the great escape
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Mais la vérité c’est que ça fait mal, alors on ment. • Jack

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Mais la vérité c’est que ça fait mal, alors on ment. • Jack Empty
MessageSujet: Mais la vérité c’est que ça fait mal, alors on ment. • Jack Mais la vérité c’est que ça fait mal, alors on ment. • Jack EmptyMer 21 Mar - 23:48


    •••••••••••••••••••••••••••••••••••••••••••••••••••••••••••••••••••••••••••••••••••••
    Drunk by Ed Sheeran
    Les êtres humains ont besoin de beaucoup de choses pour se sentir vivant : la famille, l’amour, le sexe. Mais la seule chose essentielle, c’est d’être en vie. Il nous faut un cœur palpitant ... Lorsque notre cœur est menacé nous réagissons de deux façons. Ou nous fuyons ou nous nous battons. Il y a une expression pour dire ça : le combat ou la fuite. C’est instinctif. Nous ne pouvons pas le contrôler ... En sommes nous capable ? "C’est une bonne chose d’avoir peur, ça prouve au moins qu’on a encore quelque chose à perdre. "

Sombrant lentement dans des ténèbres impétueuses, je n'arrivais plus à distinguer ce qui m'entourait, ni même à discerner ce que je faisais. Mes yeux s'étaient clos, me laissant vagabonder dans le noir, au milieu d'un espace que je ne connaissais pas et que je ne souhaitais pas connaitre. Mes oreilles ne m'apportaient plus aucun son et je n'avais plus la moindre idée de ce qui pouvait se produire. Quelques minutes auparavant j'étais accroupi dans une cabine entrain de m'en mettre plein le nez, histoire de pouvoir continuer la soirée dans un état convenable, même si je savais pertinemment que ce n'était qu'une pitoyable excuse et que j'avais juste un manque, une véritable dépendance. Comment avais-je pu finir ainsi ? Recroqueviller contre des toilettes pour me donner un minimum de plaisir, cette chose qui me permettait de me réveiller tous les jours et de m'endormir tous les soirs. Jamais je n'aurais cru pouvoir tomber aussi bas, touchant à présent les baffons du malheur et de la dépression, la seule chose qui me permettait encore de sourire était la défonce et l'alcool, si l'on devait également m'enlever ça, je ne donnerais pas chère de ma peau. Ma vie j'avais depuis toujours décidé de la vivre à fond, sans jamais devoir regarder en arrière, ne pas regretter mes actes et affronter la tête haute les conséquences, mais ça s'en était fini, maintenant je fuyais absolument tous, même les personnes à qui je tenais le plus et eux ne se doutais de rien. Ils pensaient simplement que j'avais besoin de souffler, de pouvoir respirer un peu loin de tout le monde, mais la vérité était tout autre et si je continuais ainsi je ne serais plus la quand ils finiront par s'en rendre compte. L'ivresse que je ressentais me permettait de ne plus ressentir grand-chose et finalement ce n'était pas si mal de se retrouver ici, prêt à décoller pour un monde inconnu qui serait peut-être plus beau que celui-ci. La réalité avait fait place à mes rêves et je finis par totalement oublier où je me trouvais, préférant aller me planquer un peu plus loin dans une prairie que j'avais longue fois arpenter plus jeune, c'était celle qui se trouvait non loin de chez moi, j'y venais quand je n'allais pas bien et lorsque je n'avais personne à qui parler. Finalement en y repensant je m'étais sentie isolé et seul une longue partie de ma courte vie et encore aujourd'hui un mur me séparait du reste du monde, un mur que je n'avais jamais essayé de détruire, peut-être parce que je me plaisais bien dans ma solitude, au moins il n'y avait personne pour venir me faire chier. L'alcool coulait dans mes veines, la fumée envahissait mes poumons et la poudre blanche jonchait mon nez, voilà la réalité, celle que je tentais de fuir par tous les moyens, mais je n'y arrivais pas, mon subconscient me ramenant toujours à cette terrible conclusion. Qu'avais-je donc fait au bon dieu pour qu'il me traite avec tant de sévérité, ma vie je l'avais passé à aimer et à morfler, voyant mes êtres cher mourir ou devenir des monstres, prêt à taper sur tout ce qui bouge, dont moi. Mon pays natal me manquait, mais je n'avais aucune envie de refouler cette terre que j'avais fuit tant de fois, par peur bien souvent et faire ce choix me tiraillait, car même si je l'avais quitté elle continuait de m'appeler. L'obscurité m'avait lentement enveloppé et je ne pouvais la combattre, il était tellement plus simple de la laisser se répandre lentement, m'emportant délicatement dans les songes les plus profonds. Dernièrement j'avais tenté de me battre, survivre face à ce fardeau que j'avais laissé s'accrocher à moi, mais pour une fois j'aimerais pouvoir choisir la facilité, après tous ne serait-ce pas plus simple pour tout le monde ? Que j'accepte de rendre les armes, que je lâche totalement prise et que je finisse ma course. L'obscurité avait laissé place à un écran, un écran géant ou défilait des centaines d'images par minutes, un écran que j'avais fixé mainte et mainte fois, car c'était celui du cinéma que j'avais l'habitude de fréquenter durant mes longs mois solitaires. Il avait été mon compagnon d'ennuis et je ne sais pas ce que je saurais devenu sans lui. Il m'a à la fois donné les plus grandes peurs et les plus grandes joies, m'éblouissant à chaque fois, me surprenant, me faisant rêver les yeux ouverts. J'arrivais encore à me voir fuyant le domicile familiale ou l'odeur devenait nauséabonde pour venir me réfugier ici, dans le noir quasi-total, là où personne ne pouvait venir me chercher, me trouver. Les films avaient toujours été pour moi une délivrance, une fenêtre sur le monde que l'on pouvait dépasser, explorer et surtout admirer. Qu'étais-je entrain de devenir ? De nombreuses questions pouvaient se poser, mais j'étais incapable d'y répondre et d'ailleurs je n'en avais pas la moindre envie. Enfaîte la seule chose dont je rêvais toutes les nuits c'était de vivre, vivre une vie que j'aimerais et que rien ne viendrait gâcher, une vie à la fois belle et remplie de bonheur, mais aux dernières nouvelles c'était loin d'être ça et je ne pouvais plus le supporter. À quoi bon se battre si c'est pour perdre dans tous les cas, autant finir par se rendre et dire au revoir une bonne fois pour toutes. Pourtant, une personne aurait été contre ça et c'est peut-être grâce à elle que je suis encore là en ce moment, entrain de sombrer, mais apercevant encore une infime lumière prête à me porter secoure. Elle avait été tous pour moi et je regrette encore tous les jours passer sans elle, je ne ressentais pas de la responsabilité, mais de la haine, une hargne féroce prête à faire du mal. J'aurais aimé pouvoir la serrer à nouveau la serrer dans mes bras, lui dire combien je l'aimais, mais mon seul moyen était d'aller la rejoindre de l'autre côté et je suis sûr que je ne serais pas accueilli par un câlin, mais plutôt par une gifle. Je ne savais pas si je retrouverais le courage de devoir affronter cette vie que je détestais au plus haut point, mais peut-être valait-elle le coup d'être défendu, de devenir autre chose. La lumière se faisait de plus en forte, les sons résonnaient à nouveaux et la douleur était là, se propageant dans tous mon corps, l'engourdissement, la répulsion, tous me revenait. Un visage floue, une silhouette étrangère, la porte grande ouverte, je n'étais plus tous seul et surtout quelqu'un m'avait trouvé, malheureusement c'était dans un état déplorable. Ma tête n'allait pas tarder à exploser et j'avais un surprenant mal de joue, qu'avait-il bien pu se passer, je ne comprenais plus rien à la situation, aussi étrange qu'elle le soit. La sueur perlait sur mon front et j'aurais tous donné pour un peu d'eau, ma vision quand à elle avait toujours autant de mal à s'acclimater au néon qui éclairait l'endroit, mais j'arrivais déjà à deviner que j'avais affaire à une femme, blonde si je n'étais pas devenu soudainement myope. Je n'osais même pas imaginer la disposition dans laquelle je me trouvais, j'avais fait fort ce soir. « Ca va aller je ... » Mais à peine avait-je essayé de me soulever que je retombais déjà. Finalement j'avais peut-être besoin d'un coup de main.
