the great escape
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we are not the way we seemed - alaina & matthias

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MessageSujet: we are not the way we seemed - alaina & matthias we are not the way we seemed - alaina & matthias EmptyLun 10 Sep - 11:48


le pardon couronne la grandeur.
Glaciers melting in the dead of night, and the superstars sucked into the ... Supermassive black hole ♪ muse - supermassive black hole. ➺ crédit fantaisiie ; gif : tumblr ; citation : hazrat ali.



L’aube se levait tout doucement sur l’université Berkeley. Le soleil, encore endormi, ne diffusait que partiellement ses rayons sur l’ensemble du parc. A une heure aussi matinale, aucun étudiant n’avait encore osé mettre un pied dehors. Pour certains, la soirée venait à peine de toucher à sa fin. Pour d’autres, en revanche, la journée n’allait pas tarder à commencer. La ville, elle-même, semblait encore somnoler, comme si elle tentait de se remettre des événements qui l’avaient agitée au cours de la nuit. Au milieu de ce calme ambiant, je franchissais sur la pointe des pieds le couloir qui menait aux escaliers. Les autres étudiants de ma confrérie, les Iota, étaient certes des sportifs, mais n’avaient pas, pour la plupart, l’habitude de se lever aux aurores. J’ai descendu l’étage, puis je suis arrivé au rez-de-chaussée. J’ai jeté un coup d’œil dans la salle commune des rouges ; elle était vide, il n’y avait personne à l’horizon. Aucun étudiant pour me barrer le passage, pour me poser une question idiote, ou même pour me dévisager. Tant mieux ; j’appréciais peu sentir les regards interrogateurs, supérieurs ou encore indifférents posés sur ma petite personne. Contrairement à ce que l’on pourrait penser, je ne courais pas après la popularité. Je laissais ça aux prétendues stars de Berkeley – plus dure sera la chute pour ceux-ci, lorsqu’ils verront leur réputation réduite à néant – et je menais ma vie comme je l’entendais. Je ne me posais pas de questions quant aux autres, quant à mon intégration, ou quant à mon avenir professionnel. Comme tous les matins depuis quelques mois, je sortais à l’aube, pour faire un footing. Clairement, on pouvait dire que je ne rentrais pas dans le moule. En aucun point, je possédais le profil type de l’étudiant. A vrai dire, c’était même plutôt le contraire. J’étais aux antipodes des gens de mon âge, voire même des gens qui fréquentaient la même confrérie que moi. Je ne sortais pas, je ne buvais pas, je ne fumais pas, et je me foutais des études comme de l’an quarante. En gros, j’étais un peu près l’exact opposé de ce que l’on pouvait attendre de quelqu’un qui a vingt deux ans. Je ne m’estimais pas supérieur aux autres, ni même détaché, indifférent. Simplement, nous ne partagions rien, ou pas grand-chose. J’avais l’impression d’appartenir à un monde différent au leur, presque parallèle. Les gens me paraissaient si insouciants, si inconscients, et si étrangers au monde qui les entourait… J’ai soupiré, alors que je franchissais la porte d’entrée. D’un geste plus machinal que nécessaire, j’ai tiré sur les deux cordelettes de mon sweat à capuche. Petit geste matinal, qui s’apparentait plus à une habitude qu’autre chose, désormais. J’ai posé un regard attentif sur les environs, avant de fixer un point qui n’était connu que de moi-même. Après quelques instants de réflexion, d’un pas assuré, je me suis élancé le long des chemins gravillonnés qui menaient à l’intérieur même du parc de l’université. Aucune âme vive ne vint perturber ou interrompre ce moment si particulier à mes yeux. C’était mon moment, mon moment préféré de la journée, celui où je goûtais pleinement à une sensation de liberté et d’insouciance, loin des regards inquisiteurs, inquiets ou curieux des autres étudiants. Il n’y avait personne pour me juger, personne pour observer mes moindres faits et gestes. Seul au monde, je profitais de ces trois quarts d’heure loin, qui me semblaient presque exclusivement réservées.

Comme d’habitude, les trois quart d’heures passèrent à une vitesse folle. Alors que je rebroussais chemin vers ma confrérie, je pouvais observer les premiers signes du début de la journée. Un autre rituel, qui s’était ajouté à mon footing quotidien. Ainsi, les rayons du soleil inondaient désormais le parc de Berkeley, et ne laissaient aucun répit à ceux qui auraient voulu les fuir. Les volets s’ouvraient un à un, tandis que certains élèves – sans doute parmi les plus affamés – affrontaient l’heure matinale pour se hâter en direction du réfectoire. D’une pierre, ils feraient deux coups ; comme on dit, premier arrivé, premier servi. J’observais avec un dédain évident deux élèves, qui rentraient apparemment d’une soirée plus que mouvementée ; l’un et l’autre tentaient, péniblement, de se soutenir mutuellement pour rentrer dans leur chambre respective sans trop de dommages collatéraux. Bel effort, mais ils ne pouvaient néanmoins pas masquer leurs visages défaits, ni leurs pas hésitants, et encore moins leur démarche titubante. J’ai ralenti la cadence, alors que j’arrivais à proximité de ma confrérie. D’un signe de tête respectueux, j’ai salué quelques membres de ma confrérie, qui sortaient de l’entre des Iota. Ils firent le même geste pour me répondre ; aucun mot ne fut échangé. Je n’étais pas bavard, je n’aimais pas parler pour ne rien dire ; quant aux autres, ils me scrutaient avec un air étrange, et semblaient presque estimer que moins je leur en disais, mieux c’était. Qu’ils dorment tranquilles, jamais je ne ferai un pas de plus vers eux. On est solitaire ou on ne l’est pas, après tout. En quelques enjambées, j’étais arrivé devant ma chambre. Là, au moins, je n’aurais pas à subir le monde extérieur. Là, l’un des rares lieux où je me sentais presque en paix, et en sécurité. Prenant un soin tout particulier à verrouiller la porte de ma chambre après mon passage, je me suis directement dirigé vers la salle de bain. Il me faudrait faire vite, afin d’éviter un retard. Et je n’aimais pas être en retard.

Un vingtaine de minutes plus tard, je franchissais à nouveau la porte de ma chambre. Le sac fermement tenu sous le bras, j’ai dévalé les escaliers. Le peu d’étudiants que j’ai croisé eut assez de jugeote pour s’ôter de mon chemin, tandis que je gagnais le bâtiment principal de l’université de courtes minutes plus tard. J’ai soupiré de soulagement en arrivant devant ma salle de cours ; le professeur – qui devait aujourd’hui nous rendre un dossier sur lequel j’avais particulièrement bossé, afin de mettre ma partenaire de travail minable – n’était toujours pas arrivé. Bon signe, mauvais signe ? Aucune idée. J’allais juste devoir prendre mon mal en patience. Je suis allé m’installer à ma place habituelle – à savoir tout en haut, afin de mieux observer les gens présents – avant de jouer nerveusement avec mon stylo. Il fallait que je massacre Alaina Selwyn sur ce devoir, il n’en était pas possible autrement. Il en allait de ma fierté (et du néant de la sienne, accessoirement). Plus d’une note, ce devoir était devenu un véritable enjeu. Et il était absolument hors de question de faillir, ou de devoir me coucher devant elle. Comme elle l’avait si bien soulignée, elle était en deuxième année. A la base, elle était donc déjà avantagée. Mais je ne m’étais pas laissé abattre, voyant en ce devoir un véritable challenge. Pour la première fois depuis bien longtemps, un esprit de compétition s’était immiscé en moi. Perdre ne faisait pas parti de mon vocabulaire, et je ne souhaitais pas que le mot y entre aujourd’hui. Le silence se fit lorsque le professeur entra dans la salle. J’ai relevé la tête, attendant avec une impatience non feinte le résultat final. Une fois de plus, j’allais devoir prendre mon mal en patience ; afin de ne pas dissiper notre attention, le professeur avait décidé de nous rendre nos devoirs en fin d’heure. Connard, tiens. Comme à chaque fois que l’on attend quelque chose patiemment, le temps semble prendre un malin plaisir à s’écouler lentement. Quand enfin, la sonnerie annonça la fin du cours, je me suis précipité vers l’estrade. J’ai posé un regard froid sur mon professeur, qui me rendait ma copie. Un bon seize sur vingt. Forcément ; on appartient à l’élite ou on n’y appartient pas. De bonne humeur pour la journée, j’en ai même oublié la rousse qui aurait dû être ma coéquipière. Bien sur, cet oubli ne dura qu’une seconde. Un pas pressé, mon sac balancé sur le dos, je lui ai envoyé un sms en lui demandant de me rejoindre dans l’espace détente de l’université. Rien de plus, rien de moins. J’espérais que cette attitude éveillerait sa curiosité, et l’inciterait à se bouger. Je suis rapidement arrivé sur place ; comme d’habitude, la salle était vide. Je me suis laissé tomber sur l’un des canapés confortables de la salle, avant de reprendre mon portable. Fouillant dans l’agenda à la recherche de mon prochain rendez-vous, je n’ai relevé la tête que lorsque j’ai entendu la porte s’ouvrir. L’attitude détachée que j’avais adopté pour envoyer un sms à Alaina avait porté ses fruits : elle était face à moi, les mains posées sur les hanches. « Pas la peine de me balancer un de tes sermons, je ne t’ai pas fait venir pour ça. » Dis-je, d’une voix parfaitement neutre. Aucune critique, aucun rejet. « Je t’ai fait venir pour que l’on parle de ça. » Ajoutais-je en lui mettant ma copie sous le nez. Seize sur vingt. J’exultais encore, carrément ravi par ma note.
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MessageSujet: Re: we are not the way we seemed - alaina & matthias we are not the way we seemed - alaina & matthias EmptyLun 10 Sep - 16:14


we are not the way we seemed - alaina & matthias Tumblr_lsaw8bwwxw1qfiwzw
We are not the way we seemed.

MATTHIAS & ALAINA ❦ so don't say your goodbyes, you know its better that way. we won't break, we won't die, it's just a moment of change. we are not the way we seemed - alaina & matthias Tumblr_m79s6u1S8L1r9pkumo1_500 i tried to paint you a picture, the colors were all wrong. black and white didn't fit you and all along, you were shaded with patience, your strokes of everything, that I need just to make it, and I believe that time can tear you apart, but it won't break anything that you are. I walked a minute in your shoes, they never would've fit, so I figured there's nothing to lose. • “We judge others by their behavior. We judge ourselves by our intentions.”




Les premiers rayons du soleil vinrent chatouiller le visage encore tout endormi d’Alaina alors que son réveil s’apprêtait à sonner – mais la jeune femme, habituée à ce timing depuis que le lever du jour précédait l’heure sur laquelle était réglé ledit réveil, fit taire celui-ci d’un coup de poing dès la première sonnerie, se retournant sur le côté afin de pouvoir profiter des dernières minutes de repos qu’elle pouvait grappiller avant de devoir faire face à une nouvelle journée exténuante. La jolie rousse n’avait jamais été du matin, et plutôt que de profiter de la journée en se levant tôt, elle avait plutôt tendance à en profiter en se couchant au petit matin, qu’elle soit sortie ou tout simplement chez elle. En d’autres mots : Alaina prenait des allures de marmotte dès que son réveil la sollicitait et maugréait chaque matin qu’elle ferait mieux de se coucher plus tôt afin de ne pas être dans cet état second lors du réveil. Une nouvelle fois, l’alarme retentit, et elle tendit le poing pour la faire taire, mais cette fois-ci, rata son coup et dut se redresser pour mettre fin à la sonnerie stridente. Cette fois-ci, elle était bel et bien réveillée. Soupirant, les cheveux encore ébouriffés par son oreiller, elle s’étira avant de daigner sortir de son lit. Aussitôt debout, elle se débarrassa de sa traditionnelle nuisette qu’elle jeta nonchalamment sur son lit et se dirigea dans le plus simple appareil vers sa salle de bains, se bénissant d’avoir choisi de prendre une chambre individuelle. L’eau brûlante eut pour mérite de la réveiller instantanément et Alaina changea du tout au tout, commençant à chantonner tout en savonnant sa longue crinière, et lorsqu’elle ressortit de la salle de bain, elle semblait bien plus parée à affronter les longues heures de cours au programme que dix minutes auparavant. Il ne fallut que quelques minutes supplémentaires à la jeune femme pour achever sa toilette matinale et elle quitta le pavillon des rebelles avec une bonne demi-heure d’avance, sillonnant dans le parc universitaire tout à son aise. Elle passa devant le cerisier qui trônait au milieu de l’allée principale que bordaient les pavillons et s’arrêta quelques instants pour cueillir les rares fruits qui étaient à sa portée – impossible de ne pas s’en rendre compte, Alaina raffolait des cerises et celles-ci constituaient à peu près les trois quarts de son régime alimentaire dès que leur saison était venue.

