the great escape
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« Je t’aime à un tel point que je te déteste pour ça. » Mais tu m'aimes quand même, pas vrai ?

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MessageSujet: « Je t’aime à un tel point que je te déteste pour ça. » Mais tu m'aimes quand même, pas vrai ? « Je t’aime à un tel point que je te déteste pour ça. » Mais tu m'aimes quand même, pas vrai ? EmptyDim 13 Juin - 18:44

« Je t’aime à un tel point que je te déteste pour ça. » Mais tu m'aimes quand même, pas vrai ? 35k0fpt« Je t’aime à un tel point que je te déteste pour ça. » Mais tu m'aimes quand même, pas vrai ? T8pua8 « Moi, mon secret je peux te le dire, c’est que quand tu seras grand je t’emmènerai quelque part où la musique est si belle qu’on danse dans la rue… »

    Bordel, qu'est-ce que j'avais fait ? J'étais largement en train de foutre ma vie en l'air, à nouveau. Ma tête tourne, les couleurs n'étaient pas les mêmes que celles de d'habitude et je ne me souviens pas avoir repeint ma chambre dans la nuit. Mon haleine puait l'alcool et je m'en foutais. On était Dimanche jour du seigneur et j'étais bel et bien défoncée au LSD. Je m'étais couché il y a à peine trois heures, j'avais passé la nuit avec Charlie, un ami Oméga qui virait aussi mal que moi. J'avais besoin de café, de me réveiller, d'enlever le voile de brouillard qui me couvrait les yeux. Et les esprits aussi.

    Je sortais de mon lit, ou plutôt je me sortait de ma couette, enroulée d'une manière physiquement impossible autour de moi. Je regarde le miroir en face de moi, mes cheveux blonds sont en bataille et je m’efforce de les démêler un peu avec une brosse. Peine perdue, j’ai du avoir le sommeil agité. Mais ce n’est pas très grave, je m’en chargerais sous la douche. Je passe mes mains sur mon visage, pour me réveiller, mais ça ne fonctionne pas. Je me dirige à tâtons vers la salle de bain. Les murs sont blanc, noirs, l'eau rouge et je me demande si je suis pas en train de mourir. Je dois m'assoir, je suis en train de me vider de mon sang ou quoi ? Mes cheveux se collent contre le carrelage et je reste là, j'attends, j'attends de plus trembler, j'attends de mourir, de revivre et de repartir. J'ai cet arrière goût dégueulasse de drogue dans la bouche, les insomnies reviennent, le stress, les trucs un peu mauvais.

    Je me lève de l'endroit froid, même l'eau brulante me donne froid, j'ai envie de m'arracher les cheveux. Mes jambes n'arrive pas à me tenir, j'ai l'impression que je vais m'effondrer à chaque pas. De me rendormir dès que je pose un pied sur le parquet. J'ai la chair de poule. Je suis pas bien putain. J'ai du mal à respirer, Cappy encore découché. C'est elle qui a couché avec mon ex et elle m'évite. C'est pas l'inverse ? Je comprends rien, ça me donne envie de pleurer. Je m'agrippe à mon bureau mais j'ai les mains moites. Je glisse, je tombe, j'ai les larmes qui coulent. Je me tape un bad trip.

    J'ai besoin de Kienan. Le Gamma, un peu trop penché sur la bouteille, sur les drogues aussi, sur les filles surement et peut-être même sur les mecs. Mais vous savez, je l'aime. Vraiment beaucoup. Même là, je ne peux pas vraiment expliquer pourquoi. C'est comme marcher, ça s'apprend et ça ne s'oublie pas. C'est inné. Un pied devant l'autre, un battement de cœur après l'autre. C'est plus simple que de vivre, tout paraît plus simple quand il s'agit de lui, mais à la fois très compliqué. Mais si je devais faire quelque chose, même si ça pourrait le décevoir, je dois y aller.

    Je sèche mes larmes et m'habille rapidement. Je crois que je passe une robe, parce que je tomberais si je tente de mettre un pantalon. Ah non, en fait je m'étais changée. J'avais enfilé un pantalon noir, déchiré je ne sais plus trop comment, une chemise blanche trop grande qui devait appartenir à un ex sans importance. Je ne prenais rien, pas de portable, pas de sac et pas de chaussures. Avant de franchir la porte est-ce que... Oui, j'avais pensé à mettre des sous vêtements. Je cours. J'ai peur. On me suit ? Merde, je pensais qu'il faisait jour. Je passe près d'une horloge qui indique 5heures du matin, je vais me faire tuer. Les dalles du chemin des Grecs me font mal aux pieds mais je m'en fous, je veux juste le voir. J'ai les cheveux qui volent au vent pendant que je tourne vers la maison des Gamma Omicron Rhô. Je connais cet endroit pas cœur. Je crois que je suis tombé dans l'herbe, juste devant, le temps de voir que ma chemise est mal boutonnée. Le Lundi avec le Mardi, comme ma mère disait quand je n'arrivais pas à me fringuer toute seule. Ok, je ne sais plus m'habiller. Je croise Sterling qui rentre. Il rit en me voyant étalée par terre, comme une patate ou comme une crêpe on a pas trop trouvé. Il a bu. Il m'ouvre la porte. Il se marre en me voyant me lever d'un seul coup et me précipiter vers l'intérieur. Mais il sait, il sait que quand on a de la drogue dans la sang on est lunatique. Il me fait remarquer que j'ai pas de chaussures mais je le sais, merde quoi. Les chambres des présidents de confrérie sont faciles à repérer. Je passe nerveusement la main dans mes cheveux et je me rappelle que je n'ai pas réussi à les démêler. L'angoisse revient comme à chaque fois que je passe cette porte. Mais je dois le faire. Je le vois se réveiller et je sais qu'il sait pas ce que je fous là, parce qu'il regarde l'heure. Je me remets à trembler il va le voir. Tant pis. Je m'accroupis près de son lit. Au moins il est seul.

      b e l a ; Kienan, désolée de venir aussi tôt, ou aussi tard, mais j'ai besoin de toi. Putain, Kienan, je vois des trucs pas normaux, ça me fait peur, le ciel vire à l'orange et les chats noirs font trois kilomètres de haut. Je suis en plein bad trip et ça me fait trop peur, j'ai besoin de toi, j'en ai besoin, je te jure...


    Ma voix tremble tellement, mon corps aussi, j'ai même pas froid. Je sens que j'ai les yeux qui pleurent. Non mais franchement, c'est chat faisaient vraiment peur et je sens que le seul truc qui pourrait me protéger, ça semble con, mais c'est lui.
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MessageSujet: Re: « Je t’aime à un tel point que je te déteste pour ça. » Mais tu m'aimes quand même, pas vrai ? « Je t’aime à un tel point que je te déteste pour ça. » Mais tu m'aimes quand même, pas vrai ? EmptyDim 13 Juin - 20:26

    « J’ai assez donné pour ce soir, je rentre. »

    Josh me regarde avec incrédulité. Kienan Darlyle ? Rentrer à 2 heures du matin ? Est-ce vraiment concevable ?
    Non, vraiment, je suis sorti de l’hôpital il y a deux jours… Ou trois… Merde, je ne suis pas en état de me le rappeler. Bref, je suis sorti il y a quelques jours, pas question de forcer le destin. Une petite voix dans ma tête a beau me susurrer « trop taaard », je me trouve plutôt raisonnable. D’ailleurs je suis plutôt fier de moi ce soir. Je n’ai pas trop bu, je n’ai pas dragué, je ne me suis pas roulé par terre… Une soirée plutôt calme dans l’ensemble. Il est cependant temps d’y mettre fin, je le sens quand, sous l’emprise d’une vingtaine de grammes de cannabis, je me rends compte que cette petite brune aux yeux bleus, au fond de la salle, qui me regarde… Me plaît bien. Merde. Belammée.