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Mais la vérité c’est que ça fait mal, alors on ment. • Jack Empty
MessageSujet: Re: Mais la vérité c’est que ça fait mal, alors on ment. • Jack Mais la vérité c’est que ça fait mal, alors on ment. • Jack EmptyLun 26 Mar - 18:38

❝ i'm out of touch, i'm out of love, i'll pick you up when you're getting down. ❞
« A la nouvelle présidente ! » Giusy éclata de rire avant que je ne me lève ma propre coupe, la faisant tinter contre la sienne. « Et à son nouveau bras droit ! » répondis-je avant d’avaler une gorgée de champagne. La nouvelle de mon élection en tant que présidente des Epsilons avait été l’une des rares bonnes nouvelles en cette période de trouble. Le souvenir de la fusillade n’était pas si loin, même deux mois après, je savais que nous étions tous dans le même état d’esprit : vouloir aller de l’avant mais avoir du mal à y parvenir. Je ne faisais pas exception à la règle. L’annonce était tombée quelques jours plus tôt et en tant que meilleure amie qui se respecte, Giusy avait tenu à m’emmener célébrer ça. D’ordinaire j’aurais refusé – ces temps-ci, j’étais plutôt du genre à rester cloîtrée chez nous – mais elle avait fini par trouver les arguments pour me convaincre. Et puis ce n’était pas tous les jours que la tête du duo montrait un désir irrépressible d’aller danser, qui étais-je pour lui refuser ce plaisir ? Nous nous étions retrouvées au Endup, le rendez-vous quotidien des étudiants. Malgré l’heure avancée, nous n’avions pas encore besoin de hurler pour nous faire entendre, la musique ne couvrant pas suffisamment nos deux voix. En même temps, vu la puissance de la mienne, même avec la musique à fond toute la boîte aurait pu m’entendre si je l’avais voulu. Giusy but une nouvelle gorgée avant de m’accorder son regard malicieux, celui qui veut dire ma fille balance les potins. « Alors avec Cameron ? » fit-elle en haussant les sourcils de manière très suggestive. Je roulais des yeux, moitié amusée moitié exaspérée. C’était elle qui m’avait encouragée à aller le voir après la fusillade malgré la manière dont s’était terminé notre dernier échange. « Me lance pas ce regard, Giusy, je te jure que je ne t’ai rien caché, je t’ai dit tout ce qu’il s’était passé. On a parlé et voilà, maintenant on est juste amis. » Juste amis. Mon œil ouais. Mon cœur battait toujours la chamade dès qu’il passait près de moi, alors à moins que ce soit ce qu’on ressente avec un ami, je devais être passée complètement à côté. « Et avec Ethan… ? » Je poussai un soupir ennuyé avant de lui adresser une mine soucieuse. Parlons-en d’Ethan, Ethan qui n’avait eu aucun problème à me confier ses sentiments à mon égard. Je sors d’une fusillade, je perds mon petit-ami qui se fait tirer dessus et dans la foulée mon meilleur ami m’avoue qu’il est amoureux de moi. Dans le genre chanceuse je me posais là. « Rien, je ne veux pas y penser et je préfère faire comme s’il ne m’avait jamais rien dit ! » répondis-je avec véhémence. Elle esquissa un sourire qui signifiait clairement qu’elle n’en croyait pas un mot. Pour me donner une certaine contenance – et parce que j’avais dans l’espoir que quelques secondes de silence nous fassent changer de sujet – j’avalai ma coupe de champagne d’une traite. « Quoi ?! On est là pour s’amuser oui ou non ? En plus à part nous il n’y aucun Epsilon, personne ne saura que leur présidente est une ivrogne ! » fis-je en riant. Je posai mes Louboutins au sol avant de me lever de mon siège. Je rabaissai ma robe qui avait la fâcheuse tendance de remonter sans cesse, dévoilant un poil trop de peau. « Je reviens » annonçai-je avant de me faufiler dans la cohue, jouant des coudes pour atteindre les toilettes. « Hors service », indiquait le panneau posé sur la porte. Great. Quelqu’un pointa du doigt les toilettes des garçons et je suivis la direction. Génial, partager mes toilettes avec des malpropres, et après on s’étonnait que je n’aille jamais en boîte. La Rosebury-Baxter valait bien mieux qu’une boite bruyante puant la transpiration. Avec toute la dignité dont j’étais capable, j’entrai dans les toilettes baignées d’une odeur nauséabonde. Je comprenais mieux pourquoi celles-ci étaient vides. Je m’approchai du miroir, passant négligemment une main dans mes cheveux, tentant assez vainement de les recoiffer. Depuis que je les avais coupé, ils avaient une nette tendance à partir dans tous les sens, mais rien que pour la mine horrifiée de ma mère en la voyant, je ne regrettais absolument pas mon envie soudaine. De ma pochette je sortis mon éternel rouge à lèvres Chanel écarlate, peignant soigneusement mes lèvres avant de les pincer brièvement, appliquant la couleur partout. Je le rangeai avant de faire claquer mes talons au sol, prête à repartir. Un gémissement me fit tourner la tête, affichant un air suspicieux sur mon visage tandis que je m’approchais de la cabine. De ma main, je poussai la porte qui s’ouvrit, révélant ce qui devait probablement être un étudiant, dans un état assez lamentable. Il semblait à moitié inconscient. Je l’observai quelques secondes, tentant de choisir entre le laisser ici ou l’aider. Apparemment ma grande bonté me perdra. « La Terre à la Lune ? » fis-je, ne récoltant pour toute réponse qu’un autre gémissement. Bon… Je m’abaissai, me mettant à sa hauteur, c'est-à-dire presque par terre. « Allez, la Belle au Bois Dormant, on se réveille c’est pas le moment de dormir. » J’accompagnai ma réflexion d’une petite claque sur sa joue. Les mauvaises habitudes ont la vie dure, cqfd. Il tenta de se lever, un vain essai qui n’aboutit pas. Ca va aller qu’il me dit. T’as raison mon gars, t’es juste la tête contre la porte de toilettes dans une boîte à moitié inconscient. Clair que tout va bien. « C’est cela oui. » J’agrippai son bras, essayant de le tirer pour qu’il se lève. Je n’obtins aucun résultat et je poussai un soupir. Je lui donnai une nouvelle tape sur la joue, en règle générale ça marchait plutôt bien sur les bourrés. Tandis qu’il remuait, tentant à nouveau de se lever, j’aperçus une petite pochette. Ah, oui, forcément si je tombe sur les drogués en même temps j’ai pas fini. J’avais le chic pour toujours tomber sur les bons moi. Ma générosité me perdra. « Ecoute l’ami, j’ai autre chose à foutre de ma vie que d’aider un drogué, hein, j’ai déjà largué mon mec à cause de ça, je vais pas me mettre à porter secours au premier inconnu en boîte, faut pas pousser. Alors tu lèves tes fesses et tu vas…faire je ne sais quoi, boire, ou ce que tu veux. De l’eau. Boire de l’eau. » fis-je en l’aidant une nouvelle fois à se relever. La tentative aboutit cette fois – les miracles existent, apparemment. Bon, ce n’était pas grandiose, le pauvre était en train de tituber tel un ivrogne, les paupières toujours mi-closes, mais enfin il n’était plus dans le doux bien-être de l’inconscience – du moins l’imaginais-je, personnellement je restais le plus possible de toute drogue – ce qui représentait un bon départ. Quelqu’un entra et nous lança un regard suspicieux. Je lui fis mes gros yeux – ceux qui sont censés terrifier tout le monde mais qui finit par faire rire tout le monde. « Sans commentaire. Allez viens la Belle au Bois Dormant. Non, pas par là, non, dans l’autre sens, voilà, c’est ça, vers le lavabo, t’as tout compris mon gars. »
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Mais la vérité c’est que ça fait mal, alors on ment. • Jack Empty
MessageSujet: Re: Mais la vérité c’est que ça fait mal, alors on ment. • Jack Mais la vérité c’est que ça fait mal, alors on ment. • Jack EmptyMer 28 Mar - 21:00