La main pleine de fruits d’un bordeaux profond et gorgés de jus, la Gamma poursuivit son chemin, adressant un sourire aux quelques visages familiers qu’elle croisa sans pour autant s’attarder, et franchit bientôt le seuil de l’auditoire qui abriterait son premier cours de la journée – psychologie, autrement dit, une de ses matières préférées. La jeune femme s’installa à sa place habituelle, relativement proche du professeur mais dans un coin suffisamment reculé pour être sûre de ne pas être ennuyée par les bavardages des quelques étudiants qui se croyaient discrets mais qui perturbaient ainsi facilement le déroulement du cours. Du coin des yeux, Alaina vit une silhouette familière s’engouffrer dans la pièce et détourna aussitôt le regard, peu désireuse d’attirer son attention. La silhouette en question, grande, mince et élancée, appartenait à un Iota qui répondait au prénom de Matthias. Matthias avait été dans l’armée, Matthias était désormais en première année de criminologie et surtout, Matthias était un imbécile qui avait empêché toute collaboration entre eux lorsqu’ils furent mis ensemble pour réaliser un devoir pour le cours de psychologie, justement. Alaina se demanda l’espace d’une demi seconde pourquoi les premières et les deuxièmes années étaient réunis, alors que d’habitude ils n’avaient jamais cours ensemble, mais elle réalisa rapidement qu’aujourd’hui devait être le jour où le professeur annoncerait les résultats des devoirs que chacun était censé avoir réalisé en binôme. Sa pensée fut très vite confirmée par le professeur qui venait de faire son entrée, et qui expliqua que le cours d’aujourd’hui porterait sur le contenu du devoir, qu’il distribuerait en fin d’heure, évidemment. Frustrée, Alaina, qui connaissait la matière en question sur le bout des doigts, laissa bien vite son esprit divaguer à d’autres choses qu’elle estimait plus intéressantes. Jouant distraitement avec une mèche de ses cheveux flamboyants, la jeune Gamma attendait patiemment, ou plutôt impatiemment, que le temps passe. Finalement, l’heure de cours toucha à sa fin et Alaina poussa un soupir de soulagement, rangeant précipitamment les quelques affaires qu’elle avait déballées et scrutant le professeur dans l’espoir de voir celui-ci brandir la pile de devoirs qu’il allait distribuer. Lorsqu’elle finit par recevoir sa copie, elle fronça les sourcils en voyant la note. Un seize, un bon seize sur vingt. Déçue, Alaina scruta rapidement les pages dactylographiées à l’affût de ce qui avait pu lui coûter quatre points – elle avait été intimement persuadée qu’elle parviendrait à frôler le maximum, et la voilà qui avait obtenu un résultat bien inférieur à ce qu’elle avait cru. Finalement, elle remarqua que le professeur avait noté une remarque au stylo rouge juste au-dessus de l’en-tête de la première page du devoir – et elle réprima une exclamation presque scandalisée en comprenant que ce qui lui avait valu sa perte de points, c’était non-respect des consignes, à savoir qu’elle avait accompli le travail individuellement et non avec son binôme. Une entorse que le professeur semblait trouvée d’autant plus grave qu’elle était en deuxième année et par conséquent censée montrer l’exemple et guider son binôme – Alaina ne put s’empêcher d’esquisser un rictus sarcastique en s’imaginant guider Matthias… quelque chose, comme un pressentiment, lui disait qu’il n’aurait pas été très ouvert et réceptif à son aide, et qu’il préférerait de loin jouer les gros durs jusqu’au bout. Soupirant, Alaina rangea sa copie dans son classeur et se leva, remarquant qu’elle était la dernière à quitter l’auditoire – même le professeur était déjà partie. Lentement, elle traversa l’immense pièce vide et sillonna les couloirs du bâtiment principal de l’université, pressée de rejoindre la sortie étant donné qu’elle avait une heure à tuer avant son prochain cours et qu’elle avait hâte de profiter du soleil rayonnant. Mais une sonnerie stridente la détourna bien vite de ses objectifs premiers – soupirant, Alaina sortit son portable de son sac et fronça les sourcils en remarquant que Matthias lui avait envoyé un message. C’était ahurissant, il n’y avait pas d’autres mots. Ils s’étaient pourtant mis d’accord, même si ce n’était pas avec des mots qu’ils l’avaient faits, pour ne plus jamais s’adresser la parole s’ils ne voulaient pas finir dans un bain de sang.

Interloquée, Alaina changea de direction et se rendit vers l’espace détente où Matthias lui avait fixé rendez-vous. C’était à n’y rien comprendre. Pourquoi donc voulait-il la voir alors qu’ils savaient tous les deux qu’ils feraient mieux d’éviter tout contact jusqu’à la fin de leur vie ? C’était la curiosité bien plus qu’un quelconque sens du respect ou de l’obéissance qui décida Alaina à aller à la rencontre de Matthias. Et lorsqu’elle entra dans la pièce en question, elle ne tarda pas à repérer sa silhouette blonde et élancée, vers laquelle elle se dirigea sans un mot, les sourcils froncés, les mains sur les hanches. Elle attendit qu’il remarque sa présence, ce qu’il ne tarda pas à faire, et qu’il prenne la parole. Et bien entendu, elle aurait pu se douter, en fait, de la raison pour laquelle il l’avait convoquée. Elle ne broncha pas lorsqu’il lui montra sa copie et qu’elle vit qu’il avait obtenu la même note qu’elle. À vrai dire, elle se trouvait stupide de ne pas avoir directement compris que c’était pour ça qu’il avait voulu la voir. Impassible, Alaina finit néanmoins par esquisser un sourire – oui, un sourire, un geste qui était loin d’être courant entre elle et Matthias. « Bravo. Beau travail. » Même s’il n’y avait pas la moindre chaleur ni la moindre bienveillance dans sa voix, qui restait totalement neutre, mais le compliment était sincère et ne comportait pas la moindre trace d’ironie, mais il était évident aussi qu’Alaina ne le formulait pas à contrecœur, comme si elle prenait la bonne note de Matthias comme une défaite pour elle. Sans rien dire de plus, elle s’installa dans le fauteuil voisin, et reprit la parole. « Alors, de quoi est-ce que tu voulais parler ? Si tu voulais juste me montrer que j’avais tort, pas de souci, je l’admets sans problème. Je t’ai clairement sous-estimé, ça fait pas de doute. » Là encore, elle était impassible et, étrangement, absolument pas ironique. Mais ce n’était pas pour rien… car Alaina, elle aussi, avait des choses dont elle voulait parler.

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MessageSujet: Re: we are not the way we seemed - alaina & matthias we are not the way we seemed - alaina & matthias EmptyMar 11 Sep - 23:11


Le pardon couronne la grandeur.
Is our secret safe tonight and are we out of sight, or will our world come tumbling down ? Will they find our hiding place, is this our last embrace or will the walls start caving in ? ♪ muse - resistance. ➺ crédit fantaisiie ; gif : unicorn tears + tumblr ; citation : hazrat ali.




Beaucoup de choses avaient changé, depuis que je m’étais inscrit à l’université de Berkeley. La première, qui était aussi la plus évidente, était que j’avais dû apprendre à vivre une vie normale. Ou plutôt, j’avais dû réapprendre à vivre normalement, dans une contrée civilisée. Le processus était en cours, mais j’étais loin d’y être parvenu. En quittant l’Irak, j’avais aussi laissé derrière moi la chaleur étouffante, la poussière du désert, et mes compagnons d’armes. En revanche, en revenant, j’avais eu la chance de retrouver ma sœur, d’entreprendre des études universitaires, et le confort d’une vie sans risque. Pourtant, il me restait des séquelles de ce séjour à l’étranger, sous le drapeau américain. Je dormais peu les nuits, et mes pauvres heures de sommeil étaient entrecoupées par des cauchemars qui me glaçaient l’échine. A croire que, finalement, on ne laissait jamais complètement son passé derrière soi. Malheureusement, dans ma courte vie, j’avais vécu cette expérience déjà deux fois. Deux fois, qui sont aussi deux fois de trop. Je faisais face – de toute façon, qu’y avait-il d’autre à faire ? – mais ce n’était pas sans difficulté. Comportement instable, tendance à être exécrable, incapacité à s’investir dans une relation, même amicale. Il restait des traces. Il resterait toujours des traces. Et je ne souhaitais ça à personne. La voix de mon professeur de psychologie résonna dans l’amphithéâtre, et me fit sortir de mes pensées. Il venait enfin d’arriver, et nous allions pouvoir commencer. Comme à mon habitude, je m’étais installé au dernier rang. Question de confort, mais aussi de sécurité. J’avais bien conscience qu’agir comme ça, à Berkeley, n’avait aucun sens – après tout, nous étions plus ou moins en sécurité ici – mais c’était plus fort que moi. Il me restait quelques réflexes, obtenu dans le désert d’Irak, que je n’avais pas laissé derrière moi. Paranoïaque, moi ? Peut-être un peu, je devais bien le reconnaître. Mais on ne se refait pas. La voix du professeur réclama le silence, et nous annonça que nous allions devoir patienter pour récupérer nos devoirs. Cette nouvelle me fit froncer les sourcils ; je détestais ce genre d’attitude. Il savait pertinemment que tout le monde ici présent, à savoir les premières et les deuxièmes années, n’attendaient que ça. Moi peut-être plus que les autres, d’ailleurs. Mon regard se déporta un peu plus bas, pour observer la garce rousse qui aurait dû me servir de coéquipière. Alaina Selwyn se tenait à quelques mètres du professeur, et à l’écart de ses autres camarades de deuxième année. Le prototype même de l’étudiante insupportable, apparemment. Elle jouait avec l’une de ses mèches de cheveux, distraitement, et je pus deviner qu’elle attendait tout aussi impatiemment que moi de connaître le résultat de son travail en solo. Je ne doutais pas de sa réussite – j’avais cru comprendre qu’elle était une élève sérieuse, appliquée et assidue – mais une partie de moi espérait sincèrement que j’allais la battre. Non, l’écraser même. Notre querelle dans la bibliothèque était encore bien vivace, et je me souvenais dans les moindres détails des réactions qu’elle avait pu avoir. Elle s’était ouvertement foutue de ma gueule – grave erreur, diront ceux qui me connaisse – sans même savoir le pourquoi du comment. Autrement dit, elle s’était officiellement mise à dos Matthias Dupont de Calendre, et ce n’était jamais très bon. Et dire qu’en un simple claquement de doigts, j’aurais pu l’écraser comme un vulgaire insecte… Peut-être que j’aurais dû faire ça, d’ailleurs. Lui faire peur, la menacer, m’arranger pour qu’elle change de couloir lorsqu’elle me croiserait. Sauf que je n’étais pas partisan d’utiliser la force quand ce n’était pas nécessaire. Pire encore, j’avais des principes à la con, du genre « on ne s’attaque pas aux plus faibles que soi ». Trop bon, trop con ? Probablement. L’humiliation suprême était intervenue en la personne de la bibliothécaire, qui nous avait demandé de sortir. A cause de cette maudite rousse, on avait été viré, et on s’était donné en spectacle. De quoi amuser la galerie pendant des journées entières. J’ais serré le poing, énervé. Ce souvenir était encore bien vivace, et mon tempérament colérique avait encore tendance à prendre le dessus. J’ai jeté un regard noir à Alaina, qui restait concentrée sur le cours, et de tout cœur, j’ai espéré lui faire fermer son caquet avec ma note. Pourvu que mon cher professeur ait eu pitié de me voir contraint et forcé de bosser avec une hystérique pareille. L’heure allait être interminable, et déjà, mes doigts jouaient nerveusement avec mon stylo bille.

