« J’ai peur. On ne sait jamais à quoi s’attendre avec toi. » Elle se laissait quand même guider par le grand brun, elle lui faisait confiance. Ses mains sur ses yeux, elle ne voyait rien, il n’y avait que la lumière douce de la pièce qu’elle sentait. Elle avança lentement au rythme de Lennon, jusqu’à ce qu’il l’aide à s’asseoir. Il retira ensuite ses mains pour qu’elle puisse voir. Un diner. Il lui avait fait un diner. Calliope avait du mal à croire que « ça » était pour elle. Ses yeux étincelaient devant cette magnifique surprise. Elle se leva d’un bond, sous l’effet de l’émotion et alla déposer un baiser sonore au coin des lèvres du brunet assis en face d’elle. « Merci de cette exquise attention. » fit-elle en riant. C’est vrai. La blondinette se demandait en quel honneur avait lieu ce diner. Elle ne pensait pas avoir fait quelque action pour mériter que Lennon, d’ordinaire assez froid, distant et « mauvais garçon », lui fasse un repas. C’était vraiment adorable. L’idée d’un repas plus ou moins romantique avait bien sûr effleuré l’esprit, mais pour Calliope, avec Lennon, ce n’était absolument pas envisageable. En effet, Lenny lui avait demandé il y a environ une semaine de réserver son samedi soir pour lui, il lui réservait une surprise, avait-il dit. La belle y avait pensé toute la semaine et se demandait quelle belle surprise son Lenny lui réservait. Alors elle avait réservé sa journée pour s’apprêter à toutes les éventualités. Pour l’occasion, le brunet ne lui avait rien exigé ou imposé, alors elle ne savait ni trop quoi faire, ni quoi penser. Maintenant qu’elle y était, elle n’en croyait toujours pas ses yeux. Elle se laissa conduire par le beau brun, affreusement séduisant en ce samedi soir. Jouant avec ses longs cheveux blonds, elle le regardait tendrement, repensant à ce premier soir où ils s’étaient rencontrés. Elle se rappelait d’un poing plein de sang, de l’aide qu’elle lui avait apportée, de leur rapprochement... Et ce soir, ce diner était un peu le symbole de leur amitié. [...] Le silence régnait dans la pièce. Mais pas un silence gêné, le genre de silence qui voulait dire qu’on n’a pas besoin de se parler pour se comprendre, qu’on ne voulait pas gâcher le moment en se parlant. Mais il fallait bien briser le silence et se bouger un peu. Angel-Rose se leva et servit son ami avant elle, puis se rassit. Elle souriait de toutes ses dents, tant elle était heureuse d’être là, avec lui. « Dis, tu sais que mon anniversaire c'est pas maintenant, non ? » fit-elle avec un rictus malin, sa façon à elle de lui demander le pourquoi du comment de ce magnifique dîner romantique.

Le problème que je rencontrais bien trop souvent, c'était que lorsque je faisais l'effort d'inviter une demoiselle à dîner, premièrement, il fallait absolument que je n'oublie pas mes cachets contre les crises, mais aussi, je devais faire mon possible pour faire croire à la personne en question, aujourd'hui la très belle Angel-Rose, que c'était moi qui avait cuisiné, alors qu'en fait, j'étais juste aller chez le traiteur et que j'avais transvasé dans un plat qui m'appartenait. Au moins, à défaut d'être faits par moi, ils seraient bons, c'était déja ça. Une fois avoir pris ma douche, et m'être rhabillé pour ma soirée en tête à tête avec l'epsilon, j'eus à peine le temps de mettre un peu de parfum que l'on sonnait déja à ma porte, évidemment, c'était elle. J'ouvris, et sortis en même temps, ne lui laissant pas le temps de voir ce qui se tramait. Je l'embrassais, à la commissure des lèvres, ce qui restait jusqu'ici, la frontière que nous n'avions, ni l'un ni l'autre, encore osé franchir, et c'était peut-être mieux comme cela, pour le moment en tout cas. J'avais très envie d'elle, je ne pouvais le cacher, mais je ne comptais pas brûler les étapes, pas avec elle en tout cas. « Par contre, tu vas devoir me laisser te faire la surprise, comme je te l'avais dit ! » Dis-je, avant de placer mes mains sur les yeux de la demoiselle, et de la faire avancer, en faisant attention qu'elle ne se cogne pas, et ne