    Tel une alarme, le visage angélique de ma « petite amie » (comment l’appeler autrement ?) me revient en tête, et je détourne mon regard, tranquillement posé sur la dentelle de la jarretière de la ténébreuse GAMMA. Je déglutis. Sois fort, Kienan Darlyle, la vie te le revaudra. Je plonge mon regard dans celui de mon meilleur ami, qui lui aussi semble avoir envie de compagnie féminine. Je décrète donc qu’il est l’heure, pour moi, d’aller me coucher, à défaut de pouvoir aller retrouver Bela. Je ne sais pas où elle est, de toutes manières.

    Le temps semble long, je mets des heures à trouver la sortie. Chaque femelle qui me regarde me fait tourner la tête, j’ai l’impression d’être un serpent sous le nez duquel on secouerait une cage de petites souris. Elles sentent bons, elles sont étudiantes, la plupart ont le cerveau dudit rongeur, mais ont le corps de la une du magazine Vogue, bref, il me serait on ne peut plus simple d’en ramener une dans ma garçonnière. Mais dans un élan de fidélité, mon cœur bat fort, et je ne peux pas faire ça à Belammée. Ma petite, ma toute petite Belammée. J’espère que tu es fière de moi…

    J’ouvre la porte de sortie et inspire l’air frais comme jamais. Puis je m’allume une cigarette. Il faut quand même pas trop exagérer avec l’air frais. Un vent de printemps, tiède et doux, me caresse le torse, me faisant par la même occasion remarquer que ma chemise a disparu. Mmm… Mystère. J’ai comme le souvenir d’une musique psychédélique si entêtante qu’elle me l’aurait faite arracher moi-même, mais je demanderai tout de même le fin mot de l’histoire à Josh, demain … Quoi qu’il en soit, avec la chaleur étouffante à laquelle je devais me frotter à l’intérieur, les malheureux degrès de l’extérieur me donnent la chair de poule, je marche un peu plus vite. Je marche plus vite, mais je n’ai pas l’impression d’arriver plus rapidement pour autant. Quelques personnes que je ne reconnais qu’à peine me saluent sur le chemin, elles connaissent mon nom, savent que je suis GAMMA, alors que je ne saurais même pas dire en quelle année elless sont… Peu importe, je les salue de retour, avec de grands gestes grotesques : je suis défoncé. Oh lala, Kienan… La petite voix dans ma tête essaye cette fois de me rassurer : « au moins tu en es conscient, c’est rare ! » .. Moui, c’est vrai. Alors je souris, un grand sourire que je ne me connais pas, et qui fait sourire les gens qui me croisent. Je suis torse nu, j’ai froid, je marche vite en faisant de grands gestes avec mes bras, je parle très fort et je souris. On me montre du doigt et on rie. On me connaît. Je suis le président de la confrérie GAMMA, et on se demande où j’ai réussi à avoir ce statut. On sait que je ne suis pas dans mon état normal 23h/24h, un laps de temps d’une heure pour que je roule mes joints, que je retrouve une chemise, que j’aille acheter mes bouteilles... Globalement, on m’aime bien, je crois. Je m’en fous. Je veux mon lit.

    Je marche les derniers mètres qui me séparent de la porte d’entrée du bâtiment des rebels sur les mains. Je n‘ai jamais su marcher sur les mains. Ce soir j’y arrive, je ne m’en étonne même pas : il y a des jours où je préfère ne pas me poser de question. J’ouvre la porte avec le pied. Dans le hall, deux ou trois petits groupes se tournent brusquement vers moi : qui ose pénétrer dans leur antre si tôt dans la soirée ? Ah non, c’est bon, ce n’est que Kienan qui rentre de soirée, seul et défoncé. Ils me saluent, certains, plus hardis, ou qui se croient plus proches de moi, me charrient même un peu. Du genre « Il est tôt pourtant ! » ou « Elle est où, la fille ? », ou « Tu la caches où ? » ou d’autres conneries du genre. Je fais mine de sourire, je ne comprends qu’à demi ce qu’ils me disent, et après avoir un peu ri à mes dépends, ils me souhaitent tout de même une bonne nuit : je suis leur président, il faut rester correct. Il ne faut pas me faire chier. Tout le monde le sait.

    Je marche lentement, je croise Sterling dans le couloir, qui part en soirée. Il me sourit. Je l’aime bien, ce petit, je lui donne une tape virile sur l’épaule, tout sourire. Il m’offre ce qu’il me semble être un pétard. Je ne le refuse pas, bien entendu. C’est un cadeau, après tout. Il s’en va sans rien demander de plus, me souhaite également une bonne soirée, que je lui retourne. Il titube déjà un peu, je ne lui demande pas où il va, mais j’ai presque envie de l’accompagner. « Non, Kienan, rappelle toi : Belammée. » Ah oui, c’est vrai, Bela. C’est vrai. D’accord, je rentre.

    Je pousse la porte de ma chambre. Il y a trois filles qui traversent le couloir à ce moment-là, je les vois jeter un œil à l’intérieur, et je suis heureux de savoir exactement ce à quoi elles pensent. Je le sais, elles se disent « J’irais bien visiter un peu sa chambre », je le sais parce que je les entends glousser tandis que je referme. Je cale mon cadeau entre mes lèvres, sors le zippo de Bela de la poche de mon jean (je me rends de ce fait compte que je lui ai piqué, et qu’il faudrait que je lui rende…), et allume. Je m’allonge sur mon lit, sans prendre la peine d’ouvrir une fenêtre. De toute façon, j’ai froid. Je ne vois pas le temps passer que déjà j’écrase le joint même pas à moitié fumé dans le cendrier sur ma table de nuit. Déjà, je m’endors…

    Gniiiiiii… Merde, le bruit de ma porte qui grince. Je ne l’avais pas fermée à clé ? Ça m’apprendra, tiens. J’ouvre un œil, doucement, le deuxième… Une douleur sourde me vrille le crâne, j’ai vraiment besoin de dormir. Et puis il est un peu plus de 5 heures du mat’. Je me décide enfin à regarder l’intrus. S’il s’était agit d’un assassin, je serais mort depuis un bail. Quoi qu’il en soit, une petite tête blonde entre dans mon champ de vision : Belammée. Je suis content de la voir, tout comme je suis content de pouvoir lui prouver que je dors seul, en son absence. Visite surprise ? Je me lève péniblement et tend un bras vers elle, mais elle ne le voit pas, j’ai l’impression que c’est un peu plus compliqué que ça.

    Bela tremble, elle parle trop vite, trop fort, sa voix est trop nerveuse, pleine de secousses et de larmes qui n’ont pas lieu d’être. Bela a peur. De quoi ? De qui ? De chats géants ? J’ai envie d’esquisser un de mes célèbres rictus nonchalants, mais je me rends aisément compte que ce n’est pas le moment. Je me lève et remarque ses pieds nus, tout éraflés, que le froid a rendus bleus/violets. Mes yeux ont beau papillonner, je me dirige vers ma salle de bain en silence, je vais chercher du désinfectant. Oui, j’ai appris à m’équiper, je ne sais jamais trop dans quel état je vais me retrouver au matin. Je reviens, je la fais s’asseoir sur mon lit. Elle est paniquée, et je ne sais pas trop quoi y faire, alors je prends du coton, mets un peu de liquide froid dessus, et le passe avec douceur sur ses égratignures. Je crois qu’elle s’en fout éperdument, mais j’ai besoin de me donner une consistance, et de m’occuper, de me tenir éveillé.

    Mon œil est suffisamment entraîné pour observer chez Bela les conséquences d’une mauvaise prise de L.S.D. Un petit bad trip, pas trop méchant, mais plutôt effrayant dans le genre. Elle n’aurait pas dû faire tant de chemin, elle aurait pu se faire du mal. Je me garde bien de le lui faire remarquer et me contente d’être flatté qu’elle ait effectué ce parcourt afin de venir me retrouver. Parce qu’elle sait que je peux la protéger.