Il y a des moments où l’on a l’impression que le temps prend un malin plaisir à s’écouler moins vite. On s’impatiente, on regarde l’heure sur son portable toutes les trois minutes, on soupire d’agacement. Et lorsque la sonnerie annonce – enfin – la fin des cours, on se précipite hors de l’amphithéâtre, sa copie fraîchement rendue à la main. Fier de mon seize sur vingt, je commençais déjà à jubiler. L’idiote rousse m’avait sans doute pris pour un tas de muscle sans cervelle, mais elle s’était lourdement trompée. Je n’ai pas pris une seconde pour regarder quelles étaient les appréciations annotées par le professeur, souriant déjà à la simple idée que j’allais lui brandir ma copie – et ma bonne note – sous le nez. Pauvre d’elle, elle n’aurait plus que ses yeux pour pleurer, après ma victoire sur sa petite personne. D’un geste rapide, j’ai rangé la copie dans mon sac, avant de m’élancer dans les couloirs de l’université. Je me suis frayé un chemin parmi les élèves, me dirigeant d’un pas pressé vers l’espace détente, après avoir envoyé un sms à Alaina. Là-bas, je savais que nous pourrions régler notre différent en paix ; personne n’assisterait au spectacle, personne ne nous foutrait dehors. Arrivé au lieu de rendez-vous avant elle, je me suis affalé dans l’un des canapés. J’avais encore quelques minutes pour jubiler, pour profiter pleinement de ma réussite. Moi, avoir le triomphe modeste ? Même pas en rêve. Comme prévu, elle ne tarda pas à arriver. La confrontation pouvait débuter, et connaissant le tempérament de la rousse, elle n’allait sans doute pas se laisser faire sans rien dire. « Beau travail ? » Répétais-je, un peu surpris et désarçonné par un sourire auquel je ne m’attendais pas. Et encore, le mot était faible. J’étais plutôt sidéré. Je n’avais pas imaginé, un seul instant, qu’elle puisse réagir de la sorte. Dans sa voix, il n’y avait aucune trace de méchanceté, ou d’ironie. Bon, on ne pouvait pas non plus dire qu’elle avait été chaleureuse, mais je n’en demandais pas tant. « C’est tout ? » Questionnais-je en fronçant les sourcils, alors qu’elle prenait place dans un fauteuil, en face de moi. Merde, moi qui m’apprêtais à lui livrer une guerre sans pitié, elle allait peut-être lever le drapeau blanc. Chose qui ne me déplaisait pas, mais qui m’obligeait à revoir toute ma stratégie. Un court silence s’installa, pendant lequel j’ai baissé les yeux. Notre altercation à la bibliothèque avait été le fruit de l’énervement. Nous nous étions emportés, trop vite, sans écouter ce que l’autre avait à dire. Si elle avait été fautive dans l’histoire, il me fallait bien reconnaître que je n’avais pas été blanc non plus. J’ai relevé la tête en entendant ses mots. « Honnêtement, j’apprécie vraiment que tu le reconnaisses. » Avouais-je en hochant légèrement la tête. Depuis toujours, j’avais voulu être le meilleur. Dans les compétitions, dans les cours, dans tout. Arriver second ne m’intéressait pas ; à croire que j’avais besoin de reconnaissance. Ma copie toujours à la main, j’ai lu les observations que m’avait faites le professeur. Seize sur vingt, et j’avais été puni pour ne pas avoir été capable de travailler avec mon binôme. J’ai passé une main sur mon front, en soupirant. Et voilà Matthias, retour du boomerang en pleine face ! « Tu as eu combien ? » Demandais-je en agitant ma copie sous les yeux de la rousse. « Toi aussi tu as été privée de l’excellence à cause de notre… Querelle ? » Questionnais-je en soupirant. Ça nous apprendrait, tiens. Je l’ai observée quelques instants, avant de poursuivre. « Je sais que j’ai abusé l’autre coup, à la bibliothèque. Je sortais d’un rendez-vous qui m’avait franchement agacé. Je sais que ce n’est pas une excuse… Mais bon, c’est la seule que j’ai. » Avouais-je en haussant les épaules. Je n’irai pas jusqu’à dire que j’avais des remords, mais j’avais bien conscience d’avoir exagéré, à la bibliothèque.

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MessageSujet: Re: we are not the way we seemed - alaina & matthias we are not the way we seemed - alaina & matthias EmptyMer 12 Sep - 20:32

Spoiler:


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We are not the way we seemed.

MATTHIAS & ALAINA ❦ so don't say your goodbyes, you know its better that way. we won't break, we won't die, it's just a moment of change. we are not the way we seemed - alaina & matthias Tumblr_m79s6u1S8L1r9pkumo1_500 i tried to paint you a picture, the colors were all wrong. black and white didn't fit you and all along, you were shaded with patience, your strokes of everything, that I need just to make it, and I believe that time can tear you apart, but it won't break anything that you are. I walked a minute in your shoes, they never would've fit, so I figured there's nothing to lose. • “We judge others by their behavior. We judge ourselves by our intentions.”




Alaina avait des tonnes de défauts, et elle ne cherchait pas à le nier – ce serait stupide et déraisonnable. Oui, elle était têtue, et elle l’était tellement que c’en devenait maladif. Faire revenir la jeune femme sur une décision, la détourner de ses objectifs, l’empêcher de faire quelque chose, la convaincre de quoi que ce soit… tout nécessitait des trésors de patience, de persévérance et un talent d’orateur et de persuasion sans pareil. En plus d’être têtue, la jeune femme était dotée d’une fierté maladive et détestait reconnaître ses torts, même si par après, elle finissait toujours par assumer les conséquences de ses actes sans rechigner. Il lui coûtait simplement, sur le moment même, de s’effacer et d’avouer qu’elle avait tort. Et même par après, quand elle devait réparer les pots cassés, elle devait réellement prendre sur elle, serrer les dents et se faire violence pour trouver le courage d’aller vers l’autre pour s’excuser. Et c’était précisément dans cette situation qu’elle s’était trouvée après sa dispute avec Matthias. Même si elle continuait à penser qu’il était un petit con prétentieux et arrogant, elle n’était pas fière de la manière dont elle avait procédé pour l’attaquer. Elle avait fait des remarques par rapport à son passé à l’armée, sans même savoir réellement de quoi elle parlait. Comme la plupart des étudiants de l’université, elle savait simplement que Matthias était parti combattre en Irak, mais personne ne connaissait ses motivations, ne pouvait imaginer ce qu’il avait enduré là-bas ni quelles étaient les séquelles qu’il gardait de son expédition. Mais il ne faisait aucun doute qu’il en gardait des souvenirs atroces, et qu’il était probablement hanté par quoi que ce fût qui lui était arrivé là-bas – pas besoin d’avoir beaucoup d’imagination pour se douter de l’ampleur de l’horreur que l’on devait traverser lorsqu’on était sur le champ de bataille, face à l’ennemi, ou même pendant les autres moments – l’attente, la mort d’autres soldats, l’impuissance, tous ces concepts étaient difficiles à imaginer lorsqu’on n’avait jamais dû y faire face mais il ne faisait aucun doute que le temps qu’il avait passé en Irak avait dû être extrêmement difficile à vivre, et qu’Alaina, qui pourtant n’était pas étrangère à la souffrance, avait agi de façon odieuse en se servant de ce sujet pour offenser Matthias. Certes, cela avait probablement fonctionné, même si le jeune homme n’avait pas manifesté de réaction particulière à ces piques-là qu’aux autres. Mais Alaina n’en était pas fière. Miser sur les faiblesses des autres, ou tout simplement sur les sujets épineux qu’ils préféraient ne pas évoquer, pour les attaquer, c’était bas et lâche. Et c’est pourquoi, au bout de quelques jours, Alaina avait décidé que la prochaine fois qu’elle verrait Matthias, elle s’excuserait, du moins pour cet aspect-là de la discussion, car ses positions et son avis sur son compte n’avaient pas changé. Mais il n’en fut rien, et à chaque fois qu’Alaina croisa Matthias dans les jours qui suivirent leur dispute, tous deux ne firent que s’ignorer de plus belle. Seulement, aujourd’hui, l’occasion était idéale et même si Alaina n’avait pas vraiment envie de se jeter à l’eau, encore plus découragée par l’air suffisant qu’arborait le Dupont de Calendre, qui ne lui inspirait que du mépris, elle se fit violence pour ne pas changer d’avis à la dernière seconde.

La réaction de Matthias arracha un sourire à la jeune rousse, qui s’était faite violence pour ne pas se dégonfler au dernier moment en félicitant son désormais ancien rival. Sans doute s’était-il attendu à une lutte un tant soit peu plus acharnée de la part d’Alaina, car il avait déjà eu droit à une démonstration de sa manière de s’échauffer et de s’énerver. Mais aujourd’hui, Alaina n’allait pas jouer à ce petit jeu. S’efforçant de maintenir cet air paisible et serein et de ne pas laisser transparaître du tout la nervosité qui la tenaillait doucement mais sûrement, elle répliqua, toujours sur le ton de l’ironie mais sans la moindre froideur ni la moindre intonation désagréable : « Oui, c’est tout, tu ne t’attendais quand même pas à un câlin ou à une lettre de félicitations ? Tu veux que je débouche le champagne pour fêter l’occasion ? » Matthias était du genre à démarrer au quart de tour lorsqu’Alaina faisait ce genre de remarques, mais cette fois-ci, elle comptait sur le fait qu’il percevrait l’humour cette fois-ci bienveillant dans sa phrase et qu’il ne perçoive pas cette petite pique comme une attaque, mais au contraire comme une manière subtile de suggérer d’enterrer la hache de guerre une bonne fois pour toutes – ou du moins, le plus longtemps possible.