la laissant regarder que lorsqu'elle fut assise à table. « Pleaure's all mine, sweetie. » Lâchai-je avant de reçevoir un nouveau baiser, toujours au coin des lèvres, de la part de la blonde. Elle était heureuse d'être là, elle me le faisait ressentir cela et ça m'emplissait réellement de joie. Je n'étais pas réellement considéré comme un bonne compagnie, habituellement, et elle me faisait me sentir comme normal, pour une fois, et cela faisait du bien. Elle me servit, avant de remplir son assiette, et je ne pus m'empêcher de sourire en me demandant quand elle comprendrait que je n'avais pas réellement cuisiné ce plat. Mais, après tout, c'était l'intention qui compte, comme on dit, et la connaissant, elle ne lui en tiendrait pas rigueur. Il était presque sur que ce n'était qu'une question de minutes, et qu'elle éclaterait surement de rire en s'en rendant compte. Son anniversaire ? Elle se moquait de lui ou alors elle lui tendait un piège ? Si il l'avait invité, c'était parce que c'était son anniversaire. « Ton piège marche pas avec moi, blondie, je sais que c'est ton anniversaire ! » Dit il, bondissant de sa chaise avant de se rapprocher d'elle. « Bon anniversaire ma blooooooooooooooooooooooooooooonde ! Cria-t-il, presque, avant d'embrasser la demoiselle, à moitié sur les lèvres, à moitié à côté.

Angel portait une belle robe rouge, courte avec des manches courtes, pas trop décolletée pour ne pas trop en montrer, juste ce qu’il fallait pour plaire à Lennon. Elle savait ce qu’il aimait, bien qu’elle ait dû être très observatrice pour voir ses gouts. Il ne parlait pas beaucoup de lui, il ne partageait pas beaucoup avec les filles, il leur faisait encore moins des diners romantiques les samedis soir. Elle savait qu’il les séduisait toutes, les mettaient dans son lit et les renvoyaient le lendemain, mais elle se surprenait ce soir à découvrir une nouvelle facette de sa personnalité. D’ailleurs, en y pensant, la belle se demandait pourquoi Lennon la fréquentait encore. Elle ne lui avait jamais rien offert de plus que son amitié, sa tendresse, quelques fois des baisers doux sous la joue, mais ils n’étaient allés au-delà. Mais il lui donnait quand même l’impression de tenir à elle. Et ça, elle adorait. Elle se sentait un peu comme une privilégiée avec lui. Il n’y avait pas beaucoup de monde qui était dans les bonnes grâces de monsieur Lennon-Cobain. [...] La blondinette commença à manger le plat devant elle. C’était bon, très bon... Trop bon pour que ce soit lui qui l’ait préparé. Calliope sourit, un grand sourire ultra bright dont elle avait le secret et se mit à rire. Lenny avait surement compris. Elle faisait ça lorsqu’elle voulait se moquer, narguer, emmerder. « Mais c’est que c’est délicieux ça dis moi. Je ne te connaissais pas ces talents... Alors traiteur ou surgelé ? Non, traiteur. Le surgelé pourrait pas être aussi bon. » Elle continuait de se moquer de lui, pour ne pas tout de suite avouer qu’elle était touchée et même bouleversée de ce geste horriblement craquant. Comment en vient-on à oublier son propre anniversaire ? Il faut vraiment être très occupé pour omettre ce jour. C’est ce que la jolie blonde se disait, c’était son excuse du coup. Mais pour ne pas paraître trop « blonde », elle feignit de lui avoir tendu un piège. « Owh merci ! Je n’aurais jamais cru que tu le savais, que tu t’en rappellerais même. Tu es vraiment le meilleur Lenny. Je t’aime ! » C’était sorti tout seul. Mais elle le pensait quand même. Elle l’aimait, son Lennon à elle. Avec elle il était une crème. Et en parlant de crème, sa crème brulée était délicieuse. La jolie blonde se leva et vint s’installer délicatement sur les cuisses de son ami. Elle lui caressa l’épaule et se pencha en avant vers lui, lui proposant son repas, mais par la même occasion un joli décolleté innocent qu’il ne manquerait surement pas de remarquer. « Vas-y, ouvre la bouche. Pour la peine, c’est moi qui vais bien m’occuper de toi. » Et elle le ferait toute la soirée, pour le remercier de ce superbe cadeau d’anniversaire.