    « Et moi, tu me vois comment ? »

    Je veux lui changer les idées, j’ai envie qu’elle ne pense à rien qui puisse lui faire peur. J’espère d’ailleurs ne pas lui faire peur moi-même. Si elle se met à crier, je ne sais pas trop ce que je vais faire.
    Entre l’index et le majeur, je récupère la fin du joint de Sterling, et l’allume de nouveau. J’en profite pour rendre son briquet à Bela.

    « Désolé, je me suis rendu compte que tout à l’heure que c’était moi qui l’avait… »
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« Je t’aime à un tel point que je te déteste pour ça. » Mais tu m'aimes quand même, pas vrai ? Empty
MessageSujet: Re: « Je t’aime à un tel point que je te déteste pour ça. » Mais tu m'aimes quand même, pas vrai ? « Je t’aime à un tel point que je te déteste pour ça. » Mais tu m'aimes quand même, pas vrai ? EmptyDim 13 Juin - 23:44

    Je le vois partir et je comprends pas. C'est si mal que ça ? Tu me pardonnes ? Hein, tu m'en veux pas. Je veux pas que tu m'en veuilles. Ce serait dur. Trop dur. Mais je te vois revenir alors je souris. Je suis heureuse parce que t'aurais pu te barrer. D'un côté ça m'aurait fait chier. Que tu partes. Je sens un truc froid sur mes pieds et je plie légèrement mes jambes. Merde, je me suis fait mal. Sans ce truc, je le saurais même pas. Tout ce que je voulais ce soir, c'était te voir. C'est important de se voir quand on sort ensemble. On sort ensemble, non ? J'ai un doute, on l'a jamais vraiment dit. Mais c'est trop banal pour nous, de se le dire. Je crois.

    Comment je te vois ? Je réfléchis pendant que tu me tends mon briquet. Tu l'avais ? Ah oui, ça explique que je ne le trouvais pas tout à l'heure en fait. Je me tourne vers toi et te murmure un merci. Je sers mon bébé contre moi, enfin, le zippo. C'était celui de mon papa. Alors si je le perds et qu'il me revoit, déjà que j'ai perdu son van... Mais je viendrais te hanter, moi ! Ah oui, comment je te vois. Je veux me lever du lit, pour parler avec mes bras mais à peine debout je tombe sur le lit en riant. Ça va mieux avec toi. Je réussi à m'accroupir sur tes draps. Ou ta couette. Je sais pas trop sur quoi je suis mais c'est pas un animal crevé. Je suis stupéfaite par ce que je pense, je crois que je dois avoir l'air bête. Ou illuminée. Mais un illuminé, il est un peu bête alors ça revient au même.

      b e l a ; Toi. Ah mais toi ! T'es le plus et le moins en même temps, positif et négatif, salé et sucrée, doux et amer, bleu et rouge. Enfin, non pas trop parce que là je vois plus trop les couleurs parce qu'il fait noir. Le truc, truc c'est moche comme mot mais je sais pas quoi dire qu'autre, c'est que t'es un des meilleurs trucs qui me soit arrivé. LE meilleur en fait. T'as beau toujours toujours me faire mal, bah je m'en fous. C'est peut-être ça qui est magique. La magie ça existe ? Tu vois, t'as plein de défauts. Genre jamais une seule fois t'as ris avec moi et j'en ai rien à faire. T'auras me battre, me violer – ce serait étonnant parce que c'est rare que je sois pas consentante avec toi, faut le dire - , me droguer même si j'y arrive toute seule, me tromper, tomber amoureuse d'une autre, de dizaine d'autres, de mecs, devenir alcoolique, ne pas t'occuper de nos enfants si on en a, te barrer au mariage, dire non... Je serais là. Et c'est horrible. Enfin, pour moi. Toi ça t'arranges bien, hein, vicelard ! T'es un putain d'obsédé drogué qui a pas d'avenir. Mais je ferais tout pour t'en donner parce que tu sais, je t'aime quand même moi. Toujours. C'est plus fort que moi. C'est pas juste.


    Je fais une pause. C'est vraiment que c'est mal, je me sens totalement soumise et j'ai envie de faire la gueule mais je souris. Le bonheur est plus fort dans ma tête, ça me perce le crâne. Et je pense à un autre truc. Encore ce mot, là, truc, c'est vraiment moche. Vous le dites, vous avez l'impression de gerber. J'ai le cœur qui bat fort. Alors je prends la main de Kienan entre mes doigts et je la pose sur mon cœur. Enfin, j'essaye. C'est dur. J'arrive pas trop à viser. Il descend sa main de ma nuque vers l'endroit original que j'ai largement raté. Il me comprend. Et je ris. Putain, par contre ça me donne chaud. Vous avez déjà ressentit la sensation que votre cœur va s'arracher de votre poitrine et rejoindre la mien de quelqu'un. Un peu comme la force dans Star Wars. Si je pouvais tuer le Dark Vador qui est en moi, ce serait cool. Mais j'aurais encore Hyde qui se planque quelque part. Tant pis. Je tremble encore et j'ai pas le regard fixe. Je dois avoir l'air surexcitée alors que je me sens incroyablement fatiguée.

      b e l a ; L'autre truc injuste c'est que t'es vraiment trop canon. Je te jure, t'es trop beau, c'est dur de rester calme à côté. Genre je serais en cours avec toi, je t'aurais déjà demandé de me prendre sur un table, peut importe si le prof d'économie regarde ou pas. T'as vu, j'ai retenu tes matières hein ! Rassures-moi, il y en a aucune qui a eu la même idée ? Enfin, elles doivent toutes le penser mais il y en a aucune qui l'a dit quand même ? Parce que sinon je vais la massacrer la pétasse !


    Je me lève pour de bon mais un fois debout, je sens qu'il me regarde. Et je sens que j'ai l'air tellement stupide.

      b e l a ; Demain. Plus tard. La flemme. Je te séquestrerais. Parfait. Et puis t'as pas de chat géants. Je t'aime. T'es parfait. C'est classe, non


    Je me rassois près de lui, ou plutôt je me colle à lui. Vous savez, je me sens comme un chat, mais pas géant, à le taquiner avec ma tête. Je ris encore, je viens de remarquer que...

      b e l a ; Tu t'es endormi habillé, qu'est-ce que t'as fait ? Pas de bêtises hein. On est sérieux, nous. C'est parce qu'on est présidents de confréries je suis sure.


    Grosse blague tiens. Je passe mes bras autour de sa nuque, j'ai encore le tournis tiens... Je me sens comme Homer Simpson quand il prendre de la marie jeanne à cause d'une maladie.

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MessageSujet: Re: « Je t’aime à un tel point que je te déteste pour ça. » Mais tu m'aimes quand même, pas vrai ? « Je t’aime à un tel point que je te déteste pour ça. » Mais tu m'aimes quand même, pas vrai ? EmptyLun 14 Juin - 0:58

    Bela tu es si imprévisible. C’est peut-être également le fait que tu sois sous acides, mais normale ou pas, tu me plais toujours plus que de raison. Tu te lèves, tu tombes, tu ris… Tout a l’air si simple, tu sais. J’ai l’impression de garder une gamine de quatre ans, qui apprend tout juste à vivre, et qui ne voit le monde qu’à travers moi. Je trouve ça fascinant.

    Je ne sais pas trop comment prendre ce que tu me dis. Il y a du bon et du mauvais, mais tu parles trop vite, si vite que j’arrive à peine à discerner les deux. «Genre jamais une seule fois t'as ris avec moi et j'en ai rien à faire. […] T'es un putain d'obsédé drogué qui a pas d'avenir » Je déglutis. Je sais pas trop comment prendre ça non plus. Mais je suis trop défoncé pour le prendre mal… ça me reste juste en travers de la gorge, comme une toux sèche et impossible à sortir. Comme un glaire de douleur. C’est ce que tu penses de moi, Bela ?

