La journée catastrophe ! À croire que le roi des démons m’en veut et à décider qu’aujourd’hui se serait le jour où il me casserait les pieds ! Et il a très bien réussi son coup ! D’abord, je me lève tranquillement, sans être en retard, puis je me dirige dans ma salle de bain pour prendre une douche. Et là, la bataille a commencé avec l’eau, mais elle l’emporta sur moi et je dû prendre un douche froide, non c’est même pas froid, c’est gelé !! Autant dire que j’ai pris la douche la plus rapide de ma vie –pourtant en temps normal je suis très longue-. Et bien sûr pour compléter ce magnifique épisode de douche gelée, en sortant à toute vitesse de la douche où je me transformais en glaçon, j’ai eu la magnifique maladresse de me ramasser lamentablement par terre en m’arrachant la peau de l’avant-bras contre la commode. Rien de trop grave heureusement, j’ai juste mis de la pommade puis un bandage et le tour est joué !

Bon après cet épisode de la salle de bain, je me suis dit que j’allais enfin pouvoir être tranquille et entamé une journée normale, mais j’ai vite compris que ma poisse ne faisait que commencer. Une fois toutes mes valises faites, j’en descends une et l’étui qui contient mon violoncelle, tout se passe bien. Je pars chercher ma guitare que je passe sur mon dos et ma deuxième valise et pendant ma nouvelle descente des escaliers, bam, une valise qui s’ouvre et tout son contenu qui se déverse sur les marches. Après avoir juré contre ce roi des démons qui me maltraite depuis ce matin, j’ai commencé à rassembler mes vêtements dans la valise, heureusement que personne ne vint à ce moment précis car il aurait eu l’occasion de voir à quoi ressemble mes sous-vêtements, c’est pas que ça me dérange mais si elle aurait proposé de m’aider là je me serais sentis gêné… Enfin une fois ma valise bien fermé –j’ai vérifié trois fois- me voilà en chemin vers le taxi puis en route vers l’aéroport.

Ah l’aéroport, nouvelle catastrophe dans ma journée. Donc une fois à l’aéroport avec mes valises plutôt lourde à transporter l’air de rien, je les poses non loin de moi et part me chercher une boisson au distributeur. J’opte pour un jus d’orange, quand je me retourne pour aller vers mes valises, une personne me bouscula et j’en reversai la moitié de mon jus d’orange sur moi –sur une robe blanche, je peux vous dire que c’est plutôt voyant…-. La personne s’excusa avant de s’en aller précipitamment.. Je la regardai partir puis essayai d’essuyer la tâche, mais même une fois séchée elle se voyait toujours. Quand je me levai car il fallait que je me prépare pour l’avion, je plonge alors la main dans la poche pour y prendre mon billet et mon passeport, dans ma poche j’ai bien retrouvé le passeport, mais pas le billet. Je fouille un peu paniqué la deuxième poche et toujours rien et là je comprends le but de la bousculade, me voler mon billet. J’ai essayé de retrouver la personne, mais elle a dû rapidement monter dans l’avion car je ne la vit pas. J’allai donc me renseigner à l’accueil pour un autre billet et il n’y avait pas de place libre dans un avion pour Londres avant deux jours, soit le surlendemain. J’appelai donc mon père pour lui expliquer la situation et qu’il me trouve un hôtel ou un endroit où je pourrais dormir, mais quand il me rappela il m’assura que tout était complet. Je râlai et il me conseilla d’aller chez un ami pas loin. Le seul qui me venu en tête fut Max…

En temps normal j’aurais appelé mon ami pour le prévenir, mais dernièrement j’avais essayé de le joindre tous les jours en vain. Oui ça fait peut être beaucoup tous les jours, mais j’avais contacté l’hôpital où il travaillait et il avait pris des congés, hors cela ne fait pas partie de ces habitudes et cette situation me fait penser qu’il a des problèmes. Et puis plus on m’évite, plus je m’impose pour savoir la raison de ce comportement. Je pris alors de nouveau un taxi et pris la route pour aller chez Max.

Quand j’arrivai devant chez lui je dis au taxi d’attendre avec mes valises, descendis et allai sonner. Après un moment la personne que j’attendais viens m’ouvrir en pantalon de pyjama et visiblement surpris de me voir sur le pas de sa porte. Je lui adressai un bonjour avec un sourire. Il me semblait un peu pale, mais si je venais de le réveiller cela pouvait s’expliquer. Il m’invita à entrer et je fis quelque pas dans l’entrée, sans fermer la porte derrière moi, car j’avais dit au conducteur du taxi d’attendre que j’en aurais pas pour longtemps avant de venir prendre mes valises –du moins je l’espérais-. Max me demandai s’il pouvait faire quelque chose pour moi et j’eus le réflexe de croiser mes mains et de jouer avec doigt quand je m’expliquai.

_Tu ne peux même pas imaginer la poisse que j’ai aujourd’hui ! En résumé je me suis transformé en glaçon sous la douche, je me suis arraché le bras contre une commode, un de mes valises s’est répandu dans les escaliers, une fois à l’aéroport je me suis fait volé mon billet, le prochain vol vers Londres n’est pas avant deux jours et bien-sûr pour parfaire le tout, tous les hôtels sont complets !

Oui c’était un bon résumé de ma « superbe » journée. Je n’étais pas du genre superstitieuse, mais en voyant mon lot de catastrophe en si peu de temps, je me demande si je ne serais pas passer sous une échelle ou rencontrer un chat noir ces derniers jours.

_Donc en conclusion, je me retrouve sans toit pendant deux jours et…

Je m’interrompu pour chercher mes mots, je n’aimais pas spécialement demander de l’aide comme cela et je ne savais comment formuler ma requête.

_Et je me suis dis que peut-être tu accepterais de m’héberger pendant ces quelques temps. Je me ferais aussi petite qu’une souris.

Je mis mes mains face à face de façon à mimer quelque chose de petit.

_Je ferais même aucune musique !

Max me connaissait depuis longtemps et il savait que je ne savais pas rester un jour sans faire de musique. J’avais besoin de ça, j’avais besoin de faire aller mes doigts sur les cordes ou les touches de mes instruments, j’avais besoin d’entendre la douce mélodie se répandre dans la pièce où je suis, j’avais besoin de m’évader en jouant. Je regardai mon ami dans les yeux et ajoutai.

_Bon après si tu ne veux pas de moi, j’essayerais de trouver un autre moyen…

Et à ce moment que je me demandai à moi-même « Quel moyen Alice ? Dormir dehors ? », c’est vrai que je n’avais personne d’autre à qui demander de m’héberger chez elle… Je fronçai les sourcils à chercher les autres moyens dont je pourrais avoir recours, mais aucun ne me vint à l’esprit. Je n’avais pas vraiment laisser l’occasion à mon interlocuteur de parler entre toutes mes paroles, j’attendis alors sa réponse en tirant sur les fils de mon bandage fait ce matin au bras.

corbeille.