Angel était belle, très belle et même si ce n'était absolument pas la raison pour laquelle Lennon l'appréciait beaucoup, il ne pouvait cacher que c'était un peu la cerise sur le gâteau. Il pouvait compter sur elle comme une amie mais aussi comme une superbe fille avec qui il aimait beaucoup passer du temps, car elle était si agréable et gentille que cela rendait tout plus facile, malgré le fait que le jeune homme ait parfois des crises ne rendait jamais les choses faciles, avec qui que ce soit. Il n'était pas un bon cuisinier, et il était donc d'une impitoyable logique que la jeune homme n'ait jusqu'ici, jamais invité une demoiselle à manger en sa compagnie le samedi soir, et qu'il ' faisait à manger ' car, il ne se faisait pas assez confiance pour inviter qui que ce soit chez lui, mis à part Alaina ce qu'il regrettait plus que tout, tant sa propension à être violent le faisait se détester au plus haut point. Il ne partageait pas sa vie, sa vraie vie avec beaucoup de personnes, encore moins avec des filles car elles pourraient très facilement prendre peur, en réalisant à quel point il était un monstre à l'intérieur, et que le pire dans cette histoire, c'était qu'il n'y pouvait absolument rien, il était l'esclave de sa maladie, et c'était elle qui contrôlait la plupart de ses actions, ce qu'il regrettait amèrement. Mais, l'espace d'une soirée, qui plus est pour l'anniversaire de sa chère epsilon, il ne voulait plus y penser. « Damn it. Oui, je suis démasqué, mais je voulais que ce soit parfait, et comme je suis un bien piètre cuisinier, je n'ai pas trop eu le choix à vrai dire. Lâcha-t-il, amusé par la situation et par le rire de la belle blonde. Elle semblait touchée, et cela faisait plaisir au jeune homme. La dernière fille qu'il avait touché, c'était physiquement, et c'était Alaina, et lorsqu'il s'en était rendu compte, il avait frappé dans un mur jusqu'à faire saigner son poignet, pour se punir de ses actes répréhensibles. Il ne put pas croire que la demoiselle avait elle-même oublié le jour de son anniversaire, mais pourtant, cela semblait être le cas, tant elle avait eu l'air en pleine réflexion lorsqu'il lui avait parlé de ce jour très spécial que ce treize juin deux-mille-douze. Il eut malgré tout, du mal à avaler sa déclaration d'amour aussi soudaine qu'inattendue, et qui le rendait assez mal à l'aise, mais le cacha aussi bien que possible. « Comment as tu pu pensé que j'aurais pu oublié ton anniversaire, Angel chérie. Tu es mignonne. Je.. t'aime beaucoup, aussi.» Dit-il d'un air pas réellement convaincu. Son passé ne lui permettait pas réellement de faire face à ses mots, car, lorsque Koda lui avait dit, elle ne le pensait guère et ses trois mots avaient perdu pour lui, tout leur sens le jour où elle lui brisa le coeur. Elle bondit de sa chaise, et vint s'asseoir sur le jeune homme, en caressant son épaule avant de lui proposer une vue plongeante sur son décolleté, ce qu'il ne manqua pas de remarquer et de savourer à sa juste valeur. Malgré leur proximité évidente et souvent des baisers langoureux, sur les joues ou dans le cou, ils n'étaient jamais allé plus loin que ce stade là. Peut-être oseraient-ils franchir un cap ce soir, qui sait. Toujours était-il qu'il appréciait la proximité que la demoiselle avait installé entre eux en s'asseyant sur lui, et qu'il se délectait de la crème brûlée qu'elle lui faisait manger, d'une manière assez langoureuse. Si cela n'avait pas été elle, le 'je vais bien m'occuper de toi ' aurait pu sonner comme une proposition peu catholique, mais pas sortant de sa bouche à elle. Il déposa un baiser dans le cou de la demoiselle, avant de sortir de sa poche un bracelet. « C'est pour toi, je l'ai gagné à la fête foraine. C'est pas grand chose, mais au moins, quand tu le regarderas, tu penseras à moi, blondie. »