    Je continue de te désinfecter en silence. Tu me prends pour un mec si sûr de lui que tu as l’air de penser que quoi que tu dises, rien ne me touchera jamais. Touché, Bela. Tu as beau rire très fort, j’ai un poids sur le… Un poids sur cet organe que je n’ai pas. Mais tu t’en fous, parce que tu es tellement droguée que tu ne t’en rends pas compte. Naturelle, tu aurais immédiatement saisi le mal produit. Dans cet état là, tu n’es bonne qu’à attraper ma main pour la poser sur ta nuque. De l’autre, je tire une nouvelle fois sur le joint de Sterling, bientôt épuisé. Je la descends, je connais ce geste que tu fais si souvent, et que tu viens de rater. Tu voulais poser ma main sur ton cœur. Raté.

    Je pose ma main sur ton sein Bela, sans même chercher à percevoir ce pouls que j’aime pourtant tellement ressentir d’habitude. Mais pas aujourd’hui. Aujourd’hui je le fais parce que ça te fait plaisir, de savoir que je suis là, que je te protège, que je te connais. Aujourd’hui je le fais sans la moindre envie. Si ce n’est cette envie de te sauter dessus, mais ça, c’est ordinaire, je ne m’en inquiète plus.

    Une fille qui aurait voulu me prendre sur une table de l’amphi ? Mais très certainement. Et puis les cent autres élèves présents, également. Et puis quoi encore ? Je ne réponds pas, je ne pense même pas que tu t’en rendes compte. Tu es trop dans tes pensées, tu te débats avec toi-même afin d’au moins paraître normale. Mais non, tu ne l’es pas. Je veux bien te protéger Bela, je veux bien faire ce que tu veux, mais fais un effort. « Je t’aime ». Ces mots m’avaient rendus tout chose la dernière fois, mais balancés comme ça, ils n’ont aucune saveur, rien. « T’es parfait ». J’y crois même pas.

    Tu te blottis contre moi, comme la petite chose toute frêle que tu es. Je passe mes bras autour de toi. C’est dingue, même dans tous tes états, même sans scrupules, même sans pitié, tu restes ce que j’aime le plus au monde. T’es si jolie, toute décoiffée, habillée dans une chemise trop grande qui n’est pas la mienne, et qui pourrait me rendre furieux, tes petits pieds nus tout froids contre ma jambe. Tellement mignonne quand tu t’agrippes à moi avec les allumettes qui te servent de bras, de doigts. Tes petits muscles souples. Je pourrais te briser d’une étreinte.
    Tu frottes ton front contre ma joue, dans le creux de mon cou, et déjà je ne t’en veux plus. Parce que c’est toi.

    Qu’est-ce que j’ai fait ? ça t’intéressera pas, tu as tant pris l’habitude de parler que j’aurais beau t’expliquer ce que je veux, dans ton état, tu n’y accorderais pas la moindre attention. J’ai presque envie de faire un test, de te dire « ah ça ? Non, c’est parce que j’étais dans la chambre de Caprice y’a vingt minutes », mais je n’ai même pas la force d’essayer. Si tu t’en rends compte, on va encore s’engueuler des heures, et si tu ne t’en rends pas compte… Je serais trop déçu.
    Bref, je me contente de :

    « Rien, t’inquiète pas. »

    Mais tu ne t’inquiètes pas. Non, on est sérieux, nous. Bah tiens. Ça sonne si mal dans ta bouche. Ça sonnerait si mal dans la mienne. Une SIGMA et un GAMMA, voilà ce que nous sommes. Une artiste et un junkie. Il fallait bien que tu retombes là dedans, hein Bela, avec un type comme moi. Parce que ce que tu m’as raconté à l’hôpital, ta vie, j’ai tout retenu, et quand je te vois dans cet état là, j’ai envie de t’engueuler. Mais tu m’écouteras pas, parce que c’est pas « mon rôle ». Mon rôle c’est de coucher avec toi quand tu en as envie, te tenir la main quand tu te sens seule. Qu’est-ce que c’est chiant d’être ton petit ami, Bela. Si tu retombes dans tes anciens vices, est-ce que j’ai le droit de retomber dans les miens ? Parce que ça fait une semaine que je fais vœu d’abstinence quand t’es pas là. Et que c’est pas facile, psychologiquement, de passer d’un extrême à l’autre.

    Tu passes tes bras autour de ma nuque, je me renverse en arrière, de manière à ce que tu sois allongée sur moi, et je te regarde. Et je tire la dernière barre du pétard, que j’écrase dans le cendrier par la même occasion. Tu es tellement maigre, et tu as les yeux si enfoncés qu’on dirait que tu as des coquards, tu es toute pâle, et toute faible aussi. Mais je te trouve quand même belle, et je te désire quand même, et je n‘ai quand même envie que de toi. Qu’est-ce que tu m’as fait Bela ? Ou plutôt, qu’est-ce que tu as fait de moi ? Tu m’as transformé en un truc tout mou, que tu peux plier et déplier à ta guise. Si c’est pas malheureux. Avec toi, je suis plus qu’une guimauve.

    Je caresse tes cheveux, je me demande quelle nouvelle connerie, ou quelle nouvelle insulte tu vas pouvoir me sortir. Je sais bien que tu vas prendre mon mutisme pour acquis, quelque chose d’habituel. Mais je préfère encore que tu me racontes n’importe quoi plutôt qu’on reste comme ça, en silence. Sinon je vais me rendormir.
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MessageSujet: Re: « Je t’aime à un tel point que je te déteste pour ça. » Mais tu m'aimes quand même, pas vrai ? « Je t’aime à un tel point que je te déteste pour ça. » Mais tu m'aimes quand même, pas vrai ? EmptyLun 14 Juin - 2:27

    Je le sens dans ton regard, même si je ne vois rien, qu'il y a un truc qui cloche. J'essaye de trouver mais bordel, j'y arrive, j'y arrive. Je suis pas douée pour ça. Je merde tout le temps mais je sais pas racheter mes mes erreurs. Je commence à me sentir tomber. Qu'est-ce qui se passe ? Je t'ai même pas écouté. J'ai un bourdonnement dans les oreilles, l'impression qu'un tremblement de terre est dans ma tête, que tout s'effondre. Et j'ai le corps qui s'effondre avec. Je regarde le plafond et cette fissure à qui j'avais donné toute une histoire la première nuit, tu dois même plus t'en souvenir.

    J'ai froid. J'attends que tu t'endormes, d'entendre ta respiration se caler sur un rythme régulier et bouger de là. Je commence à décuver en quelque sorte, et j'ai tout ce que j'ai dit qui me revient en tête et ça fait mal, physiquement comment mentalement. J'ai vraiment dis ça ? Décidément, j'en rate pas une. J'ai l'impression qu'un bâche opaque noir m'oppresse le crane, j'ai de la bouille dans la tête, c'est assez dégueulasse. Est-ce que je dois te dire quelque chose ? Si je te demande pardon, tu me l'accorderas ? Je crois pas.

    J'ai pas le sentiment d'avoir cligné des yeux une seule fois, j'ai la vue floue et les yeux brillants. Le soleil se pointe et je regarde à côté de moi. Je respire, il dort. Je ne sais pas trop... Je devrais être soulagée, non ? Il est environ 8heures du matin quand je décide de me lever, de boutonner cette chemise correctement et je me tire. Je laisse mon briquet sur le lit, histoire de. Surement parce que je veux que tu me courre après. Que c'est trop dur de rester là mais que je ne peux non plus te faire croire que j'ai déserté. Après tout, tu penseras « Elle était droguée, c'est pas important. » mais toi, tu te souviendras de tout. J'avais même plus envie de parler, chose relativement rare pour moi. Je me souviens de toutes ces fois où je t'ai dit « Je t'ennuie pas trop à parler ? » et tu me dis toujours non. Est-ce que je te connais, Kienan ?