Jamais je n'aurais cru pouvoir terminer ainsi, dans un tel état que je n'arrivais même plus à me tenir debout sans l'aide de quelqu'un. D'ailleurs je me demandais bien qui avait la bienveillance et la bonté de me venir en aide au lieu de me laisser croupir contre cette cuvette, là où finalement se trouvait ma vraie place, car je ne méritais pas mieux. Même si la lumière des néons m'aveuglait et que je gardais les yeux à demi clos j'arrivais à distinguer une jeune fille élancer qui après m'avoir mis une ou deux claques essayait à présent de me lever. Pas facile pour un gabarit tel que le sien. La sueur perlant sur mon visage, je prenais petit à petit conscience de ce qui s'était passé et à quel point j'avais de la chance d'être encore vivant adosser à cette porte. Malgré-tout ma tête me faisait un mal de chien et les paroles que débitait la jeune femme à mon encontre n'arrangeait rien, d'ailleurs je n'en pipais absolument rien, mais fort heureusement je réussis à saisir mot, de l'eau, voilà qu'elle venait d'avoir une superbe idée. Saisissant à nouveau ma main puis mon bras elle réussie à me hisser sur mes jambes encore tremblante et prête à céder à tous moment. En espérant que cela ne soit pas pour tous de suite. Moi qui il n'y a même pas quelques jours m'était promis de lever le pied et d'arrêter de faire le con, du moins pour quelques temps, je n'avais pas réussi à tenir bien longtemps. Je ressentais à la fois une terrible sensation de honte et de culpabilité, jamais je n'aurais pu penser qu'un jour j'ai besoin de l'aide de quelqu'un pour réussir à tenir debout. En plus de ça il avait fallu que je tombe sur une fille, qui plus est semblait mignonne, par contre moi avec ma tête de gagnant j'aurais préféré ne pas avoir à mer regarder dans un miroir, je me saurais moi-même effrayer. Titubant encore sous l'effet de l'alcool j'essayais d'aligner un pied devant l'autre, mais c'était sans compter sur mon équilibre précaire, d'ailleurs le chemin qui menait jusqu'au lavabo sembla duré une éternité alors qu'il ne se trouvait qu'à quelques mètres. Le regard flou et fuyant j'avais de plus en plus de mal à garder connaissance, mon corps me faisait mal et j'aurais préféré continuer à agoniser dans un coin, un coin ou personne ne me trouverais. C'était un brin suicidaire, mais au moins on me ficherait la paix et je pourrais continuer à ruminer mes actes totalement débiles. Pourtant voilà que j'avais été ramené à moi par une fille que je ne connaissais absolument pas et qui était prête à m'aider, chose plutôt rare de nos jours, surtout lorsqu'il s'agit de porter secours à un drogué qui est entrain de se tuer à petit feu. Regardant l'eau s'écouler, je n'étais pas sur d'en vouloir, préférant boire un truc plus fort, un truc qui me remettrait d'aplomb, ou du moins qui m'aiderait à fuir cet endroit. D'ailleurs ou étais-je ? J'étais tellement dans les vapes que j'avais fini par oublier l'endroit où je m'étais rendu ce soir, faut dire qu'il me semble que j'avais déjà bien attaqué les bouteilles avant de venir. L'alcool était devenu pour moi une échappatoire, quelque chose qui me permettait d'évacuer tous les tracas et de souffler durant quelques temps. Malgré tous je consentis à m'abaisser et à avaler deux ou trois gorgées d'eau et même si ce n'est pas un verre de vodka ça faisais du bien. Relevant la tête je me passais une main sur le visage et fini par constater les dégâts subis au cours de la soirée. Le miroir me répercutait une image de moi que je ne connaissais pas et que j'aurais préféré ne jamais rencontrer. Les yeux rougis, de longues cernes et un visage bouffi j'aurais réussi à faire fuir n'importe qui, sauf peut-être la jeune femme qui se trouvait à côté de moi. D'ailleurs que pouvait-elle encore bien faire ici ? « Désolé pour ce spectacle, j'ai pas l'habitude qu'on réussisse à me voir dans un tel état. » La moindre des choses était de s'excuser, après tous peut-être que sans elle je serais encore au fond de ces toilettes malpropres entrain de trembler et de m'enfoncer. « Et merci, c'est gentil d'être resté et de m'avoir aidé, même si je pense qu'entre nous deux celle qui ressemble le plus à la belle au bois dormant serait plutôt toi. » Malgré un mal de crane toujours aussi sévère je réussissais quand même à aligner mes phrases les unes derrières les autres, par contre mes pieds j'en étais pas sûr. Comment allais-je faire pour réussir à me tirer d'ici si je n'étais pas capable de marcher sans l'aide de quelqu'un ? Ça m'apprendra à m'en mettre autant dans les narines. M'agrippant au rebord du lavabo j'essayais par tous les moyens possibles de ne pas retomber sur le carrelage, malheureusement c'est ce qui fini par arriver. M'adossant à ceux-ci j'essayais de ne pas croiser le regard de celle qui m'avait porté assistance, j'étais déjà assez couvert de honte comme ça pour en plus commencer à lui faire de la peine, si c'était le cas, j'avais le droit au bouquet final de cette soirée interminable. J'avais du mal à croire ce qui se passait, c'était quand même insolite, moi qui croyais que jamais je ne saurais tomber aussi bas que certaines personnes j'étais rendu à essayer de reprendre mes esprits sur un sol glacer en compagnie d'une fille qui ne tarderais sans doute pas à s'en aller, me laissant en compagnie de mes vieux démons. Finalement ce n'était peut-être pas plus mal, au moins je serais seul pour me repentir et essayer de me raisonner, même si je savais le combat perdu d'avance, après tous je l'avais déjà mené mainte et mainte fois, en vain. Fixant un point se retrouvant sur la porte qui se trouvait face à moi j'essayais de comprendre comment j'avais pu finir dans un tel état. La réponse je la connaissais déjà et elle s'appelait Blythe, mais si c'était réellement le cas alors j'étais inguérissable, je devais juste être prêt à surmonter une vie remplie de malheur et de solitude. Quelques-fois je me surprenais à souhaiter voir arriver des happy end, ces scènes de film ou l'on voit que finalement tous fini bien et qu'il ne fallait pas se tracasser durant toutes la durée de la séance. Malheureusement je savais cela impossible et il fallait que je me débrouille autrement, que je trouve une solution pour sortir de ce tourbillon infernal qui avait fini par tous me prendre et à m'éloigner loin de ce que j'étais avant, ce jeune australien venant retrouver un être cher de l'autre côté du monde. « Tu peux partir si tu veux, c'est pas la peine que tu continues à me voir dans cet état, ça devrait aller maintenant. » Je venais de lever la tête en direction de la demoiselle qui m'était venu en aide et dont j'ignorais encore le nom. Maintenant que l'alcool redescendait petit à petit et que le calme avait repris j'arrivais nettement à voir mon interlocutrice et c'était loin d'être désagréable, d'ailleurs je ne m'étais pas trompé sur grand-chose. « Enfaite moi c'est Dawson, enchanté d'avoir fait ta connaissance. »
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Mais la vérité c’est que ça fait mal, alors on ment. • Jack Empty
MessageSujet: Re: Mais la vérité c’est que ça fait mal, alors on ment. • Jack Mais la vérité c’est que ça fait mal, alors on ment. • Jack EmptyMar 3 Avr - 19:31

❝ Let's start from the very start cause i can see by your eyes you're wasted ❞
Et le voilà qui se retrouvait à me faire des excuses pour son comportement très peu digne d’un homme de son âge. J’avais toujours eu un peu de mal avec ces personnes qui se bousillaient volontairement la santé, la vie, et tout ce qui va avec. Je suis sûre qu’il était impuissant, en plus – il paraissait que la drogue agissait aussi sur ce domaine, même si personnellement je n’avais jamais eu de problèmes avec Cameron. Plutôt du genre à brûler la vie par les deux bouts, je n’en virais pourtant pas à l’excès, contrôlant avec attention mes faits et gestes, à quelques rares exceptions près. Plus encore avec la fusillade, je m’étais rendue compte à quel point la vie était un don du ciel, un cadeau précieux qu’il ne fallait jamais au grand jamais gâcher de quelque manière que ce soit. Le credo live fast die young n’était définitivement pas le mien et je ne cachais pas mon mépris envers ceux qui l’appliquaient au quotidien. Aussi, et je le montrais ouvertement, j’affichais une mine quelque peu dédaigneuse face à cet énergumène à moitié inconscient dans une toilette ignoble d’une boîte qui n’avait pas vraiment retenu mon attention. N’était-il pas regrettable de gâcher une vie déjà bien souvent réduite en se poudrant le nez avec un peu trop d’empressement ? Pour ma part, j’avais très peu de vices, je buvais, fréquemment même, mais en quantité généralement raisonnable et pour des motifs festifs, jamais seule dans mon coin. Je fumais à l’occasion des cigarettes, mais je n’avais jamais touché à quelconque autre substance plus dure. Pas même un petit joint de temps en temps. J’estimais n’avoir pas besoin de ça pour rendre ma vie intéressante et j’avais un peu de pitié pour ces personnes qui n’étaient pas capables de faire comme moi, à commencer par Cameron. Et dire que je pensais l’avoir sorti de tous ses anciens vices, mon dieu, je devais vraiment avoir adopté la parfaite politique de l’autruche pour le coup, on fait semblant de ne rien voir et à force de faire semblant on finit par ne plus rien voir du tout, pas même ce qui est sous son nez. Adossée au mur à côté du lavabo, j’observai l’inconnu du jour s’asperger d’eau dans l’espoir de recouvrer ses esprits. Ma bonté me perdra. L’envie de quitter les toilettes s’imposait de plus en plus à moi, et j’hésitais même à le laisser en plan. Mais enfin, cinq minutes de plus ou de moins, à tous les coups la Giusy se faisait draguer et ne remarquerait même pas que j’étais absente. Ca ne m’étonnerait même pas. Je reportais mon attention sur les excuses du drogué de service, inclinant légèrement la tête dans vague signe de reconnaissance. « J’espère pour toi, ça deviendrait lassant de toujours te voir à moitié inconscient dans des toilettes, dégueulasses, au passage. Pas très flatteur, je dois l’avouer » répliquai-je, un peu plus vivement que je ne l’avais voulu. Le pauvre, il était déjà six pieds sous terre, moi je l’enfonçais un peu plus, mais malheureusement j’avais à l’occasion un peu de mal à faire