Angel était intimement convaincue que le vrai Lennon était très loin de celui qu’il montrait au monde. Les gamma était réputés pour ne pas être les personnes les plus fréquentables du campus. Lennon n’avait pas une très bonne réputation au sein de l’université, Mais Calliope avait réussi à briser au moins une partie de cette carapace dure et rugueuse qu’il s’était fait avec le temps. Ce dîner en était la preuve. Calliope était infiniment heureuse d’être là, aujourd’hui avec lui, à partager ce délicieux repas. « Ne t’inquiète pas, C’est l’intention qui compte. Et puis comme ça au moins on est sûr de ne pas avoir d’indigestion. » rétorqua-t-elle avec ce même rire aigu et narquois. Angel était une fille qui se laissait souvent aller aux sentiments et à leur expression la plus simple. Elle avait toujours eu droit à beaucoup de la part de ceux à qui elle tenait, ses amis, sa famille. Elle avait grandi dans une famille aimante, elle avait été choyée et gâtée par son père qui disait oui à tous ses caprices. Elle avait aussi hérité d’une éducation irréprochable qui lui avait le respect et l’admiration de toute une société. Elle avait des amis fidèles et sincères qu’elle avait encore aujourd’hui. Elle n’avait pas connu la trahison, la méchanceté gratuite... Mais elle savait ce que c’était que de rencontrer tout ça sur son chemin. Et l’hésitation en guise de réponse que lui avait donnée Lenny ne lui avait pas échappé et en disait long sur lui et ce qu’il avait dû endurer. La belle le regarda avec une tendresse à la fois amicale et maternelle comme pour partager ce qu’il a enduré. « Je comprends. Ce n’est pas facile de dire ‘je t’aime’. » La belle ne comprenait surement pas toi, peut-être même ne comprendrait-elle rien si elle savait, mais elle se devait de ‘compatir’. [...] Si ça n’avait pas été lui, Calliope n’aurait jamais laissé un homme la mâter de la sorte. Mais avec Lennon, ils se permettaient un peu tout, jusqu’à une certaine limite, pour l’instant. Le baiser dans le cou, bien qu’il fût bref, fit monter le rouge aux joues de la blondinette qui, chatouilleuse, se cambra vers l’arrière . Et quelle ne fut pas sa surprise et son bonheur lorsqu’elle le vit sortir de sa poche un petit bracelet couleur argent qui lui était destiné. C’était un magnifique bracelet à breloques, brillant et sonore, avec un cœur au milieu. Il ne devait surement pas avoir beaucoup de valeur par rapport aux rivières de diamants que lui avaient offert son père et certains de ses compagnons, mais pour Angel, ce bracelet avait plus de valeur à ses yeux que n’importe quel autre, car ce n’était pas le nombre de carats ou le pesant d’or qui comptait ; c’était un cadeau du cœur. Il représentait une amitié solide et inébranlable, Angel se sentait unique et précieuse aux yeux de Lennon. Les larmes envahissaient ses yeux. « Lennon, c’est de loin le plus cadeau que j’ai reçu de toute ma vie. Merci. » La belle sauta au cou du brunet, enfouissant sa tête dans son cou. Ses lèvres collaient son cou, Elle l’embrassa longuement et lui laissa un suçon avant de se relever, mais elle avait gardé ses bras autour du cou de son ami. Calliope le regardait dans les yeux fixement, elle sentait qu’il y avait quelque chose. Elle n’arrivait pas à décrocher de ses yeux marron. Angel-Rose avait déjà trouvé Lennon beau, attirant, sexy même. Mais jamais autant qu’aujourd’hui. Elle le voyait différemment. Comme un homme. Pas comme un ami. Elle ne savait plus si les limites imposées tenaient toujours et ses lèvres roses, et ce parfum sucré et enivrant l’appelaient. Elle Machinalement, elle émit un léger murmure inaudible qui ne faisait que bouger ses lèvres. ‘Mais qu’est-ce que tu attends pour m’embrasser espèce d’imbécile ?’ disait-elle, tout en restant accroché au cou du beau brun.