    Alors que je marche, toujours pieds nus alors que je marche sur le chemin, l'inverse d'hier. J'ai encore plus froid. Mais de l'intérieur, parce qu'il fait chaud, je pourrait transpirer mais j'ai froid au cœur. Et j'imagine que tu dois être pire, parce que que ces choses là font jamais plaisir. Je m'arrête devant chez les Sigmas et j'entre doucement. Je vais dans ma chambre, Capryce dort. Je me dirige vers mon armoire et fini par passer mes nerfs sur mes cheveux. Au moins ils sont démêlés maintenant. Je mets de chaussures et mes pieds, bien qu'égratignés, sont tout de même bien désinfectés... Je reprends mon sac, avec mon appareil photo et je chope mon vieil album de polaroid. Petit, léger, facile à emporter. Je prends également celui de Berkeley. Combien de photos est-ce que j'ai là-dedans ? Je me dirige vers l'arrière de la maison Gamma. Café en main. Je me réveille doucement. Cet endroit là, j'y allais souvent avec Sterling. Pas exactement dans le chemin des Grecs, mais pas vraiment dans leur jardin non plus. Je m'adosse au mur. Je bois le café et aujourd'hui, j'en ai rien à faire qu'il soit plus amer que d'habitude. Je ferme les yeux et sort un peu toutes mes affaires. Je lui ai laissé non, ce putain de polaroid ? Ça fait vide dans l'album, je tourne les pages, toutes les photos sont recouverts du film transparent qui les protège. Mon image de jeune adolescente en crise d'identité, brune, trop maigre, trop grande, trop... Trop tout.... me revient en pleine tête. Je revois ces photos avec Adam, Cappy, mon frère et je sais pas si c'est une très bonne chose. Non, c'est pas bon.

    Je tends l'appareil vers le ciel, j'arrive plus à rien. Je capte plus la lumière, je comprends plus rien. L'objectif est même pas le bon je parie. Je regarde un peu tout ce que j'ai en soupirant et je lève la tête. Je reconnais la peinture de la chambre de Kienan. Ça correspond avec l'emplacement. Il a laissé sa fenêtre fermé mais il a fumé hier, je dis pas le réveil... Je rebois une gorgée de café et trouve une photo de lui et moi, mais elle date. Je crois que c'était Corbin qui avait voulu essayer de prendre une photo. Bon, je l'avais pas laissé faire joujou trop longtemps parce qu'il ne sait pas même pas cadrer mais bon... Je trouve un stylo à CD dans ma poche de pantalon, j'écris un vague désolée sur le cliché et ce geste même est tellement cliché que j'hésite entre rire et pleurer. Je glisse l'image entre le volet le carreau, parce que je sais que refermer les volets et donc bloquer la lumière, ça le réveillera un peu. Je sais que c'est pas très correct mais bon. J'avais -encore heureux – penser à prendre de gobelet. J hisse les deux gobelets, sur le rebord, pendant que je le vois ouvrir sa fenêtre et se réveiller doucement. Décidément, je le laisse jamais en paix. Mais en fait, j'ai une excuse...

      b e l a ; J'ai pas oublié mon briquet ici hier ?


    Pas le peine de dire que je l'ai laissé là intentionnellement. Ça, il doit l'avoir deviner, alors je préfère pas lui dire. Quand même Kienan, je le préfère quand je suis pas sous acide. Peut-être parce que je me rends compte des choses. Ouais, ça doit être ça.

      b e l a ; Pardon pour hier.Café ? Venir dans cet état, c'était pas la meilleure idée du siècle.Tu m'en veux ?
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MessageSujet: Re: « Je t’aime à un tel point que je te déteste pour ça. » Mais tu m'aimes quand même, pas vrai ? « Je t’aime à un tel point que je te déteste pour ça. » Mais tu m'aimes quand même, pas vrai ? EmptyLun 14 Juin - 13:20

    Tu ne dis plus rien Bela, si bien que je me rendors. La fatigue, la déception. Je préfère ça. Je crois que malgré ton état, tu as senti la tension, l’atmosphère froide qui plane dans la chambre.
    Ne dis rien, je sais bien ce que j’encours en sortant avec toi. Il en va de mon honneur et de ma santé mentale. Mais je le fais quand même, alors c’est pas deux trois minables excuses qui changeront le cours des choses. Laisse moi juste dormir un peu plus. Avec un peu de chance, je m’en rappellerai plus demain.

    Il est huit heures du matin et le monde recommence à bouger. Le soleil se lève, Bela disparaît. Je suis trop dans le flou pour me réveiller complètement, je n’ouvre même pas les yeux. Bela reboutonne sa chemise en silence et s’en va. Elle reviendra.
    Bela, Bela, Bela… Si ça n’avait pas été toi, je pense que je t’aurais laissée crever sur le pas de la porte, les idées perdues dans ton trip d’L.S.D. Je t’aime tellement que je te déteste pour ça... Je te déteste tellement que je t’aime pour ça. Où est la différence ? On en finit toujours à s’aimer, et se détester. Et aussi longtemps que nous voudrons bien de l’autre, ça sera ainsi. Et Si c’est moi qui choisis, ça peut durer longtemps.
    Cela fait peut-être quoi, deux semaines que nous sommes de nouveau « ensemble » ? J’ai l’impression d’avoir vieilli de dix ans. Faut être sacrément rôdé pour rester avec une fille comme toi. Sacrément con, aussi. Mais comme tu dois être conne, de ton côté, pour rester avec un type comme moi. On est juste des sadomasochistes, en fait. On a besoin de se faire du mal autant qu’on a besoin de se faire du bien.

    Est-ce que tu me connais, Bela ? Je ne sais pas. De ce que j’ai pu te confier de moi, je pense que tu ne sais rien sur ma vie. Mais psychologiquement, il est évident que tu es la plus à même de décrypter mes sentiments. Les autres n’essayent même plus, à vrai dire. Josh, Corbin, ils le voient bien, quand ça va mal, mais ils ne tentent plus rien. Peine perdue. Caprice et Appie, elles ont beau savoir que ça ne les mènera à rien, elles essayent quand même, elles m’arrachent quelques mots de la bouche, et c’est donnant donnant. Toi, tu ne demandes rien, mais je vois dans tes yeux que tu interprètes, et que pour peu que tu sois aussi intelligente que tu en as l’air, tu interprètes probablement juste.
    Ne te blâme pas pour ce que tu viens de faire, ça aurait très bien pu m’arriver à moi, ça aurait pu arriver à n’importe qui. La vérité blesse, c’est bien connu. Si ce que tu m’avais dit avait été faux, je ne l’aurais pas relevé, j’aurais probablement souri, puis j’aurais fais l’amour avec toi. Ton absence à mes côtés maintenant prouve simplement que j’ai été touché, que mon ego surdimensionné en a pris un coup. Parce que c’est vrai : pour une raison qui m’échappe, je ne ris pas, et aussi loin que je puisse remonter, je n’ai ri qu’en de très rares occasions. Je ne pensais pas que ça te troublait. Je ne pensais pas que tu l’avais remarqué. Je veux bien rire, pour toi, Bela, mais comment on fait, déjà ? Comme tu dis, un putain d’obsédé drogué qui a pas d’avenir. Et qui sait même pas rire, de surcroît. Une merde.
    Non, j’ai pas d’avenir, j’ai rien à moi dans cette vie absurde. J’ai juste une belle gueule, et merci à ça, ça fait de moi un « obsédé ». Mais j’ai que ça, je sais pas si tu comprends Bela. Et si j’avais été laid, ou moins attirant, je suis à 100% sûr que jamais, jamais tu ne serais sortie avec moi. Ce qui t’attire, c’est le mauvais, mon physique te magnétise, tu joues avec le feu. Si j’avais été laid, personne n’aurait jamais voulu faire de moi ce que je suis. Alors j’aurais été obligé d’être un mec sympa, pour combler mon défaut de mocheté. Ça marche ainsi, je suis un con parce que je peux physiquement me le permettre.

