante, ambiguë ou même complètement barré cela à tendance à me coller à la peau en ce moment. Un peu trop même. Je ne m'aventurerais même pas à essayer de toutes les énumérer, ni même à les citer ici ; ce sont des moments que je préfère oublié ! Même si je n'ai pas pour habitude de renier la moindre période de ma vie habituellement... J'ai une réputation à préserver tout de même, et puis je ne suis qu'un Alpha après tout. Je dois rester à ma place de petit intello. Même s'il est clair que là tout de suite, je ne suis pas à ma place du tout à quelques pas du sex shop, une cigarette à la main. Rien que de fumer ce n'est pas commun pour un "intellectuel" comme je suis censé l'être, mais alors se retrouver près d'un sex shop pour un membre de la confrérie des bleus ça fait un peu tâche ! Surtout lorsque ce n'est pas la première fois qu'on y met les pieds, pour remettre un peu de piment dans son couple. Même être en couple tien, ce n'est pas "normal" pour un alpha. Si l'on savait ce que je faisais avant, les commères auraient jasé. C'est si facile d'avoir des apriori sur les gens. Rien qu'à cette pensée je soupire bruiyamment tout en expirant ma fumée. Les critiques ont toujours eu le dons de m'agacer. Je ne suis pas vraiment du genre à cataloguer les gens en raison de leurs confréries ; chacun sa vie ! C'est pour cela que je ne suis pas le moins du monde gêné lorsque je rentre dans cette boutique que je connais bien mieux que les vendeuses elles-mêmes à force. Aucune gène ne s'installe lorsque mes yeux se posent sur tel ou tel accessoires. Cependant, je vire au cramoisis en voyant des cheveux blond se balader entre les rayons. Sans même voir le visage de la jeune femme, je suis sur de la connaitre. Je me mets alors à l'observer discrètement, jusqu'à ce que sa magnifique chevelure dévoile un visage qu'il m'a déjà était donné de rencontrer. Quand ? où ? Je n'arrive plus à m'en souvenir pour le moment, mais ça reviendra je le sais. Je continue alors mon inspection, décidant de ne pas trop m'approcher de la jeune femme, au cas où elle aurait un trop grand cercle d'amis à Berkley et qu'elle s'amuserait à me faire passer pour un pervers. Si, si, certaines filles sont capables de croire que nous sommes fans d'elles. Mon regard se pose sur une affiche, avec un joueur de football américain dessus. Le visage de la blonde fit alors tilte dans ma mémoire , quelques peu rouillé ces derniers temps. Cette blonde est une Iota, une fille assez sur d'elle. Je l'ai vu lorsque certains de ses camarades m'ont lancé des petits défis en sport. Elle ne c'était pas interposée et avait même ris à mon nez lorsque je me suis fai battre une ou deux fois. N'étant pas mauvais joueur je n'en avais pas tenu compte. Mais il est clair que je tiens ici un élément de vengeance. Une rumeur cours sur la jeune fille. Une rumeur qui raconte qu'elle est quelques peut "prude" sur certains sujets, et je n'ai pas l'habitude d'écouter ce genre de choses, mais là il me faut saisir l'occasion, s'il m'est possible de la mettre mal à l'aise comme elle et ses camarades m'ont fait, je n'hésiterais pas une seule seconde. Je m'approche alors, complètement serein, mon sourire de connard aux bords des lèvres. Bon choix..Premier round. Elle sursaute, l'air beaucoup moins détaché avec son ensemble sexy à la main. Ensemble, dans lequel je ne l'imagine pas vraiment dedans. On se connait peut-être ? Très forte, vraiment très forte cette petite. Finalement, cette séance shopping au sex shop risque d'être assez marrante ! J'aime ce genre de situation, je m'en amuse souvent. Mettre mal à l'aise, faire chanter, se venger surtout. Je glisse les mains dans mes poches de pantalons et rigole en me pinçant les lèvres. Alors quoi, mon visage ne t'a pas marqué ? Je suis sûr que si pourtant. Tu ne serais pas aussi rouge sinon. A moins que l'atmosphère de la boutique fasse vagabonder tes pensées.

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