preuve de ma compassion pourtant légendaire. Lorsqu’il me déclara que ce serait plutôt moi la Belle au Bois Dormant, j’eus envie de lui répondre que non, try again, moi c’est Wendy, la fille qui ne voulait pas grandir, c’est dommage pour toi tu t’es trompé de Disney mais il ne comprendrait probablement pas le sarcasme dans son état. Ca me manquait, parfois, de ne pas pouvoir faire profiter la foule de mon humour un peu particulier. Enfin, j’aurais d’autres occasions de le faire, de préférence pas ici et pas avec lui, si je pouvais l’éviter. Je venais peut-être de lui donner un coup de main franchement pas inutile mais je ne venais pas pour autant de devenir sa meilleure amie, dieu merci. De toute façon, des meilleurs amis, j’en avais un tas, pas besoin d’allonger la liste avec le drogué de service. « Je t’en prie. J’aime bien porter secours aux damoiselles en détresse. » répondis-je avec une petite touche d’humour très Jacquelinienne. « Peut-être, m’enfin ce n’était pas moi qui étais à moitié inconsciente la tête dans la cuvette des toilettes, donc j’imagine que le surnom ne te va pas si mal. » Bien malgré moi, je me forçais à adopter une attitude gentille, douce, et compatissante à mille lieues de mon réel état d’esprit. Et prise dans un élan de générosité, je tentais même un semblant de conversation alors qu’en réalité, je me fichais royalement de lui parler. Ouais, une vraie Mère Térésa cette Jack, je sais bien. Alors que je pensais, dans ma grande naïveté, qu’il avait une bien meilleure mine – enfin c’était vite dit, il avait toujours l’air d’un cadavre, but still, en un peu meilleur état – il tenta vainement de s’agripper au lavabo avant de se retrouver dieu seul sait comment sur le carrelage. Oh seigneur, en plus je tombe sur le plus boulet de tous les drogués de la boîte, je pense que dieu a un humour au moins aussi pourri que le mien. Et alors même qu’il semblait de nouveau en très mauvaise posture, il m’offrit généreusement de partir. Bah oui, bien sûr, t’es à deux doigts de claquer sur un carrelage dans des toilettes qui puent la mort et en plus je vais te laisser te démerder tout seul comme un con. « Tu sais que si tu crèves, on peut m’accuser de non-assistance à personne en danger ? Grâce à toi je suis déjà bien trop impliquée dans tes délires de drogué alors tant qu’à faire, j’imagine que je peux rester un peu plus longtemps » répondis-je avec une moue dédaigneuse. Je jetai un rapide coup d’œil à mon reflet dans la glace, qui me renvoya l’image d’une grande blonde au maquillage et à la tenue impeccable. Mon égo remonté à bloc, je me tournai vers.. Dawson, donc, toujours au sol. « Je suis dépitée de voir qu’on ne me reconnaît pas. Jack. Rosebury-Baxter. T’as déjà sûrement entendu parler de moi si tu vas à Berkeley. Je voudrais te dire que c’est réciproque mais j’ai un peu de mal à être enchantée de porter secours aux drogués de la ville. » Il allait falloir que je m’adoucisse, ma dernière remarque frisait la méchanceté. Pour un peu, je rejoindrais presque la La Tour Dubois au summum de la mean bitch – quoiqu’en fait non, elle avait un peu trop d’avance sur moi pour le coup. « Ca t’embêterait beaucoup d’essayer de te relever ? C’est pas que j’apprécie pas de te voir sur le carrelage hein, don’t get me wrong, mais j’ai l’impression de parler dans le vide et c’est légèrement perturbant. »
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Mais la vérité c’est que ça fait mal, alors on ment. • Jack Empty
MessageSujet: Re: Mais la vérité c’est que ça fait mal, alors on ment. • Jack Mais la vérité c’est que ça fait mal, alors on ment. • Jack EmptyDim 8 Avr - 13:22

J'avais oublié, tourner en rond trop longtemps, ne voulant absolument pas voir ce que j'étais entrain de devenir, préférant me mentir et me dire que cela finira par passer, mais c'était tout le contraire. J'étais perdu, depuis déjà quelques temps je ne savais plus où j'allais, ce que je faisais et finalement je remarquais que cela avait été dans un mur que je fonçais, mais je m'étais bandé les yeux et ne l'avait pas vu me barrer la route ? À présent j'étais seul, assis dans des toilettes dégueulasse, affubler d'ayons et avec pour seul compagnon une jeune femme qui ne souhaitait pas être là et qui n'avait trouvé qu'à me faire la morale. Comme si je ne savais pas à quoi je m'exposais. Après tous la mort avait été un semblant de compagnon tout au long de ma vie, prenant aux grès de ses humeurs les êtres qui m'était le plus cher, en commençant par ma mère. La solitude elle, avait été une compagne, ma première amie, celle qui m'avait suivi durant des années et qui encore aujourd'hui se trouvait ici, tout près de moi, me rappelant à quel point je me sentais isolé, loin de chez moi et loin de tous. Cette soirée j'aurais préféré la passer entourer de mes amis à profiter un maximum de cette vie que j'avais déjà trop gâché. Au lieu de ça je venais de me réveiller dans une cabine de chiottes avec un mal être que je n'avais jamais connu auparavant. Dernièrement je n'étais plus que l'ombre de moi-même, vagabondant dans les couloirs de l'université avec un trop plein d'alcool dans le sang, je savais pertinemment ce que j'avais et ce que je devais faire pour y remédier, mais je me voulais la face, n'arrivant pas à accepter la vérité qui me faisait face. Qui aurait pu penser que je finirais ainsi après trois ans passés ici ? Pas moi en tout cas, surtout qu'à la base mes raisons d'asiles n'était que sentimentale, après tous je ne souhaitais qu'une chose, pouvoir aimer, mais c'est à cause de cela que la descente aux enfers fut brutale, me brisant totalement. Bien sûr cela ne s'est pas fait du jour au lendemain, je pensais quand même pouvoir vivre une vie classique comme celle que j'avais menée à Sydney, mais je me trompais, car ici ce n'est pas exactement pareil. Je n'arrivais plus à voir, tout avait fini par s'obscurcir, me laissant errer seul dans les limbes les plus sombres. La peur elle-même avait décidé de m'abandonner, j'avais l'impression de ne plus rien ressentir, de ne pas souffrir alors que je venais de passer à deux doigts du néant totale, bien que j'avais déjà la nette sensation de déjà mis trouver. Le regard vide je ne savais plus ce qu'il convenait de faire, ma vie depuis ses dernières années avaient été une succession de délire en tout genre qui avait fini par me mener ici, au pied de ce lavabo la tête entre les mains essayant de trouver des réponses à mes questions. J'étais totalement perdu et personne n'était là pour m'aider à retrouver ma route, celle que j'avais quitté préférant vagabondant sur des chemins pourtant parsemer d'embuche. Il y avait bien cette jeune femme qui venait de me retrouver, mais j'avais la nette impression qu'elle ne souhaitait pas rester ici à écouter les histoires d'un pauvre type au bord du précipice, d'ailleurs pourquoi ne pas sauter une bonne fois pour toute ? Surement parce que je m'accrochais ce à quoi je tenais le plus, ma vie, même si je l'avais malmené je ne pouvais l'abandonner, elle était bien trop précieuse après tout. « Ouais j'ai eu de la chance que cela ne soit pas la plus jolie fille de l'université qui est ouverte la porte, j'aurais eu l'air encore plus con. » Je n'étais pas très franc, car je ne le pensais pas, mais lorsqu'on décide de me faire des remontrances je n'arrive pas à ne pas répliquer. La tête toujours aussi lourde, j'avais bien du mal à résister à l'inconscience, celle qui m'avait déjà emporté bien trop de fois, mais non pas maintenant, je ne pouvais encore une fois m'étaler sur ce carrelage froid que je venais de côtoyer. Dans de tel moment je n'arrêtais pas de me demander pourquoi j'avais quitté l'Australie, cette terre même où je vivais une vie tranquille et où j'avais fini par aimer. Si j'étais resté là-bas aurais-je fini dans un tel état ? Non je ne pense pas et je le regrette tous les jours. Il est vrai que personne ne m'attend à l'aéroport, que j'ai déçu absolument tous ceux pour qui je comptais un minimum, mais en ce moment même ce ne sont pas des regrets que j'éprouve, ce sont des remords. « Alors les demoiselles en détresse te doit une fière chandelle. » Un petit sourire au coin des lèvres, je commençais à ressentir une certaine sympathie envers cette fille que pourtant je ne connaissais absolument pas. Malgré tous je trouvais son humour potache assez sympa. « C'est vrai, au final je trouve qu'il ne me va pas trop mal. Il ne me manque plus qu'une longue chevelure blonde et une jolie robe. » Vu l'état dans lequel elle m'avait retrouvé je préférais encore la jouer burlesque qu'autre chose. Qu'aurais-je fait si cela avait été quelqu'un que je connaissais, une personne qui ne pouvait qu'ignorer ce que je m'infligeais, que j'étais devenu totalement accro à une substance que l'on nous avait pourtant appris à tant redouter ? Bien sur je ne pourrais jamais le savoir, mais rien que le fait d'y penser me faisait frémir, il fallait vraiment