    Tandis que je somnole, entre le rêve et la réalité, ma chambre de GAMMA se plonge dans une pénombre due à la fermeture de mon volet. Je ne les avais pas fermés hier. Et ils se ferment tous seuls ce matins… Je grogne un peu, ça c’est mon côté roi de la jungle qui se réveille. J’ai l’impression que si je fais la gueule, quelqu’un viendra bloquer mes volets. Evidemment, ça ne marche pas comme ça, et j’ai beau me rouler dans ma couette, le volet bouge de nouveau, presque imperceptiblement, mais la lumière est si forte que le fait de le déplacer d’un centimètre change du tout au tout l’éclairage de la chambre. Je me lève, encore en jean, et me traîne en ébouriffant mes cheveux vers la fenêtre, je l’ouvre et… Un polaroïd tombe à l’intérieur de ma chambre.

    Ma belle Bela et moi, rayonnants, à l’époque où Corbin voulait se mettre à la photographie (époque désormais révolue, compte tenu des résultats navrants de ses premiers essais). Elle est mal cadrée, mais Bela sourit, de ce fait, la photo est réussie. Assis sur le rebord d’un banc, nous échangeons un regard. Je ne sais plus pourquoi nous sommes heureux, mais tant de fraîcheur de notre part me fait sourire également. « Désolée ».
    Il y a quelques personnes devant le bâtiment, vu leurs têtes, je dirais qu’il s’agit plus de personne qui reviennent de soirée que de personnes qui vont en cours… Ah mes petits GAMMA, ils sont parfaits. Ils sont exactement ce que je veux qu’ils soient. Comme moi. Je me sens moins con, entouré de tant de cons. Profiter de la vie, c’est ça ce que nous voulons.

    Une voix me vient cependant d’en dessous. Je baisse les yeux, et voit alors Belammée, si petite, en plongée. Elle s’est changée, s’est démêlé les cheveux. Elle est jolie. Je déglutis. Même pas le courage de lui en vouloir. Comment une si petite chose peut faire tant de mal ?
    J’attrape le gobelet de café sur mon rebord de fenêtre. Je n’ose même pas imaginer comment elle a pu faire pour les monter ici, je préfère passer ce moment sous silence. Elle est mignonne. J’en prends une gorgée.

    Son briquet ? Encore ici ? Je me retourne et le voit posé sur mon lit. Je l’aurais retrouvé par terre, j’aurais cru au mot « oublié », mais dans sa position actuelle, c'est-à-dire une position étudiée pour qu’on le voit de n’importe où dans la chambre, je sais qu’elle l’a laissé là de gré. Ça me fait sourire de nouveau, je dois être d’humeur paisible. Ma remise en question de la veille, je l’ai dans un coin de ma tête, mais un tout petit coin, alors. Je vais le chercher et le pose sur le rebord. Je ne compte pas lui jeter, non, elle viendra le chercher, et par la même occasion, elle reviendra dans ma chambre. Je dis ça aussi parce que le soleil froid du matin me gèle le torse, torse que je n’ai pas couvert depuis un certain temps, d’ailleurs… De toute manière j’ai perdu ma chemise. « T’en as d’autres, exhibitionniste ». Ouais, bon…

    « Venir dans cet état, c'était pas la meilleure idée du siècle.Tu m'en veux ? » Sans blague. Elle ne se rappelle de rien, en tout cas pas de tout, alors autant ne pas faire de vagues. La photo encore entre les doigts, le gobelet dans l’autre, je cherche un truc court à répondre. Je passe plus de temps à réfléchir à un truc court qu’à prononcer un truc long.

    « Non, tu viens quand tu en as envie. »

    Je lui souris, imperceptiblement, je peux pas lui en vouloir, et si elle ne le sait pas encore, elle l’apprendra bien assez tôt. Il faudrait qu’on fixe des règles tous les deux. Je me surprends à penser ça, moi qui déteste tant les obligations, les interdictions, qui les déteste tant que je n’en prends même plus compte. C’est interdit ? C’est obligatoire ? C’est ce qu’on verra. Je fais ce que je veux, comme je veux, quand je veux, où je veux, avec qui je veux. Merde.
    Y’a juste en ce qui concerne Bela que faudrait en fixer, des règles. Je voudrais qu’on ne s’étouffe pas, je voudrais continuer à faire ce que je veux, comme je veux, quand je veux, où je veux et avec qui je veux, mais tout en ayant la sûreté qu’elle me reviendra tôt ou tard, et que peu importe ce que nous faisons, nous nous aimons. Aoutch, le mot me flanque la migraine.
    Je vais chercher une cigarette, l’allume avec le briquet posé sur le rebord de la fenêtre, prends une goulée de café brûlant, et jette un œil aux alentours. Je descends ou elle monte ? Elle est maladroite, elle va se blesser, et j’ai beau avoir du désinfectant, je me promène pas avec des électrocardiogrammes et des plâtres. La clope au bec, je vais chercher un polo, un truc confortable pour descendre de mon perchoir. Ça fait longtemps que j’avais pas mis de polo, d’ailleurs. Moi et mes sempiternelles chemises. Je mets le pola sur mon lit (encore un que je lui aurai piqué, je vais commencer une collection…), le zippo dans ma poche, le gobelet dans ma main gauche, et je monte sur le rebord. Bon, je suis assez grand pour combler un étage, ça me fait quand même un saut d’un autre étage à encaisser… La gouttière me fait des signes, mais si elle a résisté au poids plume de Bela, j’ai beau ne pas être un colosse, je ne sais pas si elle tiendra. Bon.
    Je m’accroche au rebord de ma fenêtre d’une main, pose un pied sur les barres métalliques qui retiennent la gouttière, et descend doucement. A deux mètres du sol, je décide de me la jouer un peu, et lâche toute prise. Je retombe sur mes pattes, le gobelet à la main, la cigarette dans la bouche.
    Comment faire compliqué quand on peut faire simple ? Je n’étais que très rarement passé par la fenêtre : la porte d’entrée est toujours ouverte. Si un jour nous nous retrouvons séquestrés dans le bâtiment, je sais au moins que je peux passer par la fenêtre… Super.
    Je sors le zippo de ma poche, le range dans celle de sa chemise et lui fait un baiser sur le front. Elle est si petite, si je ne veux pas trop me baisser, je n’atteints que cet endroit là…
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MessageSujet: Re: « Je t’aime à un tel point que je te déteste pour ça. » Mais tu m'aimes quand même, pas vrai ? « Je t’aime à un tel point que je te déteste pour ça. » Mais tu m'aimes quand même, pas vrai ? EmptyLun 14 Juin - 23:27

    Ça a l'air tellement simple. Je le vois me regarder. J'ai la boule au ventre, la tête vide et je me sens presque hypnotisée. Qu'est-ce que tu me fais Kienan ? Je sais pas trop l'effet que t'as sur moi, ça ne ma rassure pas. Ça me rappelle un peu ses vieux feuilletons à l'eau de rose, où ils disent toujours «  ça a changé ma vie, l'amour de me vie » ect. Est-ce que c'est « le bon » ? Très franchement, je n'en sais rien. Je sais que je me sens assez épanouie, plutôt heureuse. Je me sens bien, naturelle. Avec lui, je me sens moi-même. C'est la clé je crois. Je monte ou il descend ? Je sais qu'il va bouger, parce que je suis petite et qu'il pense que je suis fragile, vu ma corpulence et je dois avouer que je suis maladroite. C'est sans doute pour ça que je le vois partir. J'ai cru qu'il allait passer par la porte mais non, il fait le con et viens me rejoindre, café en main, cigarette en bouche. Lorsque que je le vois sauter, je ne peux pas m'empêcher de pousser un cri de souris, trop aigu et trop soudain. Je me rapprocher de lui et pendant que je glisse mes mains sur son polo, en vue d'attraper sa taille, je sens un truc tomber dans la poche de ma chemise que je deviens comme être mon briquet. Ses lèvres m'embrassent doucement le front et je ne peux pas retenir un soupir de satisfaction.