Et les événements semblèrent se dérouler dans une sérénité quasi inespérée. Alors qu’Alaina prenait place aux côtés de Matthias, celui-ci, apparemment pensif, reprit la parole avec un calme qu’elle ne lui avait jamais connu. Une nouvelle fois, ses lèvres s’étirèrent en un petit sourire et elle ne put s’empêcher de se sentir un peu moins agacée par le jeune homme. « Pour être sincère, ça m’arrache la langue. Mais c’est mérité. » Inutile de prétendre qu’elle le considérait déjà comme son meilleur ami. Pourtant, l’image qu’elle avait utilisée était extrêmement exagérée, car une fois de plus, elle s’était exprimée sur un ton dérisoire, et finalement, le plus dur avait été de trouver le courage d’avouer ses torts, et non pas d’admettre en soi que Matthias avait fait du bon travail. Tout en rongeant distraitement l’ongle de son pouce droit, elle lança un regard en biais à Matthias, qui semblait taraudé par quelque chose – elle ne mit pas longtemps à découvrir quoi, en l’occurrence, il voulait connaître son résultat. Rien de moins étonnant quand on le savait aussi compétitif et perfectionniste. Alaina soupira, brusquement agacée – non pas par la question de Matthias, mais par le professeur qui les avait sanctionné, même s’il n’avait pas eu entièrement tort d’agir de la sorte. Après tout, ils n’avaient pas respecté les consignes. Mais cela n’en restait pas moins frustrant ni douloureux de savoir qu’on était passé si près du maximum sans l’atteindre. « Eh oui, moi aussi, ça m’a coûté quatre points… Mais vu que j’aurais dû avoir vingt, je suis satisfaite, tant pis s’il ne le voit pas comme ça. » Cette situation avait quelque chose d’étrange, une sorte de retenue, de manière de parler qui manquait de naturel et de spontanéité… rien de plus normal lorsque l’on savait quelle histoire les deux jeunes partageaient, et dans quelles conditions ils avaient noué leurs premiers liens. Mais entretenir aujourd’hui une conversation cordiale, qui n’avait absolument rien d’hypocrite mais qui n’était pas spontanée pour autant, c’était extrêmement perturbant. Et le sentiment d’étrangeté ne fit qu’augmenter au fur et à mesure que Matthias reprit la parole et… s’excusa ? Surprise, Alaina le fixa, sans savoir comment réagir. En arrivant ici, elle avait craint qu’il ne l’envoie promener avec ses excuses, sans même les écouter. Et voilà maintenant que c’était lui qui lui demandait pardon, ou presque. Stupéfaite, Alaina se contenta de hocher brièvement la tête, car elle ne désirait pas se répandre en explications superflues alors qu’elle sentait que maintenant, c’était le seul moment où elle trouverait encore suffisamment de courage pour lui dire ce qu’elle avait pour le cœur. Alors, elle inspira brièvement mais profondément, sans quitter Matthias du regard, et finit par prendre la parole à son tour. « En parlant de ça… moi aussi, je te dois des excuses. Pas pour la dispute, ça, je m’en fous, je me suis emportée, et je pense toujours que tu t’es comporté comme un gamin de six ans – même si ça a son charme, je le nie pas. » Un bref sourire pour éviter toute nouvelle tension, puis elle se mordit la lèvre, de plus en plus nerveuse, peu désireuse de remuer ces souvenirs dont elle avait désormais honte. « Donc pour ça, j’ai rien de mieux à t’offrir. Mais …la manière que j’ai employée pour t’attaquer, c’était bas et méchant, et surtout très, très con. Je veux que tu saches que je ne suis pas comme ça, je ne sais pas ce qui m’a pris. T’attaquer sur l’armée et me moquer de ce que tu as vécu lorsque tu y étais, c’était totalement déplacé, et je suis désolée d’avoir parlé de ce que je connaissais pas. Je ne peux même pas imaginer ce que tu as traversé, mais je pense en tout cas que ce n’est pas quelque chose qu’on laisse facilement derrière soi, vraiment pas. Et se servir des faiblesses, ou des mauvais souvenirs de quelqu’un, comme je l’ai fait… c’est la chose la plus lâche et la plus pathétique qu’on puisse faire. Donc je m’excuse pour tout ce que je t’ai dit là-dessus sous le coup de la colère. Et même si un jour, on en vient au mains, en tout cas ça, ça n’arrivera plus. »



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MessageSujet: Re: we are not the way we seemed - alaina & matthias we are not the way we seemed - alaina & matthias EmptyMer 12 Sep - 23:45


Shiny happy people.
So if you're lonely, you know I'm here waiting for you... I'm just a cross-hair, I'm just a shot away from you ♪ franz ferdinand - take me out. ➺ crédit fantaisiie ; gifs : tumblr ; citation : R.E.M.




La patience était une qualité magnifique, et malheureusement, je faisais parti de la catégorie de personne qui en était totalement dépourvue. Depuis que j’étais petit, j’avais toujours tout mené de front, avec dynamisme et entrain. Déterminé, j’allais au bout des choses, et je tâchais de bien les faire. Mieux encore, je répondais toujours présent dès qu’il s’agissait de se dépasser soi-même. J’aimais les challenges, les problèmes difficiles à résoudre. En un mot, j’aimais gagner, j’aimais être le premier, j’aimais exceller. Je ne jouais pas pour participer, je jouais pour écraser les autres. Sans aucune once de pitié, j’avançais, sans tenir compte du monde qui m’entourait. Qu’importe, tant que j’atteignais les objectifs que je m’étais fixé. Sans l’ombre d’un doute, on pouvait clairement dire que rien ne résistait à Matthias Dupont de Calendre. En revanche, dès l’instant où le labeur qui m’était demandé relevait du calme, de la patience, les choses devenaient vite compliquées. Avec mon tempérament de feu, je gérais mal tout ce qui prenait du temps. J’avais l’habitude que les choses soient vite faites, et bien faites. Une quelconque autre option n’était pas envisageable. C’est peut-être pour ça, d’ailleurs, que je n’avais jamais été foutu de travailler en groupe. Ma nature profonde finissait par ressortir, forcément, inlassablement. Je devais tout prendre en main, tout commander, tout faire, tout vérifier. Je ne déléguais pas, parce que je n’avais pas confiance. La pauvre Gamma, qui aurait normalement dû travailler en ma compagnie pourrait en témoigner ; Alaina avait subi, de plein fouet, mon côté autoritaire. Et, histoire de ne pas arranger les choses, elle était arrivée comme un cheveu sur la soupe. Elle, la garce, l’ingrate, l’ignorante, la chieuse de première, qui avait osé venir me chercher des problèmes après que je sois sorti de mon rendez-vous hebdomadaire chez le psy. A quoi s’attendait-elle ? Dans un autre moment, j’aurais pu tenter d’être poli, voire même vaguement agréable. Mais là, elle avait mis les deux pieds dans le plat sans même sans rendre compte. Forcément, la réplique avait été virulente. Un peu trop, même. Mais ça, évidemment, je ne l’avais admis qu’après coup. A tête reposée, j’avais pu repenser à cet échange cinglant à la bibliothèque. Nous avions été honteusement mis dehors, tels des parias – que nous avions été, autant être honnête. Mais si je voulais être honnête avec moi-même, jusqu’au bout, je devais reconnaître que j’avais abusé. Clairement, j’avais franchi les limites, dépassé les bornes. Alaina ne me connaissait pas, n’avait pas la science infuse, et pourtant, je m’étais permis de réagir comme si ça avait été le cas. J’avais été odieux, limite exécrable, et la culpabilité grandissante que je ressentais m’indiquait clairement que je devais aller m’excuser auprès d’elle. J’en maugréais d’avance ; connaissant la garce, j’allais encore en prendre plein les dents. Mais je devais le faire ; au moins, j’aurais l’esprit tranquille. Maigre consolation, mais c’était tout ce que j’avais pour le moment. C’est donc avec un but bien précis – en plus que de la narguer avec mon joli seize, cela va sans dire – que je l’avais fait venir dans l’espace détente de l’université.

Assis – affalé aurait été plus correct – sur l’un des canapés de cuir qui meublaient la pièce, je faisais face à la Gamma. Hésitant, ne sachant trop comment m’y prendre, j’ai choisi la méthode la plus directe. Autant y aller franco, et mettre les points sur les i immédiatement. Je n’avais pas pour habitude de prendre des pincettes, ou de ménager les gens ; elle n’échapperait pas à cette règle. Pourtant, après avoir brandi ma bonne note sous son nez, elle se contenta de me sourire, et de me féliciter. Franchement déstabilisé, je ne savais pas vraiment comment je devais prendre ce pseudo compliment. Etait-elle en train de se foutre royalement de ma gueule ? Ou était-elle sincère, au quel cas, quelque chose ne tournait pas rond ? Je n’en avais strictement aucune idée. Bien décidé à éclaircir ce mystère, je n’ai pas caché ma stupéfaction. Réaction qui eut pour effet de la faire sourire. Bizarre, très bizarre, vraiment bizarre. Moi qui m’étais attendu à une avalanche de moqueries, de répliques cinglantes, et d’accusations odieuses, voilà que les choses se passaient bien. Mieux, Alaina m’offrait un tout nouveau visage d’elle-même. Pour mieux m’entourlouper ? Je n’en étais pas sur. Elle pouvait être agaçante et têtue, mais la manipulation ne semblait pas faire partie de son caractère. Premier point positif que je lui trouvais depuis notre rencontre. Tout n’était peut-être pas perdu, finalement. Et par-dessus le marché, il semblerait qu’elle possède une touche d’humour. Deuxième point positif. Je n’allais pas m’en remettre, c’était certain. « Non, non, n’abusons pas. » Dis-je en souriant légèrement. Attentiooooon, on notera les immenses progrès qui ont été faits par nos deux camps, depuis notre altercation. Un monde semblait séparer notre précédente entrevue, et celle que nous avions en ce moment même. J’en étais le premier étonné. Nous restions polis et courtois l’un envers l’autre, contrairement à la fois précédente, où nous aurions presque pu en arriver aux mains. Pas vraiment mature, j’en convenais. Elle venait tout juste de prendre place en face de moi. Silencieux, nous nous accordions un instant de répit. Mes lèvres s’étirèrent en un mince sourire, tandis qu’elle m’avouait que me féliciter lui arrachait la langue. « Je me disais bien… » Soufflais-je en souriant. Enfin une parole sensée depuis le début de notre échange ! Quoique, peut-être pas, vu comment elle enfonçait le clou ensuite. C’était mérité. Oui, merci bien, ça je le savais. Mais je ne m’attendais certainement pas à ce que tu le reconnaisses. M’enfin, c’est une autre histoire. Pourtant, j’ai enchaîné : « Mais pour être tout à fait honnête, je ne m’attendais pas franchement à ce genre de réaction. » Expliquais-je en haussant les épaules. Parfaitement désinvolte sur ce coup, je ne cherchais pas à cacher que son attitude me surprenait. « Je m’attendais plutôt à ce que tu me hurles dessus, voire même que tu finisses par m’arracher les yeux… Mais non, même pas. A la place, tu restes calme et limite avenante. » Commençais-je. « Ce qui est absolument positif, d’ailleurs, sois-en certaine. » Ajoutais-je précipitamment, désireux de ne pas envenimer notre actuelle quiétude, celle-là même que nous avions eu tant de mal à trouver. C’était surprenant de voir comment les choses pouvaient évoluer, que ce soit positivement ou négativement. Il suffit d’un simple changement d’humeur, d’excuses bien placées, et voilà qu’une relation prend un tout nouveau tournant. « La prochaine fois, on lui fera regretter ça. » Dis-je en roulant des yeux, franchement agacé par la lourde sanction que nous avait administré le professeur. Certes, nous n’avions pas respecté, à la lettre, les consignes qui avaient été données. Et alors ? Au moins, le travail avait été fait – très bien fait, même – et rendu dans les temps. Ce qui relevait presque de l’exploit, quand on sait que la moitié de l’amphi rend ses devoirs en retard. On ne méritait pas ça, clairement. M’enfin… Inutile de ruminer là-dessus ; le fond ne changerait pas, et la note ne serait pas augmentée. Dommage pour les deux têtus que nous étions. Nous fixant silencieusement dans le blanc des yeux, j’ai finalement pris la parole pour m’excuser. Si Alaina ne dit rien, son visage parla néanmoins pour elle : elle était surprise. Oui, oui, ça pouvait se comprendre. Combien de fois je m’étais excusé, dans ma vie ? Aucune idée, mais mes statistiques devaient être proches de zéro. On a un sale caractère ou on ne l’a pas, après tout. Mais si la Gamma avait été surprise, moi, j’étais carrément sidéré par la suite des événements. A son tour de s’excuser. Seigneur, je n’allais pas m’en remettre. « Tu vas voir ce qu’il va te dire, le gamin de six ans. » Enchaînais-je en roulant des yeux, légèrement souriant. Il n’y avait aucune trace d’agressivité dans ma voix ; je n’allais pas lui faire subir les pires maux à cause de ce qu’elle venait de dire. Non, aujourd’hui, j’étais dans une bonne période. Qui sait ce qui aurait suivi, si j’avais été de mauvaise humeur. Je n’avais pas envie de me prendre la tête pour si peu. Ecoutant attentivement la suite, j’ai hoché la tête en silence. Oui elle avait employé de basses méthodes pour m’atteindre, la dernière fois. Mais elle avait au moins le mérite de le reconnaître, et pour moi, c’était bien là le principal. « C’est bon, c’est pas grave. Je t’avoue que sur le coup ça m’a encre plus énervé… Mais bon, la miss je sais tout que tu es ne peut pas tout savoir. » Dis-je en haussant les épaules. Tiens ma chère, voilà le revers de la médaille. Tu t’es foutue de ma gueule tout à l’heure, à mon tour désormais. « Et on n’en arrivera pas aux mains. » Ajoutais-je, comme si c’était une évidence. « Et avant que tu me demandes pourquoi, je vais te le dire. Premièrement, j’ai des principes bien ancré, et ne pas lever la main sur une fille se situe en tête de liste. Et deuxièmement, le combat n’aurait rien d’égal : je ne ferai qu’une bouchée de la demi-portion que tu es. » Concluais-je d’une voix légèrement moqueuse. Après tout, c’était de bonne guerre.
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MessageSujet: Re: we are not the way we seemed - alaina & matthias we are not the way we seemed - alaina & matthias EmptyJeu 13 Sep - 20:15