que je sorte la tête de l'eau, que je me décroche de cette enclume qui m'avait noyé. « Si je crève comme tu le dis, personne ne saura que tu t'es trouvé ici étant donné que comme tu peux toi-même le constater nous sommes seules, il n y a personne à l'horizon, mais si tu souhaites rester je ne vais pas t'en empêcher, cela me fait de la compagnie, en espérant que je ne crève pas tous de suite. » Un sourire cynique sur le visage j'arrivais encore malgré mon état à être le mec le plus irritant à la ronde. Depuis mon arrivée sur le sol américain j'avais changé et malheureusement ce n'était pas en bien. « Désolé de te décevoir, mais je n'ai jamais entendu parler de toi Jack, c'est peut-être parce que j'étais trop occupé avec mes délires de droguer. » C'est moi ou alors elle commençait vraiment à devenir méchante dans ses remarques, ce n'est pas ça me touche, mais quand même je suis un étranger, elle est ou l'hospitalité américaine, à oui c'est vrai y en a pas. « Enfaite Jack c'est le diminutif de quoi ? » À moins que ses parents ait été des mordus du célèbre squelette de Disney je ne voyais pas à quoi cela pouvait renvoyer. C'était un peu de la curiosité déplacer, mais il fallait bien tenir la conversation. La voyant s'agacer de me voir assis par terre j'attrapais le rebord du lavabo par précaution et me relevai tranquillement, évitant de trop forcer. Elle qui quelques minutes auparavant se plaignait de s'adresser à l'homme invisible était servi. « Voilà mademoiselle Roseburry-Baxter me voilà debout, mais si tu veux que l'on sorte d'ici je vais surement avoir besoin d'un petit coup de main. »
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Mais la vérité c’est que ça fait mal, alors on ment. • Jack Empty
MessageSujet: Re: Mais la vérité c’est que ça fait mal, alors on ment. • Jack Mais la vérité c’est que ça fait mal, alors on ment. • Jack EmptyDim 15 Avr - 20:34

❝ we stumble into our lives, reach for a hand to hold.❞
Ma générosité avait ses limites, comme bien souvent. Généreuse, mais pas trop, on pouvait remercier la mère Aimee qui dans sa grande mansuétude ne manquait jamais de me rappeler qu’on ne mélangeait pas les torchons et les serviettes ? Des sans-domiciles dormaient dans le froid ? Tant pis pour eux, ils n’avaient qu’à pas être nés du mauvais côté de la barrière. Ah oui, question bonté, la mère Rosebury se plaçait là. Fort heureusement j’avais été dotée d’un peu plus d’humanité qu’elle et en règle générale je tentais d’aider mon prochain, autant que faire se pouvait. Sauf que, pour moi, aider son prochain, ça ne voulait pas forcément dire faire ami-ami avec le premier drogué venu. Mais comment est-ce qu’on pouvait choisir de foutre sa vie en l’air à coup de cachets, sérieusement ? Ca me rendait dingue. Et même s’il est vrai que je ne me montrais pas forcément la plus aimable au monde, je venais quand même de quasiment lui sauver la vie, il aurait pu faire preuve d’un peu de gratitude, non ? Au lieu de ça, il me balançait de but en blanc que j’étais moche. Enfin, pas tout à fait, mais le concept était le même. Il aurait bien mérité que je le laisse crever dans ses toilettes, le salaud. Apparemment à l’article de la mort mais capable de me balancer ses répliques en pleine figure du tac au tac. C’était bien la peine de lui prêter secours. Je lui adressai mon regard le plus noir – tout le monde me disait que j’avais juste l’air débile en faisant cette tête, mais moi j’étais persuadée que si, si, le message passait bien, Jack n’était pas contente – et décidai de le gratifier de mon indifférence la plus totale. Oh non, la Rosebury-Baxter ne s’abaissera pas à lui répondre en tentant de justifier le pourquoi du comment elle était belle. En plus d’être drogué, le pauvre fou devait être aussi aveugle, ça aurait expliqué beaucoup de choses. Mon indifférence ne dura toutefois pas longtemps. Piquée au vif, vexée que l’ on me réponde de cette manière, je finis par avoir envie de lui répondre, malgré tout, pour lui fermer son clapet de drogué. « T’as pas besoin d’être trouvé par la plus belle fille de l’université pour avoir l’air con si ça peut te rassurer, t’y arrives déjà devant moi. » répliquai-je vivement. Jack pas contente, Jack sort les crocs, règle numéro une. S’il me lançait encore une remarque, une seule remarque désobligeante, je partirais et je le laisserais se débrouiller tout seul et tant pis s’il y restait, cadet de mes soucis, ma meilleure amie m’attendait – ou pas, d’ailleurs – et j’avais mieux à faire que de régler les problèmes d’un accro. Merci, j’avais déjà mes problèmes, pas besoin d’en rajouter. « Ouais, faut croire, remercie ma grande bonté d’âme, pas sûre que qui que ce soit d’autre se serait préoccupé du pauvre gars inconscient dans une cabine dégueulasse. » Non seulement il me devait une fière chandelle, mais en plus je me ferais un immense plaisir de le lui rappeler si un jour je venais à le recroiser, ce qui me semblait néanmoins peu probable étant donné que nous n’avions certainement pas le même cercle d’amis, encore moins de connaissances et que pour sûr, il ne faisait pas partie de ma confrérie et qu’en plus je n’avais pas spécialement envie de devoir lui porter secours une nouvelle fois, ou même de réfléchir à comment il pourrait me renvoyer l’ascenseur. « Ca, ça peut se négocier facilement, je suis sûre qu’une drag-queen sera ravie de te rendre service » lançai-je, moqueuse. Au moins monsieur Dawson semblait avoir un peu d’humour, je n’avais pas tout perdu. L’espace de quelques secondes, je tentai de le visualiser avec une robe, une perruque et des talons et l’image tout à fait cocasse mit quelques secondes à se dissiper dans mon esprit. Je songeai avec amusement qu’un jour où Augusto me rendrait dingue – je n’aurais pas à attendre bien longtemps, c’était devenu son sport national – je me vengerai en l’obligeant à s’accoutrer de la sorte. Oh, oui, ça serait drôle, ça. Mais retour au Dawson tentant de me démontrer par a+b en quoi je ne serais pas arrêtée s’il mourrait. Oh, ça va, pas besoin d’un monologue, c’était une vanne balancée comme ça. « C’est bon, t’as fini tes explications ? Je m’en fous, de toute façon je suis riche à millions, c’est bien connu que les riches vont pas en prison, mais je disais ça simplement pour te rappeler que tu m’es redevable et que dans mon grand jour de bonté, je vais t’accorder un peu plus de temps. » C’est qu’il devenait agaçant, le junkie. Et en plus, il ne me connaissait pas. Le pauvre devait vivre sur une autre planète, il était littéralement impossible d’aller à Berkeley et de n’avoir jamais entendu parler de moi, on ne pouvait pas forcément dire que je passais inaperçue, même si les raisons étaient différentes. Avant, c’était parce que j’étais la fille aux photos de charme, maintenant c’était parce que j’étais la Rosebury-Baxter, une des filles les plus populaires de l’université. « Oui ça doit être ça » rétorquai-je froidement. « Ou alors que t’es là depuis seulement quelques jours. Ou alors que t’es sourd et aveugle, je ne sais pas, j’hésite encore entre les trois possibilités. Je suis la présidente des Epsilons » annonçai-je non sans une pointe de fierté. Maintenant que j’avais le titre, je comptais bien en profiter pour m’en vanter auprès de la terre entière. Présidente de l’élite de l’université, la grande classe, sans parler du fait que ce serait un précieux atout sur un CV. Le seul point noir étant que je devais partager ce titre avec l’irritant Da Volpedo que j’aurais bien fait passer par la fenêtre. J’étais vexée de ne pas être reconnue. Décidément, le Dawson descendait de plus en plus dans mon estime, il n’était déjà pas bien haut à l’origine mais là, il frôlait l’abyssal. Il venait de commettre l’erreur la plus grave, la plus fatale, me demander mon prénom entier. C’était quoi cette manie de vouloir toujours avoir mon prénom en entier, j’avais pas le droit de m’appeler Jack, c’est ça ? Cela faisait des années que je portais ce surnom et seules quelques rares personnes se permettaient encore d’utiliser mon patronyme complet, et elles faisaient partie de ma famille. Alors si tu crois que je vais te le donner, mon gars, tu te fourvoie complètement. « Si je me fais appeler Jack, tu te doutes bien que ce n’est pas pour donner mon véritable prénom. » me contentai-je de répondre. Et non mon ami, tu vas rester dans l’incertitude de mon véritable prénom, pour toi, comme pour tout le monde, je serai Jack, point final. Finalement remis debout, même si c’était encore légèrement vacillant, au moins il tentait de mettre du sien. Je me voyais mal sortir avec lui des toilettes – oh ça va, tout le monde penserait la même chose en me voyant avec un garçon sortir des toilettes des garçons, pas besoin d’un dessin – mais je me voyais tout aussi mal le laisser ici dans son état. Oui, charitable, comme toujours, je me serais sentie mal de l’abandonner. Je poussai un long soupir pour lui faire comprendre mon exaspération avant de passer mon bras autour du sien. « C’est ton jour de chance, Dawson. Je te fais sortir de là mais ensuite je te préviens, tu te débrouilles tout seul. T’es quand même pas venu ici tout seul, sans amis, si ? Parce que moi non personnellement et je voudrais bien profiter du reste de ma soirée. »