    Je colle ma tête à son torse. J'ai fini mon café mais je devine que tu as encore le tien en main. J'entends son polo se tirer lorsqu'il tend son bras pour reprendre sa cigarette et pouvoir plus facilement recracher la fumée. J'ai presque l'impression de danser un slow, au rythme de la vie. On se tient debout, en silence. Le vent fait bouger les buissons pas très loin, faire rouler les graviers, siffler mes oreilles. C'est un rythme régulier, comme celui de nos cœurs. Boum. Si seulement tout était comme une danse, tout est programmé, pas de soucis à se faire hormis sa tenue et ses cheveux. Je ferme les yeux, je pense que je dois être chiante mais j'ai juste envie de profiter. Ça semble tellement irréel qu'on soit ensemble, on ne sait déjà pas comment on fonctionne indépendamment l'un de l'autre mais ensemble, ça donne juste un bazar pas possible. Toujours dans la même position, je m'entends lui parler. Ok, soit ça me tue, soit il est d'accord avec moi...

      b e l a ; Faut qu'on fixe tout ça. Je veux dire nous. Sinon on va partir en vrille ou en fumée.


    Regardes un peu. Ça fait combien de temps qu'on s'est remis ensemble ? Enfin, si on peut appeler ça comme ça. Deux semaine s? Peut-être plus, peut-être loin, les dates, c'est pas trop ça. En en est déjà à bout. Enfin, on s'épuise l'un l'autre jusqu'à en crever mais le pire c'est sans doute qu'on en redemande. Tranches moi la gorge et je te dirais de m'étriper juste après. Pourtant, on a l'air calme comme ça, on reste là sans bouger, on attend que la vie avance autour de nous et de rentrer dedans.

    J'enlève mes bras de sa taille et me dirige vers mes affaires. L'herbe est sèche, le soleil brille. J'aime pas ça, c'est trop parfait et je sens qu'il va arriver un merde ou que je vais dire une connerie. Cela revient à peu près au même. Je range tout dans mon sac et je le met sur mon épaule. Je ne sais pas vraiment si on va bouger ou rester là. J'ai encore cette boule au fond de la gorge qui me force à parler. J'ai pas l'impression d'avoir été claire. Même moi, je ne me serais pas comprise.

      b e l a ; Enfin, je veux dire... On est ensemble pas vrai ? Officiellement. Parce qu'on en parle pas vraiment et je veux juste comprendre parce que j'arrive pas à suivre. Il faut juste que tu me dises quoi faire, qu'est-ce que je ne dois pas faire aussi pendant qu'on est dedans. Tu sais que peut importe ce que tu me diras, je le ferais si ça nous permet de rester plus longtemps ensemble et je trouve ça déroutant comme sensation. J'aime pas. Je dépends de toi, ça m'énerve. J'aime bien dire que je suis indépendante et tout ça... Mais face à toi, j'y arrive pas.


    Je me sens faible. Je suis une fille qui aime avoir des problèmes et Kienan est un problème lui-même. C’est pour ça que je ne m’en lasse pas, je passerais ma vie à découvrir comment il marche. C’est celui qui représente toutes les plus belles chansons d’amour en vous regardant lorsque vous vous réveillez le matin. Il a quelque chose de bon qu’il cache sans que je sache pourquoi. Il a ce côté adorable lorsqu’il est de mauvaise humeur, il a cette manière de me rendre heureuse mais sans qu’il ne dise rien. Alors même si j'appréhende sa réaction, je souris timidement. Je dois avoir le fond des yeux qui crie « Help. » pendant que j'essaye de paraître confiante. Mais toi, tu le sais, tu le sais que je suis un colosse aux pieds d'argile, tu me briserais d'un seul coup, dans le talon d'Achille. Haha, c'est le deuxième prénom de Sterling. Ça m'avait toujours fait rire. Il a un nom à blague. Livre Sterling, Talon d'Achille... Combien de fois je lui ai dit des trucs comme ça ? Je ne compte plus. Pareil pour Appie. Apple, Happy. Sans être défoncée. Faut pas souvent chercher loin. Bref. Je crois que j'ai un problème de concentration mais Kienan prends toujours le temps de réfléchir. Contrairement à moi. On est presque contraire en apparence mais nous, on le sait. On sait qu'on fonctionne sur les mêmes principes et que ça, c'est flippant. Parce qu'on aime bien se croire unique je pense. Et unique à deux, ça marche pas. Mais dans ces yeux bleus, gris ou verts, ça dépend de la lumière, je me sens unique. Ils sont gris.
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« Je t’aime à un tel point que je te déteste pour ça. » Mais tu m'aimes quand même, pas vrai ? Empty
MessageSujet: Re: « Je t’aime à un tel point que je te déteste pour ça. » Mais tu m'aimes quand même, pas vrai ? « Je t’aime à un tel point que je te déteste pour ça. » Mais tu m'aimes quand même, pas vrai ? EmptyMar 15 Juin - 0:26

    Tu pousses un petit soupir qui finit de me faire craquer. Aoutch. Je viens de sentir mon cœur de pierre battre. Un cœur de pierre qui bat, ça se brise en mille morceaux, non ?

    Tu colles ta tête contre mon torse. T’es si petite que j’ai l’impression d’être fort, d’avoir les moyens de te protéger. Je me revois, 8 ans plus tôt, quand on faisait encore ce qu’on appelait des « boums ». Du style « oh t’as eu la permission de 23 :00 ? La chance ! ». Vous savez, ce moment bien connu où les garçons et les filles qui dansaient en rond pour ne pas avoir à se toucher vont s’asseoir, en silence, sous le coup de la fatigue… Ce moment où on saisit quelques notes de piano et où tout le monde serre les fesses. Le moment des slows, à la fin des soirées. La salle se vide brusquement, tout le monde cherche une chaise et se cache à moitié, faisant mine d’être fasciné par la conversation qu’il entretient avec son voisin, bien qu’il n’ait en tête qu’une chose « Qui va m’inviter ? Qui puis-je inviter ? ». Les plus mal à l’aise se réfugient dans les toilettes, prétextant quelque envie pressante pour éviter l’inévitable. Et à un moment, un petit audacieux, bombé d’hardiesse et de bonne volonté, s’élance vers sa promise. En général une fille prise au hasard, la plus apte à accepter quelques pas tremblotants en ma compagnie. Parce que ce petit, c’est moi. A toutes les soirées, j’étais toujours le premier à inviter les filles. C’était mon moment préféré.

    Je m’approche avec douceur d’une petite chose aux joues roses et aux couettes hautes et blondes. Elle pose sur moi ses grands yeux enfantins et pique un fard. J’ai 13 ans, j’ai l’air d’en avoir 16, et toutes les filles de cette salle tueraient pour être à la place de ma compagne. Parce que j’ai été le premier, le plus entreprenant, on me prend pour un tombeur. J’aime bien cet effet théâtral, j’ai toujours aimé garder mon calme dans les situations les plus périlleuses. Elle fait mine d’hésiter, de réfléchir quelques secondes, mais elle est déjà psychologiquement dans mes bras. Je lui tends la main, elle la prend précipitamment et nous nous élançons sur la piste, sous les rires jaloux de nos compères trop timides. Elle est aux anges, elle fait voleter sa petite robe en mousseline blanche. Ça aurait pu être n’importe laquelle, j’ai choisi la plus jolie, histoire de mousser auprès des copains, mais je vois qu’elle se sent importante. Ça ne va pas durer.
    Ma princesse passe ses poignets derrière ma nuque, comme le font les gens qui ne savent pas danser. C’est ce qu’on appelle la danse des nuls : Tu te colles à quelqu’un de tout ton long en te dandinant d’un pied sur l’autre. Dans le noir, les yeux fatigués et en voyant la robe se balancer, on pourra avoir l’impression que tu sais danser. Je la laisse faire, je suis jeune, j’aime bien sentir une fille se décoincer, tout contre moi, avec un tout début de poitrine contre mon torse chétif. Elle caresse les cheveux courts qui se trouvent sur ma nuque, et moi, je me sens comme un homme. Alors je pose mes mains sur sa taille, et je contemple du coin de l’œil les deux trois autres couples que nous avons réussi à faire danser. Je suis fier de moi. A la fin de la chanson, elle se dégage trop rapidement, toute gênée, et elle sourit. Elle est embarrassée, je trouve ça touchant. Je retourne voir Chrysdinne, et elle me dit « Waouh, tu as dansé avec Capryce ! » Connais pas.