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MATTHIAS & ALAINA ❦ so don't say your goodbyes, you know its better that way. we won't break, we won't die, it's just a moment of change. we are not the way we seemed - alaina & matthias Tumblr_m79s6u1S8L1r9pkumo1_500 i tried to paint you a picture, the colors were all wrong. black and white didn't fit you and all along, you were shaded with patience, your strokes of everything, that I need just to make it, and I believe that time can tear you apart, but it won't break anything that you are. I walked a minute in your shoes, they never would've fit, so I figured there's nothing to lose. • “We judge others by their behavior. We judge ourselves by our intentions.”


Alaina avait du mal à réprimer le sentiment quasiment émerveillé qui surgissait en elle au fur et à mesure qu’elle prenait conscience de la spontanéité grandissante qui régnait entre Matthias et elle. Bien sûr, on était bien loin des rapports légers, sincères et naturels qu’elle entretenait avec ses amis et les personnes qui lui étaient chères. Mais les progrès qu’avaient effectués les deux jeunes étaient remarquables, surtout compte tenu de leurs tempéraments respectifs. Le malaise et la sensation désagréable qu’elle avait l’habitude de ressentir en la présence du Iota s’étaient totalement dissipés, pour laisser placer à une sensation de calme et de sérénité. Elle était presque à l’aise, et s’en émerveillait. Assise à ses côtés, elle avait, semblait-il, définitivement renoncé à lui hurler dessus, et arborait au lieu de cela un petit sourire en coin à l’image de celui de Matthias, qui lui aussi s’était détendu. Les véhémences avaient laissé place à l’une ou l’autre pique, teintée d’humour, mais ça n’allait pas plus loin. Le sourire de la jolie rousse s’élargit jusqu’à se transformer en un petit rire lorsqu’il dépeignit l’image qu’il s’était attendu à voir lorsque les deux anciens ennemis se feraient face. Bien sûr, il n’avait pas totalement eu tort de s’attendre à une réaction du genre de la part d’Alaina. Ce n’était généralement pas le genre de la jeune femme de réagir de la sorte, mais en présence de Matthias, ses capacités de self-control étaient habituellement considérablement diminuées, jusqu’à atteindre le point nul. Les sourcils arqués, elle observa Matthias ajouter aussi rapidement que possible que son comportement actuel était positif, comme s’il craignait des représailles. Au lieu de quoi elle laissa échapper un nouveau rire, certes quelque peu retenu parce qu’elle n’avait pas l’habitude de se laisser aller à des réactions positives en présence de Matthias, mais pas moins sincère pour autant. Ses yeux pétillaient malicieusement et elle attendit quelques secondes avant de répliquer : « Crois-le ou non, en général, je suis très calme. » C’était sans doute exagéré de se décrire comme ça, car Alaina était tout sauf calme, ou sereine, elle était une véritable boule d’énergie qui sautait dans tous les sens, s’émerveillait de la moindre chose en s’écriant, et ne parvenait pas à trouver le repos un instant, mais ce type d’agitation se rapprochait plus de celui d’un enfant que de la personne qu’elle avait laissé découvrir Matthias lors de leur dispute. D’autant plus que lorsqu’elle se trouvait en présence de personnes dont elle n’était pas proche, ce quota d’agitation atteignait habituellement son minimum. Réservée et taciturne avec les inconnus, elle n’accordait que difficilement sa confiance et n’était pas du genre à aller vers les autres, à de rares exceptions près. Difficile donc de discerner la boule d’énergie qu’elle était lorsqu’elle la cachait derrière ce masque calme et impénétrable. Et, dans la mesure où elle ne s’attendait pas à démarrer une amitié fusionnelle avec Matthias, elle imaginait que c’était à ce masque qu’il aurait désormais affaire. « En tout cas, plus calme que ce à quoi je t’ai habitué la dernière fois. C’est pas mon genre de bondir sur les gens pour leur arracher les dents ou les yeux. Encore moins si c’est parce qu’on a obtenu un meilleur résultat que moi. Et là, on est à égalité, donc j’aurais encore eu moins de raisons de m’en prendre à toi. » Elle sourit à nouveau – décidément… Alaina était extrêmement compétitive mais jamais dans l’optique d’écraser les autres, simplement dans le but de se surpasser en permanence. Lorsqu’on faisait mieux qu’elle, elle s’en prenait à elle-même, jamais à la personne qui avait réussi à la surpasser. A force d’entretenir ce caractère ambitieux et compétitif, elle avait appris à se maîtriser et à agir de la façon la plus mature possible. Matthias devait d’ailleurs être stupéfait de remarquer à quel point elle était mature, car elle n’avait rien montré de cela jusqu’à présent. Alaina s’amusait à imaginer le portrait qu’il s’était fait d’elle et qui devait maintenant se fissurer de toutes parts, a fur et à mesure qu’elle le laissait entrapercevoir son véritable tempérament, tout comme elle s’étonnait de voir à quel point il était calme et presque sympathique lorsqu’il ne se sentait pas agressé. Mais elle avait comme l’impression que le contraste devait être plus grand chez elle que chez lui – car, alors que lui semblait simplement avoir perdu son sang-froid lorsqu’ils s’étaient disputés, elle avait totalement disjoncté, adoptant un comportement mesquin et puéril qui ne lui était absolument pas semblable et dont elle ignorait presque la provenance tant elle y était habituellement étrangère. Elle fut tirée de ses songes lorsque Matthias déclara qu’ils allaient faire regretter le retrait de points à leur professeur, et Alaina sourit, narquoise. « Bonne chance, c’est pas comme si voulais t’en prendre au prof le plus inattaquable de l’université. » En effet, leur prof était une véritable institution à lui tout seul, respecté comme pas deux, avec à son actif une carrière brillante, des diplômes et des titres à en faire pâlir plus d’un, et une excellent réputation qui était généralement méritée – il avait juste commis une grossière erreur en condamnant à ce point-là Matthias et Alaina. « Mais bon, si tu y tiens, on ira réclamer main dans la main, et si ça ne suffit pas, je mettrai un décolleté plongeant et des bas résille. » Le ton indifférent qu’avait utilisé la jeune femme laissait entendre à quel point cela lui était indifférent, mais en réalité, elle s’amusait déjà à l’idée de s’imaginer avec Matthias, en train de faire la misère à leur professeur. En revanche, le décolleté, elle le laisserait à la maison, elle avait horreur de montrer son corps tout comme elle avait horreur de son corps lui-même, mais de toute façon, il y avait peu de chance que Matthias l’ait prise au sérieux sur ce coup-là.

La malice éclaira le visage de Lanie lorsque Matthias fit mine de s’offusquer de la petite pique qu’elle lui avait lancée. Mais celle-ci laissa bientôt place à la stupéfaction sur le visage d’Alaina lorsqu’elle entendit Matthias l’acquitter sans rien dire de plus. Comme si ce qu’elle avait dit n’avait eu aucune importance, alors qu’elle se trouvait encore horrible d’avoir parlé de la sorte et qu’elle ne doutait pas un seul instant que ses paroles avaient dû faire un peu plus qu’énerver simplement Matthias… se serait-elle trompée à son compte ? Il admettait que ses bassesses l’avaient énervé, mais elle s’était attendue à bien plus, tout comme elle s’était attendue à ce qu’il ne classe pas ce sujet aux archives en simplement deux phrases. Elle réprima un « c’est tout ? » incrédule, et se contenta de le fusiller du regard lorsqu’il la traita de Miss Je-sais-tout. Elle croisa les bras, le regard noir, les joues gonflées, mais ne surenchérit pas – elle avait l’habitude de se faire traiter de la sorte, alors qu’elle n’avait jamais eu l’habitude d’exhiber ses connaissances, l’exact contraire d’une Miss Je-sais-tout, donc. Mais elle se détendit à nouveau lorsqu’il déclara être capable de ne faire qu’une bouchée d’elle, et que seuls ses principes et sa magnanimité l’en empêchaient. Elle se leva et se pencha face à lui, ses mains placées sur les accoudoirs du fauteuil de Matthias. Un sourire aux lèvres, elle parla à voix basse, mais parfaitement audible. « Tiens, tiens, ne serait-ce pas de l’arrogance que je perçois là dans votre voix, M. Dupont de Calendre ? Penseriez-vous que votre gabarit de suédois et votre formation militaire sont des armes imbattables ? Il se trouve que j’ai pas mal d’années d’aïkido derrière le dos, et que si je n’arriverais probablement pas à vous battre, je pourrais au moins me défendre sans trop de problème – mais ça, j’imagine que la Miss Je-sais-tout que je suis n’avait pas besoin de le préciser, tu le savais déjà, non ? » Elle était brusquement repassée au tutoiement alors qu’elle se redressait, l’air malicieuse et incalculable à la fois. « Je soulève le défi. Tu n’arriveras pas à me mettre par terre. » Rapide comme l’éclair, elle asséna une pichenette à la joue droite de Matthias, avant de reculer d’un pas, arborant toujours son sourire infantile et son regard pétillant. Elle venait de créer une brèche à travers laquelle il pouvait enfin entrapercevoir sa véritable personnalité, celle où elle n’avait pas encore étouffé l’enfant qui résidait en elle, malgré tout ce qu’elle avait traversé et qui l’avait endurcie.

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MessageSujet: Re: we are not the way we seemed - alaina & matthias we are not the way we seemed - alaina & matthias EmptyVen 14 Sep - 22:35


Nobody wants to be alone in the world.
Far away, this ship has taking me far away... Far away from the memories of the people who care if I live or die. Starlight, I will be chasing a starlight, until the end of my life, I don't know if it's worth it anymore... Hold you in my arms, I just wanted to hold you in my arms. ♪ muse - starlight ➺ crédit fantaisiie ; gif : tumblr.