Il était évident, pour le jeune homme, que la demoiselle ne devait pas le connaître totalement, entièrement. Par dessus, il tenait à garder tout ce qui le rendait lui, le sombre Lennon, secret aux yeux de la demoiselle, car il savait éperdument que, comme toutes les autres, son regard changerait, irrémédiablement quand il lui avouerait qu'il avait fait de la prison, qu'il était schizophrène, et qu'il lui était même arrivé de lever la main sur une femme, chose qu'il se détestait de tout son être d'avoir commis, cette faute, à plusieurs reprises même. Elle ne méritait pas ça, et il fallait qu'il lui inflige une chose aussi horrible, plusieurs fois, et il en avait honte, terriblement. C'était ce qui faisait qu'il était un gamma, un dégénéré, et il ne voulait pas qu'Angel le voit ainsi. Absolument pas. « C'est gentil, et très sincère aussi ! » Lâcha-t-il sur un air faussement vexé. La demoiselle était bien plus sentimental que lui, et malgré toute l'affection qu'il avait pour la belle epsilon, il ne pouvait pas lui dire, sincèrement, qu'il l'aimait. C'était un peu comme une machine, que le fait de dire je t'aime. Elle avait tourné à plein régime, lorsqu'il fut avec Koda et qu'il lui disait sans compter tout l'amour qu'il avait pour elle. Mais, lorsqu'elle lui brisa le coeur, elle cassa cette machine, par la même occasion et depuis, il était tout bonnement impossible pour le jeune homme de sortir ces trois mots, à qui que ce soit. Mais, elle se voulait, dans son regard, d'une tendresse infinie et cela prouvait au jeune homme qu'il ne s'était pas trompé au sujet de la blonde, qu'elle était bien celle qu'il pensait et cela le ravissait. Il s'était trompé au sujet d'autres demoiselles, mais pas à son sujet, Angel était une perle, et tant qu'il le pourrait, il comptait la garder dans sa vie, dans une jolie place pour une jolie et gentille demoiselle. « Merci, tu es gentille, Angel. » Dit-il en lui adressant un clin d'oeil. La demoiselle n'eut pas d'autre choix que de se cambrer quand, la chatouilleuse, reçut un baiser dans le cou du natif de Portland avant qu'il ne se décide à lui offrir, son fameux cadeau d'anniversaire. Il n'avait pas de valeur intrinsèque, pas du tout même, il ne valait pas grand chose, ce n'était qu'un simple bracelet tout bête, agrémenté d'un coeur. Pour une epsilon, cela ne représentait pas grand chose, pensa-t-il, mais elle n'était pas comme toutes les autres epsilon, s'était-il dit dans le même temps, et c'est ce qui motiva son choix. S'il n'avait pas de valeur comme ça, il espérait qu'elle y trouverait une réelle valeur sentimentale. Car, malgré tout l'argent qu'il possédait sur son compte en banque, cela ne représentait pas plus que des nombres sur un écran ou des bouts de papier imprimés. Être riche ne signifiait pas que l'on n'avait pas le droit de vivre simplement, et le jeune homme en était la preuve vivante. Cela le rendit très heureux lorsqu'elle dit, enjouée, que c'était de loin le plus beau cadeau qu'on lui ai jamais offert. Elle comprenait son point de vue, sa façon de vivre, sans avoir besoin de dépenser des centaines de dollars pour un anniversaire, non, l'idée c'était qu'elle associe ce bracelet à lui et qu'ainsi, elle n'oublie pas ce qu'elle représentait à ses yeux. « Je suis ravi que cela te plaise. Joyeux anniversaire encore.» Puis, elle vint plonger sa tête dans le creux de son cou, déposant ses lèvres dans cette partie de son corps, assez longtemps pour lui laisser un suçon, ce qui l'amusa grandement. Toujours pendue à son cou, elle le regardait, plongeant ses pupilles magnifiques dans le regard du jeune homme, et tandis que ses lèvres bougeaient, aucun son ne sortit de sa bouche mais il était quasiment sur qu'elle avait émis le souhait qu'il l'embrasse, et il ne pouvait cacher qu'il en avait terriblement envie. Il caressa la joue de la demoiselle, avant d'attraper son visage et de venir déposer sur ses lèvres, un baiser langoureux.