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MessageSujet: Re: Mais la vérité c’est que ça fait mal, alors on ment. • Jack Mais la vérité c’est que ça fait mal, alors on ment. • Jack EmptyLun 16 Avr - 20:31

Il est vrai que dire qu'elle n'était pas des plus jolies était une vaste plaisanterie, car à vrai dire elle était réellement très belle. Malheureusement mon tact légendaire avait prit le dessus et lorsqu'on commence à quelque peu ce foutre de moi j'ai du mal à ne pas répondre, surtout lorsque c'est ce genre de fille. Habituellement je ne fréquentais pas des gens qui avaient l'habitude de se sentir quelque peu supérieur aux autres parce qu'ils appartiennent à une haute confrérie de l'université. D'ailleurs c'est un peu pour ça que j'ai rejoint celle où je suis encore aujourd'hui, au moins je sais que là-bas on ne se roulera pas dessus pour réussir. Enfaîte pour être franc je n'ai jamais apprécié cette démonstration de grandeur que certain fils à papa orchestrait sur le campus. Après tout que serait-il sans l'argent familiale ? Surement comme nous, ceux qu'ils traitent comme des moins que rien, alors que finalement je crois que nous valons un peu mieux que. Durant toute mon enfance j'ai dû batailler pour réussir, pour remonter d'un gouffre dans lequel la mort de ma mère m'avait plongé, je n'ai jamais demandé l'aide de quelqu'un, personne ne m'a jamais tendu la main, même pas mon père alors ce n'est pas aujourd'hui que des petits abrutis de fils d'aristocrates vont venir m'ennuyer. Malgré tous j'avais fait la connaissance de certain et je peux dire qu'il était comme leur statu, royalement con, mais de ce que je pouvais voir ce soir, Jack n'était pas vraiment pareil, elle au moins avait eu le courage ou alors la bonté de me sortir de la merde dans laquelle je m'étais fourré. Je ne peux pas dire que je suis un modèle, qu'il ne m'est pas arrivé de faire des erreurs au cours de ma vie, car on peut les compter par centaine, mais je crois que pour le moment je vaux encore mieux que de nombreuses personnes fréquentant cette boite. J'ai des problèmes, de réel problème de drogue, mais je suis sûr que dans sa chère confrérie il y a de nombreux jeunes étudiants qui viennent ici même s'en mettre plein le nez pour faire comme leur petit copain. Finalement peut-être que moi je suis le dernier des enfoirés et un drogué, mais je n'ai pas besoin de me mentir à moi-même, car je le sais, alors que d'autre se voile la face, croyant que c'est à la mode et qu'ils le font juste pour s'amuser. Il est vrai que ce soir j'avais surement exagéré, prenant un rail de trop, partant totalement en live, mais j'avais eu la chance d'être retrouvé et cette chance je ne devais pas la gaspillée, après tous c'était peut-être un signe. « Alors c'est peut-être parce que finalement j'ai été retrouvé par la plus jolie fille de l'université. » Je pouvais au moins lui dire quelque chose de gentil, elle venait quand même de me sortir d'un sale pétrin. Je n'avais pas souvent l'habitude d'être aimable, d'être celui que l'on aimerait que je sois, mais il était peut-être venu le temps de faire un effort, de changer, même un petit peu. Déjà la première chose à faire serait de stopper la défonce, de la ranger quelque part et de ne plus jamais y toucher, cela serait déjà un grand pas pour moi, même si cela n'allait pas être facile. Ensuite mettre de l'eau dans mon vin serait pas mal, histoire d'être moins sec. À côté de ça je pense que je ne m'en sors pas trop bien, bon je ne suis pas le gendre idéale, mais je pense qu'il y a pire, comme les fils à papa que peut côtoyer la jolie blonde qui me fait face. « Peut-être, mais ils auraient perdu l'occasion de passer une soirée un peu plus agréable et haute en couleur. » Malgré que je ne sois qu'un simple jeune homme totalement flingué par la dope, je restais quelqu'un de supportable, chose très rare de nos jours, surtout dans ce genre de boite. En parlant de boite ou se trouvait dans laquelle ? N'empêche je me demandais comment j'avais pu autant délirer, terminer ici, dans des toilettes, seul au fond d'une cabine à ressasser mes lointains souvenirs. D'ailleurs ceux-ci n'ont pas toujours été heureux, c'était plutôt même le contraire, j'ai souvent été hanté trop souvent par les fardeaux de mon passé et c'est peut-être pourquoi j'agis comme ça maintenant, préférant me cacher derrière un masque et me préserver autant que possible. Enfaîte non, je ne sais pas et surtout je ne comprends pas. « Et je suis sûr que tu possèdes une drag-queen dans ton carnet d'adresse ? Personnellement je n'en connais pas. » Manquerait plus qu'elle me travestisse et qu'elle me promène totalement torcher dans les rues de San Francisco, je crois que la j'aurais atteint le fin fond du gouffre. Ce n'est pas que je ne trouverais pas ça drôle, enfaîte ça serait même hilarant, du moment que cela ne me concerne pas. Fixant le carrelage blanc j'avais du mal à soutenir le regard de mon interlocutrice, il était si lourd de reproche que le fixer me ferait de nouveau chavirer. Jamais quelqu'un n'avait paru aussi déçu de moi et pourtant je ne la connaissais absolument pas, c'était surement ce qu'il y avait de plus bizarre dans l'histoire. Peut-être avait-elle vécu une histoire similaire dans le passé avec quelqu'un de sa famille ou de son entourage. Elle ne m'a pas parlé de son copain tout à l'heure ? Manquerait plus que ça, qu'elle se défoule sur moi à cause d'une vieille histoire. « Oh veuillez m'excuser mademoiselle la riche héritière, j'avais oublié combien chez vous on se sentait tellement supérieur aux autres, mais c'est vrai que sommes nous après tous ? Des larbins comme vous dites non ? » Voilà que le côté, regarder moi je suis plein d'oseille commençait à ressortir, c'était pour ça que je préférais rester loin d'eux, préférant la compagnie des gens un peu plus civiliser et moins avide de leur personne. Moi qui avait voulu être sympathique quelques minutes auparavant voilà que je souhaitais ravaler mes mots. Quand je pense que j'aurais pu finir comme ça, je me dis que finalement la vie ne fait pas que des conneries et que des fois dans ses jours de bonté elle ne fait pas que des erreurs, même si cela à rendu mon père alcoolique. Lui qui était pourtant auparavant l'un des hommes les plus influents d'Australie voilà qu'à présent il préférait siroter sa bouteille devant un vieil écran de télé. Comme quoi tous peut changer du jour au lendemain. « Attends la présidente des epsilons ce n'est pas celle qui a fait des photos de charme et de la télé ? » La regardant avec un sourire je poursuivis. « Et bien on dirait que j'ai quand même entendu parler de toi. » J'aurais pu le savoir bien avant, mais à l'époque j'avais refusé de regarder ces clichés qui avaient circulé au sein de l'université. « Tu vois au final on fait tous des erreurs. » On a tous un passé, un présent, un futur et il nous arrive à tous qu'un jour on dévie un peu, qu'on sorte du sentier battu pour aller voir ailleurs, c'est souvent mal, mais on en revient plus fort et c'est ce qui nous forge. Je sentais petit à petit la force revenir dans mes jambes, mais de là à rentrer c'était encore loin d'être ça, il me faudrait encore surement une bonne heure ou deux, j'espérais être venu en voiture et de ne pas renverser quelqu'un sur la route. J'avais un réel black-out et c'était très ennuyeux. « C'est bon tu peux me le dire, est ce qu'on aura encore l'occasion de se parler après cette soirée ? » Je finirais par le savoir, après tous c'était le moment de s'amuser d'elle étant donné que je ne la verrais sans doute plus jamais. « Jacquotte ? » Un peu vieillot, mais ça pouvait marcher. « Jacket ? » Un peu dur comme prénom. « Ce n'est pas Jacquie quand même ? » Elle finirait par cracher le morceau, je ne suis pas trop mauvais quand il s'agit de faire chier les gens. La voyant passer son bras autour du mien j'en déduisais qu'elle acceptait de m'aider à sortir de ces toilettes pourri qui m'avait tenu compagnie quelques heures, mais que j'étais bien content de quitter, c'est qu'elle commençait à me tenir à cœur. « Pour tout t'avouer je ne sais même pas comment j'ai atterri ici, alors je doute de trouver des gens que je connais. » Et puis même si c'était le cas je préférais qu'il ne me voie pas dans un état pareil, ça paraitrait un peu curieux. « Est-ce que je pourrais au moins t'offrir un verre pour te remercier ? Même un rapide. » Marchant à ses côtés je poussais la porte qui nous coupait du reste du monde et pénétrait dans une immense salle ou la lumière dansait sur les murs et ou la musique se répercutait un peu partout.