« La vie est faite de surprises, mon fils. Tu t’en rendras vite compte. » M’avait assuré mon père, lorsque j’avais à peine quatre ans. Il avait murmuré ça à mon oreille, comme s’il s’agissait d’un secret de la plus haute importance. Je me souvenais avoir relevé les yeux vers lui, sans réellement comprendre le sens de sa phrase. Mon regard interrogateur en disait long sur mon incompréhension ; cependant, en guise de réponse, mon géniteur s’était contenté d’esquisser un vague sourire mystérieux. Il avait passé sa main dans mes cheveux, avant de s’éloigner vers son bureau. J’étais resté immobile quelques secondes, avant de me concentrer à nouveau sur la pile de légo qui me faisait face. Beaucoup plus intéressant à mon goût. Néanmoins, aujourd’hui, presque vingt ans plus tard, je comprenais ce qu’il avait voulu me dire. Les choses ne sont pas éternelles, bien au contraire : elles sont cruellement éphémères. On grandit, on change, on voit de nouvelles choses ; on vit des instants heureux, et on découvre le malheur. J’avais fini par délaisser ma pile de légo, pour m’enfoncer dans un monde cruel et absurde. Au fil du temps, on perdait toute trace d’insouciance. Chaque jour, un peu plus, on s’enfermait dans une dure réalité, où l’on doit se battre pour obtenir ce que l’on désire. J’en avais d’ailleurs fait l’expérience avec la Gamma ; plutôt que de nous allier pour faire ce maudit devoir, nous avions préféré nous tirer dans les pates, et faire ça chacun de notre côté. On en avait d’ailleurs payé le prix ; nous avions été sanctionnés. Tout ça à cause d’un égo trop important, et d’une fierté que l’on ne voulait, ni l’un ni l’autre, piétiner. Heureusement, adultes que nous étions, nous avions fini par discuter calmement. Nous avions mis les choses à plat, fait table rase de notre querelle passée. Nous pouvions désormais repartir sur de nouvelles bases, de préférence plus saines. Parce que c’était aussi ça, être adulte : savoir faire la part des choses, et s’allier avec les bonnes personnes. Il n’y avait rien de stratégique dans ce choix ; au fond, je ne doutais pas du fait qu’Alaina soit une fille sympa et compatissante. Et calme, si l’on en croyait ses propos. « Je veux bien te croire. » Dis-je en haussant les épaules. Bon, évidemment, vu la manière dont s’était déroulée notre première rencontre, je devais reconnaître que j’avais dû mal à envisager Alaina sous cet angle. Mais après tout, pourquoi pas ? Il faut dire que je n’avais pas été très coopératif, moi non plus. Fatigué, las d’être regardé comme une bête sauvage, et échauffé par ma séance chez le psychologue, je n’avais eu aucun mal à réagir aux différentes attaques de la Gamma. Nous avions élevé la voix, toujours plus fort, jusqu’à se faire purement et simplement éjecter de la bibliothèque. Une honte sans pareille, qui n’allait pas arranger le regard que les autres pouvaient porter sur moi. Et sur elle, accessoirement. « Je ne demande qu’à voir par moi-même, d’ailleurs. » Déclarais-je d’une voix neutre. Si ça ce n’est pas agiter le drapeau blanc, il faudra que l’on m’explique. Je sous-entendais qu’une prochaine entrevue entre nous était possible ; que ce soit amicalement, ou même pour un éventuel travail collectif. Même si franchement, je doutais du fait que le professeur veuille, à l’avenir, nous voir collaborer de nouveau. M’enfin, sait-on jamais ; la hiérarchie peut parfois se montrer persévérante et manipulatrice. Quoiqu’il en soit, dans tous les cas, il ne serait pas déçu du retour. Ne dit-on pas que l’union fait la force ? Si, bien sur que si. Et j’étais mieux placé que n’importe qui pour confirmer ce proverbe. « Le plus inattaquable ? Laisse-moi rire. » Lâchais-je en roulant des yeux, peu convaincu. Ce genre de remarque me faisait toujours sourire, depuis que j’étais rentré d’Irak. Là-bas, sur le terrain, j’avais vite appris que personne n’était inattaquable, que personne n’était irremplaçable. Evidemment, les conditions étaient différentes dans le désert, mais il suffisait de s’adapter. Autrement dit, une bonne information sur le compte de ce cher professeur, et il serait vite amené à rectifier nos notes. « Si notre explication ne lui suffit pas, on ira chercher ailleurs. » Déclarais-je, tout en restant évasif. Bon, d’accord, je concédais que mes méthodes n’étaient pas forcément les meilleures, ni les plus honnêtes. Mais lorsqu’on veut atteindre son but, on fait tout pour, non ? Si cela implique de se mouiller un minimum, soit : j’étais prêt à le faire. « Tu as des méthodes bien douces. » Constatais-je en souriant, légèrement moqueur. Si elle pensait pouvoir attendrir un mec qui ne savait même pas quels étaient nos noms, elle se trompait lourdement. La fine équipe qui vient pleurer auprès du professeur compatissant, ça ne fonctionne que dans les films pour filles. Et encore. « Je retire ce que j’ai dit, finalement. » Annonçais-je en souriant, en entendant la fin de sa phrase. Clairement, elle venait de me surprendre. Je n’avais jamais imaginé qu’Alaina puisse se révéler être une manipulatrice hors paire. En effet, vu nos antécédents communs, j’avais supposé qu’elle préférait la confrontation directe, sans détournement. « Tu as des méthodes machiavéliques et digne d’une grande manipulatrice. » Rectifiais-je. Jusqu’à maintenant, je n’avais pas eu conscience d’avoir face à moi la digne héritière de la marquise de Merteuil. Enjoy ! Nous allions sans doute nous entendre à merveille, désormais. Qui se ressemble s’assemble, n’est-ce pas ? « Mais parfaitement efficaces, je dois bien le reconnaître. » Déclarais-je d’une voix neutre. J’étais sur de moi, et de la technique qu’elle comptait employer. Les hommes fonctionnaient tous de la même façon, à peu de chose près. J’étais donc bien placé pour savoir que le professeur craquerait en moins de cinq minutes.

Autrefois en guerre, nous étions aujourd’hui comme chien et chat. Elle me taquinait, et je lui rendais la pareille ; après tout, c’était de bonne guerre. Pour la première fois depuis mon retour d’Irak, je partageais un moment taquin, voire même enfantin, avec quelqu’un. Mes derniers moments d’insouciance dataient d’avant mon départ, lorsque notre famille était toujours unie, et lorsque le drame n’avait pas encore frappé à notre porte. Et très franchement, j’appréciais cette parenthèse ; pour moi, il s’agissait d’une véritable bulle d’air. Toujours confortablement installé dans le fauteuil, je soutenais le regard de la Gamma, imperturbable. Si elle pensait m’impressionner de cette façon, c’était mal parti. J’avais vu plus inquiétant que cette rousse fluette, au cours de ma carrière militaire. « Une légère arrogance. Mais vraiment très légère. » Dis-je en souriant. La vérité, c’était qu’un jour, mon arrogance finirait par m’étouffer. On me l’avait souvent dit, mais rien n’y avait fait. J’avais beau faire tous les efforts du monde pour me contrôler, mon arrogance finissait toujours par ressortir. « Imbattable, imbattable… C’est vite dit ! Je n’aurais pas la prétention de dire ça. » Lâchais-je en haussant les épaules, sans la quitter des yeux. Elle était toujours aussi proche, toujours en train de me narguer. En vain ma chère, en vain. « Non, même pas. Je ne veux pas te décevoir, mais… Je ne connais pas toute ta vie sur le bout des doigts. Tout du moins, pas encore. » Ajoutais-je, malicieux et taquin. « Donc si tu veux me la raconter… Je suis toute ouïe. » Murmurais-je en souriant. Depuis quand je me montrais gentil et compréhensif ? Pire, depuis quand étais-je du genre à écouter les confidences des autres ? A croire qu’Alaina exerçait une bonne influence sur moi. « Je veux bien relever le défi. Mais tu risques d’être vite à terre. » Déclarais-je, jouant faussement le misogyne. Mais elle fut plus maligne et plus rapide que moi ; une fraction de seconde plus tard, elle me collait une pichenette sur la joue. La garce, elle allait me le payer. « Eh ! » M’exclamais-je, esquissant un premier mouvement pour me relever. Je me suis redressé, la surplombant de toute ma hauteur. J’ai croisé les bras sur ma poitrine, le regard malicieux. « Franchement, t’as pas honte ? » Demandais-je, sans aucune trace de méchanceté dans la voix. « Grand seigneur que je suis, je t’accorde trois secondes pour t’enfuir. » Profite en ma chère, ma générosité n’est pas sans limite. « Et j’espère que tu cours vite. » Lâchais-je, sur un ton badin. Tu veux jouer ? On va jouer. Je nous voyais déjà, courir dans les couloirs de l’université, riant comme deux gamins. Un petit moment de douceur et de candeur dans ce monde de brutes.


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MessageSujet: Re: we are not the way we seemed - alaina & matthias we are not the way we seemed - alaina & matthias EmptyDim 16 Sep - 17:19


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We are not the way we seemed.

MATTHIAS & ALAINA ❦ so don't say your goodbyes, you know its better that way. we won't break, we won't die, it's just a moment of change. we are not the way we seemed - alaina & matthias Tumblr_m79s6u1S8L1r9pkumo1_500 i tried to paint you a picture, the colors were all wrong. black and white didn't fit you and all along, you were shaded with patience, your strokes of everything, that I need just to make it, and I believe that time can tear you apart, but it won't break anything that you are. I walked a minute in your shoes, they never would've fit, so I figured there's nothing to lose. • “We judge others by their behavior. We judge ourselves by our intentions.”


Qui aurait, un jour, bien pu croire qu’Alaina et Matthias se retrouveraient dans une telle situation, compte tenu de la nature de leur premier échange ? La jeune femme était elle-même stupéfaite et avait du mal à réaliser ce qui était en train de se passer. Pincez-moi, je rêve ! Cette pensée fusait régulièrement dans son esprit, à chaque fois qu’elle voyait les lèvres du Iota s’étirer en un sourire, que celui-ci fût narquois, amusé ou tout simplement empreint de gentillesse. Elle ne savait absolument pas comment un tel miracle avait bien pu se produire, mais elle ne pouvait que s’en réjouir – et elle était la première à s’étonner de cet autre fait. Car en venant ici, elle n’avait jamais espéré que tout se finisse comme ça. Malgré son souhait de s’excuser, elle était arrivée avec l’image négative et peu flatteuse, qu’elle avait alors de Matthias, dans l’esprit. Elle avait espéré un cessez-le-feu, peut-être une poignée de main, un traité de paix. Mais rien de tout ce qui avait fini par arriver, pour sûr. Elle n’en revenait pas, devait constamment s’assurer que tout cela était réellement en train de se produire, et même quand c’était fait, avait toujours l’impression d’halluciner. Elle fut surprise de constater à quel point elle trouvait Matthias sympathique et combien elle arrivait à être spontanée en sa présence. Alors qu’il y a une demi-heure encore, elle le méprisait et le trouvait infect, maintenant, elle se sentait à l’aise avec lui, et c’était là quelque chose d’extrêmement rare. Car Alaina avait beau être une personne ouverte et adorable, elle avait du mal à se laisser aller en présence d’inconnus ou de personnes dont elle n’était tout simplement pas proche. Et là, c’était la personne qui l’avait le plus énervée depuis son arrivée à Berkeley qui était parvenue à faire exception, à la mettre à l’aise sans même le vouloir. Au fur et à mesure que passaient les minutes, Alaina devenait de plus en plus elle-même, délaissant petit à petit la façade qu’elle s’était minutieusement créée des années durant et qu’elle arborait systématiquement avec les personnes en qui elle n’avait pas pleinement confiance. L’ancien militaire n’était ni la personne la plus chaleureuse, ni la personne la plus philanthrope qu’elle avait eu l’occasion de connaître, pourtant, il avait quelque chose qui mettait Lanie en confiance, et qui la poussait à baisser sa garde. Et alors qu’habituellement, agir de la sorte la faisait presque paniquer, maintenant, elle ne voyait pas le moindre problème, ne se sentait nullement alarmée, et s’efforçait de savourer ce moment qui revêtait des allures de miracles, comme si elle craignait de découvrir, d’ici quelques minutes, que tout cela était trop beau pour être vrai et qu’au final, il s’était bel et bien agi d’une hallucination, ou d’un rêve.