Angel-Rose était en vérité une personne peu courante. Elle avait cette sensibilité, une sensibilité à fleur de peau. Elle avait avec cette innocence involontaire et enfantine et cette tendresse maternelle avec ses proches et ceux qu’elle aimait. Elle avait tout cet amour, cette compréhension, cette tendresse, cette confiance à offrir à ceux qui en avaient besoin. Et Lennon était une de ces personnes. La blondinette avait déjà entendu dire – bien que celle-ci accorde peu d’importance aux ragots – que le gamma avait connu de dures épreuves. Elle-même en était intimement convaincue. Angel se posait des questions sur ce qui pouvait ‘ne pas aller’ chez lui depuis le soir de leur rencontre. Elle revoyait son poing écorché jusqu’à la chair, les gouttes de sang qui tombaient par terre, elle se rappelait de l’horreur qu’on aurait pu lire sur son visage à ce moment et la seule question qui lui trottait par la tête était toujours la même : Que s’était-il passé ce soir-là ? Calliope comptait bien obtenir des réponses aux questions qui l’envahissaient au sujet du mystérieux énigmatique. Elle n’était pas juste venue pour un beau dîner et un sublime cadeau d’anniversaire. Et en parlant de cadeau, la belle l’avait déjà enfilé à son poignet fin et le secouait pour faire danser les breloques. Qui aurait cru qu’une epsilon, issue de l’aristocratie et élevée dans un milieu de bourgeois arrogants pourrait préférer la babiole insignifiante de son ami aux cadeaux fades, couteux et ostentatoire, pleins de carats et de fantaisies de ses amants ? « Merci encore. Plus jamais je n’enlèverai ce bracelet, et chaque jour je penserai à toi. Tu es vraiment le meilleur Lennon. » Elle avait déjà dû le lui dire une cinquantaine de fois mais elle ne le répétait pas encore assez à son goût. Elle voulait qu’il le sache et ne l’oublie pas quoi qu’il arrive. [...] Angel était toujours dans sa position statique, face à Lennon dans un échange de regards intense et passionné. Elle n’osait pas faire le premier pas, tout comme elle n’osait pas le lui demander franchement. Mais soudain, ce qui devait arriver arriva. Les lèvres humides de Lennon se rapprochaient avec une lenteur nonchalante mais assurée tandis qu’il prenait le visage de la blondie entre ses mains. « Lennon n... » Elle aurait voulu l’interrompre mais n’en avait pas eu le temps, et c’était certainement mieux comme ça. Elle savait qu’elle le voulait. Lorsque leurs bouches s’unirent, Calliope sentit ce feu d’artifice en elle et son corps se consumer littéralement. Elle se liquéfiait de l’intérieur. La chaleur et la douceur des lèvres de son ami lui donnait envie de ne plus les quitter. Sentant une pression sur ses joues, elle ouvrit la bouche, laissant pénétrer dans celle-ci la langue de Lennon qui alla rejoindre la sienne. La belle transforma bientôt ce baiser langoureux en baiser passionné, glissant ses mains du cou à la nuque, puis aux cheveux du beau brun. Mais cette chaleur devenait trop intense, il fallait que ça s’arrête. C’était peut-être mal. La jolie blonde se décolla alors lentement et à contrecœur de son ami/amant d’un soir. Elle avait quand même un sourire accroché aux lèvres qui trahissait son plaisir. Elle hésita à lui poser la question mais se lança quand même et lui susurra à l’oreille : « Tu en avais envie autant que moi ? » avant de s’éloigner. Son regard n’a rien perdu de son intensité. Mais elle se modérait. Elle semblait vouloir diminuer l’intensité de cette étrange flamme qui ne s’était jamais allumée avant ce soir pour ne pas transformer l’étincelle en brasier ardent. Angel se leva donc et commença à marcher avec légèreté dans la pièce, autour de Lennon puis retourna à sa chaise. Elle le fixait toujours. « Parle-moi un peu de toi, tu ne le fais jamais. Je ne connais rien de ton passé, de ta vie, de tes secrets. Raconte-moi tout. » lâcha-t-elle en s’affalant gracieusement sur la table, opposée d’une lady, lui faisant les yeux doux de telle sorte qu’il ne puisse pas dire non. Elle repensait au baiser. Jamais elle n’aurait imaginé que la soirée se déroulerait ainsi. La tournure que leur histoire prenait laissait la jeune fille mitigée. La belle était un peu en proie à la confusion. Des barrières venaient de tomber. Etape prochaine ? Nul le la connaissait, et la soirée était loin d’être terminée.