    Aujourd’hui, c’est avec toi que je danse Bela. La danse des nuls. Et tu n’es pas gênée de poser ta tête contre moi, et je suis encore plus heureux de sentir l’odeur de ton shampoing et de gratouiller ton dos. J’ai presque l’impression d’entendre la musique. C’est exactement pareil, les gens, jaloux, nous regardent comme des animaux sauvages, tandis que nous nous aimons à découvert. J’adore contempler les envieux. Je ne sais pas d’où nous vient cette tendresse, mais manifestement, nous sommes bien ainsi. Je ne bouge pas, n’ayant pas l’habitude de profiter de ce genre de moment… Tu finis cependant par briser le silence.

    En vrille, en fumée… Oh oui, même bien pire que ça, je dirais. Tu te décolles de moi, et je sens un vent froid nous séparer, l’air frais me donne un frisson. Tu mets ton sac sur ton épaule, et même si j’ai très bien compris quand tu l’avais dit la première fois, tu te remets à parler. Tu as toujours peur de ne pas être claire, mais je te comprends, Belammée.

    « Tant que tu voudras bien de moi, on sera officiellement ensemble. »

    J’aime bien quand tu dis dépendre de moi, j’aime bien tout ça. Je me sens puissant, j’ai l’impression d’être utile. C’est beau ça, de se rendre compte que si on n’existait pas, peut-être qu’une personne serait malheureuse. Un tout petit sourire se forme sur ton visage, mais mon esprit se focalise plutôt sur la détresse qui passe à travers tes yeux.

    « Tu peux faire tout ce que tu veux tant que tu n’aimes que moi. »

    J’espère avoir été assez clair, car je ne saurais pas le répéter. Il y a comme une boule qui se forme dans ma gorge : en te disant tout ça, je prends le risque de te perdre.
    Fais ce que tu veux Bela, bois trop, fume trop, drogue toi trop, couche avec des inconnus, ou des amis, des gens que je ne connais pas, des filles, des garçons, arrête la photographie, ou tue pour ta passion, entre dans une secte, viole des poulets morts… Fais ce que tu veux, j’ai juste besoin que tu me reviennes après, tout simplement.

    Je prends une dernière bouffée de cigarette et jette le mégot contre le mur. Il retombe mollement sur le chemin de graviers. Je ne te lâche pas des yeux.
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MessageSujet: Re: « Je t’aime à un tel point que je te déteste pour ça. » Mais tu m'aimes quand même, pas vrai ? « Je t’aime à un tel point que je te déteste pour ça. » Mais tu m'aimes quand même, pas vrai ? EmptyMar 15 Juin - 2:06

    Oh mon Dieu. Je ne suis pas croyante, mais lorsque je me plonge dans ses yeux-là, je me dis que si Dieu il existe et qu'il a fait l'homme à son image, il doit être sacrément canon.

    Ça me tue des yeux pareils. Je sais que j'ai perdu mon sourire et je m'en fous. Ça m'hypnotise. Je me sens fasciné par ses yeux. Tellement clairs qu'on a l'impression de tout pourvoir lire dedans mais il vous faut de l'entrainement. C'est peut-être prétentieux mais tout à fait gratifiant de se dire que l'on arrive à déceler un peu d'émotion dans les iris de Kienan Darlyle, assez réputé pour être plutôt froid. Ce que je préfère, et qui est peut-être encore plus horrible à dire, c'est lorsque je fias quelque chose qui t'affecte. Et que je le vois. Que je pourrais dire «  Non, je suis pas télépathe, je le connais, c'est tout. » parce qu'avec Capryce, ça le fait aussi. Mais j'ai pas très envie de coucher avec Capryce. Je n'y ai jamais vraiment réfléchi. Si je comprends ce que t'essayes de faire passer c'est sans aucun doute parce qu'on fontionne selon les mêmes principes, on se prend pas la tête sauf avec le « nous » qu'on tente d'installer.

    Venant de deux personnes comme nous, la première fois où l'on s'est mis en couple, c'était tellement facile, on parlait rapidement, on couchait ensemble et on veillait pendant la nuit. Bon, j'admets que ça nous arrivais de zappé la phase « parole. » mais ça, c'est l'instinct animal donc on va dire que ça ne compte pas et que nous ne sommes pas nymphomanes. Mais voilà, on est cons, on a eu la bêtise de tomber amoureux et d'apporter toute la dose de jalousie qui va avec. C'est ça le problème chez nous, on veut les choses, on aime se sentir puissants, importants, être surs que quelqu'un a besoin de nous, savoir que quelque part, quelqu'un pense à nous. Surement comme ça que l'on s'est trouvé, parce qu'on prend de la place dans la tête et -soyons fous – le cœur. Je trouve pas sain, mais les humains sont maudits, pourquoi s'embête-t-on à être des modèles de vertus ? Tout pars en miette. Ceux qui pensent qu'il faut se montrer parfait pour « notre vie après la mort qui dure l'éternité » sont des peureux qui ne veulent pas voir la fin. Mais nous, nous on sait qu'on va mourir et qu'on ne pourra plus s'aimer après alors on profite de tout maintenant. C'est ça qui rend ce couple si « étrange ». Peut importe ce qu'on fait à côté, c'est magnétique, on reviendra, attirés comme des aimants sur la porte d'un frigo.

      b e l a ; J'arrive plus à aimer les autres, ils finissent par m'insupporter. Et je te voudrais toujours, donc je crois que tu vas devoir me supporter longtemps. Très longtemps.


    Je lui souris, je ris doucement quand je m'aperçois que j'ai la vue floue à force de le fixer. Je cligne des yeux et détourne le regard, non pas parce que c'est insupportable mais parce que j'ai une furieuse envie de marcher et que je serais capable de m'endormir debout pour le peu que je dors. Je repense à ce qu'il me dit tandis que j'entends ma voix parler en écho. Dans ces cas là, je pense totalement ce que je dis, c'est juste que je suis ailleurs. On dirait pas mais je pense trop. Forcément, une blonde aux yeux, normalement, on a pas de soupçons, je fais « petite chose posée là. »

      b e l a ; ça vaut pour toi aussi. Fais ce que tu veux. Mais je t'interdis de penser à l'idée que tu as des sentiments pour une autre fille parce que j'ai trop peur de pas être à leurs hauteurs. De te perdre. T'as pas envie de marcher ?


    J'ai réussi à le caser quelque part, cette envie de marcher, je sentais mes pieds qui s'impatientaient de bouger. Je ne sais pas tenir en place. Je m'avance vers lui, il n'a plus de cigarette en main, je passe mes mains autour de sa nuque et me met sur la pointe des pieds pour pouvoir l'embrasser. On sens tout les deux le café mais je m'en fiche, j'y ai pris goût. C'était trop dur de tenir, c'est la chose à faire pour bien démarrer une journée à mon avis. Ça me met d'une telle bonne humeur, c'est de là que je puise ma force de travailler pendant la journée. La certitude de savoir que le soir, vous aurez le droit à la même chose si ce n'est plus.

    Le point d'attache, d'encrage qui me fait partir et revenir de la réalité. Planer à terre en quelque sorte. Aie, aie, aie, je commence à être un peu trop sensible. C'est peut-être sans être amoureuse, j'ai pas envie de chercher loin. Je me détache de lui, à regrets, mais être sur la pointe des pieds est pas très confortable. Je glisse mes doigts dans les tiens, toujours plus froids que les miens mais on l'habitude me gagne, je ne m'en rends presque plus compte.

      b e l a ; Oh, j'ai quelque chose d'important à te montrer, j'allais presque oublier ! Accompagnes-moi. S'il te plait. C'est pas trop trop loin en plus. Je te repaye un café et des cigarettes si tu veux. Non pas que j'essaye de t'acheter mais si ça aide à ta motivation...
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