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MessageSujet: Re: Mais la vérité c’est que ça fait mal, alors on ment. • Jack Mais la vérité c’est que ça fait mal, alors on ment. • Jack EmptyJeu 19 Avr - 15:49

❝ be my friend, hold me, wrap me up, unfold me.❞
Ah, apparemment le Dawson était prêt à faire amende honorable en m’offrant ses plus belles flatteries. Mouais. C’était pas gagné pour lui mais on allait dire que c’était un bien meilleur départ que le précédent. Mais enfin, je ne poussais pas le vice jusqu’à me prétendre la plus belle fille de l’université, gardons un peu de modestie. Et toute modestie gardée, donc, je n’étais pas parmi les plus hideuses, loin s’en fallait, et mon nouveau rôle de présidente des Epsilons ne ferait que me rendre plus attractive aux yeux du reste de l’université. Donc j’étais quelque part dans la moyenne supérieure. « Non, ce n’est pas le cas. Ou alors il faudrait penser à aller chez un ophtalmo et peut-être acheter des lunettes. Enfin, sujet clos, tu as été sorti de tes toilettes misérables par une grande blonde, ta soirée n’est pas entièrement gâchée, après tout. » me contentai-je de répondre, prétendant l’indifférence quand en réalité je souriais intérieurement. Au moins il y mettait un peu du sien, ça changeait de notre échange précédent et ça m’empêchait de penser que j’aurais peut-être mieux fait de le laisser là. « Plus agréable et haute en couleur ? Hum, je ne suis pas sûre que tout le monde soit d’accord avec toi, porter secours à un drogué n’est pas ce que je considère comme une soirée agréable, avec tout le respect que je te dois » répliquai-je. J’alternai entre gentille et méchante, comme bien souvent. Il n’aurait pas fallu qu’on croit que la Rosebury-Baxter était trop l’un ou trop l’autre, j’étais un mélange subtil – quoique – entre les deux, capable de vacheries comme de générosité. Au moins, ça me rendait difficile à foutre dans une catégorie. Quant à une soirée haute en couleurs, ma foi point trop n’en fallait, elle aurait pu être tout aussi haute en couleurs depuis mon siège au bar. Mais j’imagine que je ne le saurais jamais et l’on pouvait remercier Dawson pour cela. Dawson qui avait au moins un semblant d’humour quelque part caché derrière son air de rebelle – enfin rebelle, c’était vite dit, il était plus pathétique que rebelle mais la décence m’interdisait de l’exprimer à haute voix. Ah, pardon, c’est déjà fait. Qu’importe. Si je connaissais des drag-queens ? Pas personnellement non, dieu merci mes fréquentations étaient un peu meilleures, encore que, mais je ne doutais pas du fait que je n’aurais aucun problème à en trouver une si jamais j’en cherchais. Un réseau immense peut faire des miracles et entre nous soit dit ce n’était pas ce qui manquait dans une ville aussi cosmopolite que San Francisco. « Non je n’en connais pas directement. Mais tu sais, un bon annuaire, de bonnes adresses et le tour est joué ». Je finis par détourner mon regard de son visage. Le pauvre, j’avais l’air de lui faire peur. Mon reflet dans la glace était fidèle à lui-même, peau parfaite, cheveux blonds comme les blés, regard mis subtilement en valeur. Par réflexe, je ressortis mon rouge à lèvres avant d’en appliquer une nouvelle couche. Pour paraphraser Kate Moss, a woman can’t make an entrance without her lipstick. Un rouge à lèvres qui faillit d’ailleurs laisser une magnifique trace sur toute ma joue gauche tant son ton cynique me surprit. Ca va, lui aussi maniait bien l’art de passer du gentil au méchant. Et c’était quoi ce ton jugdy, est-ce que je faisais un commentaire sur ses origines moi ? Non, juste sur ce que je voyais en face de moi, c’est-à-dire un pauvre accro aux drogues. Et puis à choisir je préférais être comme moi que comme lui. « Pardon ? Un mot de plus et je te laisse dans ta merde, mon gars. Tu sauras que chez moi, comme tu dis, on trouve de tout et pas seulement des capricieux névrosés imbus d’eux-mêmes. Faut arrêter de regarder la télé, tous les riches ne sont pas des Paris Hilton en puissance et moi encore moins. » Non mais. S’il y avait bien une chose que je détestais, en plus d’utiliser mon patronyme entier et de me rappeler mes activités passées, c’était que l’on me juge sous prétexte que j’avais un compte en banque bien fourni et que l’on me compare à tous ces autres riches égocentriques. Je n’avais rien en commun avec ces gens-là et je ne m’étais jamais servie de mon argent pour me montrer supérieure aux autres et d’ailleurs l’argent n’était pas une preuve de supériorité, elle rendait juste beaucoup de services. Alors non, je pouvais accepter que l’on fasse beaucoup de commentaires sur moi, mais certainement pas de ce genre. « Tu ne me connais pas et je ne te permets pas de porter de jugements sur ce que tu ne sais pas. Il n’y a que les gens qui ne font pas partie de ce monde qui nous foutent tous dans le même panier, c’est révoltant. Pour ton information, je ne me suis jamais servie ni de mon nom, ni de mon argent et je donne régulièrement aux œuvres de charité. » Done and done, les choses étaient claires. T’évites de me parler de mes origines et tout ira pour le mieux, encore un mot et je te laisse moisir ici. Deal ? Deal. Et le pauvre Dawson s’enfonça encore bien plus dans l’abîme de ma considération en évoquant le troisième point sur lequel il ne fallait jamais me provoquer. Mais oui c’est moi, Jack, la fille dont à peu près les trois quarts des mâles américains ont vu le corps en long, en large et en travers, et qui a passé une grande partie de sa première année à devoir repousser les avances de moches pervers, pas besoin de me le rappeler. « Et il descendit encore plus bas dans les tréfonds de mon estime… Ouais, voilà, c’est moi, je suis la fille des photos de charme et de la télé-réalité, t’as tout compris. Et si tu dis quoique ce soit d’autre en rapport avec ça, je ne me contenterai pas de te laisser ici, je te ferai une tête au carré, got it ? » Oups, je semblais avoir un peu de mal à me maîtriser pour le coup. Mais il ne fallait jamais sous-estimer mes propos car pour le coup, j’étais vraiment capable de le réduire en miettes. C’était un sujet défendu, une erreur de jeunesse, poussée par une mère avide de projecteurs. J’eus envie de répliquer que c’était moins pathétique d’avoir fait des photos de charme que d’avoir été retrouvé complètement stone par cette fille-là, mais en fait, non, l’un comme l’autre étaient aussi pathétiques aussi m’abstins-je d’ajouter tout autre commentaire à ce sujet, tandis que lui cherchait désespérément à trouver mon véritable prénom. Try again, mon gars, parce que t’es pas prêt ni de l’avoir ni de le deviner. « Je ne sais pas si on en aura l’occasion, mais ce n’est pas pour ça que tu l’auras, dans tous les cas. » Et il se mit en quête du prénom, proposant des noms plus absurdes les uns que les autres, ce qui m’arracha grimace et sourires exaspérés. Jacquotte ? Pardon ? C’était soit Jackpot, soit Javotte, mais pas un mélange entre les deux. Ne parlons même pas de Jacket, et encore moins de Jacquie, surtout parce que cela me rappelait qu’un certain Da Volpedo prenait un malin plaisir à me surnommer de la sorte. « Lâche l’affaire, Dawson, je ne te le dirai pas. C’est aussi bien comme ça. » Je n’avais jamais caché que j’avais honte de mon prénom, pas pour rien que je me faisais appeler par un surnom choisi par mes soins. Quelques secondes plus tard, il était debout et prêt à sortir de cet endroit abominable. Dieu soit loué. Je retournerais vaquer à mes occupations et lui aux siennes, parfait. Une fois de nouveau dans la salle, la musique agressa mes tympans. Seigneur, et après on s’étonnait que je n’aime pas les boîtes de nuit. Et voilà que lui me proposait un verre. Ca va, il ne perdait pas le nord, le drogué. Je jetai un bref coup d’œil au siège que j’avais laissé au bar, tentant d’apercevoir les cheveux blonds de Giusy. En vain. Des brunes, des brunes et encore des brunes. Great, à tous les coups elle devait être en train de danser ou de se faire gentiment dragué par un inconnu – elle était du genre trop gentille, incapable de dire non, c’était même assez incroyable de voir une fille comme ça. Mais en attendant, pas de Giusy, ça voulait dire une Jack seule et désormais dans l’impossibilité de refuser le verre de Dawson. « Et bien vu que ma meilleure amie a l’air d’avoir disparu, j’imagine que j’ai du temps à perdre avec quelqu’un » répondis-je avant de l’entraîner à ma suite vers le bar, bondé comme toujours. Au bout de cinq laborieuses minutes, je m’étais frayé un chemin jusqu’au comptoir avant d’attirer l’attention d’un des barmen. « Un absolut on the rocks. Double. Et pour lui ça sera… un Coca » fis-je au barmaid avant de reporter mon attention sur Dawson. « Je pense qu’après un tel épisode, une vodka ne me fera pas de mal, et un coca pour toi non plus. Tu m’excuseras, je me suis dit que c’était préférable de ne pas mélanger alcool et drogue. »
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Mais la vérité c’est que ça fait mal, alors on ment. • Jack Empty