Si il y a bien quelque chose que devait avouer le natif de Portland, c'était bien que mademoiselle Edenbridge était loin d'être une fille créée dans un moule, bien au contraire, elle sortait des standards de la riche et jeune héritière à la longue crinière blonde écervelée. Premièrement, elle était loin de répondre aux stéréotypes sur les blondes, et deuxièmement, elle n'était pas aussi individualiste que toutes les autres riches que Lennon avait pu fréquenter en école privée, à Paris, durant une année entière qui avait été une des pires de sa vie. Mais, malgré cela, il avait donné une chance à l'epsilon, en espérant pouvoir retirer quelque chose d'une relation avec elle, et ce fut le cas. Bizarrement, elle croyait en lui, ce qui était fort étonnant, car il était loin d'être une personne fiable, bien au contraire. Puis, elle ne savait rien de lui, ni son passage en prison, ni son meurtre, ni Koda, ni même qu'il était fiancé. Elle connaissait son nom, son prénom et sa confrérie, pas grand chose de plus. Et pourtant, elle croyait en lui. Naïveté incroyable ou complète croyance en l'homme ? Il ne savait pas. « Tu es mignonne, j'en ai pas, mais je penserais à toi tout de même, tu sais.» Dit-il, calmement, avec dans les yeux, la plus grande tendresse possible pour la blonde. Elle l'avait déja dit tant de fois, qu'il était selon elle le meilleur, qu'il aurait énormément de mal à l'oublier, même si il savait que ce n'était pas, mais pas du tout le cas ; elle avait le droit de le croire, si tel était son choix. Il fallait qu'il l'embrasse, ce regard, ses lèvres, il en avait tellement envie qu'il ne pouvait en aucun cas s'arrêter en si bon chemin, et de toute façon, ce n'était pas parce qu'ils s'embrassaient qu'il y aurait quelque chose de plus, un baiser ne les engageait à rien, si ce n'est à connaître le goût exquis de l'autre. Et ce qui devait arriver, arriva. Le jeune homme déposa ses lèvres sur les sienne, l'embrassant tendrement mais aussi passionnément, sa langue dansait dans la bouche de la blonde aux côtés de celle d'Angel, et la main de la demoiselle vint caresser les cheveux de l'américain. Le baiser fut long et très langoureux, et par la même occasion le premier entre eux, entre Angel et Lennon, qui n'avait jusqu'ici jamais été plus loin que de doux baisers sur les joues. Elle se recula, un large sourire aux lèvres qui en disait long sur le plaisir qu'elle y avait pris, avant qu'elle ne lui demande, évidemment, si il en avait eu aussi envie qu'elle, et, cela ne faisait aucun doute. «Oui, je pense.» Lâcha-t-il, tout en caressant tendrement la joue d'Angel. Il aurait aimé l'embrasser à nouveau, mais elle ne semblait pas le vouloir, pour le moment en tout cas. Puis, arriva le moment où elle voulut qu'il parle de lui, ce qui, disons-le, ne lui plaisait pas du tout, et le mettait plutôt mal à l'aise, car il n'avait vraiment pas envie de lui mentir, mais il le fallait. Tout lui dire reviendrait à renoncer à elle, et il ne le désirait pas pour le moment. « Hum, je suis né à Portland, j'ai une soeur. Mes parents ont divorcé quand j'étais petit, donc, j'ai grandi avec ma mère pendant que mon père refaisait une famille avec une autre. Sinon, j'ai fait une année de lycée à Paris. Et, c'est tout, je pense.» Ne voulant pas vraiment qu'elle le questionne davantage, mais aussi parce qu'il en mourait d'envie, il se rapprocha de la demoiselle, jusqu'à ce que son visage se retrouve à quelques centimètres du sien. Il voulait qu'elle fasse le premier pas, et espérait réellement qu'elle le fasse rapidement.