Un sourire presque enfantin éclaira le visage de la rousse lorsque Matthias sous-entendit de manière assez évidente qu’ils auraient encore d’autres occasions de se voir. Sans trop savoir pourquoi, Alaina fut enchantée à l’idée. « Alors tu verras que j’ai raison. D’ailleurs, j’ai toujours raison. Non, ne dis rien, je vois que t’es sceptiques, mais tu verras, je suis vraiment calme, sage et réfléchie. » Un nouveau sourire, encore une dose de malice, Alaina n’était absolument pas sérieuse en parlant de la sorte, car elle se doutait bien que dès le moment où Matthias apprendrait vraiment à la connaître, il n’aurait plus jamais affaire à ce calme de façade derrière lequel Alaina se cachait lorsqu’elle était en présence de personnes qu’elle ne connaissait pas, mais qu’il serait en permanence confronté à cette boule d’énergie et d’extravagance dont il commençait sans doute déjà à deviner l’existence.

Moqueuse, Alaina haussa un sourcil lorsque Matthias la contredit, et n’hésita pas à répondre du tac au tac : « Bien sûr, on n’a pas tout à fait les mêmes notions du terme, j’avais oublié. Je voulais dire légalement inattaquable, excuse-moi. » Elle eut la confirmation qu’elle avait bien interprété la réaction de Matthias lorsqu’elle entendit la suite de ses paroles, et en rajouta allègrement une couche. « Pas de souci, j’ai regardé Fight Club des dizaines de fois, on ira à Los Angeles piller les poubelles d’une clinique privée pour amasser des tonnes de graisse, on fera notre propre savon et puis on en fera des explosifs. C’est assez, comme « ailleurs », ça ? », répliqua-t-elle, narquoise. Et lorsqu’ils furent à nouveau plus ou moins sérieux et que Matthias déclara qu’elle avait des méthodes beaucoup trop douces, Alaina dut à nouveau réprimer un hoquet de stupeur et d’indignation. Elle, trop douce ? Sans doute qu’elle l’était un peu, mais pas à l’extrême. Et elle faisait toujours passer ses convictions avant sa douceur. Elle ne répondit pas, se contentant de lui faire les gros yeux, puis fut amplement satisfaite de le voir changer d’avis. Elle sourit de toutes ses dents et adressa un clin d’œil à Matthias. « Je suis flattée. Mais ça n’a rien à voir avec mes talents de manipulatrice, je suis juste une femme. » Une fois de plus, Alaina pouvait constater l’étendue du pouvoir qu’elle possédait, tout simplement parce qu’elle était une femme désirable. Un pouvoir dont elle n’avait jamais usé, et dont elle avait donc du mal à saisir l’exacte portée. Mais si ça pouvait fonctionner, alors, pourquoi pas ? Elle n’était pas sûre de le faire, mais l’idée était amusante, et elle décida de la garder en mémoire.

Désormais accoudée à quelques centimètres de Matthias, Alaina gloussa en l’entendant minimiser son arrogance, sans trop y croire lui-même. Elle ne réagit toutefois pas plus, mais ne parvint pas réprimer une remarque lorsqu’il recommença à parler. « C’est ça, à t’entendre, on dirait que tu passes une demi-heure tous les matins devant ton miroir à t’embrasser les biceps. » Elle n’y croyait absolument pas, mais l’image l’amusait et elle s’était donc fait une joie de la partager. « Ah, parce que tu pensais que j’allais te confier un grand secret et te raconter toute ma vie ? C’est mal me connaître, en effet. Je pensais juste que, omniscient comme tu es, tu savais que l’aïkido permet de se défendre, mais pas d’attaquer. D’où ma conviction que tu ne parviendras pas à me mettre à terre – sauf que moi, je ne prétends pas que je pourrais venir à bout de toi. » Elle sourit une nouvelle fois, consciente qu’elle avait pu être un peu brusque, mais ça, c’était tout simplement Alaina – un blocage total dès lors qu’il s’agissait de confier quoi que ce soit à propos d’elle, fût-ce intime ou non. « Tu te surestimes, mon cher. Ou, en tout cas, tu me sous-estimes. » Alors, au lieu de fuir lorsqu’il se leva, bien qu’elle fit un pas en arrière, toujours impressionnée par sa taille dont elle avait oublié l’importance, elle continua à le toiser, toujours amusée par la situation. Une nouvelle fois, elle frappa, rapide comme l’éclair, assénant un coup de poing de la force d’un oisillon dans le ventre du militaire. Elle sentit ses abdominaux se contracter sous le coup et recula une nouvelle fois, trop vite pour qu’il pût intercepter quoi que ce soit. Puis, hilare, elle finit par s’enfuir en courant à toute vitesse.

Elle pouvait sentir qu’il la suivait à seulement quelques pas de distance. Elle accéléra du mieux qu’elle pouvait, mais le fait était que ses jambes à lui devaient bien faire le double des siennes. Filant à toute vitesse dans les couloirs de l’université, elle jeta de temps à autre un coup d’œil par-dessus son épaule pour juger l’urgence de la situation, et finit par crier en voyant à quel point il s’était rapproché. Mais la course prit vite fin… car elle heurta de plein fouet un obstacle. En entendant une exclamation étouffée et un bruit de livres qui chutaient, elle ne mit pas à longtemps à comprendre qu’elle avait percuté quelqu’un et croisa bien vite le regard hagard et mécontent de… leur professeur de psychologie. Elle écarquilla les yeux, mais bondit aussitôt sur l’occasion. « Oh mon Dieu, je suis vraiment désolée, professeur. Laissez-moi vous aider. » Elle s’accroupit aussitôt pour ramasser les objets tombés et, remarquant avec ravissement que son t-shirt avait glissé lors de la course et dévoilait une vue généreuse de sa poitrine, fit en sorte de mettre celle-ci en évidence. Lorsqu’elle se releva, les bras chargés, les joues rosies par la course et la gêne, ses boucles rousses plus sauvages que jamais, elle lui adressa un sourire gêné et vit que l’énervement ne tardait pas à disparaître du visage de son professeur. Parfait. « S’il vous plaît. » Elle lui tendit les livres, sourit lorsqu’il la remercia, et poursuivit. « J’aurais aimé le faire dans d’autres circonstances qui auraient plus joué dans ma faveur… mais je voudrais vous parler. » Elle pouvait sentir la présence de Matthias à peine plus loin bien qu’il eût maintenu le silence depuis la collision, chose dont elle se réjouissait, et eut du mal à cacher sa joie lorsque le professeur accepta et l’invita à le suivre dans son bureau, devant lequel ils avaient eu le malheur de se bousculer. Elle avait bien perçu sa mine agacée, comme s’il attendait cette discussion depuis le début de la journée et qu’il venait de voir qu’il avait eu raison, mais ne perdit pas espoir. Elle le suivit, faisant signe à Matthias de l’attendre, et profita de ce le professeur lui tournât le dos pour baisser encore son t-shirt et pour remonter son soutien-gorge. Elle avait déjà un plan, et espérait que tout fonctionnerait.

Le professeur s’installa dans son fauteuil et l’invita à faire de même, de l’autre côté de son bureau. Alaina s’installa, et se pencha aussitôt en avant, dévoilant lascivement son décolleté. Elle vit le regard de son interlocuteur se perdre un instant du côté de ses seins, et put deviner qu’il se rappelait à l’ordre juste après en se forçant à nouveau à soutenir son regard azuré. « Je vous écoute, mademoiselle Selwyn » déclara-t-il, et Alaina dut réprimer une expression de triomphe en entendant qu’il connaissait son identité. L’histoire comme quoi il ne connaissait aucun de ses étudiants était-elle donc un mythe ? « Je voudrais vous demander de revoir votre décision par rapport aux notes que vous nous avez attribuées. » déclara la jeune femme, et, voyant que le prof s’apprêtait à répondre, elle s’empressa de poursuivre. « Je sais que ce n’est pas dans vos habitudes de prendre une décision à la légère et que vous ne changez donc presque jamais d’avis, mais je fais appel à vous, en tant qu’homme, et pas en tant qu’employé dans cette université… Voyez-vous, Matthias et moi traversions une passe très difficile à l’époque où les équipes ont été réparties, mais je pensais que tout pourrait bien se passer malgré tout, c’est pourquoi je ne vous ai pas demandé d’effectuer un changement dans notre binôme. Mais ensuite, il s’est avéré que… je peux vous faire confiance ? » Alaina s’interrompit, prenant un air presque alarmé, mais le professeur la rassura et elle poursuivit, hésitante. « Eh bien, il s’est avéré que j’étais enceinte. Matthias n’était pas prêt à avoir un enfant, moi non plus d’ailleurs… mais il se trouve que j’ai fait des tests il y a un peu plus d’un an et ceux-ci ont révélé que j’étais probablement stérile. Et cet… cet enfant aurait peut-être été le seul que je puisse jamais avoir… » Alaina s’interrompit, baissant les yeux, un hoquet silencieux la traversant. Elle ne savait pas si tout ceci fonctionnerait, mais elle sentait qu’elle était parvenue, par l’un ou l’autre miracle, à attirer l’attention du professeur avec ses drames d’adolescente. Lorsqu’elle releva le regard, ses yeux étaient humides et brillants de larmes. Elle renifla doucement. « Ex… excusez-moi. Matthias et moi n’avons donc pas réussi à nous entendre sur ce point, on a eu plusieurs disputes… très violentes, et… enfin bref, c’était l’horreur. Nous avons rompu en très mauvais termes. Nous avions commencé à travailler sur notre projet, mais nous ne pouvions pas continuer ensemble, alors on l’a fait chacun de notre côté. » Un petit silence accueillit cette déclaration, et Alaina finit par esquisser un petit sourire. « Puis, malheureusement, ou heureusement, je ne sais pas trop… il s’est avéré que je n’étais pas enceinte, finalement. J’imagine que je dois me faire à l’idée que je ne pourrai jamais être maman… Mais bon, en contrepartie, Matthias et moi nous sommes expliqués, la situation s’est arrangée. Et c’est vraiment frustrant que tout cela soit arrivé pile pendant cette période, car nous sommes tous deux de très bons élèves et que ce travail est très important par rapport à tous ceux que nous aurons cette année, n’est-ce pas ? Alors, je voulais vous demander de revenir sur votre décision de sanctionner notre non-respect de vos consignes… ou alors, de nous donner un autre travail à faire, avec un délai plus court, enfin, je ne sais pas… mais un moyen d’arranger ça. S’il vous plaît. » Un regard suppliant, quelques autres phrases, des sourires innocents, un échange d’arguments… la discussion se poursuivit pendant quelques minutes, le pied d’Alaina s’aventura un peu de l’autre côté du bureau, elle se pencha de plus en plus en avant au fur et à mesure qu’ils discutaient, et les regards égarés de son professeur se firent de plus en plus nombreux. Elle savait qu’elle avait gagné. Matthias avait eu raison – la méthode avait été parfaitement efficace.

Il la raccompagna à la porte de son bureau, et Alaina fut ravie de voir que Matthias attendait devant. Elle se posta à ses côtés, faisant face à leur professeur. Rapidement, elle s’empara de la main de Matthias, entrelaçant ses doigts avec les siens. Elle ne fit pas attention à sa réaction, se contentant de sourire à leur professeur.


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MessageSujet: Re: we are not the way we seemed - alaina & matthias we are not the way we seemed - alaina & matthias EmptyJeu 27 Sep - 22:15


Pursuit of happiness.
Far away, this ship has taking me far away... Far away from the memories of the people who care if I live or die. Starlight, I will be chasing a starlight, until the end of my life, I don't know if it's worth it anymore... Hold you in my arms, I just wanted to hold you in my arms. ♪ muse - starlight ➺ crédit fantaisiie ; gif : tumblr + tumblr.