MessageSujet: Re: Mais la vérité c’est que ça fait mal, alors on ment. • Jack Mais la vérité c’est que ça fait mal, alors on ment. • Jack EmptyLun 7 Mai - 15:55

Dans cette histoire j'avais la désagréable impression d'être le mauvais gars, celui que l'on préférait ne pas approcher ou que l'on évitait par peur de je ne sais quoi. Bon il est vrai qu'elle venait de me retrouver quasiment inconscient dans des toilettes pas propre, mais je ne pense pas que je tienne le rôle du méchant, ou du moins pas celui qui ose faire du mal autour de lui. Je ne suis surement pas un modèle, je ne le suis même pas du tous, mais je vos surement un peu plus que la moitié des personnes qui passent la soirée ici même, portant leur habituelle masque, préférant se mentir et se dire que la vie est bien plus belle avec des mensonges. C'était peut-être le cas, mais personnellement je préférais voir ça autrement, après tous il est souvent préférable de montrer sa véritable facette de soit et dernièrement la mienne ressemblait à ça, à une véritable épave. Les blessures que l'on m'avait infligées étaient encore à vif et me procurait une douleur inégalable. Le seul remède que j'avais trouvé avait été de se noyer dans un verre, préférant ne plus rien ressentir et sombrer calmement dans une overdose de tristesse. Quelques fois on oublie à quel point la vie est belle et que lorsqu'on se noie dans cet océan de chagrin le véritable antidote se trouve autour de nous, présent à chaque moment, prêt à nous secourir et à nous tendre une main généreuse, mais l'on préfère bien trop souvent continuer à couleur, seul. J'avais moi-même choisi cette solution et cela avait surement été l'une des plus belles erreurs de ma vie, mais je ne le réalisais qu'aujourd'hui, après être passé à quelques centimètres d'une chose que personne ne souhaite un jour rencontrer, même dans ses vieilles années. Heureusement le malheur n'arrive jamais seul, celui-ci est souvent suivi par son alter-égo, celui qu'on surnomme le bonheur et aujourd'hui celui-ci prenait une tout autre apparence. Jamais je n'aurais pensé que ma vie puisse ainsi tourner, si l'on m'avait dit qu'un jour je deviendrais toxico je ne l'aurais jamais cru, mais pourtant c'était ce qui était arrivé et je n'avais pu l'éviter. Je ne m'étais jamais sentis aussi piteux, misérable, rendu à ramper par terre pour essayer de sauver sa peau. J'avais foutu en l'air le semblant de vie qu'il me restait à présent je ne possédais plus rien, tous c'était écrouler. « Si tu le dis c'est que tu dois avoir raison. » Au moins dans tous ce merdier j'avais quand même eu la chance de tomber sur une jolie fille, même si le regard qu'elle me lançait ressemblait plus à du dédain qu'autre chose. Je ne savais plus où j'en étais, ce que je devais faire, ce qui allait se passer. Si je continuais à vivre ainsi je ne ferais pas de vieux os, aujourd'hui avait été un jour de chance, mais le prochain n'était peut-être pas prévu pour demain. Il fallait que j'abandonne tous, que je délaisse cette vie emplie de malheur et aussi noir que le plus sombre des coeurs. Je devais tourner la page, clôturer ce chapitre pour m'atteler à l'écriture d'un nouveau qui serait je l'espère un peu plus joyeux ou le bonheur ferait enfin place. « C'est vrai que ce n'est pas ce qu'il y a de plus joyeux, mais au moins tu ne prends pas le temps de t'ennuyer. » N'empêche heureusement qu'elle avait été là, sans elle je serais peut-être déjà partis pour des contrées lointaine inexploré et prête à être découverte. J'avais souvent détesté le monde dans lequel je vivais, après tous il n'était pas aussi beau que l'on voulait nous faire croire, mais je n'étais pas prêt à le quitter, j'avais encore trop de choses à y découvrir, à y chercher. « Je suis pas très annuaire, je crois que je vais abandonner l'idée. » Je ne pense pas que côtoyer un drag-queen serait une bonne chose étant donnée l'état dans lequel j'étais. J'essayais de m'en sortir pas de replonger. Je ne savais pas comment j'allais m'en tirer pour essayer de décrocher, j'avais déjà essayé et regarder ou ça m'a mené, mais je n'ai plus le choix, à présent ce n'est plus qu'une question de vie ou de mort. Mon choix était fait, mais arriverais-je à résister à ce terrible appel qu'était la drogue, l'alcool, toutes ces choses de la vie qui n'ont l'air de rien, mais qui vous rendes pourtant si dépendant. Mon coeur tambourinait dans ma poitrine et j'avais la terrible sensation qu'il pouvait s'arrêter à tous moment, préférant ne plus souffrir et lâcher prise, abandonner, se rendre. Depuis des mois je dissimulais cette souffrance, cette terrible tristesse qui m'avais envahi et que je n'arrivais pas à évacuer, elle avait prit possession de moi et ne comptait pas me lâcher de sitôt. Aujourd'hui ce chagrin affluait en abondance, me laissant à la merci de n'importe qui, n'importe quoi. Je n'allais pas bien, j'avais totalement dérapé et réussir à revenir sur les rails n'allaient pas être chose aisé, cela serait surement même l'une des plus dures épreuves que j'aurais à affronter au cours de ma vie, mais je devais relever la tête et foncer. « Si les gens vous foutent tous dans le même panier c'est peut-être parce que il y a beaucoup trop de capricieux névrosés et imbus d'eux-même dans votre monde comme tu le dis si bien. Sur ce coup je ne te vise pas personnellement Jack et vu la situation je ne pourrais pas me permettre de juger quiconque, mais ne viens pas me dire que c'est parce que t'es riche à million que tu n'iras pas en prison. » C'était un peu ce foutre de ma gueule de m'attaquer alors qu'elle avait commencé par se vanter de son argent et de son statut social. « Je vois bien que t'es pas l'une de ses filles qui ne pensent qu'à l'héritage de papa maman, la preuve c'est que tu es la entrain de m'aider alors que t'aurais pu te tirer depuis longtemps et c'est cool pour les oeuvres de charités. » Je n'étais pas venu la pour me disputer, surtout avec une fille que je venais juste de rencontrer et qui m'avait aidé à m'extirper de toilette nauséabonde. N'empêche qui aurait pu croire que j'étais devenu ce que j'avais pourtant tant détesté au cours de mon adolescence, une de ces personnes qui croupissent dans des abîmes et qui ne cherchent en aucun cas à s'en sortir. Finalement c'était peut-être un mal pour un bien, je ressortirais de cet enfer avec une autre mentalité et surement un peu moins con. « Parce que j'avais réussi à remonter un peu dedans ? Si ça peut te rassurer je n'ai jamais rien vu de ces photos de charme et côté téléréalité je suis très à la bourre, alors pour la tête au carré on y reviendra un peu plus tard, je ne pense pas être en état de me battre tous de suite. » C'était qu'elle avait du caractère cette belle blonde. Et puis chacun était libre de faire ce qu'il voulait, que cela soit une erreur ou non. Moi-même j'étais loin d'être un ange, un exemple de bonté, qui n'avait jamais déraillé et qui ne faisait que servir la bonne cause. Le fait d'être retrouvé ici avec de la poudre le long du nez en disait long. Malgré tous si toutes les conneries que j'avais pu faire était à refaire je n'hésiterais pas une seconde, je rempilerais. Après tous celle-ci faisaient partis intégrante de ma vie et me rappelait mes erreurs, celle que je ne devrais plus jamais reproduire. Si je retraçais ma vie celle-ci n'était qu'une suite de malheur et d'injustice, mais mon caractère m'avait permis de ne jamais me laisser ébranler, mais comme n'importe j'avais quand même fini par m'enfoncer, encore et encore sans même m'en rendre compte. J'avais préféré fermer les yeux et continuer à rester aveugle, ne préférant pas voir ce qui pourtant se trouvait en face de moi. Il est vrai que j'aurais pu essayer de franchir toutes ces embûches, mais non j'ai préféré faire autrement. « D'accord je ne cherche plus et je me tais, mais sache qu'un jour soit tu me le diras soit je le trouverais. » Un clin d'oeil et nous revoilà partis dans de folles aventures. Bizarrement et même si je ne la connaissais ni d'Adam ni d'Eve je la trouvais sympa et la taquinée commençait à bien me faire marrer. À la base je n'étais pas quelqu'un que l'on pouvait qualifier de sociable, j'étais même tout le contraire, mais peut-être que le faite qu'elle m'est retrouvé accroupi contre des chiottes pouvait jouer en sa faveur. La musique se répercutait contre les murs et m'agressait les oreilles, moi qui avait déjà un mal de crane terrible j'étais servis. « Perdre du temps avec moi ? C'est une façon de voir les choses. » Comme quoi au final je lui servais à quelque chose. Ma soirée qui avait mal commencé pouvait peut-être mieux se terminer. « Pourtant je n'aurais pas dit non à un petit remontant, mais je pense que t'as raison je vais faire soft pour le reste de la soirée. » Attrapant les verres par-dessus la foule agglutiné au comptoir je filai un billet au barman et tendit son verre à Jack. « Tu vois au final tu ne passes pas une soirée aussi nul que tu le pensais. » Lui lançant un sourire j'avalai une gorgée de mon verre et commençait à apprécier l'ambiance de la soirée.
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