On avait souvent di de la belle Calliope qu’elle était d’une naïveté déconcertante, qu’elle croyait tout trop vite. Mais non, c’est juste que Calliope savait qu’il y avait de la beauté en chaque homme, chaque créature de Dieu, elle osait croire à la bonté humaine. Elle avait foi en l’humanité. Elle se refusait à penser que l’Homme était profondément et foncièrement mauvais. Si elle tenait à être si proche de la perfection au féminin – perfection de laquelle elle trouvait qu’elle s’était bien éloignée ces derniers jours – c’était pour faire ressortir chez chaque personne qui rencontrerait son chemin le meilleur. Et elle voyait le meilleur de Lennon chaque fois qu’elle était avec lui. Elle croyait et était convaincue que Lennon était quelqu’un de bien, peu lui importait ce qu’on en disait, elle voulait croire en lui. Elle savait que, même s’il n’était pas l’homme qu’elle pensait, cela lui donnerait le défi de le rendre meilleur. Et c’était surtout pour ça, qu’elle voulait connaître son histoire, les épreuves qu’il a traversées, ce qu’il avait vécu... Angel savait que Lennon ne voulait pas en parler, et que celui-ci détournait la conversation, surement qu’il avait des choses à cacher. Mais il avait en face de lui une demoiselle bien tenace qui n’abandonnerait surement pas de si tôt. Elle avait décidé de savoir qui était vraiment celui qu’elle fréquentait, outre sa confrérie, sa physionomie avantageuse et son apparente gentillesse qu’il réservait à la blondinette. Etait-ce vraiment ça le vrai Lennon ? Sans doute pas. « Et sinon, la vraie histoire avec les histoires de cœur, les ruptures, les problèmes sociaux...Tu me la racontes ? » La belle continuerait ainsi encore longtemps et elle n’était pas prête à lâcher l’affaire. Elle regarda le brunet s’approcher d’elle. Et elle ressentit les pulsions perverses qui l’avaient animées tout à l’heure remonter rapidement à la surface. La blondinette sentait encore la saveur des lèvres de Lennon sur les siennes, le plaisir qu’elle avait ressentir lorsque sa bouche avait effleuré la sienne, la sensation de sa langue qui se mêlait à la sienne... Elle se sentait plus ou moins mal de ressentir une telle passion pour son ami, ami envers qui elle ne pensait avoir qu’une bénigne attirance. Etait-ce vraiment aussi mal qu’elle le pensait, d’être avec un ami et d’avoir cette ‘relation’ ? S’il y avait bien une chose qu’on ne pouvait enlever à la jeune femme, c’était son côté prude qui faisait que sa raison prenait souvent le dessus sur son cœur. Elle avait besoin d’un guide pour lui indiquer la marche à suivre. C’est vrai que pour l’instant ça n’avait été qu’un baiser. Mais jusqu’où la mènerait sa passion. La belle reprit une coupe de champagne, et pour ne pas faire alcoolique, en servit une à Lennon. C’était le seul travers irrépressible de Calliope ; dès qu’une situation trop complexe ou trop dure se proposait à elle, elle fuyait au travers de l’alcool. Et c’était précisément ce qu’elle était entrain de faire en ce moment. Lennon était maintenant en face d’elle, son visage était à quelques centimètres de celui de la belle, Les lèvres du gamma l’appelaient comme les siennes l’avaient appelé précédemment. Angel-Rose caressait tendrement la joue de son Lenny, se mordant la lèvre comme si elle voulait lui donner encore plus envie, ou alors c’était une manière de retenir ses désirs à elle. « Je pourrais t’embrasser langoureusement, passionnément, ce n’est pas l’envie qui m’en manque. Mais je peux aussi faire durer le plaisir jusqu’à ce que tu me racontes la VRAIE histoire de Lennon-Cobain Camdem Fitzgerald. » Lui murmura-t-elle les à un millimètre des siennes. Et elle déposa un baiser doux sur son nez avant de se lever et d’aller s’asseoir sur la table, savourant une nouvelle coupe de champagne avec sensualité. Elle se sentait de plus libre. Mais elle n’était pas saoule. Elle n’allait pas gâcher cette belle soirée et étant ivre. Elle voulait juste qu’il soit au même stade qu’elle, le stade du désir. Mais avant, elle voulait son histoire, et l’obtiendrait coûte que coûte.