« D’accord, je ne dirais rien dans ce cas. » Annonçais-je en souriant légèrement. Je savais obéir, de temps en temps. En même temps, l’inverse aurait été surprenant venant de quelqu’un qui venait tout juste de faire l’armée. Cette mission avait été formatrice, sous bien des aspects ; j’avais appris la tolérance, le respect de la hiérarchie, l’importance de l’organisation, la stratégie. Je m’étais retrouvé plongé dans un monde que je ne connaissais absolument pas, et j’avais quasiment tout appris sur le terrain. Heureusement pour moi, les autres militaires qui appartenaient au même régiment que moi avaient été plus corrects, et m’avaient enseigné quelques petites choses qui pourraient se révéler être utiles. L’entre-aide avait été primordiale ; encore une valeur que véhiculait l’armée. Cependant, en dépit de toutes mes qualités, il me restait certains défauts relativement imposant. A commencer par ma – forte – tendance à l’arrogance. Dès l’instant où je n’étais pas d’accord, où j’estimais avoir raison, je n’hésitais pas une seule seconde avant de le dire. Cette attitude m’avait souvent placé dans le rôle du vilain petit canard ; j’étais l’un des derniers arrivés, et je me permettais toute sorte de réflexion. Le résultat final ne changeait pas – j’appliquais la consigne, point barre – mais chacun connaissait mon point de vue sur la chose. Et tant pis s’il différait de celui des généraux ou des colonels ; après tout, ce n’était pas parce qu’ils étaient de haut-gradés qu’ils ne pouvaient pas avoir tort, ou faire un mauvais choix stratégique. Cette arrogance m’avait souvent valu des regards noirs ou des remarques assassines, mais je m’en formalisais peu. Cependant, après trois ans de bons et loyaux services, l’impensable et l’excusable avait fini par se produire. Rien ne laissait présager ce revirement de situation ; même moi, je ne l’avais pas anticipé. Rien n’avait été calculé, tout avait été spontané. Refuser d’obéir à un ordre est grave, et cet affront entraîne des sanctions quasi immédiates. Les miennes m’avaient été rapidement communiquées : un renvoi, pur et simple. Retour au bercail, après trois années d’absence. Dur retour à la réalité, pour moi. Néanmoins, cette image de soldat semblait bien présente, et continuait à me coller à la peau. J’avais l’impression d’être sans cesse regardé de travers, comme le gars qui est revenu de l’enfer alors qu’il aurait dû y laisser sa peau. D’ailleurs, à la réflexion, ça aurait peut-être été encore le mieux.

« Pardon ? Tu ne serais pas en train d’insinuer que j’ai des méthodes douteuses, par hasard ? » Demandais-je tout en sachant pertinemment que la réponse de la Gamma serait un « oui » clair et tranchant. Bon, d’accord, je concédais que, peut-être, je n’avais pas les bonnes techniques pour faire changer d’avis quelqu’un. J’aurais pu aller au plus simple, à savoir utiliser la force – vu ma carrure et celle du prof, je ne donnais pas cher de ce gringalet – mais ça aurait été trop facile. Non, personnellement, je préférais la méthode vicieuse. Celle qui consiste à regarder, observer, détailler, épier. Avec une minutie toute particulière, j’étais prêt à étudier les moindres parcelles de la vie de ce professeur d’université. Tout le monde a, ou a eu des choses à cacher un jour ou l’autre. Il avait beau être un grand ponte de la recherche, une pointure dans son domaine, un excellent professeur, ça n’empêchait pas tout. J’ai posé un regard amusé sur la Gamma, qui m’expliquait avoir vu Fight Club quelques fois. Visiblement, elle en avait retenu les idées principales. « Alors là, non merci. » Déclarais-je, sur de moi. Aller mettre les mains dans une poubelle pour chercher des indices, moi ? Certainement pas. « M’enfin, si tu te dévoues et que ça te fait plaisir, vas-y. Je ne t’empêcherai pas de le faire. » Dis-je en haussant les épaules, peu enclin à l’accompagner dans ce genre de folies, excepté si mon rôle se résumait à celui du guet. Je voulais bien donner de ma personne, mais plonger les doigts dans une poubelle, faut pas rêver : j’ai des limites. « Mais franchement, pourquoi se donner tant de mal alors qu’il y a internet ? » Demandais-je en croisant les bras sur ma poitrine. Impatient comme j’étais, je n’avais pas l’habitude de tourner autour du pot pendant cent sept ans. Quand je voulais quelque chose, c’était maintenant et tout de suite. Il en allait de même pour les informations sur mon cher professeur. « Il suffit de savoir chercher. Et d’obtenir quelques numéros. » Déclarais-je. Et ça, c’était parfaitement dans nos cordes. Comme tout le monde le sait, sur internet, on trouve tout. Même les détails les plus sordides. « Tu penses, il y aura bien deux – trois anciens amis à lui qui seront bavards, et qui auront quelques anecdotes croustillantes à partager. » Supposais-je, confiant. Notre discussion dévia sur les méthodes de la Gamma. J’étais franchement sceptique quant à sa douceur et sa gentillesse ; si se montrer aimable fonctionnait, on le saurait depuis longtemps. Hors, ce n’était pas franchement le cas. Mais si elle voulait tenter, libre à elle ; mais en aucun cas, je ne parierai sur sa réussite. Cependant, j’ai arqué un sourcil en entendant son discours ; apparemment, Alaina savait parfaitement cacher son jeu. Bon point pour elle, je n’avais pas vu venir ce revirement de situation. « Désolé de te le dire ma chère, mais tu viens de me faire un parfait oxymore. » Déclarais-je, un vague sourire sur les lèvres. Je ne voulais pas paraître misogyne, mais il était de notoriété publique qu’être une femme signifiait forcément avoir un côté manipulateur. Même si, apparemment, la Gamma n’en avait pas réellement confiance. « Tu n’as jamais joué de ça ? » Demandais-je en fronçant les sourcils, surpris. S’il y avait bien quelque chose à laquelle je ne m’attendais pas, c’était bien celle-là : jamais je n’avais envisagé, ne serait-ce qu’un seul instant, qu’Alaina soit une novice dans l’art de la manipulation. D’habitude, les femmes sont parfaitement conscientes de leurs capacités à la séduction. La Gamma avait dû louper ce chapitre, au cours de son adolescence.

L’instant d’après, elle me faisait face, les mains posées sur les accoudoirs de mon fauteuil. Je la regardais, impassible, sans esquisser le moindre geste. Sa posture de supériorité ne m’impressionna pas un seul instant. J’ai eu un large sourire alors qu’elle me dressait le parfait stéréotype du Iota crétin et macho ; manque de bol pour elle, je ne faisais pas partie de cette catégorie. « Non, pas vraiment. » Déclarais-je en secouant légèrement la tête. « Je te proposerai bien de venir vérifier par toi-même… Mais non, finalement, non. » Lâchais-je en arquant un sourcil. Revirement de situation, changement d’avis. Désolée ma chère, mais en fin de compte, ça ne sera pas possible. « Je suis tellement narcissique et superficiel que je ne montre pas ma tête au sortir du lit. » Concluais-je en entrant dans son jeu. Les moments que je passais avec elle étaient plein d’insouciance. Ils me rappelaient – avec un certain délire, je devais l’avouer – les temps heureux qui avaient éclairé mon passé. Ces moments que je chérissais, à l’époque où le drame n’avait encore pas frappé et détruit ma famille. Autrefois, j’avais été quelqu’un d’enjoué, de rieur, de joueur ; désormais, la donne avait changé. J’ai posé un regard interrogateur sur la Gamma ; elle avait réussi à éveiller ma curiosité. « Ah bah écoute… Je tente ma chance, sait-on jamais. Tu aurais pu être d’humeur bavarde. » Suggérais-je en croisant les bras sur ma poitrine. Evidemment, je n’avais pas attendu d’Alaina qu’elle me déballe sa vie dans les moindres recoins. Au contraire, même : elle semblait être discrète, réservée, secrète. Autrement dit, elle avait tout pour éveiller ma curiosité. « Je le sais. Cependant, je ne donne pas cher de ta peau, vu ton gabarit. » Annonçais-je d’une voix dénuée de toute moquerie. Je donnais dans le réalisme, point barre. « C’est juste que, comparé à toi, j’ai l’impression d’être un monstre. Physiquement parlant, je précise. » Sait-on jamais, je ne voudrais pas la mettre en pétard pour une remarque mal interprétée. D’un geste rapide, j’ai retiré ses fines mains des accoudoirs, avant de me lever. Je la surplombais de toute ma hauteur, un petit sourire narquois aux lèvres. Alors, toujours sure de ne pas être un modèle miniature ? Je n’eus pas le temps de lui poser la question, à vrai dire. Une seconde plus tard, elle m’avait donné un coup dans le ventre, et la seconde d’après, elle quittait la salle en courant, hilare. Hébété, j’ai baissé les yeux – comme pour constater que je n’avais rien perdu de mes abdominaux, par exemple – avant d’éclater de rire. La garce, elle m’avait bien eu. Et c’est sans réfléchir que je me suis lancé à sa poursuite, décidé à lui faire le plus grand et le plus phénoménal des plaquages au sol.

Les éclats de rire de la Gamma résonnaient avec force dans les couloirs déserts de l’université. A cette heure-ci, nous ne risquions pas de déranger ; la plupart des étudiants avait fini leur journée. « Méfie-toi, je te rattrape ! » Lançais-je, alors que je gagnais du terrain, petit à petit. Mais, forcément, un élément extérieur vint ruiner notre course poursuite dans les couloirs. Je me suis brusquement arrêté de courir, à l’instant où j’ai vu Alaina percuter de plein fouet notre cher professeur. Les copies qu’il tenait en main volèrent, et déjà, la studieuse Gamma se confondait en excuse, tout en réparant son erreur. En retrait, j’attendais qu’elle en finisse avec lui ; mais ce moment n’arriva pas. Au contraire, elle le suivit dans son bureau, et me fit signe d’attendre. J’ai soupiré, avant d’articuler un clair mais silencieux « lèche-cul ». Mes pas me portèrent à proximité du bureau du professeur, et c’est avec résignation que je me suis appuyé dos contre un mur. Il ne restait plus qu’à attendre.

Alaina sortit du bureau du professeur de longues minutes plus tard. D’un pas assuré, elle vint me rejoindre, et entrelaça ses doigts avec les miens. Surpris par cette soudaine manifestation de douceur, je n'ai pas réagi de suite. « Je suis sincèrement désolé, Monsieur Dupont de Calendre. Je suppose que ça n’a pas été une période facile pour vous… » Mon professeur me faisait face, et semblait presque déboussolé. Pourquoi ? Je n’en avais aucune idée. Visiblement, Alaina avait dû raconter je-ne-sais quoi à moi (notre ?) sujet. J’ai légèrement froncé les sourcils, ne sachant trop comment réagir. Le professeur dut prendre cela comme une invitation à continuer, puisqu’il enchaîna. « Mademoiselle Selwyn est venue plaider votre cause, et bien évidemment, je vais faire un geste en votre faveur. » Déclarait-il, toujours sur un ton calme et doux. Quant à moi, plus il parlait, plus j’étais ahuri. Mais à quoi pouvait-il faire référence ? Ne sachant trop comment réagir, je me suis contenté du strict minimum. Il valait mieux, vu la tournure que prenaient les événements. « Eh bien… Merci. » Murmurais-je à voix basse, en hochant légèrement la tête. Il acquiesça, puis s’éloigna dans le couloir. J’ai attendu qu’il sorte de notre champ de vision, avant de baisser les yeux vers nos doigts toujours entrelacés. « Tu m’expliques ? » Demandais-je, toujours aussi surpris et ébahi. Je ne savais pas quel coup elle venait de faire, mais une chose était sure : il était réussi, haut la main.

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